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Covid-19 au Sénégal : faut-il maintenir le Magal de Touba ?

août 12, 2021

Pèlerins devant la Grande Mosquée de Touba, à l’occasion du Magal, en octobre 2018.

Le pèlerinage mouride rassemblera, en septembre, quelque 4 millions de fidèles. De quoi susciter les inquiétudes, alors que le Sénégal connaît une troisième vague épidémique.

Au Sénégal, mieux vaut ne pas poser la question, au risque d’être taxé d’apostasie et d’en subir les conséquences. Et pourtant, puisque celle-ci se pose, les médias se doivent bien d’en faire état.

Les 25 et 26 septembre, dans le centre-ouest du pays, se tiendra le Magal de Touba, ce pèlerinage typiquement sénégalais en hommage à Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké (Serigne Touba), le fondateur du mouridisme. Chaque année, lors de ce rassemblement, la confrérie la plus influente du pays célèbre en prières, dans la ville sainte où il repose, son fondateur et guide spirituel, à la date anniversaire (du calendrier musulman) où l’administration coloniale française l’avait contraint à l’exil au Gabon, en 1895.

Un quart de la population

Même si elle est soigneusement éludée au Sénégal, la question se pose toutefois avec acuité : en pleine recrudescence de la pandémie de Covid-19, est-il raisonnable d’autoriser un rassemblement d’une telle ampleur ? À Touba, le Magal réunit traditionnellement plus de 4 millions de Sénégalais venus de tout le pays et de la diaspora, soit près du quart de la population nationale.

EN JUILLET, EN ARABIE SAOUDITE, SEULS 60 000 PÈLERINS ONT PU FOULER LES LIEUX SAINTS

S’interroger sur cette question de santé publique ne relève pas du blasphème. On en voudra pour preuve les mesures énergiques qu’a pris l’Arabie saoudite afin de contenir la contamination des fidèles lors du hajj – l’un des cinq piliers de l’islam. En juillet 2021, seuls 60 000 Saoudiens et étrangers résidant dans le royaume – tous dûment vaccinés – ont été autorisés à fouler les lieux saints. Avant la pandémie, en 2019, ils étaient 2,5 millions venus du monde entier…

En période de Covid-19, les pèlerinages posent un défi de santé publique qu’il est bien délicat de résoudre. L’Inde en fournit un exemple édifiant. En mars 2020, les cas de Covid-19 avaient crû de plus de 10% en 24 heures après la découverte d’une importante vague de contagion liée à un rassemblement du Tablighi Jamaat, une congrégation musulmane fondamentaliste.

Un an plus tard, après quelques mois d’accalmie qui avaient pu laisser à penser que la situation sanitaire était à nouveau sous contrôle, l’Inde a connu une spectaculaire deuxième vague. Le 24 avril 2021, elle comptait 349 000 nouveaux cas – contre moins de 15 000 cas par jour un mois et demi plus tôt.

En cause, des meetings politiques aux quatre coins du pays, dans un contexte de campagnes électorales multiples, mais aussi des rassemblements religieux, comme le Kumbh Mela – considéré comme le pèlerinage le plus important du monde car réunissant des millions de fidèles –, durant lequel les hindous sont invités à aller se baigner dans le Gange pour se laver de leurs péchés.

LA PRÉGNANCE DE LA FOI L’A EMPORTÉ SUR LES APPRÉHENSIONS DES AUTORITÉS SANITAIRES

Dans le cadre religieux, médecine et prévention épidémiologique n’ont pas forcément leur place. Pour Mame Mactar Guèye, porte-parole de l’association islamique Jamra, interrogé par JA, la question sanitaire liée à l’organisation du Magal en pleine troisième vague ne se pose pas. Si l’intéressé reconnaît que « cet événement se tient en pleine pandémie, avec l’apparition de nouveaux variants », il estime toutefois que « la prégnance de la foi des adeptes du mouridisme, qui tiennent à  “leur” Magal, a fini par l’emporter sur les légitimes appréhensions des autorités sanitaires du pays ».

Mesures préventives

En guise de mesures préventives, « l’implantation de 180 centres fournissant des prestations sanitaires dans la région de Diourbel pour prendre en charge les pèlerins, animés par 5 760 agents de santé », devrait suffire, ajoute-t-il.

Autrement dit, le Magal de Touba ne saurait avoir qu’une boussole : la combinaison entre foi musulmane et traditions de la confrérie mouride, sans considération excessive pour les risques encourus. « Sainteté » et « Santé », à quelques lettres près, pourraient donc se confondre.

NOMBRE DE LITS INSUFFISANT, PÉNURIE EN OXYGÈNE, PERSONNEL SOIGNANT EXTÉNUÉ ET DÉPASSÉ… »

Mais, depuis la précédente édition du Magal, en octobre 2020, à une période où le Sénégal pouvait se croire relativement épargné – et où l’on n’avait constaté aucun pic de contamination au lendemain du pèlerinage –, un nouveau péril s’est invité. Réputé plus contagieux, le variant Delta (une forme mutante du virus originel) a fait irruption au pays de la Teranga, entraînant une brusque dégradation de la situation sanitaire.

Alors que, du début d’avril à la fin de juin 2021, le nombre de nouveaux cas quotidiens était globalement demeuré sous la barre des 100 personnes infectées, ce chiffre s’est mis à grimper subitement. Le 18 juillet, la courbe atteignait 1 722 nouveaux cas en 24 heures. Malgré un léger fléchissement par la suite, on en recensait encore 1 045 au 31 juillet.

Flambée épidémique

À la suite de cette flambée épidémique, le système de santé sénégalais a rapidement atteint ses limites, en particulier dans la région (surpeuplée) de Dakar, comme le détaillait, le 4 août, une longue enquête de BBC Afrique. Nombre de lits insuffisant dans les hôpitaux spécialisés, pénurie en oxygène, personnel soignant exténué et dépassé… Selon le Dr Marie Khémess Ngom Ndiaye, présidente du Comité national de gestion des épidémies (CNGE), l’analyse des prélèvements récents révèle une présence du variant Delta de l’ordre de 70 %.

En quelques jours, le « miracle sénégalais » s’est dissipé.

Dans le même temps, le taux de vaccination piétine, en raison de problèmes d’approvisionnement en vaccins et de la défiance, bien ancrée, d’une partie de la population. Le 6 août, selon le ministère de la Santé, un peu plus de 1 million de Sénégalais avaient été vaccinés sur une population totale de 17 millions. Mais, selon le site de référence Our World in Data, qui recense les taux de vaccination à travers le monde à partir des données officielles, seuls 3,6 % des Sénégalais avaient bénéficié d’une vaccination partielle à la date du 3 août, et 1,8 % d’une vaccination totale.

Incantation rituelle

Face à cette situation devenue préoccupante, l’organisation du Magal, sans limitation du nombre de participants, s’annonce périlleuse. Face au poids démographique et à la ferveur de la communauté mouride, les autorités sénégalaises semblent résignées à laisser l’événement se dérouler sans limitation autre qu’un hypothétique respect des gestes barrière. Et, dans les médias locaux, nul ne se risque à tirer le signal d’alarme tant qu’il en est encore temps.

La protection de Serigne Touba, les bénédictions de l’actuel khalife général, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, et l’incantation rituelle en vigueur au Sénégal – Inch’Allah ! – suffiront-elles à éloigner le péril sanitaire lors de ce rassemblement à haut risque ?

On ne peut que l’espérer.

Et prier, pour éviter au Sénégal un scénario à l’indienne…

Avec Jeune Afrique par  Mehdi Ba

Journaliste, correspondant à Dakar, il couvre l’actualité sénégalaise et ouest-africaine, et plus ponctuellement le Rwanda et le Burundi.

Deuxième grand pèlerinage en nombre limité à La Mecque à cause du Covid

juillet 17, 2021
Deuxieme grand pelerinage en nombre limite a La Mecque a cause du Covid
Deuxième grand pèlerinage en nombre limité à La Mecque à cause du Covid© AFP/Fayez Nureldine

Les premiers fidèles musulmans sont arrivés samedi à la Grande mosquée de La Mecque, dans l’ouest de l’Arabie saoudite, pour le début du hajj, grand pèlerinage annuel marqué pour la deuxième année consécutive par un quota ultralimité de pèlerins en raison du Covid.

Seuls 60.000 Saoudiens et étrangers résidents dans le royaume et vaccinés ont été autorisés à participer au hajj cette année. En 2020, à peine une dizaine de milliers de fidèles –soit le plus petit nombre dans l’histoire moderne de ce rassemblement– avaient pu l’effectuer, au plus fort des restrictions sanitaires et avant la course à la vaccination.

Très loin derrière les quelque 2,5 millions venus du monde entier en 2019, avant la pandémie.

Samedi matin, des centaines de fidèles divisés en petits groupes ont commencé à tourner autour de la Kaaba, la structure cubique noire située au coeur de la Grande mosquée et vers laquelle les musulmans du monde entier se tournent pour prier.

Cette pratique, appelée le « tawaf » en arabe, marque le début du hajj, avant le lancement officiel des autres rites qui commenceront dimanche.

Parmi les heureux élus cette année, Ameen, un entrepreneur pétrolier indien de 58 ans basé dans la ville orientale de Dammam. Il a été sélectionné avec sa femme et ses trois enfants adultes parmi 558.000 candidats.

« Nous sommes ravis. Tant de nos amis et parents ont été rejetés », confie-t-il.

Début juillet, le ministère du Hajj a assuré vouloir se conformer aux « plus hauts niveaux de précautions sanitaires » face à la propagation de nouveaux variants.

« Processus de désinfection »

Seuls des résidents vaccinés, âgés de 18 à 65 ans et ne souffrant d’aucune maladie chronique, peuvent ainsi participer au hajj cette année.

Sur les chaînes de télévision saoudiennes, les interviews de responsables se succèdent pour insister sur les restrictions mises en place.

Les pèlerins seront divisés en groupes de 20 personnes pour « limiter la propagation du virus » au cas où l’une d’entre elles serait infectée, a déclaré à la télévision un responsable saoudien, Mohammed al-Bijaoui.

« Toutes les trois heures, 6.000 personnes entrent pour effectuer le tawaf d’arrivée », a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère du hajj, Hisham al-Saeed. « Après le départ de chaque groupe, un processus de désinfection est effectué au sanctuaire. »

En plus de mesures de distanciation sociale strictes, le ministère du Hajj a introduit une « carte électronique du hajj » permettant un accès sans contact aux campings et hôtels pour pèlerins et aux transports vers les sites religieux.

« Loterie »

Des robots sont utilisés pour distribuer des bouteilles d’eau sacrée et les pèlerins ne sont pas autorisés à toucher la Kaaba.

Lors du hajj l’année dernière, aucun cas de Covid n’avait été signalé, les autorités ayant mis en place de sévères restrictions et distribué des kits stérilisés comprenant des désinfectants, des masques, un tapis de prière et un ihram, le vêtement blanc sans couture traditionnel du hajj.

Le grand pèlerinage, qui a lieu une fois par an, est l’un des cinq piliers de l’islam que les musulmans doivent accomplir au moins une fois dans leur vie si leur santé et leurs finances le permettent.

« Je ne peux décrire ce que je ressens. On a juste envie de pleurer et de se rapprocher de Dieu », dit Rania Azraq, une femme au foyer syrienne de 38 ans qui vit à Ryad.

« J’ai l’impression d’avoir gagné à la loterie », témoigne Mohammed El Eter, un pharmacien égyptien.

« C’est un moment spécial et inoubliable dans la vie. Je remercie Dieu de m’avoir accordé cette chance », a ajouté le trentenaire.

Mécontentement

Première économie du monde arabe grâce à l’exportation de pétrole, le royaume sunnite saoudien a bâti en grande partie son aura internationale grâce aux pèlerinages, qui assoient aussi son autorité politique dans le monde musulman.

L’interdiction des pèlerins venus de l’étranger pour la deuxième année consécutive, soutenue par les institutions islamiques du monde sunnite, a toutefois provoqué le mécontentement chez de nombreux musulmans.

Les moins fortunés économisent parfois toute une vie pour pouvoir payer un jour les frais importants du voyage à La Mecque.

« Je suis enfin prête financièrement et maintenant c’est le coronavirus qui m’en empêche », a déploré Amina Gaafar, une Egyptienne de 58 ans, qui économise depuis 30 ans pour « aller à la rencontre de Dieu ».

L’Arabie saoudite a enregistré jusqu’à présent plus de 500.000 infections, dont plus de 8.000 décès. Environ 20 millions de doses de vaccin ont été administrées dans ce pays de plus de 34 millions d’habitants.

Par Le Point avec AFP burs-gw/aem/awa/hj

Covid-19 : seules les personnes vaccinées pourront faire le petit pèlerinage durant le ramadan

avril 5, 2021

Seules les personnes vaccinées ou immunisées contre le Covid-19 seront autorisées à effectuer la omra (petit pèlerinage à La Mecque) durant le mois de jeûne musulman du ramadan qui commence à la mi-avril, ont annoncé lundi 5 avril les autorités saoudiennes.

Ces personnes appartiennent à trois catégories: celles qui ont reçu deux doses de vaccin, celles ayant reçu une seule dose depuis 14 jours et celles ayant guéri d’un traitement contre le virus, ont expliqué les autorités.

Par Le Figaro avec AFP

Pèlerinage à la Mecque : l’incertitude autour du hajj 2020 persiste

juin 17, 2020

Des fidèles musulmans à La Mecque, en Arabie saoudite, le 7 mars 2020.

Des fidèles musulmans à La Mecque, en Arabie saoudite, le 7 mars 2020. © Amr Nabil/AP/SIPA 

Limiter le nombre de pèlerins ou annuler le hajj en raison du Covid-19 ? À quelques semaines du grand pèlerinage annuel à La Mecque, l’Arabie saoudite se trouve face à un choix délicat.

Prévu fin juillet, le hajj est l’un des plus grands rassemblements au monde. En 2019, le pèlerinage, que tout fidèle musulman doit accomplir au moins une fois dans sa vie s’il en a les moyens, a attiré quelque 2,5 millions de fidèles.

Des milliers de musulmans à travers le monde attendent encore de savoir s’ils pourront accomplir le hajj cette année

Aujourd’hui, des milliers de musulmans à travers le monde attendent de savoir s’ils pourront l’effectuer cette année. Les autorités religieuses de chaque pays sont toujours dans l’attente de précisions de la part de l’Arabie saoudite.

Le ministre tunisien des Affaires religieuses Ahmed Adhoum a ainsi déclaré ce 13 juin à l’agence tunisienne TAP attendre des indications des autorités saoudiennes. Son homologue algérien, Youcef Belmehdi, avait dit la même chose quelques jours auparavant.

Pèlerins en stand-by

Au Maroc aussi, les autorités n’ont pas encore donné d’indications aux potentiels pèlerins. Cette année, ils étaient environ 34.000 à avoir prévu de voyager vers l’Arabie saoudite.

Un voyagiste casablancais spécialisé dans le tourisme religieux confie attendre avec empressement des clarifications : il a déjà dû gérer l’annulation de la omra, plus petit pèlerinage et qui a été suspendu en mars, et il est pressé par les clients qui se demandent s’ils doivent penser à demander des remboursements –la plupart ayant déjà payé les frais relatifs au hajj depuis plusieurs mois. Même situation en Égypte, en Turquie ou encore au Liban.

« La décision sera bientôt prise et annoncée », assurent les autorités saoudiennes

Une affluence telle que celle de 2019 semble exclue cette année : Riyad a demandé dès fin mars aux pays musulmans, chargés de sélectionner les pèlerins candidats, de reporter leurs préparatifs.

« La décision sera bientôt prise et annoncée », assure de son côté un responsable saoudien.

L’Indonésie, pays musulman le plus peuplé, a pris l’« amère et difficile » décision de renoncer au hajj, tout comme la Malaisie et Singapour. Le Sénégal a dit, lui, suspendre « toutes les formalités pour le voyage » des pèlerins.

En France, les fidèles ont été appelés par le Conseil français du culte musulman à « différer» leur pèlerinage à 2021.

Risque de contagion

En raison de la promiscuité entre pèlerins, le hajj peut devenir un énorme vecteur de contagion de la maladie Covid-19.

Le pouvoir saoudien sait que la bonne gestion du hajj qui lui est dévolue de par son rôle de gardien des lieux saints de l’islam est une puissante source de légitimité politique, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du royaume.

L’Arabie saoudite a la responsabilité du bon déroulement du pèlerinage

Mais cela engage aussi sa responsabilité. Déjà, des incidents mortels, dont une bousculade ayant fait en 2015 quelque 2 300 morts, avaient suscité des critiques sur la gestion du hajj par Riyad.

« Le retard dans l’annonce de sa décision montre que (l’Arabie saoudite) pèse les conséquences politiques de l’annulation du hajj ou de la réduction de son ampleur», estime Umar Karim, chercheur au Royal United Services Institute de Londres.

Une décision politique

Le royaume « gagne du temps», juge le responsable d’un pays d’Asie du sud.

« Si les Saoudiens disent, à la dernière minute, être prêts pour le hajj, de nombreux pays ne seront pas en mesure d’y participer», remarque-t-il.

De nombreux vols internationaux étant suspendus, un hajj n’accueillant que les personnes habitant en Arabie saoudite est un scénario possible

De nombreux vols internationaux étant suspendus, un hajj n’accueillant que les personnes habitant en Arabie saoudite est un scénario possible, ajoute-t-il.

Avec 120.000 cas, dont plus de 1000 décès déclarés officiellement, le pays cherche toujours à contenir le nouveau coronavirus. Les autorités ont ainsi renforcé les mesures de confinement à Jeddah (ouest), porte d’entrée de la Mecque.

Maintenu lors des épidémies d’Ebola et du MERS-CoV (syndrome respiratoire du Moyen-Orient), l’annulation du hajj serait une première depuis la fondation du royaume en 1932.

Double peine

« Si l’Arabie saoudite le maintient, elle accentuera la pression sur son propre système de santé», juge Yasmine Farouk, du centre Carnegie. Et si le virus se propage, « elle pourrait aussi en être tenue responsable », souligne-t-elle.

Un hajj annulé ou limité est une grosse perte de revenus pour le royaume, qui subit déjà le choc de la chute des prix du pétrole

Un hajj annulé ou limité serait aussi une perte de revenus pour le royaume, qui subit déjà le double choc de la pandémie et de la chute des prix du pétrole.

Lors du hajj et de la omra, les pèlerins injectent chaque année 10,6 milliards d’euros dans l’économie saoudienne, selon le gouvernement.

Une annulation serait sans aucun doute durement vécue pour des milliers de fidèles, qui ont parfois consacré toutes leurs économies à ce pilier de l’islam.

« Je ne peux pas m’empêcher d’avoir le cœur brisé. J’attends depuis des années ce moment », se désole, en pleurs, une fonctionnaire indonésienne Ria Taurisnawati, 37 ans.

Par Jeune Afrique avec AFP

Irak: 31 morts dans une bousculade au pèlerinage chiite d’Achoura

septembre 10, 2019

 

Au moins 31 personnes sont mortes mardi dans une bousculade lors du pèlerinage chiite d’Achoura dans la ville sainte de Kerbala, au sud de Bagdad, a indiqué le ministère irakien de la Santé.

La bousculade a fait également 100 blessés selon ce premier bilan qui pourrait encore augmenter, a précisé dans son communiqué le ministère, alors que chaque année des centaines de milliers de chiites venus du monde entier commémorent le martyre du petit-fils du prophète Mahomet, l’imam Hussein, à Kerbala. C’est la première fois que le deuil de l’Achoura est endeuillé par une bousculade en Irak. Depuis le début du mois musulman de moharram il y a 10 jours, les musulmans chiites sont entrés en période de deuil.

À Bagdad, ou à Bassora et Najaf dans le sud, des processions ont eu lieu, atteignant leur paroxysme mardi, 10e jour du mois de moharram, appelé Achoura. Comme chaque année, ces marches ont été l’occasion de scènes spectaculaires d’hommes s’auto-flagellant ou se lacérant le crâne pour commémorer le martyre de l’imam Hussein, assassiné en 680 par les troupes du calife omeyyade Yazid durant la bataille de Kerbala. Des hommes se sont blessés volontairement à la tête, à l’aide de sabres ou de couteaux, entraînant d’importants saignements. D’autres étaient en pleurs. En fin de journée mardi, le pèlerinage devait se conclure avec une course rituelle vers le mausolée en se frappant la tête en signe de deuil et en criant: «Nous nous sacrifions pour toi, ô Hussein». C’est lors de cette course que la bousculade a eu lieu.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Le hajj à la Mecque commence dans la ferveur pour 2 millions de musulmans

août 19, 2018

Des pèlerins musulmans marchent dans une rue de la ville sainte de la Mecque en Arabie saoudite avant le début du hajj annuel, le 18 août 2017 / © AFP / AHMAD AL-RUBAYE

Plus de deux millions de fidèles ont entamé dimanche, dans un climat de ferveur et sous un soleil de plomb, le pèlerinage annuel à La Mecque dans une Arabie saoudite en mutation mais où l’islam conserve une place centrale.

Ce rassemblement religieux annuel, l’un des plus importants au monde, représente un défi logistique pour les autorités saoudiennes qui se sont toutefois déclarées prêtes à assurer son bon déroulement jusqu’à vendredi.

Le hajj est l’un des cinq piliers de l’islam. Tout musulman est censé l’accomplir au moins une fois dans sa vie s’il en a les moyens.

C’est « le rêve de tout musulman de venir ici », c’est « l’ultime voyage », a déclaré à l’AFP Soliman Ben Mohri, commerçant de 53 ans originaire de Boulogne-sur-Mer, en France. « Nous sommes émus ».

Les mouvements de pèlerins s’effectuent dans un climat de ferveur qui fait oublier la chaleur étouffante alors que la température excède largement les 40 degrés Celsius. Certains sont équipés de parapluies pour se protéger du soleil.

« Oh Allah, me voici devant toi », répètent des groupes de fidèles en disant ainsi se présenter en toute humilité devant Dieu dont ils réclament la clémence.

Les pèlerins viennent à la Mecque, dans l’ouest du royaume, des quatre coins de la planète mais, parmi les plus gros contingents, figurent ceux d’Egypte, d’Inde, du Pakistan, du Bangladesh et du Soudan, ont précisé les autorités.

Le hajj / © AFP / Vincent LEFAI

Leur nombre a dépassé les deux millions, a indiqué le ministère de l’Intérieur, précisant que l’immense majorité venait de l’étranger.

« Je me sens si chanceuse », a dit Nazia Noor, une Néo-Zélandaise de 36 ans, en poussant son père dans une chaise roulante. « Qu’Allah nous vienne en aide ».

Saidou Boureima, un pèlerin du Niger, a dit s’attendre à un parcours difficile. « Je me suis préparé en faisant du sport avant. Si Dieu veut, on pourra tenir ».

– High-tech, traducteurs –

Les fidèles se sont rendus dimanche dans la vallée proche de Mina, à travers le lieu dit de Mozdalifa où ils passeront la nuit avant le stationnement sur le Mont Arafat, temps fort du hajj.

C’est sur ce mont que le prophète Mahomet a prononcé son dernier sermon et c’est là que les pèlerins passeront une journée de prières et d’invocations en sollicitant la clémence d’Allah.

Des pèlerins musulmans se rassemblent pour les prières du soir à la Grande Mosquée à la Mecque en Arabie saoudite, le 18 août 2018 / © AFP / AHMAD AL-RUBAYE

Le pèlerinage se terminera avec l’Aïd al-Adha, une fête de trois jours suivie par le rituel de la « lapidation de Satan ».

Au fil des ans, le hajj a pris une dimension de plus en plus high-tech avec une multiplication d’applications mobiles pour aider les fidèles à comprendre les instructions, à trouver leur chemin ou obtenir des soins médicaux d’urgence auprès du Croissant-Rouge saoudien.

De plus, une brigade de traducteurs est à pied d’œuvre pour aider les fidèles musulmans non-arabophones qui viennent du monde entier et parlent une douzaine de langues.

Les autorités ont également amélioré la sécurité après une série de drames ces dernières années. En 2015, le pèlerinage avait été endeuillé par une gigantesque bousculade qui avait fait quelque 2.300 morts, dont des centaines d’Iraniens.

– Yémen, Qatar –

Le hajj de 2018 se déroule alors que l’Arabie saoudite, royaume ultraconservateur, est en pleine transformation avec des réformes concernant les femmes qui ont été finalement autorisées à conduire.

Ãu0080 La Mecque, une brigade de traducteurs au service des pèlerins / © AFP / Akim Rezgui

Dans le même temps, les autorités font preuve d’une grande fermeté face à toute voie dissidente. La religion conserve une place centrale dans la société.

Le jeune prince héritier Mohammed ben Salmane, fils du roi et inspirateur des réformes, a clamé la volonté de son pays de « renouer avec un islam modéré et tolérant », tout en multipliant les arrestations dans les milieux dissidents, y compris parmi les défenseurs des droits de l’Homme et les religieux critiques.

Le pèlerinage intervient en outre en pleine guerre au Yémen où l’Arabie saoudite intervient contre des rebelles soutenus par l’Iran, le grand rival régional de Ryad.

Pour la deuxième année consécutive, le Qatar s’est plaint du fait que ses citoyens soient privés de hajj sur fond de crise diplomatique avec Ryad. Les autorités saoudiennes accusent au contraire Doha d’entraver le déplacement de ses citoyens vers les lieux saints.

Quelque 1.200 citoyens du Qatar devraient en principe pouvoir participer au hajj, selon un système de quotas par pays, mais des Qataris se sont plaints de l’impossibilité de s’inscrire sur un site web du ministère saoudien du Pèlerinage.

Romandie.com avec(©AFP / (19 août 2018 15h19)

Hajj 2017: en Côte d’Ivoire, ces arnaqueurs qui n’ont pas peur de Dieu…

août 30, 2017

L’œil de Glez. © J.A. / Glez

 

Réputé premier rassemblement mondial en termes de participants, le pèlerinage de la Mecque a toujours fait saliver les organisateurs véreux. Cette année, c’est le Hajj de centaines d’Ivoiriens qui a été compromis…

On connaissait les malandrins qualifiés de « nés avant la honte », capables de métamorphoser les événements les plus sacrés en sources de revenus illicites, notamment les funérailles en festivals de pickpockets. À un stade supérieur règnent les « même pas peur de Dieu ». C’est ainsi que les pèlerinages aux lieux saints de La Mecque aiguisent à ce point les appétits que des États pourtant laïcs ne peuvent s’empêcher de glisser une phalange dans leur organisation.

L’édition ivoirienne du Hajj 2017, par exemple, a permis le départ de 4 200 pèlerins enregistrés au titre du très officiel « contingent de l’État ». Cette organisation n’interdit pas un contingent privé qui, cette année, dénombrait 1 620 voyageurs ; ou plutôt « présumés » voyageurs, puisque 295 d’entre eux n’ont pas vu le tarmac s’éloigner par le hublot. En Côte d’Ivoire comme ailleurs, les pèlerins sont parfois des excursionnistes peu expérimentés qui économisent toute une vie, souvent 4 ou 5 millions de francs CFA, pour ce qui sera peut-être l’unique périple international de leur existence. Peu au fait de logistique et de démarches administratives, ils s’en remettent quelquefois à tort à des organisateurs au mieux défaillants, au pire véreux.

De nombreux précédents

Selon les informations officielles, les candidats ivoiriens malheureux au séjour saoudien avaient fait appel aux opérateurs « Méridien Hadj et Oumra » et « EIMPC ». Après une manifestation désespérée à Treichville, 263 personnes ont découvert qu’elles étaient illégalement inscrites, ne pouvant donc obtenir les documents de voyage nécessaires. Par la voix du Directeur général des cultes, Bamba Messemba, les autorités ont indiqué, ce dimanche, que des responsables des agences fautives avaient été « interpellés et répondront de leurs actes ». Les frontières étant fermées aux pèlerins depuis le 26 août à minuit, le seul miracle que les croyants peuvent désormais espérer est un remboursement de leur pécule. Pour la suite de leur accomplissement spirituel, les autorités proposent aux victimes d’être inscrites « prioritairement sur la liste du contingent étatique pour l’édition 2018 ».

Les organisations défaillantes et les arnaques patentées ne sont pas une nouveauté dans le monde du Hajj, quelle que soit l’année et quel que soit le lieu d’embarquement des musulmans concernés. Si la Côte d’Ivoire fait la une en 2017, c’est dans la région française de Toulouse, en 2016, que des avions théoriquement dédiés aux pèlerins ne décollèrent jamais. Des sites consacrés à la pratique confortable de l’islam, comme imanemagazine.com, mettent chaque année en garde les candidats au cinquième pilier de leur religion, invitant notamment à se méfier des tarifs trop attractifs ; puisqu’il ne suffit plus de conjurer le mauvais sort en criant aux apprentis escrocs : « Dieu vous voit ! »

Jeuneafrique.com par Damien Glez

Vatican: Milliers de personnes à l’audience pour la saint Jean Paul II

octobre 22, 2016

Des dizaines de milliers de personnes, dont de nombreux Polonais en pèlerinage national, ont assisté à une audience générale du pape François samedi. C’est le jour de la saint Jean Paul II et de son célèbre « N’ayez pas peur ».

« Chers frères et soeurs, il y a exactement 38 ans, presque à cette heure-ci, sur cette place, résonnaient les paroles lancées au monde entier: ‘N’ayez pas peur (…), ouvrez grand les portes au Christ' », a rappelé le pontife argentin.

Ces paroles de Jean Paul II pendant sa messe d’intronisation le 22 octobre 1978 ont tellement marqué son pontificat que l’Eglise a retenu le 22 octobre pour célébrer le pape polonais canonisé en 2014.

Pour l’occasion, la place Saint-Pierre était noire de monde et la foule, estimée à 100’000 personnes par la gendarmerie du Vatican, s’étalait jusqu’à la Via della Conciliazione en face de la basilique. Dans la foule, des milliers de Polonais venus à Rome en pèlerinage national à l’occasion des 1050 ans du baptême de la Pologne.

« Que résonne dans vos esprits et dans vos coeurs l’appel de votre grand concitoyen à réveiller en vous la fantaisie de la miséricorde, afin que vous puissiez témoigner de l’amour de Dieu à tous ceux qui en ont besoin », leur a lancé le pape François, qui a plusieurs fois dénoncé le refus de Varsovie d’accueillir des réfugiés.

Romandie.com avec(ats / 22.10.2016 12h30)

Pèlerinage de La Mecque: l’Iran a posé des conditions inacceptables

mai 29, 2016

Jeddah (Arabie saoudite) – Le ministre saoudien des Affaires étrangères a affirmé dimanche que l’Iran avait posé des conditions inacceptables pour la participation de ses ressortissants au grand pèlerinage annuel des musulmans à La Mecque en septembre.

L’Iran a réclamé le droit d’organiser des manifestations, ainsi que des avantages (…) qui créeront le chaos au hajj (pèlerinage), ce qui est inacceptable, a déclaré Adel al-Jubeir lors d’une conférence de presse commune avec son homologue britannique Philip Hammond à Jeddah, dans l’ouest de l’Arabie saoudite.

Le ministre saoudien faisait allusion aux manifestations dites de l’aversion des athées, émaillées de slogans hostiles aux Etats-Unis et à Israël, que les fidèles chiites iraniens tentent chaque année d’organiser lors du pèlerinage en Arabie saoudite sunnite.

En 1987, une manifestation de pèlerins iraniens à La Mecque avait dégénéré en affrontements avec les forces de sécurité saoudiennes, faisant 402 morts, dont 275 Iraniens.

Depuis, les pèlerins iraniens ont pris l’habitude de manifester discrètement dans leurs camps pendant le hajj pour éviter tout contact avec les forces de sécurité saoudiennes.

Après deux séries de négociations avec l’Arabie saoudite, l’Iran a annoncé dimanche qu’il n’enverrait pas cette année de pèlerins au hajj, en accusant les autorités saoudiennes d’entraves.

Ryad et Téhéran, dont les relations diplomatiques sont rompues depuis janvier, menaient depuis plusieurs mois des discussions difficiles pour fixer les conditions de l’organisation du grand pèlerinage prévu cette année en septembre.

Le hajj ne peut pas être politisé, a estimé M. Jubeir, soulignant toutefois que Ryad avait répondu favorablement aux autres demandes de Téhéran.

Il a précisé que son gouvernement avait notamment accepté d’émettre des visas électroniques pour les fidèles iraniens et que la compagnie nationale iranienne assure le transport de la moitié des pèlerins de ce pays.

Selon le ministre, l’Iran aurait également pu bénéficier d’une représentation diplomatique à Jeddah, ville saoudienne proche de La Mecque, par le truchement de l’ambassade de Suisse qui représente les intérêts iraniens en Arabie saoudite.

Les deux pays ont rompu leurs relations diplomatiques depuis le début de cette année.

Mais les Iraniens ont refusé de signer un mémorandum d’entente pour la participation de leurs fidèles au hajj cette année, a ajouté le ministre saoudien, assurant que son pays n’empêche personne d’effectuer le pèlerinage.

Romandie.com avec(©AFP / 29 mai 2016 17h00)

Irak: 23 morts dans une attaque contre un pèlerinage chiite

avril 30, 2016

Bagdad – Une voiture piégée a visé samedi un pèlerinage chiite près de Bagdad, faisant au moins 23 morts et 38 blessés, ont indiqué des responsables irakiens, une attaque revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

La bombe a explosé sur une route dans la zone de Nahrawan alors que les fidèles se rendaient sur la tombe de Moussa al-Kazim, le 7e des douze imams du chiisme, mort empoisonné en prison en 799 sur ordre du calife abbasside Haroun al-Rachid, ont précisé des responsables.

Chaque année des millions de pèlerins venus d’Irak mais aussi de l’Iran voisin affluent vers le lieu saint.

Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, l’EI a affirmé qu’un kamikaze avait fait exploser son véhicule piégé avec trois tonnes d’explosifs.

L’organisation ultraradicale sunnite prend régulièrement pour cible les pèlerins chiites, une communauté qu’elle considère comme hérétique.

En 2015, le pèlerinage avait également été meurtri par des attaques ayant coûté la vie à au moins 13 personnes.

Ce nouvel attentat intervient alors que l’Irak traverse une importante crise politique, des milliers de personnes ayant fait irruption samedi dans la Zone verte à Bagdad où se concentrent de nombreuses institutions de l’Etat dont le Parlement, pour protester contre un nouvel échec des parlementaires à approuver un gouvernement de technocrates.

L’EI contrôle toujours de larges pans de territoire irakien à l’ouest et au nord de Bagdad, mais perd du terrain face à l’avancée des forces irakiennes, soutenues par la coalition internationale sous commandement américain.

Romandie.com avec(©AFP / 30 avril 2016 14h04)