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William Klein, mort d’un visionnaire

septembre 12, 2022

Le photographe américain est décédé à l’âge de 96 ans. Son œuvre englobe à la fois peintures, photos et films. Toujours d’une incroyable modernité.

William Klein, en 2007.
William Klein, en 2007.© SAKIS MITROLIDIS / AFP

Il avait le chic pour brouiller les pistes ; excellait dans l’art de rebattre les cartes. Notamment entre réel et imaginaire. William Klein n’avait pas son pareil pour transmuer le quotidien en matériau magique. Il transformait des scènes de vie les plus banales en moments de rêverie pure. Son chef-d’œuvre, Qui êtes-vous, Polly Magoo ? en est la parfaite illustration. Dans ce film onirique, sorti en 1966, Dorothy McGowan, joue le rôle d’un top-modèle repéré dans la foule, lors d’un concert des Beatles (emprunt au réel : c’est dans ces circonstances précises que la jeune femme se vit proposer un contrat de mannequinat). Le prince d’un royaume d’opérette (incarné par Sami Frey) s’éprend éperdument d’elle. Mais est-elle vraiment la femme sur lequel il fantasmait dans des magazines au papier glacé ? Conte de fées moderne, ce long-métrage est à la fois une allusion voilée à l’histoire d’amour entre Grace Kelly et le prince Rainier de Monaco. Mais aussi une critique féroce de cette « société du spectacle » que dénoncerait, un an plus tard, Guy Debord dans un essai fameux.

Tour à tour peintre, photographe et réalisateur d’une vingtaine de films, tantôt de fiction, tantôt documentaires, William Klein, décédé le 10 septembre à Paris, avait, comme son ami Chris Marker, une qualité rare. Il était visionnaire. Ses films, en forme de paraboles, en témoignent. En 1969, son Mr Freedom prenait la forme d’une comédie déjantée moquant le bras de fer, sur fond de guerre froide, entre deux super-héros : l’un américain (Mister Freedom, donc), l’autre russe (Moujik Man). Ces deux personnages ignorant que la véritable menace vient d’un troisième protagoniste, un dragon surnommé « Red China Man ». Sept ans plus tard, William Klein signait un autre film d’anticipation avec Le Couple témoin. Là encore, la farce dissimulait une prophétie puisqu’André Dussollier et Anémone jouent le rôle de deux cobayes scrutés par des équipes de scientifiques sans scrupule, dans le cadre d’une étude commandée par un sinistre ministère dit « de l’Avenir ». Là encore, l’humour enveloppait une dénonciation cinglante des instituts de sondage de l’époque pompidolienne désireux de saisir, par le biais de statistiques, les évolutions de la société. Cette intrigue prend aujourd’hui, où les algorithmes des géants

Un Paris déterminant

« Qui êtes-vous, Polly Magoo ? », 1965.© Club des Producteurs / Collection Christophel

William Klein était né à New York le 19 avril 1928 dans une famille d’immigrés hongrois. « Mon grand-père avait traversé l’Atlantique. Il était tailleur et incarnait le rêve américain. Parti de rien, il avait si bien réussi qu’il était parvenu à s’offrir une voiture décapotable. Voiture dans laquelle il devait d’ailleurs trouver la mort, au cours d’un accident de la route. Mon père, en revanche, a dilapidé la fortune familiale », résumait William Klein. Enfant précoce, il s’était beaucoup cherché, tâtant d’abord d’études de sociologie, de psychologie et de littérature au prestigieux City College de Harlem, avant de se consacrer à la peinture et, un temps, à l’architecture. Pendant son service militaire, il avait travaillé comme opérateur-radio en Allemagne puis en France. Sa découverte de Paris avait été déterminante. C’est là qu’il était devenu photographe de mode par hasard. « Un jour, j’ai gagné un appareil photo au poker. C’était un vieux Rolleiflex. Je l’ai essayé dans les rues et ça a été une révélation », racontait-il.

À la Sorbonne, où il avait suivi, en auditeur libre, des cours de sociologie, il avait rencontré le peintre Ellsworth Kelly de cinq ans son aîné. Mais aussi sa future femme : Jeanne Florin. William Klein qui fréquentait, aussi, le peintre Fernand Léger s’était risqué, sur ses conseils, à la photo abstraite. Il avait commencé par des clichés d’architecture où il s’évertuait à souligner les motifs géométriques des bâtiments. Il avait ensuite arpenté les musées et galeries d’art tentant d’introduire du mouvement dans les tableaux qu’il flashait, en bougeant au moment où il déclenchait et en s’arrangeant pour que le temps de pause soit suffisamment lent pour instiller un flou volontaire à ses images.

La série new-yorkaise

En 1951, le metteur en scène italien Giorgio Strehler repère ces curieux clichés, aux faux airs de Miró, et lui propose de les exposer dans le hall du Piccolo Teatro de Milan. William Klein a 23 ans. L’architecte et designer Angelo Mangiarotti tombe en arrêt devant ses motifs dansants. Klein se retrouve publié dans la revue Domus. Il est lancé. L’un des abonnées de ce titre, créé par Gio Ponti, s’appelle en effet Alexander Liberman. Il sera son Pygmalion. Directeur du magazine Vogue, il a fait de ce magazine un véritable laboratoire, faisant émerger une nouvelle génération de photographes de mode, dont font partie Lee Miller, Irving Penn ou encore Richard Avedon. Il embauche Klein.

Le tempérament « révolutionnaire » du jeune photographe va s’épanouir dans les pages de Vogue. Klein fait sortir les mannequins des maisons de haute couture dans la rue, là où ses prédécesseurs les cantonnaient à des séances de pose en studios. Le jeune homme a besoin de bouger. Il défriche aussi les pages « tourisme ». C’est ainsi qu’il visite la Hollande en 1955, tentant de réaliser un portrait du pays à travers un portfolio. Quelques mois plus tard, il retourne à New York, la ville de son enfance. Il y shoote la mosaïque de ghettos qui la constituent. Il ne cherche pas tant à esthétiser Manhattan qu’à réapprivoiser les quartiers qu’il a quittés près de dix ans auparavant et qu’il peine à reconnaître. « New York ne me revenait pas. Je trouvais la ville presque antipathique. Je voulais lui régler son compte », plaisante-t-il. Détail amusant : cette série new-yorkaise, William Klein la réalise avec le boîtier que lui a vendu un jeune photographe français. Son nom ? Henri Cartier-Bresson. L’idée d’un livre s’impose vite à Klein. Il prendra la forme d’un journal. Mais aucun éditeur américain n’accepte de publier cet ouvrage. « On me reprochait des images crasseuses de New York », soupirait-il. Le jeune homme se tourne alors vers un éditeur français. Ce sera le Seuil. « Dans cette maison d’édition, qui vivait alors de la vente de livrets de chants scouts, travaillait un homme qui, pour moi, résume tout le génie français », racontait Klein.

L’amitié de Chris Marker

Cet homme s’appelle, de son vrai nom, Christian Bouche-Villeneuve. Il a sept ans de plus que William Klein et déjà deux vies. Fils d’un banquier pétainiste, il s’engage dans la résistance. Il est arrêté et manque d’être fusillé. À la Libération, il décide de devenir artiste et prend le nom de Chris Marker en 1949 lorsqu’il publie son premier roman (Le Cœur net). Il devient ensuite graphiste pour une collection de tourisme (« Petite Planète »). Son bureau est un univers à part. « Quand je suis entré, j’ai d’abord vu un Martien. Marker avait un pistolet laser en plastique en bandoulière et des vaisseaux spatiaux étaient accrochés au plafond, suspendus à des fils », rigolait Klein en se rappelant cette rencontre professionnelle.

Marker s’enthousiasme pour les images de Klein, qui donnent à voir des rues déglinguées et des passants abrutis de fatigue. « William a réussi à saisir la folle brutalité de cette métropole », énonce-t-il en découvrant ces photos. Il descend voir le patron du Seuil et lui propose le marché suivant: « Soit je fais ce livre avec William Klein. Soit je démissionne. » L’ouvrage sera publié, quelques mois plus tard, sous le titre Life Is Good and Good for You in New York: Trance Witness Revels. La publication fait scandale outre-Atlantique. Mais elle est récompensée par le prix Nadar en France. Federico Fellini tombe en arrêt devant ce livre. « Fellini m’a proposé de devenir son assistant. Il en avait déjà cinq ou six, ce qui m’a rassuré parce que je n’avais aucune idée de ce qu’était un tournage », confiait le photographe. Il apprendra le métier de réalisateur dans les studios de Cinecittà, au sud de Rome. En marge du tournage des Nuits de Cabiria, il réalisera aussi son deuxième livre (Rome).

Débuts au cinéma

En 1958, sur les conseils d’Alain Resnais, William Klein tourne son premier court-métrage, Broadway by Light. Expérimental, ce film est consacré aux enseignes aux néons et autres publicités lumineuses de Time Square. « Les Américains ont inventé le jazz pour se consoler de la mort ; la star pour se consoler de la femme. Pour se consoler de la nuit, ils ont inventé Broadway », résume Chris Marker qui travaille avec lui sur ce projet. Les deux hommes feront un bout de chemin ensemble tentant d’enregistrer sur pellicule les mouvements chaotiques de leur époque. William Klein écrit alors Pierrot mon ami pour Charles Aznavour et Zizi Jeanmaire, mais ne parviendra pas à monter la production. Il tente d’adapter Zazie dans le métro de Raymond Queneau, travaille avec Louis Malle qui s’est attelé au même projet. Mais doit renoncer. « Il ne peut y avoir qu’un capitaine dans un bateau », éludait-il.

Après avoir consacré deux autres livres-portraits aux villes de Moscou et Tokyo, William Klein suit alors le boxeur Cassius Clay et réalise deux documentaires épiques sur le grand Mohamed Ali. « Ce boxeur noir, converti à l’islam, avait une vraie dimension politique », écrit le photographe. Dans l’avion qui l’emmène à Miami, avant un combat de Mohamed Ali, William Klein rencontre Malcolm X. « Personne ne voulait s’asseoir près de lui. J’ai donc pris place à ses côtés et nous avons sympathisé pendant le trajet », déclarait William Klein. « J’ai l’impression que Malcolm X trouvait ça drôle qu’un juif de New York, installé à Paris, vienne filmer un Noir à Miami. »

Des films de plus en plus engagés

À partir de cette date, les films de William Klein vont se faire de plus en plus politiques. Il ne cessera de se jouer des genres et se frottera aux combats de son temps : pour les droits civiques (Eldridge Cleaver, Black Panther), contre la guerre au Vietnam et l’impérialisme culturel, participant notamment au Festival panafricain d’Alger en 1969. Ce qui ne l’empêchera pas de traiter aussi de sujets plus légers, comme le tennis avec The French, consacré à l’Open français de Roland-Garros en 1981. Ou Mode in France, sur les défilés parisiens, en 1984.

William Klein reviendra à la photo à la fin des années 1980, publiant coup sur coup Close Up (1989), Torino 90 (1990) et In & Out of Fashion (1994), ainsi que de nombreuses monographies sur des créateurs de mode. Ses clichés, aux cadrages audacieux, donnent à voir beaucoup de portraits, réalisés dans la rue par surprise, sans souci de « pose » ni des convenances. « Ces photos volées, je les ai réalisées en pensant à ce que m’avait recommandé Fernand Léger », racontait William Klein. « Le peintre avait coutume de dire : Ne vous faites pas chier avec des collectionneurs et des galeristes, arrangez-vous juste pour trouver un motif qui vous permette de rester au cœur de la cité », disait-il. Avant de conclure, dans un grand éclat de rire : « C’est ce que j’ai essayé de faire. »

Avec Le Point par Baudouin Eschapasse

France-Distinction : Baudouin Mouanda sacré « Prix Roger-Pic 2022 »

septembre 3, 2022

Le photographe congolais, Baudouin Mouanda, a été désigné prix Roger-Pic 2022, le 1er septembre, pour son portfolio « Ciel de saison ». Un travail documentaire et artistique remarquable qui met en lumière les intempéries résultant du changement climatique en vue de faire prendre conscience sur la nécessité continue de protéger l’environnement.

1- Baudouin Mouanda, « Prix Roger-Pic 2022 »/DR

En hommage à Roger Pic, grand photographe, réalisateur et militant du droit d’auteur, la Société civile des auteurs multimédias (Scam) récompense, depuis trente ans, un artiste qui documente le réel, tout en interrogeant l’humanité. L’objectif étant de soutenir l’œuvre d’auteurs émergents dont le parcours mérite d’être plus amplement reconnu. En remportant ce sacre, Baudouin Mouanda devient le premier africain et le premier congolais à rejoindre le palmarès des lauréats talentueux de ce concours photographique international. Un trophée de plus qui vient s’ajouter aux vingt-trois déjà amassés sur le plan international, à savoir en France, Espagne, Angleterre, Chine, au Japon, etc.

« Je suis très fier que le prix Roger-Pic de la Scam soit attribué cette année à un photographe africain dont je suis le premier du continent, d’origine congolaise, à le remporter. Je suis très content que le Congo, à travers la photographie, arrive à attirer de l’attention en sensibilisant les populations sur un phénomène naturel que connait l’Afrique. D’où, je ne manquerai pas de remercier les membres du jury pour l’intérêt qu’ils ont porté à mon projet Ciel de Saison qui en est, à ce jour, à sa troisième distinction », s’est réjoui l’artiste congolais.

Cette victoire tant méritée, Baudouin Mouanda la doit à sa créativité et sa sensibilité autour d’une thématique capitale. En effet, les inondations sont courantes dans le monde et plus particulièrement en Afrique ; et elles ne sont point le fruit du hasard, mais plutôt de certaines actions de l’homme sur l’environnement.

« Ciel de saison est né des intempéries que connaît ces dernières années l’Afrique, dues au changement climatique. Ces photographies rappellent à tout un chacun, la nécessité de préserver et respecter l’environnement, sous peine de représailles du changement climatique », a expliqué Baudouin Mouanda.

2- Un cliché de la série « Ciel de saison »/DR

Comme le souligne-t-il, ce projet a pu être réalisé grâce à son espace culturel Classpro_Culture encore en chantier. « Ce, avec l’aide des habitants qui ont connu les inondations et qui ont bien voulu reprendre à mon appel. En me rappelant de l’engagement sans relâche du président de la république Denis Sassou N’Guesso sur le changement climatique, il m’était important d’accompagner cette action pour le bien de la population ».

Notons que le photographe congolais, Baudouin Mouanda, recevra officiellement son prix le 13 octobre prochain, en France. A cet effet, il bénéficiera d’une exposition de ses photographies, produite entièrement par la Scam, et d’une enveloppe de 5000 euros. Entre-temps, il est attendu le 17 septembre, toujours en France, à présenter son travail au festival La Gacilly. A côté de cela, Baudouin est à pied d’œuvre d’un nouveau projet photographique qui parle de la question d’eau et il devra s’intituler « La sueur du robinet » ; ce, en même temps qu’il se bat pour finaliser les chantiers de l’espace culturel Classpro_Culture, implanté dans le huitième arrondissement de Brazzaville.

Avec Adiac-Congo par Merveille Atipo

France-Paris : un photographe agonise en pleine rue, dans l’indifférence des passants

février 4, 2022

René Robert est décédé d’une hypothermie extrême 9 heures après avoir chuté dans la rue, relate BFMTV ce mardi. L’artiste avait 84 ans.

Le photographe de renom René Robert est décédé la semaine dernière dans des conditions particulièrement sordides. L’artiste de 84 ans a agonisé sur un trottoir pendant de longues heures après une chute en plein cœur de la capitale, et ce, dans l’indifférence générale des passants, comme le relatent nos confrères de BFMTV mardi 25 janvier 2022.

Vers 21 heures mardi 18 janvier, l’octogénaire, connu pour avoir immortalisé des danseurs de flamenco, sillonne les rues du quartier de République après un dîner. Victime d’une chute rue de Turbigo, l’artiste s’écroule sur la chaussée. Il faudra attendre 6 heures du matin le lendemain, soit 9 heures plus tard, pour qu’un sans-abri prévienne les secours. Trop tard, hélas. René Robert décédera d’une hypothermie extrême à l’hôpital Cochin.

« Assassiné » par l’indifférence des passants

Cette mort tragique a révolté Michel Mompontet, journaliste et ami du photographe, selon qui l’indifférence des passants « a assassiné » René Robert. « Durant neuf heures, aucun passant ne s’est arrêté pour voir pourquoi ce monsieur gisait sur le trottoir. Personne », a-t-il fustigé sur Twitter. Et de poursuivre : « Si cette mort atroce peut servir à quelque chose, ce serait ceci : quand un humain est couché sur le trottoir, aussi pressés que nous soyons, vérifions son état. Arrêtons-nous un instant. »

Dans une chronique poignante diffusée sur la chaîne France Info, Michel Mompontet n’a toutefois pas souhaité jeter l’opprobre sur les passants trop pressés. « Est-ce que je suis sûr à 100 % que, si j’avais été confronté à cette scène, je me serais arrêté ? » s’est en effet interrogé, en toute franchise, le journaliste. Un questionnement qui, de son propre aveu, le « hante ».

Avec Le Point

France: Robert Frank, géant de la photographie, est mort à 94 ans

septembre 10, 2019

Robert Frank

DISPARITION – L’artiste s’est éteint à Inverness dans la province canadienne de Nouvelle-Écosse, annonce le New York Times. Ce vagabond de l’image était devenu une légende depuis la publication de The Americans, série historique en noir et blanc sur les États-Unis des années 1950 et la face cachée du rêve américain.

Il était l’un des photographes les plus influents du XXe siècle. Son livre The Americans , composés de photographies en noir et blanc capturées pendant ses traversées du Far West dans les années 1950, reste dans l’histoire comme un chef-d’œuvre de la photographie. Le vagabond de l’image Robert Frank s’est éteint lundi à Inverness, en Nouvelle-Écosse à l’âge de 94 ans annonce le New York Times . Sa mort a été confirmée par Peter MacGill de la galerie new-yorkaise Pace-MacGill, qui lui avait consacré de nombreuses expositions depuis 2005.

Né en Suisse le 9 novembre 1924, Robert Frank s’est installé à New York à l’âge de 23 ans. À tout juste 30 ans, il se lance dans un projet fou, inspiré par le mouvement beatnik: sillonner les routes des États-Unis pour prendre le pouls du Nouveau Monde, sa terre d’adoption. Lors de son périple, effectué entre avril 1955 et juin de l’année suivante, «Mr. Frank» utilisa pas moins de 700 pellicules. En quatre ans, il prit près de 28.000 clichés.

Le Manet de la photographie

Admirateur et protégé du grand Walker Evans, il vient de photographier les ouvriers des usines Ford de Detroit lorsqu’en novembre 1955, il est arrêté sur la route US 65 par la police de l’État de l’Arkansas, trouvant suspect cet individu «vêtu de manière négligée, qui a besoin d’une bonne coupe de cheveux et de se raser, sans parler d’un bain». Trois jours de prison sans autre forme de jugement pour ce «Juif» soupçonné d’être un «Rouge», raconta Magali Jauffret dans L’Humanité en 2004. Ailleurs, dans le Sud toujours d’un autre siècle, un shérif lui «donne une heure pour quitter la ville».

Robert Frank, mis à l’honneur des rencontres d’Arles. BRYAN THOMAS/AFP

En 1958, sa collection de 83 tirages est publiée sous le titre The Americans, recueil des clichés capturés entre New York et San Francisco en passant par la Nouvelle Orléans et le Midwest. Des images rentrées dans l’imaginaire américain qui a valu à Frank le surnom du «Manet de la nouvelle photographie». L’ouvrage fut préfacé par Jack Kerouac, le roi de la route en personne.

La parution du livre, en 1958, fut perçue comme une critique de l’«American Dream» désenchanté. The Americans valu à Frank d’être taxé d’antiaméricanisme, dans un pays obsédé par la chasse aux sorcières. «C’était la première fois que je traversais ainsi le pays, confiait-il au moment d’être honoré au Tate Modern de Londres, fin 2004. Et je me suis vite aperçu, surtout dans le Sud, à quel point le racisme contre les Noirs était absurde. Pas besoin d’être juif, pas besoin d’être émigré pour voir cette injustice. Je la ressentais. Je ne travaille pas avec l’intellect, mais avec l’émotion.» L’année passée, pour les 60 ans de l’ouvrage, Frank était mis à l’honneur des Rencontres photographiques d’Arles.

Par Le Figaro.fr

Mali : décès de Mamadou Super Koné, le photographe des présidents

mai 8, 2019

Le photographe Mamadou Koné. © DR

 

Mamadou Koné, dit Super Koné, s’est éteint lundi 6 mai à Montfermeil, dans la banlieue parisienne, à l’âge de 71 ans. Au cours d’un demi-siècle de carrière, il aura photographié la plupart des présidents et chefs d’État africains.

« Le Mali et le monde perdent un photographe émérite qui a immortalisé de grands moments de notre histoire contemporaine ». L’hommage rendu mardi par le président Ibrahim Boubacar Keïta à Mamadou Koné, dit « Super Koné », est l’une des nombreuses marques de respect et de tristesse qui ont fleuri ces dernières heures.

Décédé lundi 6 mai à Montfermeil, dans la banlieue parisienne à l’âge de 71 ans, Mamadou Koné était un photographe du siècle passé, au sens noble du terme. Un adepte de l’argentique, dont l’objectif aura capturé tant d’instants décisifs dans les couloirs des palais présidentiels des capitales africaines qu’il est difficile de les recenser.

Un quart de siècle de l’histoire politique africaine

Homme affable et prolixe, il avait ses habitudes à la rédaction de Jeune Afrique, où il rendait régulièrement visite aux équipes, jamais avare d’une anecdote sur ses cinquante années de carrière dans les couloirs des palais. Son porte-cigarette en ivoire entre les doigts, il aimait à glisser ici où là quelques piques bien senties, aussi, sur les présidents qu’il a côtoyé, comme ce fut encore le cas moins d’un mois avant sa disparition.

Installé depuis plusieurs années à Sarcelles avec Fatim, son épouse, Mamadou Koné était père de quatre enfants. À Paris, lorsqu’il souhaitait rencontrer ses amis et connaissances, c’est au bar d’un hôtel chic de la Porte Maillot qu’il leur donnait rendez-vous.

Mamadou Koné avait mille choses à raconter. Pendant un demi-siècle, il aura fixé sur pellicule les visages de la majeure partie de celles et ceux qui ont écrit l’histoire du continent. Appareil en bandoulière, il a démarré sa carrière en décrochant une autorisation lui permettant d’accéder aux cérémonies officielles du palais présidentiel malien.

De Senghor à Condé en passant par Mobutu

Quelques unes des photos de Mamadou Koné, dit Super Koné. © DR / Mamadou Koné

D’Ahmadou Ahidjo à Léopold Sédar Senghor, aucun des « pères de l’indépendance » n’échappe à l’objectif de Mamadou Koné

En 1975, il accède à la notoriété internationale avec la sortie de son livre Coiffures traditionnelles et modernes du Mali, aux Éditions populaires du Mali. Si le jeune photographe gagne alors bien sa vie, il acquiert surtout un succès qui lui ouvre des portes.

Son amitié avec l’ethnologue et cinéaste français Jean Rouch fera le reste : ce dernier le présente en effet à Jacques Foccart. Le « Monsieur Afrique » des présidents français, tout en tirant les ficelles de la Françafrique, lui donne un accès privilégié aux présidents africains lorsque ceux-ci sont de passage à Paris.

Du Camerounais Ahmadou Ahidjo au Sénégalais Léopold Sédar Senghor, aucun des « pères de l’indépendance » n’échappe à l’objectif de Mamadou Koné. Pas plus que les chefs d’État de la « deuxième génération » – celle des Mobutu Sese Seko, Lansana Conté, et Abdou Diouf -, et des suivantes, d’Abdoulaye Wade à Denis Sassou-Nguesso en passant par Alpha Condé.

S’il entretenait des relations très proches avec plusieurs de ces chefs d’État, notamment avec Abdou Diouf, c’est son amitié avec le président ivoirien Félix Houphouët Boigny, dont il devient le photographe attitré à partir de 1985, qui aura sans doute le plus marqué Mamadou Koné. Au point que ces dernières années, il bataillait pour lever suffisamment de fonds pour accomplir ce qu’il considérait comme son grand oeuvre : un ouvrage rassemblant 1 800 clichés inédits, et plus d’une centaine de témoignages, sur la présidence d’Houphouët.

Un projet qu’il n’a malheureusement jamais pu mener à terme, faute des fonds nécessaires.

Jeuneafrique.com

Harcèlement sexuel: le photographe Terry Hardson banni de grands magazines

octobre 24, 2017

Le photographe de mode Terry Richardson le 8 février 2017 à New York / © GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives / Gustavo Caballero

Le photographe de mode Terry Richardson, connu pour ses photos provocantes et accusé depuis des années de harceler sexuellement des mannequins, ne pourra plus travailler pour de grands magazines comme Vogue ou Vanity Fair, nouvelle illustration des répercussions du scandale Weinstein.

Le quotidien britannique The Telegraph a rapporté que le vice-président du groupe Condé Nast International, propriétaire de ces prestigieux magazines, avait écrit lundi aux présidents des différents pays où travaille le groupe pour leur demander de ne plus travailler avec M. Richardson.

« Toute séance de photos programmée ou toute séance terminée mais non publiée devra être supprimée et remplacée par d’autres contenus, » a écrit le vice-président James Woolhouse dans un courrier électronique cité par le journal, dont le contenu a été confirmé à l’AFP par Condé Nast International.

Condé Nast Etats-Unis a également confirmé n’avoir « rien prévu avec (Richardson) à l’avenir », avant d’ajouter: « Le harcèlement sexuel sous toutes ses formes est inacceptable et ne saurait être toléré ».

Une représentante de Terry Richardson à New York a souligné que le photographe avait été « déçu en apprenant l’existence de ce mail, notamment parce qu’il a déjà répondu à ces vieilles histoires ».

Terry Richardson est « un artiste connu pour son travail sexuellement explicite, beaucoup de ses interactions professionnelles avec ses sujets sont donc sexuellement explicites par nature, mais tous ses sujets ont participé de façon consensuelle », a assuré à l’AFP cette représentante.

Le New-Yorkais de 52 ans travaille depuis plus de vingt ans comme photographe de mode et est l’auteur de campagnes de publicité pour de grands créateurs comme Yves Saint Laurent, Marc Jacobs ou Tom Ford, ou de clips vidéo, comme celui de Miley Cyrus « Wrecking Ball », au contenu ultra-sexuel et souvent controversé.

Il a aussi photographié Barack Obama avant que ce dernier ne soit élu président des Etats-Unis.

L’interdiction de Condé Nast intervient après que le Sunday Times britannique a publié dimanche un article qualifiant Terry Richardson de « Weinstein de la mode », en rappelant que des mannequins se plaignaient depuis des années de son comportement.

La semaine dernière, la mannequin new-yorkaise Cameron Russell avait invité ses homologues à partager leurs expériences d’agressions sexuelles sur son compte Instagram, récoltant près d’une centaine de témoignages, dans lesquels certains –même si les noms ont été effacés– ont indiqué avoir reconnu le comportement du photographe.

Romandie.com avec(©AFP / 24 octobre 2017 18h59)                

Disparition du photographe malien Malick Sidibé

avril 15, 2016

Une photo du portraitiste malien, Malick Sidibé.

Une photo du portraitiste malien, Malick Sidibé. Crédits : MALICK SIDIBÉ COURTESY THE WALTHER COLLECTION AND MAGNIN-A, PARIS
C’était le chroniqueur de la jeunesse du tout-Bamako des années 1960-70. Le photographe malien Malick Sidibé s’est éteint à Bamako le 14 avril à l’âge de 80 ans des suites d’un cancer, comme l’a révélé hier soir le Quotidien de l’Art.

Lire aussi : La photographie africaine séduit les collectionneurs

Né à Soloba dans une famille peule, Malick Sidibé se forme d’abord à la bijouterie avant d’apprendre la photographie en 1955 auprès de Gérard Guillat, alias « Gégé la Pellicule ». Trois ans plus tard, il ouvrira son propre studio à Bamako dans le quartier de Bagadadji. Si le grand maître malien de l’époque, Seydou Keïta, photographie à la chambre les élégantes posant de biais –sa marque de fabrique –, son cadet se reporte sur des sujets plus populaires. « Seydou, c’était la grande classe des fonctionnaires, avec des hommes richement habillés qui couvraient leur dame de chaînes en or. Moi, c’était la classe moyenne ; on pouvait même poser avec un mouton », racontera-t-il au Monde.

Le photographe malien Malick Sidibé, portraitiste reconnu, prend une photo de l'ancien champion cycliste Damien Salmon, le 12 juillet 2006 à Plouha, en Bretagne.
Le photographe malien Malick Sidibé, portraitiste reconnu, prend une photo de l’ancien champion cycliste Damien Salmon, le 12 juillet 2006 à Plouha, en Bretagne. Crédits : ANDRE DURAND / AFP

Armé d’appareils légers, Malik Sidibé ira surtout sur le terrain humer l’air de son époque. Son champ d’action ? La jeunesse endimanchée et insouciante, les zazous friands de twist, de rock et autres danses cubaines.

« Trésor national »

Le photographe sera de toutes les fêtes, de celles qui s’éternisaient jusqu’à l’aube le long du fleuve Niger. Durant ces décennies, il développera une autre spécialité, les femmes prises de dos, qu’il reprendra à la fin des années 1990. « C’est lui qui a reconnu les photos d’un photographe inconnu que je recherchais, Seydou Keïta », se souvient le marchand André Magnin, qui lui organisera en 1995 une exposition à la Fondation Cartier à Paris, un an après sa présentation aux Rencontres de la photographie de Bamako. Et d’ajouter : « Il était généreux, toujours souriant, timide, mais au regard acéré. Il a su saisir les instants magiques d’une jeunesse moderne qui vit son indépendance, la liberté. Il était considéré comme un maître par les plus jeunes comme Omar Victor Diop. »

En 2003, le « trésor national » malien reçoit le prestigieux prix international de la photographie Hasselblad, décerné pour la première fois à un photographe africain. Quatre ans plus tard, c’est la consécration, il est récompensé du Lion d’or à la Biennale de Venise. Lorsque nous nous étions rendus en octobre 2015 à Bamako, sa santé ne lui permettait déjà plus de se rendre à son studio tenu désormais par l’un de ses fils.

Le photographe malien Malick Sidibé, portraitiste reconnu s'apprête à prendre une photo le 12 juillet 2006 à Plouha, sur la côte bretonne.
Le photographe malien Malick Sidibé, portraitiste reconnu s’apprête à prendre une photo le 12 juillet 2006 à Plouha, sur la côte bretonne. Crédits : AFP
Lemonde.fr par Roxana Azimicontributrice Le Monde Afrique

RDC : Kiripi Katembo Siku, qui photographiait Kinshasa dans ses flaques d’eau, est mort

août 6, 2015

Kiripi Katembo Siku, photographe congolais, décédé le 5 août 2015. © Capture d’écran/Youtube Fondation Cartier pour l’art contemporain.

Le photographe congolais Kiripi Katembo Siku, célèbre pour ses photos montrant des scènes de vie de Kinshasa reflétées dans des flaques d’eau, est décédé mercredi à l’âge de 36 ans.

« J’ai la profonde douleur de vous annoncer le décès du photographe-cinéaste Kiripi Katembo Siku hier soir [5 août] à la clinique universitaire [de Kinshasa] », a annoncé Christian Kisavu, chargé de communication de l’Institut français de la capitale congolaise, dans un message à la presse.

Amoureux de la photo, de la vidéo et de la peinture, Kiripi Katembo Siku a exposé ses œuvres à la Biennale de Venise, à la Berlinale, aux Rencontres de Bamako, aux Rencontres de la photographie d’Arles (sud de la France) ou au festival d’Avignon, dont il avait réalisé l’affiche pour la 67e édition.

En RDC, il a joué un grand rôle dans l’organisation en décembre de la première biennale culturelle de Kinshasa, Yango, où ont été exposées ses fameuses photos dressant un portrait de Kinshasa, utilisant les flaques d’eau qui parsèment les chaussées défoncées de la ville comme des miroirs. Ces clichés sont actuellement exposés à la Fondation Cartier, à Paris, dans le cadre de la riche exposition « Beauté Congo », rétrospective de l’art congolais (photo, peinture, musique, sculptures) de 1926 à 2015 (jusqu’au 15 novembre).

Choc à Kinshasa

À Kinshasa, la mort de l’artiste a provoqué un choc. « J’ai appris la nouvelle hier soir à 19 heures […]. Je suis allé dans sa famille, et on m’a dit que vendredi il a fait une crise et est tombé dans le coma, jusqu’à hier… », a déclaré Cédric Nzolo, designer et photographe. Ce dernier avait le souffle court en évoquant le jeune homme originaire de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, région convoitée pour ses immenses richesses naturelles et minières et foyer des deux grands conflits qui ont déchiré la RDC depuis 1996.

L’émotion était également palpable chez Yves Sambu, photographe. « On était ensemble à l’Académie des Beaux-Arts [de Kinshasa]. On partageait beaucoup d’expériences d’amitié, on était des complices », a-t-il confié, s’exprimant parmi un groupe d’artistes mobilisés pour lui rendre hommage.

« Il était vraiment dans la fleur de l’âge, au début d’une très bonne carrière artistique. C’est quelqu’un qui avait la folie des grandeurs. C’était un grand rêveur et vendeur de rêve, mais pas un illusionniste, parce qu’à la fin, il a réussi ce qu’il voulait faire », a ajouté Yves Sambu.

Jeuneafrique.com

Naomi Camp­bell condam­née pour avoir agressé un photo­graphe

août 3, 2015

Naomi Camp­bell

Naomi Camp­bell

La sanc­tion est tombée

Quand Naomi Camp­bell n’est pas contente, elle sort les griffes et ne se retient plus. Ça fait des années qu’elle jure prendre des cours de yoga et de relaxa­tion, mais en mars dernier, ça ne l’a pas empê­chée de se jeter sur Cara Dele­vingne. Aupa­ra­vant, elle s’en était pris à son chauf­feur person­nel en le tapant à la nuque, à son assis­tante en l’as­som­mant avec son télé­phone, à des poli­ciers, à des agents de sécu­rité en leur crachant dessus et égale­ment à un photo­graphe, en 2009. Il avait pris des clichés d’elle en balade en Sicile avec son compa­gnon d’alors, Vladi­mir Doro­nin. Quand elle a vu le photo­graphe, le sang de Naomi Camp­bell n’a fait qu’un tour et elle lui a assené de violents coups, notam­ment avec son sac à main. Blessé à l’œil, il a eu besoin de soins médi­caux. Tous deux ont fina­le­ment trouvé un arran­ge­ment finan­cier pour qu’il ne porte pas plainte, mais un procu­reur a toute­fois jugé les faits trop graves pour que le mannequin ne fasse pas l’objet de pour­suites.

Un tribu­nal sici­lien l’a condam­née ce vendredi 31 juillet à six mois de prison avec sursis, mais d’après Enter­tain­ment Tonight, il suffit que Naomi Camp­bell se tienne à carreaux pendant six mois aux yeux de la loi pour que la condam­na­tion soit pure­ment et simple­ment effa­cée de son casier judi­ciaire. Connais­sant le tempé­ra­ment de celle que l’on surnomme la panthère, on lui recom­mande d’évi­ter l’île, ça lui permet­tra de ne pas commettre d’in­frac­tion.

Voici.fr par La Rédaction

Justin Bieber plaide coupable pour agres­sion et conduite dange­reuse, il échappe à la prison

juin 6, 2015

Justin Bieber

Justin Bieber

Libéré, soulagé

« La leçon à rete­nir de tout cela, c’est qu’il faut réflé­chir avant d’agir à l’ave­nir », a déclaré un juge cana­dien à Justin Bieber en prononçant un juge­ment assez clément envers le chan­teur, rapporte TMZ. Il faut admettre que l’artiste est plus connu pour ses frasques et ses excès que ses essais philo­so­phiques. Il a fallu toute l’élo­quence et le talent de son avocat, maître Howard Weitz­man, pour tirer le chan­teur de la situa­tion dans laquelle il s’était fourré. À l’été 2014, Justin Bieber était à Onta­rio avec Selena Gomez, sa petite amie à l’époque. Un papa­razzi l’a photo­gra­phié alors qu’il était au volant d’un quad et ça n’a pas du tout plu au chan­teur. Il a foncé tête bais­sée dans le mini­van du photo­graphe. Heureu­se­ment, personne n’a été blessé, mais le Cana­dien a été pour­suivi pour agres­sion et conduite dange­reuse.

Grâce à un accord passé avec la justice dans lequel Justin Bieber s’est engagé à ne pas contes­ter les charges portées contre lui, la sanc­tion à son encontre est minime : il n’a qu’à payer une amende de 750 dollars (660 euros envi­ron), l’équi­valent d’un sachet de caca­huètes au piment pour le chan­teur million­naire. Le photo­graphe avait de son côté plaidé coupable aux accu­sa­tions de viola­tion de propriété privée, ce qui a permis à tout le monde de s’en tirer sans être trop puni. Espé­rons juste que Justin Bieber fasse de la recom­man­da­tion du juge sa nouvelle règle de vie.

Voici.fr par La Rédaction