Posts Tagged ‘ouagadougou’

Distinction : Zao honoré par l’académie des Kundés

mai 19, 2023

Le chanteur, auteur-compositeur congolais, Zoba Casimir Zao, a remporté, pour son implication dans la musique africaine et son rayonnement, le prix « Kundé d’honneur », lors de la 21e édition du prix Kundé, tenue le 12 mai dernier, à Ouagadougou, au Burkina Faso.

Zao sur scène/DR

Par la distinction honorifique de Zao, les organisateurs de l’événement ont voulu non seulement en faire un cadre de consolidation de la cohésion sociale, du vivre-ensemble, un carrefour des rencontres, de brassage, de solidarité culturelle durable, mais aussi adresser une invitation aux mécènes et aux pouvoirs publics, en particulier aux autorités congolaises pour qu’elles aient une attention et un regard différent pour cette icône de la musique congolaise qui, durant toute sa vie, l’a portée haut hors des frontières. Véritable trait d’union entre la musique d’aujourd’hui et celle d’hier, Zao rappelle avec mélancolie les légendes ou les immortels airs d’un grand Kallé Jeff, voir les tubes cultes des Bantous de la capitale, l’orchestre Baobab du Sénégal ou du grand Sekouba Bambino.

Originaire du Congo, Zoba Casimir Zao, né en 1953, à Goma Tsé-Tsé, a commencé la musique en jouant les percussions et en chantant avec un groupe de son quartier, Gloria, en 1968. Après cette première expérience, il va rejoindre l’un des grands groupes de l’époque, Les Anges, en tant que chanteur, percussionniste et danseur. C’est principalement avec ce groupe qu’il a acquis son expérience de scène.

En 1977, Les Anges participent au Festival de la chanson politique, en Bulgarie, où ils remportent la palme d’or. En 1978, Zao entre à l’école des instituteurs et, la même année, les Anges vont à Cuba pour le Festival mondial de la jeunesse. En 1980, trois membres des Anges dont Zao sont choisis pour se rendre en Italie, à l’occasion du festival Mondovision, à Florence. En 1981, il se présente au concours Découvertes RFI, sans succès, bien qu’il ait été sélectionné parmi les finalistes. En 1982, Zao se présente à nouveau avec la chanson « Sorcier ensorcelé » et obtient le prix de l’ACCT. Le 28 novembre 2017, lors de la célébration de la journée de la République, il est élévé au grade de commandeur dans l’Ordre de mérite congolais par le président de la République, Denis Sassou N’Guesso.

L’artiste a atteint son apogée avec le titre « Ancien combattant » qui a connu un succès mondial. En 1983, ce tube remporte le premier prix au Festival de la musique d’Afrique centrale. Il doit son succès en partie avec la participation des grandes pointures de la musique congolaise dont la direction de l’orchestre est assurée par Jeff Louna, guitariste de renommée internationale. Les guitares de Samuel Pembele et de Jeff Louna s’accordent avec le clavier de Freddy Kebano alors que la batterie de Ricky Siméon, les percussions de Zao et de Clotaire Kimbolo puisent dans le folklore congolais. Mais plus qu’un amuseur, Zao est un révélateur des maux de son continent et, par le biais de l’ironie, fait passer des messages politisés et profondément ancrés dans son époque.

Avec Aduac-Congo par Cissé Dimi

Burkina Faso – Attaque de Gaskindé : « 22 ans, c’est trop jeune pour mourir »

octobre 9, 2022

L’attaque du convoi qu’ils escortaient a précipité le coup d’État mené par le capitaine Ibrahim Traoré, il y a une semaine. Ce samedi, les 27 militaires tués à Gaskindé ont été inhumés à Ouagadougou, en présence du nouvel homme fort du pays.

Lors des obsèques des 27 soldats du 14e régiment interarmes tués à Gaskindé le 26 septembre, à Ouagadougou le 8 octobre 2022. © Benjamin Roger pour JA

Son cercueil en bois est doucement descendu en terre par ses frères d’armes. Devant sa tombe, un autre tient silencieusement son portrait. Celui d’un homme de 24 ans en uniforme et au visage encore juvénile. Le 26 septembre, le seconde classe Hamadé Boina faisait partie de l’escorte du convoi de ravitaillement à destination de Djibo qui a été attaqué par des jihadistes sur la route nationale 22, à hauteur de Gaskindé. Il y a perdu la vie, comme 26 autres militaires. La plupart avaient moins de trente ans.

Selon un bilan officiel, dix civils ont aussi été tués dans cette attaque meurtrière qui a choqué tout le Burkina Faso. Ce macabre décompte pourrait même s’aggraver : selon un syndicat de transporteurs routiers, 70 conducteurs qui étaient dans le convoi seraient toujours portés disparus.

Lors des obsèques des 27 soldats du 14e régiment interarmes tués à Gaskindé le 26 septembre, à Ouagadougou le 8 octobre 2022. © Benjamin Roger pour JA
Lors des obsèques des 27 soldats du 14e régiment interarmes tués à Gaskindé le 26 septembre, à Ouagadougou le 8 octobre 2022. © Benjamin Roger pour JA

Défilé de cercueils

Le drame de Gaskindé n’a pas fait qu’allonger la liste des milliers de personnes, civils ou militaires, morts depuis que le pays a basculé dans l’insécurité, en 2015. Il a aussi précipité le coup d’État du 30 septembre, mené par le capitaine Ibrahim Traoré contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même arrivé au pouvoir par la force huit mois plus tôt. Accusant leur supérieur de n’avoir rien réglé à la crise sécuritaire qu’il promettait d’enrayer, Traoré et ses hommes ont décidé de le renverser, ouvrant un nouveau chapitre incertain à la tête d’un État déjà largement fragilisé.À LIREBurkina Faso : qui est Ibrahim Traoré, le capitaine qui a fait tomber Damiba ?

Ce 8 octobre, ils étaient plusieurs centaines – familles, militaires, mais aussi citoyens lambda – à être venus pour assister aux obsèques de Hamadé Boina et de ses camarades au cimetière militaire de Gounghin, à Ouagadougou. Dans l’allée arborée de cette nécropole qui n’en finit plus d’accueillir des tombes, les 27 cercueils ont défilé un à un, portés par des soldats.

Le cimetière militaire de Gounghin, à Ouagadougou, le 8 octobre 2022. © Benjamin Roger pour JA
Le cimetière militaire de Gounghin, à Ouagadougou, le 8 octobre 2022. © Benjamin Roger pour JA

Décorations à titre posthume

Dans l’assistance, Ousmane Tapsoba. Son frère cadet, Aziz, a été tué dans l’attaque de Gaskindé. Entré dans l’armée il y a seulement deux ans, il avait 22 ans. « C’est bien trop jeune pour mourir. Beaucoup d’entre nous ont perdu un fils ou un frère dans cette attaque. Aujourd’hui, c’est toute la nation qui est en deuil », confie ce commerçant ouagalais à la sortie du cimetière.

Avant d’être conduits à leur dernière demeure, les 27 soldats ont été décorés à titre posthume de la médaille militaire lors d’une cérémonie d’hommage avec les familles organisée à la morgue du camp Sangoulé Lamizana. Le capitaine Ibrahim Traoré, désormais officiellement président de la transition, était présent avec plusieurs haut gradés, dont le chef d’état-major général des armées, le colonel-major David Kabré. Dans un communiqué officiel, il a salué « la mémoire et la bravoure » de ces hommes qui « ont défendu la nation au prix de leur vie ».

Avec Jeune Afrique par Benjamin Roger- envoyé spécial à Ouagadougou

Burkina: l’ex-président Blaise Compaoré à Ouagadougou en fin de semaine

juillet 6, 2022
Burkina: l'ex-president Blaise Compaore a Ouagadougou en fin de semaine
Burkina: l’ex-président Blaise Compaoré à Ouagadougou en fin de semaine© AFP/Archives/ISSOUF SANOGO

L’ex-président du Burkina FasoBlaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire depuis sa chute en 2014, est attendu à Ouagadougou en fin de semaine pour y rencontrer les autorités militaires issues du coup d’Etat de janvier.

M. Compaoré, qui a été condamné par contumace à la prison à perpétuité en avril par un tribunal militaire de son pays, « est attendu en fin de semaine, il doit arriver jeudi ou vendredi pour un court séjour » et « être reçu par le chef de l’Etat dans le cadre de la réconciliation nationale », a déclaré à l’AFP une source proche du pouvoir burkinabè.

Une information confirmée par l’entourage de l’ancien président.

Un émissaire du chef de la junte militaire, auteur du coup d’Etat du 24 janvier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, « l’a rencontré la semaine dernière à Abidjan à cet effet », selon la source proche du pouvoir, qui a précisé que le président ivoirien Alassane Ouattara, l’avait également reçu.

Pendant son séjour, il résidera dans une villa d’Etat dans laquelle avait été placé en résidence surveillé le président Roch Marc Christian Kaboré, renversé en janvier, selon elle.

« Mais si son retour définitif était acté, il devra par la suite se retirer dans sa résidence de Ziniaré, son village natal », situé au nord-est de Ouagadougou, a-t-elle ajouté.

Sur les réseaux sociaux, des partisans de l’ancien président ont appelé à un rassemblement à l’aéroport de Ouagadougou vendredi matin.

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a reçu fin juin l’ex-président Roch Marc Christian Kaboré qu’il avait renversé, « pour décrisper la situation ».

Il semble qu’il cherche à créer une « union sacrée » autour de lui pour l’aider dans la lutte contre les groupes jihadistes qui ensanglantent le Burkina Faso depuis 2015 et dont les attaques de plus en plus meurtrières se multiplient ces dernières semaines.

Perpétuité pour la mort de Sankara

Le président Compaoré avait été contraint de partir en exil en Côte d’Ivoire en octobre 2014, au lendemain de violentes émeutes populaires et sous la pression de l’armée et de l’opposition, qui s’opposaient à sa volonté de vouloir rester au pouvoir qu’il détenait depuis 1987.

Le 6 avril, il a été condamné par contumace à la prison à perpétuité à l’issue d’un procès de six mois devant le tribunal militaire de Ouagadougou, pour son rôle dans l’assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara, lors d’un coup d’Etat qui l’a porté au pouvoir cette année là.

Ce procès historique s’était ouvert en octobre 2021, 34 ans après la mort de Sankara, icône panafricaine.

Les avocats de Blaise Compaoré avocats avaient dès le début dénoncé « un procès politique » devant « une juridiction d’exception ».

L’ex-président était soupçonné d’être le commanditaire de l’assassinat de son ancien compagnon d’armes et ami arrivé au pouvoir par un putsch en 1983, ce qu’il a toujours nié.

La mort de Thomas Sankara, qui voulait « décoloniser les mentalités » et bouleverser l’ordre mondial en prenant la défense des pauvres et des opprimés, a été un sujet tabou pendant les 27 ans de pouvoir de M. Compaoré.

Par Jeune Afrique par AFP

Burkina Faso : tirs dans plusieurs camps militaires

janvier 23, 2022
Des soldats burkinabè patrouillent à Ouagadougou le 3 mars 2018 (illustration). © Ahmed OUOBA/AFP

Des tirs ont été entendus ce dimanche 23 janvier en début de matinée au camp Sangoulé Lamizana, principal camp militaire de Ouagadougou, ainsi que dans plusieurs autres casernes.

Beaucoup imaginaient se réveiller en pensant au seul enjeu de la journée : le huitième de finale des Étalons contre le Gabon à la Coupe d’Afrique des nations (CAN), ce soir à 17h au Cameroun. Au lieu de cela, les riverains du camp Sangoulé Lamizana, le principal camp militaire de Ouagadougou, ont été réveillés en sursaut par des rafales de tirs aux alentours de 5h du matin. D’autres tirs ont été signalés à la base aérienne, ainsi que dans un régiment basé à Kaya (Centre-Nord).

Tirs nourris

Dans un communiqué publié ce dimanche matin, le gouvernement burkinabè reconnaît « l’effectivité des tirs dans certaines casernes » mais « dément les informations véhiculées sur les réseaux sociaux tendant à faire croire à une prise de pouvoir par l’armée ».

Selon un responsable sécuritaire haut placé, les tirs entendus au camp Sangoulé Lazimana serait liés à « une mutinerie ». « Des soldats mécontents y revendiquent plus de moyens et d’équipements dans la lutte contre le terrorisme », assure-t-il.

Des tirs nourris y résonnaient toujours à 8h, heure locale. Le camp Sangoulé Lamizana abrite par ailleurs la Maison d’arrêt et de correction des armées (Maca), où sont détenus plusieurs militaires, dont certains officiers de haut rang, à commencer par le général Gilbert Diendéré, ex-chef d’état-major particulier de l’ancien président Blaise Compaoré.

Ces incidents interviennent quelques heures après la dispersion d’une manifestation – interdite – à Ouagadougou, qui avait lieu à l’appel du mouvement « Sauvons le Burkina Faso ». Mais surtout deux semaines après l’arrestation d’un officier, le lieutenant-colonel Zoungrana, accusé par les autorités de préparer un coup d’État. Une dizaine d’autres personnes, dont plusieurs militaires, avaient été arrêtés dans cette affaire. D’après une source sécuritaire, il est « possible » que les soldats qui tirent au camp Lamizana « aient des liens » avec ces personnes arrêtées.

Depuis l’attaque d’Inata, le 14 novembre dernier, qui avait coûté la vie à 53 gendarmes (soit la pire attaque jamais enregistrée par l’armée burkinabè), l’armée est en plein doute et le pouvoir du président Roch Marc Christian Kaboré fortement contesté. Après avoir promis des changements et des sanctions au sein de la hiérarchie militaire, le chef de l’État avait également procédé à un remaniement ministériel et à la nomination d’un nouveau Premier ministre, Lassina Zerbo.

Avec Jeune Afrique par Benjamin Roger

Burkina Faso : incidents à Ouagadougou lors d’une manifestation interdite

janvier 22, 2022
Des membres des forces de sécurité retirent des barricades installées par des manifestants, le 22 janvier 2022, à Ouagadougou. © AFP/OLYMPIA DE MAISMONT

Des manifestants ont bravé samedi à Ouagadougou l’interdiction de se rassembler pour protester contre l’insécurité liée aux violences jihadistes dans le pays. Des incidents ont éclaté quand les forces de l’ordre ont tenté de les disperser.

Les policiers anti-émeutes ont dispersé les manifestants à l’aide de gaz lacrymogène, puis une course poursuite s’est engagée dans les rues du centre-ville de la capitale burkinabè où l’on pouvait également voir des jeunes circulant à moto harcelant les policiers.

Des barricades de fortune faites de planches en bois, de pierres et de pneus enflammés ont été dressées en plusieurs endroits. Un journaliste de La Chaîne au cœur de l’Afrique (LCA), une télévision privée, a été blessé au bras gauche après avoir reçu un projectile, et évacué vers un hôpital de Ouagadougou, a indiqué un membre de la Croix rouge.

Une manifestation interdite pour « raisons de sécurité »

« Le pouvoir est aux abois », affirme un manifestant, Ahmed Soulama. « Il refuse de comprendre la douleur des populations qui font face chaque jour à des attaques qui endeuillent les familles. (…). Au lieu d’encadrer cette marche et d’entendre notre cri de cœur, voilà que ce sont des gaz qu’on nous jette », ajoute-t-il.

La manifestation contre « l’incapacité » du pouvoir à empêcher les attaques jihadistes dans le pays, à l’appel du mouvement de la société civile Sauvons le Burkina, a été interdite pour des « raisons de sécurité » par la mairie de Ouagadougou.

Sauvons le Burkina avait été à l’origine, le 27 novembre dernier, d’une précédente manifestation également interdite, qui avait fait une dizaine de blessés dans des heurts entre manifestants et forces de l’ordre.

Plus de 2 000 morts en 6 ans

La mairie a également interdit samedi un autre rassemblement de soutien au Mali, visé par des sanctions renforcées par ses voisins ouest-africains.

Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique. Les attaques qui visent civils et militaires sont de plus en plus fréquentes et en grande majorité concentrées dans le nord et l’est du pays.

Parfois mêlées à des affrontements intercommunautaires, elles ont fait depuis six ans plus de 2.000 morts et contraint 1,5 million de personnes à fuir leur foyer.

Par Jeune Afrique avec AFP

Burkina : plusieurs blessés à Ouagadougou dans des manifestations contre le pouvoir

novembre 28, 2021
Un manifestant porte un bandeau avec un drapeau du Burkina Faso, lors d’un rassemblement de protestation à Ouagadougou, le 27 novembre 2021. © AFP/OLYMPIA DE MAISMONT

Des incidents ont éclaté samedi dans la capitale du Burkina Faso après la dispersion de centaines de manifestants dénonçant l’« incapacité » du pouvoir à contrer les violences terroristes.

Dans la matinée, les policiers anti-émeute ont tiré du gaz lacrymogène pour empêcher les manifestants de se rassembler place de la Nation, dans le centre de la capitale burkinabè quadrillé par un important dispositif de sécurité, où tous les commerces étaient fermés.

Après cette dispersion musclée, des jeunes ont dressé des barricades de fortune et brûlé des pneus dans plusieurs quartiers de la capitale. Des manifestants ont également vandalisé une partie de la direction de l’état-civil, après avoir tenté d’incendier le bâtiment de la mairie de Ouagadougou, dont le maire avait interdit les manifestations.

UN PORTE-PAROLE DE LA COALITION DU 27 NOVEMBRE ÉVOQUE « DEUX BLESSÉS DANS LE COMA »

Au cours des violences, un enfant de moins de 10 ans a été blessé par des tirs de gaz lacrymogène et remis par les manifestants à une unité anti-émeute de la gendarmerie. Deux journalistes burkinabè ont également été blessés lors de tirs de gaz lacrymogène, ont annoncé leurs médias, la radio privée Omega et le site en ligne Filinfos, sans qu’on sache la gravité de leurs blessures.

Un porte-parole de la Coalition du 27 novembre qui avait appelé à manifester, Hervé Ouattara, a évoqué « énormément de blessés », dont « deux sont dans le coma », ce qui n’a pas pu être confirmé de source indépendante. Dans une déclaration à la télévision nationale, le ministre de la Sécurité Maxime Koné a dit qu’il y avait eu « un certain nombre de blessés » parmi les forces de sécurité, mais il a indiqué ne pas encore avoir de bilan des victimes dans les deux camps. « Force doit rester à la loi », a-t-il affirmé, « et nous allons travailler à ce que ceux qui ont soutenu ou appelé à la marche répondent de leurs actes ».

« Face à la barbarie, on va se défendre »

« On était sortis pour une marche pacifique, mais la réaction des forces de l’ordre a mis le feu aux poudres, nous obligeant à ériger des barricades », a déclaré un des manifestants. « On ne veut pas brûler le pays qui est déjà en guerre, mais face à la barbarie, on va se défendre ».

Des manifestants ont également brûlé des pneus devant le siège du parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), et s’en sont pris à des journalistes, dont une de l’AFP. « Je suis allée au siège du MPP avec une consœur suite à des rumeurs disant que le siège avait été brûlé par des manifestants, la foule nous a foncé dessus, jeté des cailloux, ils ont voulu bloquer notre voiture en criant “La France, on veut pas de vous” », a raconté Olympia de Maismont, collaboratrice photo et vidéo de l’AFP au Burkina Faso. « On a réussi à s’échapper mais c’était à la seconde près ».

DES MANIFESTATIONS ONT ÉGALEMENT EU LIEU DANS D’AUTRES VILLES DU BURKINA, EN PARTICULIER À BOBO DIOULASSO ET KAYA

L’un des manifestants, Fabrice Sawadogo, 28 ans, a affirmé qu’ »après sept ans d’incapacité face aux attaques terroristes qui nous endeuillent chaque jour, il est temps de demander le départ du régime ». « Nous n’avons pas à négocier avec un gouvernement incompétent qui doit admettre qu’il a échoué », a-t-il lancé.

Des manifestations ont également eu lieu dans d’autres villes du Burkina, en particulier à Bobo Dioulasso (ouest), la seconde du pays, où des manifestants ont également été dispersés à l’aide de gaz lacrymogène. Ce fut également le cas à Kaya, à une centaine de kilomètres au nord-est de Ouagadougou.

Plusieurs interpellations

La Coalition du 27 novembre, regroupant trois organisations de la société civile, avait appelé « l’ensemble des Burkinabè à sortir massivement » samedi « dans une ambiance pacifique, pour dénoncer l’insécurité grandissante et exiger le départ du chef de l’Etat » Roch Marc Christian Kaboré. Plusieurs manifestants ont été interpellés, dont une des responsables du « Mouvement Sauvons le Burkina Faso », selon cette organisation membre de la coalition, sans donner le nombre d’arrestations.

LES VIOLENCES JIHADISTES ONT FAIT DEPUIS SIX ANS ENVIRON 2 000 MORTS ET CONTRAINT 1,4 MILLION DE PERSONNES À FUIR LEUR FOYER

D’autres mouvements de la société civile ont appelé à se démarquer de ces manifestations, pour « ne pas être complices de ceux qui veulent jeter le chaos dans le pays ». Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique. Les attaques qui visent civils et militaires sont de plus en plus fréquentes et en grande majorité concentrées dans le nord et l’est du pays.

L’attaque le 14 novembre d’un détachement de gendarmerie à Inata (nord), l’une des plus meutrières contre les forces de sécurité, a profondément choqué: au moins 57 personnes, dont 53 gendarmes, ont été tuées par des jihadistes armés. « Nous devons mettre fin aux dysfonctionnements inacceptables qui sapent le moral de nos troupes combattantes et entravent leur efficacité dans la lutte contre les groupes armés terroristes », a déclaré jeudi soir le président Kaboré, des paroles souvent répétées qui ne convainquent plus dans le pays.

Parfois mêlées à des affrontements intercommunautaires, les violences jihadistes ont fait depuis six ans environ 2 000 morts et contraint 1,4 million de personnes à fuir leur foyer.

Par Jeune Afrique avec AFP

Burkina Faso : des centaines de manifestants demandent le départ du président Kaboré

novembre 27, 2021
Des policiers tirent des gaz lacrymogènes contre des manifestants, le 16 septembre 2021, à Ouagadougou. © AFP/ISSOUF SANOGO

Malgré l’interdiction de la mairie, des rassemblements sont en cours dans la capitale du Burkina Faso. Les protestataires demandent le départ du président Roch Marc Christian Kaboré face à son incapacité à mettre fin à l’insécurité.

Bravant l’interdiction décrétée par les autorités, ils sont nombreux à être descendus manifester dans les rues de Ouagadougou. Depuis le début de la matinée, les pneus brûlés et les jets de pierres font face aux gaz lacrymogènes des policiers qui tentent de disperser le rassemblement.

Les policiers anti-émeutes faisaient face manifestants place de la Nation, en plein centre de la capitale burkinabè, qui était quadrillée par un important dispositif de sécurité et où tous les commerces étaient fermés.

« La marche est interdite, dispersez-vous, rentrez chez vous », a lancé un policier aux manifestants avant la charge des forces de l’ordre. Le rassemblement des manifestants qui souhaitaient dénoncer « l’incapacité » du président Roch Marc Christian Kaboré à faire face à la violence jihadiste qui ravage le Burkina, avait été interdit par la mairie de Ouagadougou.

Manifestations dans plusieurs grandes villes

L’un des manifestants, Fabrice Sawadogo, un jeune de 28 ans, a affirmé qu’ « après sept ans d’incapacité face aux attaques terroristes qui nous endeuillent chaque jour, il est temps de demander le départ du régime ». « Nous n’avons pas à négocier avec un gouvernement incompétent qui doit admettre qu’il a échoué », a-t-il affirmé.

La Coalition du 27 novembre, regroupant trois organisations de la société civile, avait appelé « l’ensemble des Burkinabè à sortir massivement dans une ambiance pacifique [ce samedi 27 novembre], pour dénoncer l’insécurité grandissante et exiger le départ du chef de l’Etat », Roch Marc Christian Kaboré.

Qualifiant de « très chaotique » la situation au Burkina Faso « marquée par une sécurité en lambeau », le porte-parole de la coalition, Moussa Konaté, a annoncé qu’outre Ouagadougou, des manifestations étaient également prévues à Bobo Dioulasso, deuxième ville du pays, et dans d’autres grandes villes.

Suspension de l’internet mobile

« Nous sommes dans un contexte d’insécurité que tout le monde dénonce. On ne devrait pas entreprendre des marches dont on ne voit véritablement pas la revendication », avait rétorqué Benewende Sankara, ministre de l’Habitat, dénonçant au nom de la majorité présidentielle des « manifestations inopportunes ». D’autres mouvements de la société civile ont appelé à se démarquer de ces manifestations pour « ne pas être complices de ceux qui veulent jeter le chaos dans le pays ».

Alors que la colère grandit au Burkina Faso, le gouvernement a « décidé de prolonger la suspension de l’internet mobile pour une durée de 96 heures à compter de mercredi », sur l’ensemble du territoire national, après une précédente interruption de quatre jours, officiellement pour « raison de sécurité ».

La colère après Inata

Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Les attaques qui visent civils et militaires sont de plus en plus fréquentes et en grande majorité concentrées dans le nord et l’est du pays.

L’attaque d’un détachement de gendarmerie à Inata il y deux semaine a profondément choqué les Burkinabè. D’autant qu’avant cette attaque particulièrement meurtrière (au moins 57 personnes dont 53 gendarmes ont été tuées), le détachement avait demandé de l’aide.

« Nous devons mettre fin aux dysfonctionnements inacceptables qui sapent le moral de nos troupes combattantes et entravent leur efficacité dans la lutte contre les groupes armés terroristes », a déclaré jeudi 25 novembre au soir le président Kaboré. Mais ces paroles ne semblent pas avoir convaincu les centaines de personnes qui manifestaient leur ras-le-bas ce samedi.

Par Jeune Afrique avec AFP

Fespaco : le Somalien Ahmed Khadar remporte l’Étalon d’or

octobre 24, 2021
Lors de la cérémonie du clôture du Fespaco, le 23 octobre 2021 à Ouagadougou, au Burkina Faso. © AFP

Le réalisateur somalien Ahmed Khadar a remporté samedi 23 octobre l’Étalon d’Or de Yennenga du 27e Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) pour son premier long-métrage, « La femme du fossoyeur ».

Le jeune réalisateur de 40 ans, également de nationalité finlandaise et dont le film est tourné à Djibouti en version originale somali, n’a pas pris part à la cérémonie de clôture du festival dans la capitale burkinabè.

Le président du jury qui lui a décerné le prix, le Mauritanien Abderrahmane Sissako, a déclaré que « pour tout cinéaste africain c’est le plus beau prix qu’on puisse avoir, c’est toute une fierté ».

Né à Mogadiscio, Ahmed Khadar, également écrivain, immigre en Finlande à l’âge de 16 ans avec sa famille et obtient un statut de réfugié. Il réalise son premier court métrage, Me ei vietetä joulua, en 2014, puis deux autres en 2017, Yövaras, et 2018, The Killing of Cahceravga.

Histoire d’amour

Présenté en juillet au festival de Cannes dans le cadre de la Semaine internationale de la critique, « La femme du fossoyeur » avait reçu un bon accueil. Le film traite de l’histoire d’amour d’un couple vivant avec leurs fils dans un quartier pauvre de Djibouti.

Lorsque Nasra, l’épouse – interprétée par la mannequin canadienne née en Somalie Yasmin Warsame – est atteinte d’une grave maladie rénale et doit se faire opérer d’urgence, l’équilibre familial est menacé et son mari Guled, fossoyeur, doit trouver l’argent pour payer la coûteuse opération. Le film a également remporté le prix de la meilleure musique.

L’Étalon d’argent a récompensé « Freda« , de la Haïtienne Gessica Geneus et l’Étalon de bronze va à « Une histoire d’amour et de désir » de la Tunisienne Leyla Bouzid.

Le prix d’interprétation féminine est revenu à la Britannique d’origine sierra-léonaise Zainab Jah pour son rôle dans « Farewell Amor » de Ekwa Msangi (Tanzanie), tandis que chez les hommes Alassane Sy s’est illustré pour son rôle dans « Baamum Nafi » du Sénégalais Mamadou Dia.

Avec son film « Serbi » (Les tissus blancs) qui traite de la dignité de la femme dans une société patriarcale, le Sénégalais Moly Kane remporte le poulain d’or dans la section fiction court métrage. « Amani » de la Rwandaise Alliah Fafin et « Zalissa » de la Burkinabè Carine Bado reçoivent respectivement l’argent et le bronze.

Un festival « malgré l’adversité »

Les trophées ont été remis au Palais des sports de Ouaga 2000 par les présidents burkinabè Roch Marc Christian Kaboré et sénégalais Macky Sall, dont le pays était l’invité d’honneur de 27è Fespaco.

Se réjouissant d’avoir réussi au cours du festival la projection de « 500 œuvres au profit de 150 000 festivaliers » venus de 64 pays, « malgré l’adversité liée à l’« insécurité et à la Covid-19 », le délégué général du Fespaco Moussa Alex Sawadogo, a donné rendez-vous du 25 février au 4 mars 2023 à Ouagadougou pour la 28e édition du festival.

Un « mini Fespaco » itinérant doit avoir lieu dans le nord du Burkina Faso, région la plus touchée par les attaques jihadistes qui, en six ans, ont fait environ 2 000 morts et 1,4 millions de déplacés.

Par Jeune Afrique avec AFP

Burkina Faso : le Fespaco, enfin !

octobre 19, 2021
Lors de la cérémonie d’ouverture du 27e Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, le 16 octobre 2021. © Issouf SANOGO / AFP

Initialement prévu en février, le Fespaco se tient cette semaine dans un contexte qui fleure bon la nouveauté. Fumet trompeur ou parfum de révolution audiovisuelle ? 

C’est ce 16 octobre que se sont allumés, pour une semaine, les lampions de la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). Si les discours « tarte à la crème » de ces grands-messes parfois foutraques ne manquent jamais d’invoquer renouveau et défis inédits, cette biennale est bien celle d’un « Fespaco d’après ».

« Fespaco d’après », l’inventaire du cinquantenaire de 2019. « Fespaco d’après », la crise sanitaire qui perturba tout autant les tournages que les rassemblements consacrés aux œuvres. « Fespaco d’après », les cérémonies populeuses en stade surchauffé, désormais tenues dans la climatisation d’un Palais des sports pour happy few. « Fespaco d’après », l’équipe dirigeante d’Ardiouma Soma, récemment remplacée par celle d’Alex Moussa Sawadogo. « Fespaco d’après », le début de la crise sécuritaire qui transforma le Sahel en « zone géographique déconseillée ». « Fespaco d’après », l’avènement de plateformes de streaming pour consommateurs obèses d’images en colliers. « Fespaco d’après », la glorieuse génération d’un « cinéma calebasse » moins caricatural qu’il n’y paraît… 

Transmission

Après la disparition des bâtisseurs du cinéma made in Africa Djibril Diop Mambéty, Sembène Ousmane ou Idrissa Ouédraogo, l’heure est à la transmission, comme l’a compris l’ancien lauréat de l’Étalon de Yennenga, Gaston Kaboré, qui fonda, dans ce même Faso hôte du festival, l’institut Imagine, consacré à la formation continue et au perfectionnement aux métiers du cinéma. Essentiel, lorsqu’on sait que production audiovisuelle numérique low-cost rime tout autant avec accès simplifié à la création qu’avec approximations dramaturgiques et techniques.

C’est d’ailleurs dans cette logique de transmission que deux sections du Fespaco nouveau s’adressent à la fois aux jeunes créateurs et aux jeunes cinéphiles. La section « perspectives » encourage les réalisateurs « qui sont à leur premier et deuxième long métrage ». Quant à la section « enfants » et son Fespaco Sukabè (« Fespaco enfants »), elle privilégie les films qui traitent des problématiques de cet âge avec « des histoires racontées du point de vue de leurs jeunes protagonistes ». 

TOUT AUTANT DÉVOTION NOSTALGIQUE QUE GLORIFICATION AVANT-GARDISTE, LE NOUVEAU CRU DU FESPACO ENTEND CÉLÉBRER L’ÉCLECTISME

Les anciens au service des jeunes : sept ans après le monumental long métrage Timbuktu, c’est à la tête du jury du Fespaco 2021 que l’on retrouve le plus jeune des aînés de la profession : Abderrahmane Sissako. Dans les couloirs du festival, le sexagénaire mauritanien croisera son conscrit tout aussi médiatisé : le Tchadien MahamatSaleh Haroun qui présente Lingui, les liens sacrés. 

« Cinémas d’Afrique et de la diaspora »

Tout autant dévotion nostalgique que glorification avant-gardiste, le nouveau cru du Fespaco entend célébrer l’éclectisme, « la diversité et la productivité du continent ». En tête de gondole et sur toutes les lèvres, le film d’ouverture, Atlantique, coche toutes les cases de l’ambition du moment : le métissage teinté de diaspora de l’auteure franco-sénégalaise Mati Diop, l’actualité de la thématique des migrations via l’océan et les lauriers internationaux – qui plus est féministes –, la réalisatrice étant la première femme d’origine africaine ayant remporté le Grand Prix du Festival de Cannes.

Autour du thème « Cinémas d’Afrique et de la diaspora, nouveaux regards, nouveaux défis » et sous l’œil de l’invité d’honneur – le cinéma sénégalais –, la biennale (qui a reçu 1 132 œuvres) présente au total 239 films dont 70 en sélection officielle et 15 longs métrages en compétition pour l’Étalon d’or de Yennenga. Des œuvres issues de 50 pays et réparties en six catégories : fiction, documentaires, animation, courts métrages, films d’école et séries.

La ville burkinabè qui se dit toujours capitale du cinéma africain abritera des milliers de projections, mais aussi des colloques, notamment pour approfondir la délicate réflexion sur le financement et la distribution des œuvres cinématographiques africaines.  

L’AFRIQUE EST LA ZONE QUI COMPTE LE MOINS DE SALLES DE CINÉMA PAR HABITANT, AVEC UN GRAND ÉCRAN POUR 787 402 AFRICAINS

Une étude récente de l’Unesco constatait que le potentiel économique du secteur audiovisuel africain restait « largement inexploité sur la quasi-totalité du continent ». L’Afrique est la zone qui compte le moins de salles de cinéma par habitant, avec un grand écran pour 787 402 Africains. La réflexion indispensable doit intégrer les deux extrémités du problème économique actuel : la délicate budgétisation d’œuvres africaines indépendantes et l’émergence de supports plus ou moins bienveillants, comme les plateformes de streaming, qui dissolvent subtilement la frontière entre petit et grand écran, ou des chaînes Youtube gavées de contrefaçons.

Mais si le « Fespaco d’après » est confronté à des opportunités et écueils nouveaux, il ne saurait faire l’économie d’interrogations économiques aussi vieilles que le cinéma lui-même : quelle créativité pour quel public et quelle rentabilité commerciale ? 

Le week-end prochain dira si le « Fespaco d’après » fut réellement un Fespaco nouveau sur l’autel duquel on aura sacrifié les fameux fondamentaux du festival : le désordre joyeux, la galvanisation de la population et le snobisme du snobisme. Les mois qui suivront diront si le cinéma africain, à l’aide ou non du Fespaco, a su résister à l’obsession du regard occidental et aux sirènes des facilités narratives issues de la multiplication des écrans. 

Avec Jeune Afrique par Damien Glez

Ouagadougou: 3 morts dans une opération contre des jihadistes présumés

mai 22, 2018

Ouagadougou – Au moins trois personnes ont été tuées mardi dans une opération contre des jihadistes présumés à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, a constaté un journaliste de l’AFP.

Un officier de gendarmerie sur place a déclaré sous couvert d’anonymat que « trois gendarmes ont été blessés au cours de cette opération qui a duré de 3 heures à 7 heures du matin ».

Un journaliste de l’AFP a vu deux corps devant une villa et un troisième dans la cour de la maison criblé de balles.

Cette opération s’est déroulée dans un quartier de la périphérie sud-ouest de Ouagadougou où la procureur du Burkina s’est rendue sur place sans faire de déclarations. Le ministre burkinabé de la Sécurité devait s’exprimer dans une conférence de presse.

Un riverain, Issiaka Ilboudo, dont la maison se situe en face de la villa où étaient logés les jihadistes présumés a fait part de « tirs intenses ».

« C’est autour de trois heures du matin (03H00 GMT)que nous avons entendu des bruits, des personnes couraient sur le toit des maisons. Ensuite, on a entendu des tirs qui duraient parfois 30 à 45 minutes avant de s’arrêter et de reprendre »

Un autre riverain, Pascal Lengani, a déclaré que la villa est « une nouvelle construction qui a été mise en location en juillet dernier », mais personne, selon lui, ne connaît les habitants de la villa.

« On ne connaît pas le nombre de personnes qui habitaient la villa. Personne n’a dormi de la nuit à cause des tirs intenses. Le quartier (Rayongo) a été bouclé donc impossible d’aller au travail », a-t-il dit.

Longtemps épargné par les groupes armés actifs au Sahel, le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières.

Le préfet de Oursi, une localité du Burkina Faso frontalière du Mali, a été abattu à la mi-mai devant sa résidence par des jihadistes présumés. Un bilan officiel a fait état de 133 morts dans 80 attaques dans cette région du nord-ouest. A quoi s’ajoutent trois attaques jihadistes qui ont frappé la capitale, et qui ont fait au total près de 60 morts.

Ces derniers mois, une centaine de personnes ont été interpellées et des engins explosifs découverts au cours d’opérations de ratissage dans l’est et le nord du pays.

Romandie.com avec (©AFP / 22 mai 2018 11h37)