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Oxfam s’excuse auprès des Haïtiens pour les dérives de son personnel

février 19, 2018

L’entrée des locaux d’Oxfam à Pétion-Ville, dans le district de Port-au-Prince, le 13 février 2018 / © AFP/Archives / HECTOR RETAMAL

L’ONG britannique Oxfam a présenté ses excuses au peuple haïtien lundi pour les dérives de certains de ses employés, exprimant sa « honte » en remettant aux autorités à Port-au-Prince son rapport d’enquête interne.

Il dépeint en onze pages une mission humanitaire en Haïti, après le séisme meurtrier de 2010, entachée de nombreuses dérives: un responsable y reconnaît avoir payé des prostituées, d’autres employés sont accusés de harcèlement et d’intimidation tandis qu’un témoin a été menacé physiquement.

« Nous sommes venus ici (…) pour exprimer notre honte et nos excuses au gouvernement haïtien et à la population haïtienne pour ce qu’il s’est passé », a déclaré Simon Ticehurst, directeur régional d’Oxfam pour l’Amérique Latine et les Caraïbes, à l’issue d’une rencontre de deux heures avec Aviol Fleurant, ministre de la Planification et de la coopération externe.

« On va maintenant solliciter des rapports de toutes sortes, audits, rapports financiers, dans un souci de reddition de comptes », a indiqué M. Fleurant, s’interrogeant sur une éventuelle « obstruction à la justice » car les autorités haïtiennes « n’ont jamais été informées de ces crimes commis dans les locaux de l’institution ».

Les autorités haïtiennes ont annoncé la semaine dernière vouloir mener leur propre enquête. L’ONG s’était engagée à leur remettre lundi une version intégrale de son rapport rédigé en 2011 et dont une version partiellement censurée a été rendue publique lundi.

Le Belge Roland Van Hauwermeiren, ancien directeur d’Oxfam en Haïti, a reconnu avoir eu des rapports tarifés avec des prostituées dans des locaux financés par l’organisation. Le recours à des prostituées mineures n’a pas été exclu par Oxfam.

« C’est absolument horrible », a réagi lundi la Première ministre britannique Theresa May, jugeant ces comportements « bien en-deçà des standards que nous pouvons attendre des associations caritatives et ONG avec lesquelles nous travaillons ».

– ‘Beaucoup de filles’ –

Dans le quotidien The Times, une jeune Haïtienne, Mikelange Gabou, raconte avoir eu une relation avec Van Hauwermeiren alors qu’elle avait 16 ans et lui 61. Il lui a donné de l’argent et des couches pour son nouveau-né. Selon elle, il invitait parfois dans sa maison des femmes venues demander un emploi et leur donnait parfois de l’argent.

« Il m’aidait mais il avait beaucoup de filles », raconte-t-elle. « C’était toujours des (…) Haïtiennes. Les femmes étaient sa distraction ».

M. Van Hauwermeiren s’était défendu la semaine dernière en affirmant qu’il n’avait pas organisé d’orgies avec de jeunes prostituées. Dans une lettre publiée par des médias belges, il avait seulement reconnu avoir eu des rapports sexuels avec une « femme honorable et d’âge mûr » et maintenu qu’il ne lui avait pas versé d’argent.

Selon le rapport, sept employés d’Oxfam en Haïti ont quitté l’ONG dans le cadre de l’enquête. Outre le recours à des prostituées, certains étaient également mis en cause pour harcèlement et intimidation, envers d’autres membres du personnel notamment.

Quatre ont été licenciés pour « faute grave » tandis que trois ont démissionné, dont Roland Van Hauwermeiren auquel il a été proposé un « départ digne, à condition qu’il coopère pleinement avec le reste de l’enquête ».

Oxfam dit avoir choisi de rendre public ce rapport pour « être aussi transparente que possible quant aux décisions prises durant l’enquête ». Elle affirme avoir communiqué aux autorités compétentes les noms des personnes soupçonnées

L’ONG a dévoilé vendredi un plan d’action pour empêcher de nouveaux abus sexuels et tenter ainsi d’apaiser la polémique qui a fait fuir ses soutiens.

Le ministère britannique du Développement international a imposé à chaque organisation percevant des subventions publiques, dont Oxfam, de lui faire parvenir un rapport sur les pratiques de prévention interne d’ici au 26 février.

« Nous ne travaillerons pas avec quiconque ne satisfait pas aux normes élevées que nous avons établies », a insisté Theresa May.

– Cascade de révélations –

Dans son rapport de 2011, Oxfam estimait devoir mettre en place de « meilleurs mécanismes » pour informer d’autres régions et agences du comportement problématique de certains employés.

L’organisation s’est pourtant vu reprocher d’avoir laissé les salariés incriminés rejoindre d’autres ONG, sans mise en garde. Après Oxfam, Roland Van Hauwermeiren a rejoint l’ONG française Action contre la faim au Bangladesh. Cette dernière a déploré ne pas avoir été prévenue.

Les premières révélations sur les agissements des employés d’Oxfam en Haïti en avaient entraîné d’autres, notamment sur des abus au Soudan du Sud et au Liberia.

Le scandale s’est aussi étendu à d’autres organisations humanitaires, dont Save the Children. L’ONG britannique est accusée d’avoir laissé partir sans sanction Brendan Cox alors qu’il lui était reproché un comportement sexuel inapproprié envers des collègues féminines.

Le directeur général d’Oxfam GB et celui de Save the Children doivent s’expliquer mardi devant une commission parlementaire britannique.

Romandie.com avec(©AFP / 19 février 2018 21h19)                

Scandale à Oxfam: Desmond Tutu renonce à son rôle d’ambassadeur

février 15, 2018

Desmond Tutu à la cathédrale St-Georges à Cape Town, le 23 avril 2014 / © AFP/Archives / Jennifer BRUCE

L’ancien archevêque sud-africain Desmond Tutu, prix Nobel de la paix, a annoncé jeudi qu’il renonçait à son rôle d’ambassadeur pour l’ONG britannique Oxfam, éclaboussée par un scandale sexuel.

Dans un communiqué, Desmond Tutu se dit « profondément déçu par les accusations d’immoralité et de possible comportement criminel impliquant des travailleurs humanitaires » liés à l’ONG.

Il est également « attristé par l’impact de ces allégations sur des milliers de personnes qui soutenaient les bonnes causes d’Oxfam ».

Le héros de la lutte contre l’apartheid a en conséquence « donné instruction d’écrire à Oxfam International pour l’informer de sa démission de son rôle d’ambassadeur ».

Plusieurs employés de l’organisation sont accusés de viols au cours de missions humanitaires au Soudan du Sud, d’abus sexuels au Liberia et d’avoir, entre autres, fait appel à des prostituées en Haïti, ainsi qu’au Tchad.

Il est reproché à la direction de la puissante organisation basée en Grande-Bretagne d’avoir sciemment dissimulé le scandale et laissé les salariés incriminés rejoindre d’autres ONG, sans mise en garde.

Romandie.com avec(©AFP / 15 février 2018 18h18)                

GB: L’université de Bristol teste des toilettes éclairées à l’urine

mars 5, 2015

Londres – Une université de Bristol (sud-ouest de l’Angleterre) teste depuis jeudi des toilettes éclairées à l’urine, un procédé pouvant servir à terme à rendre plus sûrs les sanitaires dans les camps de réfugiés.

La West of England University a noué un partenariat avec l’ONG Oxfam pour expérimenter cette technologie pouvant rendre service dans des endroits souvent sombres et dangereux, en particulier pour les femmes.

Le WC prototype est judicieusement situé à côté du bar des étudiants de l’université où ceux-ci, mais aussi leurs professeurs, sont priés de faire don de leur urine pour alimenter des piles à combustible microbiennes, intégrées à l’ensemble.

Ces piles permettent de produire de l’électricité directement par la dégradation de matière organique. Associée dans ce processus, l’urine sert à stimuler les microbes qui génèrent en conséquence davantage d’électricité.

La West of England University se veut en pointe sur ce sujet. Dès 2013, l’un de ses chercheurs, le Dr Ioannis Ieropoulos, avait dit avoir produit suffisamment d’électricité avec de l’urine pour recharger un téléphone portable, envoyer des textos, surfer sur internet et passer un bref coup de fil.

On a déjà prouvé que ça fonctionnait. Difficile d’imaginer une technologie plus écolo. Et en plus, ce produit-déchet est disponible en grande quantité. Ce projet avec Oxfam pourrait avoir un impact énorme dans les camps de réfugiés, s’enthousiasme aujourd’hui le Dr Ieropoulos.

Andy Bastable, responsable de l’eau et des installations sanitaires à Oxfam, est d’accord: cette technologie représente un grand pas en avant. C’est toujours un défi d’éclairer des zones loin de toute source d’énergie. Vivre dans un camp de réfugiés est suffisamment difficile pour ne pas y ajouter la menace d’être agressé dans des endroits mal-éclairés la nuit. Le potentiel de cette invention est énorme.

D’autant qu’elle ouvre la voie à une exploitation de combustibles à très bas coûts, avec un produit, l’urine, disponible en grande quantité, et gratuitement.

Une pile à combustible microbienne coûte environ 1 livre à produire et notre prototype aux alentours de 600 livres (826 euros). Cela représente un atout significatif d’autant que la technologie a une durée de vie en théorie inépuisable, souligne le Dr Ieropoulos.

Romandie.com avec(©AFP / 05 mars 2015 14h02)

Canada: Des centaines de coopérants canadiens bientôt rapatriés

septembre 25, 2013

Exclusif – Radio-Canada a appris que des centaines de coopérants canadiens devront rentrer au pays au cours des prochains mois parce que le gouvernement fédéral n’a toujours pas renouvelé le programme de coopération volontaire (PCV).

De nombreuses ONG vont bientôt se retrouver à court d’argent. Pour le Centre d’étude et de coopération internationale (CECI), par exemple, ce retard représente un manque à gagner de 5 millions de dollars, soit 25 % de son budget annuel. Quelque 450 coopérants seront rapatriés.

Oxfam-Québec, de son côté, se verra amputer de 9 millions de dollars par année, l’équivalent de 20 % de son budget. L’organisme prévoit le retour de 104 coopérants. Trois bureaux seront fermés au Vietnam, au Cambodge et au Niger.

La Direction d’Oxfam explique toutefois que la fermeture de ces bureaux était prévue avant les compressions. Au Niger, elle serait dictée par l’instabilité du pays.

« C’est un moment qui peut créer beaucoup de stress pour les gens parce qu’on se repositionne. On voit ce qu’on peut maintenir ou non. On risque de perdre certaines expertises. »
— Denise Byrnes, directrice générale d’Oxfam-Québec
Si le gouvernement Harper n’a pas officiellement mis la hache dans le PCV, le mal est fait et les impacts se feront sentir au moins pour les six prochains mois.

Les fonctionnaires soutiennent que le programme pourrait être renouvelé, mais que les ONG devront composer avec des fonds de plus en plus réduits.

Le programme de coopération volontaire profite à une dizaine d’ONG, dont six au Québec. Son budget est de 250 millions de dollars sur cinq ans.

Depuis 2009, il a permis à quelque 8500 Canadiens de prendre part à une activité humanitaire. Il s’agit notamment de professionnels en exercice ou à la retraite. Par exemple, des agronomes participant à ce programme prêtent gratuitement leur expertise à des paysans haïtiens.
D’après les informations de Sophie Langlois

Radio-Canada.ca

G8/Les dirigeants tentent de transformer l’essai contre les paradis fiscaux

juin 18, 2013

Enniskillen (awp/afp) – Les dirigeants des grandes puissances du G8 réunis en Irlande du Nord devaient tenter mardi de porter un nouveau coup aux paradis fiscaux.

Priorité du Premier ministre britannique David Cameron, la lutte contre l’évasion fiscale est le point fort de la seconde journée du sommet au luxueux complexe hôtelier de Lough Erne.

Le G8 veut donner « une impulsion » et maintenir « la pression politique » après les avancées spectaculaires des derniers mois, explique un diplomate britannique.

David Cameron n’accueille pas ses hôtes les mains vides. Il peut se targuer d’avoir obtenu samedi des dix territoires d’outre-mer britanniques et dépendances de la Couronne, souvent des paradis fiscaux notoires comme les Bermudes ou les îles Caïmans, qu’ils rejoignent la convention multilatérale sur l’échange d’informations fiscales.

« C’est un pas important, maintenant il faut que les autres pays du G8 mettent aussi de l’ordre chez eux », estime Elisa Bacciotti, de l’organisation non gouvernementale Oxfam.

Venue suivre le sommet, elle souligne que le G8, « ce sont plus de quinze paradis fiscaux autour de la table », avec les territoires britanniques, mais aussi Monaco et Andorre pour la France ou l’Etat américain du Delaware.

La convention multilatérale, sous la houlette de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), semble ainsi fédérer un nombre croissant de pays. Des bastions du secret bancaire, comme l’Autriche, le Luxembourg et Singapour, se sont engagés en mai à signer le texte, et la Chine s’apprête à le faire.

Autre pays mis en cause, la Suisse a apporté lundi son soutien à l’OCDE pour définir une « norme mondiale » en matière d’échange automatique d’informations bancaires et fiscales.

En Ulster, l’OCDE présente en effet au G8 une feuille de route en quatre étapes vers « un système vraiment multilatéral » d’échange automatique de renseignements fiscaux, clé de voûte de la lutte contre la fraude. Des avancées décisives sont à ses yeux possibles d’ici mi-2014.

Reste, comme le note une source européenne proche des négociations, « que cela ne sert à rien d’avoir l’échange automatique si on se heurte à des structures opaques ».

L’agenda du G8 prévoit donc d’avancer sur la transparence concernant les propriétaires et bénéficiaires réels des sociétés.

Les ONG réclament des registres publics, mais la question fait débat parmi les grandes puissances. Le président américain Barack Obama « n’acceptera pas, pour protéger le Delaware », déplore un négociateur international.

In fine, certains dirigeants du G8 pourraient annoncer la mise en place d’un registre national, réservé toutefois à leur administration fiscale et pas accessible à l’opinion publique.

« Il est essentiel que ces informations soient dans le domaine public », insiste l’ONG Global Witness.

Surtout, selon des sources proches des négociations, les « trusts », ces entités juridiques anglo-saxonnes devenues le symbole des trous noirs de la finance mondiale, devraient être pour l’instant exclus de ces efforts de transparence, malgré les déclarations de bonnes intentions. Les bénéficiaires de certains placements offshore pourront donc continuer à s’abriter derrière ces paravents.

Le G8 doit enfin apporter son soutien aux travaux de l’OCDE pour éviter, à l’avenir, que les multinationales aux activités florissantes échappent à l’impôt grâce à des stratégies d’optimisation fiscale particulièrement complexes.

Les grandes puissances (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Canada, Royaume-Uni, France, Italie et Russie) doivent aussi discuter mardi de la lutte contre le terrorisme. David Cameron souhaite que le G8 s’accorde sur le principe de refuser le paiement de toute rançon pour libérer les victimes d’enlèvements. « Cela étoufferait l’une des principales sources de financement des organisations terroristes, et réduirait bien sûr la motivation d’enlever nos citoyens », a-t-il expliqué.

Cette question est sensible, notamment en France, qui compte plusieurs otages au Sahel. Paris, qui était réputé pour avoir versé des rançons, est décidé à ne plus le faire, a affirmé à plusieurs reprises M. Hollande.

Avant de quitter mardi après-midi les rives verdoyantes de ce lac nord-irlandais, les dirigeants vont aborder avec le Premier ministre libyen Ali Zeidan la question sécuritaire en Libye, particulièrement dans le sud-est du pays où les Occidentaux craignent « un nouveau Mali » en raison de la présence de jihadistes armés.

L’Otan a fait savoir début juin qu’elle était prête à aider la Libye à renforcer la sécurité de son territoire, tout en précisant qu’il ne s’agissait pas de « déployer des troupes ».

(AWP / 18.06.2013 07h10)