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Royaume-Uni/Partygate : Boris Johnson pris en flagrant délit lors d’un quiz de Noël

février 9, 2022

Sur une photo datée au 15 décembre 2020, le Premier ministre apparaît avec deux collaborateurs et une bouteille de vin, rapporte le « Guardian ».

Boris Johnson aurait participe a plusieurs fetes a Downing Street ces derniers mois.
Boris Johnson aurait participé à plusieurs fêtes à Downing Street ces derniers mois.© JACK HILL / POOL / AFP

Chaque jour apporte son lot de révélations au Royaume-Uni et le feuilleton du « PartyGate » n’en finit pas. Déjà chargée d’enquêter sur plusieurs événements festifs organisés dans la résidence du Premier ministre Boris Johnson pendant des périodes de confinement strict, la police va devoir se pencher sur une nouvelle affaire.

Et si Boris Johnson affirme n’avoir pas participé à la plupart des fêtes concernées, sa défense vient d’être mise à mal. Comme le rapporte le Guardian, il apparaît au premier plan sur une image publiée ce mercredi par le Daily Mirror, accompagné de deux membres de son cabinet (dont l’un porte une guirlande autour du cou) et d’une bouteille de vin. Les faits remontent au 15 décembre 2020, alors que le Royaume-Uni interdit les rassemblements entre personnes de foyers différents à l’approche des fêtes de fin d’année.

EXCL: New bombshell image shows Boris Johnson with open bottle of bubbly at No 10 Christmas quiz https://t.co/2eK8mNvjdu— Pippa Crerar (@PippaCrerar) February 9, 2022

Confusion autour de l’enquête

La photo a été malicieusement publiée à 12 h 15, heure locale, soit quelques minutes à peine après le lancement de la séance hebdomadaire de questions au Premier ministre à la Chambre des communes. « Cela ressemble à l’une des fêtes de Noël dont le Premier ministre affirme qu’elles n’ont pas eu lieu », attaque un parlementaire d’opposition. « Cette soirée a déjà été soumise aux enquêteurs », répond le Premier ministre.

Pour l’heure, la police londonienne, en charge de l’enquête, se penche sur 12 événements festifs. Boris Johnson aurait participé à trois d’entre eux. Mais, selon le Guardian, la soirée du 15 décembre 2020, que Downing Street présente comme un « quiz virtuel pour l’équipe du Premier ministre », n’en faisait pas partie.

Le dossier comporte plus de 300 photos et 500 pages de preuves. Dominic Cummings, ex-conseiller de Boris Johnson récemment écarté, poursuit ses attaques incessantes envers son ancien patron et affirme sur son compte Twitter qu’il existe « de bien meilleures photos que celles qui circulent, y compris dans les appartements » du Premier ministre.

Par Le Point

Grande-Bretagne: Démissions en série dans l’entourage de Boris Johnson dans la foulée du « partygate »

février 4, 2022

Après avoir présenté platement ses excuses devant la Chambre des communes, Boris Johnson avait annoncé qu’il allait réorganiser ses services, sans que cela calme les critiques dont il fait l’objet

Boris Johnson sortant de Downing Street, à Londres, le 2 février 2022.
Boris Johnson sortant de Downing Street, à Londres, le 2 février 2022. HENRY NICHOLLS / REUTERS

Les noms de trois d’entre eux avaient été cités dans l’enquête sur les fêtes à Downing Street en plein confinement de la population britannique pendant la pandémie de Covid-19. Le directeur de cabinet de Boris Johnson, le premier ministre britannique, Dan Rosenfield, son principal secrétaire privé, Martin Reynolds, son directeur de la communication, Jack Doyle, et sa conseillère politique Munira Mirza ont tous démissionné, jeudi 3 février. Martin Reynolds est celui qui avait envoyé un courriel à une centaine de personnes pour les inviter à un pot en mai 2020.

Après avoir présenté platement ses excuses devant la Chambre des communes à la suite de la publication d’un rapport accablant de la haute fonctionnaire Sue Gray en début de semaine, Boris Johnson avait annoncé qu’il allait réorganiser ses services, sans que cela calme les critiques dont il fait l’objet.

Le premier ministre a remercié Martin Reynolds et Dan Rosenfield pour leur « importante contribution au gouvernement », notamment pour leur travail sur la pandémie et la reprise économique, a déclaré un porte-parole dans un communiqué. « Ils resteront en place jusqu’à ce que leurs successeurs soient désignés », a-t-il ajouté.

Accusations erronées contre le chef du Labour

Munira Mirza a reproché à Boris Johnson d’avoir lancé une accusation « trompeuse » contre le chef de l’opposition lorsqu’il se défendait au Parlement après la publication d’un rapport interne accablant sur ces rencontres à Downing Street, qui lui imputait des « erreurs de leadership ».

Le premier ministre avait accusé le chef du parti travailliste, Keir Starmer, d’avoir permis au pédophile Jimmy Savile, feue ex-star de la BBC, d’échapper à la justice quand il dirigeait le parquet britannique.

Le recours à cette accusation, répandue dans les milieux complotistes et d’extrême droite, a provoqué un tollé. Keir Starmer a lui-même accusé Boris Johnson de répéter « les théories du complot de fascistes pour marquer des points politiques pour pas cher »« Il n’y avait aucune base raisonnable ou juste à cette assertion », a écrit Munira Mirza, responsable des politiques à Downing Street, dans sa lettre de démission publiée sur le site du magazine The Spectator.

Il s’agissait d’une « référence partisane et déplacée à une affaire épouvantable d’abus sexuels sur des enfants », a-t-elle déclaré. Malgré son appel en ce sens, « vous n’avez pas présenté d’excuses pour l’impression trompeuse que vous avez donnée », a-t-elle poursuivi.

Ancienne membre du défunt Parti communiste révolutionnaire, Munira Mirza a travaillé avec Boris Johnson quand il était maire de Londres, entre 2008 et 2016.

Selon le tabloïd Daily Mail, Jack Doyle, le directeur de la communication de Boris Johnson, a dit à ses équipes qu’il avait toujours été dans son intention de partir deux ans après son arrivée à Downing Street en 2020, d’abord dans un rôle subalterne, et que sa vie familiale avait fortement souffert de ce scandale ces dernières semaines.

Downing Steet a souligné la « gratitude » de Boris Johnson à ces deux anciens conseillers pour leur « contribution au gouvernement ».

Par Le Monde avec AFP

Grande-Bretagne: Boris Johnson défend son poste malgré le polémique « partygate »

janvier 26, 2022

Le gouvernement britannique est pendu aux conclusions d’une enquête interne de la haute fonctionnaire Sue Gray sur les différentes garden-parties.

Boris Johnson devant le parlement britannique, le mardi 25 janvier 2022.
Boris Johnson devant le parlement britannique, le mardi 25 janvier 2022.© JESSICA TAYLOR / AFP

Boris Johnson n’a pas fini d’entendre parler du « partygate ». Le Premier ministre britannique, dans la tourmente à cause de fêtes organisées à Downing Street quand le pays était soumis à de lourdes restrictions (notamment une interdiction de rassemblement), fait tout pour défendre son poste. Mercredi 26 janvier, il a fait face aux critiques de l’opposition, alors que sa place de Premier ministre était suspendue à la publication d’un rapport potentiellement explosif sur ces fameuses fêtes qui ont eu lieu pendant les confinements.

Westminster est en proie à une véritable guerre des nerfs en attendant les conclusions d’une enquête interne de la haute fonctionnaire Sue Gray sur différentes garden-parties, pots de départ ou fêtes d’anniversaire dans les cercles du pouvoir. Ces rassemblements ont choqué les Britanniques, contraints par la loi, à l’époque, de restreindre drastiquement leurs contacts.

Après une journée de spéculations et informations contradictoires sur le moment où sera publié ce rapport, la presse britannique estime que cela pourrait arriver dès mercredi ou jeudi, sans aucune assurance.

Boris Johnson traité de « menteur »

Accusé de mensonges et appelé à la démission lors de sa séance hebdomadaire d’explications devant les députés, le dirigeant conservateur de 57 ans a refusé de commenter l’enquête en cours et a rejeté tout départ. Il a assuré se concentrer sur la reprise économique ou encore la crise en Ukraine, haussant la voix dans une ambiance houleuse.

Le leader du Labour, Keir Starmer, l’a accusé de « mépriser » le pays et le président de la Chambre des communes, Lindsay Hoyle, a dû intervenir à plusieurs reprises pour maintenir le calme, réprimandant au passage un député travailliste qui avait qualifié Boris Johnson de « menteur ».

Ajoutant à la tension, la police s’est aussi saisie de l’affaire, annonçant mardi enquêter sur plusieurs « événements » afin d’établir s’il y a eu des « violations potentielles des règles liées au Covid-19 », passibles d’amendes. Même au sein de la majorité conservatrice de Boris Johnson, la colère gronde. S’il a jusqu’à présent échappé à un vote de défiance, qui peut être déclenché à la demande de 54 (sur 359) députés de son camp, Boris Johnson reste en position très délicate.

Certains ont déjà demandé publiquement son départ. D’autres frondeurs attendent la publication du rapport de Sue Gray pour décider de tenter ou non d’évincer leur leader. Reste à savoir s’il sera publié en totalité, photos, messages et témoignages à la clé, ou dans une version allégée.

« Erreurs commises »

Devant les députés, Boris Johnson a salué mardi l’ouverture de l’enquête policière espérant qu’elle « donnera au public la clarté dont il a besoin et aidera à mettre ces questions derrière nous ». Selon son porte-parole, il « coopérera pleinement » à ces investigations. Elles le plongent dans une tourmente jamais vue depuis son accession triomphale au pouvoir à l’été 2019, avec une popularité en chute libre et des députés de sa majorité ouvertement hostiles. Espérant rebondir, le Premier ministre a annoncé la levée des dernières restrictions liées au Covid à partir de jeudi, espérant regagner la faveur de l’opinion dans un pays soumis à de longs confinements et fortement endeuillé par la pandémie, qui y a fait plus de 154 000 morts.

Mais régulièrement, de nouvelles révélations viennent accabler le dirigeant. Dernière en date : une fête organisée par sa future épouse Carrie dans la salle du conseil des ministres à l’occasion de son anniversaire le 19 juin 2020 après-midi, lors du premier confinement. Selon ITV, jusqu’à 30 personnes y auraient participé. Une nouvelle difficile à digérer pour les Britanniques, qui s’étaient pliés aux règles. La reine Elizabeth II elle-même avait fêté son 94e anniversaire dans la discrétion, le 21 avril 2020, sans sa famille. « Le Premier ministre a présenté ses excuses pour ce qui s’est passé. Il a dit que des erreurs avaient été commises », l’a défendu mercredi sur SkyNews sa ministre des Affaires étrangères, Liz Truss. La cheffe de la diplomatie a ajouté qu’il ne faudrait plus attendre longtemps pour connaître les conclusions du rapport de Sue Gray.

Par Le Point avec AFP