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Centrafrique: l’Union africaine tire la sonnette d’alarme

septembre 20, 2013

L’Union africaine (UA) a exhorté vendredi la communauté internationale à s’impliquer plus activement en République centrafricaine, où elle décrit la situation comme « désastreuse », et au renforcement rapide de la Force de consolidation de la paix.

« La République centrafricaine a besoin de beaucoup d’aide, la situation humanitaire y est désastreuse, nous devons tous faire plus, et tout ce qui peut être fait en ce sens est bienvenu », a déclaré à l’AFP El Ghassim Wane, le commissaire adjoint à la Paix et la Sécurité de l’UA.

Une coalition d’ex-rebelles, le Séléka, a pris le pouvoir le 24 mars, renversant le président François Bozizé au pouvoir depuis 10 ans.

Le Séléka, qui a été officiellement dissout ces derniers jours, était composé de rebelles opérant depuis 2003 dans le nord du pays, échappant alors au pouvoir central.

Les rebelles ont été accusés de pillage et de massacres, provoquant également le déplacement de 180. 000 personnes, durant leur prise de pouvoir et l’installation de leur chef Michel Djotodia comme chef de l’Etat.

Sur le terrain, une force panafricaine essentiellement policière et militaire, la Mission internationale de soutien en Centrafrique (Misca), composée pour le moment de 1. 100 hommes, doit à terme passer à 3. 652 hommes venant de pays voisins, mais leur déploiement traîne en longueur.

Une réunion sur le renforcement de la Misca est prévue mercredi à New York, en marge de l’assemblée générale des Nations unies, mais « les 3. 600 hommes qui sont prévus ne sont pas fournis, il n’y a pas de soutien logistique, pas de fonds », avait souligné mardi une source diplomatique française.

« Nous devons nous assurer de mobiliser les troupes supplémentaires aussi vite que possible et d’envoyer la mission sur place », a plaidé vendredi M. Wane.

L’UA cherche de nouveaux soutiens dans cette mission, financée en partie par l’Union européenne (UE).

« Nous travaillons déjà avec l’UE, qui contribue financièrement », a-t-il dit. « Pour mettre en place une mission, il faut toujours un soutien international en matière de logistique et aussi de financement, c’est ce à quoi nous travaillons », a ajouté M. Wane.

Jeudi, le président français François Hollande a discuté à Bamako avec les présidents du Gabon, du Tchad et du Cameroun du renforcement de la mission de maintien de la paix en RCA.

Ancienne colonie française, la Centrafrique est un des pays les plus pauvres de la planète malgré ses ressources naturelles, qui restent inexploitées, et a connu une instabilité quasi chronique ces deux dernières décennies.

Jeuneafrique.com

Egypte: un policier tué dans le nord du Sinaï par des hommes armés

juillet 17, 2013

LE CAIRE (Qahirah) – Un policier égyptien d’Al-Arich, dans le nord de la péninsule du Sinaï, a été tué mercredi soir par des hommes armés qui ont ensuite pris la fuite, a-t-on appris de sources médicales.

La victime, membre des forces de sécurité d’Al-Arich, était postée devant un commissariat de police de la ville lorsqu’elle a été prise pour cible par des hommes armés à bord d’une voiture, selon les mêmes sources. Le policier est mort sur le coup.

Ce décès a été confirmé par l’agence de presse officielle Mena.

La situation est tendue dans la péninsule du Sinaï, où les attaques contre la police et l’armée mais aussi des civils se sont intensifiées depuis le renversement du président Mohamed Morsi, le 3 juillet, à la suite de manifestations massives réclamant son départ.

Mardi soir, six soldats et deux civils ont été blessés dans une attaque au lance-roquettes par des inconnus dans la ville de Rafah, frontalière de l’enclave palestinienne de Gaza.

La région du Sinaï est majoritairement peuplée de bédouins, aux relations depuis longtemps difficiles avec le pouvoir central, et des groupes islamistes radicaux en ont fait leur base arrière pour lancer des attaques contre Israël.

La présence militaire égyptienne y est limitée par le traité de paix avec Israël de 1979, mais l’Etat hébreu vient de donner son feu vert au déploiement de forces égyptiennes supplémentaires.

De premiers renforts, comprenant une vingtaine de véhicules blindés et de transports de troupes, sont arrivés mardi à Al-Arich, capitale du gouvernorat du Nord-Sinaï, selon les services de sécurité égyptiens.

Romandie.com avec (©AFP / 17 juillet 2013 23h37)

La Côte d’Ivoire se penche sur son histoire, 10 ans après le début de la rébellion

septembre 19, 2012

ABIDJAN – La Côte d`Ivoire s`interroge mercredi sur son histoire, dix ans jour pour jour après le début de la rébellion contre l`ancien président Laurent Gbagbo, alors que la justice tente d`éclaircir le meurtre le même jour de l`ancien chef de la junte militaire, le général Robert Gueï.

Le 19 septembre 2002 éclatait une rébellion militaire, qui tentait en vain de renverser Laurent Gbagbo, en déplacement à l`étranger, avant de s`emparer de la moitié nord du pays. Elle affirme défendre la cause des habitants du Nord, qu`elle juge ostracisés.

Dans les faits, la Côte d`Ivoire n`a été réunifiée qu`en avril 2011, après la chute de Laurent Gbagbo et l`arrivée au pouvoir d`Alassane Ouattara, à la suite d`une crise post-électorale qui a fait 3.000 morts.

Cet anniversaire survient alors que la réconciliation paraît en panne en Côte d`Ivoire, qui connaît un grave regain de tension après une vague d`attaques contre l`armée en août, suivie d`arrestations de figures du camp Gbagbo.

Le 19 septembre 2002, il s`agissait « de mettre fin à l`injustice que subissait une grande partie de la population du fait du refus du pouvoir central de leur reconnaître leur identité et de les intégrer comme des citoyens à part entière », se souvient Sidiki Konaté, ancien porte-parole des rebelles, aujourd`hui ministre de l`Artisanat, dans le quotidien Nord-Sud.

De son côté, le quotidien pro-Gbagbo Le Temps dénonce « Dix ans de crimes, massacres, pillages et mensonges » et évoque l`implication dans la tentative de coup d`Etat de la France et du Burkina Faso. Le journal du Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo, met en cause Alassane Ouattara en titrant sur « Ouattara et le rébellion armée, comme un père et sa progéniture ».

Alassane Ouattara, vainqueur de la présidentielle d`octobre-novembre 2010, a ensuite été appuyé par les armes des ex-rebelles, de la France et de la communauté internationale pour accéder effectivement au pouvoir.

Il a toujours nié être lié à la rébellion de 2002, dirigée par Guillaume Soro. Toujours très influent, Guillaume Soro, qui fut Premier ministre de Laurent Gbagbo et d`Alassane Ouattara, est aujourd`hui président de l`Assemblée nationale.

La date du 19 septembre 2002 est encore au coeur de l`actualité ivoirienne: le parquet militaire d`Abidjan a ouvert la semaine dernière une enquête sur la mort du général Robert Gueï, assassiné ainsi que son épouse et des proches ce jour-là.

Surnommé « le père Noël en treillis », Robert Gueï a dirigé la junte installée après le coup d`Etat du 24 décembre 1999 contre le président Henri Konan Bédié. Il avait été vaincu par Laurent Gbagbo à la présidentielle d`octobre 2000 et chassé du pouvoir par la rue alors qu`il tentait de s`y maintenir.

Le général Gueï était accusé par le pouvoir de Laurent Gbagbo d`être derrière la tentative de putsch. Les partisans de Gueï attribuaient en retour au régime la mort de leur chef, ce que le camp Gbagbo a toujours récusé.

« Il s`agissait d`éliminer tous les adversaires politiques, tous ceux qui gênaient et dont l`existence pouvait empêcher le FPI de gouverner librement », a estimé mercredi sur RFI Albert Toikeusse Mabri, ministre du Plan et président du parti créé par le général Guéï.

Alassane Ouattara n`a lui-même échappé à un groupe de soldats venus l`arrêter qu`en se réfugiant à la résidence de l`ambassadeur d`Allemagne, voisine de son domicile, avant d`être exfiltré par l`armée française.

La justice a indiqué la semaine dernière qu`elle considère comme « principal suspect » dans la mort du général Gueï le commandant Anselme Séka Yapo, ancien responsable de la sécurité de Simone Gbagbo, épouse de l`ex-chef de l`Etat.

Soupçonné par la Cour pénale internationale d`être « coauteur indirect » de crimes contre l`humanité commis lors des violences liées à la crise post-électorale de 2010-2011, Laurent Gbagbo, arrêté le 11 avril 2011 à Abidjan, est détenu depuis fin 2011 à La Haye. Simone Gbagbo est incarcérée à Odienné (nord).

AFP

Nord du Mali : les rebelles touareg et les islamistes d’Ansar Dine fusionnent

mai 27, 2012

La rébellion touareg et le mouvement islamiste Ansar Dine, deux des groupes qui contrôlent le nord du Mali depuis près de deux mois, ont annoncé samedi leur fusion et proclamé un « Etat islamique » dans la région.

Ce « protocole d’accord » transmis à l’AFP, aboutissement de plusieurs semaines de discussions parfois difficiles entre deux mouvements longtemps séparés par leurs objectifs et leurs idéologies, marque un tournant dans l’immense Nord malien, qui a échappé au pouvoir central de Bamako depuis fin mars.

« Le mouvement Ansar Dine et le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) proclament leur auto-dissolution dans l’Azawad (région nord du Mali, ndlr). Les deux mouvements créent le Conseil transitoire de l’Etat islamique de l’Azawad », indique l’accord.

« Nous sommes tous pour l’indépendance de l’Azawad », « nous acceptons tous l’islam comme religion », le Coran et la Sunna (paroles et actions du prophète Mahomet rapportées par la tradition) sont « la source du droit »: tels sont les principaux points de ce document.

A Gao, l’une des grandes villes du Nord malien, où des responsables des deux mouvements menaient leurs discussions, comme à Tombouctou, la conclusion de cet accord a été accueillie par de nombreux coups de feu en l’air, ont rapporté à l’AFP des habitants.

Après les rébellions touareg des années 1990 et 2000, le MNLA, mouvement indépendantiste qui affichait une idéologie laïque, avait lancé mi-janvier l’offensive contre l’armée malienne, qui s’est amplifiée avec l’entrée en scène d’Ansar Dine (Défenseur de l’islam, en arabe), prônant de son côté l’imposition de la charia (loi islamique) dans tout le Mali.

Ansar Dine, dirigé par l’ex-chef rebelle touareg Iyad Ag Ghaly, a été appuyé sur le terrain par les jihadistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). A eux deux, Ansar Dine et Aqmi sont devenus dominants – aux dépens du MNLA – dans le Nord, tombé entièrement aux mains des groupes armés à la faveur du putsch du 22 mars à Bamako.

Ibrahim Assaley, maire de la localité de Talataye (nord) et membre du MNLA, a jugé après cet accord qu' »Ansar Dine se démarque du terrorisme mais refuse pour le moment de déclarer la guerre au terrorisme ».

Aqmi opère depuis plusieurs années dans toute la bande sahélo-saharienne, y commettant des rapts, en particulier d’Occidentaux, et l’Afrique de l’Ouest comme le reste de la communauté internationale redoutent désormais une « afghanisation » du nord du Mali. « Allah a gagné », a lancé le porte-parole d’Ansar Dine à Tombouctou, Sanda ould Boumama, en commentant ce « protocole d’accord ».

Sa conclusion intervient alors que les principaux responsables d’Ansar Dine et d’Aqmi sont réunis depuis jeudi à Tombouctou pour évoquer leurs relations futures.

Imposer « graduellement » la charia

Dans un message rendu public cette semaine, le chef d’Aqmi, Abdelmalek Droukdel, dit Abou Moussaab Abdelouadoud, a conseillé à ses combattants du nord du Mali d’imposer « graduellement » la charia pour y réussir la création d’un Etat islamique.

L’accord MNLA/Ansar Dine et l’incertitude autour de la place d’Aqmi dans « l’Azawad » créent une nouvelle donne pour les autorités de transition de Bamako et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, a fait savoir récemment que des « contacts » avaient été établis avec notamment le MNLA et Ansar Dine.

Les autorités maliennes de transition ne cessent de proclamer leur volonté de restaurer l’intégité territoriale du Mali. Mais elles semblent pour l’heure impuissantes, d’autant qu’elles ont peiné jusque-là à s’imposer à Bamako même face à l’ex-junte du capitaine Amadou Haya Sanogo, qui avait renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré.

Agressé et blessé le 21 mai par des manifestants, le président de transition, Dioncounda Traoré, chargé de conduire le pays pendant un an et qui est depuis jeudi à Paris pour des examens médicaux, « va bien » et devrait rentrer la semaine prochaine dans son pays, a-t-on appris samedi auprès de son entourage.

Jeuneafrique.com avec AFP