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RDC : l’élection présidentielle fixée au 20 décembre 2023

novembre 26, 2022

Le président Félix Tshisekedi, arrivé au pouvoir en janvier 2019, a déjà exprimé son intention de se représenter.

Le siège de la Commission électorale nationale indépendante à Kinshasa. Photographie d’illustration. © JOHN WESSELS/AFP

La prochaine élection présidentielle en RDC est fixée au 20 décembre 2023, selon le calendrier annoncé officiellement samedi 26 novembre par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Après les prochaines élections, la prestation de serment du président élu aura lieu le 20 janvier 2024, a précisé l’organisation.

L’insécurité, l’un des « défis »

Cette annonce intervient alors que l’est du pays reste en proie aux violences de groupes armés, dont la rébellion du M23 qui contrôle une partie d’un territoire du Nord-Kivu. « L’insécurité persistante dans certaines parties du territoire » est un des « défis » à relever par la Ceni pour organiser un scrutin qu’elle veut « libre, démocratique, transparent », a déclaré son président, Denis Kadima, lisant le calendrier électoral au siège de la commission.

Des experts ont en outre manifesté leurs doutes sur un processus qui, selon eux, a pris « un mauvais départ ». En RDC, la présidentielle est une élection à un seul tour, couplée aux législatives, ainsi qu’aux élections des députés provinciaux et des conseillers communaux.

Tshisekedi en lice

Félix Tshisekedi a déjà exprimé son intention de se représenter. « J’ai une vision pour ce pays, je veux la concrétiser. Si le peuple veut bien m’accorder ce second mandat, je poursuivrai ma mission. Et après, je passerai la main »,déclarait-il à Jeune Afrique en août 2021.

Parmi les autres candidats possibles figure Martin Fayulu, qui continue d’affirmer avoir remporté le scrutin de 2018 et été privé de sa victoire.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

RDC – Martin Fayulu : « Félix Tshisekedi va devoir partir »

novembre 1, 2022

Risque de glissement du calendrier électoral, potentielles alliances, hypothétique dialogue… De passage à Paris, l’opposant, qui retentera sa chance lors des prochaines élections, s’est confié à Jeune Afrique. Rencontre avec un homme revanchard.

Martin Fayulu, président du parti Engagement pour la citoyenneté et le développement, à Paris, le 28 octobre 2022. © Vincent Fournier pour JA

La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a beau ne pas avoir encore publié son calendrier, Martin Fayulu sait déjà à quoi s’en tenir. « Le 23 janvier 2024, à minuit, Félix Tshisekedi devra prendre ses cliques et ses claques et partir”, lance-t-il, déterminé, dans le salon d’un hôtel parisien. Après avoir passé quatre ans à revendiquer la victoire à la dernière élection présidentielle, Fayulu renfile ses habits de candidat.

Investi par son parti, l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECiDé) en juillet dernier, l’ancien porte-étendard de la plateforme d’opposition Lamuka est à Paris pour quelques jours. Une visite familiale puisque l’un de ses fils réside en région parisienne, mais surtout politique. Il vient notamment poursuivre la tournée médiatico-diplomatique de ces derniers mois aux États-Unis, au Canada et en Belgique. « J’ai vu des élus américains, je suis allé au Département d’État à Washington, au ministère des Affaires étrangères au Canada. J’ai également rencontré des députés canadiens », énumère-t-il, convaincu que ses « interlocuteurs regrettent aujourd’hui d’avoir pris acte de l’élection de Félix Tshisekedi ». « On le sent dans leur attitude, même s’ils ne le disent pas clairement avec des mots. »

« Les élections en décembre 2023, c’est un must »

Pas question pour autant, en cette fin d’octobre, de s’étendre sur le respect de la « vérité des urnes », qui a été son cheval de bataille ces dernières années. Non pas que la revendication ait disparu – il ne manque d’ailleurs jamais l’occasion de rappeler que les résultats compilés par la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) le donnaient vainqueur. Mais l’actualité impose d’autres priorités.

Il y a d’un côté le conflit en cours entre la RDC et le Rwanda autour de la résurgence du M23 et les accusations répétées de Tshisekedi à l’encontre de son homologue Paul Kagame. « Aujourd’hui, il est tellement flagrant que la RDC est agressée par le Rwanda que Félix Tshisekedi n’a d’autre choix que de rejoindre notre position », tacle d’entrée Fayulu, qui affirme tenir le discours actuel du chef de l’État depuis « plus de dix ans ».

De l’autre, il y a la préparation de cette élection aux allures de revanche, prévue pour décembre 2023 mais sur laquelle plane le spectre d’un glissement du calendrier. « Les élections en décembre 2023 sont une obligation, un must », rétorque immédiatement cet ancien cadre de la compagnie pétrolière américaine ExxonMobil.

LE MANDAT, C’EST CINQ ANS. PAS CINQ ANS PLUS UNE SECONDE

Qu’importe le discours rassurant du gouvernement, dont le porte-parole, Patrick Muyaya, a encore réaffirmé que « l’organisation des élections [était] une question de conviction et pas une obligation ». Martin Fayulu n’y croit pas. « À un moment donné, on vous dira que l’on n’a pas pu, malgré toute notre bonne volonté, les tenir à temps, à cause de l’état de siège ou de la guerre avec Kagame… Ce sont des stratégies pour gagner du temps, estime-t-il. La Constitution fixe le mandat à cinq ans. Pas cinq ans plus une seconde, cinq ans. »

La Ceni s’est engagée à publier son calendrier en novembre et promet, malgré des alertes régulières sur des difficultés de financement, de mener les activités d’enrôlement dans un délai raccourci. Mais à un peu plus d’un an de la date butoir, la perspective d’un glissement est prise très au sérieux, tant au sein de la classe politique que par les chancelleries. Certains parient sur un report de six mois, d’autres de huit. Les plus pessimistes évoquent un délai qui pourrait dépasser un an. Et l’opposition est à l’affût du moindre faux pas.

« Beaucoup de gens sont responsables de la situation dans laquelle nous nous trouvons », affirme Fayulu. Déterminé à défendre son bilan d’opposant – lui préfère dire qu’il fait de la « résistance » –, il énumère ses différentes initiatives : « Le 8 février 2019, j’avais déjà fait une proposition concrète à l’Union africaine. Le 10 mai 2019, j’ai fait une autre proposition de sortie de crise en plaidant pour la mise en place d’un haut conseil de réformes institutionnelles. J’ai réitéré cette proposition le 4 novembre 2019. À chaque fois, personne ne m’a suivi. » « Martin Fayulu ne reconnaît pas les institutions, mais il faudrait qu’on écoute et que l’on soutienne chaque nouvelle proposition qu’il formule », assène l’un de ses anciens alliés qui a rallié la majorité.

« L’Église a cassé le bloc patriotique »

Mais Martin Fayulu ne cherche-t-il pas aussi à se positionner en fer de lance d’une opposition pour l’instant éparpillée ? Candidat surprise de Lamuka en 2018, il a longtemps ressassé la « trahison » de janvier 2019. Celle de la Ceni et de la Cour constitutionnelle, qu’il accuse de l’avoir privé de « sa » victoire. Celle des diplomates qui ont pris acte d’un scrutin controversé ayant toutefois abouti à la première transition pacifique en RDC. Pendant près de quatre ans, il s’est donc attaché à rester au centre du jeu pour capitaliser sur ce statut « d’opposant numéro un ». Mais cela n’a pas été évident. Antipas Mbusa Nyamwisi et Freddy Matungulu ont quitté Lamuka dès 2019. Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba ont ensuite rejoint l’Union sacrée, fin 2020, après la rupture de l’alliance entre Tshisekedi et Joseph Kabila.

Fayulu, lui, a longtemps résumé ces bouleversements politiques à de simples « stratagèmes [de Félix Tshisekedi] pour se maintenir au pouvoir », préférant se démener sur le terrain des réformes électorales et de la Ceni. Fin octobre 2021, il s’est même investi au sein d’un « bloc patriotique » avec des représentants du Front commun pour le Congo (FCC, la coalition de Joseph Kabila). Une marche sera organisée le 13 novembre suivant. Mais la mobilisation finira par s’essouffler.

« Félix Tshisekedi a pris peur. Il a envoyé les présidents des deux chambres du Parlement, le Premier ministre et François Beya [alors conseiller en sécurité] chez le cardinal Ambongo avant de recevoir les évêques de la Cenco », se souvient l’opposant. « Je ne sais pas ce qu’il leur a dit mais Mgr Utembi [le président de la Cenco] est sorti de là en déclarant qu’il fallait aller de l’avant”, regrette Fayulu, qui accuse l’Église catholique d’avoir « cassé le bloc patriotique ».

Vive contestation

Si la mobilisation face à Denis Kadima a faibli au sein de l’opposition, la composition des bureaux respectifs de la Ceni et de la Cour constitutionnelle, accusés de servir les intérêts du pouvoir, fait toujours l’objet d’une vive contestation, sans que cela ne débouche pour l’instant sur un quelconque dialogue. La perspective d’un glissement pourrait-elle pousser dans cette direction ? En cas d’empêchement du président, la Constitution prévoit que le président du Sénat – en l’occurrence Modeste Bahati Lukwebo – prenne en charge la gestion de la transition et l’organisation, dans les 90 jours, des élections.

« Nous, nous pensons que le président du Sénat ne doit pas gérer cette transition, car il appartient au camp du pouvoir. L’Union sacrée, le FCC, Lamuka et la société civile doivent se mettre à la même table pour s’entendre sur une personnalité de la société civile », explique Fayulu. Une perspective évidemment bien éloignée des positions du gouvernement, qui affirme ne pas envisager de report. « Nous ne faisons pas dans la politique-fiction. Les élections seront tenues dans les délais. Martin Fayulu peut donc dialoguer avec lui-même », balaie un ancien allié de l’opposition qui lui reproche de « s’isoler ».

S’il semble s’étonner lorsqu’on lui énumère la liste des candidats déjà investis ou sur le point de se déclarer, Martin Fayulu se dit en tout cas sûr de sa force. « Nous étions 21 en 2018 et 33 en 2006, rappelle-t-il. Dans le lot, il n’y avait quasiment que des candidats [qui ont enregistré] entre 0 % et 1 %. Aujourd’hui, nous sommes trois ou quatre à pouvoir peser. » Il évoque aussi des « manœuvres du pouvoir pour soutenir et pousser des candidats », sans toutefois préciser les noms de ceux qu’il vise. “N’est pas candidat qui veut. En 2011, vous pensez sérieusement que Vital Kamerhe pensait pouvoir être élu alors qu’Étienne Tshisekedi crevait le plafond ? »

« Encore une question d’ego »

Reste que la multiplication des candidatures dans une élection à un seul tour ne joue pas en faveur de l’opposition. En 2018, celle-ci avait réussi à s’asseoir à une même table à Genève. Difficile pour l’instant d’envisager un renouvellement de l’expérience. « Personnellement, je suis d’accord avec l’idée d’organiser un Genève bis. Lors du congrès qui m’a désigné candidat, nous avons pris trente résolutions, dont une qui autorise que l’on s’associe à quelqu’un qui regarde dans la même direction que soi », admet Fayulu. « Au final, comme à Genève, cela sera une question d’ego, estime un opposant congolais présent à l’époque. Qui acceptera à nouveau de se ranger derrière l’autre ? »

Les pistes d’alliances ne sont pas nombreuses. Ces derniers mois, Martin Fayulu a rencontré à deux reprises l’ancien Premier ministre de Joseph Kabila, Matata Ponyo Mapon, candidat sous l’étiquette de son nouveau parti, Leadership et Gouvernance pour le développement. Fayulu reconnaît qu’un rapprochement est possible. « Il m’a parlé de son appartenance à l’opposition. S’il voit dans Lamuka quelque chose qui peut lui correspondre, nous avons des structures au sein de la coalition pour trancher sur cette question », ajoute-t-il.

Quid de Denis Mukwege, Nobel de la Paix 2018 dont certains soutiens poussent en coulisses pour une candidature en 2023 ? « Évidemment qu’il entre dans la liste des candidats potentiels. Il fait des choses énormes pour ce pays », reconnaît Fayulu, qui entretient de bonnes relations avec le célèbre médecin mais n’envisage pas, pour le moment, de se ranger derrière quelqu’un d’autre. « Je ne peux pas décider à la place du peuple qui m’a désigné candidat, conclut-il. N’est-ce pas Félix Tshisekedi qui disait, en novembre 2018 à Genève, que le changement [s’appelait] Fayulu ? »

Avec Jeune Afrique par Romain Gras

Guinée équatoriale : Teodoro Obiang Nguema Mbasogo candidat à un sixième mandat

septembre 24, 2022

Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, 80 ans, briguera un nouveau mandat lors de l’élection présidentielle du 20 novembre.

Le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, lors d’une visite au Nigeria, en 2015. © Sunday Alamba/AP/SIPA

« En raison de son charisme, de son leadership et de son expérience politique (…) », le parti au pouvoir « a élu à l’unanimité le frère militant Teodoro Obiang Nguema Mbasogo comme candidat qui représentera le parti aux élections présidentielles » le 20 novembre, a écrit sur Twitter le fils du chef de l’État et vice-président, Teodoro Nguema Obiang Mangue, surnommé Teodorin.

Mardi, la date de l’élection présidentielle avait été avancée de cinq mois, au 20 novembre. Le seul enjeu de l’élection résidait dans la désignation du candidat du Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE), qui occupe 99 des 100 sièges de la chambre basse sortante et la totalité des 70 sièges du Sénat.

Lutte de pouvoir

L’hypothèse de voir Teodorin, longtemps considéré comme le dauphin de son père prendre sa relève, avait pris de l’épaisseur en raison de son omniprésence sur la scène politique depuis deux ans. Ce dernier, tout-puissant et redouté vice-président chargé de la Défense, jet-setteur publiquement assumé et condamné en 2021 à trois ans de prison avec sursis en France dans le cadre des affaires dite des « biens mal acquis », n’avait finalement pas été désigné candidat en novembre 2021 à la surprise générale.

Les observateurs et diplomates ont récemment pointé une lutte de pouvoir entre Teodorin et certains caciques du régime, peu enclins à voir le fils prendre les rênes du pays.

Si l’anticipation de la présidentielle a officiellement été justifiée par la nécessité de regrouper des scrutins coûteux en pleine crise économique, due notamment à « la guerre en Ukraine » et à la « pandémie de Covid », ces mêmes observateurs y avaient plutôt vu la volonté d’un des deux camps de pousser son avantage.

Par Jeune Afrique avec AFPAvec AFP

La Guinée équatoriale avance la présidentielle au 20 novembre

septembre 21, 2022

La Guinée équatoriale a avancé son élection présidentielle de cinq mois. Teodoro Obiang Nguema Mbasogo laissera-t-il son fils, considéré comme son dauphin mais contesté par des caciques du pouvoir, lui succéder ?

Teodoro Obiang Nguema Mbasogo à Addis-Abeba, le 10 février 2020. © MICHAEL TEWELDE/AFP

« Les élections présidentielle, de la Chambre des députés, du Sénat et les municipales sont convoquées le 20 novembre 2022 », selon un décret du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo lu mardi 20 septembre lors du journal du soir de la télévision d’État.

Le principal enjeu du scrutin réside dans la désignation du candidat du Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE), qui occupe 99 des 100 sièges de la chambre basse sortante et la totalité des 70 sièges du Sénat : le chef de l’État, 80 ans, se présentera-t-il pour un nouveau mandat ou laissera-t-il son fils Teodoro Nguema Obiang Mangue, dit Teodorin, lui succéder ?

Ce dernier, tout-puissant et redouté vice-président chargé de la Défense, est depuis longtemps considéré comme le dauphin de son père et est omniprésent sur la scène politique depuis deux ans. Mais le congrès du PDGE qui devait l’introniser candidat en novembre 2021 ne l’a finalement pas fait, à la surprise générale.

Deux camps

À deux mois du scrutin, les Équato-Guinéens – mais aussi les observateurs et diplomates – s’interrogent aujourd’hui sur qui l’emportera entre Teodorin et les caciques du régime, qui voient d’un mauvais œil le fils à la tête de ce pays riche de ses hydrocarbures et poussent le père à rempiler. L’issue des législatives ne fait, elle, guère de doute, comme à chaque scrutin : le PDGE ne devrait laisser que quelques miettes à des mouvements d’opposition.

Il y a dix mois, le congrès du parti a donné lieu à d’inédites querelles entre les partisans de Teodorin, condamné en 2021 à trois ans de prison avec sursis en France dans le cadre des affaires dites des « biens mal acquis », et son père, président depuis 1979, lorsqu’il a renversé son oncle, Francisco Macías Nguema.

L’anticipation de la présidentielle a officiellement été justifiée par la nécessité de regrouper des scrutins coûteux en pleine crise économique, due notamment à « la guerre en Ukraine » et à la « pandémie de Covid ». Mais les observateurs y voient plutôt la volonté d’un des deux camps de pousser ce qu’il croit être son avantage.

Lundi, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, qui détient le record mondial de longévité au pouvoir des chefs d’État encore vivants, hors monarchies, a aboli la peine de mort. Son pouvoir n’en reste pas moins régulièrement accusé par les ONG internationales et les capitales occidentales de bafouer les droits humains.

Par Jeune Afrique avec AFP

Présidentielle au Kenya : l’élection de William Ruto confirmée par la Cour suprême

septembre 5, 2022

La plus haute instance judiciaire du pays a validé l’élection du vice-président sortant au scrutin du 9 août. Son rival, Raila Odinga, qui avait dénoncé des fraudes, subit ainsi sa 5e défaite dans la course à la magistrature suprême.

William Ruto à Nairobi, le 15 août, après la proclamation de sa victoire à la présidentielle kényane. © REUTERS/Thomas Mukoya

« C’est une décision unanime. Les recours sont par la présente rejetés. En conséquence, nous déclarons le premier défendeur (William Ruto) président élu », a déclaré la présidente de la Cour suprême Martha Koome. En vertu de la Constitution, William Ruto doit prêter serment le 13 septembre. Il deviendra à 55 ans le cinquième président du Kenya depuis l’indépendance du pays en 1963.

Les deux camps ont promis ces derniers jours de respecter la décision de la plus haute juridiction, connue pour son indépendance. Le 15 août, le vice-président sortant William Ruto avait été déclaré vainqueur d’un des scrutins les plus serrés de l’histoire du Kenya, avec environ 233 000 voix d’avance (50,49% contre 48,85%) sur Raila Odinga, 77 ans.

Pour Raila Odinga, cette décision entérine sa cinquième défaite en autant de candidatures à la présidence. Odinga, figure historique de l’opposition soutenue cette année par le président sortant Uhuru Kenyatta et son puissant parti, a contesté les résultats des trois dernières présidentielles.

Proclamation des résultats chaotique

Il avait obtenu en 2017 l’annulation de l’élection par la Cour suprême, une première en Afrique. Il avait fait de cette nouvelle bataille judiciaire « un combat pour la démocratie et la bonne gouvernance » face aux « cartels de la corruption ».

Le scrutin s’était déroulé dans le calme le 9 août. Mais la proclamation des résultats avait été chaotique, quatre des sept membres de la commission électorale (IEBC) s’étaient désolidarisés des résultats, accusant leur chef Wafula Chebukati de s’être engagé dans un processus « opaque ». La proclamation de l’élection de Ruto avait ensuite déclenché des échauffourées dans des bastions de partisans de Odinga. Les périodes électorales au Kenya ont à plusieurs reprises été sources de violences. Les plus meurtrières, en 2007, ont fait plus de 1.100 morts et des centaines de milliers de déplacés.

Jeune Afrique par Pierre-François Naudé (Avec AFP)

Présidentielle au Kenya : Raila Odinga dépose un recours devant la Cour suprême

août 22, 2022

Quelque 230 000 voix séparent William Ruto, proclamé vainqueur le 15 août, de Raila Odinga, vétéran de la politique. En 2017, ce dernier était parvenu à obtenir l’invalidation du scrutin.

Raila Odinga, après avoir voté lors de la présidentielle du 9 août 2022, dans laquelle il fait figure, comme William Ruto, de favori. © Samson Otieno/Sipa USA/SIPA

Raila Odinga l’avait annoncé, c’est désormais chose faite. Arrivé deuxième de l’élection présidentielle du 9 août, il a officiellement déposé en ligne un recours devant la Cour suprême pour contester les résultats annoncés le 15 août par la commission électorale (IEBC) qu’il avait qualifiés de « parodie », a annoncé lundi l’un de ses avocats à l’AFP.

Figure de l’opposition soutenue pour cette élection par le président sortant Uhuru Kenyatta, Raila Odinga est devancé, selon le décompte annoncé, d’environ 230 000 voix (50,49% contre 48,85%) par le vice-président sortant, William Ruto.

Coup de théâtre au sein de l’IEBC

Le recours « leur a déjà été envoyé et ils le verront bientôt », a déclaré lundi matin Daniel Maanzo, qui fait partie de l’équipe juridique de l’homme politique de 77 ans. « La copie physique doit arriver avant 14h [11h GMT, heure limite pour déposer un recours], a-t-il ajouté. « Nous espérons avoir bâti un bon dossier et que nous gagnerons. »

Le 15 août, l’annonce des résultats par le président de l’IEBC avait donné lieu à une scission au sein de cet organe indépendant en charge de l’organisation du scrutin. Quatre des sept commissaires avaient annoncé rejeter les résultats quelques minutes avant leur annonce, reprochant au président de l’IEBC sa gestion « opaque » et son absence de concertation.

Depuis 2002, toutes les élections présidentielles au Kenya ont été contestées. Lors du dernier scrutin, en 2017, Raila Odinga avait obtenu que le scrutin soit invalidé.

Par Jeune Afrique avec AFP

Présidentielle au Kenya : interrogations et contestations après la victoire de William Ruto

août 16, 2022

Raila Odinga a rejeté mardi 16 août les résultats de la présidentielle annoncés la veille donnant la victoire sur le fil à son rival, William Ruto.

Des partisans du candidat Raila Odinga manifestent contre le résultat de la présidentielle, le 15 août 2022 à Kibera, au Kenya. © Gordwin Odhiambo/AFP

Après six jours d’attente et de calme, malgré l’impatience palpable, le vice-président sortant William Ruto a été déclaré vainqueur lundi 15 août de l’élection du 9 août avec 50,49% des voix contre 48,85% – soit un écart d’environ 230 000 bulletins de vote – pour son principal rival, Raila Odinga.

Ruto avait fait du pouvoir d’achat son cheval de bataille, promettant des emplois quand trois personnes sur dix vivent dans l’extrême pauvreté dans un pays éprouvé par les effets de la pandémie et de la guerre en Ukraine, et où l’inflation a explosé.

Raila Odinga a rejeté ces résultats. « Ce à quoi nous avons assisté hier est une parodie et un mépris évident de la Constitution », a affirmé ce vétéran de la politique, qui, à 77 ans, se présentait pour la cinquième fois. En 2013 et 2017, il avait déjà contesté les résultats devant la Cour Suprême, qui avait cette dernière année invalidé le scrutin. « Nous poursuivrons toutes les options légales et constitutionnelles à notre disposition. Nous le ferons au regard des nombreuses failles dans les élections », a-t-il déclaré lors de sa première allocution depuis l’annonce de sa défaite, dénonçant le rôle joué selon lui par la Commission électorale indépendante (IEBC), marquée par des divisions internes.

Manifestations

Sitôt les résultats donnés par une Commission électorale sous haute pression, des partisans de Raila Odinga avaient laissé éclater leur déception. Des manifestations ont secoué plusieurs quartiers populaires de la capitale Nairobi, comme Mathare, Kayole et Kibera. Des pneus ont été enflammés pour bloquer des rues dans ce bidonville fidèle à Odinga, figure de l’opposition à qui le président sortant Uhuru Kenyatta avait apporté son soutien pour cette présidentielle.

À Kisumu (Ouest), autre bastion d’Odinga, la colère a pris la forme de barricades et de jets de pierre, des magasins ont été pillés et la police a usé de gaz lacrymogènes pour disperser la foule.

Le président élu Ruto avait de son côté promis lundi soir qu’il travaillerait avec « tous les leaders » politiques.

« S’abstenir de toute violence »

Plusieurs pays africains, dont l’Éthiopie et la Somalie voisines, le Rwanda ou encore la Guinée-Bissau, ont d’ores et déjà félicité Ruto. De son côté, l’ambassade des États-Unis au Kenya a félicité « le peuple kényan d’avoir exercé son droit de vote lors des élections du 9 août » lors desquelles les 22,1 millions d’électeurs inscrits devaient également choisir leurs parlementaires et leurs élus locaux.À LIREKenya : le bilan économique d’Uhuru Kenyatta

Des partisans du président élu William Ruto, fêtent sa victoire, le 15 août 2022 à Eldoret, au Kenya. © SIMON MAINA/AFP

Des partisans du président élu William Ruto, fêtent sa victoire, le 15 août 2022 à Eldoret, au Kenya. © SIMON MAINA/AFP

Coup de théâtre

La Commission indépendante, bien que saluée par les observateurs internationaux et locaux pour sa gestion le jour du scrutin, se trouve cette année encore sous le feu des critiques. Un coup de théâtre est venu semer le trouble lundi.

Quelques minutes avant que son président n’annonce les résultats de la présidentielle, quatre de ses sept membres se sont désolidarisés de l’organisme indépendant, expliquant brièvement leur position lors d’une conférence de presse surprise par le « caractère opaque du processus ».

Tout recours en justice doit désormais être déposé auprès de la Cour suprême dans les sept jours après l’annonce des résultats. La plus haute instance judiciaire du pays dispose ensuite de 14 jours pour rendre sa décision, et, en cas d’annulation du scrutin, une nouvelle élection doit se tenir dans les 60 jours. Si personne ne saisit la justice, William Ruto prendra ses fonctions dans les deux semaines à venir.

Par Jeune Afrique avec AFP

Kenya : William Ruto proclamé vainqueur de la présidentielle

août 15, 2022

La Commission électorale indépendante a annoncé que William Ruto avait remporté l’élection présidentielle, avec 50,49 % des suffrages exprimés, contre 48,86 % pour Raila Odinga. Plusieurs membres de la Commission se sont désolidarisés de ces résultats.

William Ruto, après avoir voté lors de la présidentielle du 9 août 2022. © AP/SIPA

L’ancien vice-président d’Uhuru Kenyatta a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle qui s’est tenue le mardi 9 août, après près d’une semaine d’une attente sous tension pour les Kényans.

Selon les chiffres proclamés par Wafula Chebukati, le président de la Commission électorale indépendante, William Ruto a remporté 50,49 % des suffrages exprimés (7,17 millions de votes), et Raila Odinga a été crédité de 48,86 % des voix (6,94 millions de votes). William Ruto remporte donc ce scrutin particulièrement serré dès le premier tour, mais avec une très courte avance.

« Il n’y a pas de place pour la vengeance »

Des partisans de William Ruto fêtent l'annonce de sa victoire, le lundi 15 août 2022 à Eldoret. © Brian Inganga/AP/SIPA
Des partisans de William Ruto fêtent l’annonce de sa victoire, le lundi 15 août 2022 à Eldoret. © Brian Inganga/AP/SIPA

Le scrutin, qui s’est déroulé dans le calme, a été marqué par une participation en baisse: environ 65% des 22,1 millions d’électeurs se sont rendus aux urnes le 9 août, contre 78% lors du dernier scrutin de 2017.

À 55 ans, Ruto devient le premier Kalenjin a être élu président depuis vingt ans, succédant à deux présidents issus de la communauté kikuyu. « Je travaillerai avec tous les leaders » politiques, dans un pays « transparent, ouvert et démocratique », a-t-il assuré après l’annonce de sa victoire. « Il n’y a pas de place pour la vengeance », a-t-il poursuivi, se disant « totalement conscient » que le pays « est à un stade où nous avons besoin de tout le monde sur le pont ».

Les heures qui vont suivre vont de fait être cruciales pour le pays, qui a connu à plusieurs reprises des épisodes de violences postélectorales meurtrières, notamment en 2007 et en 2017.

Dissensions au sein de la Commission

Des partisans de Raila Odinga manifestent à Nairobi contre la victoire annoncée de William Ruto, le lundi 15 août 2022. © Ben Curtis/AP/SIPA
Des partisans de Raila Odinga manifestent à Nairobi contre la victoire annoncée de William Ruto, le lundi 15 août 2022. © Ben Curtis/AP/SIPA

Lundi à la mi-journée, quelques heures avant la proclamation de ces résultats, quatre des sept membres de la Commission électorale ont annoncé rejeter par avance les résultats. Évoquant le « caractère opaque du processus », la vice-présidente de la Commission électorale, Juliana Cherera, a notamment affirmé : « Nous ne pouvons pas assumer la responsabilité des résultats qui vont être annoncés. »

Dans plusieurs quartiers de Nairobi réputés acquis à Raila Odinga, des manifestants ont commencé à se rassembler ce lundi 15 août au cri de « Pas de Raila, pas de paix ».

Par Jeune Afrique avec AFP

Kenya : duel serré pour la présidence, les appels à l’unité se multiplient

août 14, 2022
Une urne scellée.

Depuis leur vote de mardi, les Kényans retiennent leur souffle devant ce duel présidentiel qui pourrait être un des plus serrés de l’histoire de leur pays. Photo : Getty Images/AFP/Brian Ongoro

Les appels à la paix et à l’unité ont résonné dimanche à l’échelle du Kenya, plongé dans l’interminable attente des résultats de la présidentielle du 9 août, qui apparaît particulièrement serrée, selon des résultats officiels partiels.

Dimanche matin, selon le décompte effectué par la Commission électorale (IEBC) en ce qui a trait à près de la moitié des bureaux de vote, le vice-président William Ruto menait ce coude-à-coude avec 51,25 % des voix, contre 48,09 % pour Raila Odinga, figure historique de l’opposition aujourd’hui soutenue par le président sortant Uhuru Kenyatta.

La Commission a ensuite coupé la diffusion en direct des résultats sans donner d’explication.

Toutefois, un décompte du quotidien Daily Nation, qui citait les données officielles à propos de 70 % des bureaux de vote, indiquait en soirée que M. Ruto avait jusqu’à présent obtenu 52,54 % des suffrages, tandis que M. Odinga en avait obtenu 46,78 %.

Depuis leur vote de mardi, les Kényans retiennent leur souffle devant ce duel présidentiel qui pourrait être un des plus serrés de l’histoire du pays. Leur patience est unanimement saluée dans un pays qui, au cours des dernières décennies, a connu plusieurs épisodes de tensions et violences postélectorales, parfois sanglantes.

Raila Odinga.

Raila Odinga, figure de proue de l’opposition kenyane, est un des favoris de la présidentielle. Photo : Getty Images/Donwilson Odhiambo

Priez pour le nouveau président

Dimanche, MM. Ruto et Odinga se sont rendus dans des églises de la capitale, Nairobi.

Vêtu d’une chemise blanche et d’une veste légère, William Ruto a appelé à une suite pacifique du processus électoral lors d’un service religieux : Nous avons voté pacifiquement, nous avons traversé ce processus pacifiquement, et ma prière, c’est que nous terminions ce processus pacifiquement.

Raila Odinga, vêtu d’une tunique bleue, sa couleur de campagne, a quant à lui récité une prière de saint François : Je veux devenir un instrument pour apporter la paix, guérir, unir et garder l’espoir vivant dans notre pays.

Ailleurs, les offices dominicaux, très fréquentés dans ce pays religieux, ont été l’occasion d’appels à la responsabilité.

À l’annonce des résultats, ne créez pas de problèmes ou de chaos, priez plutôt pour le nouveau président que Dieu nous a donné, a lancé l’évêque Washington Ogonyo Ngede devant 300 fidèles réunis à Kisumu, fief d’Odinga dans l’ouest du pays.

Des fidèles assistent à une messe.

Les Kényans prient pour la paix et pour l’unité du pays, minées par la présidentielle. Photo: Getty Images/ED Ram

Les dirigeants vont et viennent, mais le Kenya vit pour toujours, a ajouté cet ami de longue date de la famille Odinga.

À Eldoret, bastion de Ruto dans la vallée du Rift, l’évêque du diocèse catholique Dominic Kimengich a également appelé au calme, exhortant les hommes politiques à être très prudents dans leurs propos.

Nous avons connu cela en tant que Kényans, nous savons que toute remarque imprudente […] peut facilement déclencher un conflit, a-t-il déclaré avant une messe dans la paroisse de Yamumbi. Il a demandé aux responsables politiques d’accepter la volonté du peuple exprimée dans les urnes.

La Commission électorale sous pression

En écho au secrétaire d’État américain Antony Blinken samedi sur Twitter, une quinzaine d’ONG et de syndicats, dont Amnistie internationale, ont appelé dimanche à la patience.

Nous applaudissons les Kényans pour leur conduite pacifique pendant les élections et nous appelons au calme pendant que les résultats sont vérifiés, ont-ils déclaré dans un communiqué.

Quelque 22,1 millions d’électeurs ont été appelés aux urnes mardi pour désigner le successeur du président Uhuru Kenyatta ainsi que leurs gouverneurs, leurs parlementaires et leurs élus locaux.

Les résultats des scrutins locaux tombent au compte-gouttes. Ils ne laissent pas présager quel camp ravira la majorité parlementaire, mais ils dessinent d’ores et déjà une percée historique des femmes.

Pour la présidentielle, le suspense est maximal. Si aucun de ces deux candidats ne recueille plus de 50 % des voix ainsi que 25 % des voix dans la moitié des 47 comtés, le Kenya connaîtra pour la première fois un second tour.

William Ruto.

Le vice-président William Ruto est aussi favori à la présidentielle : il devancerait même son principal adversaire, Raila Odinga. Photo : Getty Images/AFP/Yasuyoshi Chiba

L’IEBC est donc sous pression, non seulement parce que le pays, locomotive économique de l’Afrique de l’Est, tourne au ralenti dans l’attente des résultats mais aussi parce qu’elle a été vivement critiquée il y a cinq ans après une présidentielle invalidée par la Cour suprême.

Vendredi, la Commission a reconnu que les opérations de collecte, de comptage et de vérification des résultats étaient plus longues que prévu, ralenties, selon elle, par l’ingérence de partisans des partis politiques.

Cette élection présidentielle est scrutée de près par la communauté internationale. Le Kenya est en effet un point d’ancrage démocratique dans la région et les résultats de toutes les présidentielles y ont été contestés depuis 2002.

Le scrutin de mardi dernier a été marqué par un taux de participation d’environ 65 % [contre 78 % en août 2017], sur fond d’une inflation galopante et de frustration à l’endroit de l’élite politique.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

Présidentielle au Nigeria : Bola Tinubu choisit son colistier et tente un coup de poker

juillet 11, 2022

Soucieux de respecter les équilibre régionaux, le candidat du parti au pouvoir APC a désigné Kashim Shettima, gouverneur de l’État de Borno, au nord. Mais il rompt les codes en désignant un musulman, comme lui, dans la course à la présidence.

Bola Tinubu a été désigné comme candidat de l’APC à la présidentielle de 2023. © Kola Sulaimon/AFP

Bola Tinubu, candidat du parti au pouvoir, le All Progressives Congress (APC) a révélé le nom de son colistier dans la course à la magistrature suprême : il s’agit du sénateur Kashim Shettima. Un choix à la fois logique et osé : logique parce que M. Shettima, 55 ans, est originaire de l’État de Borno, ce qui équilibre le duo en termes d’âge et de représentativité géographique. Osé, parce qu’ils sont tous les deux musulmans : Bola Tinubu rompt ainsi avec une pratique de longue date selon laquelle les candidats à la présidence choisissent des colistiers de religion différente dans le but de favoriser l’unité nationale.

« Il est compétent, capable et fiable », s’est justifié l’ancien gouverneur de Lagos après avoir rencontré le président Muhammadu Buhari dans l’État de Katsina (nord), où ce dernier est allé célébrer la fête de la Tabaski.

Règle non écrite

Son concurrent, l’ancien vice-président Atiku Abubakar, candidat du People’s Democratic Party (PDP, opposition) n’a lui, pas dérogé à la norme : musulman originaire de l’Adamawa (nord), il a choisi un gouverneur chrétien et sudiste, Ifeanyi Arthur Okowa, chef de l’exécutif de l’État du Delta, en guise de colistier. Depuis la fin du régime militaire en 1999, le Nigeria suit une règle non écrite selon laquelle le pouvoir est partagé entre le nord, majoritairement musulman, et le sud, principalement chrétien.

L’insécurité croissante sera un enjeu électoral majeur, notamment celle provoquée par l’insurrection islamiste qui dure depuis dix ans, les attaques et les enlèvements contre rançon perpétrés par des bandes armées, principalement dans le nord-ouest.

Avec Jeune Afrique