Posts Tagged ‘Polynésie française’

L’économie de la Polynésie française menacée

juin 1, 2020

La Polynésie française, chapelet d’îles au cœur de l’océan Pacifique Sud, s’inquiète d’être économiquement «asphyxiée» par la crise sanitaire de Covid-19 qui a mis à l’arrêt le pilier de son développement: le tourisme haut de gamme. Après plus de deux mois d’arrêt des rotations aériennes internationales, le gouvernement polynésien cherche à relancer au plus vite ce pan essentiel de l’économie locale aujourd’hui atone.
D’autant que le confinement a permis d’éliminer le virus, après 60 cas confirmés et aucun décès.

«Il faut rouvrir nos frontières. Sinon, nous allons nous asphyxier économiquement, ce sont des milliers d’emplois qui sont menacés», s’alarme auprès de l’AFP Nicole Bouteau, la ministre du Tourisme et de l’Emploi de ce territoire de 280.000 habitants environ. «Quinze à vingt mille emplois sont menacés», estime Nicolas Prud’homme, le directeur de l’Institut de la Statistique en Polynésie. La collectivité recensait un total de 67.000 salariés fin 2019 et ne dispose pas de caisse de chômage.

Tous les hôtels sont fermés et deux d’entre eux ont annoncé cette semaine qu’ils ne rouvriraient pas. Le gouvernement a déployé un important dispositif de soutien à l’emploi dans les secteurs touchés. Mais, faute de touristes, les hôtels n’ont aucune activité à proposer à leurs employés, hors gardiennage et entretien. Et surtout aucune recette. Le gouvernement entend donc doper le tourisme intérieur, avec des tarifs attractifs sur les vols inter-îles et les hébergements.

Les vols intérieurs ont partiellement repris le 22 mai, et le nombre d’îles desservies devrait doubler en juin. Air Tahiti compte proposer des offres promotionnelles aux Polynésiens qui souhaitent rendre visite à leur famille, avec «45, voire 50% de réduction» selon son directeur Manate Vivish. Cette stratégie pourrait donner un peu d’air aux pensions de familles et prestataires de services touristiques, alors que les Polynésiens ne peuvent plus se rendre en Californie, à Hawaï ou en Nouvelle-Zélande, destinations proches et prisées.

Par Le Figaro avec AFP

Coronavirus: la Polynésie française se confine

mars 20, 2020

 

La Polynésie va appliquer à partir de samedi et pour au moins quinze jours des mesures de confinement de la population pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, a annoncé vendredi le représentant de l’Etat en Polynésie française, Dominique Sorain.

Le nombre de personnes infectées par le nouveau coronavirus en Polynésie est passé de trois, en début de semaine, à quinze, a précisé Dominique Sorain lors d’un point-presse aux côtés du président polynésien, Edouard Fritch. Aucun décès n’a été recensé.

«Dès samedi, tous les rassemblements sur la voie publique et dans la sphère privée sont interdits», a-t-il indiqué, en annonçant également la fermeture des commerces, à l’exception notamment des magasins d’alimentation, des stations-service, des boulangeries et des pharmacies. Les sorties sont possibles «pour des raisons professionnelles ou indispensables et en respectant scrupuleusement les gestes barrière», a-t-il souligné.

Il a assuré qu’il n’y aurait pas de pénurie dans les magasins, mais beaucoup de Polynésiens se sont aussitôt précipités dans les grandes surfaces pour constituer des stocks de nourriture.

La Polynésie française disposant d’une large autonomie, notamment en matière de santé et d’éducation, les mesures annoncées lundi soir par le président Emmanuel Macron ne s’y appliquaient pas automatiquement.

Les autorités locales avaient ordonné lundi la fermeture des établissements scolaires et la mise en quarantaine pendant quatorze jours des voyageurs arrivant par avion. Une série de mesures pour limiter les répercussions économiques et sociales de l’épidémie, comme un moratoire sur les taxes et redevances, ont également été annoncées jeudi.

Mais les organisations syndicales et patronales demandent un revenu minimum de solidarité de 120.000 Francs Pacifique (1.000 euros) pour les personnes confinées qui ne pourront plus travailler, une mesure dont le coût est estimé à 67 millions d’euros par mois de confinement.

L’éclatement géographique des îles polynésiennes, la prévalence du diabète, de l’obésité et de l’insuffisance rénale, font craindre un taux de mortalité important dans cette collectivité.

Le plus grand événement culturel local, le Heiva i Tahiti 2020, programmé chaque année en juillet, a également été annulé, a annoncé Dominique Sorain.

Par Le Figaro avec AFP

Des villes flottantes en Polynésie française ?

janvier 26, 2017
Projet d’île flottante du Seasteading Institute
© Seasteading Institute
Polynésie française –


Face à la montée des eaux, un groupe américain de la Silicon Valley propose de créer des îles artificielles flottantes. Un projet pilote pourrait voir le jour en Polynésie française.

Cela faisait cinq ans que le Seasteading Institute cherchait le lieu idéal pour tester une idée, folle pour certains, visionnaire pour d’autres : construire une cité flottante et durable, alimentée par l’énergie solaire. Un protocole d’accord a été signé par les autorités polynésiennes le 13 janvier dernier et les travaux pourraient débuter dès 2019. Pour l’institut, ce projet est une réponse concrète pour les territoires menacés par la hausse du niveau des mers, de Miami aux îles Kiribati en passant par le Bangladesh. D’ici la fin du siècle, la montée du niveau des océans pourrait être plus rapide que prévu, selon l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA). Au vu des dernières observations, elle estime « plausible » une hausse du niveau moyen des eaux « de 2 à 2,7 mètres d’ici 2100 ». Et depuis 1900, le rythme de progression a été le plus rapide jamais enregistré sur une période comparable depuis près de 3 000 ans.

Pourquoi la Polynésie française ?

À cause de sa géographie : l’archipel possède en effet des lagons abrités, qui offrent un environnement stable pour ces plate-formes flottantes. Autre critère : l’activité cyclonique, qui est moins intense en Polynésie française que dans d’autres zones, comme le Vanuatu ou La Réunion.

À quoi ressemblera la vie dans cette île flottante ?

L’idée du Seasteading Institute est de construire « deux ou trois plate-formes flottantes, reliées entre elles ». Elles seront ancrées aux fonds marins et accueilleront logements et commerces. L’objectif est de créer des villes auto-suffisantes, avec des communautés qui produiront leur propre énergie et traiteront elles-mêmes leurs déchets.

Pourquoi ce projet crée-t-il la polémique ?

Parce qu’il pourrait être politique. Il est en effet porté par Peter Thiel, le fondateur de Paypal, et Patri Friedman, petit-fils de l’économiste Milton Friedman et activiste libertarien. Tous deux souhaitent en effet s’affranchir des lois étatiques et fiscales en créant de micro-nations dotées de leurs propres gouvernements. « Bref, un paradis pour militant libéral, une arche de Noé à la sauce Wall Street… » dénonce Alexandre Le Quéré, journaliste radio chez Polynésie 1ère. Enfin, selon Marc Collins, ancien ministre du tourisme polynésien qui s’est confié au quotidien britannique The Guardian, « les Tahitiens en ont assez d’entendre parler de méga-projets qui ne mènent nulle part. Il y a une prédisposition de la population à être prudente. »

Geo.fr

Le chikungunya en pleine expansion en Polynésie et dans les Caraïbes

janvier 6, 2015
En République dominicaine, recherche du virus du Chikungunya, le 10 octobre 2014.AFP PHOTO/ERIKA SANTELICES

En République dominicaine, recherche du virus du Chikungunya, le 10 octobre 2014.AFP PHOTO/ERIKA SANTELICES

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Le nombre de personnes atteintes par le chikungunya dans les Caraïbes ne cesse d’augmenter depuis les premiers cas signalés fin 2013 dans l’île de St-Martin qui avait été placée rapidement en phase épidémique. Le virus s’est propagé depuis aux îles voisines de la région ainsi que dans plusieurs pays sud-américains. La Polynésie française fait aussi face à une flambée qui a touché environ 50 000 personnes.

 

L’épidémie de chikungunya « s’installe et se propage » aux Antilles, selon les dernières informations des autorités sanitaires françaises. Entre la Guadeloupe, la Guyane française, la Martinique, Saint-Barthélemy et la partie française de Saint-Martin, ce sont quelque 165 000 cas et plus de 150 décès qui ont été déclarés.

Premiers cas en novembre 2013

Les premières atteintes du virus transmis par le moustique Aedes aegypti dans la région caraïbe ont été enregistrées sur l’île Saint-Martin en novembre 2013 et l’épidémie déclarée dès le mois suivant. Mais, depuis avril, la situation s’était quelque peu améliorée sur ce territoire avant de voir les cas repartir à la hausse, comme à Saint-Barthélemy d’ailleurs, ces dernières semaines.

Les autres îles françaises ont été tour à tour touchées par la flambée : la Martinique et la Guadeloupe en tête avec plus de 150 000 cas et 150 décès étaient en situation épidémique jusqu’à récemment. Mais depuis fin novembre, l’épidémie est terminée en Guadeloupe et elle poursuit sa décroissance en Martinique. En Guyane avec quelque 9 000 cas comptabilisés, la situation se stabilise autour de 150 cas/semaine.

Beaucoup plus loin, la Polynésie française subit à son tour l’assaut du chikungunya depuis plusieurs semaines. Ce sont au moins 35 000 personnes qui ont eu la maladie parmi lesquelles 5 sont décédées. A Tahiti, l’épidémie semble avoir atteint son pic, mais on redoute une augmentation de la propagation du virus dans les autres îles de l’archipel du Pacifique Sud.

Plus de 1 million de personnes infectées 

Le chikungunya s’est maintenant propagé sur tout le continent américain, notamment en Colombie, au Venezuela, en Bolivie comme dans les îles non françaises des Caraïbes. Dès le mois de mai, Haïti évaluait à plus de 3 000 le nombre de personnes atteintes. Fin décembre, elle atteignait les 65 000 cas malgré une campagne de démoustication mise en place en mai. Sur l’autre partie de l’île, en République dominicaine, l’Organisation panaméricaine de la Santé rapporte fin décembre quelque 537 000 cas.

En Colombie, les autorités sanitaires ont enregistré plus de 40 000 personnes infectées (3 décès) par le virus du chikungunya. « C’est complètement nouveau pour nous, donc personne n’est immunisé, et selon les estimations, on pourrait atteindre les 500 000 cas en 2015, s’inquiète Oscar Pachecho de l’Institut national de Surveillance de la Santé. Plus au nord, en Amérique centrale, le Salvador vient de franchir la barre des 165 000 cas, dont deux mortels.

Selon les CDC (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies) d’Atlanta, ce sont plus d’un million de personnes qui ont contracté le chikungunya dans les Amériques. Seuls un peu plus de 22 000 cas ont été confirmés par des analyses. Cela s’explique par le fait que les personnes consultent un médecin principalement au début de l’épidémie. Une fois la maladie connue et bien identifiée par ses symptômes, les malades se contentent de prendre du paracétamol, pour faire baisser la fièvre, puis de se reposer. C’est de toute façon ce que prescrivent les soignants.

Rfi.fr