
Le premier ministre Justin Trudeau était à London dimanche. Radio-Canada/Talia Ricci/CBC
Des centaines de personnes, y compris le premier ministre canadien Justin Trudeau, ont participé à une marche pour souligner le triste anniversaire de l’attaque au camion-bélier qui a tué une famille musulmane à London, en Ontario.
La marche a débuté dimanche après-midi à l’école secondaire Oakridge et a pris fin devant la mosquée de London.
Quatre membres de la famille Afzaal ont été tués le 6 juin 2021. Un cinquième a été blessé. La famille faisait une promenade lorsqu’un homme au volant d’un véhicule les a happés. À l’époque, les policiers ont déclaré qu’ils croyaient que l’attaque était motivée par la haine.
L’homme fait face à quatre chefs d’accusation de meurtre au premier degré et d’un chef d’accusation de tentative de meurtre. Des accusations de terrorisme ont aussi été ajoutées.
[La famille Afzaal], c’était nos amis
, a déclaré Aisah Rashid, qui a participé à la marche de dimanche avec sa famille. Les événements prévus [dimanche] et [lundi] facilitent processus de guérison, car l’année a été vraiment, vraiment difficile pour la communauté musulmane du monde entier, tout particulièrement à London, en Ontario.
Yumna Afzaal, 15 ans, sa mère et son père, Madiha Salman, 44 ans, et Salman Afzaal, 46 ans, ainsi que sa grand-mère, Talat Afzaal, 74 ans, sont morts il y a un an.
Les manifestants se sont rassemblés devant l’école secondaire Oakridge avant la marche. Photo : Radio-Canada/Talia Ricci/CBC
Les amis de Yumna, qui était en 9e année à l’école secondaire où les gens se sont rassemblés dimanche, ont organisé cette marche en mémoire de l’adolescente et en signe de solidarité. L’année dernière, pendant leur processus de deuil, ils ont créé un groupe appelé Youth Coalition Combating Islamophobia [YCCI, Coalition jeunesse pour combattre l’islamophobie, traduction libre].
Avec cette manifestation, nous voulons reprendre les rues, affirmer la présence de la communauté [musulmane] et donner la possibilité aux citoyens de London de montrer à nouveau leur solidarité
, a déclaré Selma Tobah, organisatrice de la YCCI.
L’année dernière, des milliers de personnes, y compris des politiciens, se sont rendues à London pour participer à une marche similaire.
Les efforts du gouvernement
Le premier ministre Justin Trudeau était à London dimanche. Il a rencontré les jeunes organisateurs de la marche dans la bibliothèque de l’école.
Il les a remerciés pour leur travail et s’est dit honoré de se joindre à la communauté à cette occasion. Il a déclaré que son gouvernement lutte contre l’islamophobie et contre le racisme au Canada et qu’il reste beaucoup de travail à faire.
Notre gouvernement investit dans le lancement d’une nouvelle stratégie de lutte contre le racisme et d’un plan d’action national pour combattre la haine. Nous lançons également un processus destiné à nommer le premier représentant spécial du Canada pour la lutte contre l’islamophobie
, a déclaré M. Trudeau.
Plusieurs marches en Ontario
D’autres marches contre l’islamophobie étaient organisées en Ontario dimanche.
Des activités similaires ont eu lieu à Scarborough, à Kingston, à Mississauga, à Ottawa et à Kitchener.
Reyhana Patel, porte-parole d’Islamic Relief Canada [IRC, Secours islamique Canada, traduction libre], a déclaré que la préparation des activités de commémoration liées au triste anniversaire était une préoccupation majeure pour de nombreuses communautés musulmanes de la province.
IRC a travaillé pendant des semaines pour organiser 11 marches et veillées dans tout le pays et pour encourager les gens à préparer leurs propres activités.
Nous nous souvenons de la famille Afzaal et nous voulons aussi que les gens sortent. Il faut réaffirmer que l’islamophobie est réelle et que cette attaque doit être condamnée
, a déclaré Mme Patel.
Elle a affirmé que l’organisme IRC entend fréquemment des témoignages selon lesquels des musulmans sont exposés à de l’islamophobie. Certains sont victimes de violence verbale, d’autres se font arracher leur hidjab ou ne sont pas retenus lorsque des promotions professionnelles sont offertes en raison de leur foi, dit-elle.
Par Radio-Canada avec les informations d’Andréane Williams et de CBC