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En Guinée équatoriale, les plus pauvres attendent toujours les logements sociaux promis

novembre 26, 2022
En Guinee equatoriale, les plus pauvres attendent toujours les logements sociaux promis
En Guinée équatoriale, les plus pauvres attendent toujours les logements sociaux promis© AFP/Samuel OBIANG

De grosses cylindrées rutilantes et d’imposants 4×4 sont garés dans le quartier Buena Esperanza à Malabo, capitale de la Guinée équatoriale, où des milliers de logements sociaux promis depuis 13 ans par le chef de l’Etat aux plus pauvres sont occupés par les classes moyennes ou riches.

Le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, qui dirige d’une main de fer depuis 43 ans ce petit pays d’Afrique centrale riche de son pétrole, est assuré d’être proclamé samedi vainqueur de la présidentielle du 20 novembre, face à une opposition réprimée et muselée.

Dans certains quartiers de Malabo, des enfilades d’immeubles récents, tous identiques, s’étendent à perte de vue. A Buena Esperanza, ce sont 2.300 maisonnettes à l’aspect cosy, copies conformes, qui ont essaimé depuis le début des années 2010.

Car, à la présidentielle de 2009, M. Obiang avait promis « un logement social pour tous ».

Ces bâtisses ont poussé comme des champignons au moment où la flambée des prix du pétrole enrichissait considérablement ce pays au régime parmi les plus fermés et autoritaires au monde, mais où la richesse est concentrée dans les mains de quelques familles, reléguant l’immense majorité dans la pauvreté.

M. Obiang, qui détient à 80 ans le record mondial de longévité au pouvoir pour un chef d’Etat encore vivant, hors monarchie, clamait alors qu’il allait faire raser tous les bidonvilles du pays.

Et au premier chef celui de Nubili, véritable verrue en plein coeur d’une capitale plutôt coquette et où des milliers de personnes s’entassent dans des petites baraques en tôle ou en bois dans un entrelacs de ruelles étroites et insalubres.

Pays riche, population pauvre

Depuis, quelque 20.000 logements sociaux sont sortis de terre dans ce pays de près de 1,5 million d’habitants, selon l’entreprise nationale de gestion immobilière (ENPIGE). Or, les plus pauvres n’y ont toujours pas accès.

Assis au pied de sa cabane en bois à Nubili, Julio Ondo, 70 ans, désespère d’habiter un jour dans un « logement digne ». « On s’est moqué des pauvres », lâche-t-il.

Car si Buena Esperanza devait permettre de reloger une partie des habitants de Nubili, les conditions de ressources sont rédhibitoires: 10 millions de francs CFA (15.000 euros) à la vente pour une maisonnette, payables par mensualités de 50.000 francs CFA (75 euros).

La Banque mondiale estime que la grande majorité de la population vit sous le seuil de pauvreté international, 2,15 dollars (2 euros) de revenu par jour et par personne.

Pourtant, la Guinée équatoriale est classée par la Banque mondiale troisième pays le plus riche d’Afrique subsaharienne en PIB annuel par habitant en 2021 (8.462 dollars). Mais au 172e rang mondial sur 180 dans le baromètre de la corruption de Transparency International.

En 2006, alors que la manne pétrolière jouait à plein, l’institution de Bretton Woods estimait que près de huit habitants sur dix (76,8 %) vivait « sous le seuil de l’extrême pauvreté ». Depuis, ces statistiques ne sont plus disponibles en l’absence de données sur le pays.

« Le gouvernement nous avait donné des bons de logement pour qu’on parte vivre à Buena Esperanza, mais il fallait payer » une mise d’entrée de « 1,5 million de francs CFA (2.270 euros) », déplore Antonio Omecha, 72 ans. Une somme astronomique pour ce cultivateur de bananes plantain qui dit gagner 20.000 FCFA par mois (30 euros).

Biens détournés

« Pensez-vous que quelqu’un qui passe sept jours sans même gagner 2.000 francs CFA (3 euros) peut posséder ces logements ? » renchérit un voisin, Tobias Ondo, 65 ans. « C’est peut-être après ma mort que j’irai vivre dans un logement social promis aux pauvres par le président », souffle-t-il dans sa barbe grisonnante.

Ces promesses avaient suscité une vague d’espoir à Nubili, pour échapper à des conditions d’hygiène déplorables, aux épidémies et aux incendies fréquents dans le bidonville.

Le 6 novembre dernier, au troisième jour de sa campagne, le président Obiang a froidement reconnu que les logements sociaux pour les « personnes sans grand revenu » ont été « encore pris » par des « personnes capables de construire leur maison ». Sans dire comment y remédier.

A Buena Esperanza et ailleurs, ces biens ont été détournés de leur vocation sociale, explique à l’AFP le sociologue Nsogo Eyi. « Certains hommes puissants et riches en ont acheté pour les mettre en location, notamment à des expatriés » qui paient le prix fort, déplore-t-il.

Dans ces quartiers, les propriétaires refusent de parler.

Pour qu’ils soient accessibles aux habitants de Nubili, « il aurait fallu que ces logements ne coûtent pas plus de 500.000 francs CFA (756 euros) avec des mensualités de 1.000 ou 2.000 francs par mois », calcule Martinez Obiang, de Atom Finances, une société de micro-financement.

Par Le Point avec AFP

Le G20 donne son aval à la suspension temporaire du service de la dette des pays les plus pauvres

avril 15, 2020

«Tous les créanciers officiels bilatéraux participeront à cette initiative», a indiqué le groupe, en appelant les créanciers privés à faire de même.

Le ministre des Finances allemand Olaf Scholz, durant la visioconférence du G20, ce mercredi 15 avril.
Le ministre des Finances allemand Olaf Scholz, durant la visioconférence du G20, ce mercredi 15 avril. HANNIBAL HANSCHKE / REUTERS

Les ministres des finances et les banquiers centraux du groupe G20 se sont accordés pour donner une grande respiration aux pays les plus pauvres. Ils ont donné ce mercredi leur aval à une suspension provisoire du service de leur dette, à l’issue d’une réunion virtuelle.

«Nous nous sommes mis d’accord sur une approche coordonnée avec un échéancier commun fournissant les principales caractéristiques de cette initiative (…) qui a également été approuvée par le Club de Paris», précise un communiqué. «Tous les créanciers officiels bilatéraux participeront à cette initiative». Les créanciers privés sont également appelés à participer à l’initiative. La suspension provisoire du service de la dette des pays les plus pauvres par le G20 constitue un «acte de solidarité internationale de portée historique», a jugé le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz. «Nous laissons ainsi aux pays concernés de grandes marges de manœuvre financières pour investir dans la protection sanitaire de leurs populations, immédiatement et sans examen chronophage au cas par cas», a affirmé le ministre dans un communiqué.

Côté français, on salue également une initiative «historique». «Cette décision libère 14 milliards de dollars de la part des créanciers bilatéraux publics, donnant à ces pays des marges de manoeuvre pour rapidement répondre à la crise», a souligné Bruno Le Maire dans un communiqué. Emmanuel Macron s’était exprimé, en début de semaine, pour demander l’annulation pure, simple et «massive» de la dette de pays africains les plus démunis. Son remboursement représente en moyenne 13 % des revenus des Etats.

Mardi, le G7 s’était également dit favorable à une telle initiative pour aider ces pays à faire face aux impacts sanitaires et économiques de la pandémie du coronavirus, mais à condition de recevoir l’aval du G20. «Nous sommes déterminés à ne ménager aucun effort pour protéger les vies humaines», a déclaré Mohammed al-Jadaan, le ministre des Finances saoudien lors d’une conférence de presse virtuelle.

Il a en outre souligné qu’en cette période inédite, il fallait soutenir autant que possible l’économie mondiale et s’assurer de la résilience du système financier. «Nous devons poursuivre nos efforts et les amplifier», a-t-il ajouté, alors que les gouvernements ont déjà dépensé des milliers de milliards de dollars pour endiguer l’impact de la pandémie, qui paralyse des pans entiers de l’économie mondiale. Le Covid-19 a contaminé plus de deux millions de personnes dans le monde.

Par Le Figaro avec AFP

Le pape parle d’aide aux pauvres avec Mark Zuckerberg, le patron de Facebook

août 29, 2016

Cité du Vatican – Le pape François a reçu lundi le jeune créateur milliardaire de Facebook, Mark Zuckerberg, ainsi que son épouse Priscilla Chan, pour discuter de la manière d’aider les plus pauvres, a annoncé le Vatican dans un communiqué.

Tous trois ont discuté des moyens d’utiliser la technologie des communications pour soulager la pauvreté, encourager la culture de la rencontre, faire parvenir un message d’espoir, plus particulièrement aux personnes les plus défavorisées, est-il précisé dans ce bref communiqué.

Mark Zuckerberg a également rencontré, en début d’après-midi, le chef du gouvernement Matteo Renzi avec lequel il a dit, sur Facebook, s’être entretenu de la manière dont la technologie aide à créer des emplois et la croissance en Italie.

Il a ensuite donné une conférence dans une prestigieuse université romaine, répondant aux questions des étudiants.

Le fondateur de Facebook n’est pas le premier poids-lourd des nouvelles technologies à avoir été reçu au Vatican. En janvier, le pape avait accordé une audience au directeur général d’Apple, Tim Cook, puis au président exécutif de Google, Eric Schmidt.

Dans un message en janvier à l’occasion de la 50e Journée mondiale des communications sociales, le pape François avait cependant prêché pour un bon usage de la communication qui aide à sortir des cercles vicieux des condamnations et des vengeances.

Il compte lui-même des dizaines de millions d’abonnés sur ses comptes Twitter en différentes langues. Il est présent depuis mars sur Instagram mais il n’a pas de compte Facebook.

Romandie.com avec(©AFP / 29 août 2016 16h33)

Mauritanie: huit morts dans une bousculade lors d’une distribution d’aide aux pauvres à Nouakchott

juin 1, 2016

Nouakchott – Huit personnes ont péri et une vingtaine ont été blessées mercredi à Nouakchott lors d’une bousculade survenue durant une distribution d’aumône aux pauvres, a indiqué à l’AFP une source hospitalière dans la capitale mauritanienne.

Les personnes décédées sont toutes des femmes âgées, leurs corps ont été transportés à l’hôpital principal de Nouakchott, où ont également été évacués deux dizaines de blessés, a affirmé cette source ayant requis l’anonymat.

La bousculade est survenue au centre de Nouakchott, dans une cour clôturée appartenant à un particulier, où des centaines de personnes se pressaient pour recevoir la zakat – l’aumône légale en islam – distribuée par un homme d’affaires, selon des témoins. L’identité du mécène n’était pas connue dans l’immédiat.

D’après ces témoins qui ont fait état de plusieurs morts et blessés dans la bousculade, les candidats à l’aide – des enveloppes d’argent – étaient surtout des hommes et femmes nécessiteux venus des zones pauvres de Nouakchott. Des civils chargés de gérer la sécurité durant la distribution ont été surpris par un mouvement de foule, qu’ils n’ont pu contenir, a précisé un des gardes à l’AFP.

Ce garde a indiqué avoir ensuite vu plusieurs personnes être évacuées par des ambulances vers l’hôpital principal.

En Mauritanie, des riches redistribuent directement leur zakat, mais généralement dans certains pays musulmans, des institutions étatiques s’occupent de ce fonds et de sa programmation à travers de petits projets en faveur des pauvres.

Romandie.com avec(©AFP / 01 juin 2016 18h48

Cent millions de pauvres en plus sans action sur le climat

novembre 8, 2015

La Banque mondiale a appelé dimanche le monde à agir pour limiter l’impact du réchauffement climatique. Sans une telle action, la planète comptera cent millions de personnes supplémentaires vivant dans l’extrême pauvreté d’ici à 2030.

L’avertissement accentue la pression sur les dirigeants qui se réunissent début décembre à Paris, avec l’objectif de conclure un accord international limitant les gaz à effet de serre. Il intervient aussi quelques jours après un rapport alarmiste de l’ONU assurant que les promesses de réduction des gaz à effet de serre sont, en l’état, insuffisantes pour contenir le réchauffement à +2°C.

« Sans (un) développement ‘climato-intelligent’, le changement climatique pourrait faire basculer plus de 100 millions de personnes dans la pauvreté à l’horizon 2030 », indique la Banque mondiale dans son rapport.

Impact sur l’Afrique et l’Asie du Sud
L’impact serait particulièrement fort en Afrique où le changement climatique pourrait entraîner une flambée des prix alimentaires pouvant atteindre 12% en 2030. Ce serait « un coup très dur pour une région où la consommation alimentaire des ménages les plus pauvres représente plus de 60 % leurs dépenses », souligne l’institution.

L’Asie du Sud serait elle aussi en première ligne. En Inde, les chocs agricoles et la prolifération plus rapide des maladies résultant des dérèglements climatiques pourraient faire basculer 45 millions de personnes sous le seuil de l’extrême pauvreté (moins de 1,90 dollar par jour).

Maladies
L’impact sur le globe serait également sanitaire. Un réchauffement planétaire de 2 à 3°C par rapport à l’ère pré-industrielle – supérieur à l’objectif de +2°C de la communauté internationale – pourrait augmenter de 5% le nombre d’habitants exposés au paludisme, soit une hausse de 150 millions de personnes, selon la Banque mondiale.

L’incidence des maladies diarrhéiques menacerait également de grimper de 10% dans les quinze prochaines années, indique le rapport de l’institution, qui appelle à mettre en œuvre un développement « soucieux du climat, rapide et solidaire ».

« A plus long terme, seule une action internationale immédiate et soutenue visant à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre permettra de préserver des millions de personnes de la pauvreté », affirme ainsi la Banque mondiale, appelant les pays riches à aider ceux du Sud à financer des mesures atténuant l’impact du réchauffement climatique.

La conférence internationale de Paris (COP21), qui débute le 30 novembre, pourrait déboucher sur un accord international limitant les gaz à effet de serre.

Romandie.com

Vatican: Le pape réclame une révolution et dénonce l’égoïsme des riches

juin 18, 2015

Le pape François a appelé jeudi les puissants de ce monde à agir vite pour sauver la planète, menacée de destruction par le consumérisme. Il a publié une encyclique en forme de manifeste contre l’égoïsme économique et social des pays riches.

Tout au long des quelque 200 pages de cette encyclique sur l’environnement, le pape prend la défense des plus pauvres, grandes victimes du réchauffement climatique.

Mais ce texte, le premier entièrement de la main de Jorge Bergoglio, dénonce aussi un système économique soumis au diktat du marché et une « culture du déchet », bien au-delà de ce réchauffement qui menace la planète de destruction.

« Aujourd’hui, tout ce qui est fragile, comme l’environnement, reste sans défense par rapport aux intérêts du marché divinisé, transformés en règle absolue », résume ainsi le pape dans cette encyclique. Son titre « Laudato si' » (« Sois-loué »), est inspiré d’un cantique de son modèle, François d’Assise.

Soumissions
Ce sont d’ailleurs les puissances d’argent qui ont jusqu’à présent réussi à faire échouer les tentatives de remèdes au changement climatique, affirme le pape argentin. « La soumission de la politique à la technologie et aux finances se révèle dans l’échec des sommets mondiaux sur l’environnement », écrit-il.

Et pour éviter que la Terre, « notre maison commune » ne se transforme en un « immense dépotoir », le pape argentin préconise une révolution sociale, économique et culturelle. « L’humanité est appelée à prendre conscience de la nécessité de réaliser des changements de style de vie, de production et de consommation, pour combattre le réchauffement », affirme ainsi le pape.

Des énergies renouvelables
A commencer par le recours aux énergies fossiles, à bannir au plus vite, juge le souverain pontife, pour qui le charbon et le pétrole doivent « progressivement » mais « sans retard » être remplacées par des énergies renouvelables. Cette transition énergétique majeure, qu’il appelle de ses voeux, ne se fera toutefois que si les pays riches acceptent d’aider les plus pauvres, principales victimes du mode de vie des plus aisés.

Et les pays riches devront, selon lui, même aller plus loin encore en acceptant si nécessaire la décroissance. « L’heure est venue d’accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde, mettant à disposition des ressources pour une saine croissance en d’autres parties », écrit ainsi le pape.

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