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L’ex-président pakistanais Musharraf acquitté du meurtre d’un leader rebelle

janvier 18, 2016

Quetta (Pakistan) – L’ancien président pakistanais Pervez Musharraf a été acquitté lundi du meurtre en 2006 d’un chef rebelle, l’une des trois affaires dans lesquelles il est poursuivi depuis son retour d’exil, selon des sources judiciaires.

Le tribunal a rejeté toutes les accusations à l’encontre de l’ancien dirigeant Pervez Musharraf et de toutes (les personnes) impliquées dans l’affaire, a déclaré à la presse Aftab Sherpao, ancien ministre de l’Intérieur, qui figurait parmi les co-accusés du général. Ce verdict a été confirmé par les avocats des deux parties.

M. Musharraf, au pouvoir de son coup d’Etat à la fin 1999 à sa démission à l’été 2008, était jugé par un tribunal antiterroriste à Quetta pour le meurtre de Nawab Akbar Bugti, leader rebelle de la province gazière du Baloutchistan (sud-ouest) tué en 2006 dans une opération militaire. Le général avait été inculpé en janvier 2015.

Nawab Akbar Bugti, gouverneur dans les années 70, puis ministre en chef du Baloutchistan à la fin des années 80, avant de rejoindre la rébellion autonomiste au début des années 2000, avait été tué en 2006 dans une opération de l’armée pakistanaise.

L’assassinat de cet influent chef tribal avait contribué à revigorer la rébellion autonomiste et sécessionniste au Baloutchistan, plus grande province du Pakistan, mais la moins développée malgré ses importantes ressources gazières et minières, et provoqué de violentes manifestations dans le pays.

– Deux autres affaires –

C’est une injustice et une plaisanterie, a réagi après la sentence l’avocat de la famille Bugti, Suhail Rajput, ajoutant qu’il entendait faire appel.

Un porte-parole de l’ancien président a indiqué que ce dernier était pour sa part satisfait de ce verdict, qui selon lui va rétablir la confiance des gens en la justice.

M. Musharraf espère être également acquitté dans les autres affaires fausses et politiquement motivées dans lesquelles il est impliqué, a ajouté le porte-parole.

Le général septuagénaire était revenu en 2013 de cinq ans d’exil à Dubaï mais avait été rapidement rattrapé par la justice.

Il vit aujourd’hui en résidence surveillée à Karachi (sud), et reste inculpé de haute trahison pour avoir imposé l’état d’urgence en 2007 alors qu’il était au pouvoir, et pour son rôle présumé dans l’assassinat de l’ex-Première ministre Benazir Bhutto la même année.

Selon des observateurs, l’actuel gouvernement du Premier ministre Nawaz Sharif veut éviter de froisser la toute-puissante armée pakistanaise en appuyant les poursuites contre l’ex-président. M. Sharif avait été déposé par M. Musharraf en 1999 alors qu’il occupait déjà le poste de chef du gouvernement.

Selon l’expert Imtiaz Alam, l’enquête dans l’affaire Bugti a été de piètre qualité. L’administration était sous pression pour ne pas trouver de preuves solides contre les puissants, a-t-il dit à l’AFP, sans s’étendre sur l’origine des pressions.

C’est une situation gagnant-gagnant pour le gouvernement et pour Musharraf, a estimé de son côté le spécialiste en questions de sécurité Talat Masood, qui déclare ne pas s’attendre à ce que le verdict ait de grandes répercussions du côté de la rébellion baloutche.

Romandie.com avec(©AFP / 18 janvier 2016 13h07)

La justice pakistanaise prolonge la détention de Pervez Musharraf

octobre 25, 2013

La justice pakistanaise a prolongé vendredi jusqu’au 29 octobre la détention de l’ancien président Pervez Musharraf dans le cadre d’une plainte déposée pour son rôle dans le massacre de la Mosquée rouge en 2007. Un juge d’instruction, Iftikhar Chattha, a expliqué que l’enquête n’était pas encore terminée.

Alors chef de l’Etat, Pervez Musharraf avait ordonné l’assaut sur l’édifice d’Islamabad au terme d’un face-à-face d’une semaine entre les forces de l’ordre et des extrémistes islamistes qui y étaient retranchés. Il y avait eu plus de cent morts.

Pervez Musharraf avait été arrêté voici deux semaines pour cette affaire et assigné à résidence dans sa villa des faubourgs d’Islamabad. Son avocat venait d’annoncer qu’il était libre de quitter le pays après avoir été libéré sous caution dans le cadre d’un autre dossier.

Ex-chef de l’armée, Pervez Musharraf, arrivé au pouvoir par la force en 1999, a dû renoncer à ses fonctions en 2008 après l’échec de ses efforts pour obtenir le limogeage du président de la Cour suprême. Il s’est ensuite exilé à Londres avant de regagner le Pakistan en mars pour tenter de relancer sa carrière politique.

Romandie.com

Le procureur enquêtant sur le meurtre de Benazir Bhutto assassiné

mai 3, 2013
  • Le procureur pakistanais qui enquêtait sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre Benazir Bhutto a été tué par balles vendredi à Islamabad. Chaudhry Zulfikar a été abattu de douze balles alors qu'il quittait son domicile par des hommes circulant à moto. /Photo prise le 3 mai 2013/REUTERS/Mian Khursheed

    Reuters/Reuters – Le procureur pakistanais qui enquêtait sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre Benazir Bhutto a été tué par balles vendredi à Islamabad. Chaudhry Zulfikar a été abattu de douze balles …plus  alors qu’il quittait son domicile par des hommes circulant à moto. /Photo prise le 3 mai 2013/REUTERS/Mian Khursheed  moins 

ISLAMABAD (Reuters) – Le procureur pakistanais qui enquêtait sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre Benazir Bhutto a été tué par balles vendredi à Islamabad, a-t-on appris de sources policières.

Chaudhry Zulfikar a été abattu de douze balles alors qu’il quittait son domicile. Ses agresseurs circulaient à moto.

Il dirigeait l’enquête sur la mort de Benazir Bhutto, assassinée en décembre 2007 à Rawalpindi, près d’Islamabad, alors qu’elle était en campagne électorale et qu’elle venait de rentrer dans son pays.

Le magistrat était également responsable de l’enquête au Pakistan sur les attentats de Bombay de 2008 qui ont fait 166 morts. L’Inde affirme que les commandos ayant semé la terreur dans la capitale économique du pays venaient du Pakistan.

Benazir Bhutto a été tuée dans un attentat suicide lors d’un meeting. Son père, Zulfikar Ali Bhutto, fondateur de l’actuel parti au pouvoir (Parti du peuple pakistanais, PPP), a été pendu par les militaires en 1979 après avoir dirigé le pays.

Dans un rapport publié en 2010, une commission d’enquête des Nations unies disait ne pas pouvoir exclure une implication dans l’attentat de membres des services de sécurité et de l’armée.

Benazir Bhutto était une adversaire farouche des taliban pakistanais et des organisations islamistes soutenus par certains au sein de l’armée. Elle faisait l’objet d’une forte suspicion de la part des militaires.

L’assassinat du procureur intervient une semaine après la mise en détention de l’ancien président et ancien chef d’état-major Pervez Musharraf, revenu en mars de quatre ans d’exil pour se présenter aux élections législatives du 11 mai prochain.

COLÈRE DE L’ARMÉE

C’était la première fois qu’un tel traitement était réservé à un haut gradé, remettant en cause la règle non écrite selon laquelle les militaires sont intouchables au Pakistan.

La Haute Cour de Peshawar, dans le nord-est du Pakistan, a jugé mardi que Musharraf était inéligible à vie, une décision justifiée selon les juges par les charges pesant contre l’ex-homme fort du Pakistan visé par des poursuites judiciaires.

L’arrêt de la cour a provoqué la colère du général Ashfaq Kayani, chef de l’armée pakistanaise, considéré comme l’homme le plus influent du pays.

« A mon avis, il ne s’agit pas d’une simple punition, mais la prise de conscience et la participation des masses pourraient vraiment mettre fin à ce jeu de cache-cache entre la démocratie et la dictature », a-t-il déclaré.

Depuis l’indépendance obtenue il y a 66 ans, l’armée a toujours joué un rôle déterminant au Pakistan, assumant le pouvoir pendant plus de la moitié de cette période.

Depuis quelques années, les militaires ont accordé une plus grande marge de manoeuvre aux civils, les laissant assumer les conséquences de certaines erreurs politiques, mais ont continué à oeuvrer en coulisses.

Les relations entre Kayani et le pouvoir civil ont toujours été délicates. Le général doit maintenant composer avec une Cour suprême de plus en plus interventionniste sur la question du respect des droits de l’homme par les militaires.

Reuters

La justice pakistanaise exige l’arrestation de Pervez Musharraf

avril 18, 2013
Pervez Musharraf le 15 avril à Islamabad.

Pervez Musharraf le 15 avril à Islamabad. (Photo Aamir Qureshi. AFP)

 

L’ex-président, poursuivi pour le renvoi de juges lorsqu’il était au pouvoir, a néanmoins réussi à quitter le tribunal, escorté par ses gardes du corps. Il compte faire appel.

La justice pakistanaise a ordonné jeudi l’arrestation de l’ex-président Pervez Musharraf pour le renvoi de juges à l’époque où il était au pouvoir, mais ce dernier s’est éclipsé de l’audience sous la protection de ses gardes du corps.

Le «Général Musharraf», au pouvoir de son coup d’Etat en 1999 à sa démission en 2008 et rentré récemment d’exil dans l’espoir de participer aux élections générales du 11 mai prochain, s’était présenté jeudi tôt en matinée à une audience pour la prolongation de sa liberté sous caution dans l’affaire du renvoi de juges.

Mais ce qui ne devait être qu’une formalité administrative a pris des allures de thriller politico-judiciaire. «Nous pensions donc que la liberté sous caution allait être prolongée sans problème, mais à notre grande surprise le juge a rejeté la prolongation et ordonné l’arrestation (de Musharraf)», a dit Muhammad Amjad, un porte-parole de la formation de l’ancien président. Le général à la retraite a immédiatement quitté le tribunal après la décision du juge, sous la protection de ses gardes du corps, pour s’enfuir dans son 4×4 noir devant des policiers ahuris.

«Le comportement du général Musharraf montre son dédain de la procédure légale et indique qu’à titre d’ancien chef de l’armée et dictateur il pense être en mesure d’échapper à sa responsabilité concernant ses abus», a réagi Ali Dayan Hasan, directeur pour le Pakistan de l’organisation Human Rights Watch.

Peu après la fuite spectaculaire de l’ancien dirigeant, une dizaine de ses partisans dénonçaient la décision du tribunal devant sa résidence en banlieue de la capitale Islamabad. «Nous n’acceptons pas cette décision», «c’est de l’injustice», «longue vie à Musharraf», scandaient ses supporters, alors qu’un commando de la police protégeait l’entrée principale de la villa.

«Pervez Musharraf est calme et confiant. Nous allons interjeter appel dès aujourd’hui à la Cour suprême. Si cette instance rejette notre appel, alors nous respecterons la loi», a dit M. Amjad. «Si une arrestation est nécessaire, les autorités pourraient alors déclarer la villa (de Musharraf) comme une sous-prison», a-t-il ajouté. En clair, l’ancien président pourrait être en résidence surveillée.

Privé de participation aux législatives

Outre l’affaire des juges, Pervez Musharraf est mis en cause pour les meurtres du chef indépendantiste de la province du Baloutchistan (sud-ouest) Akbar Bugti et de l’ancienne Première ministre Benazir Bhutto.

Des avocats pakistanais tentent aussi de convaincre la Cour suprême de juger l’ancien président pour «haute trahison» pour avoir imposé l’état d’urgence alors qu’il régnait sur la seule puissance musulmane dotée de l’arme nucléaire.

Interrogé plus tôt cette semaine à savoir s’il était prêt à purger une peine de prison en cas de condamnation dans l’une de ces affaires, Pervez Musharraf avait répondu : «Si c’est la sentence, alors je suis prêt à y aller» (en prison).

L’ex-président Musharraf est aujourd’hui le chef de l’APML (All Pakistan Muslim League), un petit parti créé en exil qui prône un redressement de l’économie pakistanaise et le renforcement des capacités de l’armée afin d’affaiblir les talibans qui multiplient les attentats dans le pays.

Le général à la retraite âgé de 69 ans avait quitté fin mars sa luxueuse résidence de Dubaï afin de rentrer au Pakistan pour participer aux élections législatives de mai, un test démocratique crucial dans un pays abonné aux coups d’Etat. Mais un tribunal pakistanais a exclu cette semaine la candidature de Musharraf à ce scrutin.

Liberation.fr avec AFP

L’ex-président pakistanais Musharraf traduit en justice

avril 9, 2013
En mars dernier, un garde armé fouille un homme qui veut entrer dans le QG de campagne de Pervez Musharraf à Karachi.

En mars dernier, un garde armé fouille un homme qui veut entrer dans le QG de campagne de Pervez Musharraf à Karachi. Crédits photo : ASIF HASSAN/AFP

 

L’ancien dictateur, qui tente d’être élu lors des législatives du 11 mai, comparaît ce mardi devant la Cour suprême pour « trahison ».

-il faire dans cette galère? Depuis son retour au Pakistan le 24 mars, le général Pervez Musharraf, dictateur de 1999 à 2008, accumule les déconvenues. Tout avait bien commencé. Alors qu’il séjourne à Dubaï, le mois dernier, la justice pakistanaise lui accorde une liberté provisoire malgré sa mise en accusation dans trois affaires: l’assassinat de l’ancienne premier ministre Benazir Bhutto, le meurtre du chef baloutche Akbar Bugti et le renvoi des juges de la Cour suprême en 2007. De quoi lui permettre de faire campagne.

Mais ses déboires judiciaires ne font que commencer. Depuis lundi, la Cour suprême examine une requête déposée par plusieurs avocats. Les juristes demandent à la Cour d’ordonner des poursuites pour haute trahison contre le général. En 2007, Musharraf avait suspendu la Constitution et imposé l’état d’urgence. Un acte qui, au titre de l’article 6 de la Constitution, est passible de la peine de mort ou de la prison à vie. Le général a été convoqué mardi devant la Cour qui lui a interdit de quitter le pays.

Pire, il est menacé de mort par les talibans pakistanais. Adnan Rasheed, un ancien officier qui avait failli le tuer dans un attentat à la bombe en 2003, a promis qu’il lui ferait la peau. Dans une vidéo, où il apparaît entouré de kamikazes, il a lancé, bravache: «Rends-toi. Sinon, nous te frapperons quand tu t’y attendras le moins.» Du coup, Musharraf n’a pas pu tenir le moindre meeting.

 
 

Alors pourquoi est-il revenu, lui qui jouissait d’un exil paisible, bercé entre Londres et Dubaï? «Pervez Musharraf a cette mentalité propre à beaucoup de militaires, indique le général à la retraite Talat Masood, qui l’a bien connu. Il pense avoir le devoir de servir son pays. Le problème, c’est qu’il a une trop haute opinion de lui-même pour comprendre qu’il n’est plus populaire.»

Une poignée de fidèles

Musharraf caresse l’espoir d’un retour aux affaires depuis longtemps. Moins de deux ans après sa démission, il clame dans la presse internationale que ses concitoyens l’aiment toujours. «La preuve», lance-t-il au journal allemand Der Spiegel en octobre 2010, «j’ai 315.000 fans sur Facebook.» Ils n’étaient qu’un millier à l’accueillir à l’aéroport. Cherchez l’erreur…

Le général était pourtant prévenu. En 2011, à Londres, il reçoit une poignée de fidèles, dont son ancien ministre des Affaires étrangères, Khurshid Kasuri. «À cette époque, je lui ai conseillé de renoncer à son rêve de retour, raconte-t-il. Il était clair que les gens l’avaient oublié. Mais il n’a pas aimé mon conseil. Musharraf était entouré de personnes qui lui répétaient que le gouvernement était incompétent et que la population le réclamait.» Le général est convaincu d’avoir été un bon président et qu’il peut sortir son pays de l’ornière. «Où est le Pakistan que j’avais laissé il y a cinq ans? Je suis venu reconstruire le pays que je vous ai laissé», lance-t-il un brin messianique à sa descente d’avion.

Si son parti n’a aucune chance de remporter plus de quelques sièges à l’Assemblée nationale et dans les parlements des provinces, Musharraf peut être élu député. Dimanche, la commission électorale a approuvé sa candidature pour la circonscription de Chitral, dans le nord-ouest du pays. Il y est populaire pour avoir construit le tunnel du Lowari, qui relie cette zone montagneuse inaccessible en hiver, à la région de Dir plus au sud.

Enfin, il bénéficie de la protection de l’armée. «La plupart des haut gradés en poste aujourd’hui ont servi sous ses ordres. Certains, comme l’actuel chef de l’armée de terre, le général Kayani, lui doivent leur avancement. Tout ce monde-là n’aimerait pas qu’un camarade se fasse tuer», estime Talat Masood.

Lefigaro.fr par Emmanuel Derville