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Un pêcheur philippin raconte son calvaire de près de deux mois

mars 29, 2017

 

Le pêcheur philippin Rolando Omongos, le 29 mars 2017 à Manille / © AFP / NOEL CELIS

Un jeune pêcheur philippin a pu rentrer à Manille mercredi après avoir survécu à un calvaire de 58 jours en mer, donné pour mort, ayant dérivé sans nourriture ni eau sur son petit bateau ayant dérivé jusqu’à l’est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Rolando Omongos, 21 ans, a raconté son incroyable aventure à son retour à Manille – le premier voyage en avion de sa vie -, trois semaines après avoir été secouru par un bateau de pêche japonais.

« J’ai pleuré sans arrêt quand j’ai enfin été sauvé. J’étais trop faible pour me tenir debout : ils ont dû me porter », a dit ce jeune homme chétif aux reporters.

Il a indiqué avoir survécu grâce à l’eau de pluie et à la mousse qui avait poussé sur la coque de son minuscule esquif de 2,5 mètres de long, se protégeant du soleil tropical en se plongeant fréquemment dans l’eau.

Son oncle Reniel Omongos, 31 ans, qui se trouvait sur un deuxième petit bateau, est mort au bout d’un mois.

Rolando a placé son corps sur son propre bateau, mais l’a laissé couler quelques jours plus tard « quand il a commencé à sentir mauvais ».

Il dit avoir alors prié : « Dieu, sil vous plait, prenez soin de mon oncle. Je dois rester en vie pour que quelqu’un puisse apporter la nouvelle » à la famille.

Les deux hommes avaient quitté le 21 décembre, avec d’autres pêcheurs, General Santos, à l’extrémité méridionale des Philippines.

Le pêcheur philippin Rolando Omongos, le 29 mars 2017 à Manille / © AFP / NOEL CELIS

Ce port est situé à plus de 3.200 kilomètres au nord-ouest de l’île de Nouvelle-Bretagne, en Papousie-Nouvelle-Guinée, près de laquelle il a finalement été débarqué par ses sauveteurs.

Une tempête avait séparé Rolando Omongos et son oncle de leur bateau accompagnateur le 10 janvier, et ils étaient tombés à court de carburant cinq jours plus tard.

Ils avaient ensuite jeté leurs moteurs par-dessus bord pour pouvoir mieux flotter et échapper aux grosses vagues.

« Nous voyions passer au moins quatre bateaux par jour, mais aucun ne s’est arrêté », a-t-il raconté.

« Je n’ai jamais perdu espoir. J’ai toujours prié », a-t-il conclu.

Lorsqu’il a été secouru, Rolando Omongos ne pesait plus qu’une vingtaine de kilos. Il a juré de ne plus jamais remettre le pied sur un bateau.

Romandie.com avec(©AFP / 29 mars 2017 23h05)

Conte: Le pêcheur au bord du lac

octobre 7, 2016

Il était une fois, dans la beauté et la joie d’un été ensoleillé, un habitant de ville décida de partir à la campagne pour goûter aux merveilles naturelles d’un quelconque lac.

Décidé de réaliser son rêve de vivre cette aventure, il n’avait aucun repère pouvant le conduire dans ce lieu, au milieu de la forêt. Voilà qu’un après-midi de la belle saison, au moment où il longeait le boulevard des Forges, marchant, tête baissée, sur le trottoir, il ramassa une carte touristique de la Mauricie. Jetant un regard sur la légende chargée de points d’eau, il fut attiré et intéressé par le Lac des érables, situé à Saint-Étienne-des-Grès.

Rassuré d’être en possession d’un indicateur fiable, il organisa son départ pour la pêche dans le souci de concrétiser son projet. La nuit avant de s’endormir, il prépara son matériel de pêche, vérifia l’état de son vélo et sa boîte à lunch.

A son réveil, dans la lecture d’une météo favorable, il enfourcha sa bicyclette, plaça au dos son sac au contenu divers. Habillé d’un pantalon vert olive avec des poches aux cuisses, il se jeta en route où il gagna le boulevard Saint Jean, longeant la côte Paquette puis il remonta la côte de l’église, abordant le petit rang avant le cinquième rang qui donne accès au Lac des érables.

Assis sur une botte de paille, il commençait à pêcher, la ligne produisait à chaque jetée des ondulations sur la peau de l’eau. L’hameçon au bout duquel était attaché son appât de vers de terre, ne ramenait aucun poisson. Il se grattait désespérément la tête.

Soudain, à sa grande surprise, un canard, au plumage luisant, d’un noir remarquable, nageait à la surface du lac. Celui-ci lit sur son visage une expression de tristesse qui l’envahissait et rongeait sa conscience. Il ne cessait de rogner de désespoir l’ongle de son pouce. Le palmipède s’approcha de lui, caquetant un instant une émission de petit coin, coin, coin, et entama une conversation de curiosité, en toute courtoisie :

  • Mon cher pêcheur, d’où viens-tu ?
  • Je viens de Trois-Rivières
  • Pourquoi es-tu si triste ?
  • Depuis près de trois heures que je pêche, je ne trouve aucun poisson.
  • Tu ne sais pas que le Lac des érables ne contient pas de poisson depuis les origines. J’éprouve une immense peine pour toi qui vient de si loin qui va repartir bredouille, à moins de ramener des quenouilles en guise de consolation pour la décoration de ton salon.

Le canard après s’être entretenu, repartit dans sa randonnée admirer les élégantes et étonnantes quenouilles qui dansaient au vent, la pointe de leur tête surmontée de frêles libellules aux ailes transparentes.

Devant la station debout de majestueux érables, à cinq doigts, aux feuilles pétiolées, vint se poser un beau geai bleu, à la huppe courte, au ventre d’un gris blanchâtre, les ailes et la queue parsemée de points noirs, entonnant son cri strident continu constamment modulé : peeeeah peeeeah.

Dès que l’oiseau eût terminé sa mélodie; fatigué et harassé, il s’adossa sur la paille, couvrit son visage avec son chapeau à large dimension ombragée. Quand par une légère évasion de somnolence, les yeux mi-clos, il entendit de l’autre côté du Lac entre les érables, un bruit insolite de crépitements où des pierres s’écartaient et grondaient, propulsant un souffle de poussière d’où sortait, en body sexy, une forme humaine de femme d’une rare et singulière beauté. Tout le long de son corps depuis les cheveux en passant par les épaules et aux hanches, des grès tombaient puis s’amoncelaient à ses pieds. Certains cailloux courraient pour terminer leur course dans le lac où ils se refroidissaient de leur chaleur des profondeurs.

Le soleil dans sa dernière déclinaison versait tous ses rayons dans le lac. Par une intime et longue concentration, la dame couverte de grès qui maintenait son regard fixé dans l’eau, entre les quenouilles réjouissantes, se transformait en arc-en-ciel. Chaque partie de son corps prenait une quelconque couleur : sa tête devenait rouge, ses cheveux noirs, ses yeux bleus, son nez jaune, ses lèvres roses, son cou vert, ses épaules oranges, ses seins gris, ses fesses blanches, ses cuisses et ses jambes jaunes, ses pieds bleus.

Hélène des grès comme elle s’appelait, marqua un premier pas, puis un deuxième et au troisième, une belle robe rouge tomba du haut des érables qu’elle porta par respect à l’étranger venu dans sa contrée. Elle s’approcha du pêcheur avec l’éclat de son apparence. Elle lui restitua la teneur de sa conversation avec le canard noir de sa regrettable et triste partie de pêche. Elle eût pitié de Dany et l’entraîna dans sa grotte pour lui proposer de souper avec lui. Il accepta cette invitation mais il devrait l’aider à cuisiner car le repas n’était pas prêt. Il ne refusa pas cette sollicitation et se tint pour galant en pareille circonstance. Elle sortit de son frigo des cuisses de poulet dont elle tanna la peau car elle ne mange pas du gras. Il fit le marmiton en épluchant les petits pois, coupant les oignons et les carottes quand elle s’occupait aussi des pommes de terre cuites en robes de champs.

Lorsque la cuisson fût prête, ils passèrent tous deux à table. Elle lui offrit un bon vin de sa cave spécialement réservé aux hôtes de marque. Le souper se passa dans une ambiance de bon régal.

Elle lui proposa de passer de bons moments agréables avec le désir et le plaisir de dormir ensemble avant de repartir dans sa ville de Trois-Rivières car elle avait besoin de la compagnie. Dany opina de la tête sans rechigner.

Le lendemain matin, au réveil, Hélène des grès avait complètement changé car les multiples couleurs de son corps arc-en-ciel avaient disparu. Elle était devenue une blanche aux cheveux noirs, aux yeux pers, aux ongles rouges éclatants. Mais la grande cuvée de la boisson au mélange d’un puissant dosage lui tourna la tête. Elle était dans l’impossibilité de l’accompagner jusqu’à la côte de l’église.

Quand ils se quittèrent, Dany prit son vélo, après trois kilomètres de route, il eût une crevaison. Il s’arrêta au bord de la route, changea de pneu puis continua son chemin. Pas plus de cinq minutes, après avoir parcouru deux kilomètres, un autre pneu, celui de l’avant creva. Il s’arrêta de nouveau, le répara, repris la selle de son vélo avant de connaître une autre panne. Il n’avait plus d’enveloppe de rechange. Il lui restait encore dix kilomètres pour arriver. Il poussait doucement sa bicyclette, transpirant à grosses sueurs. Il était épuisé car il n’avait pas prévu une bouteille d’eau pour son retour.

Sur la piste cyclable, les gens qui revenaient du weekend, personne ne voulait le prendre à bord de leur voiture pour lui faciliter la courte distance de sa destination. Hélène des grès depuis la grotte de sa chambre visionnait la tablette de son jeu. Elle vit, à gauche de son écran, Dany en grande difficulté. Un doute plana et envahit ses yeux. Elle prit ses lunettes pour bien voir. Finalement l’image refléta exactement les ennuis de son hôte sur le chemin du retour. Elle appela son oiseau de secours en cas de détresse. Elle fit venir auprès d’elle son harfang des neiges, qui, à l’été a un plumage plus foncé. Elle lui donna les instructions de voler au secours de Dany qui était surpris en pleine la nuit au bord de la route.

Ayant reçu toutes les instructions et les indications de sa maîtresse, le harfang décolla, déploya ses ailes pour rejoindre Dany.

Au moment où il était désespéré, il vit dans la nuit, un grand oiseau qui vint se poser sur la branche d’un arbre, hululant en l’appelant par son prénom. Il se retourna dans la direction de son chant et aperçut le harfang aux yeux jaunes à l’iris noir. Cette fois-ci, l’oiseau l’appela par son prénom :

  • Dany je suis venu à ton secours
  • Comment sais-tu que je me prénomme Dany
  • Je viens de la part d’Hélène des grès pour te faciliter le reste de ton parcours
  • Comment a-t-elle su que je suis en difficultés avec ma bicyclette ?
  • Elle a des pouvoirs surnaturels la permettant de voir l’invisible.

Dany prit son vélo qu’il poussait et avançait tranquillement quand l’oiseau descendit de sa branche, se posa au sol en lui tourna sa queue, qui, peu à peu, s’ouvrait au bas de son anus en une grande porte comme celle d’un avion-cargo. Il rentra et s’installa dans le confort d’un siège à couchette disposé à l’intérieur. L’ouverture se referma aussitôt puis le harfang des neiges décolla jusqu’à Trois-Rivières où il déposa Dany le randonneur de Saint-Étienne-des-Grès.

Toutes les aventures ne se ressemblent pas et ne se terminent pas de la même manière avec les résultats attendus pouvant satisfaire son décideur.

© Bernard NKOUNKOU

Nigeria: 10 pêcheurs égorgés par Boko Haram près du lac Tchad

juillet 30, 2015

Kano (Nigeria) – Dix pêcheurs ont été égorgés au couteau par des islamistes de Boko Haram dans trois villages proches de Baga, sur les rives du lac Tchad, dans le nord-est du Nigeria, ont rapporté jeudi un responsable local et un habitant.

L’attaque a eu lieu lundi, mais la région étant très isolée et les lignes téléphoniques n’y fonctionnant quasiment plus, les témoins ont dû attendre de rejoindre Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno, à plus de 100 km au sud, pour lancer l’alerte.

Lundi à 16H00 (15H00 GMT), Boko Haram a attaqué trois villages sur les rives du lac Tchad où ils ont massacré 10 personnes, tous des pêcheurs, en évitant d’utiliser des armes à feu pour ne pas attirer l’attention des soldats de Baga, ils ont utilisé des couteaux, a déclaré à l’AFP le président du syndicat des pêcheurs de l’Etat de Borno, Abubakar Gamandi.

Ils ont tranché la gorge de 10 personnes, a confirmé Buhari Dan-Malam, qui habite un village voisin.

A Bundaram, ils ont tué quatre personnes, puis à Fishdam, ils ont tué deux personnes, et à Kwatar Mali, ils ont tué quatre personnes, a précisé M. Gamandi.

Les villages de pêcheurs situés autour de Baga avaient tous été désertés en janvier, après une des attaques les plus meurtrières jamais commises par le groupe islamiste. Des centaines, voire des milliers de personnes avaient été tuées, des centaines de femmes et d’enfants avaient été enlevés, et une grande partie de la ville de Baga avait alors été détruite.

Depuis un mois, les habitants de la région de Baga (…) ont commencé à revenir dans certains villages sécurisés par l’armée pour relancer leur commerce de poisson, ils ramènent leurs poissons à Maiduguri, pour les vendre et gagner de l’argent parce que la vie dans les camps de déplacés est devenue très difficile, à cause du manque de nourriture , a expliqué M. Gamandi.

Bundaram, Fishdam et Kwatar Mali sont trois des cinq villages de la région considérés comme débarassés de Boko Haram, c’est pourquoi l’armée a autorisé les déplacés à retourner pêcher dans ces cinq villages, a-t-il poursuivi.

Lundi après-midi, M. Dan-Malam se trouvait chez lui à Doron Baga, un autre des cinq villages sécurisés, quand il a vu les hommes armés de Boko Haram arriver.

Ils ont essayé d’entrer dans Doron Baga, mais nous nous sommes mobilisés et nous avons commencé à leur faire peur, et ça nous a aidé à les repousser (…) parce qu’ils ont cru qu’il y avait des soldats dans le village, a-t-il raconté à l’AFP.

Pour éviter d’être à nouveau attaqués, nous sommes partis pour Maidugiri, a-t-il poursuivi, mais nous n’avons pas d’autre option que de risquer notre vie et de rentrer chez nous, parce que pêcher, c’est tout ce qu’on sait faire.

La semaine dernière, neuf cultivateurs de pastèques ont aussi été tués à Dabar Wiya, dans la même région, où ils étaient revenus pour la récolte, selon M. Gamandi, qui n’a pu fournir plus de détails.

La région du lac Tchad, dédale de centaines d’îlots et de chenaux cachés entre les hautes herbes, sert de repaire aux combattants islamistes de Boko Haram, qui viennent s’y dissimuler et rafler du bétail et des récoltes.

L’armée tchadienne a récemment lancé une vaste opération sur des îles du lac Tchad contre Boko Haram. Environ 1.000 hommes (des forces de sécurité et de défense tchadiennes) sont positionnés pour occuper toutes les îles et neutraliser le groupe islamiste, selon une source sécuritaire.

Romandie.com avec(©AFP / 30 juillet 2015 13h10)

Conte: Le Chasseur, le Pêcheur et le Chien

juin 21, 2015

Il était une fois dans le village de Moutampa, Bonzi, le chasseur, se promenait toujours avec son vieux Chien, au poil roux, à la queue debout.

Un jour, Bonzi, le chasseur, demanda à son ami Samba, le pêcheur, de l’accompagner, à la pleine lune avec Kiki le Chien à sa partie de chasse. Il voulait lui montrer comment il attrapait et tuait les gibiers, en pleine nuit, avec les filets et les fusils. Ivre pour avoir trop bu la veille, lors du mariage de la fille d’un ami, il ressentait encore une certaine indolence et nonchalance. Il refusa de lui tenir compagnie, sous prétexte que sa présence serait inutile et peu rentable.

Le Chasseur finalement partit seul avec le Chien, son vieux et fidèle compagnon de route, qui pissait régulièrement, à certains endroits, pour laisser le parfum de son urine sur l’itinéraire emprunté. Un bon geste de reconnaissance et de souvenance.

Réveillé, en sursaut, par une poule, caquetant, bousculant au passage bouteilles, cuillères et fourchettes qui tombèrent sur les casseroles, produisant un bruit assourdissant, dans la cuisine au mur mitoyen de sa chambre, au moment où elle cherchait une cachette pour pondre ses œufs. Il rassembla son matériel de pêche : une petite canne, en bambou fin, qui conservait sur son port longiligne, son crin accroché d’un hameçon. Pris une petite boîte de tomate rouge et alla près de la rivière, à proximité du cimetière, creuser les vers de terre.

Samba partit lui aussi, à son travail, celui de la pêche. Le temps était clément ce jour-là malgré la menace tenace de la pluie arrêtée par un arc-en-ciel qui déroula sa bande d’écharpe multicolore au ciel. A son arrivée au bord de l’eau, les poissons vêtus de leurs écailles étaient au rendez-vous, ils remontaient la surface pour chercher à manger. Il réalisa une rapide et abondante prise que sa femme fût étonnée, à son retour.

Quand son ami Bonzi rentra de la chasse, il avait ramené un gros porc-épic moustachu, deux mangoustes au pelage épais et deux tourterelles qu’il mangea avec sa femme, sans donner à Samba qui refusa de l’accompagner. Même Kiki son chien qui les retrouvait, entre les herbes et les feuilles, le gibier qu’il lui ramenait, après les coups mortels, ne reçut de la part de son maître que la tête dégarnie de chair et de simples os, à croquer et à broyer.

Quelques instants après, il reçut des visiteurs auxquels il donnât le reste de sa nourriture du soir. Il ne savait pas que lui aussi était parti, à son insu, à son activité préférée. Mais il fut surpris de constater en ce jour férié au village où le marché est fermé que sa femme ait pu trouver du poisson à préparer alors qu’il était resté à la maison. Son geste de privation d’une partie de son gibier n’affama pas Samba avec sa femme. Le couple avait bien mangé et le reste du poisson fût étalé sur le gril pour l’enfumage.

Le soir, à la tombée de la nuit, lorsque ses enfants rentraient de l’école, ils ne trouvèrent rien à manger. En servant les visiteurs, sa femme avait oublié de réserver une bonne quantité de nourriture pour les écoliers. Ceux-ci pleuraient et criaient de faim tenant leur ventre et leur tête. Des pleurs qui attiraient l’attention des autres cases du village.

De l’autre côté de la case, leurs amis, les enfants de Samba le pêcheur, mangeaient dehors à leur faim, assis sur la bande de terre ocre de la fondation de la maison, le poisson que leur père avait ramené de la pêche, bien cuisiné par leur mère. L’odeur de la sauce assaisonnée de basilic envahissait leurs narines, à chaque plongée de manioc dans la soupe à poisson vers la bouche. Eux à mi-distance, de la séparation de leur case, promenaient leur langue sur les lèvres tenant leurs assiettes, le regard vide et avide, arrêtant la pose des lèvres dans une expression de quémandeur. La femme de Samba préparait un autre repas du soir pour nourrir sa famille.

Au sommet de sa cuisine, une fumée argentée se dégageait, se propulsait dans l’air tout en fondant dans l’atmosphère. Bonzi n’avait pas le courage de s’approcher de son ami pour lui demander un peu de nourriture à donner aux enfants. Il était victime de son égoïsme, de ses petits calculs, de son manque de partage même si un ami ne lui avait pas accompagné à la chasse. La colère des enfants était perceptible sur leur visage renfrogné, émacié devenu comme du papier froissé ou mâché.

Le cadet des enfants de Samba partit plaider la cause de ses amis auprès de sa mère :

  • Maman, viens voir les enfants de Bonzi, nos amis, qui nous regardent avec des assiettes vides lorsque nous mangions: ne peux-tu pas leur donner un peu de nourriture. Ils étaient ensemble à l’école avec nous. Ils doivent manger sinon demain, ils n’auront pas la force de repartir. Ce n’est pas bien, maman!

La maman sensible à la demande de son fils, fit d’un geste discret du doigt, puis appela les enfants de Bonzi qui s’approchèrent avec leurs assiettes. Elle leur servait à manger, remplissant leurs assiettes avec de gros morceaux de poisson et de grosses tranches de manioc : « de bon nguri yaka! ». Ils la remercièrent puis repartirent contents, marchant gaillardement comme s’ils venaient de gagner une coupe.

Les parents confus et honteux, jetèrent un regard discret dans les plats de leurs enfants, assis dans un coin de la case. Ils maugréaient : vous avez mangé monsieur et dame, sans penser à vos enfants. Voilà une autre maman, nous a donné à manger. La leçon avait une valeur profonde en enseignement.

Kiki voyant les enfants qui mangeaient s’approcha d’eux pour recevoir des miettes mais sa demande heurta un refus catégorique. Queue basse, dressa sa tête, il hurla comme un loup puis se dirigea lui aussi devant la porte de la cuisine de la femme de Samba qui le servit un bon morceau de poisson dans un bol en plastique mélangé de manioc qu’il mangea copieusement. Un récipient d’eau fut placé à sa droite. Il ne cessait de remuer sa queue en guise de remerciement.

En repartant chez Bonzi, Kiki manifesta sa joie en montrant sa langue pendante qu’il avait bien mangé auprès de la femme de Samba ce qu’il n’a pas l’habitude de recevoir de la part de son maître.

Trois jours plus tard, Bonzi prit son courage et proposa encore à Samba de se rendre à la chasse. Celui-ci lui dit qu’il serait mieux que chacun parte à son activité : l’un, à la chasse et l’autre à la pêche.

Tôt le matin, ils firent route ensemble. Ils se séparèrent à l’intersection de deux voies : l’une conduisant dans le bosquet et la forêt, l’autre vers la clairière et la rivière.

Bonzi durant sa partie de chasse ne pût tuer un gibier, ni attraper un oiseau, même pas un moineau. Il rentra bredouille comme une andouille. Il partit voir Samba qui avait réalisé avec ses pièges aux noix de palme, une saisie de trois anguilles noires, brillantes et luisantes. Ils remontèrent la piste herbacée, jonchée de fougères fraîches qui dressaient au ciel leur crosse végétale.

Arrivés sur l’axe principal, en contrebas de la piste, se trouvait une source jaillissante et rafraichissante, qui répandait du haut du rocher un clocher d’eau douce, claire et pure. Samba éprouva le désir de se laver pour rentrer propre au village. Bonzi ne trouva pas la nécessité de prendre un bain après cette partie infructueuse de sa chasse guère lasse.

Pendant que Samba plongeait à la surface; il remonta discrètement la piste avec son chien. Il prit le panier d’osier dans lequel se trouvaient les anguilles de Samba, le confia à son chien qui partit en courant au village pour l’apporter à sa femme.

A la fin de sa baignade, Samba s’habilla, remonta la piste avec Bonzi. Quand il arriva sur le taillis où il avait laissé son panier contenant ses anguilles, celui-ci avait disparu. Il fouilla dans les herbes peut-être qu’il les avait placées à un autre endroit. Il ne le trouva pas. Il maudit celui qui avait commis un tel acte. Il demanda à Bonzi si par hasard Kiki le chien avait pris le panier et qu’il pouvait manger les anguilles. Il lui répondit que les chiens ne mangent pas de poisson cru. Cette réponse emporta sa conviction au point d’exclure toute suspicion dans son esprit.

Sur le chemin de retour Samba doutait de la disparition inopinée de son panier. Au village, il raconta sa mésaventure à sa femme. Celle-ci le consola et lui demanda de ne pas trop y penser. Ils pouvaient compter sur leur réserve de nourriture.

Comble de stupéfaction, pendant que le couple infortuné, après leur repas du soir, causait dehors, il vit soudain, Kiki le chien de Bonzi qui vint leur montrer une tête de poisson que son maître lui a servi. Samba demanda à sa femme de lui donner un bon morceau de poisson pour récupérer la tête de la gueule de Kiki afin de vérifier à quel genre il appartenait. Il constata que c’était une tête d’anguille. Il dit à sa femme : « mweni, bwe mbele ku tela : tu as vu. Qu’est-ce que je te disais ». C’est lui qui a détourné mes anguilles. Il garda silence et ne cessait d’implorer ses ancêtres que le voleur de ses anguilles sera découvert. Ses enfants firent de même qu’après avoir mangé, ils racontèrent à leurs amis qu’ils avaient mangés de l’anguille que leur père avait pêché. Ils le dirent aussi à la femme de Samba qui les prenait en affection : « beto ndjomo tu diri : nous avons mangé de l’anguille ». Celle-ci en rapporta à son mari. L’information consolida de nouveau la suspicion.

Un autre jour la femme de Bonzi prépara la deuxième anguille. Kiki se contenta seulement encore d’une tête alors que c’est lui qui avait transporté le panier jusqu’au village pour le confier à sa femme.

Pris de colère, il aboya pour exprimer son mécontentement, rentra dans la cuisine, trouva l’autre anguille qui était conservée et attachée dans le même panier que celui du jour de la prise. Il le saisit par l’anse, sa femme tenta de l’en empêcher, il courut plus vite et alla se cacher chez Samba le pêcheur. Celui-ci le flatta pour prendre le panier en lui caressant le poil et lui donnant de la nourriture. Quand ils ouvrirent le panier, ils découvrirent une anguille fumée révélant la vérité du détournement de la disparition.

Bonzi demanda conseille aux anciens du village puis expliqua ce qui lui était arrivé à la pêche. En présenta la tête, le témoignage des enfants et le panier qui était le sien contenant l’anguille, il conclut que Bonzi était le voleur de ses anguilles.

Une réunion fut convoquée au village où Bonzi reconnut sa faute d’avoir volé les anguilles de Samba. Malgré la demande de son pardon face à la foule, il s’agenouilla devant son ami, pour lui avoir causé du tort. Une amende d’argent lui fut infligée.

Depuis lors, Bonzi avait cessé de mentir pour la dignité et le respect de sa personne, évitant de s’exposer désormais devant la cour publique du village, sous l’arbre à palabre, en présence de sa femme. Car la vérité d’un mauvais comportement peut sortir de la bouche de ses enfants ou du mauvais traitement de son compagnon le chien.

©Bernard NKOUNKOU

L’Américain Louis Jordan, pêcheur miraculé retrouvé 66 jours plus tard

avril 4, 2015
Vidéo des gardes-côtes américains lors de l'opération de sauvetage du pêcheur Louis Jordan, le 2 avril 2015.REUTERS/U.S. Coast Guard/Handout

Vidéo des gardes-côtes américains lors de l’opération de sauvetage du pêcheur Louis Jordan, le 2 avril 2015.REUTERS/U.S. Coast Guard/Handout

Un Américain de Caroline du Sud, Louis Jordan, qui était parti pêcher à bord de son bateau le 23 janvier et avait disparu en dépit de semaines de recherches des garde-côtes, vient finalement d’être retrouvé après plus de deux mois.

Pris dans une tempête, le bateau a perdu son mât et tous les appareils électroniques ont cessé de fonctionner. Pendant 66 jours, le pêcheur va alors essayer de survivre. Une fois ses provisions épuisées, il va se nourrir de poissons attrapés dans un filet et boire un mélange d’eau de pluie et d’eau de mer.

Voguant à la dérive, l’embarcation a finalement été repérée il y a quelques jours par un porte-conteneurs allemand qui a récupéré Louis Jordan. Et ce dernier a été hissé à bord d’un hélicoptère des garde-côtes avant d’être ramené en Caroline. Il s’en tire avec, simplement, une légère blessure à l’épaule. A part cela, il est en bonne santé et heureux de retrouver les siens, fort soulagés.

« Je suis reconnaissant de pouvoir être avec ma famille et avec des gens de nouveau, a-t-il confié après son sauvetage. Je suis reconnaissant de pouvoir vivre, de pouvoir faire ce que je veux, et de faire quelque chose d’utile, quelque chose qui a de la valeur, quelque chose qui contribue à construire un monde meilleur, car il n’y a que cela qui compte. »

Pour tromper sa solitude, Louis Jordan a beaucoup lu la Bible et il est ressorti de son expérience avec une plus grande appréciation de la vie et un désir d’aider les autres.

Rfi.fr par le correspondant à Washington,  Jean-Louis Pourtet

Un pêcheur chinois tué lors de heurts avec des gardes-côtes sud-coréens

octobre 10, 2014

Séoul – Un pêcheur chinois a été tué par arme à feu vendredi lors de heurts survenus lorsque des patrouilles sud-coréennes sont montées à bord de bateaux chinois soupçonnés de pêche illégale, a-t-on appris de sources officielles.

Un incident s’est produit lors d’une intervention contre des bateaux de pêche chinois qui pêchaient illégalement à environ 130 km au large de l’île occidentale de Wangdeung, en mer Jaune, a dit un porte-parole des gardes-côtes sud-coréens.

Il a confirmé le décès d’un pêcheur chinois sans vouloir en préciser la cause. Il a cependant déclaré que des balles réelles avaient été tirées.

D’après l’agence sud-coréenne Yonhap, la victime, âgée de 45 ans, a été transportée à l’hôpital qui a constaté son décès.

Un urgentiste a expliqué à l’AFP que le pêcheur avait une balle logée dans la poitrine.

Des pêcheurs chinois font souvent des incursions illégales dans les eaux territoriales sud-coréennes. Des dizaines de bateaux sont saisis chaque année.

Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a informé l’ambassade de Chine de l’incident et présenté les condoléances de Séoul à la famille de la victime, selon le ministère.

Pékin s’est dit profondément choqué. Les autorités appellent Séoul à enquêter immédiatement sur cette affaire, traduire les responsables en justice et informer la Chine sans attendre du résultat des investigations, selon Hong Lei, porte-parole de la diplomatie chinoise.

Le ministère des Affaires étrangères sud-coréen a transmis ses condoléances aux proches du défunt, mais a affirmé que l’incident était dû à l’origine à la pratique de la pêche illégale par les bateaux chinois.

Nous aimerions bien faire comprendre que… l’accident a eu lieu… alors que des pêcheurs chinois ont réagi avec violence à l’intervention de nos gardes-côtes, qui appliquaient la loi sur la pêche illégale de façon légitime, a-t-il déclaré dans un communiqué.

Romandie.com avec(©AFP / 10 octobre 2014 14h31)