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Canada: Des enfants d’aînés morts de la COVID-19 en résidence poursuivent Québec au civil

septembre 22, 2022
La photo d'un homme est affichée sur une porte.

Le fils d’André Dumont estime que le gouvernement n’a pas suffisamment protégé son père lors de la première vague de la pandémie. Photo : Famille Dumont

Dans le cadre d’une poursuite civile, deux familles réclament au gouvernement du Québec neuf millions de dollars en dommages pour la maltraitance présumée de leurs parents hébergés en résidence pour aînés lors de la première vague de COVID-19.

Patrick Dumont, Emmanoel Makris et sa sœur, Vickie Vassiliki Makris, réclament chacun des dommages punitifs de trois millions de dollars en raison d’un laxisme des règles sanitaires pratiquées lors de la première vague de la pandémie au printemps 2020 et d’un manque flagrant de consignes entourant la sécurité des résidents et du personnel.

Selon le document déposé à la Cour supérieure du Québec le 9 septembre dernier, cette poursuite vise la Maison Wilfrid-Grignon, le Groupe Santé Arbec, le CHSLD Pavillon Philippe-Lapointe, le CISSS des Laurentides et le Procureur général du Québec (pour le gouvernement du Québec et pour le ministère de la Santé).

Selon l’avocat au dossier, Me George Samet, on réclame ces montants en dommages punitifs d’abord et avant tout pour que ça ne recommence plus.

Le système n’a pas bien fonctionné. Il faut qu’il y ait des conséquences. On a laissé des personnes mourir dans des conditions épouvantables. On n’a pas pris de précautions, même si on savait que [le virus] était contagieux et grave, dit Me Samet.

Pour moi, ce qui est important, c’est d’obtenir justice. Tout le monde le sait, nos aînés ont été sacrifiés, dit Patrick Dumont, qui espère qu’un jugement en leur faveur poussera le gouvernement à améliorer les soins aux aînés.

M. Makris croit qu’une poursuite est la seule façon de faire en sorte que le gouvernement fasse tout en son pouvoir pour qu’une telle tragédie ne se reproduise pas.

« Je me sens comme une victime du gouvernement du Québec pour ce qu’il a fait non seulement à ma famille mais aussi à beaucoup d’autres familles à travers la province. »— Une citation de  Emmanoel Makris

Cette poursuite s’ajoute ainsi au recours collectif de 500 millions de dollars autorisé par la Cour supérieure en octobre 2019 contre le gouvernement provincial pour le traitement honteux des résidents des centres d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD). Lancé par le Conseil pour la protection des malades (CPM), ce recours vise le gouvernement du Québec ainsi que 22 CISSS et CIUSSS qui administrent des CHSLD.

Appelé à réagir à l’annonce de cette nouvelle poursuite, Paul G. Brunet, président-directeur général du CPM, estime qu’il n’y aura jamais assez de poursuites pour faire comprendre à l’État que ce qu’il n’offre pas aux personnes hébergées en termes de quantité et de qualité de soins et de services, il le paiera en compensations.

M. Brunet reconnaît que ce recours collectif risque de prendre plusieurs années avant d’aboutir. La grande majorité des personnes victimes de cette maltraitance seront décédées, déplore-t-il.

C’est d’ailleurs pourquoi MM. Makris et Dumont ont choisi l’avenue d’une poursuite au civil dans l’espoir qu’un jugement soit rendu plus rapidement.

Rappelons également qu’une entente de 5,5 millions de dollars a été conclue le 31 mars 2022 entre les résidents du CHSLD Herron, les membres de leurs familles et les propriétaires de cette résidence privée pour personnes âgées en perte d’autonomie.

Allégations de négligence

Une femme est assise dans un fauteuil roulant.

Despina Pafou est décédée le 17 mai 2020 des suites de la COVID-19, une infection qu’elle a contractée à la résidence Wilfrid-Gagnon. Photo : Emmanoel Markis

Le document présenté à la cour cite de nombreux reportages dans les médias qui décrivent la situation chaotique qui régnait dans de nombreux CHSLD ainsi que les témoignages de MM. Makris et Dumont.

Despina Pafou, la mère d’Emmanoel Makris, qui habitait la résidence intermédiaire Wilfrid-Gagnon, à Sainte-Adèle, a été infectée au début de mai 2020. Pourtant, dit M. Makris, la direction de cette résidence continuait de dire aux familles que tout était maîtrisé. J’ai su que la situation était affreuse quand j’ai lu des articles de journaux.

Son fils allègue que sa mère a été laissée à l’abandon lorsqu’elle a été placée en isolement dans une chambre. Les travailleurs n’avaient pas l’équipement ni le soutien nécessaires pour affronter la pandémie, déplore-t-il. Les gens avaient trop peur pour venir la voir.

M. Makris raconte qu’après plusieurs jours, sa mère, paniquée, a réussi à appeler la police. Elle leur a dit :  »J’ai froid, j’ai faim, j’ai soif, je suis enfermée dans une pièce et je ne peux pas sortir. » Selon M. Makris, les policiers auraient trouvé une résidence en plein chaos et Mme Pafou gisant par terre dans sa chambre.

Despina Pafou a été conduite à l’hôpital, où elle est décédée le 17 mai 2020. M. Makris a seulement pu constater son déclin et dire ses adieux par iPad. Elle est morte de la pire des manières que je puisse imaginer : isolée, seule, terrifiée, dit-il.

« Tout cela a ruiné ma vie et j’essaie encore de comprendre ce qui s’est passé. C’est une douleur que je ne peux pas décrire et une douleur qui est vécue par des milliers de familles. »— Une citation de  Emmanoel Makris

Mouvements de personnel infecté

Un homme est assis dans un fauteuil roulant en compagnie d'une femme qui porte un équipement de protection individuelle.

André Dumont était un usager et un résident du Pavillon Philippe-Lapointe, un CHSLD situé à Sainte-Agathe-des-Monts, depuis 2016. Photo : Famille Dumont

Le père de Patrick Dumont, André Dumont, a été infecté en avril 2020. C’est un travailleur d’une agence privée venu prêter main-forte qui a transmis le virus à plusieurs résidents.

M. Dumont raconte avoir lui aussi appris l’existence de l’éclosion en écoutant les nouvelles. Il dit que sa famille a subi énormément d’anxiété, ne sachant pas ce qui se passait. Tout était secret, c’était l’omerta. […] J’ai appelé, mais je n’ai jamais eu de retour d’appel. J’ai compris que le message était qu’il ne fallait pas en parler.

Tous les résidents du Pavillon Philippe-Lapointe ont fini par être infectés.

Le père de M. Dumont a survécu à sa première infection mais a été infecté à deux reprises avant sa mort, survenue en octobre 2021, des complications de la COVID-19.

« On leur fait confiance pour prendre soin de nos aînés. Ils n’étaient pas préparés à ça, ils manquaient d’équipement, de personnel, de formation. »— Une citation de  Patrick Dumont

Selon Me Samet, ces familles craignent par ailleurs que le rapport de la coroner Géhane Kamel sur les décès survenus en CHSLD soit relégué aux oubliettes. Dans son rapport d’enquête publique, la coroner a affirmé qu’il y a eu rupture du contrat moral et sociétal en laissant mourir des dizaines de patients en CHSLD dans des conditions épouvantables.

Le CISSS n’a pas souhaité commenter cette poursuite et Santé Arbec n’a pas répondu à nos courriels.

Demande d’excuses

Selon M. Dumont, le gouvernement, le CISSS et le système de santé ont échappé la gestion de la pandémie. Il dénonce aussi l’indifférence des autorités. Il y a eu zéro empathie, zéro compassion.

C’est d’ailleurs pourquoi M. Dumont souhaite que le premier ministre sortant François Legault présente des excuses formelles à toutes les familles d’aînés en résidence. S’il avait des couilles, ça se produirait, dit-il sans réserve.

M. Dumont s’explique mal pourquoi, pendant la campagne électorale actuelle, les partis n’osent pas parler de la situation catastrophique qui a régné dans les CHSLD à l’époque.

Je suis très étonné. On a la mémoire courte au Québec. Ils parlent du troisième lien, du tramway, de l’inflation. Ces choses sont importantes, mais on ne peut pas faire semblant que ça n’a pas existé.

Avec Radio-Canada par Mélanie Meloche-Holubowski

Canada: Des organisateurs de la manifestation à Ottawa mis en demeure

février 5, 2022
Des camions sont stationnés en plein milieu d'une rue du centre-ville d'Ottawa.

Le centre-ville d’Ottawa est toujours occupé par des manifestants qui s’opposent aux mesures sanitaires, après une semaine de mobilisation. Photo: Radio-Canada/Christian Milette

Les organisateurs du convoi de camionneurs qui protestent contre les mesures sanitaires depuis plus d’une semaine au centre-ville d’Ottawa sont visés par un recours collectif de près de 10 millions de dollars.

Une demande d’injonction a également été déposée, vendredi soir. Elle exige la fin immédiate de la nuisance dans les rues de la capitale fédérale.

Le recours collectif a été initié par Zexi Li, une fonctionnaire d’Ottawa de 21 ans, qui habite à quelques pâtés de maisons de la colline du Parlement.

Dans les documents déposés en cour supérieure de l’Ontario, les plaignants citent le bruit excessif des klaxons dans les quartiers résidentiels qui perdurent depuis plus d’une semaine.

L’une des principales tactiques du « convoi de la liberté » consiste à faire retentir les klaxons des véhicules sans arrêt, toute la journée. […] Ces klaxons ne sont pas destinés à être utilisés pendant plus de quelques secondes, car les niveaux sonores sont dangereux et provoquent des dommages permanents à l’oreille humaine. Malgré ces dangers, le « convoi de la liberté » a fait retentir ces klaxons en continu pendant 12 à 16 heures par jour, peut-on lire dans le document.

Une somme de 4,8 millions $ est réclamée en dommages et intérêts pour nuisance en plus d’un montant de 5 millions exigé pour dommages et intérêts punitifs.

Le recours collectif représente les résidents d’Ottawa qui habitent dans les secteurs situés entre les rues Bay et Elgin ainsi que les rues Lisgar et Wellington, d’après les documents légaux, dont Radio-Canada a obtenu copie.

Les organisateurs visés par le recours collectif, dont le Torontois Benjamin Dichter et les Albertains Patrick King et Tamarra Lich, ont 20 jours pour répondre.

Les camionneurs qui utilisent leur klaxon sans réserve et qui seront identifiés se verront ajoutés à la liste des personnes visées par ce recours.

Avec Radio-Canada

France: Un conseiller d’Éric Zemmour visé par une enquête pour viol

janvier 31, 2022

Une enquête a été ouverte après une plainte pour viol à l’encontre d’Olivier Ubéda, directeur des événements du candidat à la présidentielle.

Directeur des evenements d'Eric Zemmour, Olivier Ubeda, 51 ans, fait l'objet d'une plainte pour viols deposee en decembre 2021. (image d'illustration)
Directeur des événements d’Éric Zemmour, Olivier Ubéda, 51 ans, fait l’objet d’une plainte pour viols déposée en décembre 2021. (image d’illustration)© JOEL SAGET / AFP

Le directeur des événements du candidat d’extrême droite Éric Zemmour (Reconquête !), Olivier Ubéda, est visé par une enquête pour viols, ouverte après une plainte déposée en décembre, a indiqué, lundi 31 janvier, le parquet de Paris, confirmant une information de BFMTV.

« Travailler pour Z : 1/ on vire ton épouse de son job 2/ le fisc fait du zèle 3/ on t’accuse de viol… rien que ça. Le scénario est bien foutu. Ça ne repose sur rien de réel. Les médias adorent », a tweeté, lundi, Olivier Ubéda après la parution de l’article de BFMTV. « Vouloir casser ce qui marche. Salir pour empêcher. À vomir. Qui est dupe ? A qui le tour ? », a-t-il ajouté.

Selon BFMTV, un jeune homme de 18 ans, qui aurait travaillé avec lui en tant que stagiaire, a dénoncé des viols qui auraient commencé au printemps 2021 et se seraient poursuivis jusqu’à l’automne, période à laquelle il a déposé une plainte. Le parquet de Paris a confirmé qu’à la suite d’une plainte déposée le 9 décembre, une enquête avait été ouverte le lendemain pour viols. Les investigations ont été confiées au 1er district de police judiciaire.

Une personnalité bien connue à droite

« Je ne réagirai que quand je saurai de quoi et de qui on parle. Je vois l’officier enquêteur demain [mardi, NDLR]. Je n’ai reçu aucune convocation écrite. Juste une audition libre pour une mise en cause. Moi j’appelle cela une dénonciation calomnieuse. Parfois #MeToo c’est juste mytho », a-t-il poursuivi sur Twitter, quelque temps après son premier tweet sur le sujet.

Olivier Ubéda n’a pas donné suite aux sollicitations de l’Agence France-Presse dans l’immédiat. Âgé de 51 ans, Olivier Ubéda figure dans l’organigramme de la campagne d’Éric Zemmour comme « directeur des événements ». Ce communicant est chargé de l’organisation et de la scénographie des meetings, comme celui du 5 décembre à Villepinte ou celui prévu samedi à Lille. Il fait aussi la voix off des meetings du candidat d’extrême droite.

Il avait déjà assuré la communication d’Éric Zemmour durant la précampagne du polémiste, autour de son livre La France n’a pas dit son dernier mot. Ancien de l’UMP, Olivier Ubéda est une personnalité bien connue de la droite, pour laquelle il a régulièrement organisé des meetings, notamment pour Nicolas Sarkozy.

Avec Le Point avec AFP

Covid-19 : une plainte contre l’UE pour violation des droits de l’homme

novembre 30, 2021

Les syndicats d’infirmières de vingt-huit pays et territoires, représentant plus de 2,5 millions d’agents de santé, ont déposé une plainte auprès du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, accusant certains pays à revenu élevé opposés à une dérogation temporaire aux Adpic à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), d’une violation des droits.

Dans une lettre soumise par Global Nurses united et Progressive International, au nom des syndicats d’infirmières au rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à la santé, Tlaleng Mofokeng, ce dernier est exhorté à entreprendre une mission pour enquêter et déterminer comment les actions de l’Union européenne (UE) et de ses États membres, du Royaume-Uni, de la Norvège, de la Suisse et de Singapour en refusant de soutenir une dérogation à l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (Adpic), à l’OMC, « constituent une violation continue de leurs obligations de garantir le droit à la santé physique et mentale de chacun ». Selon la lettre, « ces pays ont violé nos droits et les droits de nos patients – et ont causé la perte d’innombrables vies – d’infirmières et d’autres soignants et de ceux dont nous avons pris soin ».

Une dérogation temporaire aux Adpic permettrait aux pays de fabriquer des produits covid-19 (vaccins et traitements), pendant la pandémie sans solliciter le consentement d’un titulaire de brevet. Pour les partisans, cela aiderait à stimuler la production de technologies covid-19 et à résoudre les problèmes et les inégalités d’approvisionnement en vaccins. Mais certains pays à revenu élevé et sociétés pharmaceutiques se sont opposés à la dérogation, affirmant que les brevets ne sont pas le problème, mais que la capacité de fabrication est limitée à l’échelle mondiale. Certains ont également déclaré que la levée des brevets ne suffirait pas, compte tenu du fait que la fabrication de produits covid-19 nécessitera également des transferts de technologie de la part des sociétés d’origine.

Un appel a été lancé pour les réunions ministérielles de l’OMC cette semaine, qui a été reportée, après la détection d’une nouvelle variante de covid-19 nommée Omicron. Pour le directeur de la communication de Progressive International, James Schneider, le report de la réunion et la détection d’une nouvelle variante de covid-19 ne font que renforcer le dossier des infirmières. Il y a plus d’un an que l’Inde et l’Afrique du Sud ont soumis une proposition à l’OMC visant à  renoncer temporairement aux protections de la propriété intellectuelle pour les produits covid-19.

Malgré le soutien de plus de cent pays, dont les États-Unis, la proposition n’a pas encore été adoptée. Certains experts affirment que des investissements supplémentaires (main-d’œuvre) seraient toujours nécessaires en plus de la propriété intellectuelle. Mais d’autres soutiennent qu’il existe des moyens d’y remédier, car il existe des usines de fabrication potentielles qui peuvent être modernisées pour produire des vaccins covid-19, et  un corps d’ingénieurs à la retraite dans le monde qui pourrait fournir une expertise dans l’intervalle, a rapporté le directeur technique de Racing Point, Andrew Green.  

Avec Adiac-Congo par Noël Ndong

Maroc : pourquoi l’éditeur Abdelkader Retnani porte plainte contre Éric Zemmour

novembre 22, 2021
Abdelkader Retnani, directeur des éditions La Croisée des chemins au Salon du livre de Paris, en mars 2017 © Jean-Marc ZAORSKI/Gamma-Rapho via Getty Images

Le patron de la maison d’édition marocaine La Croisée des chemins accuse Éric Zemmour d’ « utilisation frauduleuse d’une marque » et assure avoir porté plainte contre le polémiste français.

« J’étais malade et révolté, parce que tout ce que [Éric Zemmour] fait est contre mes principes et ma ligne éditoriale : le vivre-ensemble. » Assis dans un coin de sa librairie, Le Carrefour des livres, en plein Casablanca, Abdelkader Retnani n’en démord pas. Il continue sa bataille contre le polémiste qui ne fait plus mystère de ses ambitions présidentielles en France. Quarante ans après avoir créé la maison d’édition La Croisée des chemins, il assure avoir porté plainte début octobre contre Zemmour pour « contrefaçon » après que celui-ci a lancé un site du même nom.

« Pas d’amalgame »

En septembre dernier, lâché par son éditeur Albin Michel, Éric Zemmour s’est rabattu sur l’autoédition, à travers sa société Rubempré, pour publier son dernier essai La France n’a pas dit son dernier mot. La création de la plateforme Croisée des chemins a suivi pour le promouvoir. Véritable succès commercial, l’ouvrage s’est vendu à plus de 170 000 exemplaires. Mais pour Abdelkader Retnani, « il ne faut pas qu’il y ait un amalgame ».

L’éditeur marocain ne souhaite qu’une chose : que Zemmour change le nom de sa plateforme. Fin septembre, il lui a adressé un courriel par le truchement de son avocat Hubert Seillan, qui a dénoncé au Figaro « l’utilisation frauduleuse d’une marque ». Comme il fallait s’y attendre, le polémiste n’a pas daigné répondre. « Il y a une période d’attente, qui a expiré. J’ai confiance dans la justice française. Quarante ans d’espoir, il est en train de les détruire », ajoute Abdelkader Retnani, à qui des internautes reprochent de vouloir « se faire de la pub gratuite ».

ZEMMOUR AGITE LE CHIFFON ROUGE DU GRAND REMPLACEMENT, ET EST CONTRE TOUT CE QUI EST MUSULMAN

Si on peut lui opposer que plusieurs entreprises portent déjà le nom de « Croisée des chemins » en France, Me Hubert Seillan objecte dans son courrier que « l’ancienneté de la maison d’édition, la qualité de milliers d’ouvrages diffusés en Europe, en Afrique et dans la francophonie lui confèrent une notoriété suffisante pour que des confusions s’établissent dans l’esprit du public ».

« Zemmourisation d’un pays ami »

Au-delà de la bataille judiciaire qu’il compte mener, Abdelkader Retnani entend se dresser surtout contre ce qu’il appelle une « zemmourisation du domaine politique en France ». « Il agite le chiffon rouge du grand remplacement et est contre tout ce qui est musulman. Il veut que les gens soient obligés de changer leur prénom », dénonce-t-il.

Celui qui est également officier de la Légion d’honneur adresse un rappel aux Français : « Ils ont oublié qu’en 1943, le régime de Vichy a demandé à Mohammed V de mettre une étoile jaune à tous les juifs. Le roi lui a répondu qu’il avait des citoyens marocains et non des juifs. Il ne faut pas oublier non plus la bataille de Monte Cassino [en 1944], où des tirailleurs marocains sont allés au casse-pipe pour hisser le drapeau français. »

En janvier 2021, paraitra aux éditions La Croisée des chemins un livre sur Zemmour pour, insiste Retnani – qui a déjà publié plus de 2000 titres dont 1 800 en français –, rappeler qu’il « attise la haine, divise et [représente] un danger ». Intitulé provisoirement La Zemmourisation d’un pays ami, le livre est signé par le journaliste et sociologue spécialiste de l’immigration Driss Ajbali, qui vit à Strasbourg.

« La France de 2021 est horrible. Il faut qu’il y ait un pilote dans l’avion après Macron », estime Retnani, qui déplore la situation des artistes marocains victimes de la récente décision prise par les autorités françaises de réduire le nombre de visas accordés au Maroc, à l’Algérie et à la Tunisie.

Le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, avait expliqué sur les ondes d’Europe 1 fin septembre que c’était « une décision rendue nécessaire par le fait que ces pays n’acceptent pas de reprendre des ressortissants que nous ne souhaitons pas et ne pouvons pas garder en France ». « Des artistes de renommée internationale qui ont reçu leur contrat pour faire leur tournée ont tous reçu un refus catégorique. C’est inadmissible », déplore l’éditeur.

Avec jeune Afrique par Bokar Sangaré

Côte d’Ivoire : ce que l’on sait de la plainte pour viol contre le ministre KKB

septembre 29, 2021
Kouadio Konan Bertin, en novembre 2019 à Paris. © Vincent Fournier/JA

Une enquête a été ouverte après des accusations de viol émanant d’une chanteuse ivoiro-camerounaise contre Kouadio Konan Bertin, dit « KKB », le ministre de la Réconciliation nationale.

L’enquête ouverte à Abidjan contre le ministre ivoirien de la Réconciliation nationale, Kouadio Konan Bertin, dit « KKB », fait suite à une plainte pour viol déposée en début de semaine à la gendarmerie par S.D., une artiste ivoiro-camerounaise. Cette dernière, ainsi que son conjoint, ont été entendus mardi 28 septembre par les enquêteurs. Elle accuse l’ancien candidat à la présidentielle de l’avoir agressée lors d’un déplacement en province en avril dernier.

Invité par la télévision nationale, la RTI, à une l’émission politique « RTI1 reçoit », KKB dit n’avoir « rien à (se) reprocher » : « Je vais rassurer les Ivoiriens, pour leur dire que je n’ai rien à me reprocher, sauf que c’est un dossier pénal qui est aujourd’hui entre les mains de la justice. Il appartient à mes avocats de l’évoquer. Dans les prochains jours, [ils] donneront des éléments pour rassurer ».

Son entourage affirme qu’il a lui-même déposé une plainte au Parquet contre son accusatrice pour « escroquerie » et « diffamation ».  Le ministère de la Justice a confirmé mercredi 29 septembre le dépôt de ces deux plaintes, sans fournir plus de détails, précisant que « les faits seront qualifiés au terme des enquêtes ».

Candidat à la présidentielle

Dans un communiqué, l’association « La Ligue ivoirienne des droits des femmes » précise avoir été saisie ce mercredi, dans la matinée, par « Madame S.D, relativement à une accusation de viol contre le ministre KKB ». L’association « demande aux autorités judiciaires d’enquêter sur cette affaire afin que la lumière soit faite » et assure qu’elle accompagnera la victime présumée dans sa procédure.

Enfin, « la Ligue rappelle qu’elle se tient aux côtés de toutes les victimes de violences afin qu’elles ne soient plus jamais seules ».

Seul candidat à avoir affronté Alassane Ouattara dans les urnes lors de la présidentielle de 2020, Kouadio Konan Bertin, 53 ans, ancien cadre du PDCI et ancien député de Port-Bouët (de 2011 à 2016) a été nommé ministre de la Réconciliation nationale le 15 décembre.

Il avait refusé de rallier le reste de l’opposition qui avait appelé au « boycott actif » du scrutin. Sa décision d’aller à l’élection avait alors charrié son lot de suspicions, l’opposition l’accusant de faire le jeu du pouvoir. Il avait récolté 1,99% des suffrages exprimés.

Avec Jeune Afrique par Florence Richard

France-Pulvar attaquée par Darmanin : une plainte déposée devant la CJR

mai 24, 2021

Le ministre a porté plainte contre la candidate aux régionales en Île-de-France pour des propos sur la police. Les avocats de sa liste contre-attaquent.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a annoncé, dans la soirée du dimanche 23 mai sur Twitter, qu’il portait plainte contre Audrey Pulvar, candidate aux élections régionales en Île-de-Francequi avait jugé « assez glaçante » la manifestation des policiers mercredi devant l’Assemblée nationale. Dès le lendemain, les avocats de la liste socialiste ont contre-attaqué en annonçant le dépôt d’une plainte devant la Cour de justice de la République pour dénonciation calomnieuse, ainsi qu’une plainte au civil pour diffamation et des recours administratifs. 

« Vous avez un ministre de l’Intérieur qui porte plainte en diffamation contre une candidate à des élections dont il a la charge » et tente ainsi de l’« assigner au silence », s’est insurgé l’avocat Patrick Klugman, qui a dénoncé une « grossière manœuvre d’intimidation » sur BFMTV. « Gérald Darmanin a une seule responsabilité comme ministre de l’Intérieur, en charge entre autres de l’organisation des élections, c’est de garantir le pluralisme démocratique (…) et donc de garantir la liberté d’expression d’Audrey Pulvar au lieu de tenter de l’assigner au silence », a aussi cinglé l’avocat.

Des propos qui « viennent profondément diffamer la police »

« Les propos de Madame Pulvar dépassent le simple cadre d’une campagne électorale et viennent profondément diffamer la police de la République. Je porte plainte au nom du ministère de l’Intérieur », avait tweeté le ministre, vivement critiqué par l’opposition pour avoir salué les policiers au début du rassemblement. Il s’agit d’une plainte pour « diffamation » qui vise « une succession de propos », a précisé à l’Agence France-Presse l’entourage de Gérald Darmanin, lui-même candidat aux régionales dans les Hauts-de-France et aux départementales dans le Nord.

Une manifestation « soutenue par l’extrême droite, à laquelle participe un ministre de l’Intérieur, qui marche sur l’Assemblée nationale pour faire pression sur les députés en train d’examiner un texte de loi concernant la justice, c’est une image qui, pour moi, était assez glaçante », avait expliqué l’ancienne journaliste samedi sur France Info.

« Tentative d’intimidation »

La plainte vise également une vidéo de juin 2020, exhumée samedi sur Twitter par Pierre Liscia, porte-parole de Libres !, le mouvement de Valérie Pécresse, candidate à sa réélection en Île-de-France, a précisé l’entourage du ministre. Audrey Pulvar y dénonce « le racisme dans la police » en France, lors d’une manifestation à Paris en hommage à George Floyd, cet Afro-Américain tué par un policier à Minneapolis.

Interrogé par l’Agence France-Presse sur la prescription frappant ces propos – le délai est de trois mois en matière de diffamation –, l’entourage de Gérald Darmanin a répondu qu’ils pouvaient « être versés en accompagnement de la plainte pour l’étayer ».

La liste d’Audrey Pulvar, Île-de-France en commun, avait déjà réagi en fustigeant « une atteinte à la liberté d’expression d’une extrême gravité ». « Cette tentative d’intimidation d’une candidate d’opposition, par un ministre de l’Intérieur, par ailleurs en charge de l’organisation des élections (…) est sans précédent sous la Ve République », écrit la liste dans un communiqué. « Jusqu’ici, dans une démocratie, on pouvait encore exprimer une opinion sans que le ministre chargé des élections ne se sente autorisé à intimider une adversaire politique. Total soutien à Audrey Pulvar », a tweeté de son côté le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure dans la nuit de dimanche à lundi.

Des responsables politiques de tous bords présents à la manifestation

Plusieurs responsables politiques de gauche, dont la maire de Paris Anne Hidalgo, le patron des députés PS Olivier Faure et l’écologiste Yannick Jadot, se sont joints à ce rassemblement organisé par les syndicats de policiers, ainsi que des élus de tous bords politiques, du Rassemblement national au Parti communiste. Seuls les responsables de La France insoumise se sont abstenus d’y participer. 

« Pleine solidarité avec Audrey Pulvar », a tweeté dans la soirée le dirigeant Insoumis Jean-Luc Mélenchon : « Darmanin joue les gros bras. Il veut intimider. Sa plainte montre sa faiblesse et sa peur des organisations policières qui font la loi dans son ministère. »

Par Le Point avec AFP

La Commission européenne poursuit AstraZeneca pour non-respect de son contrat

avril 26, 2021

BRUXELLES — La Commission européenne a lancé une action en justice contre le fabricant de vaccins AstraZeneca pour non-respect des termes de son contrat avec l’Union européenne.

© Fournis par La Presse Canadienne

Le porte-parole Stefan De Keersmaecker a déclaré que «la Commission a entamé vendredi dernier une action en justice contre la société AstraZeneca sur la base de violations de l’accord d’achat anticipé».

Il a déclaré lundi que la poursuite avait été déposée parce que «certaines conditions du contrat n’ont pas été respectées» et que «la société n’est pas en mesure de proposer une stratégie fiable pour assurer une livraison des doses dans les délais».

Le contrat d’AstraZeneca avec l’Union européenne prévoyait une distribution initiale de 300 millions de doses entre les 27 pays membres, avec une option pour 100 millions supplémentaires.

Mais seulement 30 millions de doses ont été livrées au premier trimestre de 2021, et la société affirme qu’elle ne pourra en fournir que 70 millions au deuxième trimestre, au lieu des 180 millions qu’elle avait promises.

— Par The Associated Press avec La Presse Canadienne

France/Seine-Saint-Denis : altercation entre le maire du Bourget et la police qui porte plainte

avril 5, 2021

Sur Facebook, le syndicat de police Alliance 93 a dénoncé «un comportement inadmissible pour des élus de la République».

«Un comportement de voyou» : c’est en ces termes que deux syndicats de police sont montés au créneau vendredi 2 avril, dénonçant sur les réseaux sociaux l’attitude de plusieurs élus du Bourget (93) contre des agents de police lors d’une intervention vendredi 2 avril sur une résidence de la commune.

Aux alentours de 13h30, des agents de police du commissariat de La Courneuve interviennent à la demande du bailleur de la résidence du Gai Logis, au Bourget, pour procéder à l’enlèvement de véhicules ventouses sur le parking extérieur. « C’était une opération prévue, a rappellé David Goudenhooft, du syndicat Unité SGP Police 93 à nos confrères du Parisien. L’ambiance était un peu tendue avec les jeunes qui étaient là. Et elle a dégénéré lorsque nos collègues ont enlevé le troisième véhicule qui appartenait à un jeune de la cité. »

C’est à ce moment-là que Karima Miloudi, maire adjointe du Bourget, serait intervenue pour empêcher l’enlèvement du véhicule. « Elle est descendue d’un immeuble en disant aux policiers qu’ils n’avaient pas à prendre cette voiture, qu’elle était maire adjointe… Comme si sa fonction allait changer quelque chose, a rapporté au Parisien Stéphane Finance d’Alliance 93. La situation s’est très vite tendue, les policiers se sont fait insulter. »

«C’est moi qui donne les ordres ici !»

Des renforts policiers auraient par la suite été appelés tandis que Jean Baptiste Borsali, le maire DVD du Bourget, se rendait sur place. « La police a voulu procéder à l’arrestation d’un individu, mais le maire s’y est opposé. Il a saisi un collègue par le col, a invectivé un autre front contre front en disant «c’est moi qui donne les ordres ici !» Il y a eu un attroupement, tout le monde s’en est mêlé, les collègues ont dû utiliser du gaz lacrymogène », a poursuivi Stéphane Finance.

Selon une information du parquet de Créteil communiquée au Parisien, cinq individus ont été interpellés pour outrages sur personnes dépositaires de l’autorité publique, rébellion et violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique. Et le secrétaire régionale d’Alliance 93 de préciser qu’« au moins deux collègues ont déposé une plainte contre l’édile pour violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique».

Sur Facebook, Alliance PN 93 a dénoncé «un comportement inadmissible pour des élus de la République. C’est un comportement de voyou». Dans le même temps, le maire du Bourget a réagi sur Facebook dans un communiqué, indiquant avoir saisi l’Inspection générale de la police nationale, la police des polices, «compte tenu des circonstances». L’édile a aussi assuré ne pas avoir touché un policier. « Je regrette d’ailleurs qu’en tant que premier magistrat de la ville la police ne m’ait pas prévenu directement pour me dire qu’il se passait quelque chose. Quand je suis arrivé, les voitures avaient déjà été enlevées, la situation était figée. J’ai voulu constater une interpellation, mais les forces de l’ordre m’ont dit que je n’avais rien à faire ici, alors que c’est justement mon rôle de venir constater ce qui se passe… », a-t-il indiqué au quotidien régional, espérant que l’enquête de l’IGPN « fera toute la lumière » sur cet incident.

«Les élus doivent agir dans le respect de la loi et ne pas entraver la Police qui agit dans le cadre de procédures. Ni tenter de bloquer un policier qui mène à bien sa mission ou le mettre en cause verbalement. Une enquête est nécessaire pour y voir clair», a pointé sur Twitter Vincent Capo-Canellas, sénateur (UDI) du Bourget et conseiller municipal d’opposition.

Avec Le Figaro

France: Plaintes pour «harcèlement moral» contre la base aérienne de Nancy-Ochey

décembre 26, 2020

Les victimes dénoncent de multiples brimades, des reproches injustifiés, des insultes, des privations de missions, des dénigrements ou de l’ostracisme.

Des plaintes pour «harcèlement moral» ont été déposées au parquet de Metz par cinq militaires ou anciens militaires visant la base aérienne 133 de Nancy-Ochey, a-t-on appris ce samedi 26 décembre auprès de leur avocat, Me Frédéric Berna.

Les victimes et leur conseil vont demander un rendez-vous avec la ministre des Armées Florence Parly pour aborder «le côté institutionnalisé des pratiques de harcèlement et insister sur la nécessité de lutter contre les comportements de harcèlement et de discrimination dans cette base», a précisé leur avocat, confirmant une information du quotidien l’Est Républicain.

Sur les cinq plaignants, deux ont quitté l’armée il y a une dizaine de jours, tandis que les trois autres sont soit en arrêt maladie soit placardisés, selon Me Berna. Il s’agit de deux femmes et trois hommes, de tous les grades et parmi lesquels figure un pilote.

Les victimes dénoncent de multiples brimades, des reproches injustifiés, des insultes, des privations de missions, des dénigrements ou de l’ostracisme, a souligné leur défenseur.

Les plaintes font également part de propos inappropriés aux femmes, notamment lorsque celles-ci tombent enceintes. Il y a également des cas de participations forcées à des réunions au milieu de photos de femmes dénudées.

L’avocat a encore relevé «des bizutages appelés ‘bahutages’», qui ont le même objet, à savoir «humilier les gens», ou encore «des reproches quand les victimes ne participaient pas aux beuveries organisées dans la caserne pour la cohésion du groupe». Il a ainsi donné l’exemple d’un militaire qui s’était vu reprocher son absence à une soirée alors que c’était un sportif.

Interrogé par l’Est Républicain, le colonel Alexandre Rochard a affirmé n’être «pas au courant de plainte». «Je le serai si c’était le cas», a-t-il ajouté, admettant que s’il y a des procédures judiciaires, il n’a pas le droit de les commenter.

La plainte a été déposée au parquet de Metz, compétent dans ce genre d’affaires. «Notre plainte vise à faire ouvrir une enquête et à déterminer les responsabilités», a souligné Me Berna, précisant qu’elle doit permettre aussi de vérifier si certains actes sont seulement sexistes et «ne s’inscrivent pas en agressions sexuelles».

Par Le Figaro avec AFP