Après moi, le déluge…
Tant l’ex-première ministre Pauline Marois que l’ex-députée Fatima Houda-Pépin semblent adhérer à ce principe.
Les classeurs des bureaux de comtés de deux politiciennes ont été vidées après leurs défaites respectives dans Charlevoix–Côte-de-Beaupré et dans La Pinière.
Élue le 7 avril dernier avec une majorité de près de 1000 voix sur Pauline Marois, la nouvelle députée libérale de Charlevoix–Côte-de-Beaupré, Caroline Simard, s’est en effet retrouvée devant des classeurs vides, et ce dans trois bureaux plutôt qu’un, nous apprend Le Journal de Montréal.
En effet, Mme Marois opérait trois bureaux de circonscription à L’Ange-Gardien, Baie-Saint-Paul et La Malbaie.
Comme si ça n’était pas suffisant, toutes les lignes téléphoniques ont aussi été coupées! En général, les citoyens n’ont qu’à composer le numéro de téléphone du bureau de comté du député défait pour rejoindre le personnel du nouveau député élu.
«Je suis allé visiter le local sur la Côte-de-Beaupré: il restait une tablette, quelques crayons, absolument aucune trace, même pas d’écrits», a raconté Caroline Simard au Journal. «Ceux qui sont pénalisés, ce sont directement les citoyens», se désole-t-elle.
Fatima Houda-Pepin, défaite dans La Pinière, a aussi vidé son bureau de comté avant que Gaétan Barrette ne s’y installe.
«C’est le son rafraîchissant du vide», a dit Gaétan Barrette à Radio-Canada, en ouvrant les tiroirs en métal de son nouveau bureau de circonscription. La députée défaite Fatima Houda-Pepin n’a laissé aucun dossier permettant de faire le lien avec ses 20 ans comme élue de La Pinière. «Je m’attendais à recevoir un transfert de documentation de base», a dit Gaétan Barrette.
Fatima Houda-Pepin affirme avoir réglé toutes les requêtes des citoyens : «Il n’y a aucun dossier de citoyen à mon bureau qui est en attente de règlement». Une fois clos, les documents ont été déchiquetés.
Pour ce qui est des autres dossiers qui ne concernent pas des individus, elle remettra bientôt, à la demande de l’Assemblée nationale, un fonds documentaire sur ses 20 ans de députation.
«Je trouve cette pratique abjecte», s’est indigné le caquiste défait dans Vanier-Les Rivières, Sylvain Lévesque. «J’ai personnellement, lors de mon départ, laissé un bureau en ordre à mon successeur libéral, a-t-il écrit sur sa page Facebook. À mon sens, les citoyens doivent être au-dessus de nos déceptions personnelles.»
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