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Politique africaine des États-Unis : ce qui a déjà changé depuis que Joe Biden est président

janvier 23, 2021
Le président américain Joe Biden, le 21 janvier 2021 à la Maison Blanche.

Officiellement investi président des États-Unis mercredi 20 janvier, Joe Biden est déjà revenu sur certaines des mesures phares de Donald Trump. Il a aussi nommé un Africain à la tête de la Millennium Challenge Corporation.

Ce fut l’une des mesures les plus controversées de son prédécesseur. Quelques heures seulement après son investiture, Joe Biden est revenu sur le « Muslim ban », ce décret migratoire controversé qui interdisait l’entrée sur le sol américain aux ressortissants de pays majoritairement musulmans, dont nombre de pays africains.

Au total, Biden a signé dix-sept décrets qui marquent une rupture avec l’administration Trump. L’un d’entre eux, portant sur la lutte contre le racisme dans les institutions publiques, ordonne aux différentes agences fédérales d’évaluer les inégalités dans leurs politiques et dans leurs programmes.

Le nouveau président américain a en outre annoncé un projet de loi qui offrira aux jeunes arrivés de manière illégale sur le territoire avant leur majorité – les « dreamers » – et aux autres personnes en situation irrégulière la possibilité d’être naturalisés.

Retour au sein de l’OMS

Joe Biden est également revenu sur la décision de Donald Trump de retirer les États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Une organisation dont les États-Unis constituaient le principal donateur et que l’ancien président américain avait qualifiée de « marionnette » aux mains de la Chine.

« Depuis la création de l’OMS en 1948, les États-Unis ont joué un rôle crucial pour la santé dans le monde, et les Américains ont réalisé des contributions conséquentes dans ce domaine. Nous avons hâte de continuer ce partenariat », a déclaré son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Nomination

Le président fraîchement investi a également décidé de nommer l’Américano-Guinéen Mahmoud Bah à la tête de la Millennium Challenge Corporation (MCC). Créée en 2004, la MCC est une agence indépendante du gouvernement américain qui fournit des subventions et une assistance économique à certains pays. Présente dans une vingtaine d’États africains, la MCC revendique une approche « innovante » de l’aide publique au développement.

Mahmoud Bah a exercé différentes positions au sein de la MCC depuis plus de dix ans. Il a notamment travaillé pendant trois ans en Côte d’Ivoire en tant que directeur pays. Plus récemment, il avait été nommé vice-président intérimaire pour l’administration et les finances, et directeur financier.

Né à Lomé, le nouveau directeur de la MCC a étudié à l’université du Maryland aux États-Unis, où il réside actuellement. Il est le frère de Mamadou Bah, ancien journaliste de Jeune Afrique (1998-1999) décédé en 2010 à Haïti, où il exerçait les fonctions de porte-parole de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah).

Changement de politique

L’administration de Donald Trump s’est caractérisée par son refus de s’engager véritablement en Afrique et par son désintérêt net pour le continent. L’arrivée de Joe Biden et ces premières décisions laissent présager un retour des États-Unis vers le multilatéralisme et un apaisement des relations avec certains pays africains.

Pour le conseiller sur l’Afrique, Biden s’est entouré de membres de l’ancienne administration de Bill Clinton ou Barack Obama. Il a notamment promis d’organiser prochainement un sommet auquel il conviera les chefs d’État africains, sur le modèle de celui qu’avait organisé Obama en 2014.

Avec Jeuneafrique par Marième Soumaré

Diplomatie parlementaire / Invité du Parlement congolais : Guillaume Soro prône la démocratie dans un pays menacé par une rébellion

mars 16, 2013
 
Coopération
© Abidjan.net par PRISCA
Coopération ivoiro-francaise : Une délégation de l`Assemblée nationale française offre des présents au Président Soro Guillaumee
Vendredi 19 octobre 2012. Assemblée Nationale, au Plateau. Le président de l’Assemblée nationale, Soro Guillaume reçoit une délégation de députés français

L’Assemblée nationale de la République Démocatique du Congo a ouvert sa première session ordinaire de l’année 2013 le vendredi 15 mars 2013, au Palais du peuple de Kinshasa. Guillaume Soro, le président du Parlement ivoirien en était l’un des invités de marque. Il a, à cette occasion, prononcé un discours devant ses pairs congolais. Ce discours a tourné autour de deux thèmes majeurs. Sa position sur le panafricanisme et la démocratie. Aux maux qui minent le continent africain et particulièrement le Congo, Guillaume Soro a préconisé la démocratie, tout en ayant à l’esprit le rêve d’unité et de solidarité africaines des pères fondateurs. Auparavant le patron du Parlement ivoirien a vanté les mérites du pays qui l’accueille, surtout sa culture qui est allée au-delà des frontières et dont l’une des manifestations est la Rumba. Un rythme qu’il affectionne.

Revenant au panafricanisme, Guillaume Soro a dépeint deux tableaux de ce concept, tel qu’il est vécu et implémenté par la classe politique africaine. Il a mis en évidence le panafricanisme caractérisé par l’idéologie du repli identitaire et le panafricanisme de l’idéologie de l’illustration. Dans la première, il relève que ce qui est mis en avant, c’est le ressentiment et la vengeance qui finissent par faire des Occidentaux les responsables des maux dont souffrent les Africains, et donc adopter une attitude violente à leur égard. Il qualifie cette attitude de panafricanisme dogmatique et en appelle à un dépassement.

‘’L’identité comme les frontières, sont des lieux de rencontres, de dépassement de soi vers l’autre et non des lieux de refoulement aveugle de la différence’’, soutient-il, en faisant référence à la récente histoire de son pays. Comme solution, Guillaume Soro, face aux députés congolais, suggère l’acceptation de la démocratie. ‘’C’est la démocratie qui sauvera la Côte d’Ivoire tout comme c’est la démocratie pratiquée comme art royal du compromis fécond qui élèvera le Congo au firmament de ses espérances légitimes d’exemplarité’’, a dit l’ancien Premier ministre ivoirien, sous le regard approbateur de son homologue Aubin Minakou. Dans une approche conciliante entre panafricanisme et démocratie, l’orateur a éclairé sa pensée par cette formule: ‘’l’urgence de notre temps, ce n’est ni la haine ni la vengeance, mais la démocratie’’.

 L’Intelligent d’Abidjan par S.Debailly