Paris – Le petit robot Philae travaille à plein temps sur la comète Tchouri alors qu’il n’a plus que quelques heures à vivre avec sa pile et que le fonctionnement de ses batteries solaires est affecté par sa position à l’ombre, a indiqué vendredi le CNES, l’agence spatiale française.
Sa moisson de données scientifiques est déjà riche, selon le CNES qui souligne qu’il faudra du temps pour les analyser.
Bonjour la Terre! J’ai eu une nuit très active sur la comète. Je suis à nouveau en contact avec mon équipe, a dit de son côté Philae, sur son compte Tweeter, animé par l’Agence spatiale européenne.
L’existence du robot, posé sur le noyau de la comète Tchourioumov-Guérassimenko à plus de 500 millions de kilomètres de la Terre, est peut-être comptée.
Il n’a plus que quelques heures à vivre avec sa pile. Ensuite ce sont des batteries solaires qui doivent prendre le relais mais le robot est à l’ombre, a déclaré à l’AFP Philippe Gaudon, chef du projet Rosetta au CNES (Centre national d’études spatiales) à Toulouse.
La durée de vie initiale de la pile étant de 60 heures, elle ne peut lui fournir encore qu’une dizaine d’heures d’énergie.
Les batteries solaires sont censées prendre le relais pour lui permettre de vivre au ralenti pendant encore quelques mois mais elles reçoivent beaucoup moins de lumière que prévu car le robot est coincé entre des rochers.
En dépit d’une position inconfortable, une patte en l’air, Philae est en contact par intermittence avec la sonde européenne Rosetta.
Grâce à ses instruments, il s’est mis à radiographier l’intérieur de la comète, à étudier son magnétisme, à faire des images du sol, à analyser les molécules complexes dégagées par la surface.
Le robot est chargé notamment de trouver sur le noyau de la comète des molécules organiques qui ont pu jouer un rôle dans l’apparition de la vie sur Terre, les comètes étant les objets les plus primitifs du système solaire.
Dans sa feuille de route, il est censé aussi effectuer un forage du sol pour prélever un échantillon afin de l’analyser. Mais pour le moment, les scientifiques de l’ESA ne lui en ont pas donné l’ordre car ils craignent que cette opération ne le déséquilibre. En effet, le robot n’est pas arrimé, ses harpons n’ayant pas fonctionné.
Si le forage ne se fait pas, nous pensons récolter au moins 70% à 80% des données scientifiques attendues pour la première séquence de vie sur pile du robot, a indiqué M. Gaudon.
Il est possible que l’ESA décide de faire un forage dans les derniers moments de vie de la pile, tentant le tout pour le tout.
Romandie.com avec(©AFP / 14 novembre 2014 12h33)