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Un humanitaire belge libéré par Téhéran dans un échange de prisonniers

mai 26, 2023
Un humanitaire belge libere par Teheran dans un echange de prisonniers
Un humanitaire belge libéré par Téhéran dans un échange de prisonniers© AFP/Archives/Kenzo TRIBOUILLARD

L’humanitaire belge Olivier Vandecasteele, libéré vendredi après quinze mois de détention en Iran, en échange d’un diplomate iranien condamné pour terrorisme, a été rapatrié en Belgique où il a retrouvé ses proches dans la soirée.

L’avion militaire qui le transportait depuis Oman, le sultanat du Golfe qui a servi de « facilitateur » dans cet échange, a atterri peu après 21H30 (19H30 GMT) sur la base de Melsbroek, près de Bruxelles.

En costume foncé et baskets, visiblement amaigri mais souriant, le Belge francophone de 42 ans a été étreint de longues minutes par la dizaine de proches qui l’attendaient sur le tarmac, sa mère notamment, selon des images de la chaîne belge RTL-TVI.

Olivier Vandecasteele ne devait pas s’exprimer publiquement dans l’immédiat.

« Enfin libre ! », avait annoncé en fin de matinée le Premier ministre belge Alexander De Croo. Sans évoquer le cas du diplomate Assadollah Assadi, que la Belgique a accepté de livrer à Téhéran pour obtenir le retour de son ressortissant.

Ce diplomate, à l’époque en poste à Vienne, a été arrêté le 1er juillet 2018 en Allemagne puis reconnu coupable par la justice belge d’avoir fomenté un projet d’attentat à l’explosif qui devait viser la veille un rassemblement du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, coalition d’opposants), près de Paris.

Il a été condamné à 20 ans de prison en février 2021 à Anvers (nord) pour « tentative d’assassinats terroristes », au grand dam de l’Iran qui a dénoncé une violation de son immunité diplomatique.

De son côté M. Assadi est arrivé en début de soirée à l’aéroport Mehrabad de Téhéran, accueilli par le porte-parole du gouvernement iranien, Ali Bahadori Jahromi, et un haut responsable du système judiciaire.

Selon une image de l’agence de presse iranienne Fars, les deux hommes l’ont accueilli avec des fleurs et des cadeaux.

Le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian a réaffirmé qu’Assadollah Assadi avait été condamné « en violation du droit international ».

Les membres de l’opposition iranienne en exil, qui ont tenté – sans succès – de s’opposer à cet échange, ont immédiatement dénoncé ce dénouement, jugeant que la Belgique avait payé « une rançon honteuse ».

« Cela encouragera le fascisme religieux au pouvoir en Iran à poursuivre ses crimes », a estimé le CNRI.

« Climat d’impunité »

Tout en saluant le retour d’Olivier Vandecasteele, l’ONG Amnesty International s’est dite « très préoccupée » par la libération de M. Assadi, qui « risque de contribuer au climat d’impunité » dont jouissent à ses yeux les agents iraniens.

Un traité de transfèrement mutuel de condamnés signé en 2022 entre la Belgique et l’Iran et entré en vigueur le 18 avril avait ouvert la voie à cet échange.

Mais l’exécutif belge a finalement eu recours, pour livrer M. Assadi, à l’article 167 de la Constitution lui accordant les pleines prérogatives en matière de politique étrangère, ont expliqué vendredi des sources gouvernementales belges.

En utilisant cette autre voie « nous n’avons pas prévenu l’opposition iranienne », et avons ainsi pu gagner du temps, a dit l’une de ces sources.

En mars, la Cour constitutionnelle belge, saisie par le CNRI, avait posé des limites à l’usage du traité bilatéral de 2022, précisant que les opposants iraniens en exil devaient être avertis d’une éventuelle décision de transférer M. Assadi afin de pouvoir s’y opposer en justice.

Plusieurs dizaines d’Occidentaux sont détenus en Iran, décrits par leurs soutiens comme des innocents utilisés par Téhéran comme moyen de pression et monnaie d’échange.

Arrêté le 24 février 2022 à Téhéran, Olivier Vandecasteele, 42 ans, avait été condamné pour « espionnage » à 40 ans de prison et 74 coups de fouet.

Mauvais traitements

Sa famille, qui doit s’exprimer devant la presse samedi matin à Bruxelles, dénonçait depuis des mois les mauvais traitements infligés à leur proche, détenu à l’isolment sans accès aux soins.

La libération d’Olivier Vandecasteele intervient deux semaines après celle de deux ressortissants français, Benjamin Brière, 37 ans, incarcéré pendant trois ans à la prison de Mashhad dans le nord-est de l’Iran, et le Franco-Irlandais Bernard Phelan, 64 ans, qui avait quant à lui passé sept mois en détention.

Trente-cinq ressortissants d’une douzaine d’États membres de l’UE, dont quatre Français, sont toujours détenus en Iran, selon la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna.

Par Le Point avec AFP

Moscou échange un ex-marine américain contre un pilote russe incarcéré aux États-Unis

avril 27, 2022
Trevor Reed, dans une cage formée de barreaux.

L’Américain Trevor Reed, lors d’une comparution devant un tribunal de Moscou, le 11 mars 2020. Photo: Reuters/Tatyana Makayeva

L’ex-marine américain Trevor Reed, condamné à neuf ans de prison en Russie pour violences, a été échangé mercredi avec un pilote russe incarcéré aux États-Unis depuis 2010, un échange de prisonniers rappelant la guerre froide.

Le 27 avril, à l’issue d’un long processus de négociation, Trevor Reed […] a été échangé contre le citoyen russe Konstantin Iarochenko, condamné à 20 ans de prison par un tribunal américain en 2011, a indiqué sur Telegram la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

Évoquant cet échange, le président américain Joe Biden a dit avoir dû prendre des décisions difficiles pour obtenir la libération de l’ancien militaire.

Son retour sain et sauf témoigne de la priorité que mon administration accorde au rapatriement des Américains retenus en otages et injustement détenus à l’étranger, a-t-il affirmé.

La télévision russe a diffusé des images de Trevor Reed, vêtu de noir et portant un grand sac, embarquant dans un avion.

Son père, Joey Reed, a déclaré à la chaîne américaine CNN que l’ancien militaire avait été transféré cette semaine à Moscou, puis mis dans un avion vers la Turquie.

« L’avion américain s’est arrêté à côté de l’avion russe et ils ont fait traverser les deux prisonniers en même temps, comme dans les films. »— Une citation de  Joey Reed, père de Trevor Reed

Trevor Reed, 30 ans, a été condamné en juillet 2020 à neuf ans de prison pour avoir agressé en état d’ébriété, un an plus tôt, deux policiers appelés sur les lieux d’une fête à Moscou. Il a nié l’agression et dénoncé une affaire politique sur fond de tensions russo-américaines.

Konstantin Iarochenko avait lui été arrêté en mai 2010 au Liberia par des agents des services secrets américains. Accusé de trafic de drogue en lien avec les FARC colombiens, il avait été emmené aux États-Unis, puis condamné à 20 ans de prison.

Un avion en provenance d’Ankara avec M. Iarochenko à son bord a atterri vers 8 h 30, heure locale, à Sotchi, station balnéaire russe sur les rives de la mer Noire, selon l’agence Interfax.

L’échange de prisonniers entre Moscou et Washington n’a aucun impact sur les relations entre les deux pays, a souligné un responsable américain.

Détenu dans une colonie pénitentiaire de Mordovie, à 500 km de Moscou, Trevor Reed avait fait une grève de la faim en novembre 2021 pour protester contre ses conditions de détention.

Son avocat, Sergueï Nikitenkov, a affirmé qu’il avait été placé plusieurs fois en ‘isolement et que l’administration pénitentiaire ne lui faisait pas parvenir les lettres qu’il recevait. Il n’a pas demandé de grâce présidentielle, a précisé l’avocat mercredi à Interfax.

Une libération négociée depuis très longtemps

L’avocat russe de Konstantin Iarochenko, Alexeï Tarassov, a lui qualifié de miracle de Pâques sa libération, ajoutant que l’échange était en négociation depuis très longtemps et que la santé du pilote, quinquagénaire, laisse beaucoup à désirer.

Le président américain Joe Biden s’était engagé à tout faire pour libérer Trevor Reed et d’autres Américains détenus à tort en Russie, et l’hypothèse d’un échange de prisonniers était régulièrement évoquée, notamment avant la rencontre entre Joe Biden et Vladimir Poutine à Genève en juin 2021.

Le président russe s’était alors montré ouvert à une telle possibilité, ajoutant avoir toute une liste de Russes incarcérés dans les prisons américaines.

Parmi les noms les plus évoqués revient celui de Paul Whelan, un Canado-Américain condamné à 16 ans de prison pour espionnage et qui clame son innocence. Côté russe figure le célèbre trafiquant d’armes Viktor Bout, arrêté en Thaïlande en 2008 et qui purge une peine de 25 ans de prison aux États-Unis.

Les échanges de prisonniers étaient fréquents entre Moscou et les Occidentaux jusqu’à la fin de la guerre froide en 1991 et n’ont jamais totalement cessé, notamment depuis l’arrivée au pouvoir, en 2000, de Vladimir Poutine.

Ils concernent le plus souvent des espions, comme en 2010, quand 10 membres d’un réseau russe (des agents illégaux opérant sous fausse identité américaine) arrêtés par le FBI avaient été échangés contre deux Russes travaillant pour la CIA et les services britanniques, ainsi qu’un chercheur.

Avec Radio-Canada par Agence France-Presse

États-Unis/Los Angeles: des détenus cherchent à contracter le coronavirus

mai 11, 2020

Pensant obtenir ainsi leur remise en liberté, des prisonniers détenus dans le comté de Los Angeles ont délibérément tenté de contracter le coronavirus pour obtenir leur remise en liberté, a affirmé lundi le chef de la police locale. «Il y a une idée fausse qui circule dans la population carcérale selon laquelle si quelqu’un est testé positif (au Covid-19, ndlr), nous serons d’une manière ou d’une autre obligés de libérer plus de gens, mais ça ne se passe pas comme ça», a déclaré lors d’une conférence de presse le shérif de Los Angeles, Alex Villanueva.

Le shérif a notamment cité des images de vidéosurveillance prises mi-avril dans deux unités d’une prison de Castaic, à une soixantaine de kilomètres au nord de Los Angeles. Une première vidéo montre des détenus partageant de l’eau chaude en faisant la queue devant l’infirmerie, «essayant de faire artificiellement grimper leur température pour prétendre avoir l’un des symptômes» du nouveau coronavirus, selon le shérif. Sur une autre, on peut voir les prisonniers buvant dans le même gobelet jetable et se relayant pour respirer dans le même masque.

Une enquête a été ouverte et, d’après Alex Villanueva, 21 détenus ont été testés positifs au Covid-19 rien que dans ces deux unités, une semaine après ces vidéos. «C’est triste de penser que quelqu’un cherche à s’exposer volontairement au Covid-19», a estimé le shérif, soulignant que plus de 4.500 détenus (40% de la population carcérale du comté) étaient en quarantaine. Au total, 357 ont été testés positifs à ce jour, dont 117 ont guéri.

Quelque 5.000 prisonniers ont été libérés pour réduire la promiscuité dans les prisons, faisant passer leur nombre de 17.000 à 11.700. «Nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour empêcher la diffusion du Covid-19 dans notre système pénitentiaire», a assuré le shérif Villanueva.

L’organisation de défense des droits humains JusticeLA a de son côté critiqué les conditions sanitaires régnant dans les prisons locales. Elle a intenté le mois dernier une action en justice contre les services du shérif de Los Angeles à ce sujet, demandant également la libération des prisonniers les plus vulnérables.

«Contrairement aux affirmations du shérif, ce qui me revient des gens incarcérés, c’est qu’il n’y a pas assez de savon, pas assez d’eau chaude, que les policiers se moquent des gens enfermés en toussant devant eux et en leur disant qu’ils vont mourir du Covid», affirme dans un communiqué Patrisse Cullors, co-fondateur du mouvement Black Lives Matter et partie prenante à la plainte de Justice.

Par Le Figaro avec AFP

RDC : des libérations de détenus envisagées face aux craintes de propagation du coronavirus en prison

mai 5, 2020

Le Pr Jean-Jacques Muyembe, à la tête de la riposte contre le coronavirus en RDC (ici en août 2019 à Goma, lorsqu'il dirigeait les opérations pour contrer Ebola).

Le Pr Jean-Jacques Muyembe, à la tête de la riposte contre le coronavirus en RDC (ici en août 2019 à Goma, lorsqu’il dirigeait les opérations pour contrer Ebola). © REUTERS/Baz Ratner

 

Les autorités congolaises s’inquiètent du risque de progression du coronavirus dans les prisons, qui pourrait constituer « un facteur de propagation à grande échelle ». Des mesures de remise en liberté de détenus sont envisagées. Dont celle de Vital Kamerhe, le directeur de cabinet du chef de l’État…

« La contamination au niveau des prisons risque d’être un facteur de propagation à grande échelle dans notre société, en particulier si la prison de Makala devrait être concernée, en raison de son surpeuplement ». La mise en garde vient de celui qui, depuis que la pandémie a touché la RDC, est à la tête de la lutte contre le virus, le professeur Jean-Jacques Muyembe.

L’alerte lancée par l’épidémiologiste, cité dans le compte rendu du Conseil des ministres en visioconférence qui s’est tenu lundi 4 mai, et présidé par Félix Tshiskedi, s’appuie sur la situation observée à la prison militaire de Ndolo, à Kinshasa. Dans cet établissement, ce sont pas moins de 104 cas qui ont été identifiés. Et le bilan pourrait s’alourdir, puisque de nouveaux prélèvements sont en cours d’analyse.

Interpellation des ONG

La semaine dernière, déjà, la situation dans les prisons congolaises a été pointée par plusieurs organisations de défense des droits de l’homme.

Pointant les risques inhérents à la promiscuité dans ces établissements et accusant les autorités de « négligence notoire », le gouvernement n’ayant « pris aucune disposition de grande envergure pour limiter la propagation de cette maladie » dans les établissements pénitentiaires, l’organisation Justicia ASBL, a ainsi réclamé des mesures de libération de détenus, pour « décongestionner » les cellules.

Une interpellation qui semble avoir été entendue de la part du gouvernement congolais qui a décidé de procéder à un « désengorgement » qui concernera notamment des détenus de la prison centrale de Makala et de la prison militaire de Ndolo.

Désengorgement « impérieux »

Déjà, fin avril, dans un courrier que Jeune Afrique a pu consulter, le vice-Premier ministre et ministre de la Justice, Célestin Tunda Ya Kasende, avait ordonné « de manière pressante » aux procureurs généraux des cours d’appel de Kinshasa/Gombe et Kinshasa/Matete « de prendre des dispositions qui s’imposent en vue de procéder sans tarder à la poursuite du désengorgement de la prison centrale de Makala, au regard de la situation combien préoccupante du moment. »

Soulignant que « la promiscuité à l’instar du surpeuplement de la prison centrale de Makala, qui compte 9 000 détenus, est de nature à favoriser la propagation » du coronavirus, le ministre a fixé l’objectif :  « Il est dès lors impérieux de prendre des dispositions utiles et salutaires en vue de désengorger la prison centrale de Makala. »

Dans la foulée, il avait appelé les deux procureurs à accorder une attention particulière aux femmes enceintes, aux mineurs et aux personnes âgées de plus de 70 ans dont la santé est fragilisée par l’âge.

Le cas de Kamerhe évoqué

Vital Kamerhe, ancien président de l'Assemblée nationale, directeur de cabinet de Félix Tshisekedi. Ici à Paris, dans les locaux de Jeune Afrique, le 20 août 2013.
Photo de Vincent Fournier/JA

Mais dans le compte rendu du Conseil des ministres, le texte se fait un peu plus précis encore : « Parmi les pistes explorées, il y a la voie de libération conditionnelle, de liberté provisoire à accorder aux personnes privées de liberté mais ne présentant aucun risque à l’instar du directeur de cabinet du chef de l’Etat, ainsi que les personnes condamnées à des peines mineures. »

Une mention de la situation de Vital Kamerhe que n’ont pas manqué de saluer ses partisans. Le directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, en détention préventive, a en effet vu ses multiples demandes de remise en liberté provisoire être systématiquement rejetées. Incarcéré depuis le 8 avril, il est accusé de détournements de fonds – pour une somme totale d’environ 50 millions de dollars – dans le cadre du programme des Cent jours initié par le président Félix Tshisekedi. Son procès doit s’ouvrir le 11 mai prochain.

« La croissance exponentielle n’a pas eu lieu »

Officiellement, le pays comptait, au 4 mai, 705 cas confirmés dans les sept provinces touchées – dont 675 à Kinshasa – , pour 34 décès et 80 personnes guéries. S’il a pointé des inquiétudes quant à la situation dans les prison, le professeur Muyembe s’est, en revanche, montré relativement optimiste sur l’état des lieux global de la progression de la maladie. « L’épidémie importée est terminée, les contaminations observées sont locales », a-t-il précisé, soulignant que « la croissance exponentielle n’a pas eu lieu ».

Le coordinateur de la riposte au Covid-19 a également affirmé que « le confinement de La Gombe a donné de bons résultats », notamment en terme de « baisse de nombre de contaminés » et de « dépistages de plusieurs contacts ». Dans l’Est, également touché, « la riposte semble avoir porté ses fruits, puisqu’aucune contamination nouvelle n’a été signalée ».

Avec Jeune Afrique par Stanis Bujakera TshIamala – à Kinshasa

 

Coronavirus au Cameroun : Paul Biya annonce la libération de certains prisonniers

avril 16, 2020

Paul Biya, le président camerounais.

Paul Biya, le président camerounais. © Lintao Zhang/AP/SIPA

 

Le chef de l’État camerounais a ordonné des commutations et des remises de peines pour certains prisonniers afin de désengorger les prisons qui font face à la menace du Covid-19. Le nombre de détenus concernés par cette décision n’a pas été communiqué.

C’était la revendication de la commission des droits de l’homme de l’ordre des avocats du Cameroun, pour qui seule « une réelle décongestion » des établissements pénitentiaires peut garantir une maîtrise de la situation en cas de présence du coronavirus.

Le 15 avril, le président Paul Biya a finalement annoncé la libération de certains prisonniers. Si le nombre de détenus concernés par ce décret présidentiel n’a pas été communiqué, les détails de son application ont été soigneusement précisés. Les prisonniers de l’opération épervier condamnés pour « détournement » ne sont pas concernés par cette mesure, encore moins ceux arrêtés dans le cadre de la crise anglophone et condamnés entre autres pour « atteinte à la sureté de l’État ».

Les personnes en attente de jugement détenues à titre préventif sont également exclues de la décision présidentielle. Cette catégorie comptait pourtant 18 435 personnes sur les 31 815 prisonniers au Cameroun en 2019, soit 58 % de la population carcérale. Une exclusion que regrettent certains avocats, dont la corporation a été en première ligne des revendications ayant conduit à l’adoption de cette mesure.

1 % de la population carcérale

Depuis Bamenda, l’avocat Fru Njoh exprime une satisfaction relative. « Si le but était de désengorger les prisons de telles sorte d’éviter une hécatombe en cas de contamination de celles-ci, c’est évidemment raté, confie-t-il. Mais nous saluons ce geste qui est avant tout humaniste ».

Dans chacune des 91 prisons que compte le pays, les premières sorties devraient intervenir au courant de cette journée du 16 avril. Selon les spécialistes des droits de l’homme au Cameroun, entre 2 000 et 3 000 personnes devraient ainsi recouvrer la liberté, soit à peine 1 % de la population carcérale totale.

Avec près de 855 cas positifs et 17 décès, le Cameroun reste le deuxième pays d’Afrique subsaharienne le plus touché après l’Afrique du Sud. La menace du Covid-19 a récemment provoqué un vent de panique au sein de la maison d’arrêt de Kondengui à Yaoundé, principale prison du pays. Des dizaines de détenus avaient alors manifesté leurs inquiétudes après la circulation de rumeurs sur la présence de cas infectés au sein du pénitencier.

Avec Jeuneafrique par Franck Foute

RDC: libération de 200 personnes en détention irrégulière

octobre 19, 2019

 

Plus de deux cents personnes en détention irrégulière ont été relâchées samedi à Kinshasa par les autorités de la République démocratique du Congo, a annoncé Emmanuel Cole, un défenseur des droits des prisonniers.

«237 personnes qui étaient en détention préventive et irrégulière ont été libérées» par les autorités, a-t-il dit à l’AFP. Tous ont quitté la prison après une cérémonie conduite par le ministre de la Justice, Célestin Tunda Ya Kasende.

Cette libération entre dans le cadre d’un «processus de désengorgement» des prisons, a indiqué le ministre, cité par le site d’information 7sur7. «Nous allons étendre cette libération à d’autres milieux carcéraux du pays».

«Ce n’est pas normal que les citoyens se retrouvent dans des situations de privation de liberté parce que les autorités judiciaires n’ont pas bien fait leur travail», a réagi M. Cole. «La majorité des personnes libérées étaient en prison depuis plusieurs mois et la détention de certains remonte à 2013. Détenus arbitrairement, on leur demande aujourd’hui de remercier les autorités. C’est incroyable».

Construite à l’époque coloniale, avec une capacité d’accueil de 1.500 personnes, la prison de Makala à Kinshasa compte aujourd’hui plus de 8.000 détenus, dont 850 condamnés.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Congo: Denis Sassou Nguesso va amnistier les prisonniers politiques

août 10, 2018

 

Denis Sassou Nguesso décrètera-t-il une amnistie ?
Le président congolais, Denis Sassou Nguesso doit libérer, le 15 août prochain, à l’occasion de la célébration de la fête nationale, les prisonniers politiques  détenus à Brazzaville pour démontrer qu’il est véritablement engagé dans le processus de réforme, a-t-on appris auprès d’une source proche de la Présidence de la République. L’enjeu n’est plus ni moins chercher à apaiser la contestation postélectorale et garantir la liberté et la sécurité à tous les prisonniers politiques.

Pour certains membres du Parti congolais du travail (PCT, parti au pouvoir) interrogés, « c’est un geste fort. Une mesure spectaculaire » dans un Congo embourbé dans une crise financière sans précédent et qui a besoin de tous ses fils et de toutes ses filles pour surmonter cette épreuve dans la paix, la concorde et l’unité nationale.

Selon les mêmes membres du parti au pouvoir, cette amnistie qui marque la grandeur d’esprit du président de la République, va permettre aussi à ces prisonniers politiques, d’exercer leurs droits politiques et donner vie à la démocratie dans le pays.

Parmi ces prisonniers politiques, on cite notamment, Paulin Makaya, André Okombi Salissa… accusés d’atteinte, entre autres, à la sûreté de l’État et détention illégale d’armes de guerre.

Cette décision du président Denis Sassou Nguesso va aussi dans le droit fil de l’accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités signé le 23 décembre 2017 à Kinkala, dans le Pool, entre les représentants du pasteur Ntoumi et le gouvernement.

Les partis politiques légalisés, acteurs politiques de l’intérieur et de la diaspora, société civile et confessions religieuses avaient fait de l’amnistie une de ces principales conditions pour mieux négocier non seulement avec le FMI et sortir notre pays de la crise économique et financière, mais aussi pour attirer les investisseurs et maintenir la paix durable sur toute l’étendue du territoire national.

Le discours à la nation du président de la République est donc attendu avec impatience par tous les congolais de l’intérieur et de l’extérieur.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville

Les Américains détenus par Pyongyang pourraient avoir été déplacés

mai 2, 2018

Séoul – Trois Américains détenus en Corée du Nord pourraient avoir changé de lieu de détention en amont de leur possible libération à l’occasion du sommet entre le président américain Donald Trump et le leader nord-coréen Kim Jong Un, ont indiqué plusieurs sources à l’AFP.

« Nous ne sommes pas en mesure de confirmer la validité de ces informations », a toutefois déclaré à l’AFP à Washington un responsable du département d’Etat américain. « Nous continuons de travailler pour faire en sorte que les ressortissants américains détenus en Corée du Nord rentrent à la maison dès que possible », a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis demandent de longue date la libération de Kim Hak-song, Kim Sang-duk et Kim Dong-chul et des médias rapportent que Washington et Pyongyang seraient proches d’un accord sur la question.

« Ils sont dans un hôtel de la banlieue de Pyongyang », a déclaré à l’AFP Choi Sung-ryong, un activiste sud-coréen qui a des contacts au Nord.

Les trois Américains sont détenus séparément, a-t-il ajouté, mais les Nord-Coréens leur organisent des « sorties, ils reçoivent des soins médicaux et mangent de la bonne nourriture ».

Des sources diplomatiques à Pyongyang ont fait état de rumeurs selon lesquelles les trois auraient été déplacés. Mais aucune confirmation n’a été donnée quant à l’endroit où ils se trouveraient.

Le Wall Street Journal avait rapporté que leur cas avait été discuté entre les dirigeants nord-coréens et le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo quand il s’était rendu à Pyongyang le mois dernier.

M. Trump avait également souligné que le retour des trois hommes était une priorité pour son administration.

« Nous avons parlé d’eux. Nous sommes en train de négocier », avait affirmé le président américain lors d’une conférence de presse avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe.

Kim Dong-chul, un pasteur américano-coréen, a été arrêté pour espionnage et condamné en 2016 à dix ans de travaux forcés.

Kim Hak-song et Kim Sang-duk, également connu sous le nom de Tony Kim, travaillaient tous deux pour l’Université des Sciences et de la Technologie de Pyongyang (USTP), établissement fondé par des chrétiens évangéliques étrangers. Ils ont été arrêtés l’année dernière pour « agissements hostiles ».

Après des années de montée des tensions sur les programmes nucléaire et balistique nord-coréens, la péninsule connaît depuis le début de l’année une remarquable détente, qui a été illustrée par le sommet intercoréen de vendredi dernier.

Il devrait être le prélude à une rencontre encore plus attendue entre MM. Kim et Trump. Ce dernier a affirmé mardi que la date et le lieu de ce sommet seraient annoncés sous peu.

Romandie.com avec(©AFP / 02 mai 2018 22h28)                                            

Le pape lave les pieds de détenus non catholiques et parle de sa cataracte

mars 29, 2018

Rome – Le pape François, très ému par l’univers carcéral, a célébré une nouvelle fois une messe du Jeudi saint dans une prison en lavant les pieds de douze détenus, dont deux musulmans, un orthodoxe et un bouddhiste.

S’exprimant à la fin de sa visite, il a estimé que la peine de mort n’était pas chrétienne et confié qu’il doit se faire opérer de la cataracte.

Après une brève rencontre en privé avec des prisonniers malades, le pape a célébré jeudi après-midi la messe de la Cène et le rite du lavement des pied avec douze détenus de sept pays différents dans la prison romaine pour hommes de Regina Coeli.

« Chacun a l’opportunité de changer de vie et ne doit pas être jugé », a souligné le pape, notant qu’il se considère lui-même comme « un pêcheur », avant de laver et embrasser les pieds des douze prisonniers.

Dans la tradition chrétienne, le Jeudi saint commémore le jour où le Christ lave les pieds des apôtres et institue l’eucharistie lors de son dernier repas (la Cène). Le rituel a été perpétué dans le christianisme, sauf dans certaines branches du protestantisme.

En prenant congé jeudi de la prison romaine, le pape a estimé dans un échange avec un détenu et la directrice du pénitencier que « la peine de mort n’est ni humaine ni chrétienne », car « toute peine doit rester ouverte à l’espérance et à la réinsertion ».

Il a aussi confié qu’il devra subir l’an prochain une opération des yeux. « A mon âge, par exemple, arrivent les cataractes et on ne voit pas bien la réalité. L’an prochain, il faudra faire l’intervention », a-t-il dit.

Le pape se rend régulièrement dans des prisons lors de ses voyages à l’étranger. Il avait décrit son accueil chaleureux en janvier dans un établissement pénitentiaire pour femmes de Santiago du Chili comme son rendez-vous le plus émouvant du voyage au Chili.

« Pour moi rendre visite à des malades, aller en prison, faire sentir au prisonnier qu’il peut avoir l’espoir de la réinsertion, c’est cela la prédication de l’Eglise », a expliqué le pape François dans un récent livre d’entretiens.

L’an dernier lors du Jeudi saint, il avait lavé les pieds de détenus repentis, notamment d’anciens mafieux, dans une prison au sud de Rome.

Depuis le début de son pontificat, le pape François a décidé de décentraliser cette célébration en dehors du Vatican.

En 2013, il s’était rendu dans une prison pour mineurs, l’année suivante dans un centre pour personnes malades et handicapées, en 2015 à nouveau dans une prison et en 2016 dans un centre d’accueil de réfugiés. Il a lavé à plusieurs reprises les pieds de croyants musulmans.

Jeudi matin, le pape François a présidé, dans la basilique Saint-Pierre, la traditionnelle messe « chrismale » qui donne lieu à la bénédiction de l’huile sainte servant à la célébration de certains sacrements tout au long de l’année.

Lors de cette messe devant des prélats et des religieux de Rome, le pape a recommandé à ces derniers d’être « des prêtres de rue », disponibles et à l’écoute des croyants.

Romandie.com avec(©AFP / 29 mars 2018 20h02)                                            

Au Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa amnistie 3000 prisonniers

mars 22, 2018

 

Le président veut faciliter la décongestion des établissements pénitentiaires, qui comptent 20 000 détenus pour une capacité de 17 000 places.

Le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, le 18 février 2018, à Harare. Crédits : JEKESAI NJIKIZANA / AFP

Le président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, a accordé une amnistie à quelque 3 000 personnes détenues dans les prisons surpeuplées du pays, ont annoncé, jeudi 22 mars, les autorités pénitentiaires. « Le président a, selon la Constitution du Zimbabwe, décidé d’accorder une grâce à certains détenus. […] Cela facilitera la décongestion de nos prisons », a indiqué l’administration pénitentiaire du Zimbabwe dans un communiqué.

Cette mesure vise notamment la totalité des détenues femmes – à l’exception de celles condamnées à la prison à perpétuité –, mais aussi les détenus handicapés et mineurs qui purgent des peines de moins de trois ans et en ont déjà accompli le quart. Tous les prisonniers malades et âgés de plus de 60 ans qui ont déjà accompli un tiers de leur peine seront également libérés.

En outre, les condamnés à mort qui attendent leur exécution depuis plus de dix ans dans les couloirs de la mort verront leurs peines commuées en réclusion criminelle à perpétuité, selon les autorités. Les condamnés pour meurtre, trahison, viol, vols à main armée ou avec violence et ceux punis par une cour martiale sont exclus de cette mesure d’amnistie.

Des émeutes dans les prisons

En proie à une sévère crise financière et incapable de pourvoir aux besoins en vêtements, en nourriture et en soins de tous ses détenus, le Zimbabwe a régulièrement pratiqué, ces dernières années, des amnisties de masse. Durant la seule année 2013, une centaine de prisonniers étaient morts faute d’une prise en charge adéquate. Ces mauvaises conditions de détention avaient provoqué en 2015 une vague d’émeutes dans les établissements pénitentiaires du pays, qui s’était soldée par la mort de quatre détenus.

Le Zimbabwe compte environ 20 000 prisonniers, pour une capacité de 17 000 places. Des élections générales y sont prévues en juillet, les premières depuis la démission en novembre, sous la pression de l’armée et de son parti, de Robert Mugabe, 94 ans, au terme d’un règne sans partage de trente-sept ans.

Lemonde.fr avec AFP