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Le télétravail, tous à y gagner ?

mars 1, 2013

 

Largement apprécié des travailleurs canadiens, le télétravail s’impose au cœur du fonctionnement des entreprises à mesure que les nouvelles technologies gagnent du terrain. Mais les entreprises ont-elles seulement à y gagner, ou risquent-elles aussi de perdre ? Le point sur les principaux avantages et inconvénients à opter pour le travail à distance.

Alors que la société canadienne et le monde du travail poursuivent de concert leur incessante mutation, et alors que les entreprises sont désormais à pied d’œuvre pour amener et conserver dans leurs rangs talents et savoir-faire, le télétravail, permis par le perfectionnement des nouvelles technologies, semble s’avérer un levier d’action tout indiqué, et très largement plébiscité. « Dans un contexte où les employés recherchent des conditions favorables à la conciliation entre les exigences de leur vie professionnelle et celles de leur vie personnelle, la formule du télétravail semble une option intéressante » confirme d’emblée Guylaine Deschênes, consultante RH chez GD Ressources. Mais, s’il n’en finit plus de séduire employeurs comme employés, le télétravail doit-il pour autant être paré de toutes les vertus ? Revue en ordre des grands points forts et potentiels points faibles d’un dispositif en vogue.

Assurer la satisfaction du salarié

Emancipation des contraintes liées au temps de transport, affranchissement de certains coûts, repas et vêtements de travail en tête… Le télétravail est immédiatement synonyme, pour le salarié, de gain de temps et d’argent. « La qualité de vie s’en voit accrue, l’employé pouvant se consacrer à des activités bénéfiques pour une vie mieux équilibrée, telles que l’exercice, le temps avec les enfants ou le bénévolat », précise Guylaine Deschênes. De là à considérer le télétravail comme l’instrument d’une plus grande satisfaction du salarié, il semble n’y avoir qu’un pas. En effet, ainsi que le résume Eric Brunelle, professeur au département de management de HEC Montréal : « lorsque les pratiques de gestion sont adéquates, les travailleurs perçoivent le télétravail comme un bon moyen pour obtenir un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle, réduire le degré de stress, acquérir plus de flexibilité et d’autonomie dans le travail et avoir une plus grande satisfaction à l’égard de leur emploi. » Des bons points immédiats, capables d’assurer le moral des troupes et d’œuvrer dans l’optique de la rétention des talents.

 En gain de productivité pour l’entreprise

 

Loin des services affairés de l’entreprise et loin du regard des superviseurs, le télétravailleur peut faire craindre à son employeur une faculté de concentration moindre et une capacité de travail revue à la baisse. Une appréhension qui semble pourtant n’avoir pas lieu d’être. Au contraire, au sein d’un environnement familier et réconfortant, libéré de toutes les distractions et perturbations que représente parfois la proximité immédiate de collègues, le télétravailleur paraît accroître son rendement. « Lorsqu’ils sont bien gérés, les programmes de télétravail engendrent une augmentation de la productivité des employés », assure en effet Eric Brunelle. Il revient au télétravailleur d’assumer les tâches qui lui sont confiés avant que de profiter de son temps libre à sa guise. Une motivation directe, qui a tout l’air de porter ses fruits.

Autre bon point : une réduction franche de l’absentéisme. En effet, « le travailleur peut aisément s’absenter quelques heures pour des rendez-vous en cours de journée de travail plutôt que de manquer une journée complète », explique Guylaine Deschênes. Et quand la météo s’en mêle et que le mauvais temps présage d’un retard général et d’absences massives au bureau, le télétravail sait faire office d’allié de choix, garantissant à l’entreprise une mobilisation intacte de la part de ses télétravailleurs.

Des économies non négligeables

Economie d’espace, bureaux en moins, facture d’énergies revues à la baisse… L’épargne potentielle directement autorisée par le recours au télétravail est conséquente. « Le télétravail permet par exemple à deux personnes de partager le même bureau ou espace de stationnement, si l’on s’assure que leurs visites ne coïncident pas », illustre Guylaine Deschênes. Et loin d’être anecdotiques, ces économies réalisées peuvent permettre à l’entreprise de réserver ces sommes à d’autres postes de dépenses, voire à d’autres emplois. En effet, ainsi que le suggère Eric Brunelle : « les programmes de télétravail peuvent offrir de nouvelles occasions de recrutement. » Une équation simple : il suffit alors de reporter les économies réalisées par l’adoption du dispositif de télétravail sur la fiche d’un nouvel employé, également travailleur à distance.

La menace de l’isolement

En dépit de ce tableau idyllique, quelques précautions restent toutefois à prendre lorsqu’il est question, pour l’entreprise, d’instaurer le télétravail. Premier revers de la médaille : la distance, qui peut se révéler problématique et synonyme d’enfermement. « Le télétravail crée des distances et réduit la richesse des communications. Ceci a pour effet de complexifier grandement les relations entre l’entreprise et ses employés, d’accroître le sentiment d’isolement de la part des salariés et leur sentiment d’insécurité à l’égard de leur carrière », prévient Eric Brunelle. Loin du siège de la société, loin des instances décisionnaires et de l’atmosphère particulière à l’entreprise, le sentiment d’exclusion a effectivement tôt fait de s’immiscer au cœur de l’idylle nouée entre la firme et le télétravail. Le risque principal ? Que le salarié se sente mis au ban de la compagnie qui l’emploie, et perde ainsi de son engagement.

Un délicat pacte de confiance

Autre difficulté : l’éventuel manque d’emprise que la relation de travail à distance peut éventuellement induire entre l’entreprise et son collaborateur. « Difficile de contrôler le nombre d’heures réelles passées à travailler, note par exemple Guylaine Deschênes. Les gestionnaires doivent donc être prêts à faire confiance à leurs employés quant à la gestion de leur horaire et à leur intégrité professionnelle. » Une confiance qu’il n’est pas toujours aisé d’instaurer alors que la relation virtuelle, à coup de mails et de conversations téléphoniques, l’emporte sur la traditionnelle relation physique.

De nouveaux défis de gestion à prendre en considération

Le télétravail doit donc s’accompagner de nouvelles méthodes de gestion, spécifiquement adaptées aux particularités que crée la distance nouvelle entre le salarié et sa hiérarchie. Comme le souligne Eric Brunelle : « la nature des relations étant considérablement transformée, il devient impératif pour les dirigeants de s’adapter et d’adopter de nouvelles pratiques pour être efficaces. Il s’agit là, en quelque sorte, de la pierre angulaire qui permet aux entreprises de tirer avantage de ce mode d’organisation du travail. De nouvelles interrogations se posent alors : que doit faire le dirigeant pour intervenir de manière adéquate? Quel est le profil idéal du dirigeant exerçant son métier dans un contexte de télétravail? » Des questions clefs, qu’il appartient aux entreprises de résoudre, pour que les avantages liés au télétravail l’emportent pour de bon sur les inconvénients.

Par Amandine Chauve

Mali : divorce consommé entre le MNLA et les islamistes d’Ansar Eddine ?

avril 24, 2012

Serait-ce la fin de l’alliance entre la rébellion touarègue et les islamistes d’Ansar Eddine ? Cela en a tout l’air. Sous les auspices du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), chefs religieux, chefs coutumiers et notables du Nord-Mali ont décidé de se réunir à Gao, les 25 et 26 avril. Objectif : « prononcer une « fatwa » contre tous les groupes armés qui sont sur le territoire de l’Azawad », martèle Moussa Ag Assarid, l’un des porte-paroles du MNLA, interviewé par Jeune Afrique.

Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) prend ses distances avec les islamistes présents dans le nord du Mali. En se réunissant les 25 et 26 avril à Gao, les chefs religieux, chefs coutumiers et notables entendent prononcer une « fatwa » contre Ansar Eddine, le groupe islamiste fondé par Iyad Ag Ghali, mais aussi et surtout contre ses alliés salafistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement unifié pour le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), qui contrôlent notamment la ville de Tombouctou.

Très utiles au début des combats, les djihadistes s’avèrent à présent très embarrassants pour le MNLA, qui a fait de la laïcité l’un des points forts de son argumentaire. À l’opposé des revendications d’Ansar Eddine et de son chef Iyad Ag Ghali, qui, devenu guide spirituel, affirme se battre pour l’instauration de la charia dans tout le Mali, thème beaucoup plus fédérateur dans le nord du pays, à majorité musulman, et qui a permis le ralliement de nombreux jeunes désœuvrés.

« Nous n’avons jamais invité Ansar Eddine, ni Aqmi, ni le Mujao à se joindre à nous, se défend Ag Assarid, l’un des porte-paroles du MNLA. Et nous ne voulons pas que notre territoire devienne un lieu d’entraînement pour djihadistes », ajoute-t-il, en accusant ces groupes d’avoir installé un camp d’entraînement à 400 kilomètres à l’est de Gao.

« Nous avons besoin de toute l’aide logistique et matérielle que la communauté internationale voudra bien nous apporter pour les repousser hors de chez nous », fait-on valoir du côté de la rébellion touarègue. Peut-être un point commun, enfin, avec le pouvoir de Bamako…

La FDR réclame un « retour réel à l’ordre constitutionnel »

Et à Bamako, en effet, on s’agace de la situation. Deux semaines après la signature d’un accord-cadre entre les putschistes maliens et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la République (FDR) réclame, dans un communiqué, « le retour de l’armée dans les casernes ». La coalition, qui affirme regrouper « 40 partis politiques et 100 organisations de la société civile » en a appelé à la société civile malienne mais aussi à la Cedeao, en vue « d’un retour réel à l’ordre constitutionnel ». Le FDR a également demandé à l’organisation régionale « qu’elle veille au respect strict de la légalité constitutionnelle et aide à la libération du nord du pays ».

Le communiqué accuse les auteurs du coup d’État d’avoir « accéléré la partition du pays ». Dans le Nord, peut-on lire, « les populations sont soumises à toutes sortes d’exactions et exposées à une crise humanitaire sans précédent ».

Jeuneafrique.com avec  AFP