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Pourquoi Emmanuel Macron mise sur les patrons nigérians

juillet 14, 2021
Le président Emmanuel Macron avec le businessman et économiste nigérian Tony Elumelu à Lagos en 2018.

Alors qu’il était étudiant à l’ENA, Emmanuel Macron a séjourné pendant six mois au Nigeria. Depuis son arrivée à l’Élysée en 2017, le président français met tout en œuvre pour rapprocher Paris et Lagos et encourager les investissements.

Lors du sommet Choose France, qui a réuni des chefs d’entreprise du monde entier le 28 juin à Versailles, le Nigéria était placé au centre de l’attention. En effet, la première puissance économique du continent est le seul pays à avoir eu droit à un évènement spécial, réunissant des industriels français et nigérians de premier plan.  Signe de l’importance que revêt pour Emmanuel Macron la diplomatie économique de la France au Nigeria.

Rapprochement avec l’Afrique

Le président français a une vision particulière de la relation de la France avec le continent. Il est à l’origine d’une diplomatie économique militante. Il reproche aux entreprises françaises leur timidité sur les marchés mondiaux au-delà de leurs zones de confort.

« Il y a 40 ans, la France occupait une position de premier plan au Nigeria », a déclaré le président français à Jeune Afrique/The Africa Report. « De grandes entreprises françaises occupaient des positions de premier plan dans les secteurs de la construction, de la fabrication et de la logistique. Plus de 10 000 ressortissants français vivaient au Nigéria à cette époque. »

Mais, dans les années 2000, les entreprises françaises se sont éclipsés face à la concurrence étrangère. Michelin et Peugeot, par exemple, avaient des usines emblématiques, respectivement à Port Harcourt et Kaduna, toutes deux fermées depuis.

Aujourd’hui, il n’y a même pas un millier de citoyens français enregistrés à l’ambassade de France d’Abuja. « L’ironie, c’est que de nombreuses entreprises étrangères [non françaises] emploient aujourd’hui des ressortissants français au Nigéria », a regretté Emmanuel Macron.

LES NIGÉRIANS N’ONT PAS DE COMPLEXE D’INFÉRIORITÉ À L’ÉGARD DE LA FRANCE PARCE QUE LE PAYS N’EST PAS SUR LEUR RADAR

C’est au Nigeria que la relation d’Emmanuel Macron avec le continent a débuté. En 2002, il réalise un stage de six mois à l’ambassade de France à Abuja. Il y découvre alors un pays qui n’a rien à voir avec les repaires les plus familiers de la France en Afrique comme Abidjan, Dakar ou Libreville.

Pas de complexe d’infériorité

« Les Nigérians n’ont pas de complexe d’infériorité à l’égard de la France parce que le pays n’est pas sur leur radar », a déclaré le président français à Antoine Glaser et Pascal Airault dans un livre récent. « J’étais très heureux [au Nigeria]. Il y avait tellement de choses à faire, avec des gens extrêmement entreprenants, très créatifs, avec lesquels j’ai pu avoir une relation d’égal à égal de manière très spontanée et naturelle. »

Pourtant, à cause de l’insécurité et des mauvaises infrastructures, les entreprises nigérianes n’ont pas la vie facile.

Le quotidien nigérian The Guardian avait, en 2007, publié un éditorial résumant bien la situation. « La sortie de Michelin met en lumière un certain nombre de problèmes. L’incapacité du gouvernement à fournir un environnement favorable aux fabricants de pneus, la crise énergétique et son effet sur le coût des affaires, ainsi que l’usage abusif de dérogations présidentielles en faveur de certains Nigérians privilégiés », écrivait le journal.

Trois défauts majeurs

Les entreprises françaises sont, quant à elles, confrontées à trois autres problèmes : manque de relations personnelles, manque d’audace et un déficit de flexibilité.

Tout d’abord, les réseaux. Au cours des dernières décennies, les multinationales françaises ont fait tourner leur personnel expatrié, empêchant ces derniers de se créer de véritables réseaux. « Le business au Nigéria est principalement une affaire de personnes et de liens entre elles. Si vous n’avez pas cela, il est difficile d’opérer », déclare Jean Haas, directeur général de Relais International Consultants.

NETFLIX ET DISNEY ONT COMPRIS QUE LE PROCHAIN BLACK PANTHERS SERA « MADE IN AFRICA »

Ensuite, le manque d’audace. Le groupe de média Canal+ a investi dans le service de streaming nigérian iROKO, créé par Jason Njoku. Le groupe français, propriété de Vivendi, avait une stratégie africaine claire : se développer en Éthiopie et au Nigéria. Pourtant, lorsque ROk Studios, la branche de production d’iROKO, a été mise sur le marché, Canal+ a hésité à l’acheter, bien que le coût soit modeste.

« Les entreprises américaines ne se posent pas de questions. Netflix et Disney ont compris que le prochain Black Panthers sera « made in Africa » », explique Jacques Eliezer, associé de Procadres International dépêché par Vivendi pour redresser ROK. « Regardez Disney qui balance des millions sur un illustrateur nigérian qui n’a écrit que quelques bandes dessinées », dit-il, en faisant référence à Iwaju, la série que Disney va créer avec le studio nigéro-ougandais Kugali.

Bien sûr, toutes les entreprises françaises ne perdent pas leur sang-froid au Nigeria. TotalEnergies a, par exemple, mis en service la plus grande plateforme offshore qu’elle ait jamais construite, sur le champ en eau profonde d’Egina. À son pic de production de 200 000 barils par jour, celui-ci représente 10 % de la production pétrolière totale du Nigeria.

Pour Mike Sangster, directeur général de Total au Nigeria, « là où Total a été courageux, c’est en poursuivant » ce projet de 16 milliards de dollars après l’effondrement des prix du pétrole en 2014.

Enfin, il y a un déficit de flexibilité. En effet, il serait plus pertinent de cibler les 195 millions d’habitants avec des revenus les plus faibles, plutôt que de se concentrer sur les cinq millions de personnes aisées.

Le géant français du lait Danone a, lui aussi, voulu s’implanter dans la première économie africaine. Mais, il a été frappé par l’interdiction d’importer des produits laitiers qui fait partie de la politique d’« intégration en amont » de la Banque centrale du Nigeria. De fait, l’entreprise a dû adopter une approche plus souple. En 2016, le géant laitier français a pris le contrôle de FanMilk (100 % du capital à la fin 2019), un fabricant de crèmes glacées, de yaourts à boire et de jus de fruits. Au début de 2021, elle a annoncé qu’elle allait construire une ferme laitière phare dans l’État d’Ogun pour approvisionner FanMilk en lait nigérian.

Choose France

Pour ramener des entreprises françaises au Nigeria, le président français a lancé durant le sommet Choose France, un nouveau conseil des affaires France-Nigeria.

Ce conseil est la réincarnation d’une précédente initiative, qui n’a pas vraiment fonctionné. En 2018, lors de la tournée présidentielle d’Emmanuel Macron au Nigeria, un dialogue d’affaires franco-nigérian avait été organisé à Lagos. « Pas un seul PDG français n’est venu », a déploré le président français. « Nous devions nous impliquer […]. Au final, Abdul Samad Rabiu [BUA Group] a signé avec nous [un contrat avec la société française Axens pour la construction d’une raffinerie]. Les Américains sont furieux que nous ayons réussi à le faire balancer ».

En effet, BUA Group est en train de signer un contrat avec le groupe français de construction Saint-Gobain pour la construction d’une usine de plaques de plâtre. Dans le secteur de l’énergie, le closing financier du train 7 de Nigeria LNG va entraîner un énorme investissement dans le gaz de la part de toutes les parties prenantes, y compris Total.

La relation d’affaire franco-nigériane n’est pourtant pas à sens unique. La banque nigériane Access Bank, ouvre une banque en France pour mieux servir ses clients d’Afrique francophone qui ont besoin de service de correspondances bancaires.

Plusieurs freins à l’investissement

Toutefois, pour investir au Nigeria, il faut du courage et un réel engagement avec les partenariats locaux. « Les défis sont exactement ceux dont vous avez entendu parler, mais en pire », assure Jean Haas, directeur général de Relais International consultants.

Par exemple, le détaillant sud-africain Shoprite est la dernière multinationale a avoir quitté le Nigeria, du fait des évolutions défavorables des taux de change et des interdictions d’importation qui mettent ses produits hors de portée des classes moyennes.

Pour remédier à ces problèmes, le pays mettra en service -au cours des deux prochaines années- une série de raffineries, de zones franches et de ports.

LA COMBINAISON D’UN PORT EN EAU PROFONDE ET D’UNE ZONE FRANCHE INTÉGRÉE EST UNE « SOLUTION MIRACLE »

De fait, ces installations pourraient libéraliser le véritable potentiel du pays. Pour s’en rendre compte, il suffit de monter dans une voiture et de braver les interminables embouteillages de la péninsule de Lekki, à l’est de Lagos. Les lotissements et les commerces se sont multipliés sur des dizaines de kilomètres jusqu’à Aja et au-delà. Tous les quelques centaines de mètres, on trouve une station-service, un supermarché et un centre commercial.

Plus loin, on retrouve une coentreprise entre le géant américain des céréales Kellogg’s et la société singapourienne Tolaram. En face, China Harbour Engineering est en passe de terminer le port en eau profonde de Lekki, qui sera exploité par le géant du transport maritime français CMA CGM. Pour Dinesh Rathi, directeur financier de Tolaram, la combinaison d’un port en eau profonde et d’une zone franche intégrée est « une solution miracle » pour les entreprises qui ont repéré le potentiel de la région mais qui ont reculé devant les obstacles infrastructurels d’Apapa et de Tin Can Island.

A Port Harcourt, une autre zone franche se prépare à accueillir une raffinerie de sucre qui ciblera les opportunités de la zone de libre-échange continentale africaine et concurrencera les importations de sucre du Brésil. Dans le nord du Nigeria, les plantations de sucre et les rizeries construites par les principaux conglomérats du pays servent de points d’ancrage à d’autres investisseurs.

Certes, les titres des journaux mettent en garde contre la désintégration de la nation, font état de conflits ethniques, de stagflation, de centaines d’écoliers kidnappés et de la compagnie pétrolière nationale qui affirme qu’elle sera « incapable de verser » de l’argent sur le compte de la fédération du gouvernement. Tout cela est vrai. Mais, l’adage ne dit-il pas : la chance sourit aux audacieux.

Avec Jeune Afrique Nicholas Norbrook

Trois Français dans le Top 10 des grands patrons les plus performants au monde (Harvard)

octobre 23, 2017

Le patron de Valéo Jacques Aschenbroich figure au 4e rang du classement des grands patrons les plus performants au monde établi par l’université Harvard, 1er Français cité devant Bernard Arnault et Martin Bouygues / © AFP/Archives / ERIC PIERMONT

Huit dirigeants de groupes européens dont trois Français font partie du Top 10 des grands patrons les plus performants au monde en 2017, selon la revue économique de la prestigieuse université américaine Harvard.

C’est Pablo Isla, le PDG depuis 2005 d’Inditex, connue du grand public à travers sa marque Zara, qui arrive en tête de ce classement de la Harvard Business Review (HBR), magazine édité par l’école de commerce d’Harvard.

« Isla (…) a conduit Inditex sur une expansion globale depuis qu’il est PDG depuis 2005 », explique HBR.

Le podium est complété par Martin Sorell et Jensen Huang, respectivement PDG de WPP (publicité) et Nvidia (cartes graphiques).

Vient ensuite un tir groupé de trois grands patrons français: Jacques Aschenbroich de Valeo, 4e, Bernard Arnault (LVMH), 5e, et Martin Bouygues (Bouygues), 6e.

Deux autres Français figurent dans les vingt premiers: Bernard Charlès (Dassault Systèmes), 14e, et Benoît Potier (Air Liquide), 16e.

Au total, treize grands patrons Français figurent dans ce classement des 100 chefs de grosses entreprises les plus performants au monde, qui ne comprend ni Mark Zuckerberg (Facebook), ni Tim Cook (Apple), ni Sundar Pichai (Google) ni Satya Nadella (Microsoft), ni Elon Musk (Tesla).

Jeff Bezos, le fondateur et patron d’Amazon, occupe le 71e rang, tandis que le banquier Jamie Dimon (JPMorgan Chase), le patron des patrons américains, n’arrive qu’en 69e position.

Pour établir sa liste, la revue indique avoir jugé tous ces patrons sur la durée, à compter de la date de leur prise de fonctions, et prend en compte plusieurs critères — le style de management, la responsabilité environnementale et sociale.

Si on se base sur le seul critère financier c’est-à-dire retours sur investissements aux actionnaires via des dividendes, des rachats d’actions et l’évolution du cours de Bourse, c’est Jeff Bezos qui est le grand patron le plus performant au monde. Pablo Isla n’arriverait qu’en 18e.

« Nous pensons qu’il est important de reconnaître les leaders qui sont en train de livrer une performance financière solide et créent des activités viables sur le long terme et non seulement trimestre après trimestre », explique Adi Ignatius, le rédacteur en chef de HBR.

Seules deux grandes patronnes, Marillyn Hewson (le groupe de défense américain Lockheed Martin), 35e, et Debra Cafaro (Ventas, services aux seniors), 50e, font partie de ce classement.

Parmi les autres Français, on retrouve François-Henri Pinault (Kering), 23e, Xavier Huillard (Vinci), 36e, Gilles Schnepp (Legrand), 46e, Michel Landel (Sodexo), 47e, Thierry Breton (Atos), 52e, Pierre Nanterme (Accenture), 67e, Jean-Paul Agon (L’Oréal), 87e, et Jean-Laurent Bonnafé (BNP Paribas), 99e.

Romandie.com avec(©AFP / 23 octobre 2017 22h47

Les grands patrons américains prêts à défier Trump sur le climat

juin 1, 2017

Elon Musk, le co-fondateur du constructeur automobile Tesla, à Dubaï, le 13 février 2017 / © AFP/Archives / KARIM SAHIB

De l’industrie pétrolière à l’automobile, plusieurs multinationales américaines ont exprimé leur déception après le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris et leur détermination à poursuivre leurs efforts pour réduire les émissions de CO2.

Patron emblématique du constructeur de véhicules électriques de luxe Tesla, Elon Musk n’a pas attendu bien longtemps avant de juger sur Twitter que la décision du président Trump n’était « pas bonne pour l’Amérique ou pour le monde ».

Quelques minutes après l’annonce présidentielle, l’entrepreneur milliardaire très impliqué dans l’énergie solaire en a profité pour annoncer qu’il claquait la porte des différents cénacles qui conseillaient M. Trump.

Numéro un américain de l’automobile, General Motors a, de son côté, assuré que sa position sur le changement climatique « n’avait pas changé ». « Nous défendons publiquement l’action et la prise de conscience sur le climat », a indiqué un porte-parole à l’AFP.

Patron du conglomérat industriel General Electric, Jeff Immelt a lui aussi exprimé son mécontentement sur Twitter et exhorté les milieux d’affaires à prendre la tête du combat pour le climat, pour pallier l’inaction des autorités.

« Je suis déçu par la décision aujourd’hui (jeudi) sur l’accord de Paris. Le changement climatique est réel. L’industrie doit maintenant prendre la tête et ne plus dépendre du gouvernement », a-t-il tweeté.

Groupement des plus grands patrons américains, la Business Roundtable s’est gardée de critiquer aussi frontalement la décision de M. Trump mais elle a toutefois tenu à souligner que les conséquences du changement climatique « étaient potentiellement graves et très étendues ».

– Accroc majeur –

Même les grandes majors pétrolières américaines, qui auraient a priori le plus à perdre de la transition énergétique, ont fait entendre leur désapprobation et apporté leur soutien à l’accord de Paris, qui vise à contenir le réchauffement climatique.

Contacté par l’AFP, ExxonMobil continue ainsi de défendre cet accord signé en 2015 par 195 pays qui constitue « un important pas en avant pour relever le défi mondial de la réduction des émissions », a indiqué un porte-parole à l’AFP.

Le numéro un du secteur américain juge également ce compromis « crucial » parce qu’il inclut les grands pays émergents comme la Chine ou l’Inde, répondant à l’argument de M. Trump selon lequel cet accord serait d’abord néfaste pour les Etats-Unis.

Son rival Chevron campe sur la même ligne et soutient lui aussi un accord qui constitue un « premier pas vers un cadre international » de réduction des émissions, assure à l’AFP une de ses porte-parole, Melissa Ritchie.

Sans surprise, les entreprises du secteur technologique, traditionnellement très engagées sur le climat, ont elles aussi critiqué la décision de M. Trump, assurant qu’elle « scellait un revers pour le leadership américain dans le monde », selon l’expression du Information Technology Industry Center (ITI) qui regroupe notamment Apple, Ebay ou Yahoo.

Après la querelle sur l’immigration, cette levée de boucliers quasi-unanime marque un nouvel accroc dans la lune de miel qui s’était nouée entre Donald Trump et les milieux d’affaires, séduits par la promesse présidentielle de baisses d’impôts massives et de dérégulation.

Mais elle n’est pas tout à fait surprenante. Après avoir pendant des années freiné les négociations sur le réchauffement, les grandes entreprises américaines se sont ainsi lentement converties au combat climatique, dans un souci d’image autant que de rentabilité.

La donne économique a, de fait, radicalement changé. De grands investisseurs se détournent des énergies fossiles et les entreprises sont pressées de toutes parts d’adapter leur modèle de croissance à un monde délesté du carbone

« Les entreprises s’engagent davantage sur le climat sans tenir compte de la décision (de M. Trump) parce que cela leur permet d’économiser de l’argent, de réduire les risques et surtout parce ce que ça leur ouvre des opportunités massives », a affirmé à l’AFP Kevin Moss de l’organisation environnementaliste World Resources Institute.

Le consensus n’est toutefois pas totalement entier au sein du « Corporate USA ».

Ardent critique des règlementations environnementales de l’ère Obama, le puissant lobby patronal de l’US Chamber of Commerce a ainsi adopté un ton très conciliant après l’annonce du retrait américain.

« Nous avons hâte de travailler avec le président, le Congrès et toutes les parties prenantes pour fournir les innovations et les technologies qui permettront à l’Amérique de remplir ses objectifs environnementaux », a déclaré à l’AFP un porte-parole de ce groupement qui dit représenter 3 millions de grandes entreprises et de PME.

Romandie.com par (©AFP / 01 juin 2017 23h37)                

A Paris, le petit coiffeur des grands d’Afrique, patrons, présidents ou dictateurs

mai 5, 2016

Laurent Gbagbo en 1988 à Paris, photographié par les Renseignements généraux français.

Laurent Gbagbo en 1988 à Paris, photographié par les Renseignements généraux français. Crédits : DR

C’est également ici au rez-de-chaussée du centre d’hébergement social AFTAM pour travailleurs africains qu’il a coiffé en 1985 un colonel tchadien en formation à l’Ecole de guerre inter-armées, du nom d’Idriss Déby. Il a fait autant quatre années plus tard à un colonel malien nommé Amadou Toumani Touré, lui aussi en stage d’état-major à Paris.

On connaît la suite : les trois clients de Sidya Sagna sont rentrés chacun dans leur pays pour accéder, souvent par la force, à la magistrature suprême. Lui est resté à Paris pour continuer à vendre ses services à d’autres têtes africaines, « couronnées » ou sur le point de l’être.

De sa main experte, le coiffeur que tout le monde appelle par son nom de famille, Sagna, a offert une belle coupe au colonel nigérien Ibrahim Baré Mainassara avant qu’il ne rentre à Niamey pour devenir chef de l’Etat de 1996 à 1999.

Ancien commandant de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco), ancien chef de la Mission des Nations unies en République centrafricaine (Minusca), le général sénégalais Babacar Gaye est aussi passé ici, sous les regards d’autres clients qui attendent leur tour assis en demi-cercle sur des sièges.

En bon voisin du « foyer », cheikh Babacar Fall, premier directeur général de la compagnie aérienne Air Afrique, y est venu faire un tour, tout comme le Malien Alpha Oumar Konaré, de passage à Paris.

« Alpha n’était même pas encore ministre quand je lui ai coupé les cheveux. Il l’a été bien plus tard avant de devenir finalement président de la République pendant deux mandats de dix ans [1992-2002] », se souvient Sagna, du haut de son mètre quatre-vingt-dix.

Le Malien Alpha Oumar Konaré à Bamako,  en 1992, année où il devient président.

Le Malien Alpha Oumar Konaré à Bamako, en 1992, année où il devient président. Crédits : FRANCOIS ROJON/AFP

Un tableau de chasse bien garni

Derrière sa silhouette sahélienne, le coiffeur, qui porte bien ses 76 ans, raconte avec jubilation ses séances avec des chefs d’Etat africains en exercice. Sortant d’une brève hospitalisation à la Pitié-Salpêtrière dans le 13e arrondissement, le Burkinabé Blaise Compaoré, avait senti en 1991 le besoin d’une bonne coupe. Sagna s’est collé à la tâche, suivant un mode opératoire qu’il décrit aujourd’hui encore avec nostalgie et sens du détail.

« Une belle voiture de l’ambassade du Burkina Faso, se souvient-il, était venue me chercher avec tout mon matériel de travail. Guidé par le protocole, je suis arrivé dans la suite de Blaise dans son hôtel du 16e. C’est là que je l’ai coiffé avant d’être redéposé dans mon studio par la même voiture. »

Blaise Compaoré en 1987, une semaine après avoir accédé au pouvoir au Burkina Faso.

Blaise Compaoré en 1987, une semaine après avoir accédé au pouvoir au Burkina Faso. Crédits : INA

Autre président africain, même scénario : de passage à Paris, le Béninois Mathieu Kerekou (…) fit appel aux services de Sagna qui déplaçait à l’époque sa carapace avec beaucoup plus de facilité qu’aujourd’hui.

« J’ai été prévenu par l’ambassadeur du Bénin à Paris que je devais venir à l’hôtel de Kerekou pour lui couper les cheveux. A mon arrivée, il était très détendu et avait même plaisanté plusieurs fois avant le début de la séance. Il a bien apprécié sa coupe », se souvient, plus de trente ans plus tard, Sidya Sagna, les cheveux blanchis par l’âge et les épreuves de la vie.

Etait-il ressorti de ces deux rendez-vous présidentiels avec une mallette d’argent, comme il était d’usage à chaque fois qu’on était reçu par Omar Bongo, autre chef d’Etat africain ?

Lire aussi : Déby, l’Union africaine et le devoir d’exemplarité

A la question, Sagna répond par un sourire énigmatique. Il préfère plutôt parler de la conjoncture de l’époque. « Les chefs d’Etat ne payaient pas directement eux-mêmes, confie-t-il. C’est l’aide de camp ou une autre personne de l’entourage qui s’en chargeait. Je puis simplement dire qu’on pouvait alors faire jusqu’à 4 millions de francs de chiffre d’affaires mensuel [en anciens francs, c’est-à-dire 4 000 francs, soit quatre fois le salaire d’un ouvrier de l’époque], surtout avec de gros pourboires laissés par certains illustres clients. »

Devant l’insistance, « le coiffeur des présidents » concède quelques éléments sur l’état de son patrimoine : des comptes bancaires avec de quoi vivre dans la dignité en France, une maison et un terrain à mettre en valeur à Banjul, quand il rentrera au pays, après le départ de Yahya Jammeh du pouvoir.

La main de Dieu

En attendant, Sagna assure le service sept jours sur sept, de 10 heures à 19 heures. Il ne pense nullement à la retraite, ni même aux vacances qu’il n’a jamais prises en près de quarante années de métier.

Pour lui, la coiffure n’est pas seulement une activité génératrice de revenus. C’est une passion de jeunesse. Dès ses premières années sur le banc de l’école, il se met à couper aux ciseaux les cheveux de ses camarades. Ses talents se confirment au collège puis au lycée, où il passe du bénévolat à la prestation rémunérée. A cet âge-là déjà, il coupe les cheveux de Babacar Ndiaye, premier ambassadeur du Sénégal à Banjul. « Personne ne m’a formé, c’est la main de Dieu », insiste le Franco-Gambien.

En 1973, il cède aux sirènes de l’aventure et prend les chemins de la France.

Nul besoin de visa pour les ressortissants d’anciennes colonies françaises d’Afrique subsaharienne. Sagna se fait alors passer pour un Sénégalais afin d’atterrir à Paris, malgré son français approximatif. Dans la capitale française s’offre à lui la possibilité d’être employé dans une parfumerie puis celle de devenir interprète à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.

Il finit par saisir la première opportunité et travaille trois mois, juste le temps d’obtenir une affiliation à la Sécurité sociale.

Avec ses premières économies, Sagna se rend au magasin BHV pour acheter une tondeuse manuelle et s’installe au foyer africain de la rue de Sedaine, dans le 11e arrondissement de Paris. Il y coiffera sans distinction riches et pauvres jusqu’à l’incendie criminel de 1980 qui ravage le foyer, faisant trois morts et imposant le relogement des travailleurs africains au 11-13, rue de Bellièvre, dans le 13e arrondissement.

Le colonel Idriss Déby en 1990. Quatre ans plus tôt, en 1986, le Tchadien entre à l'Ecole de guerre inter-armées, à Paris, et se fait régulièrement couper les cheveux par Sidya Sagna.

Le colonel Idriss Déby en 1990. Quatre ans plus tôt, en 1986, le Tchadien entre à l’Ecole de guerre inter-armées, à Paris, et se fait régulièrement couper les cheveux par Sidya Sagna. Crédits : INA

Depuis trente-six années, Sagna a aménagé ici le salon de coiffure dans lequel il a reçu les présidents Amadou Toumani Touré, Laurent Gbagbo, Idriss Déby Itno, Ibrahim Baré Mainassara, Alpha Oumar Konaré mais aussi des anonymes qui viennent s’offrir pour 5 euros une coupe sans rendez-vous assurée par ses doigts porteurs de bonheur.

De ses prestigieux clients, « le coiffeur des présidents » n’a jamais eu aucune nouvelle. « Seul Alpha Oumar Konaré faisait prendre de mes nouvelles par son chauffeur », a-t-il affirmé, sans rancune ni regrets.

Sidya Sagna en 2016. Le Franco-Gambien, aujourd'hui 76 ans, a coupé les cheveux de nombre de personnalités politiques africaines de passage à Paris.

Sidya Sagna en 2016. Le Franco-Gambien, aujourd’hui 76 ans, a coupé les cheveux de nombre de personnalités politiques africaines de passage à Paris. Crédits : DR

Côted’Ivoire/Cdt Jean-Noël Abéhi, à propos de la tuerie des femmes d’Abobo : « Je n’ai pas donné l’ordre de tirer »

février 7, 2013
 
Le
© Le Patriote
Le commandant Jean-Noël Abéhi

Face aux officiers de la police judicaire, l’ex- commandant de l’escadron blindé d’Agban, Jean-Noël Abéhi a accusé les généraux Mangou et Kassaraté d’être les commanditaires des crimes qu’on lui impute.

Il parle et accuse ses anciens patrons. Le commandant Jean-Noël Abéhi a été auditionné à deux reprises par les officiers de la police judicaire à la Direction de la surveillance du territoire (Dst).

Selon des sources proches de l’enquête, l’interrogatoire a porté entre autres sur les questions du massacre des femmes d’Abobo et des militants du Rhdp au moment de l’installation de Brou Aka Pascal à la Rti.

Les confidences que nous avions pu obtenir, révèlent que l’officier à nié en bloc les accusations formulées contre lui.

Lors des différents interrogatoires serrés auxquels il a été soumis, l’officier supérieur de gendarmerie a soutenu qu’il s’est rendu «une seule fois» à Abobo au plus fort de la crise postélectorale. Ce serait le 25 février 2011, alors que le char Rg12 du Groupe d’escadron blindé (Geb) a été mis en déroute par les combattants d’Abobo.

Le commandant Jean-Noël Abéhi a confié aux enquêteurs chargés de l’entendre qu’il s’est rendu à Abobo pour voir l’état de l’engin détruit.

A la question des policiers de savoir quel rôle il a joué exactement lors de l’opération de maintien d’ordre à Abobo, rapporte nos interlocuteurs, l’ex-patron du Geb a indiqué qu’il n’était pas le chef des opérations d’Abobo. Et que cette question devait être posée au généraux Philippe Mangou et Edouard Tiapé Kassaraté qui dirigeaient, selon lui, l’armée et la gendarmerie au moment des faits. «Je ne me reconnais pas dans la tuerie des femmes d’Abobo. Il est vrai que mes éléments (du Geb, ndlr) allaient à Abobo pour le maintien d’ordre. Mais, je n’ai pas donné d’ordre pour tirer sur les femmes. Il faudra demander aux généraux Mangou et Kassaraté ce qu’il s’est passé ce jour-là », a répété l’ancien fugitif, selon notre source. Il a poursuivi pour dire que ce ne sont pas ses éléments qui ont massacré les militants du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) en décembre 2010, lors de la cérémonie d’installation de Pascal Brou Aka, nouvellement nommé directeur général de la Radiodiffusion-télévision ivoirienne (Rti) à cette époque. Ce sont donc là, l’essentiel des questions auxquelles l’officier a été soumis par les limiers.

Pour des raisons de sécurité, il est gardé dans un lieu tenu secret, à Abidjan. On se souvient qu’en juillet 2011, le colonel Ange Kessi, commissaire du gouvernement, devait auditionner l’officier dans le cadre des procédures judiciaires ouvertes et liées aux évènements de la crise postélectorale. Jean-Noël Abéhi aurait demandé aux enquêteurs de se rendre à Agban pour l’entendre, dans la mesure où, disait-il, sa sécurité n’était pas garantie en se déplaçant à la tour A, 17ème étage, siège du tribunal militaire. En guise de réponse, le procureur militaire a menacé d’aller le prendre de force à la caserne pour le mettre sous mandat de dépôt. Mais, avant que l’audition n’ait lieu, l’ex-commandant de l’escadron blindé d’Agban avait pris la fuite, le 5 juillet 2011, à l’aube. Cette fois, l’officier de gendarmerie appréhendé au Ghana devra se préparer à un procès très rude.

Nord-Sud par Bahi K.

Visages d’exploitation juvénile

août 4, 2012

Visages d’exploitation minière et textile

Aux pauvres mains d’innocence gracile

Vous êtes des mineurs à la jeunesse sacrifiée

Pour de maigres salaires escroqués et laminés

 

Enfants serviles aux médiocres conditions

Prenant parfois le repos sur le sol insalubre

Dans des entrepôts sans bonne aération

Loin du souci des patrons au goût du lucre

 

Travailleurs aux viles normes de la convention

Dépassant le plafond des heures sans bonification

Vous rendez des services énormes au monde des affaires

Sans l’équilibre d’une contrepartie primaire et secondaire

 

Bernard NKOUNKOU

Les Patrons Voyous du Congo Brazzaville : Denis GOKANA

septembre 17, 2011

Parallèlement à notre série nommé « LA SAGA DU PANIER DE CRABE » sur la justice au Congo Brazzaville, nous commençons une nouvelle série de chroniques sur « LES PATRONS VOYOUS DU Congo Brazzaville ». Nous demandons à nos fidèles lecteurs d’alimenter cette série qui va démontrer l’étendue des maux qui frappent ce merveilleux pays.

En janvier 2007 Denis GOKANA demande que la que la SNPC-SERVICE soit liquider sans explication dans la mesure où c’était lui le patron et conseillé de SASSOU NGUESSO en matière du pétrole.

Les 12 employés tous en CDI sont mis à la porte sans explication ; pour faire passer la pilule, le dernier mot du liquidateur, un cadre de la maison financière va assurer que tout le personnel sera redéployer dans d’autres filiale du groupe SNPC alors qu’il n’en sera rien.

Lors de la liquidation, la Directrice de la SNPC-SERVICE Madame Patricia BONGO n’avait eu aucun mot à l’égard des salariés car les instructions du PDG Denis GOKANA étaient fermes et sans appel. Un an après leur mise à la porte sans que rien ne se soit passé, les 12 salariés s’étaient constitués en collectif pour écrire à Denis GOKANA là encore sans résultat.

Dès lors, la seule issue à la mésaventure des 12 salariés était l’inspection du travail qui dans la confrontation entre les deux partie, avait estimé que la SNPC était en faute de laisser les agents sans reclassement ni indemnisation, et il donna le conseil aux plaignants de porter plainte contre la société mère.
Lors de la liquidation, le validateur Mr Nestor BOMBO haut cadre de la SNPC avait reçu 650 millions pour payer la prime de bonne séparation, mais rien n’avait été payé aux agents.

Début 2008, débute le procès ; les salariés avaient pour avocat Maître Prosper MABASSI, la SNPC Maitre Gérard DEVILLER. Le verdict du tribunal du travail fut une surprise abracadabrante, « nous ne sommes pas en mesure de trancher ce problème, alors faite recours au pénal ».

Un tribunal qui est sensé régler un contentieux entre les employés et leur employeur n’était pas en mesure de résoudre le contentieux.

En 2010, les informations de la SNPC révèlent que la somme de 750 millions avait été déboursés pour le paiement des droits des agents SNPC-SERVICE or aucun des 12 salariés n’avait reçu le moindre coup de fil ni même un début d’indemnisation.

Les laissés pour compte de la SNPC-SERVICE sont : Edmond YIMBI, Natacha EBIBI, Alix MABOUNGOU, Irène EBELEBE, Serge BANDA, Jean-Elie NGOMA, Pam MALONGA, Magloire MALONGA, Félix KOMBO, Marien OSSOUNGOU, Hervé BOMBETE CIBILLE OBOA et le feux Michel KOUKA qui avait fait une crise AVC à la suite de son licenciement ; la SNPC avait nié toute responsabilité sur la mort de son ancien employé.

Par contre les employés Mbochis ou des environs d’Oyo de la SNPC-SERVICE avaient tous été reclassés ; c’était le cas de messieurs GANONGO, OMINGA, BOMBO, DENIS CHRISTEL, et bien d’autres……..

Denis GOKANA un homme véreux et mafieux régulièrement cité dans les chroniques judiciaires et adepte des paradis fiscaux

Au sortir du coup d’État de 1997, le trio des intellectuels nationaux, évoluant précédemment dans des sociétés pétrolières basées au Congo, propose à Denis SASSOU NGUESSO de créer une société nationale de pétrole, à l’image de « SONANGOL » en Angola, pour jouir d’une indépendance sur le marché mondial du pétrole, avec une main mise sur les avoirs pétroliers du Congo.

Ainsi créée, la première direction de la SNPC, fut confiée à M. Bruno Jean Richard ITOUA qui se déploie pour asseoir cette structure naissante, en utilisant parfois les relations privées interpersonnelles et familiales pour établir des contacts permanents avec le monde pétrolier extérieur.

Dans la foulée, eu égard au fonctionnement de la SNPC, il y avait eu la création des sociétés écrans pour la commercialisation clandestine du pétrole congolais à l’étranger, comme le souligne l’auteur Xavier HAREL dans son ouvrage intitulé « Afrique Pillage à Huis Clos, comment une poignée d’initiés siphonne le pétrole africain ».
Denis GOKANA avait été nommé par SASSOU NGUESSO au poste clé de PDG de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC), en remplacement de Bruno ITOUA, ministre de l’Énergie et de l’Hydraulique dans le nouveau gouvernement congolais.

Docteur en physique de l’université de Paris-XI, ancien professeur au Conservatoire national des arts et métiers et ex-ingénieur au Commissariat à l’énergie atomique, en France. Il avait ensuite dirigé le bureau de Londres de la SNPC, puis, en tant que General Manager, commercialisé du brut pour le compte de la société britannique Sphynx Ltd.

En janvier 2003, il était le « monsieur Pétrole » de SASSOU NGUESSO, avec le titre de conseiller spécial. Depuis quelques mois, alors que se précisait la relative disgrâce d’ITOUA, GOKANA était devenu l’homme des affaires pétrolières sensibles de la présidence congolaise.

Le 28 novembre 2005, sur une plainte de la société Kensington International, un jugement d’un tribunal britannique avait révélé que des officiels congolais avaient participé à la vente du pétrole de l’État congolais, à travers un réseau de sociétés offshore.

Le tribunal britannique avait identifié un trafic d’au moins 472 millions de dollars US, qui avaient transité à travers deux sociétés, Sphynx Bermuda et Africa Oil and Gas Corporation. Africa Oil and Gas Corporation avait récupéré la majeure partie des bénéfices dégagés par les ventes. (Source: Global Witness)

Depuis 2002, des sociétés appartenant à Denis GOKANA avaient acheté du pétrole à la SNPC pour un montant au moins égal à 472 millions de dollars US à des prix considérablement inférieurs au prix du marché, pour ensuite le revendre à profit à des négociateurs indépendants.

Les sociétés Sphynx UK, Sphynx Bermuda et l’Africa Oil and Gas Corporation (AOGC) avaient été établis par Denis GOKANA en 2002 et en 2003 alors que celui-ci occupait le poste de conseiller spécial de SASSOU NGUESSO. Ces sociétés avaient continué d’acheter du pétrole à la SNPC jusqu’en 2005, après la promotion de Denis GOKANA au poste de responsable de la compagnie, en infraction avec les statuts de la SNPC.

Sur une seule vente effectuée en 2005, une autre société de Denis GOKANA avait gagné plus de 3 millions de dollars. Les bénéfices avaient été virés dans les comptes de l’AOGC, une société enregistrée en République du Congo, dont les relevés bancaires n’ont jamais été divulgués.

La société Kensington International avait également porté plainte pour racket au tribunal de New York, en accusant la banque française BNP Paribas de complicité avec les dirigeants congolais pour la dissimulation des revenus pétroliers du Congo Brazzaville.

La perte de revenus potentiels subie par l’État congolais en raison des ventes effectuées par Sphynx UK, Sphynx Bermuda à des prix inférieurs au prix du marché représente environ 20 millions de dollars US pour l’exercice 2003.

Source: Patrick Eric Mampouya

Les PDG américains toujours mieux payés

septembre 1, 2011

Certains patrons de grandes entreprises américaines gagnent davantage que ce que leur entreprise paie d’impôts. Parmi eux, ceux d’eBay, General Electric ou Verizon.

Vingt-cinq des patrons les mieux payés des États-Unis ont gagné plus d’argent l’an dernier que leur entreprise n’a payé d’impôts à l’État américain. Parmi les sociétés dans ce cas, on trouve eBay, General Electric, Interna­tional Paper, Verizon et Boeing.

L’Institute for Policy Studies, qui publie cette conclusion, note que la rémunération moyenne du patron d’une société représentée dans l’indice de Standard & Poor’s des 500 plus grandes firmes a été de 10,8 millions de dollars en 2010, soit 27,8% de plus que l’année précédente. Ce montant est 325 fois plus élevé que le salaire moyen aux États-Unis.

L’IPS, proche du Parti démocrate, voit dans ces chiffres la preuve que la fiscalité des entreprises américaines doit être entièrement revue.

Lefigaro.fr par Pierre-Yves Dugua