Athènes – Le Premier ministre chinois Li Keqiang a appelé mercredi son homologue grec Alexis Tsipras pour le féliciter de sa victoire aux législatives du 25 janvier et l’inviter en Chine, a-t-on appris auprès des services du Premier ministre grec.
Li Keqiang a indiqué à Alexis Tsipras qu’il allait oeuvrer à l’approfondissement et à l’élargissement des relations historiques entre les deux pays. Dans ce cadre, il a été discuté qu’une délégation grecque se rende en Chine pour préparer la visite (de M. Tsipras) après l’invitation qu’il a reçue de son homologue chinois, a précisé la source gouvernementale.
La date de la visite n’a pas été précisée.
M. Tsipras avait été invité aussi la semaine dernière par Moscou à assister à la fête nationale russe le 9 mai.
Les discussions entre MM. Li et Tsipras ont porté sur l’approfondissement de la coopération économique, commerciale et culturelle, selon les services de M. Tsipras.
La porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères Hua Chunying a de son côté rappelé mercredi que la Chine attache une grande importance aux relations avec la Grèce et veut travailler avec le nouveau gouvernement grec pour mettre en place un partenariat stratégique complet.
La Chine est devenue ces dernières années l’un des principaux investisseurs en Grèce surtout après la cession au groupe chinois Cosco de deux terminaux du port du Pirée, le plus grand port du pays, situé près d’Athènes.
Cosco était aussi l’un des prétendants au rachat des 67% des parts que l’Etat grec possède dans la société du port du Pirée (OLP), mais le nouveau gouvernement grec a fait savoir que cette privatisation était suspendue.
Le Premier ministre chinois a assuré Alexis Tsipras que les entreprises chinoises étaient intéressées par de nouveaux investissements en Grèce ou l’extension de leurs activités dans de nouveaux secteurs, selon les services de M. Tsipras.
Le nouveau gouvernement grec semble désireux d’afficher des liens amicaux avec Pékin et Moscou, au moment même où, par ailleurs, il négocie très dur avec l’UE pour s’affranchir des plans d’aide contraignants qui pèsent sur le pays depuis cinq ans, pour lui éviter la faillite.
Mardi, le ministre de la Défense grec Panos Kammenos, chef du petit parti de droite souverainiste qui gouverne en coalition avec Syriza depuis la victoire du 25 janvier, a fait sensation en évoquant un plan B en cas d’échec des négociations avec l’Europe.
Ce plan B serait d’avoir un financement venant d’un autre côté, qui pourrait être les Etats-Unis, la Russie, la Chine ou d’autres pays, a-t-il dit.
Le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Kotzias, a toutefois assuré que ces propos n’engageaient que M. Kammenos et que l’UE restait le partenaire favori de la Grèce.
M. Kotsias lui-même se trouvait à Moscou mercredi.
De son côté, l’ambassadeur américain en Grèce David Pearce a très vite rencontré les nouveaux dirigeants grecs ce mois-ci, et noté la contribution de la Grèce à la stabilité de la région méditerranéenne et à l’OTAN, en espérant qu’elle continuerait à jouer un rôle stabilisateur dans la région.
Romandie.com avec(©AFP / 11 février 2015 14h48)