Posts Tagged ‘Personnel’

Canada-Santé en Ontario : « Le système est sur le point de s’effondrer »

juillet 25, 2022
Une équipe des urgences transporte un patient sur une civière.

Des urgences de l’Ontario sont forcées de fermer leurs portes, dernièrement. Celle de l’Hôpital Western, au centre-ville de Toronto, a passé près de devoir fermer en fin de semaine dernière. (Archives) Photo : Istock

Samedi, l’urgence de l’Hôpital Western, au centre-ville de Toronto, a passé bien près de devoir fermer ses portes. Dans la province, des salles d’urgence ferment temporairement en raison d’un manque de personnel dans plusieurs régions et depuis quelques semaines déjà. La situation est critique, selon bien des intervenants.

Pour moi, [la situation à l’hôpital Western] est une indication que le système est sur le point de s’effondrer, selon la députée du Nouveau Parti démocratique provincial Marit Stiles.

Ça va prendre des morts pour réveiller le gouvernement, affirme Cathryn Hoy, présidente de l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario (AIIO).

Nous travaillons avec une fraction du personnel que nous avions auparavant, ajoute le Dr Kashif Pirzada, urgentologue à Toronto.

On ferme des départements, on ferme des secteurs dans des départements, on perd nos travailleurs, renchérit le Dr Michael Howlett, président de l’Association canadienne des médecins d’urgence (ACMU).

Selon eux, les solutions à ces problèmes sont évidentes, mais le gouvernement n’est pas à l’écoute.

Un système à risque

Mme Hoy explique comment la direction de l’Hôpital Western a contourné le problème de manque de personnel afin de garder l’urgence ouverte : Ce sont des médecins, des médecins résidents et des étudiants [en soins infirmiers] de 3e ou 4e année qui ont fait le travail d’infirmières autorisées.

Celle-ci offre un exemple de ce qui est actuellement en jeu : Pouvez-vous imaginer s’il y avait eu un carambolage majeur sur la 401 [en fin de semaine] et qu’un nombre élevé de patients était envoyé à des urgences sans infirmières?

Un portrait du Dr Kashif Pirzada.

Le Dr Kashif Pirzada est urgentologue à Toronto. Photo : Radio-Canada

Le Dr Pirzada rappelle que le système subit une grande pression. Il y a une énorme charge sur le système hospitalier, en particulier au cours des deux dernières semaines. Les gens attendent 6 à 8 heures, parfois plus, pour voir un médecin aux urgences.

Le problème des conditions de travail

Le Dr Howlett affirme que le problème n’est pas nouveau, que les solutions sont évidentes et que, malgré tout, rien n’est fait. On doit travailler à améliorer de beaucoup les environnements de travail afin de travailler sur la rétention [du personnel].

Selon le Dr Pirzada, les effectifs sont beaucoup plus bas qu’avant. Nous avons eu beaucoup de gens – des infirmières et des médecins – qui quittent le terrain et trouvent un travail plus facile ailleurs.

Mme Hoy est d’accord. Les infirmières démissionnent, elles prennent leur retraite, elles vont ailleurs pour un meilleur salaire, de meilleures conditions de travail. Il faut que ça s’arrête. Je ne sais pas quoi dire de plus. La preuve est là. Ils ferment les urgences!

Un portrait de Cathryn Hoy.

Cathryn Hoy est la présidente de l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario (AIIO). Photo : Radio-Canada

Le gouvernement doit arrêter de s’attendre à ce que les infirmières paient les pots cassés chaque fois.

Le réseau d’hôpitaux University Health Network (UHN), qui gère l’Hôpital Western entre autres, abonde dans le même sens dans un communiqué publié samedi. Les professionnels de la santé continuent de relever le défi, mais cela a été une tâche très longue et difficile et les employés sont fatigués.

« [Les infirmières] sont épuisées, elles sont fatiguées, certaines d’entre elles n’ont pas pris de vacances depuis trois ans, leur santé mentale est terrible. »— Une citation de  Cathryn Hoy, présidente de l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario (AIIO)

Des solutions évidentes

Le Dr Howlett affirme que la liste de solutions est simple et établie depuis longtemps. Nous sommes conscients de cette situation depuis plusieurs années maintenant. Notre association en parle depuis plus d’une décennie.

En plus des problèmes liés aux conditions de travail, le Dr Howlett ajoute à la liste : On doit ouvrir la porte à plus de diplômés étrangers et s’assurer qu’ils puissent intégrer le système rapidement. […] On doit retirer les barrières interprovinciales pour les infirmières, les médecins, tous les travailleurs [de la santé], pour qu’ils puissent se déplacer là où les besoins sont les plus criants.

À lire aussi :

Le Dr Pirzada s’explique mal comment on a pu en arriver à ce point. Nous n’avons vu aucun leadership pour corriger ces problèmes structurels. Nous n’entendons rien de neuf des hauts dirigeants [des hôpitaux] ou des dirigeants politiques.

Pour Mme Stiles, c’est une question de pénurie de main-d’œuvre. Il s’agit d’un gouvernement qui n’a pas pris la situation au sérieux ou aussi rapidement qu’il le fallait. J’aimerais voir la nouvelle ministre [de la Santé, Sylvia Jones] proposer des solutions.

Marit Stiles

Marit Stiles est la députée du NPD provincial dans Davenport. Photo: Radio-Canada

Le Dr Pirzada affirme que le travail des infirmières doit être récompensé. Donnez-leur une prime de danger. Donnez-leur plus d’argent pour faire les travaux difficiles. C’est là que nous en avons besoin en ce moment.

Il y a deux semaines, les ministres de la Santé des différentes provinces ont demandé plus d’argent au gouvernement fédéral.

Les salaires de tous les employés du secteur public ontarien, ce qui comprend les infirmières, sont plafonnés à une augmentation de 1 % par année par le gouvernement de Doug Ford.

Le ministère de la Santé de l’Ontario n’a pas répondu aux demandes d’entrevue de Radio-Canada.

Radio-Canada par avec des informations de Yanick Lepage

Canada: Avec chaque nouvelle vague de COVID-19, le système de santé « s’effondre autour de nous »

juillet 16, 2022
Des infirmiers s'affairent dans un couloir de la salle d'urgence de l'Hôpital Humber River.

Des milliers de travailleurs de la santé ont quitté après deux ans de crise. Photo : CBC / Evan Mitsui

L’été dernier, alors que les cas de COVID-19 avaient significativement diminué, les travailleurs de la santé ont pu souffler un peu. Alors qu’une septième vague frappe en plein mois de juillet, plusieurs sont d’avis que les systèmes de santé au Canada, surmenés après presque trois ans de crise, sont sur le point de s’écrouler.

Ce n’est pas une surprise : le système de santé au Québec, en Ontario et ailleurs au pays, était fragile bien avant la pandémie. Mais sept vagues d’infections en deux ans ont exacerbé la situation.

La Dre Judy Morris pense que le public ne sait pas à quel point la situation est difficile dans le système de santé, particulièrement dans les urgences. Je pense qu’il y a une désensibilisation; les gens se disent : « Les urgences débordent depuis toujours ». Mais c’est une situation critique. C’est pire qu’avant, dit-elle en déplorant le fait que le public semble davantage préoccupé par les files d’attente dans les bureaux des passeports que par celles dans les urgences.

Oui, le système est en difficulté depuis 20-30 ans. Mais la pandémie a accéléré la détérioration du système de santé, ajoute la Dre Katherine Smart, présidente de l’Association médicale canadienne (AMC).

La situation devient de plus en plus intenable et, plus il y aura de vagues, plus le système de santé au Canada s’écroulera rapidement, dit-elle.

Le système de santé est à bout de souffle, s’il n’est pas déjà [sous] respirateur artificiel. Si on n’est pas sérieux et que nous ne prenons pas les mesures nécessaires pour [aborder] les défis, on va se retrouver avec une situation de code bleu dans les prochaines années, ajoute Paul-Émile Cloutier, le président-directeur général de SoinsSantéCAN, un organisme qui représente les hôpitaux de recherche, les centres de santé et les organisations de santé au pays.

À la vitesse avec laquelle le système se désagrège, la réalité est bien différente des crises précédentes, dit Damien Contandriopoulos, professeur à l’École des sciences infirmières de l’Université de Victoria et spécialiste des politiques de santé publique.

Et non, insiste-t-il, on ne peut pas affirmer que la pression sur le système de santé causée par la pandémie est de la même ampleur que lors d’une saison de grippe.

« La grippe, c’était une vague un peu longue chaque hiver. Mais là, c’est la même chose, mais version bionique, à l’année longue. »— Une citation de  Damien Contandriopoulos, professeur à l’École des sciences infirmières de l’Université de Victoria

Juguler la COVID-19 pour aider le système

Si la pandémie a exposé au grand jour les failles du système, la Dre Morris affirme qu’on n’a plus la capacité de vivre d’autres débordements.

Le système n’a pas été conçu pour faire face à une pression aussi continue, ajoute Paul-Émile Cloutier.

Plus le virus circule, plus les travailleurs de la santé sont infectés et doivent s’isoler, ce qui exacerbe le problème de main-d’œuvre, ajoute la Dre Smart. Chaque stress de plus, chaque vague de plus poussent le système encore plus vers la rupture. Le système de santé n’est plus en mesure de gérer des vagues encore et encore.

Par exemple, en date du 15 juillet, au Québec, il y a plus de 7000 travailleurs de la santé absents en raison de la COVID-19. Si c’est moins que les 20 000 absents en janvier 2022, il faut rappeler que le ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé, affirmait en décembre 2021, alors que l’on comptait 7000 absents, que la province a un enjeu de société. On a de plus en plus de malades, mais de moins en moins de monde pour les soigner.

Même lors des accalmies entre les vagues, il y avait toujours plus de 3000 travailleurs québécois absents.

La question qui hante ces experts : quelle vague sera le coup de grâce pour le système de santé?

C’est pourquoi ils sont d’avis que, pour aider le système de santé à survivre, il faut d’abord et avant tout réduire la transmission du SRAS-CoV-2.

On a besoin d’un scénario crédible de sortie de la COVID-19. On s’est fait vendre le scénario « épidémiologiquement » loufoque que c’est la dernière vague et que c’est fini, dénonce M. Contandriopoulos, qui n’est pas très optimiste pour les prochains mois, surtout si les gouvernements n’interviennent pas.

« On a décidé qu’on ne voulait plus porter de masques, même si c’est une mesure très efficace. Mais est-ce qu’on peut se permettre de ne pas le faire alors que les hôpitaux craquent? »— Une citation de  Damien Contandriopoulos, professeur à l’École des sciences infirmières de l’Université de Victoria

Portrait d'une femme.

Judy Morris, présidente de l’Association des médecins d’urgence du Québec Photo : Université de Montréal

Selon la Dre Judy Morris, présidente de l’Association des médecins d’urgence du Québec, si on choisit de ne pas remettre en place certaines mesures sanitaires, il faudra engager massivement des travailleurs de la santé.

Une pénurie de main-d’œuvre qui s’amplifie de vague en vague

Encore faut-il être capable de trouver ces travailleurs, dans un contexte de pénurie et d’épuisement professionnel.

Il y a un nombre extrêmement élevé de travailleurs qui ont travaillé sans relâche pendant deux années, qui se sont occupés d’un volume important de malades. Ils sont brûlés, dit la Dre Smart, qui ajoute que de plus en plus de personnes quittent le domaine de la santé. Ces travailleurs n’en peuvent plus d’être dans un système brisé, dit-elle.

Elle précise qu’au premier trimestre de 2022, il y avait près de 137 000 emplois vacants dans le domaine de la santé à travers le Canada, un niveau record. Si la tendance se maintient, c’est évident qu’il va y avoir une rupture.

Mais cette rupture, elle se fait déjà sentir. Selon la Dre Smart, les temps d’attente dans les urgences du pays sont au plus haut niveau depuis 14 ans; un Canadien sur sept n’a pas de médecin de famille. Et c’est sans compter les listes d’attente en chirurgie qui ne finissent plus de s’allonger.

Au début de juin, les médecins-chefs québécois sonnaient l’alarme : dans une lettre, ils ont exprimé leurs inquiétudes de ne pas pouvoir assurer des services sécuritaires pour la période estivale. Voilà que six services d’urgence seront partiellement fermés cet été au Québec en raison de la pénurie de personnel.

En Ontario, plusieurs urgences régionales seront également fermées. Même scénario au Nouveau-Brunswick, en Alberta, au Manitoba, à Terre-Neuve-et-Labrador et en Colombie-Britannique.

C’est une situation très inquiétante pour ces communautés, dit M. Cloutier, qui craint que ces fermetures surviennent plus fréquemment ou deviennent permanentes.

Affiche de fermeture d'une salle d'urgence d'un hôpital de Terre-Neuve-et-Labrador.

Les services d’urgence dans les hôpitaux de Terre-Neuve-et-Labrador subissent régulièrement des interruptions de service. Photo: Jeremy Eaton/CBC

La Dre Smart s’inquiète quand elle entend de plus en plus d’histoires crève-cœur de Canadiens qui n’ont pas accès à des soins adéquats. Elle cite la mort d’un patient dans la salle d’attente d’un service d’urgence du Nouveau-Brunswick ou celle d’une Montréalaise de 91 ans qui est décédée sur son balcon après avoir attendu une ambulance pendant 7 heures.

« Ce ne sont plus des histoires uniques. C’est la réalité. Ce que ça veut dire, c’est que les soins primaires tels que nous les connaissons et que nous nous attendons à recevoir sont en train de mourir à petit feu. »— Une citation de  Dre Katherine Smart, présidente de l’Association médicale canadienne

Une médecin pose devant un mur blanc

La présidente de l’Association médicale canadienne, Katherine Smart Photo : Gracieuseté : Association Médicale Canadienne

L’argent n’est pas la solution miracle

Cette semaine, les premiers ministres provinciaux et territoriaux, rassemblés lors du Conseil de la fédération, ont exigé qu’Ottawa augmente de manière substantielle la part des coûts des soins de santé qu’il assume.

Mais selon M. Cloutier, la Dre Morris, la Dre Smart, M. Cloutier et M. Contandriopoulos, la solution au problème n’est pas nécessairement plus d’argent.

C’est un peu triste de voir ce spectacle de premiers ministres provinciaux qui blâment le financement fédéral pour les problèmes en santé et le fédéral qui promet de l’argent, mais seulement à certaines conditions, déplore M. Contandriopoulos. Avoir plus d’argent sans plan concret ne réglera pas la situation, dit-il.

Portrait de Damien Contandriopoulos.

Damien Contandriopoulos, professeur à l’École des sciences infirmières de l’Université de Victoria et titulaire de la Chaire de recherche en politique, connaissance et santé au niveau canadien. Photo:  Radio-Canada/Claude Brunet

La Dre Smart abonde dans le même sens. Personne n’a le courage de s’attaquer à un changement du système et on n’ose pas adopter des solutions innovatrices. C’est le problème fondamental et c’est pourquoi on ne voit pas de changements.

Si une refonte complète des systèmes de la santé au Canada est nécessaire, l’urgence est d’abord de s’attaquer à la rétention de la main-d’œuvre.

Il faut que les politiciens arrivent avec un plan dans lequel les travailleurs voient une lumière au bout du tunnel, dit M. Contandriopoulos. Sinon, l’hémorragie de la main-d’œuvre ne cessera pas. Les gens ne veulent pas attendre toute leur carrière pour voir des changements.

Plusieurs organismes et associations représentant des travailleurs de la santé proposent diverses mesures pour entamer cette refonte du système de santé, comme les suivantes :

  • harmoniser la délivrance des permis d’exercice à travers le pays, pour permettre une meilleure mobilité de la main-d’oeuvre;
  • simplifier la requalification des travailleurs étrangers;
  • encourager les universités à diplômer davantage de personnes dans les domaines comportant une pénurie de main-d’oeuvre;
  • avoir de meilleures données nationales sur la main-d’oeuvre;
  • réorganiser la structure des soins primaires;
  • réduire le fardeau administratif des médecins.

Si la tâche peut sembler titanesque et insurmontable, la Dre Smart pense que la pandémie a montré qu’il est possible pour le système de santé de se transformer rapidement. Par exemple, avant la pandémie, il n’y avait presque pas de télémédecine au Canada. Et presque du jour au lendemain, nous avons fait le pivot vers les rendez-vous en ligne. Donc, il est possible de faire bouger les choses quand on travaille ensemble.

Même s’il est minuit moins une, la Dre Smart garde espoir que les gouvernements agiront à temps. L’alternative est l’effondrement complet du système de santé.

Avec Radio-Canada par Mélanie Meloche-Holubowski

Canada-Québec: Forte hausse d’absence dans le réseau de la santé

décembre 18, 2021

Aux portes des Fêtes, le réseau de la santé fait face à une augmentation fulgurante des congés de maladie liés à la COVID-19. En trois jours, plus de 350 « absences COVID » se sont ajoutées au bilan québécois.

Tandis que le variant Omicron fait des siennes, plus de 4000 employés du réseau doivent s’absenter parce qu’ils attendent le résultat d’un test de dépistage de la COVID-19 ou parce qu’ils ont reçu un résultat positif.

© Valérian Mazataud Le Devoir 

Tandis que le variant Omicron fait des siennes, plus de 4000 employés du réseau doivent s’absenter parce qu’ils attendent le résultat d’un test de dépistage de la COVID-19 ou parce qu’ils ont reçu un résultat positif.

C’est ce qu’a indiqué le ministère de la Santé et des Services sociaux au Devoir, vendredi soir. « Nous rapportons un grand nombre d’employés [absents] surtout depuis les derniers jours », a écrit la coordonnatrice aux relations avec les médias, Marie-Claude Lacasse, dans un échange de courriels.

Tandis que le variant Omicron fait des siennes, plus de 4000 employés du réseau doivent s’absenter parce qu’ils attendent le résultat d’un test de dépistage de la COVID-19 ou parce qu’ils ont reçu un résultat positif. Trois jours plus tôt, ce chiffre s’élevait à 3650.

« Donc, les efforts de recrutement doivent se poursuivre en continu, d’autant plus qu’il est souhaité d’augmenter le rythme de la vaccination », a écrit le MSSS, vendredi.

Dans un contexte où « le réseau est déjà […] fragilisé », la vice-présidente à la santé et à la sécurité au travail de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), Isabelle Groulx, s’étonne que Québec n’ait pas réagi plus vite.

« Avec Omicron, qui semble encore plus contagieux, on peut dire que c’est une pression énorme qui va être exercée durant le temps des Fêtes. »

Vers une « explosion »

Les travailleurs de la santé ont déjà la possibilité de se faire administrer une troisième dose de vaccin contre la COVID-19. Or, à Montréal, notamment, les absences commencent à s’accumuler, a observé le président du syndicat des professionnels en soins de santé de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, Denis Cloutier. Selon lui, le pire est à venir.

« Début janvier, c’est là qu’on s’attend à l’explosion », a-t-il évoqué.

À mesure que les travailleurs s’absenteront, M. Cloutier s’attend à voir une incidence grandissante sur la population. « Le premier risque est associé à la capacité des hôpitaux. Ça pourrait forcer du délestage », a-t-il ajouté.

Jeudi, en annonçant le resserrement des mesures pour les vacances hivernales, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a assuré que le réseau était « capable, en ce moment, de faire toutes les activités » sans délester d’opérations chirurgicales. Le ministère évalue qu’il bénéficie actuellement d’une capacité supplémentaire de 660 lits dans les hôpitaux.

Selon le MSSS, « le réseau peut compter sur relativement le même nombre d’employés que l’hiver dernier », quand il avait dû faire face à la deuxième vague pandémique. Le nombre d’hospitalisations était alors grimpé jusqu’à 1525 en janvier.

Or, tout cela aurait pu être évité en amont, a soutenu Isabelle Groulx. Dans une lettre envoyée au ministre jeudi, elle a vivement déploré le « manque de préparation » de Québec.

« Comme professionnelles en soins, nous sommes inquiètes, peut-on y lire. Nous ne pouvons qu’insister sur l’importance de réactiver l’ensemble des mesures de prévention et de contrôle des infections qui prévalaient lors des vagues précédentes, parmi lesquelles la réinstauration des zones tièdes, chaudes et froides, la fin de la mobilité du personnel, l’accès à l’ensemble des équipements de protection… »

 Avec Le Devoir par François Carabin 

Obligation vaccinale en Martinique : un nouveau report au 31 décembre

novembre 14, 2021

Pour être en règle, le personnel de santé de l’île devra obligatoirement recevoir sa première dose le 6 décembre, et non plus le 24 octobre.

L'executif a concede un report de l'obligation vaccinale en Martinique.
L’exécutif a concédé un report de l’obligation vaccinale en Martinique.© ALAIN JOCARD / AFP

Les soignants de Martinique ont un peu plus de temps pour effectuer leur vaccin anti-Covid. Suivant les préconisations d’une mission de médiation, le gouvernement a décidé de reporter l’obligation vaccinale des soignants au 31 décembre en Martinique, où une intersyndicale du CHU s’oppose au pass sanitaire et à cette obligation.

Les ministres de la Santé et des Outre-Mer, Olivier Véran et Sébastien Lecornu, ont retenu deux dispositions pour tenir compte de la situation sanitaire : la gratuité générale des tests sera maintenue jusqu’au 31 décembre 2021 et l’obligation vaccinale (schéma vaccinal complet) sera exigée pour les personnels de soins à la même échéance du 31 décembre 2021. Le 31 décembre correspond à la date de la fin de l’état d’urgence sanitaire dans ce département d’outre-mer.

Au CHU de Fort-de-France, 700 personnes sont mortes du Covid-19

Prévue initialement le 24 octobre, après une première dérogation, la première injection devra obligatoirement être effectuée avant le 6 décembre prochain. Arrivée le 1er novembre à Fort-de-France pour trouver une sortie de crise au conflit en cours, la médiatrice nationale Danielle Toupillier avait indiqué vendredi, lors d’une conférence de presse, avoir rencontré plus d’une centaine de personnes au cours de son séjour sur l’île. « Inquiète et fracturée », la population a été « particulièrement éprouvée par une quatrième vague meurtrière ».

Selon les derniers chiffres de l’agence régionale de santé (ARS), 700 personnes sont décédées des suites du Covid-19 au CHU de Fort-de-France depuis le début de l’épidémie, et seulement 38,6 % des personnes de plus de 12 ans présentent un schéma vaccinal complet. Épaulée par le virologue Emmanuel Gordien et le directeur du travail à la préfecture Léandre Beauroy, la médiatrice n’est pas parvenue à mettre en place la médiation, face à l’intersyndicale de la santé, qui réclamait l’élargissement du cadre de sa mission au-delà de la seule fonction publique. Elle a toutefois formulé six préconisations afin de maintenir la capacité de prise en charge des patients au CHU de la Martinique, qui craignent « une dégradation des soins, avec la division » qui règne entre les équipes hospitalières.

Dans leur communiqué, les ministres soulignent que la faible couverture vaccinale de la population martiniquaise expose le territoire à « la survenance d’une cinquième vague » qui pourrait avoir des conséquences « encore plus catastrophiques » que la quatrième vague toujours en cours. « La solidarité nationale s’est exercée de manière conséquente au profit de la Martinique qui, depuis le 1er août 2021, a reçu le renfort de 1 778 soignants et a bénéficié de 13 évacuations sanitaires vers l’Hexagone, pour un total de 80 patients. Cette solidarité tout à fait exceptionnelle, si elle devait être à nouveau sollicitée en raison d’une cinquième vague, devra prendre en compte les difficultés liées au contexte de reprise épidémique en métropole », préviennent Olivier Véran et Sébastien Lecornu.

Par Le Point avec AFP

Les infirmières d’urgence sonnent l’alarme dans les hôpitaux du Québec

septembre 29, 2021

MONTRÉAL — Les infirmières d’urgence sonnent l’alarme au sujet de la pénurie de personnel qualifié dans les urgences du Québec. Une situation qui entraîne de nombreuses ruptures de service à travers la province.

© Fournis par La Presse Canadienne

Dans un communiqué publié mercredi matin, l’Association des infirmières et infirmiers d’urgence du Québec (AIIUQ) se dit «extrêmement préoccupée» par le manque de personnel et ses conséquences «pour les établissements, les équipes de soins et les patients».

L’association rappelle que l’urgence de l’Hôpital de Gatineau est partiellement fermée et fonctionne en mode réduit depuis juin. D’autres pertes de service ont été récemment observées à l’Hôpital du Suroît, à l’Hôpital de Coaticook, au Centre multiservices de santé et de services sociaux de Port-Cartier et à l’Hôpital de Senneterre.

Les infirmières d’urgence craignent également que la situation s’aggrave au cours des prochaines semaines en raison de la quatrième vague de la pandémie de COVID-19.

Selon l’association, la pénurie d’infirmières spécialisées entraîne six impacts majeurs, soit l’intégration de personnel non qualifié dans les urgences; une hausse des ratios infirmière-patients; une réduction des activités de soins; une réduction de la formation continue des infirmières; une augmentation du temps supplémentaire obligatoire; et un exode du personnel infirmier vers d’autres secteurs d’activité et vers le privé.

Toujours selon le communiqué, l’AIIUQ dit saluer «la volonté politique» du gouvernement de s’attaquer à l’enjeu de la pénurie de main-d’œuvre dans le réseau. Elle aurait toutefois aimé voir «des engagements concrets» pour réduire le temps supplémentaire obligatoire et pour améliorer la conciliation travail-famille difficile des infirmières.

L’association estime que les primes financières non récurrentes n’auront qu’un effet à court terme, sans régler le problème.

Avec La Presse Canadienne

Le CHU de Guadeloupe bat le rappel de tout son personnel

août 20, 2021
Le CHU de Guadeloupe bat le rappel de tout son personnel
Le CHU de Guadeloupe bat le rappel de tout son personnel© AFP/Archives/Cedrick Isham CALVADOS

Le directeur général du CHU de Guadeloupe a rappelé « tous les personnels du CHU », qui « doivent regagner leur poste sans délai », alors que la « situation épidémique et ses impacts sur le tissu hospitalier ne cesse de se dégrader ».

« Toutes les « activités programmées » sont mises à l’arrêt, « seules les chirurgies non reportables peuvent se poursuivre », indique la note interne datée du 18 août du directeur général du CHU, Gérard Cotellon.

Selon un communiqué du préfet de la Région Guadeloupe, « la situation reste extrêmement préoccupante avec 4.180 nouveaux cas cumulés en 4 jours » et « le rythme de 1.000 contaminations par jour est maintenu » avec un taux de positivité « à 22,3 % ».

Depuis lundi, « 60 décès supplémentaires sont à déplorer », ajoute le communiqué qui précise que « tous n’étaient pas vaccinés » et que « le plus jeune avait 48 ans ».

Les services funèbres de l’île sont surchargés, selon les médias locaux. « A cause de la saturation liée au Covid mais aussi aux autres causes comme les accidents de la route par exemple, nous sommes en limites de place », témoigne Tania Foucan, médecin légiste du CHU de Guadeloupe.

« Pour répondre à la problématique des +flux+ que cette saturation pose, un container réfrigéré de 40 pieds et un module de 12 places ont été installés, fournis par les pompiers et l’armée », selon elle.

Vendredi soir, quelque 300 professionnels de santé doivent arriver sur l’île. Face à la situation du CHU, la Région Ile-de France a indiqué envoyer 20 lits de réanimation pour la Guadeloupe et la Martinique.

La Région Guadeloupe a également voté une subvention au CHU d’environ 90.000 euros pour l’achat d’un « automate PCR, permettant de réaliser de manière flexible des tests avec un délai de rendu plus rapide ».

De nouveaux clusters sont apparus comme celui du centre pénitentiaire de Baie-Mahault, où près de « 37 détenus (sont) contaminés, dont certains en réanimation, et une trentaine de personnels contaminés également », a assuré à l’AFP le secrétaire du syndicat Unsa-Ufap, Jean-Jacques Racamy, confirmant une information de la chaîne publique Guadeloupe la 1ere.

Par Le Point avec AFP

RDC/Décès à la présidence : le personnel soumis aux tests de la covid-19 et d’empoisonnement

juin 3, 2020

 

Le conseiller spécial du chef de l’État chargé de la couverture santé universelle a révélé que les rumeurs autour des morts en cascade déplorés ces derniers temps à la présidence de la République devraient être analysées.

 

Les décès en série qui ont eu lieu ces derniers temps à la présidence de la République ont donné lieu à toute forme de spéculations. D’aucuns sont ceux qui ont attribué cette situation à l’empoisonnement collectif du personnel de la première institution du pays alors qu’aucune déclaration officielle dans ce sens n’a été faite pour confirmer ces allégations. Dans différents milieux, en effet, cette thèse a circulé jusqu’à forger des convictions autour de ce qui paraît, aux yeux de nombreux congolais, pour une évidence. Malgré les mises au point du porte-parole du chef de l’Etat tendant à écarter l’hypothèse d’empoisonnement, le doute persiste toujours.

Le fait que les membres de l’UDPS soient les principales victimes de ce qui ressemble à une série criminelle aura ravivé les suspicions jusqu’à indexer les délégués de l’UNC prestant au cabinet du chef de l’Etat. Et pourtant, ces derniers n’arrêtent de clamer leur innocence dans cette tragédie macabre dont les auteurs, argue-t-on, pourraient vraisemblablement être des agents extérieurs. « L’UNC et l’UDPS sont en alliance dans la conduite des affaires de l’Etat et il serait inadmissible que leurs délégués développent une méfiance réciproque qui ne ferait pas avancer la République », a réagi un analyste politique.

C’est aux fins d’en savoir un peu plus sur ces morts à la pèle que la Présidence de la République a résolu de soumettre son personnel aux tests d’empoisonnement et à la covid-19. En effet, depuis le lundi 1er juin, les agents et cadres œuvrant au cabinet du chef de l’Etat  se relaient au centre de santé situé sur le site présidentiel pour procéder aux tests volontaires. « Nous avons pris des précautions pour analyser les rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux faisant état des décès à répétition par empoisonnement à la Présidence », a indiqué le conseiller spécial du chef de l’État chargé de la couverture de santé universelle dans une récente intervention médiatique.

Pour le Dr Roger Kamba, la présidence de la République prend tout au sérieux et essaie de répondre à tous les questionnements liés aux décès enregistrés au cabinet du chef de l’Etat de manière objective. « Les résultats seront publiés afin d’éclairer les zones d’ombres (…) Il n’y a pas de secret. Le seul secret, c’est la méthode de travail. Après, la présidence de la République doit pouvoir communiquer et donner l’information à la population. Elle est inquiète et elle le manifeste de plusieurs manières », a-t-il ajouté.   A noter que face à la persistance de la rumeur autour de l’empoisonnement présumé du personnel de la Présidence, celle-ci a pris un train de mesures pour protéger ses travailleurs. Il s’agit, entre autres, de la réduction drastique du nombre des collaborateurs dans les différents services pour éviter les contaminations à la Covid-19 et l’adoption du télétravail comme nouveau mode de travail afin de parer à toute éventualité.

 

Avec Adiac-Congo par Alain Diasso

Une trentaine de plaintes d’abus sexuels en trois mois contre des personnels de l’ONU

novembre 3, 2017

Entre le 1er juillet et le 30 septembre, 31 plaintes d’abus sexuels présumés à l’encontre de personnels de l’ONU ont été recensées dans le monde, a affirmé vendredi le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric / © AFP/Archives / NICHOLAS ROBERTS

Entre le 1er juillet et le 30 septembre, 31 plaintes d’abus sexuels présumés à l’encontre de personnels de l’ONU ont été recensées dans le monde, a affirmé vendredi le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric.

Cette comptabilité entre dans la politique du secrétaire général Antonio Guterres d’une tolérance zéro en matière de violences sexuelles commises par des personnels civils et militaires de l’ONU et d’une volonté de transparence, a-t-il précisé lors de son point-presse quotidien.

Les faits relatifs à ces plaintes n’ont pas encore été tous confirmés et certaines d’entre elles n’en sont qu’à une phase d’enquête préliminaire, a ajouté le porte-parole.

Sur les 31 plaintes, 12 visent des personnels dans des opérations de maintien de la paix, 19 des employés d’agences ou de programmes de l’ONU. 10 sont liées à des abus sexuels, 19 à de l’exploitation sexuelle, et 2 sont de nature encore inconnue.

Parmi les organisations concernées, 15 plaintes visent des employés du Haut commissariat aux Réfugiés, 4 concernent la mission de paix Monusco en RDCongo, 3 celle au Liberia, 2 l’opération en Centrafrique et 1 plainte cible un membre de l’UNICEF (agence chargée de la protection des enfants).

Les faits présumés ont été commis pour 12 d’entre eux en 2017, 2 en 2016, 6 en 2015 ou lors d’années précédentes. La date de 11 faits dénoncés n’est pas connue, a indiqué Stéphane Dujarric.

Dans les 31 plaintes, 38 hommes sont soupçonnés et 72% des 36 victimes présumées sont des femmes, 19% des filles.

Au cours de la même période de trois mois, 14 enquêtes ont été déclenchées, a enfin déclaré le porte-parole.

En application de la nouvelle politique d’Antonio Guterres, l’ONU a développé un outil informatique pour recenser tous les personnels de l’ONU ayant été soupçonnés d’abus sérieux ou d’exploitation sexuelle. Un effort a aussi été entrepris dans la formation des personnels avant leur déploiement et la sensibilisation des pays contributeurs de troupes.

Depuis une douzaine d’années, une pléiade d’affaires d’abus sexuels ont terni plusieurs opérations de paix dans le monde. Parmi les pays concernés, figurent la Centrafrique, la RDCongo, la Côte d’Ivoire, la Somalie, le Soudan, l’Afghanistan ou Haïti.

Romandie.com avec(©AFP / 03 novembre 2017 21h23)                

L’ONU évacue son personnel étranger au Yémen

mars 28, 2015

Les Nations unies ont entrepris d’évacuer leur personnel étranger de Sanaa, la capitale du Yémen, en raison de l’aggravation des conditions de sécurité, a-t-on appris samedi de source onusienne. Plus de 100 employés sont en route vers l’aéroport.

Ils vont être déplacés dans plusieurs pays, dont la Jordanie. L’offensive aérienne lancée par l’Arabie saoudite avec le soutien d’alliés sunnites contre les miliciens chiites Houthis est entrée dans son troisième jour.

Après s’être assurés en septembre le contrôle de Sanaa, les Houthis, soutenus par l’Iran, menaçaient de prendre Aden où s’est réfugié le mois dernier le président Abd-Rabbou Mansour Hadi.

La question yéménite va dominer le sommet annuel de la Ligue arabe qui vient de commencer à Charm el-Cheikh, en Egypte. Outre le président Hadi, arrivé vendredi dans la station balnéaire sur la mer Rouge, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon y est attendu.

Romandie.com