Manille – Le président François Hollande a condamné le déplacement en Syrie de quatre parlementaires français, dénonçant notamment leur rencontre avec un dictateur, Bachar al-Assad.
Cette initiative, je la condamne. Je la condamne parce qu’il s’agit d’une rencontre entre des parlementaires français qui n’ont été mandatés que par eux-mêmes avec un dictateur qui est à l’origine d’une des plus graves guerres civiles de ces dernières années, qui a fait 200.000 morts. 200.000 ! a déclaré le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse à Manille (Philippines).
Il a dénoncé cette rencontre -à laquelle ont participé trois des quatre parlementaires, le député PS Gérard Bapt n’y ayant pas assisté- avec un dictateur qui a bombardé son propre peuple et qui a utilisé l’arme chimique pour détruire des vies humaines, des vies syriennes, des enfants, des femmes, des vieillards.
La France a toujours dit qu’il ne pouvait pas y avoir de dialogue avec un dictateur qui utilise de telles armes et est à l’origine d’une telle guerre. Il y a d’autres façons d’aider la Syrie que d’aller rencontrer celui qui est responsable de cette désolation et ce n’est pas parce qu’il y a un groupe terroriste en Syrie, qui lui aussi commet le pire, massacre, tue, viole (…) que l’on pourrait faire je ne sais quel changement dans notre diplomatie, a-t-il ajouté.
Nous devons condamner ces deux forces, hélas, du mal, celle qui a provoqué la guerre et celle qui fait la guerre, a insisté François Hollande.
Le chef de l’Etat a précisé qu’il n’était pas au courant de cette équipée et qu’il n’avait pas à l’être. Ceux qui font ces actes, ce type de déplacement, cette diplomatie qui n’a pas d’ailleurs à utiliser ce nom, par définition, ils le font sans rendre compte ni à leur groupe, ni au Parlement, ni à leur propre pays, ce qui disqualifie encore davantage leur démarche.
Vous savez sans doute que je suis chef de l’Etat et pas chef de parti. Ce n’est pas moi qui fais les sanctions dans les organisations politiques, qui d’ailleurs sont toutes concernées. Que les responsables de ces partis prennent les décisions qui s’imposent. Je ne pourrais que les encourager mais je n’en ai pas la qualité, a ajouté M. Hollande.
Le voyage de parlementaires français en Syrie où ils se sont entretenus avec Bachar al-Assad a continué de faire des vagues jeudi, le Premier ministre Manuel Valls condamnant une rencontre avec un boucher, et le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis voulant sanctionner le député socialiste membre de la délégation.
Romandie.com avec(©AFP / 26 février 2015 13h27)