Posts Tagged ‘prix Nobel’

La remise des prix Nobel, une humiliation annuelle

octobre 10, 2021
La cérémonie de remise des Prix Nobel, à Stockholm, en Suède, le 20 décembre 2020. © Fredrik Sandberg/AP/SIPA

À quelques rares exceptions exprès, les Africains ne figurent jamais parmi les lauréats scientifiques du prix Nobel. Si le continent ne manque pas de matière grise, il doit investir davantage dans l’éducation et le savoir.

Au moment où vous lirez ces lignes, l’humiliation rituelle, annuelle, aura eu lieu ou aura tout juste commencé. C’est chaque année la même chose. L’automne arrive, puis le mois d’octobre, et nous autres ressortissants des pays arabes, des terres d’Islam ou d’Afrique, nous baissons la tête, nous nous faisons tout petits… Les prix Nobel scientifiques sont proclamés, égrenés plutôt puisque – sadisme supplémentaire – ils ne sont pas tous révélés le même jour. Médecine, physique, chimie, économie (même si ce n’est pas un « vrai » Nobel)… Les récipiendaires sont aussitôt célébrés, fêtés, photographiés sous tous les angles… et pas un ne porte un nom qui ressemble même vaguement aux nôtres. Mamadou, prix Nobel de physique ? Abdallah, chimiste d’élite ? Stuff ! répondent les Suédois, c’est-à-dire : « balivernes! »

Pas moins futés

Et pourtant nous ne manquons pas de matière grise. J’ai participé il y a quelques temps à une réunion de travail à Paris, pour la préparation d’un colloque qui aura lieu du côté de Marrakech en novembre. Autour de la table, cinq Maghrébins : un ancien de Normale Sup, un prof au Collège de France, un brillant double docteur en physique et philosophie, un ingénieur de haut vol et votre serviteur. La conversation volait haut. Nous ne sommes pas moins futés que d’autres. Chaque pays d’Afrique, chaque pays de ce qu’on appelait autrefois le Tiers-Monde peut aligner des cerveaux.

Alors pourquoi ce gouffre béant entre eux et nous ? Il est tout de même stupéfiant que les minuscules Pays-Bas aient obtenu pas moins de dix fois le Nobel de physique (dont deux des trois premiers avec Zeeman et Lorentz), quatre fois celui de chimie (dont le tout-premier en 1901 avec J. H. van’t Hoff), trois fois celui de médecine… et l’Afrique et le monde arabo-musulman, presque rien.

DEPUIS COMBIEN DE DÉCENNIES SOMMES-NOUS DÉCOLONISÉS ? IL FAUDRA TROUVER D’AUTRES EXCUSES

Vous me direz – et vous aurez raison – que pendant une bonne partie du XXe siècle, tous ces pays étaient colonisés, sauf quelques rares exceptions, et que la métropole (Angleterre, France, Espagne…) avait d’autres objectifs que créer l’excellence parmi les indigènes. Combien de bacheliers à l’indépendance? Certes. Mais depuis combien de décennies sommes-nous décolonisés? Quatre, cinq ? Un demi-siècle ? Les effets de la colonisation s’estompent. Il faudra trouver d’autres excuses.

Plus de chercheurs, moins de gardiens de la morale

Si on compare les étudiants européens à leurs homologues africains ou arabes, on n’observe pas que les uns aient un cerveau de plus que les autres, ni que leur bosse des maths soit plus volumineuse… – et au moment où je me souviens des noms de mes condisciples de maths sup qui brillaient particulièrement, je me rends compte qu’ils ont tous fait de belles carrières dans le privé ou le public, mais pas dans la recherche… Et si c’était ça aussi, notre problème ? Ne pas offrir de belles perspectives de carrière dans la recherche pure ?

Ce n’est donc pas une questions d’individus. En réalité, il s’agit de ce qu’on pourrait nommer l’episteme. C’est invisible, insaisissable… L’episteme qui mène aux prix Nobel, c’est une façon générale (commune à toute une culture) d’envisager tous les problèmes selon des méthodes scientifiques, au rebours de la pensée magique et de la charlatanerie. C’est la distinction claire pour tous entre science et croyance, chacune maîtresse en son domaine.

C’est un consensus profond autour de la nécessité de la science, la vraie (on ne parle pas ici d’astrologie, de métaphysique ou de kabbale). C’est une orientation constante des investissements publics, depuis l’école jusqu’aux laboratoires de pointe, en faveur de l’éducation et du savoir. C’est le respect témoigné aux universitaires, aux chercheurs, aux savants – et non aux prétendus gardiens de la morale et à ceux qui se contentent de réciter un dogme. C’est le prestige accordé à l’esprit – et non aux esprits. Vaste programme, mais nécessaire si nous voulons un jour participer à la fête d’Octobre – celle de l’esprit, pas celle de la bière…

Fouad Laroui

Avec Jeune Afrique par Fouad Laroui

Ecrivain

Prix Nobel de littérature: Olga Tokarczuk et Peter Handke récompensés

octobre 10, 2019

 

Le prix a aussi été remis pour l’année 2018. Il ne l’avait pas été l’an dernier en raison de la crise traversée par l’Académie

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Olga Tokarczuk et Peter Handke. AFP

L’académie suédoise a annoncé jeudi à 13 heures les noms de ses deux derniers lauréats pour le prix Nobel de littérature. Pour l’année 2019, la distinction est décernée à l’auteur autrichien Peter Handke. Le prix Nobel de littérature 2018, qui n’avait pas été remis l’année dernière en raison de la crise traversée par l’Académie, revient à la Polonaise Olga Tokarczuk, 57 ans, lauréate du Man Booker Prize 2018. Ces nouveaux lauréats succèdent à Bob Dylan en 2016 et à Kazuo Ishiguro en 2017.

L’Académie, privée du quorum de membres siégeant prévu dans ses statuts pour désigner un lauréat Nobel, avait dû renoncer l’an dernier, et reporter l’annonce d’un an, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale. Après des démissions en chaîne et l’intervention du roi pour réformer les statuts, les gardiens du temple, leurs illusions perdues, aspirent à refermer le livre d’une funeste comédie humaine et ne plus désormais parler que de prose et de vers

Par Le Figaro.fr avec AFP

Toni Morrison, première femme noire prix Nobel de littérature, est décédée à 88 ans

août 6, 2019

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Romancière, Toni Morrison est également l’auteur de poèmes, d’une comédie musicale, d’une pièce sur Martin Luther King ainsi que d’un essai sur les Noirs dans la littérature américaine. PATRICK KOVARIK/AFP

DISPARITION – Dans son plus célèbre roman, Beloved, elle raconte la tragédie d’une mère qui tue sa fille pour qu’elle échappe à l’esclavage. Dédié aux «soixante millions de victimes de l’esclavage», ce livre lui vaut de recevoir le prix Pulitzer en 1988.

Prix Nobel de littérature en 1993 (le premier remis à une écrivaine noire), prix Pulitzer pour Beloved en 1988, l’auteure américaine Toni Morrison est décédée lundi au Montefiore Medical Center de New York, selon des déclarations de ses proches et de son éditeur Alfred A. Knopf. Elle avait 88 ans.

Sans attendre une réaction de Donald Trump, l’ancien président Barack Obama a salué sur Twitter «un trésor national, aussi bonne conteuse, aussi captivante en tant que personne qu’elle l’était dans son oeuvre». «Son écriture représentait un défi magnifique et plein de sens pour notre conscience morale et notre imaginaire. Quel cadeau d’avoir pu respirer le même air qu’elle, ne serait-ce qu’un moment», a-t-il ajouté.

Tous les prix Nobel de littérature ne sont pas célèbres. Toni Morrison, comme Günter Grass ou Doris Lessing, était connue dans le monde entier. Petite-fille de fermiers de l’Alabama, issue d’une famille noire ouvrière catholique de quatre enfants, née le 18 février 1931, à Lorain dans l’Ohio, Chloe Anthony Wofford se passionne très tôt pour la littérature. Elle suit des études à Howard University (Washington) puis à Cornell University où elle soutient une thèse sur le thème de la folie dans l’œuvre de William Faulkner et de Virginia Woolf. Elle enseigne ensuite au Texas puis à l’université de Howard, alors réservée aux Noirs. En 1958, elle épouse l’architecte jamaïcain Harold Morrison, avec qui elle a deux fils, Harold et Slade. Le mariage est brisé en 1964. Son emploi du temps de l’époque est bien rempli.

Quand elle ne se consacre pas à l’écriture, elle occupe à New York un poste d’éditrice chez Random House, où elle est en charge de la littérature noire. Elle publiera, par exemple, les autobiographies de Mohammed Ali et d’Angela Davis mais aussi des anthologies comme The Black Book en 1973. Son premier roman, L’Œil le plus bleu (publié en France chez Bourgois, comme tous ses autres titres), touchante histoire d’une petite fille noire qui rêve de ressembler à Shirley Temple, paraît en 1970. Morrison considérera toujours ce premier livre dans lequel l’héroïne sombre dans la folie comme son livre le plus pessimiste. C’est un échec puisque seulement 700 exemplaires du roman sont achetés. Le second, Sula, est sélectionné pour le National Book Award. Ce n’est qu’avec son troisième roman, Le Chant de Salomon (1977), ample saga sur le retour au Sud et aux racines, couronnée par le National Book Critic Circle Award, que Morrison accède à la célébrité.

Le triomphe international arrive dix ans plus tard avec Beloved, l’histoire atroce d’une ancienne esclave qui préfère tuer sa fille plutôt que de la voir subir le même sort qu’elle. Ce roman dédié aux «soixante millions de victimes de l’esclavage» lui vaut de recevoir le prix Pulitzer et une volée de bois vert de certains critiques qui n’y voient qu’une «description outrancière d’un holocauste noir» visant à remporter le «concours de martyrologie».

De cette époque sans doute naîtra sa réputation de femme de caractère, peu commode, idole de la communauté black, n’hésitant pas à affirmer que les Blancs ne sont pas un sujet pour ses livres: «Je n’ai jamais trouvé une histoire impliquant un Blanc qui soit intéressant pour moi.»

« Le bonheur ne m’intéresse pas dans mon travail. Ce qui m’intéresse, c’est la survie»

En 1993, l’année qui suit la publication de Jazz, son sixième roman, sa vie et sa carrière sont bouleversées lorsque l’académie royale de Suède lui décerne le prix Nobel de littérature saluant ainsi une œuvre qui «brosse un tableau vivant d’une face essentielle de la réalité américaine». Morrison devient ainsi le premier écrivain noir récompensé par le Nobel et la huitième femme à obtenir la récompense suprême des lettres en près d’un siècle. L’écrivain devient alors une sorte de monument qu’on visite et interroge avec crainte tant sa silhouette, son regard en imposent. Elle est cet auteur qui déclare: «Le bonheur ne m’intéresse pas dans mon travail. Ce qui m’intéresse, c’est la survie.» Elle ajoute: «J’écris dans ce que l’on pourrait appeler le mode tragique dans lequel apparaît une forme de catharsis et de révélation ; entre les deux, il y a un grand nombre de variations possible.»

Grâce à son amie, la toute-puissante prêtresse de la télévision Oprah Winfrey, qui produit et joue dans l’adaptation de Beloved, le roman se vend à près d’un million d’exemplaires.

Paradis, son septième titre, qui commence par cette phrase choc: «Ils tuent la jeune Blanche d’abord», se vendra à plus de 700.000 exemplaires aux États-Unis mais l’accueil critique sera mitigé. Le New York Times, par exemple, n’hésitera pas à qualifier le roman de «lourd pensum maladroit et schématique totalement dépourvu de magie littéraire… rempli de clichés et de procédés». La rebelle Toni s’en moque bien. Elle est invitée partout dans le monde à donner des lectures de sa voix puissante et n’hésite pas à intervenir sur la scène politique. Lorsque Bill Clinton est la cible des plus virulents des Républicains, Morrison prend sa défense parce qu’il est, à ses yeux, «le premier président noir des États-Unis» et rassemble sur sa personne «tous les traits distinctifs de la “noirceur”: pauvre, milieu ouvrier, famille monoparentale brisée, sudiste, amoureux du saxophone et du McDonald.»

Toni

Toni Morrison et Barack Obama en 2012 à la Maison Blanche. Rue des Archives/©Rue des Archives/BCA/CSU

Elle sera beaucoup plus sévère avec George Bush fils. Après le choc du 11-Septembre, sa colère éclate: «Je n’ai pas entendu un seul responsable politique proposer de réfléchir à la politique américaine. D’essayer de comprendre comment nous en étions arrivés là. Il n’y a eu ni temps de réflexion ni temps de deuil. Non, nous n’avons entendu parler que du krach économique à éviter, du shopping. (…) En fait, nous n’avons pas été traités en êtres humains, en citoyens blessés, mais en agents économiques. Je trouve tout cela obscène», déclare-t-elle dans Le Monde 2 en 2004. Toni Morrison est également l’auteur de poèmes, d’une comédie musicale, d’une pièce sur Martin Luther King (Dreaming Emmet) ainsi que d’un essai sur les Noirs dans la littérature américaine (Playing in the Dark).

En novembre 2006, elle est «conservatrice invitée» au Louvre, où elle ouvre un cycle de manifestations mêlant littérature, peinture, danse et musique autour du thème «Étranger chez soi», sur lequel elle a travaillé deux ans avec les équipes du musée parisien. «Ce thème, je le connais bien pour l’avoir exploré dans mon œuvre et dans mon travail de professeur à Princeton.» En 2008, elle apportera tout naturellement son soutien au candidat démocrate Barack Obama, non pas à cause de la couleur de sa peau mais parce qu’il possède «une imagination créatrice qui, associée au brio, égale la sagesse». Le 3 novembre 2010, la romancière américaine recevait des mains du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand l’insigne d’officier dans l’ordre de la Légion d’honneur

Le Figaro.fr par Bruno Corty

Le prix Nobel d’économie à l’Américain Richard H. Thaler

octobre 9, 2017

Le prix Nobel d’économie a été attribué à l’américain Richard H. Thaler, à Stockholm le 9 octobre 2017 / © POOL/AFP / CARSTEN REHDER

Le prix Nobel d’économie a été attribué lundi à l’Américain Richard Thaler pour ses travaux sur les mécanismes psychologiques et sociaux à l’oeuvre dans les décisions des consommateurs ou des investisseurs.

Professeur à l’université de Chicago, véritable pépinière de lauréats Nobel dans cette discipline, Richard Thaler, 72 ans, s’est spécialisé dans l’analyse des comportements économiques, qu’il s’agisse de faire ses courses au supermarché ou de placer des milliards sur les marchés financiers.

Il a montré comment certaines caractéristiques humaines, comme les limites de la rationalité et les préférences sociales, « affectent systématiquement les décisions individuelles et les orientations des marchés », a expliqué Göran Hansson, le secrétaire général de l’Académie royale des sciences de Suède qui décerne le prix.

Diplômé de l’université de Rochester (Etats-Unis), Richard Thaler a notamment théorisé le concept de « comptabilité mentale » expliquant la façon dont les individus « simplifient la prise de décision en matière financière en créant des cases séparées dans leur tête, en se concentrant sur l’impact de chaque décision individuelle plutôt que sur l’effet global », selon l’académie.

M. Thaler, dont le patronyme est un homophone de « thaler », l’ancienne monnaie européenne qui a donné le mot « dollar », a aussi étudié l’aversion aux pertes ou à la dépossession en mettant en évidence le fait que « les individus accordent une plus grande valeur à une chose s’ils la possèdent que s’ils ne la possèdent pas ».

Joint par l’académie, M. Thaler, qui va toucher 9 millions de couronnes suédoises (944.000 euros), s’est dit « très heureux » d’être récompensé et a promis d’essayer « de dépenser son prix de la façon la plus irrationnelle possible ».

« Je suis ravi, je n’aurai plus à appeler mon collègue Eugene Fama +Professeur Fama+ sur les terrains de golf », a-t-il plaisanté, faisant référence à son ami et collègue de l’université de Chicago lauréat du prix en 2013.

– Domination américaine –

Agé de 72 ans, issu de l’Ecole de Chicago, un courant de pensée libéral porté par Milton Friedman, le lauréat confirme l’écrasante domination des Américains, primés 57 fois sur un total de 78 lauréats. Ce chiffre comprend des binationaux, comme le lauréat de 2015, Angus Deaton, autre Britannique ayant pris la nationalité américaine.

M. Thaler, qui a joué son propre rôle dans le film « The Big Short » sur la crise des subprimes aux Etat-Unis, succède à des spécialistes de la théorie des contrats, l’américano-britannique Oliver Hart et le finlandais Bengt Holmström.

Le « prix en sciences économiques en hommage à Alfred Nobel » a été créé en 1968 à l’occasion du tricentenaire de la Banque de Suède, la plus ancienne banque centrale du monde, et décerné pour la première fois en 1969.

Il clôt une édition Nobel 2017 marquée par le couronnement du britannique d’origine japonaise Kazuo Ishiguro en littérature, et l’attribution du prix de la paix à la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN), une coalition d’organisations non gouvernementales, pour ses efforts contre les armes nucléaires au coeur de tensions internationales avec l’Iran et la Corée du Nord.

Les Nobel consistent en une médaille d’or, un diplôme et un chèque de neuf millions de couronnes suédoises à partager entre éventuels colauréats.

Les prix de médecine, physique, chimie, littérature et économie sont traditionnellement remis à Stockholm le 10 décembre, date-anniversaire de la mort de leur fondateur, l’industriel et philanthrope suédois Alfred Nobel (1833-1896). Seul le prix de la paix est remis, le même jour, à Oslo.

Romandie.com avec(©AFP / 09 octobre 2017 13h38)                

Éthiopie: une avocate non-voyante récompensée par un prix Nobel

octobre 6, 2017

 

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L’avocate éthiopienne non-voyante, Yetnebersh Nigussie, vient d’être récompensée par le prix Right Livelihood plus connu sous le nom de prix « Nobel l’alternatif ».

Le prix Right Livewood est un prix décerné aux personnes courageuses et aux organisations qui ont trouvé des solutions pratiques aux causes profondes des problèmes mondiaux.

«Si je pouvais changer une chose dans le monde, je changerais les mentalités afin que les gens pensent que l’inclusion et non l’exclusion est la norme», a déclaré Yetnebersh Nigussie en recevant son prix.

Aveugle depuis l’âge de 5 ans, Yetnebersh Nigussie a réussi à briser les préjugés liés à son handicap et à s’insérer dans le milieu professionnel en tant qu’avocate.

Ethiopie : une avocate non-voyante récompensée par un prix nobel

Parce que j’étais aveugle, je n’étais pas convenable pour un mariage précoce, une pratique courante dans mon village. Toutes mes amies se sont mariées à l’âge de 10, 11 ou 12 ans. J’étais la seule exception. L’éducation m’a libérée et m’a permis de devenir qui je suis aujourd’hui.

Yetnebersh Nigussie a créé en Ethiopie le ECDD(Ethiopian Center for Disability and Development), un centre qui a pour but d’inclure les handicapés dans les projets de développement. Elle est mariée et mère de deux enfants.

Le prix Right Livelihood a été créé en 1980 par le Germano-Suédois Jakob von Uexkull, qui fut eurodéputé écologiste, après le refus de la fondation Nobel de créer des prix pour l’environnement et le développement. Pour cette raison, la fondation qui le décerne revendique l’étiquette de «prix Nobel alternatif». La Fondation compte désormais 170 lauréats provenant de 69 pays.

Ethiopie : une avocate non-voyante récompensée par un prix nobel

Emeraude ASSAH avec Abidjantv.net

Inde: Le prix Nobel Satyarthi lance un une marche pour la protection des enfants

septembre 11, 2017

Le prix Nobel de la paix indien Kailash Satyarthi à Bangalore le 21 juillet 2017 / © AFP/Archives / MANJUNATH KIRAN

Le prix Nobel de la paix indien Kailash Satyarthi a donné lundi le coup d’envoi d’une marche à travers l’Inde pour exhorter les autorités à agir contre les violences sexuelles contre les enfants et le trafic de mineurs.

Kailash Satyarthi et ses partisans ont lancé cette grande manifestation à Kanyakumari, à la pointe sud de l’Inde.

Il espère faire participer un million de personnes à sa marche qui doit traverser les 29 Etats et les sept territoires de l’Union du pays sur 11.000 kilomètres pour s’achever le 16 octobre à New Delhi.

« Si nos enfants ne sont pas en sécurité en Inde, dans les écoles, alors nous devons y remédier », a déclaré ce militant des droits des enfants âgé de 63 ans.

« Nous ne pouvons pas être des spectateurs silencieux », a-t-il dit, qualifiant les violences sexuelles contre les enfants de « menace grandissante » et d' »épidémie en progression ».

Plus de 9.000 enfants ont été victimes d’une forme de trafic en Inde en 2016, un chiffre en hausse de 25% par rapport à 2015, selon le gouvernement indien.

Environ 14.000 enfants ont été victimes de viols ou de harcèlement sexuel en 2015, selon la police.

Des experts affirment que ces chiffres sont encore largement inférieurs à la réalité.

Romandie.com avec(©AFP / 11 septembre 2017 12h30)                

Dix prix Nobel exhortent Ryad à ne pas exécuter 14 chiites

août 12, 2017

L’Archevêque Desmond Tutu lors d’une messe le 7 octobre 2016 à Cape Town / © AFP/Archives / Rodger Bosch

Dix prix Nobel du monde entier dont l’archevêque sud-africain Desmond Tutu ont exhorté l’Arabie saoudite à ne pas exécuter 14 Saoudiens de la minorité chiite condamnés après des protestations organisées en 2012.

« Stoppez les exécutions », s’intitule la lettre adressée au roi Salmane d’Arabie saoudite et au prince héritier Mohammed ben Salmane, les seules personnes qui peuvent aujourd’hui décider de surseoir à ces peines capitales.

En l’absence du roi Salmane, en visite privée à l’étranger, le prince héritier a pris les rênes du pouvoir dans ce royaume sunnite ultraconservateur. Il lui revient de signer ou pas le décret d’exécution.

« Tendez la main de la pitié » aux condamnés, plaident encore les dix personnalités internationales, dont plusieurs prix Nobel de la paix comme les anciens présidents sud-africain Frederik de Klerk et du Timor Oriental José Ramos-Horta, le Polonais Lech Walesa ou l’Irlandaise Mairead Maguire.

Ils évoquent notamment le cas d’un jeune étudiant saoudien, Mujtaba al-Sweika, « brillant » mais arrêté à l’âge de 18 ans à l’aéroport de Ryad alors qu’il partait vers une université américaine. « Parmi les charges retenues contre lui, le fait qu’il ait créé un groupe Facebook et posté des images de manifestations » de militants chiites dans l’est de l’Arabie saoudite, écrivent les signataires en demandant la clémence à son égard.

Ils dénoncent aussi le cas d’Ali al-Nimr, un jeune homme arrêté quand il était mineur pour avoir posté des appels à manifester et dont l’oncle Nimr al-Nimr, un dignitaire chiite saoudien très connu, a été exécuté début 2016.

En juillet, la Cour suprême saoudienne a confirmé la peine de mort prononcée contre ces 14 Saoudiens chiites. Les défenseurs des droits de l’Homme craignent une exécution imminente.

Amnesty International et Human Rights Watch ont accusé les autorités saoudiennes d’avoir extorqué des confessions par la force et estiment que les condamnés n’ont pas bénéficié d’un procès équitable.

Les 14 chiites ont été condamnés en lien avec des manifestations dans la région de Qatif qui concentre la plus grande partie de la minorité chiite saoudienne. Ces derniers se considèrent marginalisés et discriminés par le pouvoir sunnite.

La Province orientale où est située Qatif, riche en pétrole, est régulièrement secouée par des violences attribuées par les autorités à des « éléments terroristes » ou des trafiquants de drogue.

Cette semaine, les autorités saoudiennes ont affirmé avoir rétabli l’ordre dans la ville d’Awamiya, dans la région de Qatif, après des troubles.

Awamiya, ville natale du dignitaire chiite Nimr al-Nimr, avait été l’épicentre de manifestations contre le pouvoir dans la foulée du Printemps arabe en 2011.

Ryad a exécuté 75 personnes cette année, un des taux les plus élevés dans le monde.

Romandie.com avec(©AFP / 12 août 2017 12h56)

La santé du dissident chinois Liu Xiaobo se détériore

juillet 6, 2017

Le Chinois Liu Xiaobo, prix Nobel de la paix 2010, le 14 mars 2005 à Canton / © AFP/Archives /

Les inquiétudes sur l’état de santé du dissident chinois Liu Xiaobo, atteint d’un cancer du foie, se sont accrues jeudi, l’hôpital où il est traité annonçant une « détérioration » de la fonction hépatique chez le prix Nobel de la paix.

Selon des proches de M. Liu, âgé de 61 ans, celui-ci est désormais proche de la mort. Sa sortie de prison et son hospitalisation suite à la détection d’un cancer en phase terminale avait été annoncée le mois dernier.

Liu Xiaobo a été condamné en 2009 à 11 ans de réclusion pour « subversion » après avoir appelé à des réformes démocratiques en Chine. Il a obtenu le prix Nobel de la paix en 2010. Figure du mouvement prodémocratie en Chine, il avait corédigé un manifeste, la Charte 08, prônant notamment des élections libres.

Plusieurs ONG et proches de M. Liu ont vivement reproché aux autorités chinoises d’avoir attendu que son état de santé se dégrade gravement avant de le libérer.

La Chine est sous pression de plusieurs pays occidentaux afin d’autoriser le dissident à être soigné à l’étranger. L’établissement hospitalier où il est soigné a invité des cancérologues étrangers réputés, notamment des Etats-Unis et d’Allemagne, à venir à son chevet, ont annoncé mercredi les autorités locales.

L’hôpital universitaire médical numéro un de Shenyang (nord-est de la Chine) a indiqué jeudi sur son site internet que la fonction hépatique du foie de Liu Xiaobo « s’est détériorée ». L’établissement suspecte également la présence d’un caillot de sang dans un muscle du mollet.

Une équipe de médecins dirigée par un spécialiste réputé du cancer du foie « a informé sa famille de son état de santé, et sa famille a exprimé sa compréhension », a précisé l’établissement.

– ‘Ses derniers jours’ –

Des amis de Liu Xiaobo et de sa femme – la poétesse Liu Xia – ont publié une lettre ouverte demandant la permission de lui rendre visite « à titre humanitaire ». « Nous avons été surpris et effrayés aujourd’hui d’apprendre que l’état de santé de Liu Xiaobo s’est dégradé », indique le texte signé par 44 intellectuels, écrivains et militants.

« Nous sommes profondément affligés, et réalisons que Liu Xiaobo n’en a plus pour longtemps à vivre, nous avons peur qu’il décède bientôt », poursuit la lettre. « Nous avons le besoin urgent de pouvoir apporter à Liu Xiaobo et à Liu Xia la sollicitude et les voeux de leurs amis ».

La révélation du traitement de Liu Xiaobo a jeté une lumière crue sur le sort des dissidents et avocats en Chine, dont la répression s’est intensifiée depuis l’arrivée au pouvoir du président chinois Xi Jinping fin 2012.

« Tout cela indique que (M. Liu) semble vivre ses derniers jours à présent », a indiqué à l’AFP Patrick Poon, chercheur pour Amnesty International, qui dit avoir parlé à des amis du prix Nobel. Le traitement du dissident est « inhumain », estime M. Poon. Selon lui, Liu Xiaobo a « de moins en moins d’espoir de pouvoir recevoir un meilleur traitement médical ». « Le gouvernement chinois veut qu’il meure en Chine », a-t-il déclaré.

Romandie.com avec(©AFP / 06 juillet 2017 14h52)                

Le Nobel de l’économie lundi

octobre 9, 2016

Nobel semblait se méfier de la finance. Il se tint à l’écart des prêteurs, qui avaient mené la vie dure à son père Immanuel, et craignait les aléas des marchés. Dans son testament, il demande d’investir sa fortune « dans des titres sûrs ».

Recherche sur la finance
Le jury du prix d’économie, pour sa part, apprécie la recherche sur la finance. D’après la classification de la Fondation, s’il n’a récompensé aucun économiste dans ce champ lors des deux premières décennies, il en a ensuite couronné huit: trois en 1990, deux en 1997 et trois en 2013.

C’est plus, par exemple, que pour la microéconomie (cinq lauréats depuis 1969) ou l’économie du travail (trois), et autant que pour l’économétrie (huit). Seuls les macroéconomistes (neuf lauréats) font mieux.

Si le sceau du Nobel a récompensé de solides mathématiciens, c’est bien avec ces chercheurs en finance. Or on peut penser que leurs équations et modèles auraient laissé Alfred Nobel de marbre, lui qui ne voulut pas de prix de mathématiques.

« C’était un homme de science, un lecteur passionné avec des ambitions littéraires, et avec un attachement sincère aux questions de paix. Je ne pense pas qu’il s’intéressait particulièrement ni aux mathématiques ni aux questions financières », souligne Bengt Fredrikson, qui a écrit sa biographie.

Aussi rigoureuse que puisse paraître la recherche des lauréats qui ont travaillé sur la finance, elle n’a pas acquis le même statut que les disciplines choisies par Nobel (médecine, chimie et physique).

« Elle paraît beaucoup plus ‘scientifique’, du moins du point de vue des sciences naturelles, qu’elle n’est en réalité », estime Skip McGoun, professeur de finance à la Bucknell University à Lewisburg (nord-est des États-Unis).

Un échec
Dans un article publié en 2003, il portait un jugement plus sévère. « Selon les normes traditionnellement rigoureuses des sciences naturelles, la science économique financière a été un échec. Elle ne peut tout simplement rien prédire avec une précision ou une fiabilité équivalente », tranchait-il.

Un exemple: le nom des deux économistes qui ont remporté le prix en 1997, Myron Scholes et Robert Merton, restera aussi associé à celui de Long-Term Capital Management, « hedge fund » qui connut un succès spectaculaire puis une faillite fracassante.

Mais pour Xavier De Scheemaekere, professeur à l’Université libre de Bruxelles, « si l’économie a sa place parmi les Nobel, la finance aussi. En gardant à l’esprit cette différence fondamentale avec la physique par exemple: il n’y a pas de vérifiabilité ».

Le Nobel avait récompensé l’an dernier l’Américano-Britannique Angus Deaton pour ses recherches sur la consommation.

Le prix d’économie est l’avant-dernier de cette saison Nobel après ceux de médecine, physique et chimie annoncés à Stockholm, et le prix de la paix annoncé vendredi à Oslo. Le nom du lauréat du prix de littérature sera dévoilé jeudi.

Romandie.com avec(ats / 09.10.2016 09h01)

Nobel : le chef de la guérilla des Farc félicite le président Santos

octobre 7, 2016

La Havane – Le chef des Farc, Timoleon Jimenez ou Timochenko, a félicité vendredi le président colombien pour son prix Nobel de la paix, soulignant le rôle des pays qui ont accompagné les négociations menées depuis près de quatre ans à La Havane.

Je félicite le président Juan Manuel Santos, les pays garants, Cuba et la Norvège, et les (pays) accompagnants, le Venezuela et le Chili, sans lesquels la paix serait impossible, a-t-il écrit sur Twitter.

Dans un premier message de réaction posté deux heures auparavant sur le même réseau social, le chef des Farc s’était contenté d’affirmer que le seul prix que la guérilla souhaite obtenir était celui de la paix avec la justice sociale.

De son côté, le numéro deux des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) Ivan Marquez, chef de l’équipe de négociateurs de la rébellion à Cuba, a souhaité que le prix Nobel de la paix insuffle au président Santos la force de donner vie à l’accord (de paix) final et dignité à tous les Colombiens, dans un message également publié sur Twitter.

Ivan Marquez et Rodrigo Londoño, plus connu sous ses noms de guerre Timoleon Jimenez ou Timochenko, étaient retournés dans la capitale cubaine après la signature d’un accord de paix historique avec le président Santos, le 26 septembre à Carthagène.

Cet accord avait ensuite été rejeté, à la surprise générale, lors d’un référendum organisé dimanche, plongeant dans l’incertitude le processus de paix.

Au fil des décennies, le complexe conflit armé colombien a impliqué les Farc, issues en 1964 d’une insurrection paysanne, mais aussi d’autres guérillas d’extrême gauche, des milices paramilitaires d’extrême droite et les forces armées. Il a fait plus de 260.000 morts, 45.000 disparus et 6,9 millions de déplacés par la violence.

Romandie.com avec(©AFP / 07 octobre 2016 15h21)