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Ukraine: A Kharkiv, des barricades de sable pour sauver le poète Chevtchenko des obus

mars 27, 2022

Comment protéger son patrimoine de la mitraille: deuxième ville d’Ukraine, Kharkiv, soumise quotidiennement aux bombardements russes, a commencé ce week-end à monter des barricades de sable devant ses statues les plus emblématiques.

La plus importante d’entre elles trône au cœur du centre-ville, dans un vaste parc aux arbres centenaires: menton en avant et l’allure conquérante, le poète Taras Chevtchenko est la principale figure du patriotisme ukrainien du XIXème siècle.

Depuis l’indépendance du pays en 1991 avec l’effondrement de l’Union soviétique, pas une ville ukrainienne qui n’ait son avenue ou sa place Chevtchenko, également nom de la plus grande université ukrainienne à Kiev.

Ouvriers et engins élévateurs s’affairent autour de l’imposante statue de fonte noire, haute de 16 mètres selon la mairie, et plus haute sculpture de Kharkiv depuis qu’a été mise à bas celle de Lénine en 1994, sur une grande esplanade voisine.

« Il faut protéger la ville pour que les générations futures la connaissent comme nous l’avons connue », plaide Petro, retraité de 72 ans à la casquette de cuir et aux dents en or, venu participer à l’opération comme « volontaire ».

Erigée en 1935, la statue de Chevtchenko est un mixte de réalisme socialiste et de stalinisme baroque, où le personnage central est comme cerné par les soldats révolutionnaires à ses pieds, image du patriotisme ukrainien longtemps bridé par la Russie « frère » sous le régime communiste.

Le socle en grès et les combattants staliniens disparaissent maintenant sous les sacs de sable, qui arrivent déjà à la taille du poète, masquant sa démarche conquérante, mais pas encore son regard farouche et sa moustache tombante.

« Il paraît que pendant la Seconde guerre mondiale, une balle avait ricoché sur sa tête », raconte, sourire en coin, l’une des employés de la municipalité mobilisée pour les travaux.

« A l’époque, la ville avait été ravagée, mais le centre-ville relativement préservé, il n’avait pas été bombardé comme maintenant », s’offusque Volodymyr, un colosse cinquantenaire.

Depuis le début de l’invasion russe le 24 février, Kharkiv est, avec Marioupol (sud), la métropole la plus bombardée. Stationnée à quelques kilomètres, l’artillerie russe bombarde quotidiennement le nord et l’est de la ville, ainsi que son centre historique.

« Encore mille ans ! »

Plus d’un millier de bâtiments ont été détruits ou endommagés, dans une ville vidée d’environ un tiers de ses 1,5 million d’habitants, selon les autorités locales.

Les édifices publics du centre, abritant administrations et services de sécurité, ont été particulièrement visés.

Ville de culture et d’histoire, Kharkiv compte « une cinquantaine de monuments dressés en l’honneur de ceux qui ont fait la gloire de la ville », et qui seront donc protégés par des sacs de sable, a annoncé la mairie. Et d’ajouter: « nous espérons que ces monuments dureront encore mille ans ! »

Il y a les monuments dans le plus pur style soviétique, comme celui qui commémore la « Grande guerre patriotique » ou le « Soldat libérateur ». Mais aussi divers mémoriaux, dont celui de Drobytsky Yar, en hommage aux milliers de juifs assassinés pendant la Seconde guerre mondiale. Situé à la limite est de la ville, il a été endommagé dans les combats samedi, a constaté l’AFP.

La muraille protectrice de la statue Chevtchenko quasi-terminée, des dizaines d’employés de la mairie et des volontaires s’activent désormais à disposer des sacs de sable autour du monument de l’Indépendance, une déesse brandissant les lauriers de la victoire, installée en l’honneur de la proclamation de l’indépendance de l’Ukraine le 24 août 1991.

Pour l’instant, on peut toujours lire, gravé en alphabet cyrillique, le slogan que l’on entend désormais partout dans le pays en guerre: « Gloire à l’Ukraine ».

« Nous sommes des fonctionnaires et des employés municipaux inoccupés actuellement, la mairie nous a mobilisés », explique une membre du groupe, Ilona Kalachnikova, habituellement affectée aux espaces verts.

« En ce moment, on ramasse surtout les branches et les arbres décapités par les roquettes. Cette année nous ne planterons rien, il n’y aura pas de fleurs », regrette-t-elle. « Ces sacs de sable sont un symbole de notre attachement à notre ville. On peut reconstruire des maisons détruites, mais pas des monuments historiques ».

Par Le Point avec AFP

France: Condamné pour déclaration incomplète de son patrimoine, le ministre Alain Griset démissionne du gouvernement

décembre 8, 2021

Au gouvernement depuis juillet 2020, M. Griset était le premier des ministres en exercice à comparaître devant un tribunal correctionnel, pour avoir omis de déclarer, en août 2020, une partie de son patrimoine et de ses intérêts à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.

Alain Griset devant l’Assemblée, le 15 septembre 2020.
Alain Griset devant l’Assemblée, le 15 septembre 2020. MARTIN BUREAU / AFP

Alain Griset, ministre délégué chargé des petites et moyennes entreprises, a annoncé mercredi 8 décembre dans un communiqué sa démission du gouvernement. Cette décision intervient moins de deux heures après sa condamnation à six mois de prison avec sursis et à une peine d’inéligibilité de trois ans avec sursis pour la « déclaration incomplète ou mensongère » de sa situation patrimoniale.

L’avocat du ministre, absent à l’audience, MPatrick Maisonneuve, a annoncé qu’il allait faire appel. Au gouvernement depuis juillet 2020, M. Griset était le premier des ministres en exercice à comparaître devant un tribunal correctionnel, pour avoir omis de déclarer, en août 2020, après sa nomination, une partie de son patrimoine et de ses intérêts à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Il était soupçonné d’avoir intentionnellement caché à cette instance la détention d’un plan d’épargne en actions (PEA) de 171 000 euros, ainsi que des « participations directes » dans plusieurs sociétés, comme la Française des jeux ou Natixis.

Egalement en cause, une somme de 130 000 euros placée sur son PEA, laquelle appartenait à la Confédération nationale de l’artisanat des métiers et des services (Cnams) du Nord, une organisation interprofessionnelle que M. Griset dirigeait depuis 1991. En prononçant son jugement, le tribunal a retenu que M. Griset « avait fait le choix de dissimuler une partie substantielle de son patrimoine » et relevé deux éléments aggravants : les fonds en cause étaient hébergés dans une banque française et il a « fait preuve d’une réelle volonté de dissimulation ».

« Mal conseillé » par des « sachants »

Devant le tribunal, M. Griset a soutenu qu’il avait reçu en août 2019 « mandat » de la Cnams pour « faire fructifier cette somme sur une courte durée afin d’acheter un bien immobilier ». Il s’était, au passage, félicité de la plus-value de 19 000 euros réalisée en onze mois. « Mon mandat, c’était de gérer cet argent en tant que président du Cnams. N’étant plus président, ce mandat s’arrêtait. Cet argent ne m’appartenait pas. Il ne m’a jamais appartenu avant d’être ministre, et encore moins après », a-t-il soutenu.

La HATVP avait saisi la justice en novembre 2020 après avoir constaté l’omission de M. Griset. Pour l’institution, l’omission de déclaration avait essentiellement pour but « d’empêcher la révélation de faits susceptibles de recevoir la qualification pénale d’abus de confiance ».

Le procureur a rappelé que la Cnams, en tant que personne morale, n’avait pas le droit d’ouvrir un PEA réservé aux personnes physiques. « J’ai été mal conseillé », a expliqué M. Griset à l’audience, rejetant « la maladresse » sur son banquier, les comptables et autres « sachants qui ne me disaient rien ». Lors de son procès, M. Griset, 68 ans, un ancien artisan taxi du nord de la France, avait plaidé la « maladresse » et rejeté toute « malhonnêteté ».

Son avocat avait plaidé la relaxe, soulignant que son client n’avait « pas de compte à l’étranger, de société écran et qu’il n’y a pas eu de fraude fiscale massive ». En cas de condamnation, « je continuerai tant que le président [Emmanuel Macron] me [fera] confiance », avait affirmé le ministre à la mi-septembre.

Par Le Monde avec AFP

Canada-Québec: Les Ursulines soulagées de la reprise du monastère de Trois-Rivières

juillet 9, 2021

Après avoir cherché pendant une décennie un partenaire pour la reprise du monastère à Trois-Rivières, les Ursulines sont heureuses de savoir que la conservation des bâtiments est assurée.

Le Musée des Ursulines de Trois-Rivières, au cœur du Vieux Trois-Rivières

© /Facebook / Musée des Ursulines Le Musée des Ursulines de Trois-Rivières, au cœur du Vieux Trois-Rivières

La Ville demeure pour nous le meilleur partenaire pour mettre en valeur le monastère et perpétuer la mémoire des Ursulines», affirme la sœur supérieure de l’Union canadienne des Ursulines, Cécile Dionne, au micro de l’émission Toujours le matin.

La soeur supérieure affirme que les possibilités sont multiples pour poursuivre la mission des ecclésiastiques qui ont oeuvré en éducation, en santé et en culture. Nous ne pouvons pas laisser ce trésor utilisé pour des vocations qui pourraient être nobles, mais pas dans la ligne de ce qu’a été notre travail», affirme soeur Cécile Dionne. Elle précise que ces vocations doivent être adaptées à la réalité d’aujourd’hui.

Face à la possibilité d’en faire un musée plus vaste, la soeur demeure sceptique. Les revenus des musées, c’est toujours déficitaire. Je ne sais pas si la Ville peut faire des miracles en agrandissant un musée qui ne rapporte pas de revenus pour entretenir un bâtiment qui coûte quasi un demi-million d’entretien par année», souligne la soeur supérieure.

Pas seulement des bureaux

Le maire Jean Lamarche répète que le bâtiment est en bon état, mais concède que la rénovation et l’entretien des lieux seront dispendieux. Ça va prendre de l’aide. C’est là que ça devient intéressant de mettre à contribution les autres paliers de gouvernement qui vont aussi, je l’espère, contribuer», affirme-t-il en évoquant la possibilité de subventions ou d’occupation des lieux par ceux-ci.

En entrevue à l’émission Toujours le matin, il assure que l’établissement ne sera pas transformé seulement en bureaux administratifs et que l’avenue de l’Espace bleu est très intéressante».

Le maire ajoute qu’il s’agit d’un patrimoine bâti, mais également d’un patrimoine paysager. Lorsque vous regardez les cartes postales de Trois-Rivières, une fois sur deux, c’est cette rue des Ursulines qui vous revient en image», dit-il. Le patrimoine paysager se retrouve d’ailleurs dans la nouvelle politique du patrimoine présentée mercredi.

 Avec Pascale Langlois 

Canada-Québec: Une première Politique pour protéger le patrimoine à Trois-Rivières

juillet 8, 2021

Alors qu’elle vient de fêter son 387e anniversaire, la Ville de Trois-Rivières s’est dotée d’une Politique du patrimoine qui viendra baliser ses actions afin de préserver la richesse de son histoire, ses immeubles, ses archives, ses paysages, en plus de mieux exploiter son potentiel archéologique.

La Ville de Trois-Rivières lancé sa nouvelle Politique du patrimoine. Sur la photo, on retrouve dans l’ordre habituel le maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche, Nancy Kukovica, directrice générale de Culture Trois-Rivières, Marc-André Godin, chef de service planification et programme à la Ville de Trois-Rivières et Pierre-Luc Fortin, conseiller municipal du district des Estacades et membre du comité de la Politique du patrimoine.

© SYLVAIN MAYER La Ville de Trois-Rivières lancé sa nouvelle Politique du patrimoine. Sur la photo, on retrouve dans l’ordre habituel le maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche, Nancy Kukovica, directrice générale de Culture Trois-Rivières, Marc-André Godin, chef de service planification et programme à la Ville de Trois-Rivières et Pierre-Luc Fortin, conseiller municipal du district des Estacades et membre du comité de la Politique du patrimoine.

Au total, une trentaine d’actions sont prévues, dont la restauration et la mise en valeur de la place d’Armes, qui sont évaluées à plus de 500 000 $ et qui devraient se réaliser d’ici un maximum de trois ans.

Parmi le plan d’action, on compte se pencher sur l’occupation des bâtiments patrimoniaux afin de favoriser leur préservation grâce à la mise en place d’un programme incitatif, en plus de les mettre en valeur par des aménagements urbains et paysagers.

On souhaite aussi réaliser une étude de potentiel ou de caractérisation du patrimoine archéologique pour l’intégrer au plan d’urbanisme, aider les institutions muséales à avoir accès à un lieu d’entreposage et instaurer un bottin du patrimoine.

Un livre sur l’histoire de Trois-Rivières, des plateformes numériques pour la mise en valeur des collections et de panneaux précisant les noms de rues les plus significatifs sont aussi dans les plans.

L’adoption de cette Politique du patrimoine fait suite à de nombreuses consultations qui se sont tenues au cours des derniers mois. Un sondage avait également été lancé à l’été 2020 auquel plus de 400 personnes ont répondu. Le tout a été suivi de consultations auprès de 26 experts, de cinq organismes locaux du milieu et d’une consultation populaire qui a réuni 42 participants.

Le conseiller Pierre-Luc Fortin, qui travaille sur le dossier depuis déjà quelques années, soutient que cette Politique évitera d’agir en réaction comme c’est arrivé dans certains dossiers. «Ce qui fait que malheureusement quand on agit avec un délai court, des fois, il est trop tard, on perd quelque chose», fait valoir celui qui été l’un de ceux qui a travaillé sur l’élaboration de la Politique.

Il donne en exemple la terrasse du Manhattan qui a changé le visage de l’édifice au coin des rues des Forges et Notre-Dame, la fresque publicitaire d’un ancien marchand de fourrure qui avait refait surface à la suite de la démolition d’un bâtiment sur la rue Hart, ou encore la petite maison de l’Expo qui a malheureusement été démolie au cours des derniers mois.

Tous des dossiers gérés au cas par cas sans grands principes directeurs. Ce que viendra corriger cette Politique du patrimoine qui vise à définir la vision collective des valeurs de la communauté, développer des outils de protection et de diffusion du patrimoine, favoriser la concertation, mobiliser les acteurs et établir les priorités.

«On est entouré, on baigne dans le patrimoine. Il faut le réaliser et il faut en prendre soin pour le transmettre aux générations futures. Pour ne pas que ça tombe dans l’oubli et qu’on n’arrive dans une situation où on démolit parce que c’est mal entretenu», ajoute le conseiller du district des Estacades qui est également professeur d’histoire.

Avec  Sébastien Lacroix – Le Nouvelliste 

Canada-Québec: 314 927$ pour le patrimoine religieux de la Mauricie

juin 22, 2021

Le patrimoine religieux de la Mauricie recevra 314 927$ de l’enveloppe de 15 M$ du Programme visant la protection, la transmission et la mise en valeur du patrimoine culturel à caractère religieux pour l’année 2020-2021 du gouvernement du Québec.

Le Monastère des Ursulines.

© SYLVAIN MAYER Le Monastère des Ursulines.

Le montant global vise la réalisation de 73 projets au Québec et permettra de les financer jusqu’à 80 %.

En Mauricie, ce sont six projets, dont trois à Trois-Rivières, qui bénéficieront de cette annonce faite lundi par le ministre Jean Boulet au nom de la ministre de la Culture et des Communications.

Le Monastère des Ursulines reçoit la plus grosse part, soit 107 076$ pour la restauration des portes, des fenêtres et du perron.

L’église Notre-Dame-de-la-Visitation de Champlain recevra 12 000 $ pour la réfection du système électrique.

La somme de 57 050$ sera versée pour la restauration du portique du sous-sol à la Cathédrale de l’Assomption.

L’église Notre-Dame-de-la-Présentation de Shawinigan reçoit 30 345 $ pour le drainage du sous-sol et la restauration des finis intérieurs.

De son côté l’église de Sainte-Thècle pourra restaurer des fenêtres, des portes et de la maçonnerie grâce à un soutien de 52 150 $.

Finalement, 56 306 $ sont accordés à l’Évêché de Trois-Rivières pour la restauration du perron avant.

«Grâce à ces montants, les institutions pourront réaliser des travaux de restauration qui contribueront à préserver la richesse historique, sociale et culturelle de notre communauté», fait valoir le ministre Boulet.

Avec Brigitte Trahan – Le Nouvelliste 

Trois-Rivières(Québec)/Espaces bleus: le Monastère des Ursulines suscite des discussions

juin 15, 2021

L’annonce faite par le gouvernement Legault la semaine dernière de la création des Espaces bleus, ces nouvelles institutions muséales consacrées à la culture québécoise, a suscité plusieurs interrogations tant dans le public que chez les intervenants du monde muséal en région. La plus importante est sans doute de savoir à quel endroit le ministère de la Culture et des Communications va établir l’antenne mauricienne de ce réseau.

Le Monastère des Ursulines fait l’objet de beaucoup d’attention maintenant qu’on sait que le gouvernement veut établir de nouvelles institutions muséales, les Espaces bleus, dans chacune des régions de la province.

© Stéphane Lessard Le Monastère des Ursulines fait l’objet de beaucoup d’attention maintenant qu’on sait que le gouvernement veut établir de nouvelles institutions muséales, les Espaces bleus, dans chacune des régions de la province.

Sur les ondes de l’émission Toujours le matin sur Ici Première vendredi dernier, la ministre des Communications et de la Culture Nathalie Roy a indiqué que le gouvernement compte choisir des bâtiments qui sont significatifs dans chaque région pour y installer les nouveaux établissements.

Si elle a affirmé que le choix en Mauricie n’avait pas été fait, l’endroit qui semble retenir l’attention est le Monastère des Ursulines, un immeuble patrimonial hautement symbolique. Les dernières religieuses qui y habitaient l’ont quitté définitivement il y a deux ans, mais l’endroit abrite toujours le Musée des Ursulines ainsi que la chapelle.

Ce qui est certain, c’est que la Ville de Trois-Rivières est très intéressée à conserver et à mettre en valeur ce bâtiment. «Il ne fait aucun doute que pour la Ville, c’est un bâtiment d’une valeur exceptionnelle et on souhaite ardemment sa préservation ainsi que sa mise en valeur, d’indiquer Guillaume Cholette Jeanson, porte-parole de la Ville. Des gens travaillent présentement sur le dossier et plein de pistes sont explorées. Si le gouvernement voulait l’utiliser pour installer un Espace bleu, ce serait une excellente solution pour non seulement maintenir ces bâtiments, mais leur donner une fonction qui demeurerait dans la lignée d’une des vocations des Ursulines : l’éducation.»

Si, pendant un moment, IDÉ Trois-Rivières a été mêlé au dossier, son directeur général Mario de Tilly a indiqué au Nouvelliste que le dossier ne relève plus de l’organisme qu’il dirige. «On va conserver au bâtiment une vocation qui touche aux secteurs correspondants à la mission des Ursulines, soit la santé et l’éducation. En ce qui nous concerne, notre mandat concerne l’industriel et l’innovation technologique. On a été mêlé aux discussions alors qu’on cherchait à quoi il pourrait être utilisé, mais désormais, ça relève de la direction de l’urbanisme.»

À l’heure actuelle, le Monastère appartient toujours aux Ursulines et son sort relève de la maison mère à Québec où il est sous la responsabilité de Soeur Cécile Dionne. «C’est certain que nous sommes un peu préoccupées par ce dossier compte tenu que les résidentes ont quitté le bâtiment il y a maintenant deux ans, a-t-elle fait savoir en entrevue. En attendant de lui trouver une nouvelle vocation, nous en assurons l’entretien.»

«Vous comprendrez qu’un dossier de cette importance fait l’objet de beaucoup de discussions sérieuses avec toutes sortes d’intervenants et ce, depuis plusieurs années. Même bien avant que les dernières résidentes l’aient quitté. C’est un dossier très complexe pour toutes sortes de raisons. Pour l’instant, aucune décision n’a été prise quant à son avenir. Il va sans dire que dès que nous arriverons à une conclusion, les religieuses en seront les premières informées et par la suite, il nous fera grand plaisir de l’annoncer publiquement.»

«Je suis une personne très optimiste de nature et je n’ai pas de doute que nous allons en arriver à une solution qui sera satisfaisante pour tout le monde. Nous savons que la Ville de Trois-Rivières tient beaucoup à ce précieux bâtiment, mais il reste à savoir comment arriver à le conserver et le mettre en valeur en respectant la valeur historique.»

«Pour ce qui est d’une transformation en un Espace bleu, je ne suis nullement informée des secrets du gouvernement. Pour ma part, je me dis que le bâtiment est patrimonial, qu’il est situé sur un site patrimonial reconnu, le vieux Trois-Rivières, alors, il me semble que si un espace mérite d’être mis en valeur par le projet des Espaces bleus, ce serait bien celui-là.»

Par ailleurs, deux institutions muséales trifluviennes pourraient être touchées directement par l’établissement de l’Espace bleu mauricien : le Musée POP, qui s’attache à la promotion de la culture populaire québécoise et le Musée des Ursulines logé dans le Monastère de la congrégation religieuse. Au Musée POP, la directrice générale Valérie Therrien voit comme une bonne nouvelle la venue éventuelle d’un Espace bleu. «Je n’ai aucun détail autre que ce qui a été annoncé en conférence de presse, mais je ne crois pas du tout que ça puisse empiéter sur notre mission.»

«Il faut regarder la chose dans son ensemble et voir que ça va faire l’objet d’une collaboration avec les institutions existantes. Il y a là une volonté de mettre en valeur la culture du Québec et de la région. Le gouvernement semble bien aligné dans ses intentions. On veut que, grâce à ça, il y ait un plus grand accès à la culture et je pense que ça ne peut être que bénéfique.»

«Plus les gens vont être fiers de leur culture, plus ils vont vouloir la connaître et ça va avoir des retombées positives pour nous aussi. Rien de cela ne verra le jour à court terme dans la région mais je vois ce projet comme quelque chose de très positif.»

Au Musée des Ursulines, la directrice générale Josée Grandmont voit aussi la chose d’un bon œil. «Quand on entend ce qu’en dit le gouvernement, on comprend que le Monastère pourrait être considéré au même titre que d’autres endroits parce qu’il répond assurément aux critères présentés. Pour moi, ce ne serait pas une mauvaise nouvelle parce que selon ce qu’on nous dit, ça s’inscrira comme un complément à ce qui existe déjà. On va y parler de l’histoire de la région alors que nous, nous fouillons davantage celle des Ursulines. Il me semble qu’on pourra être pour les Espaces bleus un complément très intéressant.

Avec  François Houde – Le Nouvelliste 

Dix choses à savoir sur le couscous, inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco

décembre 22, 2020
Le couscous est entré au patrimoine immatériel de l’Unesco le 16 décembre 2020

Où est apparu le couscous ? Comment doit-il être cuisiné ? Avec ou sans sucre ? Alors qu’il vient d’entrer au patrimoine immatériel de l’Unesco, Jeune Afrique fait le tour de la question.

Le couscous est entré au patrimoine immatériel de l’Unesco ce mercredi 16 décembre. La candidature a été portée pour la première fois par une union de circonstance entre le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et la Tunisie. Ces quatre pays du Maghreb ne cessent pourtant de souligner leur différence en proposant des variantes de ce mets ancestral – aux légumes, au poulet, à la tête d’agneau, au poulpe, aux escargots ou encore aux oignons…  Seule constante entre toutes ces traditions : une base de semoule, une sauce et une cuisson à la vapeur.

Quelle est donc la recette originale ? Ou est-elle apparue ? Comment ce plat a-t-il voyagé et évolué à travers le monde ? Quelles épices faut-il préférer ? Jeune Afrique fait le tour des grandes questions qui entourent ou agitent depuis toujours l’univers du couscous.

• Pas forcément du blé dur !

Le couscous se rapporte avant tout à une technique consistant à transformer une céréale en granules plus ou moins fines, en roulant cette semoule. Séchée, elle a le mérite de se conserver longtemps sans pourrir. À travers les siècles, la base de blé dur a aussi pu être remplacée par de l’orge au Maghreb (meltouth), ou encore par du manioc ou du mil au Sahel ou au Cameroun, et du maïs chez les Peuls.

À l’époque médiévale déjà, des variantes originales apparaissent, explique Marianne Brisville, docteure en histoire à l’Université Lyon-II et membre du CIHAM (unité histoire, archéologie, littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux), comme le fityānī préparé à Marrakech, à base de miettes de pain.

• La bataille des origines

Si le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et la Tunisie se sont entendus pour déposer une candidature auprès de l’Unesco, ils se disputent encore la paternité du couscous. La polémique a d’ailleurs gagné les chercheurs. Des sources historiques évoquent une apparition au Sahel, dans le sud de l’actuelle Algérie, d’autres se réfèrent plus largement au Maghreb, du Zab à Marrakech, en passant par l’Atlas.

CERTAINS ATTRIBUENT L’ORIGINE DU PLAT AUX BERBÈRES, D’AUTRES À L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE !

En Tunisie, il est mentionné pour la première fois à l’époque hafside (1228-1574), souligne Sihem Debbabi Missaoui, professeur à l’Université de la Manouba, à Tunis. Mais attention ! À l’époque les frontières n’existaient pas et une trouvaille archéologique peut en chasser une autre. Plus largement, certains attribuent l’origine du plat aux berbères, d’autres à l’Afrique subsaharienne ! Et la concurrence entre pays s’étend à des questions de taille : beaucoup tentent chaque année de cuisiner « le plus gros couscous du monde ».

• De l’Afrique au Vatican

Toujours est-il que le couscous a voyagé depuis le continent africain. Des recettes ont été retrouvées en Orient dès le XIIIème siècle, indique Marianne Brisville, avant que le plat ne soit connu par l’Europe chrétienne – du moins par ses élites – à partir du XVème siècle. On en trouve même des descriptions chez le cuisinier privé du pape Pie V !

Il aurait intégré la gastronomie royale en Espagne au début du XVIIème siècle puis l’Italie via les juifs d’Afrique du Nord, qui ont également importé en France le célèbre « couscous boulettes ». D’aucuns attribuent l’introduction des merguez aux Français, d’autres rappellent que les saucisses de bœuf existaient aussi en Afrique du Nord… Mais le « couscous royal » de l’Hexagone mélangeant différentes viandes est encore souvent perçu comme une hérésie de l’autre côté de la Méditerranée.

• Querelles de nom

L’étymologie du couscous fait aussi couler beaucoup d’encre. Le mets a été désigné par le vocable taʿam (nourriture ou céréales en arabe) dès le XIème siècle, selon le chercheur Mohamed Oubahli. Des linguistes relient le mot à la racine arabe kassa ou kaskasa qui signifie moudre, d’autres aux mots berbères siksû et kisksû qui auraient ensuite été arabisés. Des mentions du terme kuskusū ont été identifiées dans des textes à partir du XIIème siècle, puis au XVIIème celui de kaskas, qui désignait le récipient troué servant à la cuisson du plat.

• Pléthore de recettes

Cette bataille de noms est également nourrie par les appellations des différentes recettes : le maghlouth (mélangeant semoule d’orge et de blé), le firfish, ou farfoush (aux fanes de fenouil), le borzgane (couscous blanc à l’agneau et aux fruits secs), l’osbane (aux tripes et boyaux farcis)… Dans certaines régions du Nord et du Sud de la Tunisie le mot barkoukish peut désigner un couscous à gros grains cuits. Dans l’Aurès, en Algérie, ce dernier est nommé berboûcha ou aberboûch.

• Couscous de la mer

L’apparition du poisson et des autres fruits de mer n’est pas datée, mais il n’est pas rare que des Tunisiens s’en octroient la postérité. « Dans une société pauvre, les gens cuisinaient ce que la nature environnante leur offrait, souligne Sihem Debbabi, et les Tunisiens de la région du Sahel (côte) vivaient notamment des poissons qu’ils pêchaient puisque la viande était rare et chère. » Cette région côtière cuisine encore aussi un couscous aux sardines à la vapeur ou aux boulettes de sardine, tandis qu’à Tunis, on en trouve aux poissons et aux coings.À LIRE Où fait-on le meilleur couscous ?

Mais le couscous aux produits de la mer n’est pas une spécificité tunisienne, met en garde la chercheuse. Ses voisins connaissent le couscous bônois au poisson (connu vers Annaba, en Algérie), ou celui à la semoule de maïs et aux poissons dans la région marocaine du Souss, à Essaouira et Safi, dit « couscous amazigh ».

• Un festival d’épices

Aneth, fanes de navets, khobiza (mauve)… L’utilisation d’herbes peut donner toute son identité au plat. Il est souvent relevé par des épices, à commencer par le ras el-hanout (cannelle, gingembre, coriandre, cardamome, muscade, poivre..). D’autres lui préfèrent le cumin ou la harissa.

CERTAINS RECETTES INCLUENT DES PRUNES OU DES NOIX DÈS L’ÉPOQUE MÉDIÉVALE

• Avec ou sans sucre ?

Des recettes incluent dès l’époque médiévale des prunes ou des noix. Aujourd’hui, le mesfouf désigne un couscous sucré. En Tunisie, on le prépare à la crème et aux fruits secs. Il peut se servir accompagné de thé à la menthe ou d’un verre de lben ou de rayeb (petit-lait et lait fermenté et caillé), parfumé ou non à la fleur d’oranger.

• Un plat de fêtes

Ces variantes sucrées accompagnent souvent la dernière soirée des noces. Comme l’écrit le chef Nordine Labiadh dans son livre Couscous pour tous (éditions Solar, 2020), « à chaque célébration son couscous ». Le plat encadre plus généralement de grandes étapes de la vie : naissance, funérailles et autres fêtes sacrées.

• Mode d’emploi

Si le couscous est présenté dans un plat collectif, chacun doit déguster la part qui se trouve face à lui en roulant une boulette avec l’index et le majeur mais en la portant à la bouche avec le pouce, rappelle encore Nordine Labiadh. La part de chaque convive dispose d’accompagnements : légumes, viandes ou autres, et le surplus est placé au milieu du plat.

Avec Jeune Afrique par Camille Lafrance

France/Statues controversées: «il faut expliquer, pas déboulonner», juge Stéphane Bern

juillet 11, 2020

 

Le journaliste et animateur estime que «supprimer la statue va effacer l’histoire».

L’animateur Stéphane Bern qualifie de «vision de l’histoire totalement anachronique» le déboulonnage de statues de personnages liés à l’histoire de l’esclavage, dans un entretien aux quotidiens régionaux du groupe Ebra à paraître dimanche. «Il faut expliquer, pas déboulonner», juge-t-il, estimant qu’on ne peut pas «jauger nos ancêtres avec nos yeux d’aujourd’hui» et que «supprimer la statue va effacer l’histoire». «Il faudrait peut-être s’intéresser d’abord à l’esclavage moderne, celui des Asiatiques retenus au Qatar pour construire des stades», ajoute l’animateur missionné depuis 2017 par l’Elysée sur les questions de patrimoine.

Dans la foulée des manifestations contre les inégalités raciales déclenchées par la mort de George Floyd, un Afro-Américain tué par un policier blanc à Minneapolis le 25 mai, de nombreuses statues de personnages historiques liés à l’esclavage ou la colonisation ont été déboulonnées ou vandalisées, aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde. Un geste «contre-productif et un peu stupide» pour l’animateur très populaire de l’émission de France 3 «Secrets d’histoire».

Il revient aussi sur la décision jeudi du président de la République de reconstruire à l’identique la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris, plutôt que d’opter pour le «geste architectural contemporain» envisagé un temps. Restaurer à l’identique, «C’est la loi! Il faut restaurer dans l’état en vigueur lors du classement» au patrimoine de l’Unesco, insiste Stéphane Bern, ajoutant avoir «agacé» Emmanuel Macron sur ce sujet.

Par Le Figaro avec AFP

RDC : Félix Tshisekedi remercie la Belgique pour la conservation du patrimoine congolais

novembre 26, 2019

Le président Félix Tshisekedi (à gauche) lors du sommet sur le climat de l'ONU, le 23 septembre 2019.

Le président Félix Tshisekedi (à gauche) lors du sommet sur le climat de l’ONU, le 23 septembre 2019. © Jason DeCrow/AP/SIPA

 

Le président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi a remercié la Belgique, ancienne puissance coloniale, pour avoir aidé le Congo à préserver son patrimoine, tout en se prononçant pour un retour « organisé » des œuvres.

« Il faudra bien que ce patrimoine revienne, mais il faut le faire de manière organisée », a-t-il déclaré à des journalistes samedi lors de l’inauguration officielle du tout nouveau musée national de Kinshasa qui expose quelque 400 objets traditionnels.

« Il faut reconnaître que les Belges nous ont aidés à le conserver », a-t-il ajouté, au sujet du patrimoine congolais emmené en Belgique avant l’indépendance de 1960 (masques, statues…).

« Cela va se faire de manière concertée. Et puis il va falloir dire un grand merci à la Belgique qui a gardé notre patrimoine », a-t-il répété dans un communiqué de la présidence diffusé dimanche.

Construit par la Corée du Sud pour 21 millions de dollars, le Musée national de la République démocratique du Congo (MNRDC) abrite quelque 12 000 pièces dans ses réserves flambant neuves.

Plusieurs dizaines de milliers d’autres sont conservées dans des conditions précaires à l’Institut des musées nationaux (INM) au Mont-Ngaliema sur les hauteurs de Kinshasa.

En Belgique, le patrimoine congolais est conservé au Musée royal d’Afrique centrale (MRAC), dont 80% des 120 000 pièces ethnographiques viennent du Congo, d’après des experts.

Une restitution d’objets congolais par la Belgique a eu lieu dans les années 1970 à la demande du dirigeant Mobutu Sese Seko. « A l’époque, pour ne pas perdre la face, les Belges ont parlé de don », affirme le communiqué de la présidence.

En France, autre ancienne colonie qui a la main sur un nombre important d’œuvres pillées, un rapport remis au président Emmanuel Macron il y a un an plaide pour un « restitution rapide ». Son co-auteur, l’économiste sénégalais Felwine Sarr, affirme être la cible d’un « lobby » de la partie adverse: « On nous objecte qu’il n’y aurait pas de musées en Afrique ni de compétences, que le patrimoine y serait en péril ». 

Par Jeune Afrique avec AFP

RDC : une ONG réclame une enquête sur le patrimoine de Joseph Kabila

octobre 3, 2019

L’ex-président congolais Joseph Kabila s’est toujours senti plus à son aise dans cette arche de Noé privée que dans l’anarchique Kinshasa. © Colin Delfosse pour JA

 

L’association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) a appelé mercredi à l’ouverture d’une enquête visant le patrimoine de l’ancien président et des anciens ministres.

L’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) « a appelé mardi le procureur de la Cour constitutionnelle à enquêter sur les patrimoines de l’ancien président de la République, Joseph Kabila et ses anciens Premiers ministres », écrit son président Georges Kapiamba. La même demande a été adressée au procureur de la Cour de cassation pour qu’il en fasse autant contre les anciens vice-premiers ministres, ministres, vice-ministres et «n’hésite pas à les contraindre par tous les moyens de droit et/ou à les poursuivre en cas d’obstruction, rébellion et autres infractions», ajoute-t-il.

D’après l’ACAJ, «plusieurs d’entre eux ne les ont jamais déclarés à la fin de leur mandat». «Ils ne veulent pas le faire pour dissimuler leur enrichissement illicite et ne pas payer d’impôts conséquents au fisc», ajoute l’ONG.

Déclaration de patrimoine

La loi congolaise impose au chef de l’État et aux membres du gouvernement de déposer au greffe de la Cour constitutionnelle leur déclaration écrite de patrimoine familial au début et à la fin de leurs mandats respectifs. Cette déclaration de patrimoine familial détaille leurs biens meubles et immeubles, actions ou parts sociales, obligations, comptes en banque, terrains non bâtis, forêts, plantations et terres agricoles, mines et tous autres immeubles, avec indication des titres pertinents.

Lundi, le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, investi le 6 septembre, a déposé la déclaration écrite de son patrimoine au greffe de la Cour constitutionnelle. D’après le dernier compte rendu du Conseil des ministres tenu vendredi à Kinshasa, Sylvestre Ilunga Ilunkamba avait rappelé aux membres du gouvernement l’obligation de déclarer leurs avoirs au plus tard le 6 octobre 2019.

Par Jeune Afrique avec AFP