Les dirigeants de l’aile gauche du Parti socialiste ont approuvé un texte, samedi 30 janvier, appelant à l’organisation d’une primaire en vue de la prochaine présidentielle.

C’est désormais officiel. Les dirigeants de l’aile gauche du PS veulent une primaire en vue de l’élection présidentielle de 2017. Ils ont approuvé à l’unanimité samedi 30 janvier un texte en ce sens, rapporte l’Agence France-Presse, citant le chef de file des frondeurs, Christian Paul.
« Nous appelons notre parti, le Parti socialiste, à s’engager (…) et à prendre dès maintenant toute sa part dans l’organisation des primaires citoyennes des gauches et des écologistes pour l’élection de 2017 », affirme le texte, approuvé au cours d’une réunion à l’Assemblée nationale des responsables de la motion B (« À gauche pour gagner »).
Éviter la « multiplication des candidatures »
Un appel en faveur de l’organisation d’une telle primaire a été lancé dans Libération le 11 janvier, à l’initiative d’intellectuels et d’écologistes. Ils tiendront leur première réunion mercredi à Paris. Le texte de la motion B souligne qu’une primaire serait l’occasion de « faire l’inventaire » du quinquennat, de produire « un grand événement démocratique », d’éviter la « multiplication des candidatures » au premier tour de la présidentielle et, in fine, l’effacement de la gauche et des écologistes.
« L’ultime raison se trouve dans nos statuts, que nous ne devons pas laisser enterrer. Notre loi fondamentale est très claire : les primaires ne sont pas une option, laissée à l’arbitraire, mais une obligation. » Alors que le cofondateur du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon refuse a priori de participer à l’exercice, la motion B appelle à ne pas laisser à « quiconque un droit de veto sur (ces) primaires ». « Chacun est libre d’y concourir, mais nul ne saurait les empêcher. »
EELV et le PCF favorables à une primaire
Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a laissé la porte ouverte à une primaire, à condition qu’elle concerne tout le spectre politique de « (Emmanuel) Macron à Mélenchon ». La motion B avait réuni 28,5 % des suffrages au premier tour du congrès de Poitiers en juin 2015. Environ 150 de ses membres – représentants des fédérations, parlementaires – étaient réunis samedi à l’Assemblée, selon M. Paul.
Les dirigeants d’EELV et du PCF se sont d’ores et déjà prononcés en faveur d’une primaire. Le Parti communiste organise à partir de lundi son premier « lundi de gauche – porte ouverte sur 2017 » dans cette optique. Personnalités, acteurs et actrices du monde associatif, syndical et politique, du monde de la culture et de la recherche sont conviés à y participer.
François Hollande ne commente pas
Pour Christian Paul, la « décision collective du PS doit intervenir dans les deux mois qui viennent », compte tenu des délais d’organisation d’une primaire. »Si le PS fait mine de regarder ailleurs, il risque d’être rattrapé par le débat. (…) Les candidatures se multiplieront. (…) C’est aussi une question d’efficacité électorale », a souligné le député frondeur.
Le président François Hollande n’a pour l’instant pas commenté les appels à l’organisation d’une primaire. Mais nombre de ses proches ont pointé l’incongruité que représenterait le fait pour un président en exercice de se soumettre à une telle compétition. Selon plusieurs sondages, environ huit sympathisants de gauche sur dix y sont favorables.
Lepoint.fr avec AFP