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Ukraine : Au moins trois morts dans l’explosion sur le pont de Crimée

octobre 8, 2022
De la fumée noire s'échappe d'un incendie sur le pont.

Le pont de Kertch est le seul lien terrestre de la Russie avec la Crimée annexée. Photo: Getty Images/AFP

Au moins trois personnes ont été tuées dans l’explosion qui a endommagé le pont de Crimée reliant la Russie à cette péninsule ukrainienne annexée, ont annoncé les enquêteurs russes, qui affirment avoir identifié le propriétaire du camion piégé.

Selon les données préliminaires, trois personnes ont été tuées à la suite de l’accident. Il s’agit probablement des passagers d’une voiture qui se trouvait près du camion quand il a explosé, a indiqué le Comité d’enquête russe dans un communiqué.

Selon cette source, les corps de deux victimes, un homme et une femme, ont déjà été sortis de l’eau.

Le Comité d’enquête, organe responsable des principales investigations criminelles en Russie, a également affirmé avoir établi l’identité du camion et de son propriétaire soupçonnés d’être à l’origine de l’explosion.

Il s’agirait d’un habitant de la région de Krasnodar, dans le sud de la Russie. Une enquête a été ouverte sur son lieu de résidence. L’itinéraire du camion et les documents pertinents sont en cours d’étude, ont ajouté les enquêteurs.

L’explosion de ce camion a provoqué un vaste incendie et des dégâts samedi sur cette infrastructure routière et ferroviaire clé pour l’approvisionnement de la Crimée, péninsule annexée en 2014 par la Russie.

Il s’agit aussi d’un projet symboliquement fort reliant la Crimée à la Russie continentale, qui avait été construit à grands frais et inauguré en 2018 par Vladimir Poutine en personne.

Ce pont sert essentiellement au transport des personnes et des marchandises vers la péninsule, mais aussi aux troupes déployées en Ukraine.

L’Ukraine n’a pas officiellement revendiqué de responsabilité dans cette attaque.

Des images du pont, circulant en ligne, montrent la voie ferrée en flammes sur des dizaines de mètres et un tronçon routier effondré.

Si l’Ukraine était à l’origine de l’incendie et de l’explosion sur le pont de Crimée, le fait qu’une infrastructure aussi cruciale et aussi loin du front puisse être endommagée par les forces ukrainiennes serait un camouflet pour Moscou.

D’autant que la Russie enchaîne les revers militaires depuis le début du mois de septembre, ses troupes étant forcées de reculer aussi bien au nord-est que dans le sud du pays, notamment dans la région de Kherson, frontalière de la Crimée, dont M. Poutine revendique l’annexion.

Selon le Comité antiterroriste, deux voies routières sont endommagées, mais l’arche du pont n’est pas touchée.

Un hélicoptère déverse de l'eau sur les wagons pour tenter d'éteindre le feu.

Un hélicoptère déverse de l’eau sur les wagons pour tenter d’éteindre le feu. Photo : Getty Images/ AFP

Des vandales ukrainiens

Le chef de l’assemblée de Crimée, le Parlement régional installé par la Russie, Vladimir Konstantinov a dénoncé un coup des vandales ukrainiens.

L’Ukraine n’a fait aucun commentaire, mais le chef du cabinet de la présidence ukrainienne Andriï Iermak a publié sur Twitter une binette montrant un pont dans des nuages de fumée.

Tout ce qui est illégal doit être détruit, tout ce qui a été volé doit être rendu à l’Ukraine, a commenté sur Twitter Mikhaïlo Podoliak, un autre conseiller du président Volodymyr Zelensky.

Kirill Stremooussov, un responsable de l’occupation russe dans la région ukrainienne de Kherson, voisine de la Crimée, a publié sur son compte Telegram une vidéosurveillance du pont montrant une violente explosion. Selon lui, les réparations pourraient prendre deux mois.

Le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky.

Le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky Photo : Reuters

Un attentat terroriste

La Russie a toujours affirmé que le pont ne risquait rien en dépit des combats en Ukraine, mais elle a menacé par le passé Kiev de représailles si les forces ukrainiennes devaient attaquer cette infrastructure ou d’autres en Crimée.

Le député russe Oleg Morozov, cité par l’agence Ria Novosti, a réclamé samedi une réplique adéquateSinon, ce type d’attentats terroristes va se multiplier, a-t-il dit.

Plusieurs explosions ont eu lieu ces derniers mois sur des installations militaires russes dans la péninsule, résultat probable d’opérations ukrainiennes, comme lorsque la base militaire de Djankoï a été ravagée en août par la déflagration d’un dépôt de munitions, provoquant un exode de touristes de la région.

Les autorités russes ont été toujours avares d’explications concernant Djankoï et d’autres incidents similaires sur des dépôts d’armements ailleurs en Russie, mais proches de la frontière ukrainienne.

À Djankoï, Moscou avait admis finalement un « sabotage », et l’armée ukrainienne avait reconnu des semaines plus tard sa responsabilité.

Un revers de plus pour la Russie

Depuis début septembre, les forces russes ont été obligées de reculer sur de nombreux points du front. Elles ont notamment été forcées de fuir la région de Kharkiv (nord-est) et de reculer dans celle de Kherson (sud).

Le président russe Vladimir Poutine.

Le président russe Vladimir Poutine Photo : Getty Images/Gavriil Grigorov

Devant ces revers face à une armée ukrainienne galvanisée et forte des approvisionnements en armes occidentales, le président Poutine a décrété fin septembre la mobilisation de centaines de milliers de réservistes, des civils donc, pour inverser la tendance.

Il a aussi décrété l’annexion de quatre régions ukrainiennes, bien que Moscou ne les contrôle que partiellement.

L’Ukraine a quant à elle revendiqué la reprise de milliers de kilomètres carrés depuis début septembre et le lancement de sa contre-offensive en plusieurs points du front.

Le seul champ de bataille où Moscou a actuellement l’avantage se trouve aux abords de la ville de Bakhmout, dans la région de Donetsk (est), que les forces russes essaient de prendre depuis le mois d’août.

Les échecs des dernières semaines sont tels que, même dans les médias d’État, l’armée et son commandement sont la cible de critiques de personnalités en vue.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

Les ports ukrainiens fonctionnent à nouveau, un pont clef frappé par l’armée de Kiev dans le sud

juillet 27, 2022
Les ports ukrainiens fonctionnent a nouveau, un pont clef frappe par l'armee de Kiev dans le sud
Les ports ukrainiens fonctionnent à nouveau, un pont clef frappé par l’armée de Kiev dans le sud© UKRAINIAN EMERGENCY SERVICE/AFP/STR

Les trois ports ukrainiens désignés pour les exportations de céréales ont recommencé mercredi à fonctionner, tandis que l’armée ukrainienne a en partie détruit un pont d’importance stratégique dans la région méridionale de Kherson occupée par les Russes et que les forces de Kiev cherchent à reprendre.

Le gouvernement ukrainien s’attend à ce que les premiers chargements puissent quitter « dès cette semaine » les ports de la mer Noire où ils étaient bloqués depuis le début de l’invasion russe le 24 février, sur fond de flambée des prix des denrées alimentaires à travers le monde.

En application là aussi des accords signés pour quatre mois le 22 juillet à Istanbul, le Centre de coordination conjointe (CCC) chargé du contrôle du transport via la mer Noire des grains ukrainiens a été officiellement inauguré le même jour dans cette métropole turque.

Autre conséquence de l’offensive russe, le gazoduc Nord Stream 1 entre la Russie et l’Allemagne n’est désormais plus en service, comme cela était prévu, qu’à environ un cinquième de sa capacité, renforçant les risques de pénuries cet hiver en Europe.

Des convois pour transporter les céréales

« Les ports d’Odessa, de Tchornomorsk et de Ioujny (Pivdenny, ndlr) ont repris le travail », a annoncé mercredi la marine ukrainienne.

« La sortie et l’entrée des navires dans les ports maritimes se feront par la formation d’un convoi qui accompagnera le navire de tête », a-t-elle poursuivi.

Kiev et Moscou se sont mis d’accord à Istanbul, via une médiation de la Turquie et sous l’égide de l’ONU, pour permettre la livraison à l’étranger des quelque 25 millions de tonnes de céréales coincées dans les ports ukrainiens.

Les responsables ukrainiens ont toutefois dit à plusieurs reprises ne pas faire confiance à Moscou pour assurer la sécurité des convois et rappellent les tirs de missiles russes samedi sur le port d’Odessa.

Le Kremlin a pour sa part déclaré ne pas voir d’obstacles à la reprise des exportations, également entravées par la présence de mines marines déposées par les forces ukrainiennes pour se prémunir d’un assaut amphibie russe.

Le déminage n’aura lieu que « dans le couloir nécessaire aux exportations », a souligné Kiev.

Pont « très endommagé »

Enjambant le Dniepr en banlieue de Kherson, le pont Antonovski, clef pour le ravitaillement, a été partiellement mis hors d’état mercredi par une attaque ukrainienne.

Cet ouvrage « est très endommagé » et « les Russes n’ont pas les spécialistes et l’équipement pour le réparer à court terme », a commenté le chef adjoint du conseil régional, Iouri Sobolevski, affirmant que « le pont ne pourra pas être utilisé pour faire traverser des équipements militaires lourds ».

« Ceux qui ont tiré sur le pont ont juste rendu la vie un peu plus difficile à la population », a relativisé Kirill Stremooussov, un haut représentant des autorités d’occupation russes.

Kherson est située à quelques kilomètres du front sud où les forces ukrainiennes ont déclenché une contre-offensive afin de reconquérir ces territoires perdus dans les premiers jours de l’assaut russe contre l’Ukraine.

Essentielle pour l’agriculture ukrainienne, la région est aussi stratégique car limitrophe de la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014.

Dans l’est de l’Ukraine, le bassin minier du Donbass a été le théâtre d’intenses combats.

Deux personnes ont été tuées et cinq blessées dans le bombardement d’un hôtel à Bakhmout, ont annoncé les services d’urgence ukrainiens.

Des journalistes de l’AFP présents dans cette cité, l’une des dernières du Donbass à rester sous contrôle ukrainien, ont entendu des tirs d’artillerie sporadiques et vu une maison touchée par un obus russe.

« J’étais dans la grange et j’allais sortir. J’ai entendu un sifflement. Et je ne me souviens plus de rien. Ça a explosé et j’ai été projeté dans la grange » par le souffle, a raconté à l’AFP Roman, 51 ans.

Moins de gaz russe livré à l’Europe

Dans le contexte du bras de fer énergétique entre Moscou et les Occidentaux depuis le début du conflit, l’arrivée de gaz en provenance de Russie en Allemagne était mercredi de quelque 14,4 gigawattheures (GWh), contre près de 29 GWh en moyenne ces derniers jours, a déploré l’opérateur allemand Gascade, qui gère le réseau sur le territoire allemand.

L’approvisionnement de l’Allemagne – particulièrement dépendante du gaz russe – mais aussi d’autres pays européens via ce tuyau installé au fond de la mer Baltique avait déjà été réduit à 40 % de la normale mi-juin, avant un arrêt complet pour une maintenance annuelle entre les 11 et 21 juillet.

Lundi, Gazprom a fait savoir qu’il allait encore diviser par deux ses livraisons quotidiennes via Nord Stream, invoquant une opération d’entretien sur une turbine.

Un porte-parole du Kremlin a affirmé mardi que la réduction de débit s’expliquait par les sanctions occidentales prises contre la Russie.

Mais les Européens accusent Moscou d’utiliser le gaz en tant qu’arme économique et politique.

Face à des risques de pénurie, les prix du gaz ont continué à monter. Mercredi matin le TTF néerlandais, la référence du gaz naturel en Europe, avait progressé de plus de 9 %. Depuis le début de la semaine, le TTF a bondi de 35 %.

Mercredi soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a par ailleurs assuré que son pays s’apprêtait à augmenter ses exportations d’électricité vers l’Union européenne pour aider l’Europe à « résister à la pression énergétique » de Moscou.

« Nous allons augmenter nos exportations d’électricité aux consommateurs de l’Union européenne », a déclaré M. Zelensky dans son adresse vidéo quotidienne.

« Nos exportations nous permettent non seulement d’augmenter nos revenus en devises, mais aussi d’aider nos partenaires à résister à la pression énergétique russe. Nous allons progressivement faire de l’Ukraine un pays garant de la sécurité énergétique de l’Europe », a-t-il dit.

Par Le Point avec AFP

Canada-Québec/Troisième lien : Lévis accusée de faire une lecture tendancieuse de son étude économique

juin 27, 2022
Maquette de deux tunnels côte à côte sous le fleuve Saint-Laurent en face de la ville de Québec.

L’étude économique présentée jeudi dernier par la Ville de Lévis n’est pas crédible, selon un expert. Photo : Site du Réseau Express de la Capitale

En dévoilant une étude économique sur le troisième lien jeudi dernier, le maire de Lévis n’a pas donné l’heure juste à propos des véritables avantages du projet, dénonce un expert. Le professeur Jean-Philippe Meloche affirme même que les gains de productivité anticipés ont une « faible crédibilité » et relèvent d’une erreur méthodologique.

Selon le professeur Meloche, dont les recherches portent notamment sur les finances publiques et sur le transport urbain au Québec, présenter une étude d’impacts économiques n’est tout simplement pas pertinent pour déterminer si le tunnel Québec-Lévis constitue un bon ou un mauvais projet.

Il faut faire des études comparatives, dit-il. Mettre l’accent sur le fait que le tunnel pourrait faire croître le produit intérieur brut (PIB) de 630 millions de dollars par année dès son entrée en service, en 2032, ne nous renseigne pas adéquatement sur la valeur du projet, selon lui.

« Comme on n’a aucune étude comparative, on nous dit : « Mettre 6,5 milliards de dollars à Lévis, ça génère de l’activité économique. » C’est certain! Ça génère de l’activité économique, peu importe où on va le mettre, de n’importe quelle façon, dans n’importe quel secteur! L’étude, en soi, n’est pas pertinente. »— Une citation de  Jean-Philippe Meloche, professeur et directeur de l’École d’urbanisme et d’aménagement du paysage de l’Université de Montréal

Jean-Philippe Meloche.

Jean-Philippe Meloche, professeur et directeur de l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’Université de Montréal Photo: Jean-Philippe Meloche

Le professeur Meloche estime donc que le maire Gilles Lehouillier a offert une lecture biaisée lors de la présentation de cette étude réalisée par la firme WSP à la demande de la Ville de Lévis au coût de 65 000 $ avant taxes.

D’ailleurs, dans le sommaire de l’étude, on constate que le mandat donné à la firme WSP consistait à faire ressortir les impacts positifs du tunnel dans un contexte où le projet […] a suscité plusieurs critiques et des débats sur les effets négatifs qu’il pourrait créer.

Des avantages économiques insuffisants

Une section de l’étude sur les avantages économiques du futur troisième lien pour la société dans son ensemble a cependant retenu l’attention du professeur Meloche. On y calcule les montants que les automobilistes pourraient épargner en carburant et en entretien de leur véhicule, par exemple.

On y calcule aussi les avantages économiques du troisième lien en ce qui a trait à la diminution des accidents routiers ainsi que les bienfaits environnementaux liés à la réduction des émissions de certains polluants dans l’air.

En additionnant tous ces avantages économiques, l’étude conclut que les gains s’élèveraient à un peu moins de 550 000 $ par année aux heures de pointe.

C’est encore pire que ce que je pensais, s’exclame Jean-Philippe Meloche. Même en doublant ces gains économiques pour tenir compte de l’ensemble de la journée, le total serait très loin d’égaler les sommes nécessaires à l’exploitation et à l’entretien du troisième lien, évaluées à 25,6 millions de dollars par année.

« C’est comme si je vous demandais d’investir dans un projet qui va coûter 25 fois plus cher que ce qu’il pourrait générer comme bénéfices en vous disant : « C’est un super bon projet pour notre région! » »— Une citation de  Jean-Philippe Meloche, professeur et directeur de l’École d’urbanisme et d’aménagement du paysage de l’Université de Montréal

C’est sans compter les coûts d’amortissement de l’infrastructure, ajoute le professeur. Sous l’angle d’un gestionnaire de fonds publics, il n’y a personne qui devrait trouver que c’est un bon investissement, analyse-t-il.

Invité à commenter, le directeur du développement économique et de la promotion à la Ville de Lévis rappelle que les gains du tunnel ont été calculés uniquement pour quatre secteurs, c’est-à-dire l’approche des ponts de Québec et Pierre-Laporte dans les deux directions.

C’est uniquement ça. On n’a pas extrapolé à l’ensemble de la région, soutient M. Meurant, parce que les données fournies par le Bureau de projet du troisième lien ne permettaient pas de calculer au-delà de ces secteurs précis.

« Ce sont des gains significatifs pour quatre petits secteurs, géographiquement très limités, aux abords des ponts de Québec et Laporte. »— Une citation de  Philippe Meurant, directeur du développement économique et de la promotion à la Ville de Lévis

Tirée par les cheveux

Lors de sa conférence de presse, le maire Gilles Lehouillier avait aussi souligné que le troisième lien entraînerait une hausse de la productivité des travailleurs de 0,62 $ de l’heure.

Les trois politiciens prennent la pose devant la salle de la conférence de presse.

Le préfet de la MRC de Bellechasse, Yvon Dumont, la députée de Bellechasse, Stéphanie Lachance, et le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, lors de la conférence de presse sur l’étude des impacts économiques du tunnel Québec-Lévis. Photo : Radio-Canada/Louise Boisvert

C’est notamment ce gain de productivité qui permet d’affirmer que le PIB de la grande région de Québec augmenterait avec l’entrée en service du tunnel.

La firme WSP s’est notamment basée sur une étude américaine qui démontre que les efforts d’aménagement destinés à réduire les distances parcourues en voiture peuvent avoir des effets positifs sur les économies locales.

Or, le professeur Meloche rappelle que cette étude s’applique non pas aux projets autoroutiers mais plutôt aux projets d’aménagement qui favorisent les déplacements non motorisés, notamment le vélo et la marche.

De plus, la firme WSP semble avoir calculé les gains de productivité pour Lévis en les appliquant à l’ensemble des emplois sur le territoire de la ville. C’est une autre erreur, selon le professeur Meloche, car tous les travailleurs ne verront pas leur temps de déplacement réduit par l’avènement du troisième lien.

Il donne l’exemple des cyclistes, des piétons et des automobilistes qui n’ont pas à emprunter les ponts ou qui ne circulent pas à leurs abords.

« Non seulement on cite une étude hors contexte – on reprend un résultat d’étude dans un contexte qui n’est pas approprié – mais on l’extrapole ensuite à une population qui n’est pas touchée par l’infrastructure. »— Une citation de  Jean-Philippe Meloche, professeur et directeur de l’École d’urbanisme et d’aménagement du paysage de l’Université de Montréal

L’augmentation projetée du PIB est donc tirée par les cheveux, déplore le professeur Meloche. Ce n’est pas intellectuellement très rigoureux.

Là aussi, Philippe Meurant affiche son désaccord. Selon lui, la congestion routière actuelle déborde sur les réseaux routiers municipaux des deux côtés du fleuve, ce qui justifie qu’on extrapole les gains de productivité à tous les travailleurs.

C’est évident que ça affecte les conditions de circulation, la mobilité de l’ensemble du territoire de Lévis, soutient le directeur du développement économique et de la promotion de la Ville.

« L’étude, ce qu’elle confirme, c’est que les employeurs et les employés vont bénéficier de la réalisation de ce projet parce que le temps de déplacement va être raccourci, [non seulement] la durée mais également la distance de déplacement. »— Une citation de  Philippe Meurant, directeur du développement économique et de la promotion à la Ville de Lévis

Selon lui, l’étude est même conservatrice dans son évaluation de l’augmentation de la productivité et du PIB.

Infrastructures vieillissantes

M. Meurant ajoute que l’actualité des dernières semaines avec les craintes liées à l’état des suspentes du pont Pierre-Laporte est un autre argument qui rend nécessaire le tunnel Québec-Lévis.

On ne peut pas être tributaire de deux ponts qui sont menacés pour l’un ou pour l’autre de graves conséquences étant donné l’état dans lequel ils se trouvent. On n’a pas le choix. C’est vraiment une nécessité, dit-il.

Jeudi dernier, après le dévoilement de l’étude, la Coalition Non au troisième lien avait publié un communiqué pour dénoncer les incohérences contenues dans le document.

L’analyse des retombées économiques perd en crédibilité de par l’absence de comparatif et l’inexistence d’une étude d’opportunité sur le projet de troisième lien Québec-Lévis, écrivait la Coalition.

Aux détracteurs du projet, Philippe Meurant réplique que contrairement à la Ville de Lévis, ils n’ont produit aucune étude sur le troisième lien.

Avec Radio-Canada par Alexandre Duval

Inauguration du premier pont routier entre la Russie et la Chine

juin 10, 2022
Inauguration du premier pont routier entre la Russie et la Chine
Inauguration du premier pont routier entre la Russie et la Chine© Amur region Government press service/AFP/Handout

La Russie et la Chine ont inauguré vendredi le premier pont routier entre les deux pays, reliant par-dessus le fleuve Amour les villes de Heihe (province du Heilongjiang) et Blagovechtchensk (Extrême-Orient russe).

La construction du pont était terminée depuis deux ans mais son inauguration avait été reportée en raison de la pandémie de coronavirus. Le lancement de ce projet de longue date, pour lequel le premier accord remonte à 1995, est symbolique du rapprochement et de la hausse des échanges entre les deux pays.

L’agence de presse publique russe Ria Novosti a publié une vidéo de l’inauguration de ce pont à la structure rouge et blanche, montrant le passage des premiers camions salué par des feux d’artifice.

D’une longueur d’un kilomètre et composé de seulement deux voies de circulation, le pont a coûté quelque 19 milliards de roubles (300 millions d’euros) dont 14 milliards pour la partie russe, selon les chiffres officiels.

Selon les médias russes, 630 camions, 164 autobus et 68 véhicules légers pourront emprunter chaque jour ce pont uniquement destiné au fret. Pour la population de ces deux villes d’environ 200.000 habitants, un téléphérique transfrontalier est en construction et doit être achevé en 2023.

Moscou et Pékin, qui partagent 4.250 kilomètres de frontière essentiellement sur le fleuve Amour, se sont opposés pendant plus de 30 ans sur le tracé de leur frontière dans la région.

Les échanges commerciaux sont devenus florissants depuis la normalisation des relations entre les deux géants, à la fin des années 1980, mais se sont toujours heurtés dans la région à l’insuffisance des infrastructures de transports.

Ces dernières années, un complexe d’usines a vu le jour côté russe: une usine de Gazprom, présentée comme une des plus importantes usines de traitement de gaz au monde, qui est un maillon du gazoduc russo-chinois Power of Siberia, et une usine de pétrochimie de Sibur.

En avril, la construction d’un pont ferroviaire sur le fleuve Amour reliant la Chine et la Russie a été achevée dans la République juive autonome du Birobidjan, 500 kilomètres à l’est. Il doit entrer en service en août, selon les autorités locales.

Par Le Point avec AFP

La Banque africaine de développement accorde un prêt de 56 millions de dollars pour financer les accès routiers au pont entre les deux Congo.

décembre 18, 2019

Abidjan (Côte d’Ivoire), le 17 décembre 2019 – Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement a accordé, ce lundi, un prêt de 56 millions de dollars américains du Fonds africain de développement destiné à financer les accès routiers permettant d’accéder au pont qui relie les capitales des deux Congo, Kinshasa et Brazzaville.

La mise en œuvre du projet d’aménagement de ces accès routiers prévoit des travaux de grande ampleur des deux côtés du fleuve. Du côté de la République démocratique du Congo (RDC), le projet comprend des raccordements routiers (construction et bitumage) de 6,8 km, des études des voies d’accès complémentaires (Maluku-jonction RN1) sur 25 km et des études portant sur d’autres infrastructures, notamment la voie de contournement de la ville de Kinshasa.

De l’autre côté du fleuve, au Congo Brazzaville, des études détaillées des voies d’accès entre les localités de Yié et Maloukou (23 km) sont prévues, y compris l’actualisation de l’étude d’impact environnemental et social et de son plan de gestion. Un plan d’indemnisation et de réinstallation couvrant la voie d’accès au pont route-rail (3,2 km) sera également élaboré.

« Ce pont route-rail contribuera à assurer la continuité du trafic routier sur le corridor Tripoli-Windhoek-Le Cap, dont la branche en Afrique centrale, constituée par la liaison Cameroun-Tchad-Congo-RDC vise à relier Yaoundé, Libreville, Brazzaville et Kinshasa », a détaillé Racine Kane, directeur général adjoint de la Banque africaine de développement pour l’Afrique centrale.

En outre, seront réalisés des forages à Maluku (RDC), qui compte près de 700 000 habitants. Le centre hospitalier de la ville bénéficiera, en outre, d’une ambulance et de la réhabilitation des centres d’accueil des malades du Sida et du choléra.

Compte tenu de son potentiel agricole et avicole, Maluku devrait profiter de la réalisation du projet pour accélérer son développement et abriter une zone économique spéciale. Sa commune voisine Maloukou, située au Congo, abrite déjà une zone industrielle appelée à devenir une zone économique spéciale dans la périphérie de Brazzaville qui s’étendra sur 200 000 hectares et permettra de créer près de 15 000 emplois.

« Le projet doit permettre de renforcer l’intégration régionale en Afrique centrale à travers l’accroissement des échanges commerciaux entre les deux Congo et du commerce intra-communautaire au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale », a conclu Racine Kane.

Ce projet entre Kinshasa et Brazzaville, mené sous l’approche Partenariat public-privé, sous la conduite d’Africa 50, montre le rôle central de la Banque et la synergie institutionnelle (Etat, Nepad, PIDA, Banque) pour la concrétisation de ce projet emblématique du Nepad. Il est également à inscrire dans le cadre du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) piloté par la Commission de l’Union Africaine, le Secrétariat du NEPAD et la Banque.

Contact médias : Alexis Adélé, Département de la communication et des relations extérieures : a.adele@afdb.org

Avec Congo-liberty.com

Côte d’Ivoire : destruction d’un quartier populaire d’Abidjan pour la construction du quatrième pont

décembre 1, 2019

Le pont Henri-Konan-Bédié, à Abidjan.

Le pont Henri-Konan-Bédié, à Abidjan. © Jacques Torregano pour JA

 

Les autorités ivoiriennes ont entamé samedi la destruction du grand quartier populaire de Boribana, en vue de la construction du quatrième pont d’Abidjan, donnant lieu à de vastes mouvements de foules.

Encadrés par un important dispositif policier, les bulldozers ont commencé à détruire le quartier de Boribana situé en bord de la lagune, et qui compte près de 60 000 habitants.

Des milliers de personnes faisaient des va-et-vient entre leurs maisons et la route pour sortir réfrigérateurs, casseroles, matelas, télévisions mais aussi toits en tôle, robinets ou câbles électriques …

« On n’a pas le choix. On sort ce qu’on peut », affirme Sanogo Salia, marié et père de deux enfants qui vit en filmant des cérémonies. « On n’a pas d’argent pour aller ailleurs », explique ce locataire qui assure n’avoir touché aucune indemnisation.

Les autorités avaient prévenu jeudi les habitants que l’opération de destruction annoncée en mai puis reportée allait avoir lieu ce samedi. Beaucoup n’ont pas été prévenus ou n’ont pas voulu y croire.

« Les bâtis détruits aujourd’hui sont ceux pour lesquels les propriétaires ont reçu effectivement leur indemnité d’éviction », promet Coulibaly Salimata Tiegbala, coordinateur adjoint du projet de transport urbain d’Abidjan

« Les études ont commencé en 2016. Les locataires ont été recensés Il peut y avoir des omissions. Il y a des bureaux qui sont ouverts pour qu’ils soient pris en charge », a-t-elle précisé.

Quelque 34 milliards de FCFA (51 millions d’euros) du projet sont destinés à indemniser ou reloger les populations de ces zones très denses, selon le gouvernement.

Quatrième pont

Les autorités ont lancé en juillet 2018 les travaux du quatrième pont d’Abidjan qui va relier le quartier populaire de Yopougon à celui du Plateau, la zone des affaires, soulageant un des principaux axes de la capitale économique.

Le pont au-dessus de la lagune Ebrié, autour de laquelle s’est constituée Abidjan, mesurera 1,4 km. Il s’inscrit dans un projet de 7,2 km d’autoroutes urbaines et d’échangeur d’un coût total de 142 milliards de francs CFA (216 millions d’euros), qui doit permettre de désengorger le nord d’Abidjan peuplée de 5 millions d’habitants, en proie à des embouteillages permanents.

Le pont à péage devrait être emprunté par 70 000 véhicules par jour et ainsi soulager l’autoroute, seul grand axe du nord d’Abidjan. Un train urbain, un cinquième pont ainsi que plusieurs échangeurs et grands axes doivent aussi voir le jour à l’avenir dans la capitale économique ivoirienne.

Un collectif de propriétaires s’est plaint du niveau des indemnisations alors qu’il y a eu plusieurs manifestations pour protester contre la destruction du quartier.

La construction du troisième pont sur la lagune, achevé en 2014, est une des grandes réalisations du premier quinquennat du président Alassane Ouattara.

Jeuneafrique.com avec AFP

Grande-Bretagne: Plusieurs blessés dans un incident sur le pont de Londres

novembre 29, 2019

 

LONDRES — La police britannique a évacué vendredi la zone entourant le pont de Londres, dans le centre de la capitale britannique, à la suite d’une attaque à coups de couteau ayant fait plusieurs blessés.

© (Dominic Lipinski/PA via AP)
 

La police a déclaré qu’un homme avait été arrêté, et des témoins ont rapporté avoir vu des agents armés tirer sur un homme.

La police métropolitaine a déclaré que les agents avaient été appelés juste avant 14 heures, vendredi, «sur les lieux d’une attaque au couteau près du pont de Londres».

© La Presse canadienne

Un homme a été arrêté et «plusieurs personnes ont été blessées», selon la police. Les services ambulanciers de Londres ont déclaré avoir envoyé des équipes sur les lieux.

Des témoins ont rapporté avoir vu une bagarre sur le pont et avoir entendu plusieurs coups de feu. Sky News a rapporté que la police avait tiré sur le présumé agresseur.

Amanda Hunter a raconté qu’elle se trouvait dans un autobus en train de traverser le pont lorsqu’elle a entendu des coups de feu.

«(L’autobus) s’est soudainement arrêté et il y a eu du chaos, j’ai regardé par la fenêtre et j’ai vu ces trois policiers se diriger vers un homme», a-t-elle raconté à la BBC.

«On aurait dit qu’il y avait quelque chose dans sa main, je ne suis pas tout à fait sûre, mais un des policiers a tiré sur lui.»

Le journaliste de la BBC, John McManus, était dans le secteur et a dit avoir vu des personnes se quereller sur le pont. Il a ajouté: «Je pensais au début que c’était une bagarre», mais des coups de feu ont ensuite retenti.

Des dizaines de policiers se sont rendus dans le secteur et ont emmené les gens loin du pont, qui relie le quartier des affaires de la ville à la rive sud de la Tamise.

Les voitures et les autobus sur la voie se sont arrêtés, et un camion blanc était immobile en diagonale sur les voies. Une vidéo montre des policiers pointant des armes à feu sur le camion avant de vérifier son conteneur.

La police britannique des transports a annoncé que la station London Bridge, l’une des plus fréquentées de la ville, était fermée et que les trains ne s’y arrêtaient pas.

La police de la ville de Londres, responsable du quartier des affaires, a exhorté la population à rester à l’écart de la zone.

Le pont de Londres a été le théâtre d’une attaque en juin 2017 lorsque des assaillants inspirés par Daech (groupe armé État islamique) ont abattu deux personnes sur le pont, avant d’en poignarder plusieurs autres dans le quartier de Borough Market.

En mars 2017, un attaquant avait tué quatre personnes avec une voiture sur le pont de Westminster, situé tout près, puis avait poignardé un policier avant que les forces de sécurité l’abattent dans une cour devant le Parlement.

The Associated Press

Le pont Kinshasa-Brazzaville fait des vagues sur les deux rives du fleuve Congo

mai 18, 2019

Un homme pêche sur la rive du fleuve Congo, à Brazzaville, (République du Congo) le 22 juillet 2015, avec vue, de l’autre côté du fleuve, sur Kinshasa, en RDC. © FEDERICO SCOPPA/AFP

 

L’annonce officielle du lancement des travaux du pont Kinshasa-Brazzaville, sur le fleuve Congo pour août 2020, suscite des débats dans les capitales de la RDC et de la République du Congo, séparées par quatre kilomètres.

Les travaux doivent commencer dans 15 mois pour un montant de 550 millions de dollars, a annoncé dimanche 12 mai le président de la Banque africaine de développement (BAD) lors d’une conférence de presse au Congo-Brazzaville.

« Ce projet est comme celui (du pont) entre le Sénégal et la Gambie, inauguré en janvier dernier. Nous allons le réaliser », a insisté le président de la BAD Akinwumi Adesina.

Les travaux seront cofinancés par la BAD à hauteur de 210 millions de dollars et par Africa50, une plateforme regroupant des États africains pour financer les infrastructures de développement, a-t-il précisé.

Des détails ont fait surface dans la presse congolaise : la passerelle devrait mesurer 1 575 mètres, avec un péage, une voie ferrée, une route et un trottoir, pour relier Kinshasa (au moins dix millions d’habitants) et Brazzaville (moins de deux millions).

Volonté politique affichée

« Nous allons droit vers la réalisation de ce projet pont route-rail. Il n’y a plus d’obstacles. La volonté politique est clairement affichée », glisse une source au ministère des Travaux publics à Brazzaville.

La possible échéance d’août 2020 réveille l’ambiguïté des liens entre les deux pays homonymes qui parlent les mêmes langues (français, lingala), dansent sur les même rumbas mais se regardent avec méfiance.

Avec 80 millions d’habitants, un revenu moyen annuel par habitant de 450 dollars, trois à quatre fois inférieur à celui du Congo-Brazzaville, et un manque criant d’infrastructures, la RDC redoute la concurrence avec son voisin, qui compte cinq millions d’habitants à peine.

Un responsable de la province du Kongo-central, à l’ouest de Kinshasa, Venant Wabelo, a déclaré sur radio Okapi qu’il refusait le pont car l’ouvrage menace selon lui le rôle stratégique de sa province en tant qu’unique débouché de la RDC vers l’océan Atlantique.

La construction du pont mettrait en effet en concurrence l’axe Kinshasa-Matadi avec l’axe Brazzaville-Pointe-Noire pour l’acheminement des importations et des exportations.

Les ports de Boma et de Matadi en RDC se retrouveraient en concurrence avec le port en eau profonde de Pointe-Noire au Congo-Brazzaville, géré par le Français Bolloré depuis 2008.

« La construction d’un pont reliant Brazzaville à Kinshasa aiderait à accroître le trafic passant par Pointe-Noire et à améliorer la viabilité globale de cette voie », relevait dès 2010 un rapport de la Banque mondiale.

« Il n’y a pas urgence à construire le pont Kinshasa-Brazzaville. Notre priorité doit être de construire des routes, autoroutes, chemins de fer, aéroports et ponts pour relier les 26 provinces de la RDC afin de favoriser l’intégration nationale et créer un marché intérieur », affirme l’économiste Noel Tshiani, économiste congolais (Kinshasa) travaillant à la Banque mondiale, consulté jeudi par l’AFP.

« Un projet vraiment rentable »

De l’autre côté du fleuve, un autre économiste, Léon Mayeko, enseignant-chercheur à l’Université publique de Brazzaville, se montre plus optimiste : « Le pont route-rail est un projet vraiment rentable. Si on peut y ériger un péage, le revenu serait très important pour les deux villes. Le projet va faciliter la libre circulation des personnes et des biens ».

Le long de la corniche piétonne avec vue sur les immeubles de Kinshasa, le projet réveille les préjugés envers les « Zaïrois » qui ont émigré par milliers vers Brazzaville, pour des raisons politiques ou économiques.

En 2014, les autorités de Brazzaville avaient expulsé des dizaines de milliers de ressortissants de la RDC dans une chasse aux délinquants et aux clandestins.

En attendant le pont, des canots à l’aspect souvent vétustes restent la seule voie de passage entre les deux capitales sur le fleuve. La traversée ne prend que 15 minutes. Mais il faut compter deux à trois heures d’attente et de tracasseries administratives au départ et à l’arrivée.

Par Jeuneafrique.com avec AFP

Pont effondré de Gênes: féroce controverse entre le gouvernement et le gestionnaire

août 17, 2018

Les secours continuent de fouiller les décombres du viaduc effondré à Gênes, le 17 août 2018 / © AFP / MARCO BERTORELLO

L’Italie s’apprête à enterrer ses dizaines de morts en pleine polémique alors que les sauveteurs continuaient vendredi inlassablement à chercher les disparus sous les décombres du pont autoroutier effondré à Gênes.

La féroce controverse entre le gouvernement italien et la société autoroutière gestionnaire de l’ouvrage, Autostrade per l’Italia, occupe tout le terrain médiatique avec une rhétorique de surenchère.

Le gouvernement a annoncé son intention de révoquer la concession d’Autostrada per l’Italia sur le tronçon d’autoroute où se trouve le pont effondré.

« On ne peut pas mourir en payant le péage en Italie », a ainsi lancé jeudi le vice-Premier ministre Luigi Di Maio, ministre du Développement économique et chef de file du populiste Mouvement 5 étoiles (M5S).

« Si j’avais été un dirigeant d’Autostrade per l’Italia, j’aurais suspendu quelques péages, mais dans l’heure qui a suivi » le drame, a déclaré l’autre vice-Premier ministre, Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur et chef de la Ligue (extrême droite).

« Nous ne pouvons pas attendre la justice pénale », a estimé le chef du gouvernement, Giuseppe Conte. « Autostrade avait le devoir et l’obligation, l’engagement, d’assurer l’entretien de ce viaduc et la sécurité de tous ceux qui voyageaient dessus. »

La société, qui appartient au groupe Atlantia, lui-même contrôlé à 30% par la famille Benetton, a assuré que ses contrôles de sécurité étaient sérieux.

La holding de Benetton, Edizione (actionnaire de référence), a exprimé sa proximité aux familles jeudi et indiqué qu’elle fera tout pour pointer du doigt les responsabilités dans ce drame.

Atlantia / © AFP / Jean Michel CORNU

Atlantia a de son côté déclaré qu’une reconstruction du pont pourrait « être achevée dans les cinq mois » une fois le site accessible après la fin des recherches et des relevés d’enquête.

Atlantia, dont le titre a plongé de 25% en Bourse la veille et qui repris 6% vendredi, a critiqué une annonce gouvernementale faite « en l’absence de toute certitude sur les causes effectives » du drame. Le groupe a prévenu que la révocation coûterait cher en indemnités à l’Etat. Selon des médias italiens, cela se chiffrerait en milliards d’euros.

– l’UE une cible –

Autre cible du gouvernement: l’Union européenne et sa politique d’austérité, accusée par le nouveau gouvernement populiste d’empêcher les investissements.

La Commission européenne a réagi en assurant avoir encouragé l’Italie à investir dans ses infrastructures et en rappelant que les Etats membres étaient « libres de fixer » leurs priorités.

Alors que le championnat de football doit reprendre ce week-end, les matches prévus dimanche de la Sampdoria et du Genoa, les deux équipes de Gênes, ont été reportés à une date ultérieure. Pour les autres rencontres, les joueurs observeront une minute de silence et porteront un brassard noir.

– des funérailles solennelles –

Gênes: les premiers habitants autorisés à rentrer chez eux / © AFP / Anahide Merayan, Remi Banet, Reinolf Reis

Des funérailles solennelles sont prévues samedi en fin de matinée dans un hall du centre d’exposition de Gênes, avec une messe célébrée par l’archevêque de Milan en présence de toutes les plus hautes autorités de l’Etat dont le président Sergio Mattarella.

Une cérémonie d’Etat qui s’annonce toutefois potentiellement embarrassante pour les institutions italiennes. Selon un décompte, noms à l’appui, de La Stampa, les familles de 17 des 38 victimes préfèrent s’abstenir et 7 familles n’ont pas encore pris de décision.

« C’est l’Etat qui a provoqué cela, qu’ils ne montrent pas leurs faces: le défilé des politiques a été honteux », réagit dans les colonnes du quotidien, Nunzia, la mère d’un des quatre jeunes italiens de Torre del Greco (commune de Naples) décédés sur la route des leurs vacances.

« Mon fils ne deviendra pas un numéro dans le catalogue des morts provoqués par les manquements italiens », a réagit pour sa part sur les réseaux sociaux Roberto, le père d’un autre des garçons. « Nous ne voulons pas une farce de funérailles, mais une cérémonie à la maison, dans notre église de Torre del Greco », a-t-il assené.

Les photos des quatre jeunes devraient néanmoins être présentes à la cérémonie d’Etat samedi.

Les secouristes cherchent encore 10 à 20 disparus, susceptibles d’être passées sur le pont et qui n’ont plus donné de nouvelles depuis l’effondrement, dont le bilan officiel provisoire est toujours de 38 morts et 15 blessés.

Selon la préfecture, un millier de personnes sont toujours engagées sur le site, dont près de 350 pompiers.

Romandie.com avec(©AFP / (17 août 2018 12h47)

Cameroun : L’évêque de Bafia se serait suicidé en se jetant du haut d’un pont

juin 2, 2017

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Actualité Cameroun – La nouvelle a eu l’effet d’une bombe atomique au sein de la communauté catholique du Cameroun. Monseigneur Jean Marie Benoît Bala, l’évêque de Bafia, dans le centre du pays, se serait tué en se jetant du haut d’un pont. Pour l’instant et bien que l’enquête judiciaire ne soit qu’à ses débuts, tout laisse à croire que le responsable religieux s’est suicidé en effectuant un plongeon mortel depuis le pont d’Ebebda, à environ 80 km de Yaoundé.

Selon des sources concordantes, c’est la présence d’un véhicule vide garé sur le pont, qui a attiré l’attention des usagers qui empruntaient cette voie. La voiture de marque Toyota Prado, immatriculé au Cameroun CE 9503 V, était stationnée là, sans que l’on ne sache où se trouve son propriétaire. Le 4X4 japonais était garé dans le sens Yaoundé – Bafia.

En fouillant le véhicule, une correspondance pour le moins intrigante a été retrouvée dans le véhicule abandonné.  Le petit message portait la mention « je suis dans l’eau ». Toute chose qui a suscité moult interrogations et supputations. Rapidement, les découvreurs du mystérieux véhicule ont conclu que le propriétaire de ce dernier s’était jeté du pont…

Alerté aux environs de 13h, heure locale, notamment par un autre membre du clergé, le préfet du Mbam-et-Inoubou, région du Centre au Cameroun, Tchoffo Sa’a Maurice, s’est déporté sur les lieux de la curieuse disparition. Ce dernier a confirmé que le véhicule retrouvé était bel et bien celui de l’évêque de Bafia, Monseigneur Jean-Marie Balla.

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Voiture de l’évêque sur le pont

De ce que l’on sait actuellement, aucune trace de violence n’a été constatée dans le véhicule et aux abords de celui-ci. Les collaborateurs de l’évêque disparu ont laissé entendre que Mgr Jean Marie Benoît Bala serait parti de Bafia pour une destination inconnue, aux alentours de 23 h.

Pour l’instant, le corps du prélat n’a toujours pas été retrouvé. Les autorités camerounaises ont décidé d’ouvrir une enquête judiciaire à la suite de cette curieuse disparition. Personne ne sait réellement ce qu’est advenu de Jean Marie Benoît Bala.

L’annonce de cette terrible nouvelle a suscité l’émoi dans tout le pays. Les catholiques du Cameroun ne peuvent qu’implorer le Bon Dieu, pour que le prélat soit retrouvé sain et sauf…

C’est le 3 mai 2003 que Mgr Jean Marie Benoît Bala avait pris les rênes de ce diocèse qui compte près de 200.000 catholiques. Décrit comme un homme sans histoire, il était très impliqué au sein de sa communauté. Avant sa nomination par le Pape Jean Paul II, Jean Marie Benoît Bala était supérieur du petit séminaire de Yaoundé. Né le 10 mai 1959 à Oweng, il a été ordonné prêtre le 20 juin 1987. Il a suivi des études en philosophie et en théologie. Par ailleurs est titulaire d’un diplôme en sciences sociales et en gestion.

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