Une opération de Marketing des prostituées de Kampala en Ouganda a connu un grand succès au vu des passages réalisés par chaque prostituée. Nombreux sont des clients qui ont souhaité voir ce genre d’action se répéter.
Pour vendre un produit, il faut bien le faire connaître. C’est ce qu’ont fait les prostituées de Kampala, la capitale Ougandaise en décrétant une journée porte ouverte du sexe à volonté. Une sorte de self-service qui a vu défiler un important nombre d’hommes à la recherche du bonheur gratuit. « Il y a eu des hommes qui ont bien fait deux coups » affirme Julia, une prostituée âgée de 24 ans.
Cette journée porte ouverte a été décrétée suite à la rareté des clients ces dernières semaines, après le décès de l’un d’eux sur une prostituée. Un drame qui a crée une psychose, à laquelle, les prostituées ont ingénié par l’organisation d’une journée porte ouverte en faveur de leurs clients qui en ont répondu massivement présent.
Le client pendant cette journée porte ouverte avait droit non seulement au sexe à volonté, mais aussi à une attention particulière. Un massage complet lui était offert, un repas, une boisson. Nombreux parmi eux, y ont presque passé leur journée et invité les amis à les rejoindre.
Satisfaits de cette journée porte ouverte, les clients ont depuis repris leurs visites quotidiennes payantes au grand plaisir des prostituées. Cette action un peu insolite a inspiré des prostituées d’autres localités du pays qui les ont emboîtées le pas.
En tournée récemment dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), précisément dans son fief de Bukavu, le président national de l’Union pour la nation (UNC), Vital Kamerhe, en a profité pour prendre langue avec les différentes parties impliquées dans la crise sécuritaire qui sévit dans cette partie du pays.
Vital Kamerhe
La tournée débaptisée « Amani » s’est avérée une belle opportunité pour Vital Kamerhe de forger une solide conviction sur la problématique de l’insécurité, en accordant une oreille attentive aux doléances des différentes forces politiques et sociales trouvées sur place.
Ainsi donc, tout au long de son séjour à l’Est du pays, il a reçu, tour à tour, plusieurs personnalités détentrices des recettes pouvant contribuer à la restauration de la paix. Il s’agit, entre autres, de la représentante du secrétaire général des Nations unies, Bintou Keita; de l’ancien président nigérian et diplomate, Olusegun Obasanjo; des diplomates accrédités en RDC; des leaders du Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri, etc. Au-delà des officiels, Vital Kamerhe a également conféré avec les chefs coutumiers, les responsables des différentes confessions religieuses, les représentants des corps de métiers, les étudiants, les femmes, les jeunes …
C’est à la lumière de ces auditions que le leader de l’UNC a pu concevoir son plan de sortie de crise ayant pour base la théorie de « L’œil du cyclone au centre d’un triangle ». En fait, la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda, serait au cœur dudit plan cristallisé autour des pays directement impliqués dans la problématique sécuritaire de l’Est, en l’occurrence la RDC, l’Ouganda et le Rwanda. Ces trois pays constituant le fameux triangle au centre duquel se meut le M23 n’ont d’autre alternative que de dialoguer sincèrement pour le bien des communautés vivant dans les contrées limitrophes.
A en croire des sources proches de l’ex-directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, ce plan de sortie de crise repose sur un certain nombre des recommandations dont le dépôt avant tout des armes par le M23, le bannissement de la xénophobie et du tribalisme, etc. D’autres recettes proposées mettent une emphase particulière sur le principe de bon voisinage, de la cohabitation pacifique entre la RDC et tous ses états voisins, le respect de la souveraineté des États et la cohabitation pacifique de toutes les communautés locales.
D’après les proches du leader de l’UNC, son plan de sortie de crise aurait reçu l’adhésion populaire manifestée par un engouement exceptionnel à travers les villes et cités visitées.
Le général ougandais est décédé jeudi, a annoncé le président Yoweri Museveni, dont il a été un compagnon d’armes puis un important responsable militaire et sécuritaire. Il avait notamment justifié la brutale répression lors des élections de 2021.
« Avec une profonde tristesse, j’annonce le décès du général Elly Tumwine survenu ce matin à Nairobi, des suites d’un cancer du poumon », a écrit sur Twitter le chef de l’État ougandais au sujet de son ami, âgé de 68 ans. Les deux hommes ont combattu ensemble au sein de l’Armée de résistance nationale (NRA) contre le régime despotique de Milton Obote au début des années 1980. Yoweri Museveni a affirmé que Tumwine avait tiré le premier coup de feu lors de l’attaque sur la caserne de Kabamba en février 1981, qui a marqué le début d’années de guérilla qui mèneront Museveni au pouvoir en janvier 1986.
Tumwine perdra un œil durant ces années de combat. Sous le règne de Museveni, il a occupé divers postes dans l’armée et l’appareil sécuritaire, comme commandant en chef de l’armée, directeur général du renseignement et ministre de la Sécurité. Au cours de ce dernier poste, entre mars 2018 et juin 2021, il avait notamment justifié les tirs des forces de sécurité sur des civils, lors des manifestations de novembre 2020 dans le district de Luuka déclenchées par l’arrestation de Bobi Wine, rival de Museveni à la présidentielle de janvier 2021.
Centres de détention secrets
« Si vous menacez la vie des forces de sécurité et du public, ils ont le droit de vous tirer dessus », avait-il déclaré. Des dizaines de personnes ont été tuées durant la période de l’élection présidentielle, qui verra la réélection de Yoweri Museveni pour un sixième mandat consécutif, devant Bobi Wine qui avait qualifié le scrutin de « mascarade ». Elly Tumwine a également défendu l’utilisation par les forces de sécurité de centres de détention secrets, dénoncés par de nombreuses ONG de défense de droits humains comme des lieux de détention arbitraires et de torture. Elly Tumwine était également connu pour ses tenues colorées, qu’il concevait lui-même, et était propriétaire d’une galerie d’art. Il était surnommé le « général chantant » car il accompagnait parfois ses discours de chansons qu’il avait lui-même composées.
Des soldats de la Monusco ont ouvert le feu sur un poste frontalier avec l’Ouganda, dans l’est du pays, où les manifestations anti-ONU s’enchaînent depuis plusieurs jours.
Le drame a eu lieu le 31 juillet, sur le territoire de Beni. Dans une vidéo d’un peu moins de deux minutes, largement partagée sur les réseaux sociaux, on peut apercevoir des hommes dont au moins un en tenue de policier et un autre en treillis militaire congolais, s’avancer vers le convoi onusien immobilisé de l’autre côté de la barrière fermée, à Kasindi, à la frontière avec l’Ouganda. La scène ne dure que quelques secondes. Après un court échange verbal, on voit les Casques bleus tirer des coups de feu, avant d’ouvrir la barrière et de franchir le poste tandis que les passants courent se mettre à l’abri.
« Le bilan est de deux morts », a déclaré Joël Kitausa, un responsable de la société civile de Kasindi, le 31 juillet. Ce dernier a également fait état de 14 blessés. Plus tôt dans la journée, Barthélemy Kambale Siva, délégué du gouverneur du Nord-Kivu à Kasindi, avait donné un bilan provisoire de huit blessés graves dont deux policiers du poste frontalier.
« Comportement irresponsable »
La Monusco n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué diffusé dans la foulée du drame, la cheffe de la Monusco, Bintou Keita, s’est dite « profondément choquée et consternée par ce grave incident ». La mission onusienne qui n’a pas fourni de bilan précis, est revenu sur les faits. « Des militaires de la Brigade d’Intervention de la Monusco de retour de congé ont ouvert le feu au poste frontalier pour des raisons inexpliquées et forcé le passage. Cet incident grave a causé des pertes en vies humaines et des blessés graves », explique le communiqué.
La mission, qui dénonce le « comportement inqualifiable et irresponsable » des auteurs de la fusillade précise que ces derniers « ont été identifiés et mis aux arrêts en attendant les conclusions de l’enquête qui a d’ores et déjà commencé en collaboration avec les autorités congolaises ». « Les contacts ont été également établis avec le pays d’origine de ces militaires pour qu’une procédure judiciaire soit initiée urgemment avec la participation des victimes et des témoins, afin que des sanctions exemplaires soient prises dans les meilleurs délais », précise la Monusco, qui ne mentionne pas la nationalité de ces Casques bleus.
De son côté, le gouvernement congolais « condamne et déplore vigoureusement cet incident malheureux dont le bilan provisoire fait état de deux compatriotes décédés et 15 autres blessés », dans un communiqué de son porte-parole Patrick Muyaya publié dans la soirée. Conjointement avec la Monusco, les autorités ont « initié une enquête pour établir les responsabilités, connaître les motivations d’un tel forfait et obtenir des sanctions sévères à l’encontre des Casques bleus à la base de ce drame qui sont, du reste, déjà aux arrêts », assure le ministre de la Communication.
« Laisser la place à d’autres »
Kinshasa, qui a appelé la population congolaise « au calme », prévient que « les Casques bleus concernés ne pourront plus faire partie des contingents de la Monusco, en attendant l’aboutissement du plan de retrait de cette force onusienne de la RDC ».
Le drame intervient dans un contexte particulièrement tendu. Plusieurs manifestations accompagnées de destructions et pillages ont eu lieu ces derniers jours dans plusieurs villes de l’est de la RDC pour réclamer le départ de la mission des Nations unies et dénoncer l’inefficacité des Casques bleus dans la lutte contre la centaine des groupes armés responsables du chaos dans cette région. À Goma, Butembo, Beni et d’autres localités, des manifestants avaient pris d’assaut les installations de la Monusco. Dix-neuf personnes, dont trois Casques bleus, ont été tuées dans ces manifestations violentes.
En visite en RDC, Jean Pierre Lacroix, chef du département de paix de l’ONU a indiqué samedi être venu pour « parler avec les autorités congolaises, examiner les moyens par lesquels nous pourrons à la fois éviter se reproduire ces incidents tragiques et surtout mieux travailler ensemble pour atteindre nos objectifs ».
« Nous souhaitons que les conditions soient réunies, notamment le retour de l’autorité de l’État, pour que la Monusco puisse avoir terminé sa mission le plus vite possible et laisser la place à d’autres formes de soutien international », a-t-il dit.
Selon l’Africa Wealth Report 2022, le montant total du patrimoine privé en Afrique devrait augmenter de 38 % pour atteindre 3 000 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie, une croissance soutenue par les secteurs des services technologiques et professionnels.
Les prévisions de cette étude réalisée par Henley & Partners en partenariat avec New World Health (une société d’intelligence économique sud-africaine) montrent que c’est à Maurice, au Rwanda et en Ouganda que la richesse privée (non étatique) devrait augmenter le plus rapidement (+ 60 % au moins).
Le Kenya, le Maroc, le Mozambique et la Zambie devraient également enregistrer de bons résultats.
Montée en puissance
Busi Thembekwayo, patron de MyGrowthFund Venture Partners, explique que « l’Afrique est traditionnellement dominée par deux pôles, les plus grands centres de gestion de patrimoine étant traditionnellement situés à l’extrême sud – Afrique du Sud – et à l’extrême nord – Égypte et Maroc. »
Les chiffres montrent toutefois une montée en puissance d’économies telles que Maurice et les Seychelles, qui se positionnent comme des destinations d’investissement privilégiées.
136 000 millionnaires
L’Afrique compte actuellement 136 000 individus au patrimoine net élevé dont la valeur est égale, ou supérieure, à 1 million de dollars. Parmi eux, on trouve 305 centimillionnaires (100 millions de dollars de patrimoine ou plus) et 21 milliardaires en dollars, selon le rapport.
C’est l’Afrique du Sud qui domine ce classement des super-riches mais l’Égypte a pris le relais pour le plus grand nombre de milliardaires. Cela est dû à une tendance observée dans le rapport sur la migration des HNWI (high net worth individuals) sud-africains : sur les 15 milliardaires sud-africains, seuls cinq vivent encore dans leur pays d’origine.
En termes de richesse moyenne par habitant, Maurice arrive en tête avec 34 500 dollars, suivie de l’Afrique du Sud avec 10 970 dollars. Les cinq grands pays du continent – Afrique du Sud, Égypte, Nigeria, Maroc et Kenya – concentrent plus de 50 % de la richesse privée du continent.
Amanda Smit, directrice associée de Henley & Partners South Africa, souligne que « quelle que soit la performance actuelle d’un pays, une chose est devenue très claire dans notre nouvelle ère d’incertitude : les gouvernements comme les investisseurs doivent se concentrer sur le renforcement de la résilience. »
Bonne nouvelle ?
« Nos prévisions de croissance pour l’Afrique sont très encourageantes par rapport à la plupart des autres régions du monde. Nous prévoyons une croissance particulièrement forte dans la tranche de richesse des centimillionnaires », note Andrew Amoils, responsable de la recherche chez New World.
Mais, comme le rappelle Busi Thembekwayo, « la question qui demeure sans réponse est de savoir si cette croissance sera plus uniformément répartie et commencera à réduire les inégalités.
Les festivités organisées en l’honneur du fils du chef de l’État confirment son ascension, tout comme la venue du président rwandais. De retour en Ouganda pour la première fois depuis deux ans, ce dernier en a profité pour s’entretenir avec son homologue, Yoweri Museveni.
Avec plus de 90 minutes de retard et une arrivée maintes fois reportée, Muhoozi Kainerugaba s’avance finalement sur la piste d’atterrissage de l’aéroport de Kololo, à Kampala. Il n’est pas encore 9 heures du matin, ce samedi 23 avril, mais les festivités peuvent commencer.
Une ribambelle de hauts gradés
Vêtu d’une tenue militaire, le fils du président Yoweri Museveni s’extrait de son Toyota Land Cruiser de couleur verte sous les vivats de plusieurs dizaines de ses partisans, venus acclamer le commandant des forces terrestres et conseiller spécial du chef de l’État.
Une ribambelle de hauts gradés ont fait le déplacement. Parmi eux, le général Leopold Kyanda, chef d’état-major de l’armée ougandaise ; le général Don Nabasa, commandant de la police militaire et ancien commandant du Commandement des forces spéciales (SFC) ; le général James Birungi, chef du renseignement militaire ; le général Johnson Namanya, actuellement affecté au bureau de l’immigration et le général Chris Serunjogi Ddamulira, chef du renseignement criminel. Les généraux Felix Busizoori, actuel patron du SFC chargé notamment de la protection de la famille présidentielle, et son adjoint, Charity Bainababo étaient également présents.
LA STAR DU JOUR REÇOIT MÊME UN PRIX POUR SON ACTION EN FAVEUR DE LA PAIX
Ce jour-là, tous sont venus participer aux festivités organisées pour le 48ème anniversaire de Muhoozi. Cette année, l’ampleur des célébrations est sans précédent. Depuis plusieurs jours déjà, des fêtes résonnent dans plusieurs régions du pays, de la nourriture et des boissons sont distribuées gratuitement, des spectacles sont donnés… Depuis près d’une semaine, le hashtag #MKAt48 est même en vogue sur les réseaux sociaux.
Sur la piste d’atterrissage de Kololo, la sécurité est à son maximum. On joue l’hymne national, on chante “Joyeux anniversaire”. La star du jour reçoit même un prix pour son action en faveur de la paix que lui décerne un certain Club patriotique ougandais, tandis qu’un journaliste qui passe pour être l’un de ses plus proches confidents, Andrew Mwenda, prend la parole et enchaîne éloges et superlatifs.
Un parfum d’Idi Amin Dada
À l’en croire, le fils du chef de l’État ougandais est le président des partis communistes du Vietnam, de Chine, de Cuba, de Corée du Nord, des républiques d’Afrique de l’Est et d’Afrique centrale, le commandant en chef de toutes les forces révolutionnaires en butte à l’impérialisme et au néocolonialisme, ainsi que le chef suprême des peuples d’Afrique de l’Est et d’Afrique centrale.
Surtout, Muhoozi est le principal porte-parole des masses opprimées de ce monde, conclut Mwenda. L’énumération, interminable et dithyrambique, n’est pas sans rappeler celles qui accompagnaient les apparitions d’Idi Amin Dada dans les années 1970.
Ce samedi matin, Muhoozi ne reste pas longtemps à Kololo. La fête se poursuit au stade Lugogo, attirant plusieurs milliers de personnes jusqu’à une heure avancée de la nuit. Les grands axes de la capitale ougandaise ont été fermés à la circulation, de même que la principale route du pays, celle qui relie l’Ouganda au Kenya.
À DEUX REPRISES DEPUIS LE DÉBUT DE L’ANNÉE 2022, IL S’EST RENDU À KIGALI POUR S’ENTRETENIR AVEC PAUL KAGAME
À Kampala, danseurs et musiciens ont été mis à contribution, des affiches ont été déployées dans la ville en l’honneur de “MKAt48”. Politiques, économiques ou militaires, les VIP sont tous là, y compris le Premier ministre Robinah Nabbanja.
Cette fois, Muhoozi prend son temps : il veut parler de la pandémie qui a ravagé l’Ouganda et le monde, et de l’amélioration des relations de l’Ouganda avec le Rwanda. À deux reprises depuis le début de l’année 2022, il s’est rendu à Kigali pour s’entretenir avec Paul Kagame et c’est en partie grâce à lui si le chef de l’État rwandais à accepter de rouvrir l’important poste-frontière de Gatuna, fermé depuis près de deux ans.
« Nous avions de mauvaises relations avec l’un de nos voisins les plus proches, le Rwanda, lance-t-il. [Aujourd’hui] nos relations sont bonnes et vont encore s’améliorer. Nous remercions Dieu pour ce cadeau. C’est pourquoi je pense que nous devrions célébrer ensemble. »
Kagame, invité d’honneur
Si cet anniversaire fait autant parler, c’est parce que le fils du président ougandais a eu soin de convier plusieurs invités de marque : le chef de l’État kenyan, même si Uhuru Kenyatta n’a pas donné suite, mais surtout Paul Kagame, qui, lui, a fait le déplacement.
De retour en Ouganda pour la première fois depuis fin 2019, il a participé au dîner d’anniversaire donné, le dimanche 24 avril, à la State House en présence du président et de la première dame, Janet Museveni. La presse n’était pas conviée mais, selon nos informations, Kagame s’est dit heureux que Muhoozi l’ait appelé sur sa ligne directe pour apaiser les tensions. Il l’a félicité pour sa maturité, le mettant au défi de garder le rythme et de viser plus haut. Il lui a aussi donné quelques conseils sur sa manière de communiquer via Twitter.
Influence grandissante
Pour Museveni et Kagame, cette visite a bien sûr été l’occasion d’aborder les questions de stabilité et de coopération régionales. Le premier a rendu hommage au second pour le rôle joué par les Rwandais lors de la guerre qui l’a amené au pouvoir, dans les années 1980.
Quant à celui que Muhoozi a joué dans le dégel des relations entre les deux pays, son père a déclaré que ce n’était pas une surprise tant son fils et le chef d’État rwandais se connaissent depuis longtemps.
De toute évidence, Muhoozi a pris du galon ces derniers mois. Outre sa double visite à Kigali, il a été envoyé auprès de l’Égyptien Abdel Fattah al-Sisi, mais aussi chez le Kenyan Uhuru Kenyatta (à deux reprises) et chez le Sud-Africain Cyril Ramaphosa. Signe de son influence grandissante, l’ambassade de Russie à Kampala n’a pas manqué de lui souhaiter un bon anniversaire.
Succèdera-t-il à son père en 2026 ? C’est la question que tout le monde se pose à Kampala et dans la sous-région. Ses partisans affirment que nul n’est mieux placé et mettent en avant son expérience acquise après deux décennies passées dans l’armée.
Mais ses adversaires sont tout aussi nombreux, qui pointent le risque d’une transmission dynastique du pouvoir et critiquent le fait qu’un militaire sorte de la réserve qui devrait être la sienne pour se lancer en politique.
L’ascension de Muhoozi augure-t-elle de prochaines dissensions au sein du Mouvement de la résistance nationale (NRM), le parti au pouvoir ? Odrek Rwabwogo, un parent de Museveni en rupture de ban a déjà mis en garde contre « les schémas de succession » et « les possibles retours de bâton » qui pourraient « coûter très cher au parti ».
Le général Muhoozi Kainerugaba, qui dirigeait jusque-là l’armée de terre, a connu une ascension fulgurante et est soupçonné de vouloir succéder à son père lors de la présidentielle de 2026.
C’est sur Twitter qu’il a annoncé sa retraite militaire, à l’âge de 47 ans. Alimentant les spéculations sur une possible ambition présidentielle lors de l’élection de 2026, le général Muhoozi Kainerugaba, fils du président ougandais Yoweri Museveni et commandant de l’armée de terre, écrit le 8 mars : « Après 28 ans de service dans ma glorieuse armée, la plus grande armée du monde, je suis heureux d’annoncer ma retraite. Mes soldats et moi avons accompli tant de choses ! Je n’ai que de l’amour et du respect pour tous ces grands hommes et femmes qui accomplissent chaque jour de grandes choses pour l’Ouganda. »
Grande influence
À la tête des puissantes forces spéciales ougandaises avant de commander l’armée de terre, Muhoozi Kainerugaba a toujours démenti avoir l’intention de succéder à son père, au pouvoir depuis 1986 et aujourd’hui âgé de 77 ans. Mais pour beaucoup d’Ougandais et d’observateurs, son ascension fulgurante au sein de l’armée et l’influence qu’il exerce au cœur du pouvoir font de lui un successeur tout désigné.
L’unique fils de Yoweri Museveni – qui a également trois filles – occupe aussi la charge de « haut conseiller présidentiel chargé des opérations spéciales », dont le champ s’étend au-delà du domaine militaire. On lui prête notamment un rôle clé dans le récent rapprochement entre l’Ouganda et le Rwanda voisin, où il s’est rendu pour rencontrer le président Paul Kagame fin janvier, ainsi que dans une opération militaire conjointe des forces ougandaises et congolaises lancée l’année dernière contre le groupe rebelle des Forces démocratiques alliées (ADF) dans l’est de la RDC.
« LA MAJORITÉ DE L’HUMANITÉ (QUI N’EST PAS BLANCHE) SOUTIENT LA POSITION DE LA RUSSIE EN UKRAINE. POUTINE A ABSOLUMENT RAISON ! »
Muhoozi Kainerugaba est un utilisateur assidu des réseaux sociaux, où il poste notamment des commentaires sur la politique étrangère, parfois sources de polémiques. Il a dernièrement affiché son soutien à l’invasion russe de l’Ukraine, tweetant : « La majorité de l’humanité (qui n’est pas blanche) soutient la position de la Russie en Ukraine. Poutine a absolument raison ! »
Ceux qui le critiquent ou lui prêtent l’intention de succéder à son père sont traqués, emprisonnés ou forcés à l’exil. L’écrivain Kakwenza Rukirabashaija a fui clandestinement en Allemagne le mois dernier, après avoir été arrêté et, dit-il torturé pour avoir insulté Museveni et son fils, qu’il a décrit comme « obèse », un « grognon » et un « bébé despote ». Lors de l’annonce de la retraite militaire de Muhoozi Kainerugab, il faisait partie de ceux qui spéculaient sur ses projets. « Là où son père s’arrêtera, le bébé despote commencera, a-t-il écrit sur Twitter. Nous sommes condamnés si nous ne contrecarrons pas ses aspirations naissantes. »
Les chefs d’État du Congo-Kinshasa, Félix Tshisekedi; du Congo-Brazzaville, Denis Sassou N’Guesso; de l’Ouganda, Yoweri Museveni; et du Togo, Faure Gnassingbé Eyadéma, se sont retrouvés le 12 février à Oyo, dans le département de la Cuvette.
1- Félix Tshisekedi et Yoweri Museveni en tête-à-tête
Pendant près de trois heures, les quatre chefs d’Etat ont abordé des questions d’actualité sur l’Afrique centrale, rapporte la cellule de communication de la présidence de la République démocratique du Congo (RDC). Au terme de la rencontre, un communiqué final en quinze points a été publié. Il en ressort que c’est à l’initiative du président Denis Sassou N’Guesso que la rencontre a eu lieu à Oyo, en République du Congo.
« Les échanges entre les quatre chefs d’État ont porté essentiellement sur la situation politique et sécuritaire dans les régions des Grands Lacs d’Afrique centrale et d’Afrique de l’ouest », précise le communiqué. « A cet égard, ils ont longuement évoqué les opérations conjointes que mènent les armées de l’Ouganda et de la RDC dans la partie Est de ce dernier pays, visant à éradiquer les rebelles des Forces démocratiques ADF, Musulm Tabliq Movement, MTN, et les autres forces négatives qui menacent la paix et la stabilité dans ces deux pays », apprend-on.
Le communiqué souligne, par ailleurs, combien les quatre chefs d’État se sont réjouis des succès déjà remportés par les Forces armées congolaises et ougandaises et se sont, une fois de plus, félicités de la mutualisation des forces de la RDC et de l’Ouganda pour les opérations militaires conjointes engagées entre les deux pays, initiative qualifiée, au demeurant, de « salvatrice ».
En ce qui concerne la situation dans les Grands Lacs, les quatre chefs d’Etat ont salué et encouragé la démarche conjointe amorcée par les gouvernements de l’Ouganda et du Rwanda en vue de l’ouverture effective de leurs frontières communes, permettant ainsi la libre circulation des personnes et des biens, tout en appuyant la volonté de l’Ouganda et du Rwanda « de résoudre par les seuls moyens politiques et diplomatiques les différends pouvant subvenir dans leurs relations bilatérales ».
Bien entendu, ils ont saisi l’occasion pour exprimer l’intérêt qu’ils portent à la tenue du sommet des chefs d’État et de gouvernement des pays signataires de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba sur la paix, la sécurité et la coopération qui en est à sa dixième rencontre. C’est au cours des assises prévues le 24 février, à Kinshasa, que la RDC prendra la présidence rotative de la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs.
Autres situations évoquées
Les autres points abordés ont porté sur la Centrafrique avec la méditation angolaise assurée par le président Joao Gonçalves Lourenço, les changements qui s’opèrent dans les pays d’Afrique de l’ouest avec des changements anticonstitutionnels au Mali, en Guinée-Conakry et au Burkina Faso, la situation politique en Libye sous la médiation du président Denis Sassou N’Guesso et les retombées de la conférence de Glasgow sur le changement climatique.
2-Le président Félix Tshisekedi s’entretenant avec son homologue Denis Sassou N’Guesso
« Les quatre chefs d’État ont convenu de se voir régulièrement et de renforcer ainsi leur cadre de concertation sur les questions politiques et sécuritaires, régionales et internationales », conclut le communiqué final signé le 12 février.
Notons qu’avant la distribution du communiqué final, la quadripartite s’est muée en tripartite Tshisekedi-Sassou-Eyadema d’une demi-heure, et en bipartite Tshisekedi-Museveni de plus d’une heure. Il est à noter que c’est par l’aéroport d’Olombo à quelques kilomères d’Oyo, ville située sur la berge de la rivière Alima au nord de la République du Congo, que le président Félix Tshisekedi est arrivé sur le site, accueilli à sa descente d’avion par le président Denis Sassou N’Guesso qui l’a raccompagné à son retour à Kinshasa dans la soirée.
Pour rappel, Félix Tshisekedi est depuis le 19 janvier dernier président en exercice de la Communauté Économiques des États d’Afrique centrale.
Après des années de procédures judiciaires, la Cour internationale de justice a rendu son jugement sur les réparations dues pour l’invasion de l’Est congolais lors de la guerre de 1998-2003. Kinshasa réclamait plus 11 milliards de dollars.
L’Ouganda va devoir verser 325 millions de dollars (environ 284,5 millions d’euros) de réparations à la RDC, au titre de l’invasion de l’est du territoire congolais lors de la guerre de 1998-2003, a statué ce mercredi 9 février la Cour internationale de justice. Kinshasa réclamait plus de 11 milliards de dollars.
La Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction de l’ONU, qui siège à La Haye, aux Pays-Bas, a estimé que l’Ouganda devait verser à la RDC 225 millions de dollars pour les pertes en vies humaines, 40 millions de dollars pour les dommages aux biens et 60 millions de dollars pour les dommages occasionnés aux ressources naturelles, a déclaré la juge qui préside la Cour, Joan Donoghue. « La Cour considère que les éléments de preuve versés au dossier suggèrent que le nombre de morts pour lesquels l’Ouganda doit des réparations se situe entre 10 000 et 15 000 personnes environ », a-t-elle précisé.
« Actes de barbarie »
En 2005, la CIJ avait statué que l’Ouganda devait payer des réparations pour avoir envahi la RDC pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003). Ce conflit a impliqué jusqu’à neuf pays africains, parmi lesquels l’Ouganda et le Rwanda, qui soutenaient des forces rebelles dans l’est du pays, riche en minerais. Les deux guerres qui ont dévasté successivement le Congo entre 1996 et 2003 ont fait plusieurs centaines de milliers de morts. La juridiction onusienne a en outre jugé en 2005 que l’Ouganda devait être indemnisé pour l’attaque contre son ambassade à Kinshasa en 1998 et la maltraitance subie par ses diplomates.
À la suite du jugement de 2005, les deux pays voisins n’ont pas trouvé d’accord sur le montant des réparations malgré plusieurs reports de l’affaire par la CIJ, qui n’avait plus d’autre choix que de fixer la somme elle-même. Pour ce faire, la juridiction a notamment entendu quatre experts indépendants.
Lutte contre les ADF
La RDC avait accusé l’Ouganda d’actes de « barbarie » lors d’audiences devant la CIJ en avril 2021, évoquant « une occupation de cinq ans marquée par de très graves atteintes aux droits de l’homme ». L’Ouganda avait à son tour qualifié d’« extrêmement excessives » les demandes de réparations en milliards de dollars déposées par la RDC. Selon Kampala, Kinshasa « cherche à rendre l’Ouganda responsable de tout ce qu’il s’est passé pendant le conflit, comme le montrent les montants exorbitants qu’elle réclame ».
Engagées depuis le 30 novembre dans une opération conjointe contre les ADF dans l’est de la RDC, les armées congolaise et ougandaise ont annoncé la destruction de plusieurs « bastions » des rebelles et l’arrestation de 35 d’entre eux en Ituri.
Après avoir réhabilité les routes pour faciliter les mouvements de troupes, les forces armées de RDC (FARDC) et d’Ouganda (UPDF) sont « passées à l’offensive » et ont bombardé « de nouveaux campements ennemis identifiés en territoire de Beni (Nord-Kivu) et dans la province de l’Ituri », selon un communiqué conjoint tweeté dimanche par l’armée congolaise.
Aucun bilan de morts ou blessés
À Beni, les forces conjointes ont lancé des opérations dans le nord du parc des Virunga après avoir pilonné « des positions ennemies » à Kambi Yajua, Tondoli et Kahinama, précise le texte. En Ituri, les bombardements ont détruit des « bastions ADF [Forces démocratiques alliées] » à Madina 3, Bantonga, Kitumba et Mulangu, tandis que « l’offensive lancée les 13, 14 et 15 décembre fait état de la capture de 35 terroristes ADF » dans plusieurs villages du territoire d’Irumu, affirme encore le communiqué.
L’armée ougandaise de son côté, dans un texte publié samedi sur le site du ministère de la Défense, a précisé que les opérations allaient « s’intensifier dans différents secteurs, maintenant que les terroristes ont été délogés de leurs anciens bastions ». Dans un premier bilan des opérations, les deux armées avaient fait état le 11 décembre de 34 rebelles arrêtés, « 4 bivouacs ennemis détruits » et « 31 otages congolais libérés ». Aucun bilan de morts ou blessés n’a été diffusé jusqu’à présent.
Plusieurs villages attaqués
« Afin de consolider les opérations, les FARDC et UPDF appellent la population congolaise à se ranger derrière la coalition (…) et à dénoncer les ADF », est-il également écrit dans leur communiqué. Le porte-parole de l’armée dans la région de Beni, le capitaine Antony Mualushayi, a annoncé par ailleurs dimanche l’arrestation la veille d’un responsable de la société civile de la localité de Mbau, non loin des opérations en cours dans le Nord-Kivu, pour « intelligence avec les terroristes ».
Plusieurs villages ont été attaqués cette semaine en Ituri par de présumés rebelles ADF « dans leur fuite face aux opérations militaires conjointes », selon un administrateur militaire. Au moins 8 personnes ont été tuées.
Implantés depuis 1995 en RDC, près de la frontière ougandaise, les ADF sont considérés comme le plus meurtrier des groupes armés sévissant dans l’Est, responsables du massacre de milliers de civils. Ils sont aussi accusés par Kampala d’être responsables de récents attentats sur son sol revendiqués par l’organisation jihadiste État islamique (EI), qui présente ce groupe comme sa province en Afrique centrale (ISCAP).