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Canada-Québec: La tricherie aux examens préoccupe les profs de l’UQTR

décembre 7, 2020

Trois-Rivières — Si la plupart des cours se donnent à distance cette session à l’UQTR, à cause de la pandémie, il en est de même pour les examens de fin de session. Or, beaucoup de professeurs sont inquiets pour la tricherie qui semble être facilitée par l’absence physique des étudiants des salles d’examen. «Ça se discute beaucoup. Il y a en effet une grosse problématique», confirme le président du Syndicat des professeur(e)s de l’UQTR, Gilles Bronchti, qui est aussi directeur du département d’anatomie.

Gilles Bronchti, président du SPPUQTR et directeur du département d’anatomie de l’UQTR.

© ARCHIVES Gilles Bronchti, président du SPPUQTR et directeur du département d’anatomie de l’UQTR.

«On a eu un conseil syndical où ces points ont été abordés», dit-il. «Et comme directeur du département d’anatomie, c’est quelque chose dont je discute beaucoup avec mes collègues. Les universités (puisque l’UQTR n’est pas la seule à vivre cette situation) sont au courant», dit-il.

Le sujet a été traité lors de réunions de différents comités et réunions officielles avec l’Université dès le début de la pandémie, précise M. Bronchti.

Du côté de l’UQTR, le porte-parole, Jean-François Hinse, indique que «ces inquiétudes sont partagées par la direction. Présentement, nous déployons les meilleurs moyens possibles. C’est une situation qui est nouvelle pour tout le monde. C’est normal qu’on ait des défis devant nous et ça en est un. Une fois que la période d’examens sera finie, nous aurons cette expérience-là qui va nous emmener peut-être à déployer de nouveaux moyens tous ensemble, à l’Université, pour améliorer les processus», dit-il.

Gilles Bronchti indique qu’on avait évoqué, lors de réunions où ce phénomène a été soulevé, la possibilité d’utiliser des logiciels de surveillance. Toutefois, «il y a des limites à ce qu’on peut faire, car c’est vu comme des intrusions», explique-t-il.

La situation complique énormément la vie aux professeurs lorsque les examens doivent être faits à distance pour des questions sanitaires. Des professeurs interviewés par Le Nouvelliste, qui préfèrent garder l’anonymat, constatent que les étudiants usent de divers stratagèmes pour tricher en créant, par exemple, des groupes Facebook pour se donner les réponses.

Certains professeurs ont plus de 200 étudiants dans leur cours. «Je ne peux pas, moi, faire des questions à développement», plaide l’un d’eux. «Dix pages me feraient plus de 2000 pages à corriger», dit-il. Des professeurs essaient de contourner la situation en constituant plus d’une demi-douzaine d’examens différents en présentant des situations différentes qui évalueront la même chose. D’autres y vont d’examens oraux sur Zoom mais doivent eux aussi multiplier le nombre de leurs examens. «On y passe un temps fou», déplore un professeur.

Gilles Bronchti, lui, a divisé ses étudiants en petits groupes pour les soumettre à l’examen en Zoom et en oral. Il lui aura fallu questionner les étudiants sur moins de matière que d’habitude et l’examen aura pris dix heures, dit-il. Au moins, «j’ai sauvé du temps de correction», nuance-t-il.

Jean-François Hinse rappelle que l’Université s’est dotée d’un règlement sur les délits relatifs aux études dans lequel il est bien précisé qu’un étudiant qui commet un délit comme la tricherie peut encourir des sanctions disciplinaires.

«Il y a beaucoup de tricherie», admet le professeur Bronchti. «Je peux vous dire que dans des cours qui sont donnés avec des examens à distance, les notes augmentent souvent de 10 points, en moyenne, pour les mêmes cours qui étaient donnés les années précédentes avec les mêmes groupes d’étudiants ou presque.»

«Plusieurs collègues m’ont rapporté avoir reçu des copiés-collés de leurs notes de cours comme réponses aux examens avec les mêmes fautes de français qui étaient dans la note de cours», illustre le président du SPPUQTR.

Cet automne, dans un cours où il a pu avoir les étudiants en présentiel pour l’examen, Gilles Bronchti a pu constater que les notes étaient de 10 % plus faibles. «On a du mal à évaluer les étudiants. Leur baisse de rendement n’est pas forcément de leur faute. C’est à cause du média, à cause de la façon d’enseigner, à cause de leur solitude aussi», résume-t-il.

Pour Gilles Bronchti, dans les circonstances, la tricherie «n’est pas forcément très grave si ça ne dure pas. Pour des diplômes professionnalisants, on pourrait se questionner au bout d’un an, un an et demi, quelle est la quantité de matière qui a été retenue. Si ça durait deux ans, ce serait vraiment une grosse question pour les professionnels qui sortiraient avec des diplômes de moindre valeur, mais pour l’instant, je dirais que c’est encore rattrapable.»

Le professeur Bronchti rappelle qu’on demande de limiter au maximum les rencontres afin d’éviter la propagation du virus. «Si je ne peux pas justifier et convaincre le comité qui s’occupe de donner les autorisations que l’examen en présence est essentiel, je vais me faire refuser l’examen en présence», indique-t-il.

«On peut le comprendre. Ils sont pris entre l’arbre et l’écorce et personne ne veut qu’il y ait une éclosion dans une université et certainement pas dans la nôtre. On a l’autorisation pour les laboratoires parce qu’on a pu dire que c’est absolument essentiel», ajoute M. Bronchti.

Quand vient le temps de déterminer s’il doit ou non y avoir absolument examen en présence, la question, signale M. Bronchti, suscite parfois des discussions entre les professeurs, «donc le fait que l’administration ne s’y retrouve pas toujours pour autoriser, je dirais, ça peut se comprendre.»

Combien y a-t-il d’étudiants qui trichent aux examens? Gilles Bronchti estime qu’il faudrait étudier la question pour y répondre

Avec  Brigitte Trahan – Le Nouvelliste

Côte d’Ivoire : à l’approche de la présidentielle, la CPI « préoccupée » par les violences

octobre 29, 2020
Fatou Bensouda à la Cour pénale internationale (CPI), le 28 août 2018.

Fatou Bensouda, la procureure générale de la Cour pénale internationale (CPI), a publié un communiqué en forme de mise en garde sur la situation en Côte d’Ivoire, qu’elle affirme suivre de près en raison des violences qui ont fait plusieurs morts ces dernières semaines.

Trois jours avant l’ouverture des bureaux de vote pour le premier tour de la présidentielle, ce samedi 31 octobre, Fatou Bensouda a publiquement pris la parole sur les violences socio-politiques ayant endeuillé la Côte d’Ivoire.

Dans un communiqué diffusé mercredi 28 octobre, la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) s’est dite « profondément préoccupée par les rapports publics et les informations reçues par mon bureau, faisant état d’une recrudescence de violences graves depuis plusieurs jours dans des villes » du pays.

Violences intercommunautaires

« Je déplore particulièrement les allégations de violences intercommunautaires qui auraient causé la mort de plusieurs personnes, des blessés et des atteintes graves aux biens de la population civile. Ces actes pourraient constituer des crimes relevant de la compétence de la CPI », avertit-elle.

Ces dernières semaines, les violences ont été récurrentes dans différentes localités du pays. Mi-août, quelques jours après l’annonce par Alassane Ouattara de sa candidature à un troisième mandat contesté, des manifestations ont dégénéré en affrontements communautaires dans plusieurs localités telles que Divo, Bonoua ou encore Daoukro. Bilan : une dizaine de personnes tuées. Pouvoir et opposition s’étaient alors renvoyés la responsabilité de ces morts.

Après l’appel de l’opposition à la désobéissance civile, fin septembre, la tension s’est encore accentuée. Le 18 octobre, des affrontements communautaires ont éclaté à Bongouanou, fief de Pascal Affi N’Guessan, dont la résidence a par ailleurs été incendiée. Bilan : trois victimes.

Une trentaine de morts

Mais c’est surtout la semaine dernière à Dabou, à 50 kilomètres à l’ouest d’Abidjan, que les affrontements intercommunautaires ont été les plus violents. Selon un bilan officiel, 16 personnes ont été tuées et 67 blessées. Cinquante-deux individus ont par ailleurs été interpellés par les autorités, qui ont également saisi 12 fusils et 70 machettes.

Selon ces bilans, une trentaine de personnes ont donc déjà perdu la vie dans des violences avant le premier tour de la présidentielle. Beaucoup d’observateurs redoutent que celles-ci s’intensifient dans les jours à venir en raison du blocage politique entre Alassane Ouattara et ses opposants. Fatou Bensouda, dont le bureau mène toujours des enquêtes sur les crimes commis pendant la crise postélectorale de 2010-2011, en fait visiblement partie.

Avec Jeune Afrique par Benjamin Roger

Congo/Majorité présidentielle : Deux préoccupations au dialogue: la gouvernance électorale et les institutions de la République

mars 31, 2015

 

Pierre Ngolo.

Les partis et associations membres de la majorité présidentielle étaient en assemblée générale, la troisième du genre au cours du mois de mars, le vendredi 27 mars, au palais des congrès, à Brazzaville, pour discuter de deux préoccupations à soumettre au dialogue national: la gouvernance électorale et les institutions de la République. Tous les partis ayant maintenu leurs activités à la majorité présidentielle étaient représentés.

A l’issue de cette assemblée générale qui s’est tenue à huis clos, sous le patronage de Pierre Ngolo, président par intérim de la majorité présidentielle, le président de la commission chargée de la réflexion sur le dialogue, André Ongagna, a résumé à la presse, le contenu de leur réunion.

Deux points étaient à l’ordre du jour de la dernière assemblée générale de la majorité présidentielle: la gouvernance électorale et les institutions de la République, a dit en substance André Ongagna. «Nous n’avons pas d’à priori. Nous sommes ouverts au dialogue. Les uns et les autres, chacun vient avec son point de vue et nous échangions. Nous souhaitons sortir de là avec les mêmes idées, c’est-à-dire avoir le consensus sur les grandes questions qui secouent notre actualité», a-t-il précisé.

Une question lui a été posée à propos de certains partis de la majorité qui n’ont pas encore signé la déclaration sur le changement de la Constitution. «La majorité présidentielle est un ensemble de partis et associations. A ce niveau et pour montrer que nous fonctionnons de façon démocratique, certains partis peuvent, sur certaines questions, demander un peu plus de réflexion. Ils ne peuvent donc pas adhérer au premier moment. Nous continuons à les considérer comme membres à part entière de notre organisation, la majorité présidentielle», a-t-il dit.

«Sur la question du changement de la Constitution, nous avions dit qu’il y a un premier groupe de partis et associations qui avait déjà souscrit pour le changement de la Constitution. Les uns et les autres sont en train d’emboiter le pas. Petit-à-petit, nous espérons réussir avoir tout le monde. Sinon, il y a certains partis qui ne souscrivent pas à cette approche, nous constatons. Mais, la question sur le dialogue national ne signifie pas qu’on discutera spécialement du problème de la Constitution. Et d’ailleurs, vous avez suivi notre déclaration du 17 mars 2015, nous avons dit: nous devons discuter des institutions, donc pas exclusivement du changement de la Constitution. Donc, avec les autres partenaires de l’opposition, du centre et de la société civile été autres, nous discuterons de ces institutions-là, y compris est-ce qu’il faut oui ou non changer la Constitution», a-t-il poursuivi.

Selon, il n’y a pas encore de date fixée pour la tenue du dialogue: «Les uns et les autres sont en train de réfléchir, pour faire des propositions. Même lorsqu’il y a un mémorandum qu’on adresse au président de la République, ce sont des propositions et c’est le président qui va décider en dernier ressort».

2016, c’est déjà l’année prochaine. Le temps ne presse-t-il pas? André Ongagna pense que «le temps, on ne l’a pas toujours pour nous. Nous tenons compte de tous ces aléas. C’est le président qui, après avoir écouté tout le monde, après avoir reçu les propositions des uns et des autres décidera. Et il tiendra compte du temps également».

Enfin, que pense-t-il du refus de certains partis d’opposition qui ne veulent voir figurer au menu du dialogue la question sur le changement de la Constitution? «Nous allons discuter, justement pour trouver un consensus. C’est ça le dialogue. Chacun vient avec son point de vue, mais à la sortie, nous souhaitons avoir les mêmes points de vue. Maintenant, si nous n’avons pas les mêmes points de vue, on tirera, tous, les conséquences», a-t-il dit.
Allocution du Président par intérim de la Majorité Présidentielle

Messieurs les Dirigeants des Partis et Associations membres de la Majorité Présidentielle, Mesdames et Messieurs,
L’actualité politique nationale, très agitée, ne nous laisse aucun répit et nous impose un rythme de travail particulier. Rien qu’au cours de ce mois de mars, après les assemblées générales du 10 et du 17 mars, nous voilà aujourd’hui 27 mars à nouveau réunis à l’effet de définir notre approche du dialogue.

Elevé par le Président Denis Sassou-Nguesso comme outil de gouvernance et instrument concourant à la construction d’une démocratie apaisée pour autant qu’il contribue à transcender les divergences et à régler les contradictions sans accrocs, le dialogue revêt, dans le contexte actuel de déchaînement des passions sur la question de la Constitution, une dimension singulière.

Il nous faut le préparer, bien le préparer pour qu’il conserve toujours sa vocation de pilier de la concorde et de la paix, dans une société où les acteurs politiques, très inventifs, n’ont pas toujours la force de tirer les enseignements et de leurs actes et de l’histoire qui se déroule devant eux.

Comment, après avoir, à la Conférence nationale souveraine, juré «plus jamais ça!!!», après avoir reconnu et dénoncé la «bêtise humaine» qui rappelle, dans la conscience des Congolais, horreurs et abus, comment après tout cela expliquer l’atmosphère lourdement polémique et crispée actuelle, à propos du débat sur la Constitution du 20 janvier 2002? Et pourtant, au-delà des apparences, sur la Constitution, un large consensus national est bien établi.

La Majorité, l’Opposition, le Centre et la Société civile conviennent de ce que la Constitution du 20 janvier 2002 représente, pour l’avenir, beaucoup plus une source de contradictions et de conflits, un terreau pour des abus, la paralysie et des crashs qu’un support efficace pour une démocratie qui consolide l’élan pris et assure la stabilité des institutions, nécessaire à la réalisation des grandes œuvres.

Chers Dirigeants,
Il y a véritablement consensus sur ce que la Constitution pose problème et mérite d’être changée. La conférence de presse que nous avons organisée le 6 mars avait pour objectifs, entre autres, de mettre en évidence cette réalité du consensus sur le diagnostic, avec le concours de certains supports vidéos incontestables. Ces supports médiatiques existent, ils sont nombreux: écrits, vidéos, audiovisuels et peuvent être exploités à tout instant.

A la suite de cette conférence de presse, il n’y a eu aucune objection sur l’authenticité des sources et des informations vidéo projetées. Bien au contraire, chacun se retrouve. Si chacun se retrouve et si tous, à l’unanimité, nous sommes d’avis que la Constitution est porteuse de germes de conflit, de paralysie et de crise potentiels, qu’est-ce qui nous oppose donc? Pourquoi ne pas, dans la sérénité, prescrire à ce diagnostic, qui fait consensus, la thérapie qui convient avant que ce ne soit trop tard? Là se trouve le paradoxe de notre démocratie où, sur les questions de principe, la subjectivité prend le dessus sur l’objectivité, les calculs politiciens sur l’intérêt général et les intérêts particuliers sur le bien commun.

Ainsi, on entend: «la Constitution pose problème, elle n’est pas la Constitution pour une vraie démocratie, c’est une Constitution des paresseux», ainsi de suite, pour conclure sur la nécessité de la changer. Mais, quand il s’agit de passer à ce changement inévitable, certains objectent qu’il n’est pas à faire maintenant, au risque d’ouvrir un boulevard à Denis Sassou-Nguesso qui sera à nouveau réélu, si on lui offre ainsi l’horizon politique.

A ceux-là, nous disons: s’ils redoutent tant Denis Sassou-Nguesso, c’est qu’ils ont conscience de leur faiblesse ou de leur incapacité à lui tenir tête lors d’un scrutin populaire. Pourquoi donc ne s’inclinent-ils pas devant le leadership du Président Denis Sassou-Nguesso?

On a entendu récemment certains déclarer, en cas d’alternance, leur intention de dissoudre l’Assemblée nationale, en vue d’inaugurer un nouveau rapport de force au Parlement, qui leur permette de gouverner et de mettre en œuvre leur programme politique. Ici, il convient de souligner que c’est une aventure hasardeuse qui, dans le cadre de la Constitution du 20 janvier 2002, précipiterait le pays dans une grave crise aux conséquences tragiques aisément envisageables.

Pour éviter, demain, ces situations d’impasse, il est bon que les Congolais se retrouvent dans leur diversité, débattent sereinement des grandes questions d’intérêt général et envisagent, ensemble, les solutions qui s’imposent, afin de conjurer le sort qui s’annonce à l’horizon implacablement.

Chers Dirigeants,
En réitérant nos remerciements et nos félicitations pour la mobilisation et l’engagement dont nous faisons preuve, je déclare ouverts les travaux de l’Assemblée générale de la Majorité présidentielle du vendredi 27 mars 2015.
Je vous remercie!

Lasemaineafricaine.net

« Vives préoccupations » de l’ONU sur les violences pré-électorales en RDC

novembre 9, 2011

L’ONU a exprimé mercredi ses « vives préoccupations » sur les violences commises en République démocratique du Congo à moins de trois semaines des élections, avertissant que ce climat risquait d’y « mettre en danger le processus démocratique ».

Le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l?Homme (BCNUDH) publie un rapport de 24 pages où il répertorie les violations des droits de l?homme et des libertés fondamentales, ainsi que des actes de violence perpétrés entre novembre 2010 et septembre 2011, dans le contexte des élections présidentielles et parlementaires du 28 novembre .

La période pré-électorale a été marquée « par de nombreuses violations des droits de l’homme empreintes de motivation politique dont le degré de gravité varie », constate le rapport.

Il relève qu’à l’approche des élections et de l’intensifications des activités politiques, « il existe un risque significatif d’augmentation des violations des droits de l’homme et des actes de violences ».

Il fait état de « vives préoccupations quant à la situation actuelle » et aboutit au constat que « la répression continue des droits de l?homme et des libertés fondamentales » durant cette période « risque de faire augmenter le recours à la violence de la part des individus et des partis politiques », ce qui « mettrait en danger le processus démocratique et pourrait mener à des violences post-électorales ».

Jeuneafrique.com avec AFP