Après 711 jours de captivité, le journaliste indépendant a été libéré. Il avait été enlevé par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), au Mali.
La libération lundi du journaliste français Olivier Dubois est un « immense soulagement » après 711 jours passés au Mali en captivité, « la plus longue pour un journaliste français retenu en otage depuis la guerre au Liban », s’est félicité Reporters sans frontières.
« Nous avions eu des nouvelles rassurantes à plusieurs reprises ces derniers mois, et encore très récemment : il semblait en bonne forme, mais la durée de sa captivité nous inquiétait », a commenté le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, interrogé par l’Agence France-Presse.
Après onze mois de captivité, l’otage français au Sahel du GSIM est apparu dans une vidéo non datée. Il remercie ses proches et exhorte le gouvernement français à « faire son possible » pour œuvrer à sa libération.
« Je m’appelle Olivier Dubois, j’ai été enlevé le 8 avril 2021 à Gao par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM]. Ce message s’adresse à ma famille, à mes proches, ainsi qu’à mon gouvernement. » Dans une vidéo non datée et non authentifiée d’une minute et huit secondes, le journaliste français fixe l’objectif, adossé à un mur de béton. D’une voix posée, l’otage adresse ses premiers mots à ses proches : « À ma famille, merci pour tous vos messages radio. Tous les mois, ils sont une bouffée d’air frais et d’espoir », assure-t-il.
Plus spécifiquement à sa compagne et à ses enfants. « À Déborah, je me tiens de l’autre côté du trait d’union que tu as créé à chaque coucher de soleil. La photo des enfants m’est parvenue, dis-leur que je les aime et que je pense fort à eux », ajoute Olivier Dubois, qui confirme bien qu’il reçoit, là où il se trouve dans le désert sahélien, sans doute par l’intermédiaire de Radio France internationale, les messages de sa famille et des échos de la mobilisation de ses proches et des médias qui l’employaient, parmi lesquels Jeune Afrique.
Il s’adresse également à ses parents, en particulier à son père, dont les mots ont un « impact » et lui permettent de garder espoir en « pensant que le printemps arrivera ».
La dernière vidéo assurant que le professionnel indépendant de 47 ans, collaborateur régulier de Jeune Afrique mais aussi de Libération et du Point, était en vie avait été diffusée le 5 mai 2021. Assis en tailleur sur une natte, Olivier Dubois y confirmait son enlèvement par le GSIM. Dans ce court message, il avait appelé « [sa] famille, [ses] amis et les autorités françaises » à faire « tout ce qui [était] en leur pouvoir » pour le libérer.
Soulagement
Dans cette nouvelle vidéo qui circule sur les réseaux sociaux depuis samedi 12 mars, Olivier Dubois semble bien se porter malgré onze mois de captivité. Portant une barbe de trois jours et arborant un chèche bleu autour du cou, le Français semble relativement en forme et déclare souhaiter que la mobilisation se poursuive. « À tous ceux qui, de près ou de loin, œuvrent à ma libération, s’il vous plaît, continuez de le faire. À mon gouvernement, je demande de continuer à faire son possible pour œuvrer à ma libération. » Même s’il est « conscient que [son] cas est une petite chose face aux défis et aux évènements auxquels il doit faire face ».
Cette preuve de vie est un soulagement pour ses proches qui, depuis le 8 avril 2021, s’activent pour obtenir sa libération. De Paris à Bamako, le comité de soutien, baptisé #FreeOlivierDubois, n’a cessé de multiplier les initiatives. À l’occasion de l’anniversaire de ses onze mois de captivité, le 8 mars dernier, le visage d’Olivier Dubois a été projeté sur la façade du Panthéon, dans la capitale française. Pour que l’otage ne soit pas oublié, ses proches, soutiens et confrères s’étaient donné rendez-vous à Paris pour dire leurs espoirs de le voir bientôt recouvrer la liberté. Depuis sa prison à ciel ouvert, Olivier Dubois en fait tout autant : « Hier comme aujourd’hui, je continue de garder espoir », a-t-il rappelé.
Cette religieuse franciscaine colombienne avait été enlevée en février 2017 par des jihadistes au Mali. La présidence malienne a annoncé samedi sa libération.
La présidence du Mali a salué dans un communiqué « le courage et la bravoure de la sœur », précisant que cette libération est « le couronnement de 4 ans et 8 mois d’efforts conjugués de plusieurs services de renseignements ».
« Je remercie les autorités maliennes, le président, toutes les autorités maliennes pour tous les efforts que vous avez fait pour me libérer. Que Dieu vous bénisse, que Dieu bénisse le Mali », a déclaré la religieuse à la télévision publique malienne.
Elle est apparue aux côtés du président par intérim, le colonel Assimi Goïta, est de l’archévêque de Bamako Mgr Jean Zerbo.
NOUS AVONS BEAUCOUP PRIÉ POUR SA LIBÉRATION
Mgr Zerbo a assuré à l’AFP que la religieuse « se porte bien ». « Nous avons beaucoup prié pour sa libération. Je remercie les autorités maliennes et les autres bonnes volontés qui ont permis cette libération », a-t-il dit.
Gloria Cecilia Narvaez fait partie des Franciscaines de Marie Immaculée, une congrégation d’origine suisse fondée en 1893 et présente dans 17 pays.
Elle avait été enlevée le 7 février 2017 près de Koutiala, à 400 km à l’est de Bamako. Elle travaillait alors comme missionnaire depuis six ans dans la paroisse de Karangasso avec trois autres religieuses.
Elle s’était volontairement livrée à ses ravisseurs
Selon une de ses collègues, sœur Carmen Isabel Valencia, sœur Gloria Cecilia Narvaez s’était volontairement livrée à ses ravisseurs alors qu’ils s’apprêtaient à enlever deux religieuses plus jeunes. « Je suis la supérieure, emmenez-moi », avait-elle dit, selon cette collègue.
Le frère de l’ex-otage s’est dit ému, après avoir eu confirmation de la libération. « Dieu merci, elle est en bonne santé, ils m’ont envoyé des photos et elle a l’air bien », a réagi Edgar Narvaez.
Le président de la Conférence épiscopale de Colombie, Mgr Mario de Jesús Álvarez Gómez, a pour sa part exprimé son « immense joie ».
« Je me réjouis énormément de la nouvelle de la libération au Mali de notre chère compatriote, la religieuse Gloria Cecilia Narváez, un objectif que nous nous étions fixé au sein du gouvernement national et pour lequel nous avons travaillé avec le président (colombien Ivan) Duque pendant de nombreux mois », a déclaré pour sa part dans un communiqué la ministre colombienne des Affaires étrangères, Marta Lucía Ramírez.
Mme Ramirez a également souligné les « efforts humanitaires du gouvernement français pour contribuer à cette réussite ».
Une source proche de la médiation a confié à l’AFP que la religieuse n’avait pas été maltraitée pendant sa détention et qu’elle a appris le Coran. « Nous ne dirons pas de détails. Les négociations ont duré des mois, des années », a souligné cette source.
Détenue par « un groupe du GSIM », lié à Al-Qaïda
Un responsable de l’aéroport de Bamako, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, a indiqué à l’AFP que Gloria était arrivée samedi soir dans la capitale malienne d’où elle doit prendre l’avion pour Rome. Le départ de Bamako de la Colombienne a été confirmé par l’archevêché de la ville.
Dans une lettre transmise en juillet dernier par la Croix-Rouge à son frère, sœur Gloria Narvaez expliquait être détenue par « un groupe du GSIM », le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, lié à Al-Qaïda.
Les enlèvements sont courants au Mali, pays sahélien pris dans la tourmente depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord en 2012. Le conflit a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, malgré l’intervention de forces onusiennes, françaises et africaines.
Alors que le ton monte entre Paris et Bamako, certains s’inquiètent de possibles répercussions sur les négociations en vue de la libération du journaliste français, otage des jihadistes.
C’est sur le terrain qu’il aimait donner à voir et à entendre. C’est aussi là qu’il se sentait le mieux. Comme lors de chacun de ses déplacements, juste avant de se rendre à Gao où il a été enlevé le 8 avril, Olivier Dubois a laissé un protocole de sécurité à Déborah Al Hawi Al Masri, son épouse. Il lui demandait d’alerter les autorités si elle n’avait pas de ses nouvelles au plus tard le 10 avril à 17h. Il était prudent, mais n’aurait jamais imaginé voir un jour son nom inscrit sur la liste des Français pris en otage à l’étranger.
Voilà maintenant six mois que ce journaliste hyperactif, collaborateur notamment de Jeune Afrique, est otage, laissant sa compagne et ses deux enfants dans un état d’angoisse… mais aussi d’espoir. L’espoir de le voir un jour revenir et reprendre le cours de sa vie.
« Je ne suis informée de rien »
À l’annonce de son enlèvement, un comité de soutien baptisé #FreeOlivierDubois s’est très vite constitué, et multiplie depuis les actions à Paris comme à Bamako. Surtout, ne pas oublier Olivier Dubois, alors même que de nombreuses interrogations demeurent. Où se trouve-t-il ? Comment se porte-t-il ? Comment les États français et maliens œuvrent-ils pour qu’il soit libéré le plus vite possible ? Les questions fusent dans la tête de ses proches, sans réponse. Ils affirment ne rien savoir d’éventuelles négociations. « Je ne suis informée de rien, confie sa compagne. Je ne sais pas si des discussions ont été entamées parce que le Mali et la France travaillent dans une totale discrétion. »
Les jours passant, cette mère de famille éprouve une certaine frustration et un sentiment d’impuissance. Mais elle veille à ne pas laisser leurs enfants dans l’ignorance : « Olivier est omniprésent dans nos pensées et sa situation n’est pas un tabou. On en parle régulièrement. Je préfère leur répondre plutôt que d’engendrer des angoisses chez eux ». Le dernier message de leur père date du 5 mai, c’est une courte vidéo de 20 secondes. Habillé en tunique traditionnelle avec une barbe de trois jours, l’otage confirmait son enlèvement à Gao, par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), la nébuleuse sahélienne d’Al Qaïda dirigée par le Malien Iyad Ag Ghaly.
Le 29 septembre dernier, le journaliste Wassim Nasr, spécialiste des réseaux jihadistes, a affirmé avoir été en contact avec une source « propre » du GSIM. Contrairement au scenario avancé jusqu’alors, celle-ci affirme qu’Olivier Dubois n’a pas été attiré dans un piège ou « trompé » et que son cas « peut être ouvert à la discussion ».
Crispation
Si c’est le cas, la France – qui a officiellement pour doctrine de ne pas négocier avec les terroristes – accepterait-elle d’ouvrir des négociations ? La récente crispation des relations entre Paris et Bamako va-t-elle entraver l’avancée du dossier du seul otage français au monde ? « Je n’ai pas de craintes par rapport à la situation d’Olivier parce que les deux États m’ont affirmé qu’il est une priorité, veut croire Déborah Al Hawi Al Masri. Les problèmes géopolitiques ne seront pas un frein. »
Journaliste indépendant et spécialiste des questions de sécurité, Walid Ag Menani estime toutefois que ce changement de dispositif militaire n’aura pas de réel impact sur le dossier Dubois. Selon lui, cela ne veut pas nécessairement dire que la sécurité et la libération du journaliste seront compromises. « Sophie Pétronin [enlevée à Gao en 2016 et libérée en octobre 2020] a été arrêté dans une ville où des soldats français étaient présents et elle a été libérée à quelques kilomètres d’une base de l’armée française », rappelle-il. Autrement dit, la présence des troupes françaises dans la zone n’a pas empêché ce rapt.
« Il est très compliqué de tirer des conclusions, nuance Marc de Boni, membre du comité de soutien à Olivier Dubois. Il est certain que cette crispation est un facteur d’angoisse pour tous. Mais Quand Sophie Petronin a été libérée, les relations entre la France et le Mali n’étaient pas au beau fixe non plus. » Six mois après l’enlèvement d’Olivier Dubois, l’espoir est toujours aussi grand.
Un travailleur humanitaire enlevé avec cinq autres personnes par un groupe djihadiste dans le nord-est du Nigeria en juillet a été exécuté, a annoncé mercredi l’ONG française Action contre la faim (ACF).
«Le groupe armé retenant captifs une salariée d’Action contre la faim, deux chauffeurs et trois personnels du ministère de la Santé a exécuté un otage», affirme un communiqué qui «condamne (…) cet assassinat». Les cinq autres otages sont aussi de nationalité nigériane.
L’ONG se dit «particulièrement inquiète» et «totalement mobilisée pour s’assurer qu’ils puissent être en sécurité rapidement et retrouver leurs familles». Ils avaient été enlevés lors de l’attaque de leur convoi le 18 juillet, sur la route entre la capitale du Borno, Maiduguri, et la ville de Damasak. Un des chauffeurs avait été tué pendant l’embuscade.
L’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), affilié au groupe Etat islamique (EI), a publié peu après l’enlèvement une vidéo de l’employée d’ACF demandant la libération des otages avec les cinq autres otages – des hommes – se tenant derrière elle. Iswap est particulièrement actif dans cette région reculée proche du lac Tchad et frontalière avec le Niger, où il mène depuis un an des attaques répétées contre les forces de sécurité nigérianes.
Les humanitaires sont régulièrement pris pour cible par les djihadistes, qui pratiquent les enlèvements contre rançon pour financer leurs opérations ou pour échanger avec le gouvernement nigérian leurs captifs contre des membres de leur groupe faits prisonniers, menaçant de tuer leurs victimes si leurs revendications sont pas satisfaites.
La semaine dernière, l’armée nigériane avait obligé ACF à évacuer ses bureaux de Maiduguri (Etat du Borno) et Damaturu, dans l’Etat voisin de Yobe, accusant l’organisation humanitaire «d’aider et d’encourager les terroristes» en leur fournissant nourriture et médicaments. Une source humanitaire basée dans la région avait alors confié à l’AFP que ces fermetures soudaines pouvaient être liées avec les négociations menées pour faire libérer les otages.
Les Etats-Unis ont adressé ce vendredi leurs «remerciements» à la France pour la libération «sains et saufs» de quatre otages, dont une américaine, lors d’une opération au Burkina Faso. «Je présente mes plus sincères condoléances aux familles des soldats français tués pendant l’opération», a ajouté sur Twitter le responsable du département d’Etat américain chargé de l’Afrique, Tibor Nagy.
«Nos remerciements à la France, au Burkina Faso et au Bénin pour leurs partenariats forts dans la lutte contre le terrorisme», a ajouté le haut responsable américain. Les forces spéciales françaises ont libéré dans la nuit de jeudi à vendredi deux Français, une Américaine et une Sud-Coréenne dans le nord du Burkina Faso, lors d’une intervention au cours de laquelle deux militaires français ont été tués.
Les deux Français, Patrick Picque et Laurent Lassimouillas, avaient été enlevés le 1er mai lors d’un séjour touristique au Bénin. L’identité des deux autres otages libérés n’était pas connue dans l’immédiat.
Un Britannique, Ian Squire, retenu en otage au Nigeria a été tué, tandis que trois autres ont été libérés et ont pu rentrer chez eux, a annoncé lundi le ministère britannique des Affaires étrangères.
« Nous sommes enchantés et soulagés qu’Alanna, David et Shirley soient rentrés sains et saufs. Nos pensées vont à la famille et aux amis de Ian », ont déclaré les familles des otages libérés dans un communiqué diffusé par le Foreign Office. Ian Squire, Alanna Carson, David Donovan et Shirley Donovan, avaient été enlevés le 13 octobre dans le sud du Nigeria.
« Nous sommes reconnaissants pour l’aide que nous avons reçue de la part du Haut Commissariat britannique (représentation diplomatique britannique présente dans plusieurs pays, dont le Nigeria) et des autorités nigérianes, dans la négociation de leur libération », ont-elles ajouté.
Un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères a également exprimé sa « reconnaissance » aux autorités nigérianes.
Les quatre Britanniques, dont un mari et son épouse appartenant à une organisation caritative chrétienne, avaient été capturés près de Warri, dans l’État du Delta, où ils étaient engagés dans des actions humanitaires depuis trois ans.
Les circonstances de la mort de Ian Squire n’ont pas été communiquées.
Les enlèvements pour rançon sont très fréquents dans le sud du Nigeria, où des personnalités fortunées et leurs familles sont généralement ciblées par des gangs criminels. Les victimes sont souvent libérées après quelques jours, une fois le versement de la somme effectué.
Un ex-otage suédois, détenu par Al-Qaïda au Mali pendant plus de cinq ans avant d’être libéré en juin, a dénoncé jeudi le versement de rançons dans les affaires d’enlèvement.
Johan Gustafsson, 42 ans, a déclaré ignorer les raisons pour lesquelles ses ravisseurs avaient décidé de le libérer après cinq ans et sept mois de détention, mais espérer que le gouvernement suédois dise vrai quand il affirme son refus de payer des rançons pour libérer des otages.
« Personnellement, je pense que c’est pas bien (de payer une rançon, NDLR). Cela met d’autres personnes en danger (…) Ce sont d’importantes sommes qui (…) ont un impact énorme sur la guerre. (Les groupes jihadistes) peuvent utiliser cet argent dans leur machinerie de guerre », a déclaré l’ex-otage lors de sa première conférence de presse depuis son retour en Suède, le 26 juin.
Le 25 novembre 2011, Johan Gustafsson avait été enlevé à Tombouctou par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) en même temps que le Sud-Africain Stephen McGown et un Néerlandais, Sjaak Rijke. Un quatrième homme – un Allemand – avait été tué en tentant de résister à ses ravisseurs.
Le Néerlandais avait été libéré par les forces françaises en 2015.
Le Sud-Africain a quant à lui été libéré le 29 juillet dernier. Interrogé sur les conditions de la libération de Stephen McGown, le ministre sud-africain de la Sécurité intérieure David Mahlobo avait assuré que son gouvernement n’avait payé « aucune rançon ».
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Les jihadistes ont été en grande partie chassés de cette région par une intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.
Aqmi publie régulièrement des vidéos de ses otages, sans revendications claires de la part des ravisseurs.
Peu de détails sont connus sur la façon dont Stockholm a assuré la libération de M. Gustafsson.
La ministre suédoise des Affaires étrangères, Margot Wallström, a déclaré le 26 juin que cette libération était le résultat de « plusieurs années d’efforts » de la part de la police, des politiciens, des diplomates et des autorités suédoises et internationales.
De son côté, M. Gustafsson a simplement dit avoir été chassé du désert par ses ravisseurs pour être remis à des policiers suédois qui avaient « les larmes aux yeux » et l’ont ensuite accompagné en Suède.
Le 28 mai, Emmanuel Macron a téléphoné à Joseph Kabila. Le président français a félicité son homologue pour « la mobilisation et l’efficacité des autorités congolaises » dans la libération, la veille, d’un otage français dans l’est de la RDC.
« M. Philippe » (son nom d’emprunt, destiné à protéger son identité) travaillait pour la société canadienne Banro dans une mine d’or du Sud-Kivu. Il avait été enlevé le 1er mars, en compagnie de quatre autres employés – un Tanzanien et trois Congolais. Selon un proche de l’Élysée, le coup de fil du 28 mai – le premier entre les deux chefs d’État – a été « chaleureux ».
Paris – Le président Emmanuel Macron a annoncé dimanche la libération d’un Français qui avait été « enlevé le 1er mars dans l’est de la République démocratique du Congo » (RDC), dans un communiqué de l’Elysée.
Le chef de l’Etat a félicité l’ensemble des acteurs qui ont oeuvré à sa libération, « en particulier les autorités de la République démocratique du Congo pour leur mobilisation et l’efficacité de leur action ».
L’Elysée, interrogé par l’AFP, n’a pas fourni de précisions sur son identité.
Une source diplomatique a indiqué de son côté que l’otage libéré était un Français qui figurait parmi cinq employés de la société minière canadienne Banro enlevés dans l’est de la RDC, un rapt dont le ministère français des Affaires étrangères avait fait état le 2 mars. Banro exploite deux mines d’or, à Twangiza et Namoya, et mène des travaux d’exploration aurifère dans le pays.
« Nous n’avons à ce stade aucune information concernant les auteurs de l’enlèvement. Nous sommes mobilisés, en lien avec les autorités congolaises pour faire toute la lumière sur ces faits et parvenir à la libération de notre compatriote », avait alors déclaré le Quai d’Orsay.
Le 8 mai, un Français travaillant pour une organisation américaine spécialisée dans le secteur de l’environnement avait été libéré trois jours après son enlèvement dans le secteur de Mwenga par des hommes armés appartenant à un groupe d’autodéfense dans l’est de la République démocratique du Congo.
Il avait été libéré « après des tractations avec ses ravisseurs et sans versement d’une caution », avait alors affirmé à l’AFP Dominique Bofondo, administrateur du territoire de Walungu dans le Sud-Kivu (Est).
L’Est congolais, constellé de groupes armés nationaux et étrangers, est déchiré par plus de vingt ans de conflits armés, alimentés par des différends ethniques et fonciers, la concurrence pour le contrôle des ressources minières de la région et des rivalités entre puissances régionales.
Les enlèvements d’humanitaires et d’autres Congolais sont fréquents dans la région.