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Le prix Sakharov du Parlement européen décerné à Alexeï Navalny

octobre 20, 2021

Ce choix a immédiatement été salué par le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, sur fond de tensions entre la Russie et les Occidentaux.

Ce choix a immediatement ete salue par le secretaire general de l'Otan, Jens Stoltenberg, sur fond de tensions entre la Russie et les Occidentaux.
Ce choix a immédiatement été salué par le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, sur fond de tensions entre la Russie et les Occidentaux.© KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP

« Il a combattu sans répit la corruption du régime de Vladimir Poutine. Cela lui a coûté sa liberté et presque sa vie. » Ces mots ont été rédigés sur Twitter, mercredi 20 octobre, par le président du Parlement européen, David Sassoli, qui a également réitéré l’appel de l’institution à « la libération immédiate » d’Alexeï Navalny, opposant russe emprisonné. Le même jour, le Parlement européen lui a décerné le prix Sakharov 2021 de défense des droits de l’homme et de la liberté de pensée.

Le choix d’Alexeï Navalny a immédiatement été salué par le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, sur fond de tensions entre la Russie et les Occidentaux.

Il avait failli mourir empoisonné

Ce prix est « la reconnaissance du rôle important qu’il a joué depuis de nombreuses années pour défendre les valeurs de la démocratie et être une voix forte en Russie », a dit le chef de l’Alliance atlantique devant la presse à Bruxelles. La candidature d’Alexeï Navalny était soutenue par le PPE (droite), principal groupe politique du Parlement européen, et le groupe centriste Renew, troisième force politique. De leur côté, les groupes S & D (gauche) et écologistes avaient proposé d’honorer les femmes afghanes se battant pour l’égalité et leur liberté face au régime des talibans.

Principal opposant à Vladimir Poutine, Alexeï Navalny est incarcéré pour fraude dans une affaire largement considérée comme relevant de la répression politique. Il avait failli mourir empoisonné en août 2020, ce que les Occidentaux ont attribué aux services russes. Moscou a nié toute implication. Navalny avait été soigné en Allemagne, ce qui avait tendu les relations entre Berlin et Moscou, puis il avait été emprisonné dès son retour en Russie.

Un prix « pour la liberté de l’esprit »

Après l’intellectuel ouïgour Ilham Tohti, condamné à la prison à vie en Chine pour « séparatisme », lauréat en 2019, le prix portant le nom du grand dissident de l’URSS Andreï Sakharov avait été attribué en 2020 à « l’opposition démocratique » au président Alexandre Loukachenko en Biélorussie et reçu par sa cheffe de file Svetlana Tikhanovskaïa. Lancé en 1988, le prix Sakharov « pour la liberté de l’esprit » récompense chaque année des personnes ou organisations défendant les droits de l’homme et les libertés fondamentales. Il est doté d’une somme de 50 000 euros.

Par Le Point avec AFP

Prix Sakharov: le cinéaste Sentsov, le militant marocain Zefzafi et des ONG finalistes

octobre 9, 2018

Photo diffusée par les services pénitentiaires russes du cinéaste ukrainien Oleg Sentsov examiné à l’hôpital de Labytnangi, le 29 septembre 2018 en Russie / © Russian Federal Penitentiary Service/AFP/Archives / HO

Le cinéaste ukrainien emprisonné Oleg Sentsov, le militant marocain incarcéré Nasser Zefzafi et un groupe d’ONG qui portent secours aux migrants en Méditerranée sont les trois finalistes du prix Sakharov 2018, a annoncé mardi le Parlement européen.

Ce prix, créé en 1988, est décerné chaque année par le Parlement à des personnes ayant apporté « une contribution exceptionnelle à la lutte pour les droits de l’Homme dans le monde ». Le lauréat sera désigné le 25 octobre par la conférence des présidents de groupe du parlement.

Oleg Sentsov a annoncé vendredi qu’il arrêtait sa grève de la faim, disant vouloir éviter d’être nourri de force après un jeûne de plus de quatre mois qui a suscité une mobilisation internationale pour sa libération.

Arrêté chez lui en mai 2014, le cinéaste a été condamné en août 2015 à 20 ans de prison pour « terrorisme » et « trafic d’armes », à l’issue d’un procès qualifié de « stalinien » par l’ONG Amnesty International.

Nasser Zefzafi est le leader du mouvement de contestation sociale « Hirak » qui a agité la région du Rif (nord du Maroc) en 2016-2017 et dont le déclencheur a été la mort d’un vendeur de poissons, broyé dans une benne à ordures en octobre 2016.

Des manifestants brandissent le portrait de Nasser Zefzafi, leader du mouvement de contestation dans la région du Rif, le 29 mai 2017 à Al-Hoceïma, au Maroc / © AFP/Archives / FADEL SENNA

Il a été condamné en juin à 20 ans de prison, pour « complot visant à porter atteinte à la sécurité de l’Etat », au terme de neuf mois d’un procès fleuve réunissant un total de 53 accusés. Incarcéré à Casablanca, il a mis fin le 6 septembre à une grève de la faim d’une semaine menée pour protester contre ses conditions de détention.

Un groupe d’ONG qui « protègent les droits de l’homme et sauvent la vie des migrants en Méditerranée » fait également partie de cette liste des finalistes de ce prix doté de 50.000 euros, selon le communiqué du parlement.

Parmi ce groupe de neuf ONG figurent notamment Médecins sans frontières international et Save the Children.

Romandie.com avec(©AFP / (09 octobre 2018 14h59)

Le Parlement européen attribue son prix Sakharov 2017 à l’opposition vénézuélienne

octobre 26, 2017

Le Parlement européen, le 3 avril 2017 à Strasbourg / © AFP/Archives / SEBASTIEN BOZON

Le Parlement européen a attribué jeudi son Prix Sakharov 2017 pour la « liberté de pensée » à l’opposition démocratique vénézuélienne, en appelant à une « transition pacifique vers la démocratie » dans ce pays d’Amérique latine plongé dans une crise politique et économique.

La récompense, qui a fait grincer des dents parmi les eurodéputés, a été plus précisément attribuée à l’Assemblée nationale vénézuélienne, dominée par l’opposition et présidée par Julio Borges, ainsi qu’à une liste de prisonniers politiques.

« Il y a une véritable crise économique et sociale, la situation s’est détériorée, nous sommes face à une véritable crise humanitaire » au Venezuela, a déclaré en session plénière le président du Parlement européen, Antonio Tajani, en annonçant le choix des chefs de groupes parlementaires.

« Nous voulons lancer un appel, nous voulons une transition pacifique vers la démocratie », a poursuivi à la tribune M. Tajani, qui a dénoncé la « dictature » du président socialiste Nicolas Maduro.

Depuis le début de l’année, plus d’une centaine de personnes « ont été assassinées dans des manifestations, la plupart étant des manifestations anti-gouvernementales, et plus de 500 ont été emprisonnés arbitrairement » au Venezuela, a souligné le Parlement européen dans un communiqué.

Le 11 octobre, les 28 Etats membres de l’UE avaient donné leur « accord de principe » à la mise en place de sanctions contre le régime de Caracas.

– Prix contesté –

Applaudie dans l’hémicycle, l’annonce du prix a aussi été bruyamment contestée par des eurodéputés de la gauche radicale (GUE/NGL).

« Respectez la volonté du Parlement », leur a lancé M. Tajani, issu du PPE (droite), principale force politique au Parlement, qui avait proposé avec les libéraux de l’ALDE la candidature de l’opposition vénézuélienne.

Le prix a « été instrumentalisé à des fins politiques », a regretté dans un communiqué la gauche radicale, qui a annoncé qu’elle boycotterait la remise de la récompense, le 13 décembre à Strasbourg.

La délégation française des Verts a également fait part de son mécontentement, estimant que le prix risquait « de polariser et d’aggraver la crise politique au Venezuela au lieu de la résoudre ».

Selon ces voix critiques, des membres de l’extrême-droite font partie des opposants nominés, et le prix aurait plutôt dû être attribué à l’un des deux autres finalistes en lice.

Il s’agissait de Dawit Isaak, un journaliste et auteur suédois d’origine érythréenne, arrêté en 2001 par les autorités d’Asmara, et la Guatémaltèque Aura Lolita Chavez Ixcaquic, issue du peuple maya quiché, qui incarne la lutte pour les droits des populations autochtones.

L’hommage des eurodéputés à l’opposition vénézuélienne survient au moment où celle-ci apparaît plus divisée que jamais, dans ce pays pétrolier en plein naufrage économique.

Les fractures au sein de la Table pour l’unité démocratique (MUD), une coalition d’une trentaine de partis allant de la gauche modérée à la droite, profitent au président Maduro, qui avait été la cible d’une vague de manifestations au printemps exigeant son départ.

Le chef de l’Etat semble désormais en position de force pour les prochaines échéances électorales (municipales, encore sans date, et présidentielle, fin 2018).

– Révocation ? –

Créé en 1988, le Prix Sakharov, doté d’une somme de 50.000 euros, tire son nom du scientifique soviétique dissident Andreï Sakharov (1921-1989), et distingue chaque année des personnalités qui se sont illustrées dans la défense des droits de l’homme et de la liberté d’expression.

En 2016, le prix avait été attribué à deux femmes yézidies d’Irak, réduites en esclavage par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) avant de s’enfuir, et en 2015 au blogueur saoudien Raef Badaoui, emprisonné pour « insulte à l’islam ».

Les eurodéputés se sont récemment penchés de manière inhabituelle sur l’un de leurs choix passés: le prix décerné à la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi en 1990, alors qu’elle venait d’être placée en résidence surveillée après que son parti eut remporté les élections.

Dans une résolution adoptée en septembre, les députés européens avaient en effet déploré que l’ancienne égérie des droits de l’homme, devenue dirigeante civile du gouvernement, garde le silence sur le sort des musulmans rohingyas persécutés.

Les eurodéputés se sont demandé dans ce texte « si le prix Sakharov pourrait être révoqué en cas de violations » des critères ayant conduit à son attribution.

Romandie.com avec(©AFP / 26 octobre 2017 16h42)                

L’épouse du blogueur Badaoui reçoit le prix Sakharov pour son mari

décembre 16, 2015

L’épouse du blogueur saoudien Raef Badaoui, Ensaf Haidar, a reçu mercredi à Strasbourg le prestigieux prix Sakharov pour la liberté de l’esprit du Parlement européen au nom de son mari. Ce dernier est détenu en Arabie saoudite pour « insulte » envers l’islam.

« Je demande ici à nouveau au roi Salmane de gracier Raef Badaoui et de le libérer sans aucune condition et immédiatement », a déclaré dans l’hémicycle le président du Parlement européen Martin Schulz avant la remise du prix.

Très applaudie par des députés debout, Ensaf Haidar a souligné que son mari était « une voix libre dans le pays de la pensée unique ». « Dans nos pays, une pensée libre et éclairée est considérée comme du blasphème, c’est l’idéologie de certaines sociétés arabes », a-t-elle regretté.

Selon elle, « la société (saoudienne, ndlr) vit sous le joug d’un régime théocratique, qui ne demande aux gens que d’être des béni-oui-oui ». Mme Haidar, qui vit désormais au Canada, a également dit craindre « un exode des cerveaux arabes qui iront chercher un air plus frais ailleurs ».

Cinquante coups de fouet par semaine
Le prix Sakharov a été décerné le 29 octobre à Raef Badaoui, emprisonné depuis 2012 dans son pays.

Le blogueur avait été condamné fin 2014 à dix ans de prison et à 50 coups de fouet par semaine pendant 20 semaines.

La justice saoudienne a ordonné la fermeture de son site internet. Elle lui reproche d’y avoir publié des écrits critiquant la police religieuse de son pays et d’y avoir appelé à la fin de l’influence de la religion sur la vie publique dans ce royaume ultra-conservateur. Il avait reçu ses 50 premiers coups de fouets en janvier mais cette punition a été suspendue depuis après une vague de protestations dans le monde.

Romandie.com

Le blogueur saoudien Raef Badaoui obtient le prix Sakharov

octobre 29, 2015

Le blogueur saoudien Raef Badaoui a obtenu jeudi le Prix Sakharov pour la liberté d’expression, décerné par le Parlement européen. M. Badaoui est emprisonné et condamné à la flagellation dans son pays pour « insulte » envers l’islam.

Animateur du site internet Liberal Saudi Network, Raef Badaoui a été choisi par les chefs de file des groupes politiques du Parlement comme lauréat 2015 de cette prestigieuse récompense, parfois considérée comme l’équivalent européen du Prix Nobel de la Paix.

M. Badaoui a été préféré aux deux autres nominés pour ce prix: une coalition d’opposants politiques au Venezuela et l’opposant russe assassiné Boris Nemtsov – dont le nom avait été présenté à titre posthume. Le président du Parlement européen, Martin Schulz, devait annoncer officiellement ce choix jeudi en fin de matinée devant le Parlement réuni en plénière à Strasbourg.

Emprisonné depuis 2012, M. Badaoui a été condamné fin 2014 à dix ans de prison et à cinquante coups de fouet par semaine pendant vingt semaines pour « insulte à l’islam ». Ces châtiments corporels ont toutefois été suspendus en janvier 2015, en raison de l’indignation internationale.

Ensaf Haidar, son épouse réfugiée au Canada, s’est déclarée « très heureuse » du prix décerné à son mari, y voyant « un message d’espoir et de courage ».

Appel à sa libération
Selon elle toutefois, son Raef Badaoui pourrait subir une nouvelle séance de flagellation dans les tout prochains jours. Il avait subi une première séance de flagellation le 9 janvier, mais les suivantes avaient été repoussées, d’abord pour des raisons de santé, puis pour des motifs non précis.

Devant les députés européens à Strasbourg, le président du Parlement européen, Martin Schulz, a appelé le roi Salmane d’Arabie Saoudite à libérer le blogueur « immédiatement, pour qu’il vienne chercher son prix » à Strasbourg en décembre.

Romandie.com

RDC : le discours de Denis Mukwege, prix Sakharov 2014, devant le Parlement européen

novembre 26, 2014

Le chirurgien congolais, Denis Mukwege, a reçu le prix Sakharov 2014.
Le chirurgien congolais, Denis Mukwege, a reçu le prix Sakharov 2014. © AFP

On le connaît comme le « juste qui répare les femmes ». Mercredi, le docteur Denis Mukwege a reçu le prix Sakharov du Parlement européen, qu’il a dédié au « peuple congolais ». Le chirurgien est honoré pour son action près de Bukavu, en RDC, où il a soigné plus de 40 000 victimes de viols depuis 1996.

C’est une récompense de plus dans le combat d’une vie, celle du docteur Denis Mukwege, qui dirige depuis 1996 la clinique de Panzi, près de Bukavu, en RDC. Le chirurgien gynécologue congolais a reçu mercredi le prix Sakharov du Parlement européen, à Strasbourg, en l’honneur de son combat dans le Nord-Kivu, où il a soigné, depuis l’ouverture de son centre de soins, plus de 40 000 femmes et petites filles victimes de violences sexuelles dans la région.

Le corps des femmes est devenu un véritable champ de bataille.

Une récompense qu’il reçoit « avec humilité », a-t-il déclaré, en rappelant que le Kivu payait les conséquences d’une guerre « bassement économique ». « La région où je vis est l’une des plus riches de la planète (…) [où] le corps des femmes est devenu un véritable champ de bataille, et le viol est utilisé comme une arme de guerre », a ainsi dénoncé le chirurgien dans son discours, que Jeune Afrique retranscrit ci-dessous en intégralité.

« Mon père priera et moi je soignerai »

C’est de son père, pasteur, que Denis Mukwege, né à Bukavu en 1955, a hérité sa vocation d’aider son prochain. « Je l’admirais. Quand il partait à la rencontre des malades, quand il prêchait en tant que pasteur, je l’accompagnais car j’aimais le voir en action », explique le chirurgien dans Panzi, livre sorti en juin 2014.

Il y raconte notamment ce jour lors duquel son père fut appelé au chevet d’un bébé mourant. Impuissant, le pasteur ne pût qu’offrir ses prières à la famille et à l’enfant tandis que son fils pensait : « Il faut que je sois médecin, ainsi mon père priera et moi je soignerai ». Sa vocation était née. Denis Mukwege avait alors huit ans.

C’est de son père, pasteur, que Denis Mukwege, né à Bukavu en 1955, a hérité sa vocation.

Après des études de médecine au Burundi, à Bujumbura, à partir de 1978, un premier poste à l’hôpital de Lemera, en RDC, il débarque en France, à Angers, pour se spécialiser en gynécologie. Il y apprendra une technique révolutionnaire à l’époque, la laparoscopie, modèle de chirurgie peu invasive qui se révélera précieuse, avec l’aide du spécialiste belge Guy-Bernard Cadière, dans le traitement des lésions chez ses patientes de Panzi.

Il quitte Angers pour la RDC en 1989. Suivent des années de guerre, les conséquences du génocide au Rwanda, les conséquences au Kivu puis la fondation de sa clinique, avec l’aide d’associations suédoise et britanniques et de l’Union européenne. Quelques habitations en pisé d’abord, avant des locaux en dur. Puis la première victime de viol, en 1999. « Cette femme avait été violé à 500 mètres de l’hôpital », se souvient-il : « À l’époque, j’ignorais que ce serait le début d’une série de plus de 40 000 victimes. »

« Notre pays est malade mais, ensemble, (…) nous allons le soigner »

Ce 26 novembre, au Parlement européen, c’est le représentant de l' »un des principaux défis du siècle à venir : réduire les violences envers les femmes », qui est honoré par le prix Sakharov. Le témoin d’un Kivu où l’atrocité – il parle dans son discours, par exemple, d’une enfant violée de 18 mois, entre la vie et la mort -, côtoie l' »horreur économique qui nous conduit à la veulerie, au nihilisme sans conscience et finalement à la barbarie ».

Vous avez décidé d’accroître la visibilité du combat mené par les femmes congolaises depuis plus de 15 ans.

« C’est avec beaucoup d’humilité et un grand espoir que je reçois aujourd’hui le prestigieux Prix Sakharov pour la liberté de l’esprit », a déclaré Denis Mukwege à la tribune du Parlement européen mercredi. « Par ce prix, vous avez décidé d’accroître la visibilité du combat mené par les femmes congolaises depuis plus de 15 ans et de reconnaître leur souffrance mais aussi leur dignité et le courage qu’elles incarnent », explique-t-il encore.

« Chaque femme violée, je l’identifie à ma femme ; chaque mère violée à ma mère et chaque enfant violé à mes enfants. Comment me taire quand nous savons que ces crimes contre l’humanité sont planifiés avec un mobile bassement économique ? », s’interroge Denis Mukwege.

Unissons-nous et marchons avec l’Europe, afin qu’une fois pour toutes, la paix et la justice soient restaurées au Congo.

« Quel est cet être humain doué de conscience qui se tairait quand on lui emmène un bébé de six mois dont le vagin a été détruit soit par la pénétration brutale, soit par des objets contondants, soit par des produits chimiques ? », at-il dit devant les députés européens, en réclamant un règlement européen au sujet de l’approvisionnement en minerais.

S’adressant au « peuple congolais », Denis Mukwege explique enfin que le prix qu’il a reçu est « le symbole de la liberté de pensée », « un droit qui nous a été retiré, (…) auquel, suite à la terreur et l’oppression, nous semblons parfois avoir renoncé ».

Et de conclure : « Aujourd’hui, tout haut, et devant le monde entier, l’Europe nous exprime sa solidarité. Elle veut marcher avec nous dans notre quête pour la restauration d’une vie congolaise digne. Unissons-nous et marchons avec elle, afin qu’une fois pour toutes, la paix et la justice soient restaurées au Congo et que nous puissions aspirer à un futur meilleur. Notre pays est malade mais, ensemble, avec nos amis de par le monde, nous pouvons et nous allons le soigner. »
Jeuneafrique.com Par Mathieu Olivier

RDC : le docteur Mukwege lauréat du prix Sakharov du Parlement européen

octobre 21, 2014

Le docteur Denis Mukwege, en mars 2013 à Kinshasa, en République démocratique du Congo.
Le docteur Denis Mukwege, en mars 2013 à Kinshasa, en République démocratique du Congo. © Junior D. Kannah/AFP

Le docteur congolais Denis Mukwege s’est vu décerner mardi le Prix Sakharov 2014 pour son travail auprès des femmes victimes de violences sexuelles dans les conflits armés de l’est de la RDC.

Denis Mukwege a reçu, mardi 21 octobre, le « Prix Sakharov pour la liberté de penser », une distinction européenne qui récompense les actions en faveur des droits de l’homme. Il a été distingué pour son travail auprès des femmes victimes de viols et de violences sexuelles dans le contexte des conflits armés à l’est de la RDC.

Le président du Parlement, Martin Shulz, a précisé que les présidents des groupes politiques s’étaient prononcés à l’unanimité à Strasbourg en faveur du docteur congolais.

Jeuneafrique.com avec AFP

Malala n’a rien fait pour mériter le prix Sakharov, affirment les talibans

octobre 10, 2013

Malala n’a rien fait pour mériter le prix Sakharov, affirment les talibans

MIRANSHAH (Pakistan) – La jeune militante pour le droit à l’éducation Malala Yousafzaï n’a rien fait pour mériter le prestigieux prix Sakharov du Parlement européen, ont affirmé jeudi les talibans pakistanais qui menacent encore de la tuer.

Elle n’a rien fait. Les ennemis de l’islam lui ont décerné ce prix car elle a abandonné la religion musulmane pour se convertir à la laïcité, a déclaré à l’AFP Shahidullah Shahid, porte-parole des talibans pakistanais du TTP.

Elle remporte des prix car elle oeuvre contre l’islam. Les talibans vont cibler Malala qu’elle soit aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, a ajouté ce cadre du TTP, un groupe islamiste armé en lutte depuis six ans contre les forces pakistanaises.

Les présidents des groupes politiques du Parlement européen ont choisi jeudi à l’unanimité d’honorer l’adolescente aujourd’hui âgée de 16 ans, cible il y a un an d’un attentat des talibans pakistanais pour avoir milité en faveur de l’éducation des filles.

Malala, dont le nom est également cité pour le Prix Nobel de la Paix annoncé vendredi, est invitée à venir recevoir le 20 novembre à Strasbourg le prix Sakharov qui récompense chaque année un défenseur des droits de l’Homme et de la démocratie.

Malala Yousafzaï s’était fait connaître au Pakistan en dénonçant le régime imposé par les talibans dans sa vallée de Swat, région du nord-ouest du Pakistan sous l’emprise des insurgés du TTP de 2007 à 2009.

Dans son autobiographie publiée cette semaine, elle revient sur cette période sombre de l’histoire du nord-ouest pakistanais et sur l’attaque des talibans dont elle est sortie vivante in extremis.

Quiconque vend ce livre sera visé par les talibans, a menacé le porte-parole de la rébellion islamiste conviée à des pourparlers de paix par le gouvernement d’Islamabad. Des exemplaires du livre sont disponibles dans des librairies au Pakistan.

Romandie.com avec (©AFP / 10 octobre 2013 13h29)

Cuba: décès du dissident Oswalda Paya, les proches demandent une enquête

juillet 23, 2012

Les proches du dissident cubain Oswaldo Paya ont demandé lundi l’ouverture d’une « enquête transparente » sur l’accident de voiture qui a coûté dimanche la vie du prix Sakharov 2002 des droits de l’homme du Parlement européen.

« Les circonstances de l’accident ne sont pas claires et toutes les hypothèses sont envisageables », affirme un courriel du Mouvement chrétien Libération (MLC), fondé par Oswaldo Paya en 1988, en demandant « à la junte militaire cubaine une enquête transparente ».

Une fille du dissident décédé a affirmé dans un enregistrement audio qu’il « ne s’agissait pas d’un accident ».

« Selon les informations que nous ont fait parvenir des gens qui voyageaient avec lui, il y avait une voiture qui a essayé de les faire sortir de la route, qui les a percutés à plusieurs reprises, nous pensons donc qu’il ne s’agit pas d’un accident, qu’on a essayé de lui faire du mal et qu’on l’a finalement tué », a affirmé Rosa Maria Paya, cité par le quotidien de Miami El Nuevo Herald.

« Ce qui s’est passé est de la responsabilité du gouvernement cubain », a pour sa part affirmé à l’AFP à Miami Omar Lopez Montenegro, de la Fondation nationale cubano-américaine (FNCA), en dénonçant « un accident provoqué ».

Le MCL, dans son message adressé à l’AFP et signé de son porte-parole Regis Iglesias, ancien prisonnier politique, appelle « tous les amis solidaires de la cause de la libération des Cubains à se tenir en alerte et à appuyer cette demande » d’une enquête sur les circonstances du décès d’Oswaldo Paya.

Selon les autorités cubaines, le dissident est décédé dans l’accident d’une voiture de location qui est sortie de la route et a heurté un arbre, dimanche en début d’après-midi à une vingtaine de kilomètres de Bayamo, dans le sud-est de l’île. Un militant du MCL a également trouvé la mort et deux autres occupants du véhicule, un Suédois et un Espagnol, ont été légèrement blessés.

La presse cubaine, qui n’évoque habituellement pas les activités des dissidents, a brièvement fait état lundi d’un « regrettable accident de la route » qui a causé la mort des « citoyens cubains Oswaldo Paya Sardiñas, habitant à La Havane, et Harold Cepero Escalante, originaire de Ciego de Avila », sans mentionner leurs actions politiques.

AFP