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Moscou prend la tête du Conseil de sécurité, une « gifle », dit Kiev

avril 1, 2023
Une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies.

La Russie présidera pour un mois le Conseil de sécurité en vertu de la règle de la présidence tournante. (Photo d’archives) Photo: AP/John Minchillo

La Russie a pris samedi la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU, et ce, pour tout le mois d’avril, « une gifle au visage de la communauté internationale » pour l’Ukraine et « un poisson d’avril » pour les Occidentaux.

La présidence russe du Conseil de sécurité des Nations unies est une gifle au visage de la communauté internationale, a déploré sur Twitter le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba.

Selon lui, les membres actuels de l’organe exécutif de l’ONU doivent contrecarrer toute tentative de la Russie d’abuser de sa présidence.

Jeudi, M. Kouleba avait déjà qualifié cette présidence russe de mauvaise blague, estimant que la Russie a usurpé son siège; elle livre une guerre coloniale; son président est un criminel de guerre recherché par la Cour pénale internationale pour enlèvement d’enfants.

Ces critiques de la part de Kiev n’ont toutefois pas empêché Moscou d’assurer que sa délégation à l’ONU ce mois-ci, pour succéder au Mozambique, serait bien dirigée par le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

Un autre événement clé de la présidence russe sera le débat public de haut niveau du Conseil [de sécurité] sur  »un multilatéralisme efficace à travers la défense des principes de la Charte des Nations unies ». Cette réunion sera présidée par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a même déclaré jeudi à la presse sa porte-parole, Maria Zakharova.

Elle a souligné que M. Lavrov comptait aussi présider une séance de débats sur le Moyen-Orient le 25 avril.

Les soutiens diplomatiques de Kiev, en premier lieu les États-Unis, se sont rapidement élevés contre une telle position.

Nous nous attendons à ce que la Russie continue à se servir de son siège pour propager de la désinformation et essayer de détourner l’attention de ses tentatives de justifier ses actions en Ukraine et les crimes de guerre que les membres de ses forces armées commettent, a commenté jeudi la porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre.

Un pays qui viole de façon flagrante la Charte de l’ONU et envahit son voisin n’a pas sa place au Conseil de sécurité, a-t-elle lancé.

Les pays baltes, autres appuis importants de Kiev et fortement opposés à Moscou, ont quant à eux parlé samedi de poisson d’avril.

Le [jour du] poisson d’avril est un jour parfait pour la Russie, a raillé le ministère lituanien des Affaires étrangères. La Russie, qui livre une guerre brutale à l’Ukraine, ne peut diriger que le  »Conseil de l’insécurité ».

De son côté, la mission diplomatique estonienne à l’ONU a jugé honteux et humiliant que le Conseil de sécurité des Nations unies soit dirigé par la Russie, dont le président, Vladimir Poutine, est un criminel de guerre avec un mandat d’arrêt permanent de la CPI.

À l’ONU, la Russie dit pour sa part faire face à l’Occident collectif, qui l’a mise au ban des nations mondiales depuis le déclenchement de son offensive militaire en Ukraine, en février 2022.

La présidence russe aux Nations unies intervient une semaine après que Vladimir Poutine eut annoncé vouloir déployer des armes nucléaires tactiques au Bélarus, son seul allié diplomatique européen, ce qui a renforcé les craintes des Occidentaux.

Par Radio-Canada avec AFP

Union africaine : le sommet de tous les défis à Addis-Abeba

février 18, 2023

PRESSION. Guerre dans le Sahel et en RDC, crise alimentaire, zone de libre-échange continentale : les dossiers brûlants ne manquent pas en cette mi-février pour l’UA.

En prenant la presidence tournante de l'Union africaine, le Comorien va devoir affronter des dossiers epineux, comme les crises alimentaires, les guerres au Sahel et en RD Congo et surtout la question de l'acceleration de la Zlecaf.
En prenant la présidence tournante de l’Union africaine, le Comorien va devoir affronter des dossiers épineux, comme les crises alimentaires, les guerres au Sahel et en RD Congo et surtout la question de l’accélération de la Zlecaf. © TONY KARUMBA / AFP

Le 36e sommet des chefs d’État de l’Union africaine se tient à Addis-Abeba, la capitale de l’Éthiopie, ces 18 et 19 février. Au moins 35 présidents et quatre Premiers ministres y participeront, selon le gouvernement éthiopien. Consacré notamment aux violences meurtrières au Sahel et en République démocratique du Congo, violences qui préoccupent « profondément » l’ONU, sans oublier le projet de zone de libre-échange continentale et la question des crises alimentaires sur un continent confronté à une sécheresse historique, ce sommet s’annonce comme celui de tous les défis.

La paix, une urgence pour le continent

« L’Afrique a besoin d’action pour la paix », a exhorté devant l’assemblée de l’UA le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, évoquant notamment la situation au Sahel et dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). En amont du sommet, des échanges ont eu lieu vendredi sur la situation dans l’est de la RDC en proie aux groupes armés, notamment dans la zone frontalière du Rwanda, en présence du chef de l’État congolais Félix Tshisekedi et de son homologue rwandais Paul Kagame. Lors de cette réunion, des chefs d’État de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), constituée de sept pays, ont appelé à un « retrait de tous les groupes armés » d’ici au 30 mars. À propos de l’Éthiopie, son Premier ministre, Abiy Ahmed, hôte du sommet, a loué devant l’assemblée l’accord de paix signé, sous l’égide de l’UA, entre son gouvernement et les rebelles de la région du Tigré, qui a permis, selon M. Abiy, de faire « taire les armes ».

Mali, Burkina, Guinée : l’autre dossier politique

Autre dossier : le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, trois pays dirigés par des militaires issus de coups d’État, à la suite desquels ils ont été suspendus de l’UA, ont envoyé des délégations à Addis-Abeba pour plaider la levée de ces suspensions. Vendredi, Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, avait déclaré à l’AFP que le conseil « paix et sécurité » de l’institution se réunirait, à une date non précisée, pour décider d’une éventuelle levée de la suspension de ces trois pays. Samedi, Moussa Faki Mahamat a affirmé que « ces sanctions ne semblent pas produire les résultats escomptés ».

Zone de libre-échange : le dossier économique prioritaire

Sur le versant économique, le sujet central est la zone de libre-échange continentale africaine (Zlec) qui doit réunir 1,4 milliard de personnes et devenir le plus grand marché mondial en termes de population. Le sommet portera, notamment, sur « l’accélération » de la Zlec, destinée à favoriser le commerce au sein du continent et attirer des investisseurs. Précision : pour l’heure, le commerce intra-africain ne représente que 15 % des échanges totaux du continent. Selon la Banque mondiale, d’ici à 2035, l’accord permettrait de créer 18 millions d’emplois supplémentaires et « pourrait contribuer à sortir jusqu’à 50 millions de personnes de l’extrême pauvreté ». Son PIB combiné s’établit à 3 400 milliards de dollars, selon l’ONU. Mais des divergences demeurent sur le continent. Tous les pays de l’UA, à l’exception de l’Érythrée, y ont adhéré, mais les discussions achoppent sur le calendrier des réductions des droits de douane, notamment pour les pays les moins développés. M. Guterres a estimé que la Zlec « représente une voie véritablement transformatrice vers la création d’emplois et de nouvelles sources de prospérité pour les Africains ».

Azali Assoumani, nouveau président tournant

Par ailleurs, Azali Assoumani, président des Comores, petit archipel de l’océan Indien d’environ 850 000 habitants, a pris la présidence tournante de l’UA, à la suite de Macky Sall, le chef de l’État sénégalais qui, avant de passer la main, a présenté un rapport sur les crises alimentaires, sur un continent durement touché par les conséquences – notamment la flambée des prix – de la guerre en Ukraine. « Notre organisation vient de prouver au monde sa conviction que tous les pays ont les mêmes droits », s’est félicité le président comorien qui a plaidé pour une « annulation totale » de la dette africaine.

Cela dit, le chef de l’État comorien « aura besoin du soutien d’autres dirigeants africains pour assumer son mandat, compte tenu du poids diplomatique limité du pays », note l’ONG International Crisis Group (ICG). En attendant, sa présidence de l’UA n’est pas accueillie avec joie par tout le monde. L’arrivée d’Azali Assoumani est « un échec », estime auprès de l’AFP Mahamoudou Ahamada, avocat et candidat à la présidentielle de 2019. « Seuls les dictateurs africains insoucieux de leurs populations respectives peuvent être enchantés de cette nomination. » Mais, selon le conseiller diplomatique du chef de l’État, Hamada Madi, cette nomination est au contraire le résultat de « la persévérance » d’Azali Assoumani et voir « l’Union des Comores sur le toit de l’Afrique est tout simplement magnifique ».

Mais qui est vraiment Azali Assoumani, premier Comorien à prendre la présidence tournante de l’organisation panafricaine ?

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est controversé. Présenté comme quelqu’un qui aime le pouvoir pour n’avoir pas hésité à jeter ses opposants en prison et à changer la loi pour rester au palais présidentiel de Beit-Salam, cet ancien chef d’état-major de l’armée, né le 1er janvier 1959, a été formé à l’Académie royale militaire marocaine de Meknès (1978-1981) et à l’École de guerre de Paris (1985-1986).

Azali Assoumani a surgi sur la scène politique comorienne en 1999 à la faveur d’un des nombreux coups d’État qui ont agité le petit archipel de l’océan Indien depuis son indépendance de la France en 1975. Se présentant comme un « profond démocrate », il a expliqué à l’époque s’être emparé du pouvoir uniquement pour éviter une guerre civile, en pleine crise séparatiste avec l’une des îles de ce pays pauvre d’environ 900 000 habitants. La suite va démentir cette affirmation, car il a semblé avoir vraiment pris goût au pouvoir. Se représentant en 2002, il ne rendra les clés du pays aux civils qu’en 2006, à contrecœur, en vertu d’une Constitution qui établit une présidence tournante entre les trois îles de l’Union (Grande Comore où il est né, Anjouan et Mohéli). Il se retirera alors sur ses terres et deviendra agriculteur. Mais loin du pouvoir, l’homme s’ennuie et s’estime « au chômage »…

En 2016, l’appel est trop fort et Azali Assoumani se représente à la fonction suprême. Défiant les pronostics, il remporte un scrutin chaotique et contesté. Quitter le pouvoir « a été une erreur » qu’il ne répétera pas, a-t-il un jour confié à un diplomate en poste dans la capitale Moroni. De retour au palais présidentiel, il élimine en quelques mois tous les obstacles : dissolution de la Cour constitutionnelle, modification de la Constitution pour étendre d’un à deux mandats la durée de la présidence tournante, et élection anticipée en 2019. Résultat : la prochaine présidentielle aura lieu l’an prochain et s’il est réélu, Azali Assoumani régnera jusqu’en 2029. Sur sa route vers le pouvoir, il a aussi fait arrêter ses principaux opposants, dont l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi pour corruption. En détention préventive pendant plus de quatre ans, M. Sambi a finalement été condamné en novembre à la prison à vie pour haute trahison, au terme d’un procès dénoncé comme inéquitable.

Ses détracteurs aiment rappeler un épisode peu glorieux de sa carrière militaire. En 1995, retranché à la radio nationale assiégée par les mercenaires du Français Bob Denard, il a abandonné ses hommes en plein combat : « Tenez bon, je vais chercher des renforts », aurait-il promis avant de courir se réfugier à l’ambassade de France à Moroni. Bon tribun, le colonel marié et père de quatre enfants s’est autoproclamé imam après 2016. Selon ses proches au pouvoir, « il est convaincu que ce qui lui arrive est d’ordre divin ».

Avec Le Point Afrique

RDC-Présidence de la République : un numéro de téléphone pour atteindre la Maison civile du chef de l’Etat

novembre 19, 2022

Ouvert 24 heures sur 24, le numéro de téléphone spécial vise à permettre au public la vérification de certaines informations et la dénonciation des faits imputés aux pseudo  membres de la maison civile du président de la République ou de sa famille à travers le pays.

Dans un communiqué du 17 novembre signé par le chef de la Maison civile du chef de l’Etat, le Dr Bruno Miteyo Nyenge, il est mis à la disposition du public un numéro de téléphone ouvert 24 heures sur 24. Le +243 89 411 22 22 devra permettre au public, selon la Maison civile du chef de l’Etat, de dénoncer, à travers tout le territoire national, tout acte d’escroquerie, d’usurpation d’identité, de trafic d’influence, de faux en écriture commis par des pseudo membres de ladite maison ou de la famille présidentielle. Ce numéro, a indiqué le Dr Bruno Miteyo Nyenge, devra également permettre de vérifier l’identité de toute personne qui s’attribuerait l’une de ces deux qualités.

Il est, en effet, rappelé que certaines personnes, s’attribuant faussement l’identité de membre de la Maison civile du chef de l’Etat ou de sa famille mènent, à travers le pays, des activités qui n’honorent pas ces qualités. C’est donc pour mettre hors d’état de nuire à la réputation de la famille présidentielle que le chef de la Maison civile du chef de l’Etat a pris cette option de donner la possibilité au public de vérifier l’identité de quiconque se présenterait sous ces deux qualités. Ces actes décriés se commettent plus dans le domaine des affaires et dans des mines.

Avec Adiac-Congo par Lucien Dianzenza

Congo: Les Mbochis d’Oyo déclarent la guerre au Téké Florent Ntsiba

octobre 31, 2022

Le puissant « dircab » de Sassou, Florent Ntsiba, au cœur de la lutte des clans. Ces dernières semaines, une poignée de membres du premier cercle du président Denis Sassou Nguesso ciblent son directeur de cabinet depuis 2017, Florent Ntsiba, et poussent un candidat pour le poste. Parmi eux figure l’influent ministre de l’aménagement du territoire, Jean-Jacques Bouya.

L’un des postes les plus puissants et les plus enviés de la présidence congolaise est depuis octobre au centre d’une sourde lutte d’influence : celui de directeur de cabinet du chef de l’Etat Denis Sassou Nguesso. Depuis août 2017, il est occupé par le général à la retraite Florent Ntsiba, qui avait à l’époque joui de l’appui du ministre des industries minières et de la géologie, le général Pierre Oba, qui a été dans les années 1970, avec lui, collaborateur de Sassou Nguesso, alors ministre de la défense du président Marien Ngouabi. Ntsiba avait en réalité été présenté à Denis Sassou Nguesso par Camille Oko, ami et ex-conseiller de Sassou aux renseignements, aujourd’hui décédé. La fonction de « dircab » est particulièrement stratégique : Ntsiba filtre notamment les demandes d’audience présidentielle des chancelleries diplomatiques présentes à Brazzaville.

Au cœur de la fronde contre Florent Ntsiba figurent les deux filles aînées du président congolais, Julienne Johnson et Ninelle Ngouélondélé, très liées à leur père. Ces dernières insistent pour faire nommer à la tête du cabinet présidentiel Gilbert Ondongo, ancien ministre des finances qui a été remercié à la faveur du remaniement de mai 2021 et nommé quelques jours plus tard « représentant personnel chargé du suivi et de l’évaluation des plans et programmes » auprès du président, avec rang de ministre d’Etat (AI du 04/06/21). Une fonction aux contours très flous.

Bouya gagne du terrain

Les deux femmes sont discrètement appuyées dans leur plaidoyer par Josué Rodrigue Ngouonimba, ministre de la construction, de l’urbanisme et de l’habitat et ami de Julienne, ainsi que par Hugues Ngouélondélé, ministre des sports et époux de Ninelle. D’ethnie téké comme Ntsiba, les deux ministres sont en concurrence politique avec ce dernier dans le département des Plateaux (centre-nord). Ce petit groupe a été rejoint par le ministre d’Etat chargé de l’aménagement du territoire et des infrastructures, Jean-Jacques Bouya, lui-même lié à Gilbert Ondongo. Le cousin du président s’est beaucoup rapproché ces derniers mois de ses nièces, ainsi que de la conseillère spéciale du président sur les affaires internationales, Françoise Joly (AI du 30/09/22).

En effet, Jean-Jacques Bouya, redevenu l’un des hommes forts du gouvernement, a retrouvé des marges de manœuvre importantes dans la gestion de l’Etat. Après avoir repris le contrôle de la Société de gestion du village aéroportuaire (Sogeva) – qui couvre l’aéroport Maya-Maya et accueille le siège d’Ecair, l’hôtel Pefaco et l’entreprise Congo Handling -, il vient de mettre en place une société dénommée SEDIC, dont l’objectif est de gérer le patrimoine immobilier et infrastructurel de l’Etat. Un caillou dans la chaussure de Denis Christel Sassou Nguesso, détenteur du portefeuille de la promotion du partenariat public-privé.

C’est d’ailleurs un cousin de Bouya, Stevie Pea Ondongo, qui vient d’être nommé le 27 octobre secrétaire général de la présidence de la République en remplacement de Jean-Baptiste Ondaye, nommé ministre de l’économie et des finances. Pea Ondongo est un mbochi de Tchikapika, près d’Oyo, fief du président Denis Sassou Nguesso.

©️ Copyright Africa Intelligence par Stany Frank avec Sacer-infos

Burkina: Damiba, chef de la junte, démissionne après deux jours de tensions

octobre 2, 2022
Burkina: Damiba, chef de la junte, demissionne apres deux jours de tensions
Burkina: Damiba, chef de la junte, démissionne après deux jours de tensions© AFP/Olympia DE MAISMONT

Le chef de la junte au pouvoir au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui refusait sa destitution annoncée par un jeune capitaine, a finalement accepté de démissionner dimanche après deux jours de tensions marquées par des manifestations antifrançaises.

Son départ était réclamé à Ouagadougou par des centaines de manifestants favorables au capitaine Ibrahim Traoré, 34 ans, qui avait annoncé sa destitution vendredi soir.

A la suite d’une médiation menée entre les deux rivaux par des chefs religieux et communautaires, « le Président Paul-Henri Sandaogo Damiba a proposé lui-même sa démission afin d’éviter des affrontements aux conséquences humaines et matérielles graves », indique un communiqué de ces chefs très influents au Burkina Faso.

Depuis l’annonce vendredi soir par des militaires emmenés par le capitaine Traoré de la destitution de M. Damiba – lui-même arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en janvier -, la tension a été vive au Burkina.

Le putschiste déchu avait clairement fait savoir qu’il n’entendait pas abdiquer, en dépit des manifestations qui lui étaient hostiles.

Il avait appelé samedi les nouveaux putschistes « à revenir à la raison pour éviter une guerre fratricide dont le Burkina Faso n’a pas besoin dans (le) contexte » des violences jihadistes qui minent le pays depuis 2015.

Un communiqué séparé publié dimanche par les militaires pro-Traoré indique que le capitaine « est chargé de l’expédition des affaires courantes jusqu’à la prestation de serment du président du Faso désigné par les forces vives de la nation », à une date non précisée.

Dans un discours prononcé devant une trentaine de secrétaires généraux de ministères, le capitaine Traoré s’est excusé pour les militaires qui « ont troublé Ouagadougou » ces dernières heures.

« Cela est arrivé parce que certaines choses ne fonctionnent pas bien », a-t-il dit, et « il faut aller vite » pour changer cela, car « tout le pays est en situation d’urgence ».

Appel « au calme et à la retenue »

Quelques dizaines de manifestants soutenant Ibrahim Traoré se sont rassemblés dimanche devant l’ambassade de France à Ouagadougou, mettant le feu à des barrières de protection et jetant des pierres à l’intérieur du bâtiment sur le toit duquel étaient positionnés des soldats français, d’autres arrachant des barbelés pour tenter d’escalader le mur d’enceinte du bâtiment diplomatique, a constaté un journaliste de l’AFP.

Des gaz lacrymogènes ont été tirés depuis l’intérieur de l’ambassade pour disperser les manifestants, a-t-il également constaté.

Dans un communiqué lu par l’un de ses proches à la télévision nationale, le capitaine Traoré, qui se trouvait à ses côtés, a appelé les manifestants à « se départir de tout acte de violence et de vandalisme (…) notamment ceux qui pourraient être perpétrés contre l’ambassade de la France ou la base militaire française » à Ouagadougou. Il a appelé « au calme et à la retenue ».

Samedi en fin d’après-midi, deux institutions françaises avaient déjà été prises pour cibles par des manifestants: un incendie s’était déclaré devant l’ambassade de France et l’Institut français à Ouagadougou, un autre devant l’Institut français à Bobo-Dioulasso.

Des affirmations sur les réseaux sociaux faisant état d’une protection accordée par la France au lieutenant-colonel Damiba, ont contribué à la colère des manifestants pro-Traoré.

Elles ont été formellement démenties tant par Paris que par M. Damiba lui-même.

Quelques heures avant l’annonce de sa destitution vendredi soir, plusieurs centaines de personnes avaient manifesté à Ouagadougou pour réclamer son départ, mais aussi la fin de la présence militaire française au Sahel, et une coopération militaire avec la Russie.

L’influence de Moscou ne cesse de croître dans plusieurs pays d’Afrique francophone ces dernières années, particulièrement au Mali et en Centrafrique.

Frontières rouvertes

Plusieurs centaines de manifestants, réclamant la reddition définitive de M. Damiba, scandant des slogans antifrançais et brandissant des drapeaux russes, avaient accompagné le cortège du capitaine Traoré à la télévision où il était allé pour l’enregistrement de son communiqué.

« Nous avons décidé de prendre notre destin en main et d’accompagner » le capitaine Traoré qui nous donne « espoir » a affirmé l’un d’eux, Yaya Traoré, mais « si ça ne va pas, nous allons sortir pour encore lui dire de partir. Donc c’est à lui de bien faire ».

Les militaires qui ont pris le pouvoir ont indiqué que le couvre-feu instauré vendredi de 21h00 à 05h00 (locales et GMT) avait été levé et les frontières terrestres rouvertes à compter de ce dimanche.

Le lieutenant-colonel Damiba était arrivé au pouvoir en janvier par un coup d’Etat ayant renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’inefficacité dans la lutte contre les violences jihadistes.

Mais ces derniers mois, des attaques frappant des dizaines de civils et de soldats se sont multipliées dans le Nord et l’Est du Burkina Faso, où des villes sont désormais soumises à un blocus des jihadistes.

Depuis 2015, les attaques régulières de mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI) ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes.

Par Le Point avec AFP

RDC-Démission à la présidence de la République : l’Acaj recommande une enquête judiciaire crédible sur les faits reprochés à Vidiye Tshimanga

septembre 17, 2022

Réagissant à la récente démission du conseiller spécial en matière stratégique du président de la République, Vidiye Tshimanga, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) dit avoir tiré certaines leçons. Elle le félicite pour sa décision de se retirer à la suite d’un scandale politico-financier porté à la connaissance du public, preuve qu’il est un homme d’Etat et républicain respectueux de la personne du chef de l’Etat qu’il est appelé à servir, même en dehors des institutions.

 

Vidiye Tshimanga/DR

« C’est un exemple pour démontrer à la classe politique qu’il existe une vie décente et apaisée en dehors des fonctions politiques. Il ne faudrait pas faire croire à l’opinion que sans la politique, il n’y a point de vie », a souligné l’Acaj dans un communiqué publié le 17 septembre et signé par son chargé de monitoring, Me Ben Bonginda.

L’association note, par ailleurs, que sous réserve du contenu entier de l’enregistrement rendu public, lequel aurait été saucissonné et sorti de son contexte, selon Vidiye Tshimanga, les propos tenus sont graves en ce qu’ils portent atteinte à l’honneur et à la crédibilité de l’institution présidence de la République. « Le constat qui se dégage de ce faisceau d’indices est que, loin d’être un fait anodin, les propos imputés à M. Vidiye sont susceptibles de revêtir le caractère pénal », a souligné cette organisation. Et de citer son coordonnateur, Me Georges Kapiamba, qui fait savoir que « la lutte contre la corruption, le trafic d’influence, le détournement et le blanchiment des capitaux constitue le baromètre à travers lequel l’action des gouvernants est jaugée », tout en soulignant qu’« il importe dès lors d’outiller conséquemment les structures y dédiées en ressources humaines, matérielles et surtout financières pour les soustraire à des éventuelles tentations ».

Face à ces révélations et à la démission qui en a suivi, l’Acaj recommande au procureur général près la Cour de cassation d’ordonner une enquête judiciaire crédible et exhaustive sur ces faits. Elle appelle, par ailleurs, le directeur de cabinet du chef de l’Etat à mettre en place une politique de tolérance zéro, en vue d’éliminer toutes les brebis galeuses qui seraient encore tapies dans les couloirs de la présidence de la République et useraient de leur position pour exercer pression et/ou trafic d’influence afin de satisfaire leurs intérêts égoïstes.

Il est, en effet, rappelé que Vidiye Tshimanga, conseiller spécial en matière stratégique du président Félix-Antoine Tshisekedi, venait de démissionner de son poste, le 16 septembre. Il est au cœur d’une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, le mêlant à une possible tentative de trafic d’influence. Il s’agit de la publication, le 15 septembre, par le journal suisse « Le Temps« , de plusieurs vidéos dans lesquelles il négocie de l’argent auprès de pseudo-investisseurs. « J’ai déposé ma démission ce matin auprès du chef de l’État. Une décision mûrement réfléchie afin d’avoir toute la liberté de dénoncer et lever le voile sur les commanditaires de cette machination. Et ainsi démontrer, preuves à l’appui, les manipulations et détournements de mes propos », a-t-il affirmé.

Avec Adiac-Congo par Lucien Dianzenza

RDC-Présidence de la République : les partisans de Jean-Marc Kabund dans l’œil du cyclone

août 29, 2022

La commission de discipline de son ancien parti, l’UDPS, veut les identifier tous pour les remplacer par ceux qui sont restés fidèles à Félix-Antoine Tshisekedi.

La lettre du président de la commission de disciple de l’UDPS

Une correspondance du 29 juillet 2022 attribuée au président de la Commission de discipline de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Me Joseph Lokuli Lokokaki, adressée au secrétaire général à la Présidence de la République, l’expéditeur sollicite du destinataire la liste complète de tous les membres de cette formation politique recommandés à la Présidence par son ancien président par intérim, Jean-Marc Kabund-a-Kabund. « Je vous saisis ex officio, en ma qualité du président de la commission de discipline de l’UDPS-Tshisekedi, aux fins de nous aider à s’enquérir auprès de votre haute autorité de la liste complète de tous les membres de votre corps, recommandés à la Présidence de la République par M. Jean-Marc Kabund-a-Kabund au nom et pour le compte de l’UDPS-Tshisekedi », a écrit Me Joseph Lokuli Lokokaki. Il s’agit notamment, selon ce dernier, de préciser les noms, les post-noms et les fonctions ainsi que les montants des appointements mensuels des personnes concernées.

Pour le président de la Commission de discipline de l’UDPS-Tshisekedi,  cette démarche devrait être comprise dans le sens d’aider cette formation politique à « récupérer ses dus ». Il est rappelé que Jean-Marc Kabund, qui a assumé les fonctions du président par intérim de l’UDPS-Tshisekedi depuis la période des élections et pendant les quatre premières années du pouvoir de Félix Tshisekedi, est passé, il y a près de deux mois déjà, dans l’opposition et a créé son parti politique, l’Alliance pour le changement. Considérant qu’étant le numéro un du parti au pouvoir, il aurait parrainé plusieurs personnes, dont ses proches, pour l’embauche dans les institutions de la République et les entreprises publiques, cette démarche du président de la commission de discipline de leur parti politique rentre dans le cadre de remplacer ces personnes bénéficiaires de la bonne grâce de l’ex-président par intérim de ce parti, pour les remplacer par celles qui sont restées dans l’obédience de l’UDPS-Tshisekedi. Et c’est le début d’une chasse aux sorcières…

Avec Adiac-Congo par Lucien Dianzenza

Congo: Omar Denis Junior Bongo , nommé conseiller spécial de son pépé Sassou avec un salaire de 12 millions

août 20, 2022
 Omar Denis Junior Bongo , nommé conseiller spécial de son pépé Sassou avec un salaire de 12 millions

Persona non grata au Gabon de son père, le fils d’Omar et Edith Lucie Bongo a trouvé refuge au Congo de son grand-père qui dirige ce pays d’une main de fer depuis près de 40 ans. Après l’échec dans les affaires, Omar Denis Junior Bongo Ondimba fait désormais parti des conseillers spéciaux du chef de l’État du Congo avec une rétribution mensuelle de 12 millions Cfa.

Mise en examen en France dans le dossier des biens mal acquis, le fils du défunt président Gabonais Omar Bongo, prend des ailles au pays de son grand-père maternel qui lui a délivré un passeport diplomatique et vient de le nommer comme son conseiller spécial avec un salaire mensuel de 12 millions fcfa.

Poussé hors du Gabon à cause de ses ambitions présidentielles par son frère Ali Bongo, Omar Denis s’est imposé au sein du clan Sassou où tout lui est consenti en mémoire de sa défunte mère Edtih Lucie qui jouissait d’une grande considération.

Le désormais conseiller spécial de Denis Sassou Nguesso est chargé des missions confidentielles du palais à travers le monde et ne peut faire état d’une interpellation couvert par son statut de diplomate. Il se murmure à Oyo que Denis Sassou Nguesso regrette qu’il soit encore très jeune, l’empêchant ainsi de le propulser comme son successeur à la tête du Congo.

Avec Le Congolais.fr

Gambie : un ancien allié de Yahya Jammeh devient président du Parlement

avril 16, 2022

Le nouveau Parlement gambien a porté à sa présidence Fabakary Tombong Jatta, le président du parti de l’ancien dictateur, à l’instigation de l’actuel chef de l’État, Adama Barrow.

Fabakary Tombong Jatta, secrétaire général de l’APRC, lors d’un discours demandant le retour en Gambie de Yahya Jammeh, le 16 janvier 2020. © ROMAIN CHANSON / AFP

Fabakary Tombong Jatta, 69 ans, chef de l’Alliance for Patriotic Reorientation and Construction (APRC), le parti de Yahya Jammeh, a été déclaré président de l’Assemblée nationale faute de concurrent. Il avait été nommé chef de la majorité parlementaire par l’ancien dictateur en 2007 et l’est resté jusqu’à la fin de l’ère Jammeh en 2017.

Un certain nombre de Gambiens se souviennent de lui comme le député qui avait présenté un texte sur l’instauration de l’état d’urgence dans les derniers mois de la présidence Jammeh, quand ce dernier avait refusé de reconnaître sa défaite surprise à la présidentielle de décembre 2016 contre Adama Barrow.

L’influence de Yahya Jammeh sur la vie politique

Le texte visait à prolonger le mandat de Yahya Jammeh, mais ce dernier avait finalement été contraint à l’exil sous l’effet des pressions diplomatiques et d’une intervention militaire ouest-africaine.

Yahya Jammeh, qui a gouverné la Gambie d’une main de fer pendant plus de 20 ans, continue d’influer sur la vie politique de son pays. Son successeur, M. Barrow, a été réélu en décembre 2021 après un accord entre son parti, le National People’s Party (NPP) et l’APRC. L’accord a été largement considéré comme une manœuvre du président sortant pour attirer les partisans de Yahya Jammeh. De son exil, l’ancien dictateur avait dénoncé cet accord.

Fabakary Tombong Jatta prend la tête de l’Assemblée nationale après les législatives de dimanche. Le NPP du président n’y a remporté que 18 des 53 sièges en jeu. Le chef de l’État a cependant la prérogative de désigner cinq députés supplémentaires, parmi lesquels le président du Parlement. C’est ainsi qu’il a choisi cette semaine Fabakary Tombong Jatta pour présider l’Assemblée.

Commission d’enquête sur les crimes commis sous la dictature

Ses cinq nominations (dont quatre membres du NPP, 22 au total) ainsi qu’une alliance avec l’APRC (3 sièges en comptant le président de l’Assemblée) et un autre petit parti, le National Reconciliation Party (NRP, 4 sièges), confèrent au bloc pro-gouvernemental une majorité de 29 voix sur 58.

Le président Barrow est appelé à se prononcer dans les prochaines semaines sur les recommandations d’une commission chargée d’enquêter sur les crimes commis par l’État et ses agents sous la dictature Jammeh. La commission lui a remis un rapport préconisant que les responsables soient jugés.

Par Jeune Afrique avec AFP

Mali : Assimi Goïta ne pourra pas briguer la future présidence

février 13, 2022
Assimi Goïta en septembre 2020, à Bamako © MICHELE CATTANI/AFP

Le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, ne pourra pas être candidat à la future élection présidentielle censée ramener les civils au pouvoir, indique un projet de loi présenté par les militaires.

Le texte reste flou sur la date à laquelle des élections se dérouleraient, alors que la question donne lieu à un bras de fer entre les autorités maliennes d’une part et l’organisation des États ouest-africains Cédéao ainsi qu’une partie de la communauté internationale de l’autre.

Le Conseil national de transition (CNT), qui fait office d’organe législatif après le coup d’État qui a porté les militaires au pouvoir en août 2020, a commencé vendredi à examiner en commission un texte réformant la « charte de la transition ».

Cette charte tient lieu d’acte fondamental de la période de transition précédant un retour des civils à la direction de ce pays plongé dans une grave crise sécuritaire et politique depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012.

LE LAPS DE TEMPS DE 18 MOIS « SE RÉVÈLE INTENABLE »

Cette charte promulguée par les militaires le 1er octobre 2020 fixait la durée de la transition à 18 mois. Les autorités ont depuis révoqué leur engagement initial à organiser des élections le 27 février prochain. Elles ont pour projet de rester en place quatre ou cinq années supplémentaires.

La Cédéao a infligé le 9 janvier de sévères sanctions économiques et diplomatiques au Mali.

Le laps de temps de 18 mois « se révèle intenable », dit le colonel Goïta dans la lettre accompagnant le projet transmis au CNT. Il invoque à nouveau la nécessité de réformes préalables.

Le projet de loi dispose que la durée de la transition « est fixée conformément aux recommandations des Assises nationales de la refondation ». Les autorités avaient organisé, fin 2021, ces consultations pour qu’elles préconisent les réformes à entreprendre et la durée de la transition.

Les Assises, présentées par les autorités comme l’expression d’une volonté populaire mais contestées par une partie de la classe politique, recommandaient de six mois à cinq ans de transition.

Le projet de loi stipule par ailleurs que « le président de la transition n’est pas éligible aux élections présidentielle et législatives » qui auront lieu à la fin de la transition. C’est déjà le cas dans la version actuelle de la charte.

Par Jeune Afrique par AFP