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Russie: Dans son discours annuel, Poutine met en garde l’Occident

avril 21, 2021
Dans son discours annuel, Poutine met en garde l'Occident
Dans son discours annuel, Poutine met en garde l’Occident© AFP/Alexander NEMENOV

Vladimir Poutine a promis mercredi à ses rivaux étrangers une riposte « dure » s’ils tentaient de s’en prendre à la Russie, sur fond de tensions croissantes avec l’Occident autour de l’Ukraine et du sort de l’opposant incarcéré Alexeï Navalny.

Parallèlement des milliers de personnes ont manifesté en Russie en soutien au détracteur du Kremlin, en grève de la faim depuis trois semaines, mais la mobilisation apparaissait moindre qu’en janvier et février, quand son arrestation avait poussé des dizaines de milliers de Russes dans la rue, des rassemblements durement réprimés.closevolume_off

Le président russe, dans son grand discours annuel, a adressé une mise en garde à ses adversaires étrangers avec lesquels il croise le fer sur de multiples dossiers, notamment l’emprisonnement de M. Navalny.

« Les organisateurs de provocations menaçant notre sécurité le regretteront comme jamais ils n’ont eu à regretter quelque chose », a-t-il prévenu.

« J’espère que personne n’aura l’idée de franchir une ligne rouge », a-t-il encore dit, promettant une riposte « asymétrique, rapide et dure ».

La Russie, du fait du conflit en Ukraine, de la répression de l’opposition, d’accusations de cyberattaques et d’ingérences est sous le coup de multiples sanctions occidentales.

Mais le seul dossier international précis abordé par M. Poutine est celui d’une tentative « de coup d’État et d’assassinat du président du Bélarus », dénoncée le week-end dernier par les services de sécurité des deux pays qui y ont vu la main d’opposants soutenus par les Etats-Unis.

Crise et Covid

M. Poutine a critiqué le silence occidental, à la veille d’une rencontre à Moscou avec son homologue Alexandre Loukachenko, honni en Occident du fait de la répression brutale d’un mouvement de contestation depuis août 2020.

Et il n’a pas répondu aux appels occidentaux à retirer les dizaines de milliers de troupes russes déployées aux frontières de l’Ukraine, nourrissant la crainte d’un conflit d’ampleur.

La crise économique et sanitaire due au Covid-19 a figuré en bonne place du discours, d’autant que des législatives sont prévues en septembre.

Il a promis « d’assurer la croissance des revenus des citoyens » qui sont en berne depuis des années, sous l’effet des sanctions et désormais aussi de la pandémie.

A l’approche des élections, Vladimir Poutine reste populaire, mais son parti, réputé corrompu, ne l’est guère. Chose sur laquelle M. Navalny comptait s’appuyer durant la campagne.

Mobilisation en berne

Sans surprise, M. Poutine n’a pas évoqué l’opposant, qui a cessé de s’alimenter le 31 mars pour protester contre ses conditions de détention.

L’Occident réclame sa libération et la vérité sur son empoisonnement en août 2020 et dans lequel les services spéciaux seraient impliqués.

Des experts de l’ONU ont dit mercredi craindre pour sa vie et réclamé « de lui permettre d’être évacué à l’étranger pour un traitement médical urgent », alors que ses proches veulent une hospitalisation à Moscou, estimant qu’il pourrait mourir d’un jour à l’autre.

Ses partisans ont organisé des manifestations dans une centaine de villes mercredi, mais la mobilisation semblait en berne.

Des milliers de personnes ont néanmoins manifesté de la capitale à l’Extrême-Orient en passant par l’Oural et la Sibérie, scandant des slogans tels que « Poutine tueur », « Libérez-le » ou « Liberté ».

A Moscou quelques milliers de personnes étaient rassemblées en début de soirée aux abords du Kremlin, selon des journalistes de l’AFP.

« Je veux au mieux que Navalny soit libéré, ou au moins qu’il ait accès à des soins », a expliqué une manifestante de 54 ans, Olga Elaguina.

A Saint-Pétersbourg, où un millier de personnes manifestaient selon une journaliste de l’AFP, certains ne cachaient pas leur morosité. « Je ne pense pas que nos sorties puissent changer quoi que ce soit, je ne sais pas quoi faire, mais on ne peut se taire », dit Anna Kossiakova, 57 ans.

La police était déployée en nombre dans ces deux villes mercredi soir. Vers 16H45 GMT, l’ONG OVD-Info avait dénombré au moins 400 interpellations à travers la Russie, bien moins qu’en janvier et février, lorsqu’au total 10.000 personnes avaient été arrêtées.

Les autorités russes se montrent déterminées à mettre fin au mouvement pro-Navalny. La semaine prochaine, la justice doit examiner une demande de classer ses organisations comme « extrémistes », ce qui exposerait ses militants à des peines de prison.

Par Le Point avec AFP

Le président catalan propose Poutine, Trump ou Xi Jinping comme médiateurs

octobre 4, 2018

Le président indépendantiste catalan Quim Torra a demandé au chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez d’accepter une médiation internationale, dans une lettre révélée jeudi et envoyée en copie notamment aux présidents américain, russe et chinois mais pas au Français Emmanuel Macron.

« Je vous écris formellement pour vous demander d’autoriser votre gouvernement à entrer dans une médiation le plus tôt possible », écrit en anglais Quim Torra au socialiste espagnol.

La missive, datée du 26 septembre, a été rendue publique jeudi par des médias espagnols et son authenticité confirmée par une porte-parole du gouvernement régional catalan.

« Pour que le processus de dialogue puisse être le plus transparent possible », Torra a mis plus de 40 dirigeants internationaux en copie de cette lettre dans laquelle il « suggère » à Pedro Sanchez de désigner « un ou plusieurs médiateurs institutionnels ou observateurs ».

Parmi ces dirigeants figurent notamment l’Américain Donald Trump, le Russe Vladimir Poutine et le Chinois Xi Jinping.

Des sources au sein du gouvernement catalan ont expliqué que ces dirigeants avaient été mis en copie car leurs pays étaient « membres permanents (du Conseil de sécurité) des Nations unies ».

Le président français Emmanuel Macron ne figure pourtant pas parmi les destinataires de cette lettre, alors que la France est elle aussi membre permanent. La France est aussi la seule absente de cette lettre parmi tous les États membres de l’UE.En 2017, les indépendantistes catalans ont cherché, en vain, des soutiens internationaux à leur cause mais la République proclamée de façon unilatérale le 27 octobre n’a été reconnue par aucun pays.

Dans la lettre, Quim Torra demande également à Pedro Sanchez de faire en sorte que le parquet renonce aux charges pour rébellion – passible de 25 ans de prison – pesant sur neuf dirigeants séparatistes qui attendent en prison d’être jugés pour leur rôle dans les évènements d’octobre 2017.

« Nous vous demanderions, comme geste significatif envers la société catalane, d’inviter le parquet à retirer les charges ou, au moins et pour l’heure, de lever les objections à leur libération en attente du procès », écrit Quim Torra.

Romandie.com avec(©AFP / (04 octobre 2018 14h05)                                                        

Poutine dit être « prêt à se rendre à Washington » et avoir invité Trump à Moscou

juillet 27, 2018

Johannesburg – Vladimir Poutine s’est dit vendredi « prêt à se rendre à Washington » pour rencontrer Donald Trump et a assuré avoir invité le président américain à Moscou, après un premier sommet qui a provoqué un torrent de critiques aux Etats-Unis.

« Nous sommes prêts à inviter le président Trump à Moscou, il a cette invitation, je lui en ai parlé. Je suis prêt à me rendre à Washington », a déclaré M. Poutine lors d’une conférence de presse à Johannesburg en marge du sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).

« Mais je le répète une nouvelle fois, (uniquement) si les conditions appropriées pour travailler sont mises en place là-bas », a-t-il prévenu.

Ces rencontres avec M. Trump sont « utiles », a-t-il déclaré. « Les contacts au plus haut niveau politique sont nécessaires », a-t-il souligné, assurant que les deux dirigeants « ne peuvent pas discuter de tout par téléphone ».

Initialement envisagé pour l’automne à Washington, le prochain sommet Trump-Poutine aura finalement lieu « l’année prochaine », a annoncé mercredi la Maison Blanche.

Motif invoqué: l’enquête sur l’ingérence russe dans l’élection présidentielle de 2016 aux Etats-Unis et sur des soupçons de collusion entre l’équipe du candidat Trump et le Kremlin de Vladimir Poutine, qualifiée de « chasse aux sorcières » par la Maison Blanche, doit auparavant être bouclée pour ne pas parasiter les échanges.

M. Poutine a cependant évoqué vendredi « des possibles contacts lors de forums internationaux » alors que les deux présidents sont attendus à des sommets en novembre, dans le Pacifique (Apec) puis en Argentine pour le G20.

M. Poutine a également fait l’éloge de son homologue américain: la « grande qualité du président Trump est qu’il cherche à remplir ses promesses aux électeurs américains ».

Le 16 juillet à Helsinki, MM. Poutine et Trump ont affiché une rare unité au cours de leur conférence de presse commune, notamment sur les accusations d’ingérence russe dans la présidentielle américaine, rejetées par Moscou.

Ce premier sommet très attendu a provoqué un tollé aux Etats-Unis où les déclarations du président américain ont été jugées trop conciliantes vis-à-vis de son homologue russe.

« Peu importe les difficultés, qui sont ici des difficultés au sein de la vie politique intérieure des Etats-Unis, la vie continue et nos contacts se poursuivent », a déclaré vendredi M. Poutine.

Selon l’ambassadeur de Russie à Washington, Anatoli Antonov, les deux hommes ont bien discuté de l’est de l’Ukraine durant leur entretien, et Vladimir Poutine a avancé des « propositions concrètes ».

Parmi elles, a rapporté l’agence d’information Bloomberg, figure l’organisation d’un référendum dans les régions séparatistes de l’Est pour mettre fin au conflit. Il porterait sur le statut des républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, qui échappent au contrôle de Kiev.

Interrogé sur cette idée déjà rejetée par Washington, M. Poutine s’est refusé vendredi à tout commentaire: « C’est un sujet très sensible, qui doit être étudié et travaillé davantage ».

Romandie.com avec(©AFP / 27 juillet 2018 13h58)                                                        

Après Helsinki, Trump invite Poutine à Washington

juillet 19, 2018

Les présidents américain Donald Trump et russe Vladimir Poutine le 16 juillet à Helsinki / © AFP/Archives / Brendan Smialowski

En pleine polémique sur le sommet d’Helsinki, Donald Trump persiste et signe: il a fait savoir jeudi qu’il avait invité Vladimir Poutine à Washington à l’automne afin de « poursuivre le dialogue » avec l’homme fort du Kremlin.

Accusé par ses détracteurs, mais aussi nombre d’élus de son parti, de s’être montré beaucoup trop conciliant avec son homologue russe, le président américain s’en est pris avec virulence aux journalistes coupables à ses yeux de ne pas avoir souligné le « grand succès » de leur face-à-face.

Selon Sarah Sanders, porte-parole de la Maison Blanche, des discussions sont « déjà en cours » pour une nouvelle rencontre, cette fois-ci dans la capitale fédérale américaine.

Martelant sa conviction que bien s’entendre avec M. Poutine était « une chose positive », M. Trump a ajouté sur la chaîne CNBC: « Si cela ne fonctionne pas, je serai le pire ennemi qu’il ait jamais eu ».

Trois jours après le rendez-vous qui l’a mis en porte-à-faux avec les agences américaines de renseignement en raison de ses atermoiements sur l’ingérence russe dans la présidentielle, Donald Trump peine toujours à éteindre l’incendie.

« Le sommet avec la Russie a été un grand succès, sauf pour le vrai ennemi du peuple, les médias +Fake News+ », a-t-il tweeté, reprenant une expression particulièrement agressive qu’il avait déjà utilisée en 2017.

« J’attends avec impatience notre deuxième rencontre pour que nous puissions commencer à mettre en place certaines des choses dont nous avons parlé », a-t-il ajouté, citant, pêle-mêle, la lutte contre le terrorisme, « la sécurité pour Israël », les cyberattaques, les échanges commerciaux, l’Ukraine, la paix au Proche-Orient ou encore la Corée du Nord.

Fait remarquable, M. Poutine avait, quelques heures plus tôt, lui aussi dénoncé les critiques visant M. Trump, stigmatisant les « forces » aux Etats-Unis « prêtes à sacrifier les relations russo-américaines à leurs ambitions ».

Plaidant pour un renforcement des contacts entre les deux grandes puissances nucléaires, le maître du Kremlin a notamment rappelé que le traité de réduction du nombre des armes nucléaires entre la Russie et les Etats-Unis, le New START, devait expirer en 2021.

Pour le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo, la conférence de presse Trump-Poutine a fait « beaucoup de bruit », sans que les médias n’apportent beaucoup d' »éclaircissements ».

« Le président (Trump) avait pour objectif de rediriger deux pays qui avançaient sur un mauvais chemin (…), de créer un espace pour la communication et le dialogue et il y est parvenu », a-t-il estimé mercredi sur la chaîne catholique EWTN.

– « Une mauvaise semaine » –

Affaire Trump-Russie : les mises en accusation / © AFP / Gal ROMA

A Washington, les critiques restaient vives, tant sur le sommet que sur les jours qui ont suivi.

« En ce qui concerne la Russie, cela a été une mauvaise semaine et il est impératif que (Donald Trump) comprenne qu’il a mal évalué Poutine », a lancé Lindsey Graham, un sénateur républicain pourtant souvent en phase avec le milliardaire.

Jeudi après-midi, la Maison Blanche a tenté de clore une des nombreuses polémiques nées de la désormais célèbre conférence de presse sur la Baltique.

M. Poutine avait alors proposé de permettre à Washington d’interroger 12 agents du renseignement russes inculpés aux Etats-Unis pour interférence dans l’élection, mais à la condition d’une « réciprocité » sur des Américains soupçonnés « d’activités illégales ».

L’affaire s’était envenimée lorsque la justice russe avait précisé mardi vouloir interroger onze Américains, dont l’ex-ambassadeur des Etats-Unis à Moscou (2012-2014) Michael McFaul, nommé par l’ancien président démocrate Barack Obama.

Après avoir laissé plané le doute mercredi, ce qui a suscité une nouvelle tempête dans la capitale fédérale américaine, Sarah Sanders, porte-parole de l’exécutif, a indiqué que le président n’était « pas d’accord » avec cette proposition.

« Le président Trump a clairement indiqué que nous n’allons pas forcer des Américains à se rendre en Russie pour être interrogés par des Russes. Cela a fait beaucoup de bruit, je ne sais pas pourquoi. Les Américains peuvent être rassurés », a appuyé le secrétaire d’Etat Mike Pompeo sur les ondes de Voice of America.

Michael McFaul a vivement interpellé l’administration Trump sur les réseaux sociaux et dans les médias. Les anciens secrétaires d’Etat démocrates John Kerry, Hillary Clinton et Madeleine Albright lui ont apporté leur soutien, tout comme certains élus républicains, dont le sénateur Marco Rubio.

Le tête-à-tête Trump/Poutine, qui a duré environ deux heures, fait désormais l’objet d’intenses conjectures. Certains élus ont même demandé que l’interprète du président américain soit interrogée par le Congrès.

Mais Mike Pompeo a dit mercredi sur EWTN qu’il serait « très surpris » que soient rendues publiques les retranscriptions de la rencontre d’Helsinki ou de celle que M. Trump avait eu avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un le mois dernier à Singapour. « Ce serait historique », a-t-il souligné.

Romandie.com avec(©AFP / 20 juillet 2018 02h38)

Poutine dénonce des « forces aux États-Unis » prêtes à sacrifier les relations russo-américaines

juillet 19, 2018

Le président russe Vladimir Poutine a dénoncé jeudi les « forces » aux Etats-Unis « prêtes à sacrifier les relations russo-américaines », deux jours après le sommet à Helsinki avec son homologue américain Donald Trump, très critiqué dans son pays pour sa position conciliante.

« Nous voyons qu’il y a des forces aux Etats-Unis qui sont prêtes à facilement sacrifier les relations russo-américaines à leurs ambitions », a déclaré M. Poutine, dans un discours devant les ambassadeurs de Russie réunis à Moscou.

Ces forces « sont prêtes à sacrifier les intérêts de leurs alliés et même les garanties de leur propre sécurité », a affirmé le maître du Kremlin, rappelant notamment dans ce contexte que le traité de réduction du nombre des armes nucléaires entre la Russie et les Etats-Unis, le New START, devait expirer en 2021.

« Si on ne commence pas dès aujourd’hui, dès maintenant, le travail visant à prolonger ce traité, dans un an et demi, il va tout simplement expirer, il n’existera plus », a souligné M. Poutine.

Depuis le sommet ayant réuni lundi à Helsinki Donald Trump et Vladimir Poutine, le président américain est sous le feu de critiques aux Etats-Unis, y compris dans son propre camp, pour ses déclarations jugées trop conciliantes vis-à-vis du chef de l’Etat russe.

Le tête-à-tête d’environ deux heures entre les deux dirigeants, en l’absence de leurs conseillers, fait désormais l’objet d’intenses conjectures. Certains élus ont même suggéré que l’interprète de M. Trump soit interrogée par le Congrès.

« Nous voyons aux Etats-Unis des forces pour lesquelles les intérêts de leur parti sont plus importants que les intérêts nationaux », a dénoncé M. Poutine.

« La Russie reste néanmoins ouverte à un renforcement des contacts avec les Etats-Unis, sur la base de l’égalité et des avantages mutuels », a-t-il assuré.

« Nous avons besoin d’un nouvel ordre du jour positif visant à aboutir à un travail commun, à trouver des points de contact. Nous en avons parlé bien évidemment au cours de la rencontre avec le président américain Donald Trump », a-t-il ajouté.

Romandie.com avec(©AFP / 19 juillet 2018 14h10)                                                        

États-Unis: Trump dit que sa langue a fourché face à Poutine

juillet 17, 2018

Le président américain Donald Trump à la Maison Blanche, le 17 juillet 2018 / © AFP / NICHOLAS KAMM

Le président américain Donald Trump a tenté mardi de limiter les dégâts causés par sa rencontre avec Vladimir Poutine, en revenant totalement sur ses propos jugés trop conciliants à l’égard du maître du Kremlin.

Dans un moment pour le moins étonnant, le locataire de la Maison Blanche a expliqué s’être mal exprimé à Helsinki quand il a dit n’avoir aucune raison de ne pas croire les dénégations du président russe sur une interférence de Moscou dans la campagne présidentielle américaine en 2016.

M. Trump a plaidé de façon laborieuse le lapsus, adoptant un profil bas, alors qu’il s’est retrouvé mardi isolé jusque dans son propre camp. Ceci après une tournée européenne jugée désastreuse qui l’a vu tourner le dos aux alliés des Etats-Unis.

Le président américain a affirmé avoir prononcé une phrase clé de sa conférence de presse commune avec M. Poutine en oubliant d’y mettre une particule négative, infirmant son message.

Précisément, il a expliqué avoir dit lundi à Helsinki: « Je ne vois aucune raison pour laquelle cela serait la Russie (qui se serait ingérée dans l’élection) », alors qu’il souhaitait en fait dire: « Je ne vois aucune raison pour laquelle cela NE serait PAS la Russie ».

M. Trump a effectué un autre virage, après avoir mis en doute les services de renseignement américains qui ont conclu à la réalité de cette interférence russe.

Cette attitude avait consterné jusqu’à des républicains du Congrès qui, d’ordinaire, ne se sentent pas autorisés à critiquer publiquement le président.

« J’accepte les conclusions de nos services de renseignement selon lesquels la Russie a interféré dans l’élection de 2016 », a finalement déclaré M. Trump, en insistant sur son « respect » pour ces agences fédérales.

Poignée de main entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 16 juillet 2018 à Helsinki / © SPUTNIK/AFP / Aleksey Nikolskyi

Cette ingérence de Moscou « n’a eu aucun impact » sur le résultat du scrutin qu’il a remporté, a toutefois ajouté le milliardaire républicain.

Enjoint de reconnaître ses torts par des voix émanant de tout l’échiquier politique, Donald Trump avait jusque-là semblé imperméable au déluge de critiques.

Après ce revirement au lendemain du sommet d’Helsinki, le président américain a toutefois tenu à qualifier mardi soir, sur Twitter, l’entrevue avec son homologue russe de « grand succès ». « Sauf dans les médias Fake News », a ajouté Donald Trump.

– Avalanche de critiques –

A part le sénateur Rand Paul, rares sont les républicains à avoir ouvertement défendu la prestation du président au sommet d’Helsinki, première rencontre bilatérale entre le 45e président américain et le président russe.

Dans les jours précédant Helsinki, à Bruxelles ou Londres, M. Trump a de l’avis général distendu les liens transatlantiques, avec ses charges contre l’Allemagne, l’Union européenne ou le Royaume-Uni.

Sa tournée a déclenché une avalanche de commentaires négatifs émanant de multiples élus et experts géopolitiques, allant de « surréaliste » à « traître » en passant par « embarrassant », « indéfendable », « irréfléchi », « antipatriotique » ou encore « honteux ».

Vladimir Poutine offre un ballon de foot à Donald Trump lors d’un sommet à Helsinki, le 16 juillet 2018 / © AFP / Yuri KADOBNOV

Signe de l’ampleur du malaise, la télévision préférée des conservateurs, Fox News, a laissé une place inédite aux détracteurs de la tournée présidentielle. Une demi-douzaine de journalistes vedettes de la chaîne ont critiqué le président dans leurs commentaires.

M. Trump « doit immédiatement renverser la vapeur », a de son côté estimé Anthony Scaramucci, un éphémère ancien directeur de la communication de la Maison Blanche.

Un message également adressé par Newt Gingrich, un ancien président du Congrès, selon qui M. Trump a commis « la pire erreur de sa présidence ».

– L’avis d’Obama –

Dans une conférence de presse mardi sur la colline du Capitole, le président républicain de la Chambre des représentants a enfoncé le clou.

« Vladimir Poutine ne partage pas nos valeurs », a martelé Paul Ryan. « Nous venons de conclure une enquête d’un an sur l’interférence de la Russie dans notre élection. Ils ont bien interféré. C’est clair comme de l’eau de roche. Aucun doute n’est permis ».

Depuis l’Afrique du Sud où il est en voyage, l’ex-président démocrate Barack Obama a lui regretté une « époque incertaine », dans laquelle « chaque nouveau cycle d’actualité apporte son lot de titres préoccupants et donnant le tournis ».

Signe peut-être d’une nouvelle approche concernant la Russie, la Maison Blanche a diffusé mardi un communiqué au ton inhabituellement dur avec Moscou, intitulé comme suit: « Le président Donald Trump protège nos élections et tient tête aux activités néfastes de la Russie ».

Romandie.com avec(©AFP / 18 juillet 2018 03h25)

Trump espère aboutir à une relation « extraordinaire » avec Poutine

juillet 16, 2018

Le président russe Vladimir Poutine et le président américain Donald Trump avant leur première rencontre bilatérale à Helsinki en Finlande, le 16 juillet 2018 / © AFP / Brendan Smialowski

Le président américain Donald Trump a entamé lundi à Helsinki un sommet historique avec Vladimir Poutine en affichant son espoir d’aboutir à une relation « extraordinaire » avec son homologue russe.

Le locataire de la Maison Blanche et l’homme fort du Kremlin se sont retrouvés en début d’après-midi dans le palais présidentiel, au coeur de la capitale finlandaise qui a une longue tradition d’accueil de sommets Est-Ouest.

« Cela me fait très plaisir de vous rencontrer », « le temps est venu de parler de nos relations sur le fond », a déclaré M. Poutine, tandis que M. Trump exprimait l’espoir d’aboutir à « une relation extraordinaire », martelant sa formule préférée: « Bien s’entendre avec la Russie est une bonne chose, pas une mauvaise chose ».

Au programme: un face-à-face avec leurs seuls interprètes, un déjeuner de travail avec leurs équipes et une conférence de presse commune.

Le tempétueux milliardaire américain, au pouvoir depuis 18 mois, affiche de longue date l’espoir de nouer une relation personnelle avec l’ex-officier du KGB, qui tient les rênes du pouvoir en Russie depuis 2000.

Le président américain Donald Trump rencontre son homologue russe Vladimir Poutine à Helsinki en Finlande, le 6 juillet 2018 / © AFP / Brendan Smialowski

Peu avant la première poignée de main, il a donné le ton dans un tweet pour le moins surprenant de la part d’un président américain.

Il a attribué les mauvaises relations entre Washington et Moscou à… « des années de stupidité de la part des Etats-Unis » et à la « chasse aux sorcières » menée selon lui par le FBI qui enquête sur l’interférence russe dans la présidentielle de 2016.

Sans surprise, ce message a ravi Moscou. « Nous sommes d’accord », a répondu le ministère russe des Affaires étrangères dans un incroyable échange sur Twitter.

– « Signe inquiétant » –

Le président américain Donald Trump (2e d), son homologue finlandais Sauli Niinistö (d), et leurs épouses Melania Trump (2e g) et Jenni Haukio (g), le 16 juillet 2018 à Helsinki / © AFP / Brendan SMIALOWSKI

Torrey Taussig, de la Brookings Institution, voit dans ce tweet un « signe inquiétant ». Si les relations avec Moscou sont aussi mauvaises, rappelle-t-elle, c’est à cause de « l’attitude de Poutine en Ukraine et en Syrie, de l’interférence dans des élections democratiques… et la liste est longue ».

De la Syrie à la Crimée, nombre de diplomates et d’analystes redoutent qu’il ne fasse une série de concessions à l’homme fort du Kremlin.

Vladimir Poutine, arrivé à Helsinki en milieu de journée après avoir assisté à Moscou à la victoire de la France en Coupe du monde, est jusqu’ici resté muet sur ses attentes et sa stratégie.

La Syrie figurera en bonne place dans les débats. Le président américain est impatient de prendre ses distances avec ce conflit et de retirer les troupes américaines présentes sur place.

Sommet Poutine – Trump / © AFP / Gal ROMA

La Russie, à l’inverse, présente militairement sur place depuis 2015 en soutien au régime de Bachar al-Assad, entend plus que jamais y jouer les premiers rôles.

Sur la Crimée, M. Trump entretient depuis plusieurs semaines l’ambiguïté, refusant d’exclure explicitement la reconnaissance de son annexion par la Russie.

Donald Trump comme ses prédécesseurs démocrates et républicains ont, bien sûr, déjà rencontré Vladimir Poutine.

Mais le format de la rencontre, comme son timing, font du face-à-face d’Helsinki un rendez-vous à part.

Etats-Unis – Russie : économie et défense comparées / © AFP / Gal ROMA

– Dernière étape de la tournée –

Le sommet est la dernière étape d’un voyage d’une semaine en Europe au cours de laquelle le magnat de l’immobilier a tiré à boulets rouges sur ses alliés – Allemagne en tête – tout se tenant soigneusement à l’écart de toute critique à l’encontre du président russe.

En dépit d’un sommet particulièrement tendu, M. Trump a assuré lundi que l’Otan n’avait « jamais été aussi forte », assurant, dans un registre qu’il affectionne, qu’il n’y avait que de « l’amour » dans la salle.

L’enquête menée, à Washington, par le procureur spécial Robert Mueller sur l’interférence russe en faveur de Trump dans la campagne présidentielle de 2016, planera aussi bien sur la rencontre.

Trump espère une relation « extraordinaire » avec Poutine / © POOL/AFP / –

Elle a été relancée de façon spectaculaire à trois jours du sommet par l’inculpation de 12 agents du renseignement russe accusés d’avoir piraté les ordinateurs du parti démocrate.

Donald Trump risque-t-il de se faire malmener par cet officier du renseignement formé à détecter les faiblesses de ses adversaires?

Une demi-douzaine de sénateurs démocrates l’ont exhorté à ne pas négocier seul à seul: « Il doit y avoir d’autres Américains dans la pièce », ont-ils lancé dans une lettre ouverte.

« Serai-je prêt ? Totalement prêt! » répond depuis plusieurs semaines Donald Trump. « Je me suis préparé toute ma vie pour ce genre de truc », lançait-il récemment devant ses partisans dans le Montana.

C’est la quatrième fois que présidents américain et russe se donnent rendez-vous dans la paisible capitale finlandaise.

De ce point de vue, Donald Trump et Vladimir Poutine s’inscriront dans la lignée de Gerald Ford et Léonid Brejnev (1975), George Bush et Mikhaïl Gorbatchev (1990), Bill Clinton et Boris Eltsine (1997).

Romandie.com avec(©AFP / 16 juillet 2018 15h07)

Mondial-2018: Vladimir Poutine a réussi son opération séduction

juillet 15, 2018

Des supporters français, le 14 juillet 2018 à Moscou avant la finale entre la France et la Croatie / © AFP / Alexander NEMENOV

Dimanche soir, la France ou la Croatie remportera la Coupe du monde et Vladimir Poutine son pari: montrer une belle image de la Russie, accueillante et souriante, à l’heure des conflits diplomatiques à répétition avec les Occidentaux. Mais rien ne dit que ça durera.

– Organisation à la hauteur –

C’est un fait incontestable: l’organisation de la Coupe du monde a été une réussite. Stades magnifiques et fonctionnels, ambiance chaleureuse, aucun incident majeur, les centaines de milliers de visiteurs (630.000 Fans ID, ces passeports du supporter qui accompagnent les billets pour les matchs et dispensent de visa, avaient été délivrées à des étrangers à l’issue du 1er tour) sont repartis avec de bons souvenirs.

Les médias du monde entier ont relayé l’atmosphère de fête qui s’est emparée de la Russie, ce que n’ont pas manqué de noter les relais du Kremlin. « Nous avons touché le cœur insensible de la presse ‘mainstream’ occidentale et ils ont vu qui nous sommes vraiment », a affirmé jeudi Margarita Simonian, la rédactrice en chef de la chaîne russe RT.

Des supportrices font un selfie devant la mascotte et l’affiche de la Coupe du monde de football, le 13 juillet 2018 à Moscou / © AFP / Odd ANDERSEN

« Nous sommes tous tombés amoureux de la Russie (…) Nous avons découvert un pays que nous ne connaissions pas », avait déjà déclaré la semaine dernière le président de la Fifa, Gianni Infantino, lors d’une visite au Kremlin.

« Toutes les peurs que certains tentaient d’attiser avec cette Coupe du monde (…) ne se sont pas réalisées, cela a été l’exact opposé », avait alors poursuivi avec emphase le patron du foot mondial.

Cette « nouvelle image » de la Russie était évidemment un objectif majeur de Vladimir Poutine. Tout sourire avec M. Infantino, il a pu saluer le fait « qu’énormément de stéréotypes sur la Russie ont volé en éclats » grâce au Mondial-2018.

Des journalistes dans la tribune de presse, avant le match entre la Croatie et l’Angleterre, le 11 juillet 2018 à Moscou / © AFP/Archives / Mladen ANTONOV

– Pas de scandales –

Parmi les « peurs » évoquées par Gianni Infantino, le racisme et le hooliganisme étaient en première ligne. Tout le monde avait en mémoire les images des hooligans russes s’en prenant à des fans anglais pendant l’Euro-2016, mais ceux-ci ont brillé par leur absence et la Coupe du monde s’achève sans incident.

Pas vraiment une surprise, tant les autorités russes avaient pris le problème à bras le corps. Mais des droits de l’Homme à la situation des homosexuels, ces problématiques qui auraient pu ternir le Mondial russe ne l’ont touché qu’à la marge.

un supporter russe sur la place rouge, le 14 juillet 2018 à Moscou à la veille de la finale de la coupe du monde de football entre la France et la Croatie, / © AFP / Jewel SAMAD

La brève arrestation du militant gay britannique Peter Tatchell, qui avait prévu de manifester sur la place Rouge pour dénoncer « la torture d’homosexuels en Tchétchénie », a fait peu de vagues, d’autant que les policiers l’ayant interpellé ont fait preuve d’une délicatesse et d’un tact inhabituels.

Mais l’exemple le plus frappant est celui du réalisateur ukrainien Oleg Sentsov, emprisonné pour « terrorisme » à l’issue d’un procès « stalinien » selon Amnesty International et en grève de la faim depuis deux mois pour réclamer la libération des « prisonniers politiques » ukrainiens détenus en Russie.

Malgré des appels à sa libération, son cas a finalement reçu peu d’échos et très peu nombreux étaient les supporters de football présents en Russie à savoir qui il était.

Des supporters et des touristes sur la place Rouge, le 14 juillet 2018 à Moscou / © AFP / Mladen ANTONOV

– L’après-Mondial –

« La liberté est finie. Bienvenue dans la vraie Russie »: ce tweet, accompagné de la photo d’une fan zone vide symbolisant la fin de la Coupe du monde, est devenu viral sur l’internet russe. Car les voix critiques du Kremlin sont nombreuses à se demander pourquoi la Russie ne montre pas toujours un aussi beau visage.

« Est-ce qu’on aura toujours des policiers souriants après la Coupe du monde ? », s’interroge ainsi le militant anti-raciste Robert Oustian. Et les bienfaits du Mondial-2018 risquent d’être vite oubliés.

Dès lundi, Vladimir Poutine, qui s’est peu montré pendant le Mondial et a délégué son premier ministre Dmitri Medvedev dans les tribunes lors des matchs de la Russie, sera à Helsinki pour une rencontre avec le président américain Donald Trump, avec qui les sujets de tension sont nombreux.

Le président russe devra aussi gérer une très impopulaire réforme des retraites, annoncée opportunément le premier jour de la Coupe du monde mais qui a fait chuter de près de 15 points sa cote de popularité (à 64%).

En février 2014, après les jeux Olympiques d’hiver de Sotchi dont l’organisation avait été unanimement saluée, Vladimir Poutine s’était félicité que le monde ait découvert une Russie « ouverte et modernisée ». Trois semaines plus tard, la Russie annexait la péninsule ukrainienne de Crimée, ouvrant la voie aux premières sanctions économiques et au début de la crise avec les pays occidentaux.

Romandie.com avec(©AFP / 15 juillet 2018 11h24)

Syrie: de nouvelles frappes occidentales provoqueraient « le chaos » (Poutine à Rohani)

avril 15, 2018

Moscou (Russie) – Le président russe Vladimir Poutine a averti dimanche que de nouvelles frappes occidentales contre la Syrie provoqueraient « le chaos » dans les relations internationales, après une attaque coordonnée menée samedi par les Etats-Unis et leurs alliés.

M. Poutine a souligné, lors d’une conversation téléphonique avec son homologue iranien Hassan Rohani, que « si de telles actions, menées en violation de la Charte des Nations unies, venaient à se reproduire, cela provoquerait inévitablement le chaos dans les relations internationales », selon un communiqué du Kremlin.

Les deux dirigeants ont « constaté que cette action illégale endommageait sérieusement les perspectives d’un règlement politique en Syrie », selon la même source.

Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont lancé samedi des frappes concertées en Syrie contre le régime de Bachar al-Assad, une semaine après l’attaque chimique présumée du 7 avril dans la ville syrienne alors rebelle de Douma, imputée aux forces gouvernementales.

Vladimir Poutine avait déjà dénoncé samedi « avec la plus grande fermeté » ces frappes qu’il a qualifiées d' »acte d’agression à l’encontre d’un Etat souverain qui se trouve à l’avant-garde de la lutte contre le terrorisme ».

Romandie.com avec(©AFP / 15 avril 2018 14h08)                                            

Russie: Poutine prêt au sacre des urnes, l’opposition crie à la fraude

mars 18, 2018

Dans un bureau de vote installé dans la gare Kazansky de Moscou, le 18 mars 2018 / © AFP / Mladen ANTONOV

Vladimir Poutine se préparait dimanche à être sacré par les urnes lors d’une présidentielle aux airs de plébiscite, l’opposition accusant le pouvoir de gonfler la participation par des fraudes pour légitimer un scrutin sans suspense.

Le président russe, 65 ans dont plus de 18 au pouvoir, a fait de la participation sa principale bataille alors qu’il devrait remporter haut la main un quatrième mandat courant jusqu’à 2024, dans un contexte de nouveau bras de fer avec les Occidentaux depuis l’empoisonnement de l’ex-espion Sergueï Skripal en Angleterre.

Peu après 14H00 GMT, à moins de quatre heures de la fermeture des derniers bureaux dans l’enclave de Kaliningrad, la participation atteignait 51,9% selon la Commission électorale, soit plus élevée que pour le retour au Kremlin de Vladimir Poutine après quatre ans au poste de Premier ministre en 2012.

Plus de 107 millions d’électeurs sont appelés aux urnes. L’agence publique TASS a fait état de taux de participation dépassant 60%, voire 70%, dans l’Extrême-Orient russe, où le vote s’est terminé plus tôt compte tenu du décalage horaire.

Ecarté de l’élection en raison d’une condamnation judiciaire, le principal opposant Alexeï Navalny a accusé le Kremlin de gonfler la mobilisation en bourrant les urnes ou en organisant le transport massif d’électeurs vers les bureaux de vote. « Ils ont besoin de participation. Le résultat, c’est que la victoire de Poutine avec plus de 70% (des voix) a été décidée d’avance », a-t-il expliqué à la presse, assurant que la participation réelle était inférieure à celle de 2012.

« Le seul moyen de mener une lutte politique en Russie, c’est de manifester. Nous allons continuer de le faire », a-t-il prévenu.

L’ONG Golos, spécialisée dans la surveillance des élections, a dressé sur son site internet une carte des fraudes faisant état à 14H00 GMT de 2.255 irrégularités, tels que bourrages d’urne, votes multiples ou entraves au travail des observateurs.

Pour encourager des électeurs à participer à un scrutin sans suspense à l’issue d’une campagne atone, les autorités ont mené des campagnes massives d’information et d’incitation, facilitant le vote hors du lieu de résidence mais aussi, selon des médias, faisant pression sur les fonctionnaires ou les étudiants pour aller voter.

Des militants de l’opposition ont fait par exemple état dimanche d’électeurs amenés en bus dans les bureaux de vote par la police ou de coupons de réductions pour des produits alimentaires distribués aux Russes se rendant aux urnes.

– Stabilité –

Loué par les uns pour avoir ramené la stabilité après les dures années 1990 et vilipendé par d’autres pour un recul des libertés, Vladimir Poutine est crédité d’environ 70% des intentions de vote dans les derniers sondages.

Son principal adversaire, le candidat communiste Pavel Groudinine, est crédité de 7% des voix par l’institut public VTSIOM et le troisième, l’ultranationaliste Vladimir Jirinovski, de 5%, devant la journaliste libérale Ksénia Sobtchak (1-2%).

« Ce n’est que sous Poutine que nous avons commencé à avoir une vie normale (…) L’isolement de la Russie, ce n’est pas grave et c’est même bénéfique pour le marché économique intérieur », a déclaré à l’AFP Andreï Zoubov, un homme d’affaires de 42 ans

Le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, a été exclu de la course après avoir été déclaré inéligible en raison d’un jugement pour détournement de fonds, qu’il dénonce comme orchestrée par le pouvoir.

Jouissant d’une fidèle base de soutiens dans tout le pays, M. Navalny a appelé au boycott et dépêché plus de 33.000 observateurs dans les bureaux de vote.

La candidate proche de l’opposition libérale, Ksenia Sobtchak, a de son côté appelé les électeurs à se rendre aux urnes: « Plus le score de Poutine sera élevé, plus dur sera le système ».

– Vote bloqué en Ukraine –

La dernière semaine de campagne a été marquée par un regain de tension entre Moscou et les Occidentaux en raison de l’empoisonnement en Angleterre de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal et de sa fille.

Cette affaire, sur laquelle M. Poutine est resté silencieux, a encore renforcé en fin de campagne le climat de quasi Guerre froide qui s’est installé pendant son dernier mandat, sur fond de soutien au régime syrien, de crise ukrainienne et d’accusations d’ingérence russe dans la présidentielle américaine.

Symboliquement, le scrutin se tient quatre ans jour pour jour après la ratification du rattachement de la péninsule ukrainienne de Crimée, décidé à l’issue d’un référendum jugé illégal par Kiev et les Occidentaux.

Plus de 1.200 bureaux de vote ont ouvert en Crimée mais beaucoup de Tatars, une communauté musulmane qui s’est largement opposée à l’annexion, ne comptent pas se rendre aux urnes. « Il y a eu une grosse pression avant le vote sur les Tatars », a déclaré à l’AFP Alim Mambetov, président d’une organisation de défense des droits des Tatars.

La mobilisation était très faible dans les quartiers à majorité tatare de Crimée. « Nous avons 1.946 inscrits et à 10H30 (07H30 GMT), seules 67 personnes sont venues », aregretté Natalia, la présidente d’un bureau de vote du centre de Simféropol n’ayant pas souhaité donner son nom de famille.

En représailles à la tenue de la présidentielle en Crimée, Kiev a empêché le vote des Russes résidant en Ukraine. Des dizaines de policiers, ainsi que des militants nationalistes, bloquaient ainsi dimanche l’accès aux consulats russes dans plusieurs grandes villes.

Romandie.com avec(©AFP / 18 mars 2018 16h09)