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Centrafrique : le groupe 3R, accusé d’un massacre, livre trois de ses éléments à la justice

mai 25, 2019

 

Des Casques bleus marocains de la Minusca, à Bangassou, en Centrafrique. © Minusca / DR

 

Le groupe armé centrafricain 3R a remis vendredi à la justice trois de ses éléments qu’il a accusé d’être responsables du massacre de plus de 50 civils dans le nord-ouest du pays, a indiqué samedi une source proche du gouvernement.

Plus de 50 civils ont été tués ces derniers jours dans une série d’attaques attribuées au groupe 3R (Retour, réclamation, réconciliation), autour de la ville de Paoua (nord-ouest), près de la frontière avec le Tchad.

Il s’agit de la tuerie la plus importante depuis la signature, le 6 février dernier, d’un accord de paix entre le gouvernement et 14 groupes armés qui contrôlent une grande partie de la Centrafrique.

« Les trois éléments ont été auditionnés hier (vendredi) à Paoua. Ils ont reconnu avoir conduit un groupe de 22 hommes en vue de mener cette opération armée », a précisé une source gouvernementale.

Dans un communiqué reçu samedi par l’AFP, le groupe 3R en a rejeté la responsabilité sur des éléments isolés, affirmant que la tuerie avait été « perpétrée par des éléments des 3R à leur propre gré ».

Il a condamné « avec fermeté » les tueries et avait promis de remettre à la justice les responsables du massacre quand ils auraient été arrêtés.

Trois jours de deuil national

Mercredi, la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) et les autorités centrafricaines avaient lancé un ultimatum au leader du groupe 3R, pour qu’il livre dans les 72 heures les auteurs présumés du massacre et qu’il démantèle ses infrastructures.

Dans son communiqué, le groupe 3R a réitéré vendredi sa « ferme volonté à continuer à oeuvrer pour la paix ».

3R a signé début février l’accord de paix centrafricain. En retour, son chef, Bi Sidi Souleymane (alias Sidiki), a été nommé le 25 mars « conseiller spécial militaire » auprès du Premier ministre, en charge de la mise en place des unités mixtes associant membres des Forces armées centrafricaines (Faca) et groupes armés.

Cette série d’attaques a été fermement condamnée par la communauté internationale, qui s’est également émue de l’assassinat lundi dans le sud-ouest du pays d’une religieuse franco-espagnole de 77 ans.

Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a décrété jeudi trois jours de deuil national en hommage aux victimes de cette semaine meurtrière.

 Par Jeune Afrique avec AFP

Centrafrique: des « centaines » de personnes fuient des affrontements

décembre 31, 2017

Bangui – Des « centaines » de personnes ont fui les affrontements entre groupes armés qui ont lieu depuis mercredi soir autour de la ville de Paoua, dans le nord-ouest de la Centrafrique, a appris dimanche l’AFP auprès de Médecins sans frontières (MSF).

« Il y a des affrontements sur presque tous les axes autour de Paoua. Nous avons vu des centaines de personnes fuir leurs villages pour se réfugier à Paoua », a déclaré par téléphone Jean Hospital, coordinateur projets de MSF à Paoua.

Ces affrontements opposent depuis mercredi soir le groupe armé Mouvement national pour la libération de la Centrafrique (MNLC) créé en octobre par le « général » autoproclamé Ahamat Bahar, au groupe armé Révolution et Justice (RJ).

Les affrontements dans cette zone ont violemment repris fin novembre après qu’un chef de RJ, Clément Bélanga, accusé de nombreuses exactions contre la population, a été tué par des membres du MNLC, selon des sources concordantes.

Depuis mercredi et le début des combats autour de Paoua, MSF indique avoir admis huit blessés à l’hôpital de la ville, dont certains dans un état critique. « On a reçu des civils qui ont été directement visés par des tirs d’armes à feu ou ont été attaqués à la machette. D’autres sont des victimes collatérales des affrontements », a affirmé M. Hospital.

« Les RJ ont dit à la population de s’enfuir pour laisser la voie ouverte au cas où ils attaqueraient », a de son côté raconté à l’AFP Roy-Rodrigue Doutoumbaye, pasteur de la ville de Bétoko, proche de Paoua.

« Ils voulaient vraiment me tuer, mais comme j’avais 110.000 francs (environ 190 euros) sur moi ils ont pris l’argent et m’ont laissé en vie » a pour sa part raconté Jope, un habitant de Bétoko de 52 ans atteint de tuberculose et blessé par balle à la tête, admis à l’hôpital de Paoua.

« Si nous restons seules en ville nous risquons de nous faire violer. Nos maris sont partis au champ pour s’occuper des récoltes », a elle expliqué Marie-Angèle Dembaye, sur la route entre Betoko et Paoua. « Des hommes armés commençaient à tourner en ville pour chercher des femmes », selon elle.

« La situation va être rapidement très compliquée, car ces personnes n’ont pas toutes de famille pour les accueillir à Paoua », s’inquiète dimanche Jean Hospital d’MSF.

Selon les derniers bilans du Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR) et de la Croix rouge (CICR), il y avait mi-décembre entre 15.000 et 17.000 personnes déplacées à Paoua.

La Centrafrique est embourbée dans un conflit meurtrier depuis 2013. L’Etat, décimé, n’a de contrôle que sur une maigre partie du territoire national, tandis que les groupes armés s’affrontent dans les provinces pour le contrôle du diamant, de l’or et du bétail dans ce pays qui est l’un des plus pauvres du monde.

Romandie.com avec(©AFP / 31 décembre 2017 13h18)