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L’eau de notre planète serait plus vieille que le Soleil

mars 13, 2023

Selon une étude parue dans « Nature », l’eau terrestre était déjà présente dans le nuage de gaz où notre étoile devait encore se former.

Vue d'artiste montrant le disque de formation de planetes autour de la protoetoile V883 Orionis. Dans la partie la plus externe du disque, l'eau est gelee sous forme de glace et ne peut donc pas etre facilement detectee. Une explosion d'energie en provenance de l'etoile naissante chauffe le disque interne a une temperature ou l'eau est a l'etat gazeux, ce qui permet aux astronomes de la detecter.
Vue d’artiste montrant le disque de formation de planètes autour de la protoétoile V883 Orionis. Dans la partie la plus externe du disque, l’eau est gelée sous forme de glace et ne peut donc pas être facilement détectée. Une explosion d’énergie en provenance de l’étoile naissante chauffe le disque interne à une température où l’eau est à l’état gazeux, ce qui permet aux astronomes de la détecter. © European Southern Observatory / ESO/ L. Calçada

S’il n’y avait pas eu d’eau sur Terre, la vie n’y serait très probablement jamais apparue. Il faut dire que ses propriétés facilitent les réactions chimiques comme aucun autre liquide. La question de l’origine de ce précieux fluide, particulièrement abondant sur notre planète, est donc fondamentale pour mieux comprendre d’où nous venons.

Pour tenter de remonter la piste de l’eau terrestre, les scientifiques utilisent sa signature isotopique. En clair, si un élément chimique, comme l’hydrogène de l’eau, correspond à un unique atome, il en existe toutefois plusieurs variétés. Ces variantes, que l’on appelle des isotopes, possèdent des propriétés chimiques quasi identiques, le même nombre de protons et d’électrons, mais un nombre différent de neutrons. De fait, il existe donc deux types d’eau : l’eau ordinaire (H²O), à base d’hydrogène (H) dépourvu de neutron, et l’eau lourde (D²O), faite d’un isotope de l’hydrogène doté d’un neutron, le deutérium (D), bien plus rare.

La signature de l’eau

Dans la nature, les deux sont mélangés, de sorte qu’en mesurant l’abondance respective du deutérium et de l’hydrogène (rapport D/H) on obtient une sorte de signature de l’eau étudiée. C’est ainsi que les scientifiques se sont, par exemple, aperçus que des météorites, les chondrites carbonées, véritables fossiles de la formation du système solaire, incorporent des minéraux hydratés dont l’eau présente un rapport D/H – autrement dit une signature isotopique – très proche de celui de l’eau de nos océans.

Mais en quoi ce rapport D/H est-il particulièrement significatif pour retracer l’origine de l’eau terrestre ? « Pour le comprendre, il faut savoir que tout l’hydrogène et tout le deutérium qui existent dans le cosmos se sont formés au début de l’Univers et qu’on n’en a pas fabriqué depuis. Il s’agit des premiers atomes à partir desquels tous les autres éléments chimiques ont été produits, par fusion nucléaire, dans le cœur des générations successives d’étoiles », nous explique l’astronome et chimiste Cecilia Ceccarelli, chercheuse à l’Institut de planétologie et d’astrophysique de Grenoble. Or on estime qu’il y avait, au début de l’Univers, environ 1 atome de deutérium pour 100 000 atomes d’hydrogène.

Qu’en est-il du rapport D/H de l’eau terrestre ? On y trouve environ 1 atome de deutérium pour 10 000 atomes d’hydrogène, soit dix fois plus : voilà qui n’est pas anodin ! L’eau terrestre a donc subi une transformation qui fait qu’elle contient plus d’eau lourde qu’attendu. Autrement dit, un ou plusieurs processus l’ont enrichie en deutérium. Mais alors, où et quand ?

Un embryon de système solaire

Ces images du disque autour de la protoétoile V883 Orionis, prises par le radiotélescope Alma, montrent la distribution spatiale de l’eau (à gauche, orange), de la poussière (au milieu, vert) et du monoxyde de carbone (bleu, à droite). Comme l’eau gèle à des températures plus élevées que le monoxyde de carbone, elle ne peut être détectée sous forme gazeuse que plus près de l’étoile. L’écart apparent entre les images de l’eau et du monoxyde de carbone est en fait dû à l’émission brillante de la poussière, qui atténue l’émission du gaz.© European Southern Observatory/Ama (ESO/NAOJ/NRAO)/J. Tobin, B. Saxton (NRAO/AUI/NSF)

Une nouvelle étude publiée cette semaine dans la revue Nature vient nettement confirmer ce que les spécialistes de la question, comme l’Italienne Cecilia Ceccarelli, subodorent depuis déjà quelque temps : l’eau que nous buvons, et que les dinosaures ont bue avant nous, s’est formée avant notre propre étoile, dans le nuage de gaz où le Soleil n’était encore qu’en gestation. Elle est donc plus vieille que le Soleil lui-même ! C’est du moins ce que suggèrent des observations réalisées grâce au radiotélescope Alma de l’Observatoire européen austral (ESO), qui ont permis de trouver, en quelque sorte, le chaînon manquant de l’histoire.

En effet, les astronomes ont pu détecter de l’eau à l’état gazeux dans un disque où l’on pense que vont se former des planètes autour de l’étoile naissante (ou protoétoile) V883 Orionis, située à environ 1 300 années-lumière de la Terre. Un objet qui est considéré comme un analogue des premiers instants de la formation de notre propre système solaire. Or non seulement les chercheurs sont parvenus à détecter de l’eau autour de la protoétoile mais ils ont également pu « lire » sa signature isotopique.

Résultat : son rapport deutérium/hydrogène est là aussi étonnamment élevé, encore plus que celui de l’eau terrestre. C’est donc bien dans les nuages de gaz où se forment les étoiles que l’eau des systèmes planétaires est enrichie en deutérium. Elle qui aura peut-être quelque part, comme sur Terre, fait le lit de la vie.

Avec Le Point par Chloé Durand-Parenti

Global Citizen Live : une journée de mobilisation pour la planète

septembre 25, 2021
Un agent de santé reçoit le vaccin Covid-19 sur le terrain d’un hôpital académique, à Johannesburg (Afrique du Sud).

Pandémie de Covid-19, changement climatique, pauvreté… Le 25 septembre 2021, une série de manifestations est organisée à travers le monde pour sensibiliser le public à ces questions.

L’Assemblée générale des Nations unies, qui s’est ouverte mardi 21 septembre 2021, n’a jamais été aussi attendue et cruciale. Le sort de notre humanité dépend inextricablement de tous les pays, à l’heure où la pandémie de Covid-19 et le réchauffement climatique menacent notre survie.

De ce combat-là, force est de constater que les nations riches ne pourront sortir vainqueurs que si elles tendent la main aux plus pauvres.

La coopération internationale qu’incarne ce grand ballet des nations, pendant une semaine à New York, est la condition sine qua none pour assurer une relance équitable et verte sur la planète.

Réchauffement climatique « catastrophique »

Car cette rentrée est particulièrement éprouvante sur le plan de la politique internationale. Nous nous dirigeons inéluctablement vers un réchauffement « catastrophique » de 2,7 °C au-delà des niveaux pré-industriels, bien loin de l’objectif de 1,5 °C établi lors de l’Accord de Paris sur le climat, selon le dernier rapport des Nations unies. Bilan établi six semaines avant la COP26 qui se déroulera à Glasgow (Écosse), du 1er au 12 novembre prochain.

Emblématiques de ces changements climatiques destructeurs, des incendies meurtriers ont ravagé le bassin méditerranéen et l’Algérie, et des inondations sans précédent ont touché New York, pour ne citer que quelques exemples. En outre, un puissant séisme a frappé Haïti, dévastant une nouvelle fois ce pays parmi les plus pauvres du monde.

La crise sanitaire, quant à elle, devrait pousser 100 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté. La recrudescence de l’épidémie de Covid-19 fait craindre le pire à l’heure où l’Afrique ne s’est fait livrer que 2 % de toutes les doses administrées sur la planète. Par ailleurs, 80 % des États africains risquent de ne pas atteindre les objectifs de vaccination, selon un récent avertissement de l’Organisation mondiale de la santé.

QU’IL S’AGISSE DE LA PANDÉMIE OU DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES, NUL NE SERA EN SÉCURITÉ TANT QUE NOUS NE LE SERONS PAS TOUS

Le message est pourtant simple : qu’il s’agisse de la pandémie de Covid-19 ou des changements climatiques, nul ne sera en sécurité tant que nous ne le serons pas tous.

Aujourd’hui plus que jamais, une action concertée est nécessaire de la part des gouvernements, des organisations internationales, du secteur privé et de la société civile afin de faire face aux défis les plus urgents auxquels l’humanité est confrontée.

Trois mesures concrètes pour le changement

Trois mesures concrètes et à portée de main, favoriseraient le changement nécessaire.

Il est primordial de partager les doses de vaccin contre le Covid-19 avec les pays les plus vulnérables. Les tendances de repli et de nationalisme vaccinal, dont ont fait preuve la plupart des pays depuis l’irruption de la crise sanitaire, ne font qu’entraver une action concertée. Les États riches, dont la France, sont en passe d’accumuler plus d’un milliard de doses que le nombre nécessaire pour la vaccination de la totalité de leur population.

Dans l’Union européenne, près des trois quarts de la population adulte étaient entièrement vaccinés contre le Covid-19 au début du mois de septembre contre seulement 1,9 % dans les pays à moyen et faible revenu ayant reçu au moins une dose de vaccin.

À l’heure de la mondialisation, comment atteindre l’immunité collective quand seuls les pays du Nord sont vaccinés ? Les mécanismes de solidarité internationale pour faire don de vaccins aux nations pauvres existent déjà, comme Covax. Il ne manque que la volonté politique.

En outre, il est urgent que les États les plus puissants de la planète, dont la France, financent davantage la lutte contre les changements climatiques.

LES PAYS RICHES S’ÉTAIENT ENGAGÉS À MOBILISER 100 MILLIARDS DE DOLLARS PAR AN POUR AIDER LES PAYS LES PLUS DÉMUNIS À COMBATTRE LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Ils en avaient fait la promesse. Ils s’étaient engagés, il y a plus d’une décennie, à mobiliser 100 milliards de dollars par an pour aider les pays les plus démunis à combattre le réchauffement climatique. Aujourd’hui, ils n’ont toujours pas distribué les 20 milliards restants. Un montant conséquent pour que les communautés les plus vulnérables développent des stratégies d’adaptation vitales.

Ils en ont les moyens. Ils ont, à leur disposition, un instrument monétaire unique, utilisé en temps de crise : les Droits de tirages spéciaux (DTS). Développé par le Fonds monétaire international (FMI), cet outil permet d’aider les nations les plus démunies à lutter contre le changement climatique.

Alors que le FMI a distribué l’équivalent de 650 milliards de dollars de DTS en août 2021, il revient aux pays riches d’en faire don aux plus pauvres. Tous les États membres n’ont pas le même pouvoir de décision ni les mêmes droits. Ainsi, les 59 pays les plus pauvres de la planète n’ont collectivement reçu que 4 % de cette allocation tandis que ceux du G20 en ont obtenu 68 %, exacerbant ainsi les inégalités.

L’écologie : le combat du siècle

Plus qu’un effort de solidarité internationale, redistribuer les DTS est un devoir. Pour la France, en particulier, qui estime que l’écologie est le « combat du siècle ».

Enfin, il incombe à la société civile mondiale de se mobiliser pour exhorter les dirigeants internationaux et le secteur privé à prendre des engagements substantiels dans la lutte contre la pandémie de Covid-19 et les changements climatiques. Et pour les en tenir responsables.

LE 25 SEPTEMBRE 2021, LES CITOYENS DU MONDE POURRONT FAIRE ENTENDRE LEUR VOIX COLLECTIVE POUR INCITER LES PUISSANTS À MENER UNE ACTION CONCERTÉE

Le 25 septembre 2021, les citoyens du monde pourront faire entendre leur voix collective pour inciter les puissants à mener une action concertée, seul moyen de faire face aux enjeux les plus décisifs auxquels notre humanité est confrontée. Ce sera à l’occasion du Global Citizen Live, campagne planétaire organisée par le collectif international Global Citizen, qui lutte pour défendre la planète et vaincre la pauvreté.

Des concerts et des manifestations se tiendront simultanément dans différentes villes internationales (Paris, Londres, New York, Séoul…). La diffusion télévisuelle mondiale, en direct et durant 24 heures, offrira une plateforme inédite pour faire pression sur les décideurs et s’assurer que nous soyons tous, partout sur la planète, protégés du virus et des bouleversements climatiques.

Friederike Röder

Avec jeune Afrique par Friederike Röder

Friederike Röder est directrice de l’ONG ONE France.

Dès mercredi, l’humanité aura épuisé les ressources de la planète pour 2018

juillet 30, 2018

L’humanité aura consommé au 1er août l’ensemble des ressources que la nature peut renouveler en un an et vivra « à crédit » pendant cinq mois, selon l’ONG Global Footprint Network / © AFP/Archives / GERARD JULIEN

L’humanité aura consommé au 1er août l’ensemble des ressources que la nature peut renouveler en un an et vivra « à crédit » pendant cinq mois, selon l’ONG Global Footprint Network, qui souligne que cette date survient de plus en plus tôt.

Le 1er août est « la date à laquelle nous aurons utilisé plus d’arbres, d’eau, de sols fertiles et de poissons que ce que la Terre peut nous fournir en un an pour nous alimenter, nous loger et nous déplacer et émis plus de carbone que les océans et les forêts peuvent absorber », explique Valérie Gramond de WWF, partenaire du Global Footprint Network.

« Il nous faudrait aujourd’hui l’équivalent de 1,7 Terre pour subvenir à nos besoins », souligne WWF dans un communiqué.

Cette date est la plus précoce jamais enregistrée depuis le lancement du « jour du dépassement » au début des années 1970, où la date retenue était celle du 29 décembre. En 2017, il était intervenu le 3 août.

L’humanité vit à crédit à partir du 1er août / © AFP / Simon MALFATTO

Le mouvement « s’est accéléré à cause de la surconsommation et du gaspillage », explique Valérie Gramond, qui rappelle que dans le monde, environ un tiers des aliments finissent à la poubelle. « On met à mal la capacité de la planète à se régénérer », en puisant par exemple dans les stocks de poissons, ajoute-t-elle.

La situation diffère fortement selon les pays. « Nous avons des responsabilités différentes: des petits pays avec peu de population, comme le Qatar et le Luxembourg, ont une empreinte écologique extrêmement forte », souligne Pierre Cannet de WWF. Si l’ensemble de l’humanité vivait comme eux, le « jour du dépassement » interviendrait dès les 9 et 19 février. A l’inverse, dans un pays comme le Vietnam, la date retenue est celle du 21 décembre.

« On doit passer du cri d’alarme à l’action », estime Pierre Cannet, qui s’inquiète de la reprise des émissions de CO2 au niveau mondial en 2017 après trois années de stabilisation.

Le « jour du dépassement » si tout le monde vivait comme… / © AFP /

Sur le site internet du « jour du dépassement » sont présentées différentes solutions pour inverser la tendance: revoir la façon dont sont pensées les villes, développer et privilégier les énergies vertes, lutter contre le gaspillage alimentaire et la surconsommation de viande, limiter l’expansion démographique.

Chacun peut calculer son empreinte écologique sur http://www.footprintcalculator.org/.

Romandie.com avec(©AFP / 30 juillet 2018 14h44)

L’Humanité menace son propre bien-être en surexploitant la planète

mars 23, 2018

Un ouistiti pygmée âgé de 2 jours se tient sur le dos de son père dans le zoo Sante fe de Medellin (Colombie), le 21 mars 2018, / © AFP / Joaquin SARMIENTO

L’Humanité menace son propre bien-être en surexploitant la planète et en provoquant un déclin de la faune et de la flore dans toutes les régions du monde, confronté à une extinction majeure d’espèces, la première depuis la disparition des dinosaures, selon une vaste enquête scientifique révélée vendredi.

« Nous sommes en train de saboter notre propre bien-être à venir! », a déclaré à l’AFP Robert Watson, président de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), à l’origine de cette enquête.

Si rien n’est fait pour enrayer la tendance, la ressource en poissons de la région Asie-Pacifique sera ainsi épuisée d’ici 30 ans et jusqu’à 90% de ses coraux gravement détériorés d’ici 2050. En Afrique, ce sont plus de la moitié des espèces d’oiseaux et de mammifères qui seront perdues d’ici 2100, avertit cette étude compilée pour l’IPBES dans quatre énormes rapports régionaux.

« La biodiversité –l’indispensable variété des formes de vie sur la Terre– continue à décliner dans chaque région du monde, réduisant significativement la capacité de la Nature à contribuer au bien-être de la population. Cette tendance alarmante menace des économies, des moyens de subsistance, la sécurité alimentaire et la qualité de vie des populations partout » dans le monde, soulignent ces rapports longs de 600 à 900 pages.

Durant trois ans, plus de 550 chercheurs ont travaillé bénévolement sur ces évaluations régionales, qui synthétisent les données d’environ 10.000 publications scientifiques, sur les Amériques, l’Afrique, l’Asie-Pacifique et l’Europe-Asie centrale. Le résultat final couvre la totalité de la Terre, hormis les eaux internationales des océans et l’Antarctique.

– L’environnement n’est pas un luxe –

Les rapports ont été passés au peigne fin par plus de 750 experts et décideurs de 115 des 129 pays membres de l’IPBES réunis toute la semaine à huis clos à Medellin, en Colombie. Ils en ont rédigé des synthèses d’une trentaine de pages chacune, négociées mot par mot, pour orienter les dirigeants en matière de protection de la biodiversité.

« Trop de gens pensent encore que l’environnement est un luxe. Mais ce n’est pas le cas! », a déploré M. Watson, en faisant le lien entre « biodiversité et changement climatique que nous devons considérer ensemble ».

En Europe et Asie centrale, « la population de la région consomme plus de ressources naturelles renouvelables que ce qu’elle produit », a pour sa part précisé le professeur suisse Markus Fischer.

Avant cette VIe session, l’IPBES avait déjà averti que la Terre est confrontée à une « extinction massive » d’espèces, la première depuis la disparition des dinosaures il y a environ 65 millions d’années et la sixième en 500 millions d’années.

« Avec les effets croissants du changement climatique (…) cette perte pourrait atteindre 40% d’ici 2050 » dans les Amériques où elle s’élève déjà à 31%, a-t-elle souligné vendredi pour cette région.

Au cours du siècle écoulé, deux espèces de vertébrés ont disparu chaque année en moyenne sur la Terre. Une autre est sur le point de disparaître avec la mort récente de Sudan, célèbre rhinocéros blanc du Kenya et dernier mâle de son espèce, décimée par le braconnage et dont il ne reste que deux femelles.

– Première extinction due aux humains –

« Si nous continuons ainsi, oui, la sixième extinction, la première causée par les humains, va se poursuivre! », a averti M. Watson, ajoutant toutefois que « la bonne nouvelle, c’est (…) qu’il n’est pas trop tard ».

Car les rapports de l’IPBES suggèrent aussi des pistes pour minimiser l’impact des activités humaines sur l’environnement: créer davantage d’aires protégées, restaurer les zones dégradées et développer l’agriculture durable.

« Nous devons prendre la biodiversité en compte dans notre façon de gérer l’agriculture, la pêche, la forêt, la terre », a expliqué le président de l’IPBES, conscient que la population mondiale va continuer à croître, donc ses besoins aussi.

« Le monde gaspille environ 40% de la nourriture qu’il produit (…) Si nous pouvions réduire le gaspillage de nourriture, nous n’aurons pas nécessairement à doubler sa production dans les 50 prochaines années », a-t-il suggéré.

Lundi, l’IPBES lancera un cinquième rapport, le premier du genre sur l’état des sols de la planète, dégradés par la pollution, la déforestation, l’exploitation minière et des pratiques agricoles non durables.

Cette réunion au sommet se tient dans le pays le plus bio-divers de la planète après le Brésil, huit fois plus grand. En l’inaugurant le 17 mars, le président colombien Juan Manuel Santos avait souligné que « ce qui arrive à l’un arrive à tous. »

Romandie.com avec(©AFP / 23 mars 2018 14h57)                

Près de dix milliards d’habitants sur la planète en 2050

juillet 29, 2015

L’ONU a revu à la hausse ses projections d’augmentation de la population mondiale. Selon un rapport publié mercredi, la planète comptera 8,5 milliards d’habitants en 2030, 9,7 milliards en 2050 et 11,2 milliards en 2100.

En 1990, il y a 25 ans, seulement 5,3 milliards d’êtres humains peuplaient la Terre. Ils sont aujourd’hui 7,3 milliards. Selon le rapport sur les perspectives d’évolution de la population mondiale de l’ONU, un petit nombre de pays, surtout en Afrique, seront responsables de la croissance démographique d’ici le milieu du siècle.

Entre 2015 et 2050, la moitié de la hausse de la population mondiale sera concentrée dans neuf pays, dans l’ordre décroissant d’importance: Inde, Nigeria, Pakistan, République démocratique du Congo, Ethiopie, Tanzanie, Etats-Unis, Indonésie et Ouganda.

L’Inde va dépasser la Chine
L’Inde va dépasser la Chine en 2022 et devenir le pays le plus peuplé de la planète. Actuellement, la Chine concentre 19% et l’Inde 18% des habitants de la planète. En 2050, le Nigeria sera le troisième pays le plus peuplé du monde.

L’ONU prévoit qu’à la moitié de ce siècle, six pays dépasseront les 300 millions d’habitants: Chine, Inde, Indonésie, Nigeria, Pakistan et Etats-Unis.

La baisse de la natalité va se poursuivre: elle a passé de trois enfants par femme en 1990 à 2,5 enfants par femme en 2010. Chaque femme aura 2,2 enfants en 2045 et plus que deux enfants en moyenne en 2095.

La hausse de la population est due à la prolongation de l’espérance de vie dans le monde: elle était de 65 ans à la naissance à partir de 1990, de 70 ans depuis 2010. Elle sera de 77 ans en 2045 et de 83 ans à la fin du siècle, selon l’ONU. La diminution de la mortalité infantile dans les pays en développement y contribue.

Vieillissement
Cette évolution provoque un vieillissement de la population mondiale. Le nombre de personnes de plus de 60 ans devrait doubler d’ici 2050 et tripler d’ici 2100 sur la planète. Les plus de 60 ans étaient 500 millions en 1990, ils sont 900 millions en 2015. Ils seront 2,1 milliards en 2050 et 3,2 milliards en 2100.

En Europe, l’ONU prévoit que 34% de la population aura plus de 60 ans en 2050. En Amérique latine et en Asie, la proportion de plus de 60 ans passera de 11% et 12% actuellement à plus de 25% en 2050.

Le continent africain a la population la plus jeune: les enfants de moins de 15 ans représentent 41% de sa population et les jeunes de 15 à 24 ans 19% supplémentaires. Mais ses habitants vont aussi vieillir et les plus de 60 ans passer de 5% aujourd’hui à 9% en 2050, selon le rapport de l’ONU.

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Vatican: Le pape réclame une révolution et dénonce l’égoïsme des riches

juin 18, 2015

Le pape François a appelé jeudi les puissants de ce monde à agir vite pour sauver la planète, menacée de destruction par le consumérisme. Il a publié une encyclique en forme de manifeste contre l’égoïsme économique et social des pays riches.

Tout au long des quelque 200 pages de cette encyclique sur l’environnement, le pape prend la défense des plus pauvres, grandes victimes du réchauffement climatique.

Mais ce texte, le premier entièrement de la main de Jorge Bergoglio, dénonce aussi un système économique soumis au diktat du marché et une « culture du déchet », bien au-delà de ce réchauffement qui menace la planète de destruction.

« Aujourd’hui, tout ce qui est fragile, comme l’environnement, reste sans défense par rapport aux intérêts du marché divinisé, transformés en règle absolue », résume ainsi le pape dans cette encyclique. Son titre « Laudato si' » (« Sois-loué »), est inspiré d’un cantique de son modèle, François d’Assise.

Soumissions
Ce sont d’ailleurs les puissances d’argent qui ont jusqu’à présent réussi à faire échouer les tentatives de remèdes au changement climatique, affirme le pape argentin. « La soumission de la politique à la technologie et aux finances se révèle dans l’échec des sommets mondiaux sur l’environnement », écrit-il.

Et pour éviter que la Terre, « notre maison commune » ne se transforme en un « immense dépotoir », le pape argentin préconise une révolution sociale, économique et culturelle. « L’humanité est appelée à prendre conscience de la nécessité de réaliser des changements de style de vie, de production et de consommation, pour combattre le réchauffement », affirme ainsi le pape.

Des énergies renouvelables
A commencer par le recours aux énergies fossiles, à bannir au plus vite, juge le souverain pontife, pour qui le charbon et le pétrole doivent « progressivement » mais « sans retard » être remplacées par des énergies renouvelables. Cette transition énergétique majeure, qu’il appelle de ses voeux, ne se fera toutefois que si les pays riches acceptent d’aider les plus pauvres, principales victimes du mode de vie des plus aisés.

Et les pays riches devront, selon lui, même aller plus loin encore en acceptant si nécessaire la décroissance. « L’heure est venue d’accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde, mettant à disposition des ressources pour une saine croissance en d’autres parties », écrit ainsi le pape.

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