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Le prix Nobel de médecine remis à deux chercheurs pour la découverte de récepteurs

octobre 4, 2021

STOCKHOLM — Deux scientifiques basés aux États-Unis ont reçu lundi le prix Nobel de médecine pour leur découverte des récepteurs qui permettent aux humains de ressentir la température et le toucher.

© Fournis par La Presse Canadienne

David Julius et Ardem Patapoutian ont concentré leurs travaux dans le domaine de la somatosensation, c’est-à-dire la capacité d’organes spécialisés tels que les yeux, les oreilles et la peau à voir, entendre et sentir.

«Cela dévoile vraiment l’un des secrets de la nature», a déclaré Thomas Perlmann, secrétaire général du comité Nobel, en annonçant les lauréats. «C’est en fait quelque chose qui est crucial pour notre survie, c’est donc une découverte très importante et profonde.»

Le comité a expliqué que M. Julius, 65 ans, utilisait la capsaïcine, le composant actif des piments chilis, pour identifier les capteurs nerveux qui permettent à la peau de réagir à la chaleur.

M. Patapoutian a trouvé des capteurs sensibles à la pression dans les cellules qui répondent à la stimulation mécanique, a ajouté le comité.

Le couple avait partagé le prestigieux prix Kavli pour les neurosciences l’année dernière.

«Imaginez que vous marchez pieds nus dans un champ un matin d’été», a illustré Patrik Ernfors du comité Nobel. «Vous pouvez sentir la chaleur du soleil, la fraîcheur de la rosée du matin, une brise d’été caressante et la texture fine des brins d’herbe sous vos pieds. Ces impressions de température, de toucher et de mouvement sont des sensations reposant sur la somatosensation.

«Ces informations circulent en permanence depuis la peau et d’autres tissus profonds et nous relient au monde externe et interne. C’est également essentiel pour les tâches que nous effectuons sans effort et sans trop y penser», a ajouté M. Ernfors.

M. Perlmann a déclaré qu’il avait réussi à parler aux deux gagnants avant l’annonce.

«Je (…) n’ai eu que quelques minutes pour leur parler, mais ils étaient incroyablement heureux», a-t-il raconté. «Et pour autant que je sache, ils étaient très surpris et un peu sous le choc, peut-être.»

Le prix avait été décerné l’an dernier à trois scientifiques qui avaient découvert le virus de l’hépatite C qui ravage le foie, une percée qui a conduit à des remèdes contre la maladie mortelle et à des tests pour empêcher le fléau de se propager dans les banques de sang.

Le prix prestigieux est accompagné d’une médaille d’or et de 10 millions de couronnes suédoises (plus de 1,14 million $ US). L’argent du prix provient d’un legs laissé par son créateur, l’inventeur suédois Alfred Nobel, décédé en 1895.

Le prix est le premier à être décerné cette année. Les autres prix récompenseront des travaux exceptionnels dans les domaines de la physique, de la chimie, de la littérature, de la paix et de l’économie.

By The Associated Press

Le Nobel de médecine à un duo d’immunologistes nippo-américain « tueurs » de cancers

octobre 1, 2018

Le Japonais Tasuku Honjo et l’Américain James P. Allison, sur un montage créé le 1er octobre 2018 / © AFP / Sam YEH

Le prix Nobel de médecine a été attribué lundi à un duo d’immunologistes, l’Américain James P. Allison et le Japonais Tasuku Honjo, pour leurs travaux sur la capacité du corps à se défendre contre les cancers virulents comme le cancer du poumon et le mélanome.

Alors que depuis un siècle, l’immunothérapie contre le cancer faisait des progrès « modestes », les co-lauréats du prix Nobel de médecine 2018 l’ont « révolutionnée », offrant aux malades un espoir nouveau, a indiqué dans ses motivations l’Assemblée Nobel de l’Institut Karolinska à Stockholm.

Ils ont mis au jour les stratégies des cellules cancéreuses pour contourner les défenses du corps et le rôle néfaste des protéines PD-1 et CTLA-4, dits « points de contrôle immunitaires », qui freinent la réaction des cellules T (ou lymphocytes T), véritables soldats du système immunitaire censés combattre la tumeur.

Chacun de leur côté, les deux scientifiques se sont évertués à « lâcher les freins » et « appuyer sur les bonnes pédales d’accélération » du système immunitaire, a précisé le jury Nobel.

Cette percée a permis de mettre au point une nouvelle classe de traitements qui se sont avérés efficaces contre notamment le mélanome, un cancer très agressif de la peau qui laissait jusqu’alors la médecine impuissante, tuant 50% des malades en moins d’un an après le diagnostic. Aujourd’hui des patients ont des rémissions de plus de dix ans.

Les cancers qui tuent le plus dans le monde / © AFP / Simon MALFATTO

L’annonce du Nobel tombe le jour du 94e anniversaire de l’ancien président américain Jimmy Carter, aujourd’hui parfaitement remis d’un cancer métastasé après avoir suivi un traitement à base de pembrolizumab, anticorps ciblant la protéine PD-1.

– Déjà primés –

James P. Allison, 70 ans, professeur d’immunologie au Centre du cancer de l’Université du Texas et Tasuku Honjo, 76 ans, professeur à l’Université de Kyoto, avaient déjà reçu conjointement en 2014 le prix Tang, présenté comme la version asiatique des Nobel.

James P. Allison avait reçu l’année suivante le prix Lasker dans la catégorie recherche clinique.

L’immunothérapie contre le cancer / © AFP / Paz PIZARRO

« Je suis honoré de recevoir cette reconnaissance prestigieuse », a-t-il réagi après l’annonce sur son site internet.

« Nous avons encore beaucoup de travail à faire, mais soyons optimistes face au fait que nous connaissons maintenant les règles de base, nous avons juste besoin de régler les détails (…) mais cela va prendre un certain temps », a-t-il ajouté en conférence de presse à New-York.

De son côté, M. Honjo a indiqué en conférence de presse à l’Université de Kyoto vouloir « continuer [sa] recherche (…) afin que l’immunothérapie sauve plus de patients atteints du cancer que jamais ».

Un membre de son club de golf qu’il ne connaissait que de vue, l’a abordé un jour pour lui dire: « J’avais un cancer du poumon et je pensais jouer ma dernière partie de golf mais grâce à votre traitement je peux jouer à nouveau ».

Le prix Nobel de médecine 2018 / © AFP / Kun TIAN

– Français condamné pour viol –

Le Nobel de médecine était allé l’an dernier à trois généticiens américains dont l’étude de l’horloge biologique éclaire les troubles du sommeil et leurs effets sur la santé.

Les derniers Français honorés dans cette discipline sont Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier, en 2008, pour avoir identifié en 1983 le virus du sida.

Après la médecine, suivront la physique mardi, la chimie mercredi et l’économie lundi 8 octobre.

Le Nobel de médecine à un duo nippo-américain / © AFP / Tom Little, Farid Addala

Le lauréat du Nobel de la paix sera dévoilé vendredi à Oslo.

Pour la première fois depuis 1949, l’annonce du prix de littérature a été reportée d’un an par l’Académie suédoise, enferrée dans des divisions internes et le retrait de plusieurs membres l’empêchant de fonctionner normalement.

L’annonce du prix Nobel de médecine est survenue quelques minutes après la condamnation à deux ans de prison ferme d’un Français au coeur de ce scandale Nobel.

Jean-Claude Arnault, 72 ans, a été reconnu coupable d’un viol commis à Stockholm en 2011 mais révélé six ans plus tard, en novembre 2017, en pleine tempête #MeToo. Il a fait savoir qu’il ferait appel.

Le scandale a levé le voile sur les liens étroits entre le Français et l’Académie suédoise, laquelle versait de généreux subsides à son club culturel et, selon ses accusatrices, fermait les yeux sur ses écarts de conduite pourtant notoires.

Les prix Nobel ont été attribués pour la première fois en 1901, après que le riche industriel suédois Alfred Nobel, inventeur de la dynamite, eut légué sa fortune à la création de ces prix.

Les lauréats reçoivent le 10 décembre une médaille en or, un diplôme et un chèque de 9 millions de couronnes suédoises (environ 870.000 euros) qui peut être divisé dans chaque catégorie entre trois gagnants maximum.

Romandie.com avec(©AFP / (01 octobre 2018 17h42)

Nobel de médecine: trois spécialistes américains de l’horloge biologique primés

octobre 2, 2017

Portraits des Prix Nobel de médecine 2017 affichés lors d’une conférence de presse à Stockholm, le 2 octobre 2017 / © AFP / Jonathan NACKSTRAND

Le prix Nobel de médecine a été attribué lundi à trois généticiens américains dont l’étude de l’horloge biologique éclaire l’adaptation du corps au cycle du jour et de la nuit, les troubles du sommeil et leurs effets sur la santé.

Jeffrey C. Hall, Michael Rosbash et Michael W. Young sont récompensés pour « leurs découvertes des mécanismes moléculaires qui règlent le rythme circadien », a solennellement annoncé l’Assemblée Nobel de l’Institut Karolinska à Stockholm.

« Leurs découvertes expliquent comment les plantes, les animaux et les êtres humains adaptent leur rythme biologique pour qu’il se synchronise avec les révolutions de la Terre » autour du soleil, a précisé le jury.

De 24 heures chez l’homme, le rythme circadien est l’une des fonctions vitales primordiales des êtres vivants multicellulaires: il régule le sommeil, les comportements alimentaires, la pression artérielle et la température corporelle.

« Dès que notre horloge biologique se dérègle, nos corps sont plus exposés aux maladies. L’horloge contrôle notre système immunitaire », rappelle Michael Hastings, chercheur à Cambridge (Angleterre).

A partir de l’observation de mouches, Jeffrey C. Hall et Michael Rosbash, qui exerçaient ensemble à l’université Brandeis de Boston, et Michael Young, de l’université Rockefeller à New York, ont isolé en 1984 un « gène horloge » interne à la cellule.

MM. Hall et Rosbah ont ensuite montré que ce gène, s’il fonctionne correctement, encode une protéine qui s’accumule dans la cellule au cours de la nuit puis se désagrège pendant le jour.

« Chaque cellule a des gènes horloge, qui lui disent à quel moment il faut qu’elle soit active et à quel moment il faut qu’elle se repose », explique Joëlle Adrien, directrice de recherche à l’Inserm.

Michael Young identifiera un second gène, puis un troisième, déterminants dans la régulation de l’ensemble.

L’horloge biologique principale, située dans le cerveau, joue le rôle de chef d’orchestre entre toutes les cellules « parce que si chaque cellule va à son rythme, c’est la cacophonie », ajoute Joëlle Adrien, qui préside l’Institut national du sommeil et de la vigilance.

– Un chercheur en pyjama –

M. Rosbash, 73 ans, né dans le Missouri, a obtenu son doctorat en 1970 au Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Cambridge (Etats-Unis).

Joint au téléphone par l’agence suédoise TT, il s’est dit « choqué » par l’annonce. « Je suis assis avec ma femme, en pyjama, je n’avais pas pensé à ça », a-t-il dit.

M. Hall, 72 ans, né à New York, a fait une partie de sa carrière à l’Université du Maine, en 2002. Il est aujourd’hui à la retraite.

M. Young, 68 ans, originaire de Miami, enseigne depuis 1978 à l’université Rockefeller, où il a donné une conférence de presse, rendant compte de sa surprise.

« J’ai vraiment eu du mal ce matin, même à mettre mes chaussures. Vous savez, je vais chercher mes chaussures, et là, je réalise que j’ai besoin de chaussettes pour ensuite réaliser que j’ai besoin de mettre mon pantalon », s’est-il amusé.

En 2016, le Nobel de médecine était allé au Japonais Yoshinori Ohsumi pour sa contribution à la compréhension du renouvellement des cellules.

La médecine est traditionnellement le premier des prix Nobel décernés par les jurys suédois. Suivront la physique mardi, la chimie mercredi, la littérature jeudi, la paix vendredi et le prix d’économie le 9 octobre.

Pour la physique, revient régulièrement dans les discussions la détection des ondes gravitationnelles, avancée capitale de la recherche qui confirme une prédiction d’Albert Einstein dans sa théorie de la relativité générale.

Les physiciens français Alain Brillet et Thibault Damour se sont justement vu attribuer chacun la semaine dernière la médaille d’or du CNRS (France) pour leurs contributions majeures à la détection » de ces ondes.

Pour le prix de littérature, remporté en 2016 par Bob Dylan, la plupart des auteurs cités cette année figurent régulièrement sur les listes idéales des critiques: Don DeLillo, Adonis, Claudio Magris, Ismaïl Kadaré, Haruki Murakami, Jon Fosse, etc.

Quant au Nobel de la paix, le jury norvégien qui le remet devra trancher entre 318 noms pour désigner un successeur au président colombien Juan Manuel Santos, récompensé en 2016 pour son action dans un pays ravagé par un conflit de plus d’un demi-siècle.

La question nucléaire domine dans les pronostics sur fond d’escalade entre Washington et Pyongyang après le sixième essai nord-coréen mais aussi d’incertitudes sur l’accord iranien, que le président américain Donald Trump a menacé de « déchirer ».

Cette année, chaque prix est doté de neuf millions de couronnes suédoises (environ 937.000 euros) que se partagent les lauréats.

Romandie.com avec(©AFP / 02 octobre 2017 17h38)                

Prix Nobel de médecine 2016 attribué au japonais Yoshinori Ohsumi, pour l’autophagie

octobre 3, 2016

Le biologiste japonais Yoshinori Ohsumi, 71 ans, a été récompensé du prix Nobel de médecine, lundi 3 octobre.

Le biologiste japonais Yoshinori Ohsumi, 71 ans, a été récompensé du prix Nobel de médecine, lundi 3 octobre. INAMORI FOUNDATION, HO / AFP
Le biologiste japonais Yoshinori Ohsumi, 71 ans, s’est vu décerner le prix Nobel de médecine, lundi 3 octobre, pour avoir élucidé les mécanismes de l’autophagie, processus de dégradation et de recyclage des composants des cellules.

Ses recherches sont cruciales pour comprendre le renouvellement des cellules et la réponse du corps aux privations alimentaires et aux infections. « Les mutations des gènes de l’autophagie peuvent provoquer des maladies et le processus autophagique est impliqué dans plusieurs affections comme le cancer et les maladies neurologiques », a précisé le jury, lundi.

« Expériences brillantes »

« Les découvertes d’Ohsumi ont conduit à un nouveau paradigme dans notre compréhension de la manière dont la cellule recycle son contenu », affirme l’académie Nobel dans un communiqué.

Le concept d’autophagie est apparu dans les années 1960 lorsque les chercheurs ont observé pour la première fois la destruction par les cellules de leur propre substance en l’évacuant vers un « compartiment de recyclage » appelé lysosome. Les déchets des cellules se concentrent dans de petites vésicules, qui sont ensuite transportées jusqu’aux lysosomes, des organites fonctionnant comme une station d’épuration des constituants cellulaires.

La connaissance du phénomène est cependant restée limitée jusqu’aux travaux de M. Ohsumi qui, au début des années 1990, a mené des « expériences brillantes », selon le jury du Nobel. Le biologiste, professeur à l’Institut de technologie à Tokyo, est le sixième Japonais à remporter le prix Nobel de médecine. Il s’est impliqué dans ce champ de recherches à partir de la fin des années 1980. Il a d’abord travaillé sur des levures, chez lesquelles il a démontré l’existence de mécanismes d’autophagie en les affamant. Ensuite, par des milliers d’expériences, toujours chez les levures, il a mis en évidence les 15 gènes clés impliqués dans ces processus. Les résultats de cette percée scientifique ont été publiés en 1992. Le biologiste a ensuite poursuivi ses travaux et montré que des mécanismes sophistiqués comparables sont à l’œuvre dans les cellules humaines.

« Il s’agit d’un mécanisme cellulaire de défense ancestral contre les infections et le manque de nutriments, qui constitue la première menace pour un organisme » Martine Biard-Piechaczyk (CNRS)

« C’est absoument mérité, Ohsumi est une référence dans le domaine, c’est lui qui le premier a découvert le mécanisme de l’autophagie, après des travaux extraordinaires », souligne Martine Biard-Piechaczyk, qui dirige l’équipe « Autophagie et infection » à Montpellier (CNRS). « Il s’agit d’un mécanisme cellulaire de défense ancestral contre les infections et le manque de nutriments, qui constitue la première menace pour un organisme, explique-t-elle. Il permet le recyclage de tout ce qui peut l’être pour rester en vie plus longtemps. »

Dégradation et recyclage sont à l’œuvre dans l’autophagie, qui met en jeu deux processus principaux: un système de vésicules capables d’entourer les constituants à dégrader (microbes ou éléments cellulaires défaillants); leur fusion avec un lysosome, sorte de sac à enzymes qui dégradent ces constituants et permet ensuite leur recyclage par la cellule.

Vieillissement et infections

Les dérèglements de l’autophagie sont impliqués dans nombre de pathologies et dans le vieillissement. « C’est par exemple le cas dans les maladies neurodégénératives, où des agrégats protéiques ne sont pas éliminés, indique Martine Biard-Piechaczyk. Mais aussi dans le cancer ou les maladies infectieuses. » Son équipe étudie ainsi le rôle de l’autophagie dans l’infection par le VIH – « c’est très compliqué, et on est loin d’avoir tout compris », relève-t-elle.

L’autophagie mobilise une communauté de recherche grandissante. Le Japon et les Etats-Unis sont clairement en tête dans la compétition internationale, « mais la France n’a pas à rougir », estime Mme Biard-Piechaczyk. Un Club francophone de l’autophagie (CFATG) réunit les principaux acteurs français, et un réseau européen est en voie de constitution.

Lemonde.fr

Des lauréats du Nobel sonnent l’alarme sur l’état de la planète

octobre 4, 2014

Paris – Plusieurs lauréats du Nobel vont mettre à profit la semaine de remise des célèbres prix pour tirer la sonnette d’alarme sur l’état de la Terre, gravement malade, mettant toute leur autorité dans un plaidoyer en faveur d’une révolution des comportements humains.

Seule une utilisation plus intelligente et plus raisonnable des ressources permettra de sauver les écosystèmes dont l’humanité dépend, veulent rappeler ces onze personnalités, principalement des scientifiques, réunies à Hong Kong à partir de mercredi, parallèlement à l’attribution à Oslo des Nobel 2014.

La situation est catastrophique, souligne Peter Doherty, colauréat 1996 du prix Nobel de médecine, qui participera à cette conférence de quatre jours, la 4e d’une série initiée par les Nobel et consacrée à l’état de la planète.

Réchauffement du climat, déforestation, détérioration des sols et des ressources en eau, acidification des océans, pollutions chimiques, maladies liées à l’environnement, la liste des plaies planétaires est longue et ne cesse de s’allonger, relève-t-il.

Ce qui signifie que les consommateurs, les entreprises et les politiques doivent désormais soupeser toutes leurs actions, explique M. Doherty à l’AFP.

Nous devons penser durabilité – durabilité alimentaire, durabilité de l’eau, durabilité des sols, durabilité de l’atmosphère, insiste-t-il.

A Hong Kong, les Nobel se pencheront sur le défi que représente la hausse possible des températures de +4°, soit le double de la limite de +2° que s’est fixée la communauté internationale.

Derrière leurs préoccupations, se trouve le constat sans cesse confirmé, et chiffré, que l’humanité vit au-dessus de ses moyens.

Ainsi le rapport Planète Vivante 2014 du WWF rendu public mardi rappelle-t-il qu’à l’heure actuelle, l’être humain dévore une Terre et demie par an. Autrement dit, nous consommons 50% de ressources naturelles de plus que ce que la planète est capable de régénérer.

Le péril semble imminent, constate l’astrophysicien australo-américain Brian Schmidt, colauréat du Nobel 2011 de physique pour sa démonstration de l’accélération de l’expansion de l’Univers.

Notre consommation de ressources croît de manière exponentielle, afin de servir les quelque 9 milliards de personnes annoncées sur la terre d’ici 2050, qui veulent mener la vie que nous menons en Occident, souligne-t-il. Nous sommes sur le point de créer plus de dommages au cours des 35 prochaines années qu’au cours des 1.000 précédentes.

Pour l’Israélienne Ada Yonath, colauréate du Nobel 2009 de chimie, il ne s’agit pas juste de préserver les animaux et les plantes: l’humanité doit aussi être plus prudente à l’égard de ressources comme les antibiotiques.

– L’énergie et encore l’énergie –

Quelles solutions alors’ Plusieurs Nobel voient dans l’énergie une priorité.

Les énergies fossiles doivent être remplacées le plus vite possible par des ressources plus propres et des technologies nouvelles dont, étape tout aussi cruciale, doivent aussi bénéficier rapidement les pays émergents.

Car si ces États restent à l’écart, ils auront encore et toujours recours à des ressources fossiles pour se développer. Ce qui conduira à une modification climatique majeure et pourrait bien déstabiliser une large portion de la population mondiale, prévient Brian Schmidt.

Autre préoccupation, retirer les œillères d’une partie de l’opinion sur ces sujets – tout en expliquant patiemment au public pourquoi le changement peut être à son avantage.

George Smoot, colauréat 2006 du Nobel de physique pour ses travaux sur le Big Bang à l’origine de l’Univers, donne l’exemple de l’éclairage au LED, qui remplace de plus en plus les traditionnelles ampoules à incandescence.

Mais une belle innovation ne suffit pas, ajoute-t-il. Elle doit être utilisée largement, et cela commence avec la compréhension de chacun. Alors il nous faut des solutions — pour que les autorités autorisent et encouragent, pour que les gens adoptent. Cela marche quand tout le monde comprend les bénéfices, à la fois pour l’ensemble et pour chacun.

Romandie.com avec(©AFP / 04 octobre 2014 09h44)