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Centrafrique : la transition officiellement prolongée jusqu’à août 2015

janvier 5, 2015

Le président congolais Denis Sassou Nguesso.
Le président congolais Denis Sassou Nguesso. © AFP

Le président congolais et médiateur dans la crise centrafricaine, Denis Sassou Nguesso, a donné son accord pour un prolongement de six mois de la transition, censée initialement s’achever en février.

Censée prendre fin en février, la transition centrafricaine va être prolongée de six mois. Le président congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur dans la crise, en a informé les autorités de Bangui dans une lettre datée du 22 décembre 2014.

Dans ce courrier adressé à Catherine Samba-Panza (présidente de la transition), Mahamat Kamoun (Premier ministre) et Alexandre N’Guendet (president du Conseil national de transition), le président congolais déclare que « l’échéance électorale de février 2015 n’étant plus tenable, constat fait également par le Groupe International de contact sur la République centrafricaine le 11 novembre 2014, il y a lieu de procéder à une extension de six mois de la Transition. En d’autres termes jusqu’au mois d’août 2015 ».

Denis Sassou Nguesso répond par cette lettre à la demande formulée par les autorités centrafricaines. Fin octobre, Mahamat Kamoun s’était personnellement déplacé à Oyo, fief du chef de l’État congolais, pour l’en informer.

Prévues en février, les élections générales censées mettre fin à la période de transition avaient déjà été reportées à une date ultérieure en novembre dernier. « Nous avons donc examiné les propositions faites par les autorités de la transition et convenu de repousser les élections en juin ou juillet 2015 », avait alors déclaré le chef de la diplomatie congolaise, Basile Ikouébé.

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Jeuneafrique.com par Vincent DUHEM

Burkina : le lieutenant-colonel Zida désigné par l’armée pour conduire la transition

novembre 1, 2014

Le lieutenant-colonel Issac Zida, le 31 octobre 2014 à Ouagadougou.
Le lieutenant-colonel Issac Zida, le 31 octobre 2014 à Ouagadougou. © AFP

L’armée a désigné samedi le lieutenant-colonel Isaac Zida pour conduire le régime de transition au Burkina Faso après la chute de Blaise Compaoré.

Le flou aura duré quelques heures mais la situation est désormais claire au Burkina : l’armée a désigné samedi 1er novembre le lieutenant-colonel Isaac Zida pour diriger la période de transition. Selon un communiqué publié à l’issue d’une réunion des hauts gradés à l’état-major à Ouagadougou, Zida a été retenu « à l’unanimité pour conduire la période de transition ouverte après le départ du président Compaoré par la haute hiérarchie (militaire) et après concertation à l’état-major des armées ».

Ce texte est signé par le chef d’état-major, le général Nabéré Honoré Traoré, qui briguait aussi le pouvoir et qui reconnaît donc la nomination de son rival. Les deux hommes avaient déclaré vendredi assumer les responsabilités de chef de l’Etat, provoquant un flou autour de la tête de la transition militaire.

Nouvel homme fort

Ces dernières heures, le lieutenant-colonel Zida, numéro deux de la garde présidentielle, semblait toutefois avoir pris l’initiative sur son rival, impopulaire car jugé trop proche de Blaise Compaoré. Le nouvel homme fort du Burkina avait annoncé dans la nuit de vendredi à samedi qu’il rencontrerait le général Traoré et la hiérarchie militaire, puis les partis politiques et la société civile ce samedi.

La Constitution burkinabè prévoit que le président de l’Assemblée nationale assure l’intérim en cas de vacance du pouvoir, mais le lieutenant-colonel Zida a dit l’avoir suspendue.

Jeuneafrique.com avec AFP

 

Centrafrique : Djotodia laisse entendre qu’il ne se présentera pas à la prochaine présidentielle

mars 29, 2013

Des rebelles de la Séléka à Bangui, le 28 mars 2013. Des rebelles de la Séléka à Bangui, le 28 mars 2013. © AFP/Sia Kambou

Vendredi 29 mars, le nouvel homme fort de Bangui, Michel Djotodia, a reconnu que, selon les accords de Libreville, « ceux qui seront aux commandes du pays ne se présenteront pas à l’élection présidentielle ». Pendant ce temps, la Croix-Rouge centrafricaine demandait à la population de venir reconnaître les 78 corps retrouvés par ses volontaires après la prise de la capitale, le 24 mars, par la rébellion de la Séléka.

Lors d’une conférence de presse, vendredi 29 mars, à Bangui, Michel Djotodia a laissé entendre qu’il ne se présenterait peut-être pas à l’élection présidentielle prévue au terme d’une période de transition de trois ans. « Nous allons agir selon l’esprit des accords (de paix) signés à Libreville (…), a déclaré le chef de la rébellion Séléka, autoproclamé président après la prise de la capitale, le 24 mars.

« Et effectivement, il a été dit à Libreville que ceux qui seront à la commande de ce pays ne vont pas se présenter à l’élection présidentielle », a affirmé M. Djotodia. Selon cet accord, ni le Premier ministre ni le président François Bozizé ne peuvent se présenter au scrutin présidentiel de 2016. « Le plus important pour l’heure ce ne sont pas les élections », a poursuivi M. Djotodia. « À partir du moment où le pays n’est pas sécurisé, l’économie est complètement à zéro, nous ne pouvons pas parler des élections. » Il a enfin assuré que « le pays sera géré de manière claire, nous avons la volonté de rétablir un Etat de droit, il n’y aura plus de prison politique. »

Reconnaissance des corps

Depuis la prise de la capitale le 24 mars par la rébellion de la Séléka, les volontaires de la Croix-Rouge centrafricaine « ont ramassé 78 corps qui ont été déposés dans les morgues » de Bangui, a déclaré vendredi 29 mars, l’un des responsables de la Croix-Rouge centrafricaine, Albert Yomba Eyamo.

En conséquence, la Croix-Rouge demande « à la population de se rendre dans ces formations sanitaires pour la reconnaissance des corps en vue de leur enlèvement pour une éventuelle inhumation », a précisé Albert Yomba Eyamo. « Tous ces corps ne disposent pas de pièces d’identité et nous souhaitons que la population fasse cet effort de reconnaissance parce que nos volontaires vont procéder très rapidement à l’inhumation de ces corps dans une fosse commune », a-t-il  ajouté.

Pénuries

La Croix-Rouge avait qualifié jeudi de « catastrophique la situation des hôpitaux de Bangui, où près de 200 blessés ont été admis (…) à la suite des affrontements », tandis qu’une quarantaine de personnes sont toujours en attente d’une opération urgente. Comme l’ensemble de la ville, les hôpitaux manquent aujourd’hui d’eau courante, d’électricité en continu et bientôt de carburant.

« L’insécurité régnante entrave les efforts humanitaires et l’acheminement de l’assistance et notamment de l’aide médicale », s’était alarmé jeudi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).

Jeuneafrique.com avec AFP

Une période de transition de trois ans en Centrafrique

mars 25, 2013

 

Le nouvel homme fort de Centrafrique, le chef de la rébellion Michel Djotodia, veut suspendre la Constitution et légiférer par ordonnances pendant une période de transition de trois ans. Il s’est exprimé lundi, au lendemain d’un coup de force qui a entraîné le départ du président Bozizé et une condamnation internationale.

« Pendant cette période de transition qui nous conduira à des élections libres, crédibles et transparentes, je vais légiférer par ordonnances », a déclaré M. Djotodia face à la presse.

Si M. Djotodia ne s’est pas explicitement autoproclamé président de la République, il se pose clairement en nouveau maître du pays. « En respectant l’esprit des accords de Libreville, je vais reconduire le Premier ministre (Nicolas Tiangaye), chef du gouvernement d’union nationale dans ses fonctions », a-t-il déclaré.

L’accord de paix signé le 11 janvier à Libreville mettait en place un gouvernement d’unité nationale composé du clan au pouvoir, des rebelles et de l’opposition. Mais les rebelles affirment qu’il n’a pas été respecté par le régime Bozizé.

« Nous nous engageons à conduire désormais les destinées du peuple centrafricain pendant cette période de transition consensuelle de trois ans conformément aux accords politiques de Libreville », a-t-il ajouté. Il a ensuite énuméré les principaux objectifs du prochain gouvernement, notamment « restaurer la paix ».

Couvre-feu instauré

Michel Djotodia a annoncé l’instauration d’un couvre-feu de 19h00 à 06h00 et des patrouilles pour sécuriser la capitale, toujours en proie à la violence et aux pillages.

Témoignant de la confusion qui règne dans la ville, deux Indiens ont été tués lundi par erreur par des soldats français chargés de la protection de l’aéroport de Bangui, a annoncé lundi soir le ministère français de la Défense, qui a déploré « un drame ».

Président déchu

Le président déchu François Bozizé a fui Bangui pour se réfugier au Cameroun. Le coup de force a été condamné notamment par les Etats-Unis et l’Union européenne.

Romandie.com

Mali : le capitaine Sanogo prend officiellement la tête du comité de réforme de l’armée

février 13, 2013
Issouf Sanogo, leader des putshistes du 22 mars 2012. Issouf Sanogo, leader des putshistes du 22 mars 2012. © Issouf Sanogo/AFP

Le chef des putschistes maliens Amadou Haya Sanogo avait été nommé à ce poste par décret présidentiel en août 2012. Il vient d’être officiellement investi, le 13 février, à la tête du Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité.

En perte de vitesse depuis le début de l’opération Serval et la reconquête d’un Nord-Mali dont son coup d’État de mars 2012 avait contribué à précipiter la chute, le capitaine Amadou Haya Sanogo devrait continuer à jouer un rôle après la période de transition. Mercredi 13 février, celui qui se compare en privé au général De Gaulle a finalement été officiellement investi à la tête du Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité, près de six mois après sa nomination.

Le décret présidentiel le nommant à ce poste date en effet du 8 août 2012. La cérémonie d’investiture a eu lieu au siège de la présidence, à Koulouba, en présence du président par intérim Dioncounda Traoré, du Premier ministre Diango Cissoko et de plusieurs chefs militaires maliens. Toute la question est désormais de savoir quel rôle Sanogo entend jouer dans la transition et au-delà, s’il pèsera de tout son poids où s’il se contentera des honneurs qui lui seront faits – avec les prébendes qui vont avec.

Jeuneafrique.com avec AFP 

Centrafrique : l’opposant et avocat Nicolas Tiangaye désigné futur Premier ministre

janvier 13, 2013

Nicolas Tiangaye a été désigné futur Premier ministre de Centrafrique. Nicolas Tiangaye a été désigné futur Premier ministre de Centrafrique. © AFP

L’opposition centrafricaine a désigné à l’unanimité l’opposant et avocat Nicolas Tiangaye comme futur Premier ministre du gouvernement d’union nationale qui doit être formé conformément aux accords de paix de Libreville entre le pouvoir et la rébellion, a appris l’AFP dimanche auprès de l’opposition.

« J’ai été désigné à l’unanimité par mes pairs. Nous avons envoyé le courrier avec mon nom au président de la République (François Bozizé) samedi à 18H00 (17H00 GMT) et nous attendons donc ma nomination », a affirmé Me Tiangaye.

Un des principaux opposants, Martin Ziguélé, a confirmé cette information: « Nous avons choisi M. Tiangaye à l’unanimité. Nous sommes tous unis derrière lui ». L’accord de sortie de crise signé vendredi à Libreville, prévoit que Bozizé restera en place jusqu’à la fin de son mandat en 2016 mais qu’il ne « pourra pas révoquer » le nouveau Premier ministre pendant la période de transition de 12 mois.

La désignation de Me Tiangaye était un secret de polichinelle depuis samedi soir mais l’opposition attendait d’en avoir informé la présidence avant de la rendre publique. Me Tiangaye aura la difficile tâche de former un gouvernement où devront figurer à la fois des membres de l’opposition et du pouvoir mais aussi de la rébellion Seleka, ainsi que d’ex-rebelles ayant signé des accords de paix auparavant et de la société civile.

Me Tiangaye s’est rendu célèbre en défendant l’ex-empereur Bokassa en 1986-1987, en plaidant au Tribunal pénal international pour le Rwanda, mais aussi en se défendant lui-même en 1991 lors du procès intenté contre lui par le régime du président André Kolingba.

Ancien président de la ligue centrafricaine des droits de l’Homme, il a été président du Conseil national de transition (CNT, parlement de transition) en 2003 après la prise de pouvoir de Bozizé et a surtout été un des principaux rédacteurs de la Constitution adoptée en 2004. Il est porte-parole du Front pour l’annulation et la reprise des élections de 2011, le FARE-2011.

Jeuneafrique.com avec AFP

L’assemblée libyenne élit un Premier ministre malgré l’attaque antiaméricaine

septembre 12, 2012
L'assemblée libyenne élit un Premier ministre malgré l'attaque antiaméricaine L’assemblée libyenne élit un Premier ministre malgré l’attaque antiaméricaine © AFP

Les membres de l’assemblée nationale ont commencé à voter mercredi soir en vue d’élire un chef de gouvernement qui aura comme priorité de rétablir la sécurité en Libye, quelques heures après une attaque à Benghazi qui a fait quatre morts américains dont l’ambassadeur.

Près d’un an après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, le chef du gouvernement aura également pour tâche de conduire une nouvelle période de transition.

Huit candidats, dont le chef de l’alliance des libéraux, Mahmoud Jibril, et le candidat des islamistes, l’actuel ministre de l’Electricité Awadh Al-Barassi, se sont succédé lundi et mardi à la tribune pour convaincre les 200 membres du Congrès général national (CGN), plus haute autorité politique du pays issue des élections du 7 juillet.

L’actuel vice-Premier ministre Moustapha Abou Chagour, considéré comme proche des islamistes, est également candidat à la succession du chef du gouvernement de transition, Abdelrahim al-Kib.

Le président du CGN, Mohamed al-Megaryef, a été le premier à déposer son bulletin dans l’urne. Le vote se fait en deux tours: les deux candidats ayant remporté le plus de voix au premier tour seront départagés lors d’un deuxième tour.

L’opération de vote et de dépouillement devrait durer entre deux et trois heures.

Chacun des candidats avait disposé d’une séance de 90 minutes, dont 45 de questions-réponses avec les députés, diffusée en direct par la télévision libyenne.

Les programmes des candidats et les questions des députés étaient axés sur la sécurité et l’intégration des ex-rebelles ayant combattu le régime Kadhafi. La construction d’une armée et d’une police professionnelle, de même que la surveillance des frontières constituent la pierre angulaire des programmes présentés.

Les graves problèmes de sécurité ont encore été illustrés mardi soir avec la mort de l’ambassadeur des Etats-Unis en Libye, Chris Stevens, et trois fonctionnaires américains tués dans une attaque menée par des hommes armés contre le consulat américain à Benghazi (est).

Selon des sources de sécurité libyennes, les assaillants voulaient protester contre un film d’un réalisateur américano-israélien jugé offensant pour l’islam.

Malgré les incidences de cette attaque condamnée par les autorités libyennes et la communauté internationale, le CGN a décidé de maintenir l’élections du Premier ministre.

L’économie, le volet social et la réconciliation nationale, étaient également parmi les principaux thèmes abordés par les candidats qui étaient d’accord pour une suppression des subventions des produits alimentaires et du carburant, couplée avec une amélioration des revenus et la construction de logements sociaux.

Le gouvernement de transition avait jusque-là uniquement pour mission de gérer les affaires courantes.

Dans un rapport rédigé fin août et transmis mardi à l’AFP, les Nations unies estiment que « la sécurité publique en Libye ne sera améliorée que si le nouveau gouvernement consent des efforts importants pour appliquer des réformes dans ce domaine ».

L’ONU a exhorté les autorités à « former un nouveau gouvernement qui associe toutes les parties et qui recueille l’aval du peuple libyen ». « Ainsi, les problèmes immédiats pourront être effectivement abordés, surtout la difficile instauration d’institutions publiques solides et modernes, la collecte des armes et l’intégration des révolutionnaires dans les institutions chargées de la sécurité, autant d’éléments qui feront avancer le pays sur la voie de la démocratie, de la réconciliation nationale et de la stabilité ».

L’Alliance des forces nationales (AFN) de Mahmoud Jibril, une coalition d’une soixantaine de petits partis libéraux menée par des architectes de la révolte de 2011, détient 39 sièges sur les 80 réservés à des partis politiques.

Le Parti de la justice et de la construction (PJC) issu des Frères musulmans est la deuxième formation politique avec 17 sièges.

Les 120 sièges restants ont été attribués à des candidats indépendants aux allégeances et convictions encore floues.

Jeuneafrique.com

Mali: les partisans du chef putschiste Sanogo le désignent « président de la transition » |

mai 23, 2012
Mali: les partisans du chef putschiste Sanogo le désignent 'président de la transition' Mali: les partisans du chef putschiste Sanogo le désignent « président de la transition » © AFP

Les partisans du capitaine malien Amadou Haya Sanogo, auteur du coup d’Etat du 22 mars ayant renversé le régime d’Amadou Toumani Touré (ATT), l’ont désigné dans la nuit de mardi à mercredi « président de la transition » en lieu et place de Dioncounda Traoré, a constaté l’AFP.

Réunis depuis lundi à Bamako en « convention », les membres de la Coordination des organisations patriotiques du Mali, (Copam, pro-putsch), ont « décidé d’instituer président de la transition le capitaine Amadou Sanogo », précise une résolution de cette « convention ».

Elle précise que sa « mission prioritaire » sera « le recouvrement de l’intégrité du territoire avec l’ensemble de l’armée, du peuple malien et des pays amis épris de paix ». Le coup d’Etat du 22 mars a précipité la chute du nord du Mali, contrôlé depuis près de deux mois par des groupes armés, dont des islamistes,

Le capitaine Sanogo sera ensuite chargé d’organiser avec « une administration neutre et impartiale, les élections transparentes et crédibles », selon le texte.

La période de transition d’un an a débuté mardi et est dirigée par l’ancien président de l’Assemblée nationale sous le régime ATT, Dioncounda Traoré, blessé lundi dans son bureau à Bamako par des partisans du coup d’Etat du 22 mars, opposés à son maintien au pouvoir.

Sa désignation comme président de la transition au-delà des 40 jours constitutionnels suivant son investiture du 12 avril, faisait suite à un accord trouvé dimanche entre lui-même, le capitaine Sanogo et les médiateurs de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Jeuneafrique.com avec AFP

Mali : après l’agression de Dioncounda Traoré, Bamako se réveille dans l’inquiétude |

mai 22, 2012
Le président intérimaire Dioncounda Traoré a été légèrement blessé lundi 21 mai, dans son bureau, par des manifestants. Il est sorti de l’hôpital de Bamako dans la soirée pour rejoindre un lieu sécurisé. Les condamnations de l’agression se sont succédé dans la soirée. Récit d’une poussée de violence.

À peine signé, l’accord entre la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et le Comité national pour le redressement de la démocratie et pour le rétablissement de l’État (CNRDRE), a provoqué une brusque montée de fièvre, lundi 21 mai dans l’après-midi.

En donnant au président intérimaire, Dioncounda Traoré, le mandat de diriger le pays pendant une période de transition de 12 mois, l’accord a provoqué l’ire d’une partie des habitants de la capitale, Bamako. Une marche de plusieurs dizaines de personnes s’est ainsi dirigée vers le palais présidentiel, où elles ont été reçues. Les manifestants ont ensuite fait éclater leur colère en se dirigeant vers le bureau de Dioncounda Traoré, qui s’y trouvait, et l’ont agressé. Le président intérimaire a été légèrement blessé, puis évacué rapidement vers l’hôpital, qu’il a quitté plus tard dans la soirée.

Le forfait a mis en émoi toute la population de la capitale malienne. « Qu’on n’aime ou pas le personnage, déplore un diplomate à la retraite, s’en prendre physiquement au chef de l’État, fût-il intérimaire ou transitoire, c’est comme si des Maliens brûlaient leur drapeau. »

Les condamnations de l’agression ont afflué dans la soirée. De la part du Premier ministre, Cheik Modibo Diarra, d’abord : « Ce qui s’est passé aujourd’hui se passe dans un pays sans loi. Ce n’est pas digne du nôtre. J’appelle les populations, notamment les jeunes, à mettre fin aux marches. » L’ex-junte a également diffusé un communiqué où elle prend largement ses distances avec les agresseurs. Depuis la signature de l’accord qui règit la transition, les militaires sont retournés dans la caserne de Kati et leur présence s’affaiblit dans la capitale.

Un climat délétère

Le dimanche 20 mai, juste après la signature de l’accord, la situation restait pourtant floue et tendue dans la capitale malienne. Les adversaires du maintien de Dioncounda Traoré aux affaires (dont, principalement, l’ex-junte) avaient appelé leurs troupes à une marche pour rejoindre les « sit-inneurs de la Place de l’Indépendance ». « C’est notre place Tahrir à nous, crie un protestataire, et nous ne bougerons pas d’ici avant d’obtenir officiellement le retrait de Dioncounda. » Au-delà de la véhémence du propos et de la détermination affichée, le mouvement semblait cependant marginal. Peu de mobilisation, quelques dizaines de sit-inneurs écoutant des discours des leaders du M22 (un conglomérat de petites formations politiques et d’associations de la société civile)… Les intervenants répétent inlassablement des slogans haineux à l’endroit de « l’indu président de la transition », insultent les chefs de la Cedeao, s’en prenent avec virulence à Alassane Ouattara érigé en principal responsable des malheurs du Mali…

Mais la place de l’Indépendance n’avait rien d’une place Tahrir et les protestataires ne semblaient pas présenter une quelconque menace. Trop peu nombreux, mal organisés ou pas du tout, peu représentatifs… Pourtant, les rapports de la sécurité d’État que reçoit le capitaine Amadou Haya Sanogo, chef de l’ex-junte, sont formels : le scénario d’une flambée de violence n’est pas écarté. Après l’annonce de la signature de l’accord, des voitures sillonnent les quartiers populaires et, à l’aide de mégaphones, leurs conducteurs appellent les gens à marcher le lendemain. Si les putschistes sont épargnés de la vindicte, certains voix se font menaçantes : « Si le capitaine (en référence au chef de la junte, ndlr) nous trahit, nous le récuserons comme nous récusons aujourd’hui Dioncounda », peut-on entendre.

Peur à la Cité administrative

Le lendemain, tous les accès à la place de l’indépendance sont fermés par les manifestants. Le nombre de manifestants grossit dès les premières lueurs du jour. Un des trois ponts de Bamako est complètement bloqué. La Cité administrative, siège du gouvernement, est investie dès 9 heures du matin. Le Premier ministre, Cheik Modibo Diarra, s’y trouve. Il n’est pas la cible des slogans des manifestants qui, s’ils ne cassent rien, terrorisent déjà les employés du gouvernement.

C’est la panique générale. Après le siège du gouvernement, incarnation du centre du pouvoir, la foule décide de marcher sur Koulouba. Curieusement, les forces de l’ordre accompagnent le mouvement mais ne font rien pour l’arrêter. Les protestataires parviennent dans l’enceinte même du palais présidentiel. Dioncounda décide de recevoir une délégation de manifestants, qui s’en prennent rapidement physiquement au chef de l’État par intérim.

Le président est évacué par sa garde rapprochée. En deux temps trois mouvements, la nouvelle fait le tour de la ville : « On a frappé le président de la République ! »

On évoque de nombreux blessés et deux, trois ou sept décès, selon les sources. Aucune source médicale ne confirme la mort de manifestants. Le Vingt heures de l’ORTM (télévision publique malienne) ouvre son édition avec la visite d’un ministre à Ségou, avant, finalement, de donner la parole au Premier ministre, Cheik Modibo Diarra…

Dans la soirée, Bamako était calme mais les rues bien vides.

Jeuneafrique.com

Mali – Guinée-Bissau : nouvelle réunion des chefs militaires de la Cedeao

mai 14, 2012

Les chefs d’état-major de la Cedeao se réunissent lundi 14 mai à Abuja, au Nigeria, pour envisager les modalités de déploiement des troupes ouest-africaines au Mali et en Guinée-Bissau. Une réunion qui intervient alors que les négociations entre l’ex-junte malienne et la Cedeao sur le nom du prochain chef de la transition butent.

Les chefs d’état-major de la Cedeao se rencontrent lundi 14 mai à Abuja au Nigeria afin « d’envisager les modalités de déploiement des troupes » au Mali et en Guinée-Bissau. Les responsables de la gendarmerie et de la police du Burkina Faso et du Nigeria, qui ont promis d’envoyer des troupes, seront présents à la réunion. 

En Guinée-Bissau, les responsables du coup d’État et les médiateurs africains se sont d’ores et déjà entendus vendredi pour que le président de l’Assemblé nationale, Manuel Serifo Nhamadjo, dirige un gouvernement de transition. Reste pour l’organisation sous-régionale à régler les problèmes du financement de la force d’intervention déployée, et du départ des soldats angolais présents sur le sol bissau-guinéen.

Blocage au Mali

À l’opposé, la résolution de la crise malienne est toujours bloquée. Lors du dernier sommet de la Cedeao, le 3 mai à Dakar, l’envoi de troupes ouest-africaines a été approuvé à la condition que la demande émane des autorités maliennes. Mais de quelle autorité ? C’est sur ce point précis que les négociations entre l’ex-junte et la Cedeao butent. Samedi, les deux médiateurs ouest-africains présents à Bamako depuis mardi – le ministre ivoirien de l’Intégration africaine, Adama Bictogo, et le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibril Bassolé – ont quitté la capitale malienne sans accord avec l’ex-junte sur le nom de la personne devant diriger la période de transition à l’issue de la période des 40 jours, le 22 mai prochain.

L’ex-junte souhaite voir son leader, le capitane Amadou haya Sanaogo, remplacer le président intérimaire, Dioncounda Traoré, alors que la Cedeao veut que celui-ci reste au pouvoir pour une période d’un an. « Nous n’avons pas pu trouver pour le moment un accord. A notre entendement, selon la Constitution malienne, à partir du moment où après les 40 jours d’intérim on ne pourra pas tenir les élections, c’est (l’actuel président intérimaire) Dioncounda Traoré qui devrait poursuivre la tâche », a déclaré avant de partir Adama Bictogo.

Jeuneafrique.com avec AFP