La police a découvert dans cette commune du Pas-de-Calais des enfants en bas âge dans des conditions d’hygiène déplorables. Un des aînés a témoigné sur TF1.

Un couple de Noyelles-sous-Lens sera jugé en janvier, soupçonné de violences et carences éducatives après la découverte, le 30 août dernier, par la police de deux de leurs dix enfants attachés à des chaises hautes, dans une situation d’hygiène « déplorable ». La situation familiale a été dénoncée par l’un des aînés de la fratrie, Bryan. « Porter plainte contre ses parents, c’est très difficile », a-t-il confié à TF1.
Lorsque les policiers sont intervenus, ils ont « constaté que deux enfants de 2 et 5 ans » se trouvaient « attachés à des chaises hautes pour qu’ils ne bougent pas » et dans un « état d’hygiène déplorable », a déclaré le procureur de la République de Béthune, Thierry Dran. « Toutefois, on ne peut pas dire qu’ils étaient couverts d’excréments, comme l’ont rapporté certains médias », a-t-il précisé.
Un système rodé
Bryan, un des aînés de la fratrie, a expliqué au micro de l’un des journalistes de la chaîne de télévision le mécanisme financier établi par ses parents. « On leur servait de salaire. À chaque enfant parti, un nouveau-né arrivait », a-t-il indiqué, précisant que son père n’a travaillé que six mois dans sa vie grâce à l’argent des aides sociales et que sa mère ne travaillait pas. « C’était leur seul revenu, s’il n’y avait pas d’enfant à la suite, ils perdaient de l’argent », a-t-il ajouté.
Les parents, un homme de 44 ans et une femme de 40 ans, sont soupçonnés de « soustraction par ascendant aux obligations légales » et de « violences sur mineur de 15 ans par ascendant », sans ITT (incapacité totale de travail). « Ce qui est reproché, c’est surtout le manque d’hygiène total et des carences éducatives graves », soit « le fait de ne pas s’être occupé de façon normale de ses enfants », a précisé le procureur. Les enfants ne présentent toutefois « pas de traces de sévices graves qui auraient provoqué des cicatrices », a-t-il ajouté.
La famille compte au total dix enfants âgés de 4 mois à 24 ans, dont sept mineurs. Placés en garde à vue le 31 août, les parents ont été présentés devant un juge et placés sous contrôle judiciaire, avec interdiction d’entrer en contact avec leurs enfants. Ils seront jugés le 24 janvier. « Ce n’est qu’un bout de chemin, je ne veux pas que mes petits frères et sœurs retournent dans cette maison avec eux », a affirmé Bryan. « Ils qualifient ça de délit, mais, pour moi, c’est un crime », a-t-il lâché, estimant que ses parents doivent être jugés « à la hauteur de ce qu’ils ont fait ».
Par Le Point