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Le Pakistan obtient plus de 9 milliards USD de promesses d’aides pour se reconstruire

janvier 9, 2023
Le Pakistan obtient plus de 9 milliards USD de promesses d'aides pour se reconstruire
Le Pakistan obtient plus de 9 milliards USD de promesses d’aides pour se reconstruire© AFP/Asif HASSAN

Le Pakistan a obtenu lundi plus de 9 milliards de dollars de promesses d’aides internationales pour se reconstruire après les inondations dévastatrices de l’an dernier, qui pourraient bien préfigurer le sort qui attend un grand nombre de pays face au changement climatique.

Ces promesses ont été faites par la communauté internationale lors d’une conférence co-organisée par les Nations unies, pour mobiliser la moitié des 16,3 milliards de dollars (15,3 milliards d’euros) jugés nécessaires pour reconstruire le pays afin, en particulier, qu’il résiste mieux aux conséquences du changement climatique.

« Aujourd’hui a vraiment été une journée qui nous donne beaucoup d’espoir. Le message du monde est clair : le monde se tiendra aux côtés de ceux qui sont frappés par des catastrophes naturelles et ne les laissera pas seuls », a déclaré la secrétaire d’Etat pakistanaise aux Affaires étrangères, Hina Rabbani Khar, après avoir annoncé le montant final.

Les inondations dévastatrices de l’été dernier – ayant fait plus de 1.700 morts et touchées plus de 33 millions d’autres – et la crise énergétique mondiale ont accentué la pression sur l’économie pakistanaise, plongeant le pays dans une situation financière extrêmement difficile.

A l’ouverture de la conférence, le chef de l’ONU Antonio Guterres avait réclamé « des investissements massifs » et une réforme du système financier international pour aider le Pakistan, un sujet qu’il avait déjà évoqué lors de la COP27 sur le climat en Egypte.

A Genève, le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif a affirmé que son pays était engagé dans une « course contre la montre » pour faire face à des besoins immenses. « Nous sommes à un tournant de l’histoire », a-t-il averti.

Devant les journalistes, il a enjoint le Fonds monétaire international (FMI) à réduire la pression. « J’essaie constamment de les persuader de nous accorder une pause », a-t-il dit.

Présente lundi, la Banque mondiale a elle invité à « maintenir les dépenses dans des limites supportables ». « Une reprise véritablement résiliente ne sera pas possible sans réformes budgétaires et structurelles supplémentaires », a prévenu Martin Raiser, vice-président de la région Asie du Sud à la Banque mondiale.

Financements internationaux « créatifs »

Le Pakistan, le cinquième pays le plus peuplé au monde avec 216 millions d’habitants, est responsable de moins d’un pour cent des émissions de gaz à effet de serre. Mais il est l’un des plus vulnérables face aux événements météorologiques extrêmes qui se multiplient.

Le pays fait d’ailleurs partie de ceux qui ont soutenu à la COP27 la création du fonds « pertes et dommages » visant à soutenir les pays du sud face aux conséquences du réchauffement climatique.

« En cas de doute sur les pertes et les dommages, allez au Pakistan », a glissé M. Guterres lundi, assurant que le pays est « doublement victime du chaos climatique et d’un système financier mondial en faillite morale ».

Il a déploré que le système financier international ne vienne pas suffisamment en aide aux pays à revenu intermédiaire qui ont besoin d' »investir dans la résilience face aux catastrophes naturelles », en allégeant la dette ou en leur offrant de nouveaux financements, et a réclamé des financements internationaux « créatifs » pour aider ces pays « lorsqu’ils en ont le plus besoin ».

Sur les 16,3 milliards de dollars nécessaires pour financer le « Plan de redressement, de réhabilitation et de reconstruction résilients » du Pakistan, le gouvernement estime pouvoir en financer la moitié par le biais de son propre budget et de partenariats public-privé, mais a besoin de la communauté internationale pour payer le reste.

Islamabad et l’ONU ont expliqué que la conférence de lundi, à laquelle participent des représentants d’une quarantaine de pays, de la Banque mondiale et de banques de développement, se veut beaucoup plus large qu’une traditionnelle conférence de donateurs, car elle cherche à mettre en place un partenariat international à long terme axé sur la reconstruction, mais visant aussi à améliorer la résilience climatique du Pakistan

Par Le Point avec AFP

Pakistan: l’ex-Premier ministre Imran Khan blessé dans une tentative d’assassinat

novembre 3, 2022
Pakistan: l'ex-Premier ministre Imran Khan blesse dans une tentative d'assassinat
Pakistan: l’ex-Premier ministre Imran Khan blessé dans une tentative d’assassinat© AFP/Arif ALI

L’ex-Premier ministre pakistanais Imran Khan était jeudi dans un état stable après avoir été blessé par balle lors d’un rassemblement politique dans le cadre d’une « longue marche » à travers le pays pour revenir au pouvoir.

M. Khan, qui avait été renversé en avril par une motion de censure, mène depuis vendredi une « longue marche » rassemblant plusieurs milliers de ses supporteurs entre la ville de Lahore (est) et la capitale Islamabad, pour obtenir la tenue d’élections anticipées.

Il s’agissait d’une « tentative de le tuer, de l’assassiner », a déclaré à l’AFP l’un de ses proches conseillers, Raoof Hasan.

L’ancien champion de cricket a été blessé à la jambe droite par des coups de feu tirés dans sa direction et dans celle d’autres officiels de son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, Mouvement du Pakistan pour la justice), qui se tenaient debout au sommet d’un conteneur placé sur un camion avançant lentement au milieu de la foule, près de Gujranwala (Est).

« Il y avait un gars devant le conteneur qui tenait ce pistolet automatique. Il a tiré une rafale. Tous ceux qui étaient debout au premier rang ont été touchés », a déclaré à l’AFP Fawad Chaudhry, ancien ministre de l’Information du gouvernement Khan, derrière lequel il se tenait.

Des gens ont tenté de saisir l’arme, a-t-il raconté. « Dans la bagarre, il a raté la cible. Il y avait énormément de sang sur le conteneur ». Une vidéo montre M. Khan et son équipe s’accroupissant brusquement alors que l’on entendait les tirs.

Selon M. Chaudhry, six personnes qui se tenaient sur le conteneur ont été touchées et un spectateur a été tué.

Dans un tweet, le président pakistanais, Arif Alvi, a dénoncé une « odieuse tentative d’assassinat ».

Assassinats politiques

La ministre de l’Information, Marriyum Aurangzeb, a annoncé qu’un assaillant avait été appréhendé, et a confirmé l’authenticité d’une vidéo circulant en ligne dans laquelle il explique son acte.

« Je l’ai fait parce que (Khan) trompait le public. J’ai essayé de le tuer, j’ai fait de mon mieux », explique l’homme aux cheveux ébouriffés, les mains attachées dans le dos, à l’intérieur de ce qui semble être un poste de police.

Il ajoute avoir été mis en colère par la musique émanant du cortège au moment de l’appel à la prière.

La police n’a pas immédiatement commenté l’incident, ni confirmé les informations selon lesquelles un second assaillant aurait été tué.

Faisal Sultan, le docteur qui a soigné M. Khan à l’hôpital de Lahore, et son ancien conseiller santé quand il était chef du gouvernement, a confirmé qu’il était dans un état stable.

Le Premier ministre, Shehbaz Sharif, a déclaré « condamner fermement » cette attaque et « prier pour un prompt rétablissement d’Imran et des autres blessés ».

Plusieurs assassinats politiques ont émaillé l’histoire récente du pays, qui est par ailleurs aux prises depuis des décennies avec des mouvements islamistes violents qui contestent l’influence du pouvoir central.

Cette attaque fait notamment resurgir le souvenir de l’attentat qui avait coûté la vie en en 2007 à Benazir Bhutto, la première femme de l’ère moderne à avoir dirigé un pays musulman. Les commanditaires de son assassinat n’ont jamais été identifiés.

Mourir pour son pays

Des coups de feu avaient été tirés et un kamikaze s’était fait exploser près de son véhicule alors qu’elle saluait ses partisans à Rawalpindi. Elle était revenue au Pakistan quelques semaines plus tôt pour participer aux élections, après plusieurs années d’exil.

Le jour même de son retour au pays, son convoi avait été la cible d’un autre attentat sanglant à Karachi, dans lequel plus de 130 personnes avaient trouvé la mort.

Malgré son éviction, M. Khan conserve un large soutien dans la population. Depuis avril, il a organisé de vastes rassemblements dans tout le pays – attirant des dizaines de milliers de partisans – pour faire pression sur la fragile coalition au pouvoir.

Chaque jour depuis le début de cette marche, M. Khan, 70 ans, est monté sur ce conteneur pour s’adresser à des milliers de ses partisans venus des villes traversées.

Il continue d’affirmer que sa chute a été le fruit d’une « conspiration » ourdie par les États-Unis, et critique sans répit le gouvernement de son successeur, ainsi que l’institution militaire.

Imran Khan était arrivé au pouvoir en 2018, après la victoire aux législatives du PTI, sur une plateforme populiste mêlant promesses de réformes sociales, conservatisme religieux et lutte contre la corruption.

Mais sous son mandat, la situation économique s’était dégradée et il avait perdu l’appui de l’armée, qui était accusée d’avoir contribué à le faire élire.

Ces derniers mois, il s’était plusieurs fois déclaré prêt à mourir pour son pays, et son entourage a souvent fait état de menaces à son encontre.

Par Le Point avec AFP

L’alpiniste québécois Richard Cartier meurt lors de l’ascension du K2

juillet 26, 2022
Vue sur un sommet enneigé.

Le sommet du K2 est situé dans le nord du Pakistan. Photo : Istock/Patrick Poendl

Les corps du Canadien Richard Cartier et de l’Australien Matthew Eakin auraient été repérés sur le deuxième sommet du monde en altitude.

Selon une source citée par le quotidien népalais The Himalayan Times, les corps des deux alpinistes ont été repérés mardi juste en dessous du camp 1 de la deuxième montagne du monde en hauteur. Situé à 6065 mètres d’altitude, le camp 1 est la première étape de l’ascension après le camp de base.

Ils effectuaient leur redescente après avoir quasiment atteint le camp 4 à 7600 mètres d’altitude, après 16 heures d’ascension. Les conditions météo étaient incertaines dans les jours précédents.

L’expédition du Québécois, dans la soixantaine, était documentée sur les médias sociaux par l’alpiniste Justin Dubé-Fahmy. La dernière publication du Québécois remonte au 21 juillet.

Mardi, on a fait BC au C3 japonais, 7000 m, a écrit Dubé-Fahmy jeudi dernier. On pensait que c’était le C2.5, mais non! Richard [Cartier], Matt [Eakin] et moi étions brûlés. 16 h de grimpe. Puis aujourd’hui, on a touché lower C4 (7600 m). De retour au Camp de Base demain. Il commence à faire froid. On est bien fatigués après ces deux grosses journées.

Un homme pose pour la photo.

Richard Cartier Photo : Facebook

Selon The Himalayan Times, Richard Cartier et Matthew Eakin étaient portés disparus depuis la semaine dernière. Les dernières informations sur les réseaux sociaux au sujet de leur ascension datent du 21 juillet.

Les hommages n’ont pas tardé à fleurir sur les réseaux sociaux, après l’annonce de la triste nouvelle.

« Un maudit bon gars, passionné de la haute montagne, mort en repoussant ses limites pour accomplir ce qu’il aimait par-dessus tout. »— Une citation de  Dr Alain Vadeboncoeur

J’avais jasé avec lui voilà plusieurs années de son ascension de l’Everest, il s’était arrêté à 200 mètres du sommet, incapable d’aller plus loin […] Par principe, il avait refusé de monter le reste avec de l’oxygène, ce qui avait permis à son cogrimpeur de monter jusqu’en haut, a ajouté le Dr Vadeboncoeur qui a étudié avec l’alpiniste québécois.

Richard Cartier était médecin à l’Hôpital de Saint-Jérôme et résidait à Sainte-Anne-des-Lacs, dans les Laurentides.

Avec Radio-Canada

Mort à 85 ans de A.Q. Khan, père de la bombe atomique au Pakistan

octobre 10, 2021
Mort a 85 ans de A.Q. Khan, pere de la bombe atomique au Pakistan
Mort à 85 ans de A.Q. Khan, père de la bombe atomique au Pakistan© AFP/Archives/Aamir QURESHI

Abdul Qadeer Khan, père de la bombe atomique au Pakistan et héros national pour ses admirateurs, est mort dimanche à 85 ans, après avoir été testé positif au Covid-19 et hospitalisé plusieurs fois depuis août.

Le scientifique pakistanais, admiré pour avoir fait du pays la première puissance nucléaire islamique mais accusé d’avoir diffusé illégalement des technologies vers l’Iran, la Corée du Nord et la Libye, est mort après avoir été transféré à l’hôpital KRL d’Islamabad pour des problèmes pulmonaires, selon la télévision publique PTV.

Le Dr Khan avait déjà été hospitalisé dans cet établissement en août après avoir été testé positif au Covid, puis renvoyé chez lui, avant que son état ne se dégrade dimanche matin, a précisé la chaîne.

Le Dr Khan avait gagné son statut de héros national en mai 1998 lorsque la République islamique du Pakistan est devenue officiellement une puissance atomique militaire, grâce à des essais conduits quelques jours après ceux de l’Inde, l’éternelle rivale.

Sa mort a généré une vague de tristesse à travers le pays.

« Je suis profondément attristé par le décès du Dr A.Q. Khan », a déclaré sur Twitter le Premier ministre Imran Khan, soulignant à quel point le scientifique nucléaire était admiré au Pakistan pour « sa contribution cruciale à faire de nous un Etat doté de l’arme nucléaire ».

« Pour le peuple pakistanais, il était une icône nationale », a-t-il ajouté.

Les funérailles du Dr Khan se sont déroulées dimanche à la grande mosquée Faisal d’Islamabad. Quelques heures après l’annonce de sa mort, une pelle mécanique orange a commencé à préparer sa tombe, alors que des fidèles arrivaient dans la mosquée géante, la 6ème plus grande au monde.

Une pluie drue a commencé à tomber au moment où le cercueil, couvert du drapeau national, est apparu, entre une mer de parapluies noirs.

Le cercueil a été conduit sous une tente où l’attendaient sa famille et les officiels, sous haute protection. Plusieurs milliers de personnes se pressaient aux alentours.

« Sauvé le pays »

Le Dr Khan était admiré pour avoir permis au Pakistan de rivaliser avec l’Inde dans le domaine du nucléaire. Mais en février 2004, il a été placé en résidence surveillée à Islamabad, accusé d’avoir diffusé illégalement des technologies dans les années 1990.

En février 2004, il a admis à la télévision s’être livré à des activités de prolifération, avant de revenir sur ses déclarations et d’obtenir le pardon du président de l’époque, le général Pervez Musharraf.

« J’ai sauvé le pays pour la première fois quand j’ai fait du Pakistan un Etat doté du nucléaire et je l’ai encore sauvé quand je l’ai admis et en ai pris l’entière responsabilité », a déclaré le Dr Khan a l’AFP dans une interview en 2008.

En 2009, un tribunal avait prononcé la fin de son placement en résidence surveillée. Depuis, il était resté soumis à une protection ultra-rapprochée.

Né le 1er avril 1936 dans la ville indienne de Bhopal, onze ans avant la partition sanglante de l’Empire britannique des Indes, le Dr Khan est également responsable du programme de développement de missiles de son pays.

Diplômé en sciences à l’université de Karachi en 1960, il est parti compléter sa formation à Berlin, puis aux Pays-Bas et en Belgique.

Sa principale contribution au programme nucléaire pakistanais a été la conception de centrifugeuses, qui ont permis d’enrichir l’uranium afin de le porter à un taux de concentration permettant la fabrication d’armes.

Il a été accusé d’avoir volé cette technologie aux Pays-Bas, pendant qu’il y travaillait pour le consortium Urenco. A son retour au Pakistan, le Premier ministre de l’époque Zulfikar Ali Bhutto l’a désigné pour diriger le programme national d’enrichissement d’uranium.

En 1978, son équipe est parvenue à l’enrichir et en 1984 ils étaient prêts à faire exploser leur première bombe atomique, a révélé plus tard le Dr Khan.

Il a admis en 1990 qu’il s’était procuré les éléments nécessaires à l’étranger. « Il ne nous était pas possible de tout fabriquer dans le pays », a-t-il justifié.

Après les premiers essais atomiques en 1998, en réponse à ceux de l’Inde, le Dr Khan a assuré que son pays « ne voulait pas développer des armes nucléaires. Il a été forcé de le faire ».

Aucune des controverses qui ont jalonné sa carrière n’a entamé sa popularité au Pakistan. Des écoles, des universités, des hôpitaux portent son nom et son portrait illustre des affiches, des objets et des sites internet.

Par Le Point avec AFP et bur-nl-eb-mm/sg

Pakistan: tollé après des propos d’Imran Khan liant viol et tenue vestimentaire

juin 24, 2021
Pakistan: tolle apres des propos d'Imran Khan liant viol et tenue vestimentaire
Pakistan© AFP/Aamir QURESHI

Le Premier ministre pakistanais Imran Khan a suscité jeudi l’indignation des organisations de defense des droits des femmes après avoir affirmé que les victimes de viols étaient « très peu vêtues ».

Dans une interview à l’émission de télévision Axios, l’ancien champion de cricket a établi un lien entre le comportement des hommes et la tenue vestimentaire des femmes, des propos jugés « dangereusement simplistes » par une dizaine d’ONG qui lui ont demandé de s’excuser.

« Si une femme est très peu vêtue, cela produira un effet sur les hommes à moins qu’ils ne soient des robots. C’est une question de bon sens », a déclaré Imran Khan interrogé sur l’épidémie de violences sexuelles et de viols qui sévit au Pakistan. Il n’a pas précisé de quels vêtements il parlait, dans un pays où l’immense majorité des femmes porte une tenue traditionnelle très couvrante.

Plus d’une dizaine d’organisations de défense des droits des femmes dont la Commission pakistanaise des droits humains, un organe indépendant, ont demandé au Premier ministre de s’excuser pour ces propos.

Les déclarations du Premier ministre « sont dangereusement simplistes et ne font que renforcer l’opinion générale selon laquelle les femmes sont des victimes « conscientes » et les hommes des agresseurs « démunis », ont estimé ces organisations.

Elles « octroient l’impunité à ceux qui sont coupables de viol, actes de sodomie et agressions », a déclaré à l’AFP Karamat Ali, responsable de l’Institut pakistanais pour le travail, l’éducation et la recherche, signataire de la déclaration.

« Je frémis à l’idée que bien des violeurs se sentent cautionnés aujourd’hui (par les propos du) Premier ministre approuvant leur crime », a tweeté Kanwal Ahmed, membre d’une organisation de défense des droits des femmes.

Début avril, Imran Khan avait déjà déclenché la polémique pour avoir établi un lien entre le viol et la manière dont les femmes s’habillent.

Il avait ensuite expliqué que la raison pour laquelle les femmes se voilent dans l’islam est de se soustraire à la tentation.

Les victimes de viols sont souvent considérées avec suspicion au Pakistan et les plaintes pour agression sexuelle y font rarement l’objet d’enquêtes sérieuses.

Une grande partie du Pakistan vit sous un code patriarcal, basé sur la notion d' »honneur », qui systématise l’oppression des femmes.

Mais le mécontentement gagne du terrain face à la manière dont les cas d’abus sexuels sont traités.

Des manifestations de protestation massives avaient eu lieu en 2020 après le viol d’une mère en présence de ses enfants qui s’était retrouvée à court de carburant sur une route.

Un responsable de la police lui avait reproché de conduire seule la nuit sans la présence d’un conjoint.

Par Le Point avec AFP

Une dissidente pakistanaise morte au Canada est enterrée chez elle

janvier 25, 2021

QUETTA, Italie — Une dissidente et militante pakistanaise des droits de la personne morte en exil au Canada le mois dernier a été enterrée chez elle, dans le sud-ouest du Baloutchistan, sous haute sécurité, ont indiqué des militants lundi.

© Fournis par La Presse Canadienne

Seule la famille immédiate de Karima Baloch a pu assister à ses funérailles dimanche, dans le village de Tump.

Les partisans de la femme de 37 ans affirment que les forces pakistanaises avaient bouclé le village pour les empêcher de prendre part à la cérémonie. Ses restes étaient arrivés au Pakistan depuis le Canada plus tôt pendant la journée.

Le corps de Mme Baloch avait été retrouvé au centre-ville de Toronto le 22 décembre, près des rives du lac Ontario, quelques heures après qu’elle eût été portée disparue. Il s’agissait d’un endroit qu’elle connaissait bien et qu’elle appréciait. La police ne considère pas qu’il s’agisse d’une mort suspecte, même si ses partisans prétendent qu’elle a été assassinée.

Mme Baloch dénonçait fréquemment et fortement les agences secrètes pakistanaises qui kidnapperaient des militants au Baloutchistan et ailleurs. Elle avait obtenu l’asile au Canada en 2016. Sa mort a éveillé les soupçons des militants des droits de la personne, qui ont condamné lundi la décision des autorités d’organiser ses funérailles en secret.

«Il est dégoûtant de voir comment le corps de Karima Baloch a été traité», a dit le parlementaire Mohsin Dawar, qui lui aussi compte parmi les détracteurs des agences pakistanaises.

«On comprend facilement comment ça va accentuer les divisions et alimenter le séparatisme, a-t-il dit sur Twitter. Est-ce que c’est ça la stratégie pour gérer l’insurrection baloutche, de saupoudrer du sel sur les blessures baloutches?»

Le gouvernement n’a pas immédiatement commenté, mais une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux montre des soldats qui refoulent plusieurs personnes qui disent vouloir rendre un dernier hommage à Mme Baloch.

Irrité par la situation, un groupe nationaliste baloutche — le Comité de solidarité baloutche — a lancé un appel à une grève générale à travers le Baloutchistan lundi. Le groupe a affirmé par voie de communiqué que des soldats pakistanais se sont emparés du cercueil de Mme Baloch dès son arrivée du Canada et qu’ils ont empêché ses partisans d’organiser ses funérailles à Karachi, transférant plutôt sa dépouille vers son village natal.

Plus tard dimanche, des centaines de militants baloutches se sont rassemblés à Karachi pour dénoncer la décision du gouvernement de ne pas permettre la tenue de ses funérailles dans la ville.

Ils ont scandé des slogans antigouvernementaux et demandé justice pour Mme Baloch, qui était selon eux «une voix du peuple baloutche» qui a été «réduite au silence». Les militants maintiennent qu’elle n’est pas morte de causes naturelles, mais ils n’ont fourni aucune preuve à l’effet contraire.

Le Baloutchistan est le théâtre depuis plusieurs années d’une insurrection de faible intensité par de petits groupes séparatistes et nationalistes qui se disent victimes de discrimination et réclament un partage plus équitable des ressources et de la richesse de leur province.

Certains groupes militants attaquent parfois des soldats au Baloutchistan, ce qui mène à des rafles de la part des forces de sécurité. Les militants des droits de la personne dénoncent fréquemment des détentions illégales. Ceux qui sont arrêtés sont souvent emprisonnés sans jamais comparaître devant un tribunal.

– Par Abdul Sattar, The Associated Press avec La Presse Canadienne

Pakistan : Farah, chrétienne de 12 ans, enlevée, violée et réduite en esclavage

janvier 23, 2021
WEB2-Farah Shaheen-ACN

Aid to the Church in Need Farah Shaheen

Farah Shaheen, une fillette chrétienne de 12 ans, a été libérée fin décembre 2020 après avoir passé cinq mois d’une violence indicible. Enlevée, mariée et convertie de force à l’islam, elle a été violée à de nombreuses reprises et enchaînée dans un enclos à bétail.

C’est un effroyable témoignage qu’a livré le pakistanais Asif Masih à l’Aide à l’Église en Détresse (AED) sur le calvaire qu’a subi sa fille, Farah Shaheen, chrétienne âgée de 12 ans, pendant cinq mois. Cinq mois de souffrance, de torture et de désespoir auquel il a réussi à mettre un terme fin décembre après de nombreuses alertes auprès de la police.

Farah Shaheen a été enlevée le 12 juin 2020 par un homme âgé de 45 ans, Khizar Ahmed Ali. Ce dernier, après l’avoir forcé à se convertir à l’islam, l’a épousé. Commence alors une vie de terreur pour la fillette. « Elle a été agressée sexuellement par son ravisseur et violée à plusieurs reprises par d’autres hommes », rapporte son père. Tout au long de ces cinq mois, Farah Shaheen est enchaînée et forcée à travailler toute la journée dans un enclos à bétail.

Trois mois pour enregistrer sa disparition

Après une première alerte lors de son enlèvement en juin, Asif Masih n’a eu de cesse de se battre pour retrouver sa fille. L’affaire est finalement enregistrée après trois mois et il aura fallu attendre cinq mois pour que la police intervienne. « Quand j’ai signalé à la police que Farah avait été enlevée, on m’appelait ‘churrah’, ce qui signifie sale, un terme de réprimande souvent utilisé contre les chrétiens », a-t-il expliqué à l’AED. Il a également dénoncé un rapport médical réclamé par la justice pakistanaise affirmant que la jeune fille est âgée de 17 ou 18 ans… alors que son certificat de naissance délivré par l’état civil ne laisse aucun doute sur ses 12 ans.PUBLICITÉ

D’après plusieurs ONG dont le Mouvement pour la Solidarité et la Paix, une organisation de défense des droits de l’Homme dans le pays, environ 1.000 femmes et filles chrétiennes et hindoues sont enlevées chaque année au Pakistan.

Avec Alitea par Agnès Pinard Legry

La militante pakistanaise Karima Baloch retrouvée morte à Toronto

décembre 23, 2020

La famille et un collègue de Karima Baloch ont du mal à croire la thèse de mort non-criminelle mise de l’avant par la police de Toronto, qui ont retrouvé celle-ci morte dans les eaux près du centre-ville de Toronto.

Karima Baloch avait fui le Pakistan en 2016.© Fournie par le Service de police de Toronto Karima Baloch avait fui le Pakistan en 2016.

Lateef Johar, un ami proche et collègue militant de Mme Baloch affirme qu’elle avait récemment reçu des menaces de mort et que la famille de la victime était profondément méfiante à l’égard de ce qui lui était arrivé.

«Son mari a reçu des messages d’inconnus disant qu’ils vont offrir un cadeau de Noël à Karima qu’elle n’oubliera jamais», a affirmé M. Johar.

«Nous respectons tout ce que dit la police, mais nous ne croirons jamais que c’est un accident», affirme M. Johar, «C’était une femme courageuse».

Le mari de Mme Baloch, qui selon M. Johar, arrivé du Royaume-Uni pour une visite il y a deux semaines, n’a pas pu être rejoint pour des commentaires.

Karima Baloch était à la tête de l’organisation d’étudiants qui milite pour l’indépendance des régions pakistanaises d’origine baloutche au sud-ouest du pays.

Le groupe accuse les autorités pakistanaises d’atrocités en matière de droits de l’homme dans la région, où des groupes armés baloutches ont mené pendant des années une guerre contre les forces de sécurité du Pakistan sur fond de séparatisme.

L’armée et le gouvernement pakistanais nient fermement toute violation des droits de la personne.

Mme Baloch a fui le Pakistan en 2015 sur fond d’accusations de terrorisme et de menaces de mort arrivant en novembre 2015 au Canada, où elle a demandé avec succès le statut de réfugié.

Un jour de l’évaluation de sa demande d’asile, selon M. Johar, son oncle que l’on croit avoir été enlevé par l’armée 18 mois plus tôt, a été retrouvé mort au Pakistan.

La section Asie du sud d’Amnistie internationale a qualifié la mort de Mehrab de «profondément choquante».

Dans une déclaration écrite, la police de Toronto indique que la mort de Mme Baloch «fait actuellement l’objet d’une enquête en tant que mort non criminelle et il n’y aurait pas de circonstances suspectes.»

Lundi matin vers 7 h, la police avait signalé la disparition de Mme Baloch, en indiquant s’inquiéter pour sa sécurité. Son corps a été retrouvé environ 2 h plus tard.

Son corps aurait été repêché près du centre-ville mardi.

Elle avait été vue pour la dernière fois dimanche vers 15 h près de l’intersection des rues Bay et Queens Quay West, dans le quartier Harbourfront.

Une partie des soupçons concernant la mort de Mehrab sont nés du fait qu’elle était la deuxième militante baloutche retrouvée morte cette année.

En mai, le journaliste et réfugié Sajid Hussain a été retrouvé mort dans une rivière en Suède, des semaines après sa disparition.

La police de l’époque aurait déclaré que sa mort aurait pu d’un accident ou d’un suicide, bien qu’ils ne puissent pas statuer avec certitude de l’acte criminel.

La BBC avait placé Mme Baloch dans sa liste annuelle des 100 femmes les plus inspirantes et influentes en 2016.

Avec CBC/Radio-Canada 

Pakistan : 100.000 cas de coronavirus, les hôpitaux commencent à manquer de place

juin 8, 2020

Certains hôpitaux ont dû refuser d’accueillir des patients.

Le Pakistan a dépassé officiellement le cap des 100.000 malades du nouveau coronavirus, ont annoncé les autorités lundi 8 juin, un chiffre bien en-deçà de la réalité, alors que les hôpitaux commencent à être saturés dans le pays.

Lundi matin, le gouvernement faisait état de 103.671 cas positifs au Covid-19. Il avait annoncé dimanche que la pandémie avait franchi la barre des 2000 morts dans le pays. Le nombre de personnes infectées est toutefois largement sous-estimé, faute d’un dépistage suffisant. Fin mai, le ministre de la Santé du Khyber-Pakhtunkhwa avait indiqué à l’AFP que le niveau de contamination était dix fois supérieur aux chiffres officiels dans cette province du Nord-Ouest.

Début juin, un rapport des autorités de la province du Pendjab (Est) avait fuité dans les médias, estimant que plus de 670.000 malades vivaient à Lahore, ville de plus de 11 millions d’habitants. Officiellement, le nombre de cas positifs n’était alors que de 72.000 personnes pour tout le Pakistan, qui compte plus de 200 millions d’habitants. La létalité de la maladie, en forte accélération, reste toutefois faible dans ce pays aux infrastructures sanitaires en déshérence. Mais alors que sont désormais recensés près de 1400 patients dans un état critique, nombre d’hôpitaux arrivent à saturation.

Les hôpitaux refusent des patients

«Les hôpitaux manquent de lits. Il n’y a pas assez de respirateurs artificiels», s’est inquiété Khizer Hayat, le président de l’Association des jeunes médecins du Pendjab, interrogé par l’AFP. «Alors que les cas augmentent, un nombre croissant de travailleurs de santé sont aussi victimes du virus», a déploré le Dr Farooq Sahil, médecin hospitalier à Lahore.

À Karachi (Sud), les hôpitaux ont commencé à refuser les patients. Devant l’hôpital Indus, une banderole exprimait «les regrets» de la direction de l’établissement car le centre dédié au Covid-19 est «complètement saturé». «La crise se développe maintenant que nous avons cessé d’observer les mesures d’isolement», a déclaré à l’AFP Sikander Ali Memon, a en charge de la lutte contre le nouveau coronavirus pour la province du Sindh, dont Karachi est la capitale.

Le Premier ministre Imran Khan s’est depuis le début de la pandémie opposé à un confinement des villes qui, selon lui, permet de «sauver les gens du coronavirus, mais les fait mourir de faim». Début juin, il a annoncé la levée complète du confinement entamé fin mars au Pakistan.

Par Le Figaro avec AFP

Inde: expulsion de deux employés de l’ambassade pakistanaise accusés d’espionnage

juin 1, 2020

 

Deux employés de l’ambassade du Pakistan ont été expulsés d’Inde lundi 1er juin, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la représentation diplomatique, après les accusations d’espionnage formulées par New Delhi et démenties par Islamabad.

Le gouvernement de Narendra Modi a annoncé dimanche soir avoir interpellé ces deux responsables et leur avoir intimé de quitter l’Inde dans les 24 heures «pour s’être livrés à des activités d’espionnage».

Les deux Pakistanais sont retournés dans leur pays lundi matin en passant par le poste-frontière de Wagah, au Penjab (nord de l’Inde), a annoncé à l’AFP le porte-parole de l’ambassade pakistanaise en Inde.

Islamabad a convoqué le chargé d’affaires indien au Pakistan pour lui signifier sa «condamnation» de cette expulsion. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères pakistanais a affirmé que les accusations d’espionnage sont «sans fondements» et a estimé que l’expulsion des deux employés constitue une «violation claire» de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques.

Selon la presse indienne, les deux employés de l’ambassade tentaient de se procurer des informations sur la sécurité nationale indienne en échange d’argent.

Par Le Figaro avec AFP