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Le mafieux le plus recherché d’Italie arrêté à Palerme

janvier 16, 2023
Le mafieux le plus recherche d'Italie arrete a Palerme
Le mafieux le plus recherché d’Italie arrêté à Palerme© Ufficio Stampa Comando Generale Carabinieri/AFP/-

Coup dur pour la « Pieuvre » sicilienne: le parrain mafieux le plus recherché d’ItalieMatteo Messina Denaro, un tueur impitoyable, a été arrêté lundi à Palerme au bout de 30 ans de cavale.

La légende de Matteo Messina Denaro, 60 ans, égale celle des grands dirigeants historiques de Cosa Nostra, Toto Riina et Bernardo Provenzano, morts en prison respectivement en 2017 et 2016.

La cheffe du gouvernement Giorgia Meloni a immédiatement salué « une grande victoire de l’Etat qui démontre qu’il ne se rend pas face à la mafia ».

« Nous n’avons pas gagné la guerre, nous n’avons pas battu la mafia mais cette bataille était une bataille qu’il était essentiel de gagner. Et c’est un coup dur pour le crime organisé », a-t-elle dit ensuite à Palerme, où elle s’est rendue dans la foulée de l’arrestation.

Matteo Messina Denaro a été arrêté en marge d’une visite médicale à la clinique La Maddalena à Palerme, un établissement renommé où il était soigné, sous un nom d’emprunt, pour un cancer du côlon.

Il était très bien habillé et portait une montre de luxe valant entre 30 et 35.000 euros, ont précisé les enquêteurs lors d’une conférence de presse en fin de journée à Palerme.

Le chef du parquet de Palerme, Maurizio De Lucia, a décrit à cette occasion le boss comme « un chef opérationnel disposant d’une série de contacts et de ressources économiques », même si « la direction de Cosa Nostra n’a jamais été le patrimoine exclusif de Messina Denaro ».

Interpelé par le père d’une victime de la mafia présent à la conférence et voulant savoir si cette arrestation permettrait d’élucider certains crimes, il a répondu: « Nous ne nous arrêterons pas, nous ferons tout pour arriver à la vérité ».

Sur la liste dressée par le ministère de l’Intérieur des six criminels les plus recherchés en Italie, Matteo Messina Denaro, né en avril 1962 près de Trapani en Sicile, occupait la première place.

Héritier de l’époque révolue du « grand pouvoir historique de Cosa Nostra », c’est « le dernier, le plus résilient, le +plus pur+ mafieux sicilien qui restait », a rappelé à l’AFP la criminologue Anna Sergi, spécialiste des mafias.

Federico Varese, professeur de criminologie à l’université d’Oxford, a jugé « extraordinaire qu’il se trouvait encore à Palerme ».

Amateur de luxe

Ancienne gâchette de Cosa Nostra, il avait été condamné par contumace en 2000 à la réclusion criminelle à perpétuité pour meurtres, et en 2020 pour celui du juge anti-mafia Giovanni Falcone. La seule photo connue de lui remonte au début des années 1990.

Il était décrit comme grand amateur de vêtements et voitures de luxe. Des centaines de policiers et carabiniers participaient depuis de longues années à la traque du fugitif le plus connu d’Italie, qui s’est accélérée ces derniers jours grâce à la découverte qu’il avait « réservé un examen médical très spécifique ».

Depuis les années 2000, la police italienne a multiplié les arrestations et les saisies de biens dans son entourage, une stratégie d’isolement qui a mis près de 20 ans à porter ses fruits tellement son réseau de soutiens était important.

Son arrestation survient symboliquement au lendemain du 30e anniversaire de l’arrestation de Toto Riina, surnommé « la belva » (le fauve) et qui avait fait régner pendant 20 ans la terreur au sein de Cosa Nostra, dont il avait pris le contrôle à partir des années 1970.

Matteo Messina Denaro est l’une des dernières grandes figures de Cosa Nostra, largement décimée par les opérations incessantes de l’Etat après l’assassinat en 1992 des juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino.

« Pour moi, la journée d’aujourd’hui représente la fin, la fin de Cosa Nostra. Finalement une page est tournée. La mafia est finie. La vieille mafia des meurtres à la chaîne qui a mis à genou ce pays » est finie, a déclaré à l’AFP Giovanni Guarino, un habitant de Palerme.

Le chef du parquet de Palerme est lui d’un avis diamétralement opposé, estimant « évident que la mafia n’est pas vaincue ». « L’erreur la plus grave serait de penser que le match est fini, parce qu’il n’est pas fini », a-t-il mis en garde.

Par Le Point avec AFP

Le pape à Palerme pour honorer un prêtre assassiné par Cosa Nostra

septembre 15, 2018

La pape François est arrivé le 15 septembre 2018 dans la ville sicilienne de Piazza Armerina. / © AFP / Tiziana FABI

Le pape François est arrivé samedi en Sicile où il doit rendre hommage à Palerme à un prêtre assassiné il y a 25 ans par la mafia pour avoir cherché à tirer de ses tentacules des jeunes d’un quartier défavorisé.

Avant d’arriver à Palerme pour célébrer une messe géante en l’honneur du prêtre assassiné Giuseppe Puglisi, le pape a fait une première halte matinale dans une ville déshéritée de 20.000 habitants du centre de l’île sicilienne, Piazza Armerina.

« Les plaies qui vous affligent sont nombreuses, elles ont un nom: sous-développement social et culturel, exploitation des travailleurs et manque de travail digne pour les jeunes », a-t-il décrit sous un tonnerre d’applaudissements. Sans prononcer le mot de criminalité organisée, il a aussi parlé de « l’usure » et des « jeux de hasards ».

La journée sera consacrée au prêtre des pauvres Giuseppe Puglisi, surnommé le « premier martyr de Cosa Nostra », qui avait été tué sur ordre de cette mafia sicilienne d’une balle dans la nuque le 15 septembre 1993, jour de ses 56 ans.

Il était alors chargé depuis deux ans de la paroisse du quartier Brancaccio, dans la banlieue de Palerme, où il tentait par son engagement social d’arracher les jeunes à l’emprise de la drogue. Au grand dam des parrains du quartier.

« Je vous attendais », aurait-il dit, avec un sourire, avant de mourir sur le seuil de sa modeste maison.

Une statue du prêtre Giuseppe Puglisi, assassiné par la mafia il y a 25 ans, photographiée le 14 septembre 2018 à Palerme en Sicile / © AFP / Andreas SOLARO

En 2012, Benoît XVI l’a reconnu « martyr » — tué par « haine de la foi » — et en mai 2013, « Don Pino » a été béatifié à Palerme en présence de 40 évêques et 750 prêtres, mais aussi des ministres italiens de l’Intérieur et de la Justice.

Son assassinat était survenu alors que le pays était encore traumatisé par les attentats qui venaient de coûter la vie aux juges antimafia Giovanni Falcone et Paolo Borsellino.

Depuis son élection, François s’est attaqué frontalement aux mafieux, souvent pratiquants et bienfaiteurs des paroisses, en invitant les catholiques à cesser toute collaboration avec eux.

Avant d’adresser samedi à Palerme des messages à Cosa Nostra, le pape argentin s’était déplacé dans deux autres régions du sud de l’Italie historiquement contrôlées par les clans du crime organisé.

Dans la catholique Naples, fief de la Camorra, il avait condamné en 2015 les organisations « qui exploitent et corrompent les jeunes, les pauvres et les défavorisés ».

Une photo du prêtre Giuseppe Puglisi, assassiné par la mafia il y a 25 ans, avec ses parents (au centre), le 14 septembre 2018 à Palerme en Sicile / © AFP / Andreas SOLARO

« Comme un animal mort pue, la corruption pue, la société corrompue pue, et un chrétien qui fait entrer en lui la corruption pue », avait-il lancé dans la banlieue misérable de Scampia, gangrénée par la Camorra, après avoir parcouru la ville en papamobile découverte sur 25 km.

– Excommunier les mafieux –

En Calabre, dix mois plus tôt, il avait appelé les catholiques à « combattre » l’ultra-puissante ‘Ndrangheta.

« Ceux qui dans leur vie ont choisi cette voie du mal, comme les mafieux, ne sont pas en communion avec Dieu, ils sont excommuniés », avait-il même déclaré, salué par un tonnerre d’applaudissements de 100.000 personnes.

L’excommunication est la peine plus sévère envisagée par l’Eglise catholique à l’encontre de ses membres.

Des religieuses attendent à Palerme l’arrivée du pape François le 15 septembre 2018 pour une visite pastorale destinée à honorer un prête tué par Cosa Nostra. / © AFP / Andreas SOLARO

Des évêques locaux ont déjà excommunié des mafieux, mais le Vatican envisage de se doter d’un document juridique d’une valeur universelle pour excommunier les mafieux, quel que soit leur pays d’appartenance.

Le pape a aussi plusieurs fois dénoncé le « pouvoir et l’argent ensanglantés » des mafieux, les appelant à « changer de vie, à arrêter de faire le mal, à se convertir ».

Il se faisait ainsi l’écho d’un cri de colère de Jean Paul II à Agrigente (Sicile) en mai 1993, quand le pape polonais avait demandé aux mafieux de Cosa Nostra de « se convertir ». Les parrains siciliens avaient répondu deux mois plus tard par des attentats contre deux églises romaines.

Les relations entre l’Eglise et le crime organisé en Italie ont été souvent ambigües: patronage de processions par des mafieux, liens ou tentatives d’influencer certains prélats, détournement de ressources d’institutions et d’oeuvres caritatives, achat dans le passé de biens immobiliers du Vatican…

Dans le sud de l’Italie, des processions religieuses marquent encore parfois l’arrêt devant la maison d’un chef de clan local. Mais désormais ces pratiques sont davantage dénoncées.

Début 2017, l’évêque de Monreale, près de Palerme, s’était ainsi insurgé en apprenant que le fils en liberté conditionnelle de Totò Riina — le chef le plus sanguinaire de Cosa Nostra, mort en novembre 2017 — ait pu prendre part à un baptême catholique en tant que… parrain.

Romandie.com avec(©AFP / (15 septembre 2018 10h25)

Naufrage en Méditerranée: les survivants arrivent à Palerme

août 6, 2015

Plus de 360 rescapés sont arrivés jeudi à Palerme, en Sicile. Les recherches se poursuivaient par ailleurs au large de la Libye pour tenter de retrouver d’autres survivants ou des corps après le naufrage dans lequel 200 migrants ont disparu mercredi.

Le navire militaire irlandais « Niamh » a récupéré la quasi-totalité des survivants du naufrage de mercredi, ainsi que les 25 corps repêchés après le drame. Le navire irlandais est entré peu avant 16h00 dans le port de Palerme.

Des dizaines de migrants, essentiellement des hommes, étaient debout sur le pont du bateau, à observer les manoeuvres des hommes d’équipage tous vêtus de combinaisons blanches de protection. Leur nationalité n’a pas été précisée. Sur un quai excentré du port, des petites tentes avaient été montées pour la Croix-Rouge à l’ombre d’une immense grue, avec des réserves d’eau fraîche et de couches, en vue du premier accueil et du contrôle sanitaire.

« Les survivants seront transférés en bus ce soir dans des centres en Campanie, en Vénétie, en Emilie-Romagne et en Lombardie. Les parents et proches des victimes seront hébergés par la Caritas. Quant aux corps, ils resteront à Palerme », a expliqué à l’AFP Francesca Canizzo, préfète de Palerme.

Six autres rescapés ayant besoin de soins médicaux urgents avaient été transportés mercredi soir par hélicoptère à Lampedusa, l’île italienne la plus proche des côtes africaines.

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