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Canada-Québec: Dominique Anglade quitte la vie politique

novembre 7, 2022

La députée de Saint-Henri–Sainte-Anne quitte la chefferie du PLQ et laissera son siège de députée le 1er décembre.

Dominique Anglade, en conférence de presse.

Dominique Anglade a annoncé lundi matin en conférence de presse qu’elle démissionnait de la chefferie du Parti libéral du Québec et de son siège de députée de Saint-Henri–Sainte-Anne. Photo : Radio-Canada/Ivanoh Demers

Le grenouillage aura finalement eu raison du leadership de Dominique Anglade. Dans une brève déclaration devant la presse, Mme Anglade a confirmé lundi matin qu’elle abandonnait la chefferie du PLQ et qu’elle démissionnerait de son siège de députée de Saint-Henri–Sainte-Anne le 1er décembre.

« Depuis le 3 octobre dernier, j’ai pris la pleine mesure des résultats et, comme plusieurs, j’ai été déçue. J’ai alors entamé une réflexion personnelle qui est normale. »— Une citation de  Dominique Anglade, cheffe démissionnaire du PLQ

Les enjeux démographiques, culturels, socio-économiques et écologiques sont trop importants pour que l’opposition officielle soit déchirée, a déclaré Mme Anglade.

Elle a ajouté que le PLQ, qui doit opérer un renouvellement de son offre politique, n’a pas le luxe d’être miné par des intrigues internes dont les Québécois n’ont que faire.

Dominique Anglade tourne la page de sa carrière politique presque sept ans jour pour jour après son élection dans une partielle comme députée libérale de Saint-Henri–Sainte-Anne. Si j’ai choisi la politique comme véhicule, c’est parce qu’au plus profond de moi j’ai la conviction que l’on doit travailler pour chaque personne, peu importe où elle habite sur notre territoire, peu importe le milieu duquel elle est issue.

L’engagement de la cheffe démissionnaire salué par les politiciens

Réagissant à la démission de la cheffe libérale, le premier ministre François Legault a insisté sur le courage de Mme Anglade.

Ça prend du courage pour se lancer en politique. Ça prend de la détermination pour être en politique. Ça prend de l’humilité pour quitter. Merci Dominique! a écrit le premier ministre François Legault sur Twitter.

Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de Québec solidaire, a souligné l’engagement féministe et la préoccupation sincère pour la santé mentale de la cheffe démissionnaire.

Le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, a mis l’accent sur l’engagement et le dévouement de Mme Anglade.

Peu importe nos divergences de point de vue, elle aura démontré de la résilience et un engagement complet envers la politique et envers son parti, déclaré le chef du parti québécois.

La mairesse de Montréal a elle aussi salué l’engagement de Mme Anglade.

« Par son travail et son implication, elle a montré aux femmes qu’il était possible d’aspirer aux plus hautes fonctions politiques. Merci. »— Une citation de  Valérie Plante, mairesse de Montréal

Au sein du Parti libéral, les réactions ne sont pas nombreuses. En entrevue à Midi info, le président de la dernière campagne nationale du Parti libéral du Québec et ancien ministre des Finances, Carlos Leitão, s’est dit déçu par ce qui est arrivé à Dominique Anglade.

On va prendre un an à deux ans de retard, a-t-il dit.

Selon M. Leitão, il aurait fallu prendre le temps d’examiner les raisons qui ont mené à cette situation [résultats des élections].

Il s’est également dit déçu par les collègues libéraux qui se sont manifestés pour montrer la sortie à leur cheffe.

« Il n’y avait pas d’empressement. On aurait pu faire tout ce travail à l’interne. »— Une citation de  Carlos Leitão , président de campagne du PLQ et ancien ministre des Finances

Le pire score de l’histoire du Parti libéral

Sous le leadership de Dominique Anglade, le PLQ a obtenu le pire score de son histoire, soit moins de 15 % des voix, lors des élections générales du 3 octobre.

La formation a obtenu 21 sièges au Parlement, mais le caucus libéral est passé à 20 députés il y a deux semaines, avec l’expulsion de Marie-Claude Nichols.

Insatisfaite de s’être vu refuser la troisième vice-présidence de l’Assemblée nationale, la députée de Vaudreuil avait préféré ne prendre aucune responsabilité parlementaire dans le cabinet fantôme de l’opposition officielle, ce qui avait poussé Dominique Anglade à l’exclure du caucus.

Cette décision – trop sévère, au goût de plusieurs membres du PLQ – avait créé bien des remous dans le parti, certains députés allant même jusqu’à réclamer le départ de la cheffe.

Dominique Anglade serrant Lise Thériault dans ses bras.

Dominique Anglade et Lise Thériault s’embrassant le jour de l’assermentation des nouveaux élus libéraux, le 18 octobre dernier. Deux semaines plus tard, l’ancienne députée d’Anjou–Louis-Riel exigeait sa démission. Photo: Radio-Canada/Sylvain Roy Roussel

Mme Anglade avait tenté la semaine dernière de tendre la main à Mme Nicholsmais en vain.

Dominique Anglade jette l’éponge à trois semaines de la rentrée parlementaire, prévue le 29 novembre. Un chef par intérim devra donc être choisi rapidement afin de pourvoir le poste de chef de l’opposition officielle à l’Assemblée nationale.

La démission de Mme Anglade de son poste de députée de Saint-Henri–Sainte-Anne aura aussi pour conséquence de provoquer le déclenchement d’une élection partielle d’ici six mois.

Dominique Anglade avait accédé à la direction du PLQ en mai 2020, en pleine pandémie, après le retrait de la candidature de son seul opposant déclaré, Alexandre Cusson. Elle aura été cheffe pendant deux ans et demi.

La députée avait succédé à Philippe Couillard, qui avait lui-même quitté la chefferie du parti après sa défaite face à la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault, en 2018.

Avec Radio-Canada

Canada-Québec: Le PLQ retire une candidate en raison de propos controversés

août 12, 2022
Anne Deblois

Anne DeBlois devait se présenter dans la circonscription de Charlesbourg, à Québec. Photo : Parti Libéral du Québec

Anne DeBlois ne sera finalement pas candidate pour le Parti libéral du Québec (PLQ) dans la circonscription de Charlesbourg. Moins de deux jours après avoir annoncé sa candidature, le parti a fait marche arrière en raison de propos controversés qu’elle a tenus sur les réseaux sociaux.

Les propos tenus par Anne DeBlois sont inacceptables et incompatibles avec les valeurs libérales. Elle ne sera donc pas candidate aux élections de 2022 pour notre formation politique, écrit le directeur des communications de la cheffe libérale Dominique Anglade, Jérémy Ghio.

Le Parti annoncera bientôt une nouvelle candidature pour représenter les gens de Charlesbourg, ajoute-t-il.

La candidature d’Anne DeBlois avait été annoncée mercredi dernier.

Très active sur les réseaux sociaux, la femme a souvent tweeté des positions diamétralement opposées à celles du PLQ.

Selon La Presse, elle aurait qualifié l’Islam de totalitaire en 2015, et aurait accusé le premier ministre Trudeau de vouloir tuer le Canada.

Dans un tweet, Anne Deblois critique la position du PLQ sur la parité hommes-femmes dans les partis politiques.

Pas plus tard que l’an dernier, l’ex-candidate a notamment critiqué la position du PLQ sur la parité hommes-femmes dans les partis politiques. Photo: Capture d’écran – Twitter

Dans les dernières années, elle s’est prononcée à maintes reprises en faveur d’un troisième lien entre Québec et Lévis et contre le projet de tramway à Québec. Plusieurs de ses tweets ont été supprimés au cours des 24 dernières heures.

L’ex-candidate a tenu des propos très critiques à l’égard du Parti libéral du Québec, notamment.

Anne DeBlois est une ancienne candidate du Parti conservateur du Québec (PCQ). Elle s’était présentée en 2014 dans la circonscription de Taschereau et en 2018 dans la circonscription de Jean-Lesage, alors que le parti était dirigé par Adrien Pouliot.

« On doit assumer »

Jointe au téléphone vendredi matin, Anne DeBlois était toujours secouée par le retrait de sa candidature, mais croit que c’était la meilleure chose à faire afin d’aider le parti.

On doit assumer les positions qu’on a prises quand on était plus jeunes, dit-elle d’un ton contrit. 

« Je préfère que quelqu’un qui n’a pas dit ces choses-là dans les dernières années se présente à ma place. »

Anne DeBlois ne nie pas avoir tenu des propos controversés au cours des dernières années. Elle affirme avoir depuis changé son fusil d’épaule sur de nombreux enjeux. Elle militait depuis peu au sein d’un association locale du PLQ à Québec.

J’ai adhéré aux théories du complot dans les années suivant le 11 septembre 2011 [sic], j’ai fini par m’en dissocier complètement avec de l’aide et l’amour de ma famille, a-t-elle tweeté en 2021.

Elle affirme ne pas avoir caché au PLQ ses sept années de militantisme au sein du PCQ.

Je les blâme pas, ils ont fait ce qu’ils pouvaient pour s’assurer que ma candidature était bonne. Moi, j’ai fait ce que j’ai pu pour au moins leur dire que j’arrivais d’un parti très à droite, dit-elle.

Elle dit être toujours membre du PLQ, mais a remis sa démission de son association locale.

Elle n’exclut pas un retour en politique un jour.

Par Raphaël Beaumont-Drouin avec la collaboration d’Audrey Paris et de Marie-Maude Pontbriand

Canada-Québec/Leadership du PLQ: Taillefer est intéressé

octobre 11, 2018

 

«Ça prend des gens sérieux, des gens qui sont en mesure de mettre les mains sur le volant et s’assurer de conduire l’économie du Québec à bon port», a laissé entendre Alexandre Taillefer, le président de campagne du Parti libéral, en matinée samedi.© La Presse canadienne, Graham Hugues «Ça prend des gens sérieux, des gens qui sont en mesure de mettre les mains sur le volant et s’assurer de conduire l’économie du Québec à bon port», a laissé entendre Alexandre Taillefer, le président de campagne du Parti libéral, en matinée samedi
 

QUÉBEC – Alexandre Taillefer est intéressé à succéder à Philippe Couillard à la tête du Parti libéral du Québec (PLQ).

En entrevue téléphonique à La Presse canadienne jeudi, l’homme d’affaires et président de la campagne électorale libérale n’a pas caché son ambition de devenir le prochain chef du PLQ.

«Ça pourrait être quelque chose que je vais envisager, définitivement», a commenté M. Taillefer.

C’est la première fois que l’homme d’affaires affiche aussi clairement ses couleurs.

Intéressé à succéder à Philippe Couillard, oui, mais pas à n’importe quel prix, s’empresse d’ajouter l’ancien Dragon, propriétaire de Téo Taxi et du magazine L’actualité, déjà prêt à énoncer ses conditions.

En résumé, il va envisager se porter candidat seulement si deux conditions sont remplies: la course au leadership ne devra pas avoir lieu avant deux ans et le parti devra avoir procédé d’ici là à une refondation majeure.

Sinon, si le parti ne partage pas sa vision des choses, il passera son tour, «c’est très clair».

En fait, M. Taillefer a déjà une idée très précise de ce à quoi devrait ressembler le PLQ et de ce qu’il faudra faire pour redonner au parti des Jean Lesage et Robert Bourassa son lustre d’antan, en vue de reconquérir le pouvoir dès 2022, «parce qu’on va être redevenus forts et parce qu’on va être redevenus inspirants».

La couenne dure

Le 1er octobre, accusant la pire défaite de son histoire, le PLQ a dû se contenter de 25 pour cent d’appui des électeurs et d’une trentaine de sièges.

Cette défaite, dure à encaisser, n’a cependant pas refroidi son attrait pour la politique. Au contraire.

Son rôle de président de campagne lui aura appris qu’il avait «la couenne suffisamment dure» pour faire de la politique. «Je suis capable de faire face à la musique», assure celui qui n’avait jamais tâté de la politique avant d’accepter de présider la campagne libérale, il y a quelques mois à peine.

Selon lui, il ne fait pas de doute que le PLQ ne pourra pas reprendre le pouvoir en 2022, sans un «travail de fond extrêmement solide et sans une adhésion militante extrêmement forte».

Pour cela, il devra se mettre sérieusement à l’écoute de sa base militante, en organisant un «grand brassage d’idées», qui prendrait la forme d’une série de forums durant lesquels les membres seraient conviés à façonner le parti dont ils rêvent.

Le parti, dit-il, doit donc absolument reconnecter avec sa base. Les membres doivent avoir le sentiment que leurs idées sont entendues en haut lieu, et il estime que ça prenait la «douche froide» du 1er octobre pour rendre cet exercice possible.

Le parti doit aussi se doter d’un programme davantage social-démocrate, mêlant habilement les mesures sociales et le développement économique, ajoute-t-il.

Car «l’économie nourrit le progrès social et le progrès social ne peut pas se nourrir sans l’économie», observe M. Taillefer.

Tout en demeurant fédéraliste, le PLQ devra également afficher un visage beaucoup plus nationaliste, se montrer québécois d’abord, dit-il. «On doit sentir cette fierté québécoise-là dans le discours du Parti libéral. Il faut que ce soit vrai, il faut que ce soit senti» pour reconnecter avec les électeurs francophones.

Le PLQ devra aussi tenir «un discours beaucoup plus probant», sur l’écologie, sur la culture, de même que se montrer bien «plus ambitieux sur le plan économique».

Ce grand bouleversement pourrait prendre «plusieurs années», selon lui, d’où l’importance de repousser l’échéance de la course au leadership à la fin de 2020.

Surtout, le prochain chef devra être en mesure de susciter «l’enthousiasme» de la population.

Inspiré par Québec solidaire

À ce propos, il fait remarquer que Québec solidaire a été le seul parti à avoir réussi à mobiliser les électeurs, particulièrement les jeunes, à susciter de l’enthousiasme, à faire rêver «d’une société plus juste, plus équitable, plus verte».

«Il faut s’inspirer de ça», est persuadé M. Taillefer, qui dit n’avoir jamais imaginé subir une raclée d’une telle ampleur le 1er octobre.

«On s’attendait à une soirée très serrée», mais jamais à une telle vague, se rappelle-t-il.

Les raisons de la défaite

Il attribue le désaveu massif de la population, surtout francophone, envers les libéraux essentiellement à deux choses: les mesures de rigueur — ou d’austérité — budgétaire des premières années du mandat et l’image de corruption qui continue de coller au PLQ.

L’idée du «changement» nécessaire, après plus de 13 ans sur 15 de gouverne libérale, a aussi percolé dans la population et joué contre les libéraux, analyse celui qui se voit désormais comme un simple militant.

Lapressecanadienne avec msn.ca

Canada/Québec: Philippe Couillard démissionne en défendant les minorités

octobre 4, 2018

 

philippe

© La Presse canadienne, Nicolas Perron-Drolet

C’est en demandant aux Québécois de prendre soin des minorités et de demeurer «une terre d’accueil souriante» que Philippe Couillard a quitté ses fonctions de chef du PLQ et de député de Roberval.

Lors d’une déclaration faite à l’Assemblée nationale jeudi, en compagnie de sa femme Suzanne Pilote, M. Couillard a averti le nouveau gouvernement de la CAQ, sans le nommer, qu’il devra faire face à de grands défis de démographie et de pénurie de main-d’oeuvre. Dans ce contexte, il souhaite que l’intégration des immigrants continue de bien se dérouler au Québec. «Chaque mot, chaque geste compte, dans un sens ou dans l’autre.»

Selon lui, «la majorité n’a pas tous les droits» et il revient à l’Assemblée nationale de protéger les droits des minorités. Il souhaite que le Québec demeure «un endroit où on juge les humains pour ce qu’ils ont dans leur tête et pas sur leur tête».

Dans son discours, qui était en quelque sorte son testament politique, M. Couillard a demandé au Parti libéral de «rester fidèle à ses valeurs», et de ne «jamais les marchander pour quelques votes».

  1. Couillard a aussi fait le bilan de ses années comme premier ministre, se disant fier d’avoir «redonné au Québec les moyens de ses ambitions». Applaudi par son personnel politique, M. Couillard a soutenu que son équipe avait procédé à une «relance historique du Québec» ces quatre dernières années. Il dit maintenant vouloir céder sa place à «une nouvelle personne, peut-être même une nouvelle génération».

Après la terrible défaite encaissée lundi soir, il soutient que rester en politique est au-dessus de ses capacités. Il «demande aux Québécois et aux Québécoises de le comprendre et de me laisser prendre congé en paix».

  1. Couillard n’a pas répondu aux questions des journalistes. Il a livré son discours avec aplomb, mais il est devenu très émotif lorsqu’il a remercié sa conjointe Suzanne Pilote pour son soutien.

Même s’il a été élu facilement dans sa circonscription du Lac-Saint-Jean, avec 42 % des voix, M. Couillard ne souhaite pas siéger sur les banquettes de l’opposition, alors que son parti a perdu le pouvoir le 1er octobre aux mains de la Coalition avenir Québec de François Legault.

Son départ déclenche une réorganisation du parti, qui débutera en après-midi, alors que les 125 candidats aux élections seront réunis en caucus à l’hôtel Hilton de Québec. Les 32 députés élus se retrouveront également entre eux vendredi, afin de choisir un chef intérimaire et préparer la course à la chefferie. Il provoquera également une élection partielle dans Roberval, au Lac-Saint-Jean.

Âgé de 61ans, Philippe Couillard a été le 31e premier ministre du Québec. Ce neurochirurgien a connu une importante carrière comme médecin avant de se lancer en politique.

Né à Montréal, M. Couillard a été chirurgien-chef de l’Hôpital Saint-Luc de 1989 à 1992 avant de cofonder le Service de neurochirurgie de Dhahran, en Arabie saoudite, où il travaillé de 1992 à 1996.

Il a été professeur à la Faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke de 1996 à 2003, et directeur du Département de chirurgie du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke de 2000 à 2003.

C’est sous la gouverne de Jean Charest qu’il décide de servir le Québec, ayant été ministre de la Santé pendant cinq ans. M. Couillard retourne travailler au privé avant de ravoir le goût de la politique et de gagner la course à la chefferie du parti, contre Pierre Moreau et Raymond Bachand.

  1. Couillard aura gouverné le Québec pendant un mandat complet de quatre ans.

© La Presse canadienne, Nicolas Perron-Drolet

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DISCOURS INTÉGRAL

Mesdames, messieurs, bonjour

Chers Québécois, Québécoises

J’annonce aujourd’hui que je met fin à ma carrière politique.

J’ai informé le président du Parti Libéral du Québec de ma démission à titre de chef du parti. Le caucus des députés choisira sous peu un chef intérimaire, puis nos instances planifieront la tenue d’une course à la direction au moment jugé le plus opportun.

Je ne débuterai pas non plus mon mandat de député de Roberval. Je remercie encore une fois mes concitoyens de leur soutien. Il faudra donc tenir une élection partielle dans la circonscription dans les délais prévus par la loi.

Je présenterai bien sûr ma démission au Lieutenant-Gouverneur afin d’assurer la transition la plus harmonieuse possible.

Le résultat sans équivoque de l’élection générale, après un mandat pourtant marqué par un redressement et une relance historiques du Québec, m’amène à prendre cette décision. Le désir de changement s’est clairement exprimé, il faut donc en assumer les conséquences. Une nouvelle personne, peut être une nouvelle génération si les militants le décident, guidera la prochaine étape de la vie de notre grand parti.

J’ai été très fier de représenter le comté de Roberval, la région du Saguenay Lac St-Jean et d’y baser mon action politique. Fier aussi d’avoir été un premier ministre de région, habitant en zone rurale auprès d’agriculteurs, de forestiers et d’entrepreneurs, à proximité d’une communauté autochtone.

Ma fonction m’a permis, je crois, de faire en sorte que ma région, que les régions en reçoivent les fruits, et les bénéfices ont été appréciables. Je crois que c’est ce que les électeurs ont voulu reconnaître en me renouvelant leur confiance le premier Octobre.

Je les remercie de leur amitié, de leur soutien, j’ai été tellement fier de parler d’eux et d’elles partout au Québec, au Canada et ailleurs dans le monde. Je crois, j’espère qu’ils comprendront ma décision, dans les circonstances.

Avec un bilan plus qu’enviable et le résultat de l’élection du 1er Octobre, après avoir mis toute mon énergie au service du Québec, demeurer en politique, à quelque titre que ce soit, est au-delà de ce que je me sens humainement capable de faire. Je demande aux Québécois de le comprendre et de me laisser prendre congé en paix. Au total, j’aurai consacré près de 10 ans de ma vie au service public, ce sera toujours pour moi une grande source de fierté.

Je veux prendre un moment pour remercier les hommes et les femmes qui se sont engagés en politique à mes côtés, y compris ceux et celles qui ont été défaits le 1er Octobre. Ceux et celles qui ont fait vivre nos bureaux de circonscription et nos cabinets au cours du mandat qui vient de se terminer. Aussi tous les militants, bénévoles, membres de la permanence du Parti Libéral du Québec. Sans eux, sans elles, un parti politique ne peut pas vivre, durer et grandir.

Un grand merci aussi à notre remarquable fonction publique. Travailler quotidiennement avec ces hommes et ces femmes de grande qualité aura été pour moi source d’inspiration et d’apprentissage. Prenons en grand soin.

Comme je l’ai dit le 1er Octobre, je laisse le Québec dans un bien meilleur état que celui dans lequel je l’ai trouvé en Avril 2014. Entre Avril 2014 et Octobre 2018, le changement est profond. Nos finances sont solidement équilibrées. Le poids de la dette est en baisse. L’économie tourne à plein régime. Un nombre d’emplois record a été créé. Nos moyens retrouvés nous permettent de bien financer nos services publics, particulièrement l’éducation, notre grand projet de société, sur la base d’une vision ambitieuse de la réussite pour tous. Aujourd’hui, plus de 3000 personnes de plus oeuvrent dans nos écoles, 1500 de plus en soins à domicile, 2000 en soins à domicile, 2000 en soins prolongés. Plus d’un million de Québécois de plus ont accès à un médecin de famille. Dans les faits, la pauvreté a reculé.

De nombreuses stratégies innovantes sont en place. Un plan de lutte à la pauvreté, une politique culturelle renouvelée, une stratégie numérique. Oui, nous avons été le gouvernement de l’économie et des finances bien gérées, et bien plus encore. Nous avons tenu un nombre record d’engagements, agi pour l’équité entre les générations, reconnu les gouvernements de proximité et l’insularité des Iles de la Madeleine. Le Québec est le leader canadien de la lutte aux changements climatiques. Le Québec a sa première stratégie maritime. Nous avons sauvé l’Ile d’Anticosti de la dévastation à laquelle d’autres la destinaient. Toutes nos régions se portent mieux qu’en 2014.

Je serai toujours fier -tellement fier- d’avoir, avec mon équipe, redonné au Québec les moyens de ses ambitions et de l’avoir fait avancer vers sa destination : Un Québec prospère, instruit, équitable et vert. Le chemin est tracé, il reste bien sûr beaucoup à faire.

Faisons en sorte que le Québec demeure la société la plus équitable d’Amérique et puisse continuer son développement de façon durable. Il faut rester engagés dans la lutte aux changements climatiques. Il faut poursuivre la lutte contre la pauvreté, les moyens sont là. La politique culturelle renouvelée doit être déployée au profit de nos créateurs et de leurs publics. Nous devons continuer à faire progresser notre influence dans le monde, notamment dans la francophonie.

Je souhaite que notre élan se poursuive au cours des prochaines années. Souvenons-nous qu’il est fragile. Notre plus grand défi demeure la démographie et la pénurie sévère de main d’œuvre qui touche toutes nos régions.

Dans cette circonstance, outre la formation, l’automatisation et la pleine participation au marché du travail, le maintien de la cohésion sociale et du caractère inclusif de notre société deviennent encore plus importants. Les nouveaux arrivants qui combleront beaucoup d’emplois disponibles ne représentent pas une menace pour notre caractère distinct en Amérique.

Au contraire, chacun et chacune constitue un actif essentiel à notre croissance. A nous de faire en sorte qu’ils s’intègrent bien à la société Québécoise, sur tout le territoire. A cet effet, chaque mot, chaque geste compte. Dans un sens, ou dans l’autre.

Il faut impérativement continuer à faire évoluer notre relation de nation à nation avec les premières nations et les Inuits. La déclaration des Nations Unies doit constituer la base de notre travail. Ces peuples dont nous occupons les territoires traditionnels doivent détenir eux mêmes les leviers de leur développement et en retirer une juste part des bénéfices.

Suzanne et moi allons entreprendre une nouvelle phase de notre vie, il est difficile de dire aujourd’hui où elle nous mènera. Vers de nouveaux défis passionnants, je l’espère. Certainement vers plus de quiétude, de sérénité, et des contacts plus réguliers avec ma mère, nos enfants et petits-enfants. Je veux la remercier encore pour sa générosité, son amour si souvent démontré. Aussi pour son écoute, sa connaissance très fine et personnelle de la vraie vie du vrai monde, comme on dit chez nous. Il est maintenant temps de penser un peu à nous, comme dit la chanson.

Je veux terminer cette déclaration en vous parlant de nos libertés.

Au cours de nos 400 ans d’histoire, nous les avons défendues, parfois jusqu’au sacrifice ultime. Elles sont contenues dans les Chartes Québécoise et Canadienne des droits et libertés. Elles sont précieuses, donc fragiles. Prenons en grand soin.

Voici une belle phrase d’Amin Malouf, à méditer :

« Pour toute société, et pour l’humanité dans son ensemble, le sort des minorités n’est pas un dossier parmi d’autres ; il est, avec le sort des femmes, l’un des révélateurs les plus sûrs de l’avancement moral, ou de la régression. »

Notre Assemblée Nationale, comme tous les parlements, se doit de protéger leurs droits plutôt que de les restreindre si elle veut conserver sa légitimité. En fait, c’est un de ses devoirs principaux. La majorité n’a pas tous les droits, et ceux qu’elle exerce doivent être compensés par la protection de ceux des minorités. C’est un principe démocratique fondamental.

Le Québec doit demeurer une terre d’accueil souriante, une société inclusive où tous et toutes sont invités à la table. Un endroit où on juge les humains pour ce qu’il y a dans leur tête, dans leur coeur, pour ce qu’ils et elles ont à nous apporter. Je souhaite qu’on nous admire, qu’on parle de nous avant tout pour notre énergie créatrice, notre résilience, nos artistes, nos savants et nos entrepreneurs.

Je demande à mon parti de rester fidèle à ses valeurs et surtout de ne jamais les marchander pour quelques votes. Tenter d’imiter nos adversaires ne nous conduira pas à la victoire. La force de nos convictions, oui.

Surtout :

Ayons confiance en nous

Ne craignons surtout pas l’autre, ou l’avenir

Écoutons notre belle jeunesse qui nous dit de rester confiants, ouverts.

Nous avons toutes les raisons d’être optimistes pour notre peuple.

Je serai toujours très fier, avec mon équipe, de lui avoir fait faire un bout de chemin au cours des dernières années.

À d’autres maintenant de prendre le relai.

Vive le Québec, terre française d’Amérique

Territoires immenses, paysages magnifiques

Si riche en ressources mais surtout en talents.

Terre de mes ancêtres, et des nouveaux arrivants.

Berceau des premières nations, de blessures à soigner

Terre fertile d’espoir, de résilience et de liberté.

Bonne journée.

EN CINQ DATES

2003

Élu député libéral dans Mont-Royal et nommé ministre de la Santé sous Jean Charest

2008

Quitte la politique pour travailler au privé

2013

Devient chef du Parti libéral du Québec

2014

Élu premier ministre du Québec

2018

Perd le pouvoir aux mains de la CAQ et quitte la vie politique

Le Soleil.com par Patricia Cloutier