La fondation Jeunesse, éducation et développement (JED) a congratulé, le week-end dernier à Brazzaville, les meilleurs élèves congolais relevant des enseignements général et technique au titre de l’année scolaire 2021-2022. Sur les trente lauréats récompensés, ceux des écoles d’excellence ont eu les plus importantes moyennes allant au-delà de 18.
Un échantillon des récipiendaires de la 16e édition du prix « Premier des meilleurs élèves »/ Adiac
De manière globale, selon la fondation JED, les trente élèves sélectionnés ont abattu un travail remarquable au cours de l’année scolaire 2021-2022, obtenant de moyennes allant de 13,30 à 18,60, selon les niveaux d’études.
En ce qui concerne le cycle lycée, les élèves issus des écoles spéciales ont battu le record pour avoir obtenu les plus fortes moyennes. Dans le lot, Gayan Milca Endonngo, élève en classe de 4e au lycée d’excellence de Mbounda de Dolisie, dans le Niari, est considéré comme le meilleur écolier en termes de performances, ayant obtenu 18,60 de moyenne.
Il est suivi de Gédéon Mavy Maloungui Kinga, en 4e également, et Princesse Célina Zihou Ndombi qui passe en classe de seconde, tous élèves au lycée d’excellence d’Oyo, dans le département de la Cuvette. Ils ont eu respectivement 18,26 et 18,16 de moyenne.
Dans le lot, l’Ecole préparatoire Général Leclerc, le lycée scientifique de Massengo, l’Institut national des aveugles du Congo, l’Institut des jeunes sourds, l’Ecole des beaux-arts et les écoles conventionnées catholiques se sont aussi distingués par le travail. Les élèves issus de leurs rangs ont obtenu des moyennes allant de 12,99 à 16,72.
Un élève en 5e au collège de Loutété, dans le département de la Bouenza, et un autre relevant du CEG de Kinkala, dans le Pool, ont obtenu chacun 17,35 de moyenne. Dans l’ensemble, a indiqué la présidente de la fondation JED, Esther Ahissou Gayama, le travail a été remarquable. Elle a ainsi invité quiconque épris de cœur de soutenir l’initiative afin d’encourager l’excellence.
Les prestigieux prix littéraires d’automne donnent cette semaine le coup d’envoi de leur édition 2022, avec peu d’élus et beaucoup de déçus dans cette bataille impitoyable entre romanciers qu’est la rentrée de septembre.
On l’attend avec impatience dans le milieu des lettres: la première sélection du prix Goncourt arrive mardi. Elle compte traditionnellement une quinzaine de romans.
Pour les auteurs qui y placent leur livre, parmi quelques centaines de concurrents, c’est un signal qu’ils comptent et sont dans la course. Ou, quand ils n’ont que très peu de chances de l’emporter, ils savent que leur livre a suscité de la sympathie.
« C’est une vraie surprise, je suis ravie ! D’autant que ce n’est qu’un deuxième roman », disait à l’AFP Lilia Hassaine après avoir été incluse en septembre 2021. Mais elle ne se faisait pas d’illusions, face à des confrères qui connaissaient mieux qu’elle la mécanique… et les membres de l’Académie Goncourt.
Pour les stars de cette rentrée, l’enjeu est important. Question qui est dans tous les esprits, cette année: avec son « Cher connard », Virginie Despentes, ex-jurée du Goncourt, a-t-elle convaincu ?
D’après ceux qui ont adoré ce roman sur l’addiction et le mouvement #Metoo, elle se doit d’être sur la liste. « Je pense que c’est un ouvrage qui fera date », affirmait par exemple à l’AFPTV une libraire parisienne, Delphine Bouetard.
D’autres pensent que son style trop brut pourrait déplaire à ses anciens commensaux du restaurant Drouant.
Attirer l’attention
À en croire les libraires, se placer dans cette première sélection ne garantit pas d’accélérer ses ventes dans les jours qui suivent. Mais cela attire l’attention de la critique et de la presse sur des titres parfois restés discrets.
Les deux derniers lauréats du Goncourt peuvent en témoigner.
Hervé Le Tellier, en 2020, était vu en août comme un second couteau, avec « L’Anomalie » (12.500 exemplaires pour le premier tirage). Mais en septembre, en figurant parmi de nombreuses listes (prix Goncourt, Renaudot, Médicis, Décembre), il avait intrigué tous les journalistes littéraires.
Quant à Mohamed Mbougar Sarr, en 2021, en publiant à 31 ans un roman exigeant (« La plus secrète mémoire des hommes »), il avait attiré l’attention d’un nombre impressionnant de jurys: Goncourt, Renaudot, Femina, Médicis et Académie française.
C’est mercredi que le Renaudot publie sa première sélection, un prix que Virginie Despentes a déjà remporté en 2010.
Le même jour, Le Monde remet pour la dixième fois son prix littéraire. Dix titres ont été sélectionnés par la rédaction du quotidien. Des premiers romans qui font parler d’eux, comme « En salle » de Claire Baglin ou « Ils vont tuer vos fils » de Guillaume Perilhou, côtoient des têtes d’affiche de cette rentrée, comme « La Vie clandestine » de Monica Sabolo ou « Quand tu écouteras cette chanson » de Lola Lafon.
Jeudi, jour de la première sélection du Femina, la Fnac décerne son prix littéraire. Il est d’autant plus convoité que cette enseigne, l’un des plus gros vendeurs de livres en France, fait dans ses magasins la promotion du titre primé, qui peut être français ou étranger.
Cinq sont finalistes, dont l’Américain d’origine finlandaise Karl Marlantes pour « Faire bientôt éclater la terre », et une révélation de cette rentrée 2022, Maria Larrea avec « Les gens de Bilbao naissent où ils veulent ».
L’ancien président américain Barack Obama a reçu l’Emmy du meilleur narrateur pour son documentaire Netflix, dans le cadre de son contrat de producteur.
Barack Obama a reçu le prix de meilleur narrateur pour sa série documentaire Netflix Nos grands parcs nationaux. L’Académie américaine de la télévision a annoncé samedi 3 septembre que l’ex-président américain était l’heureux lauréat d’un Emmy, bien que la cérémonie officielle de remise des prix n’aura lieu que le 13 septembre. La distinction de meilleur narrateur est considérée comme « mineure » et est annoncée avant (avec d’autres distinctions « mineures »).
Ce n’est pas la première fois qu’un ancien président des États-Unis reçoit un Emmy. Dwight D. Eisenhower en avait eu un en 1956. Mais dans son cas, il s’agissait d’un prix honorifique.
Après avoir quitté leurs fonctions en 2017, Barack Obama et sa femme Michelle ont chacun écrit des mémoires à succès et, en plus de leur fondation à but non lucratif, ont créé une société de production qui a signé un contrat avec Netflix d’une valeur estimée à des dizaines de millions de dollars.
Le premier documentaire de leur société, American Factory, a remporté l’oscar du meilleur long-métrage documentaire et un Emmy pour la réalisation, mais les prix ont été décernés aux cinéastes et non aux Obama eux-mêmes.
Donald Trump nominé à deux reprises pour The Apprentice
Le successeur de Barack Obama à la présidence, Donald Trump, n’a pas remporté d’Emmy pour son émission de télé-réalité The Apprentice, même s’il a été nominé deux fois.
Parmi les autres nominés dans la catégorie narrateur figurent l’ancienne star de la NBA Kareem Abdul-Jabbar (Black Patriots: Heroes Of The Civil War), l’actrice oscarisée Lupita Nyong’o (Serengeti II) et le naturaliste vétéran David Attenborough (The Mating Game).
L’ancien président américain (2009-2017) a également déjà remporté deux Grammy Awards, pour les versions audios de ses mémoires, The Audacity of Hope et Dreams from my Father.
Parmi ses distinctions, Barack Obama avait par ailleurs reçu le prix Nobel de la paix après sa victoire à l’élection présidentielle de 2008, pour ses « efforts extraordinaires pour renforcer la diplomatie internationale et la coopération entre les peuples ».
L’Observatoire congolais des droits des consommateurs fustige le non-respect de la règlementation du prix et du poids du pain par les patrons des boulangeries à Brazzaville et Pointe-Noire.
Pour le secrétaire exécutif de l’Observatoire congolais des droits des consommateurs, Mermans Babounga, le pain vendu à 50fcfa ne représente que 60g, celui de 100fcfa pèse à peine 120g et la baguette de 150fcfa un poids moins que celui qui est homologué.
Il en appelle à la responsabilité des autorités du ministère du Commerce pour faire respecter les mesures édictées par le gouvernement dans son Plan de résilience sur la crise alimentaire 2022-2023.
En raison de la volatilité du marché de la farine de blé observée depuis le début de l’année, le gouvernement congolais a décidé de renforcer la règlementation des prix et poids du pain qui figure parmi les produits de grande consommation au Congo.
Par exemple, la baguette de 90g est fixée à 50fcfa, celle de 110g est à 75fcfa, celle de 180g est à 100fcfa et celle de 220g coûte 150fcfa.
Sur le terrain le rapport prix/poids du pain n’est toujours pas respecté par les boulangeries. Pour contourner la règlementation en vigueur, les boulangeries se sont lancées dans la fabrication de différentes formes de pain, on y trouve des pains à 300fcfa ou 400fcfa.
Le gouvernement a accepté de rembourser aux minotiers le montant au-dessus du prix d’achat. La somme correspondant au dernier stock s’élève à 2 204 000 000 FCFA.
Un avis juridique donne le feu vert à la Ville pour établir un registre qui rendrait public le prix des logements. Photo : Radio-Canada/Magalie Masson
Des organismes communautaires de la région ont enfin obtenu les documents pour exiger un registre des prix des logements à Trois-Rivières.
En octobre dernier, le Regroupement des organismes d’éducation populaire autonome de la Mauricie (ROÉPAM), Infologis Mauricie, COMSEP, BAIL Mauricie et plusieurs autres organismes avaient demandé à la Ville de créer un tel registre, mais le maire Jean Lamarche ne savait pas si la municipalité en détenait le pouvoir.
Après avoir consulté des avocats du cabinet Cain Lamarre, le regroupement a obtenu sa réponse. Un avis juridique donne le feu vert à la Ville pour établir un registre qui rendrait public le prix des logements. Les propriétaires seraient sous le coup de l’obligation de divulguer le prix de location de leurs loyers chaque année.
Les locataires pourraient quant à eux s’y référer pour accepter ou refuser une augmentation de prix. Une façon, selon le coordonnateur du ROÉPAM, Marc Benoît, de protéger la population de la spéculation sur les coûts des loyers.
Normalement, dans un bail, le propriétaire doit inscrire le prix du loyer des 12 derniers mois, mais beaucoup de propriétaires ne l’inscrivent pas en disant qu’ils l’oublient. Le locataire n’a donc pas accès à l’information et cette omission du propriétaire n’est pas considérée illégale. Avec un registre, il n’y aurait pas d’ambiguïté, l’information serait accessible à tous, espère Marc Benoît.
Près de 5 000 $ en moins pour les organismes communautaires
Les organismes communautaires ont commandé un avis juridique, mais également un projet de règlement pour faciliter la tâche aux élus dans l’adoption du registre. Pour ce faire, ils ont déboursé près de 5 000 dollars, mais ça en valait le coup, selon Marc Benoit.
« Ça représente beaucoup d’argent pour les organismes qui auraient pu être investi ailleurs. Cela dit, je pense qu’on ne peut pas regretter ça, car la crise que la population trifluvienne vit présentement, on ne l’a jamais vu et les organismes sont débordés, épuisés. »— Une citation de Marc Benoît, coordonnateur du Regroupement des organismes d’éducation populaire autonome de la Mauricie
Trois-Rivières pourrait devenir un modèle
Si la Ville de Trois-Rivières adoptait un registre des prix des logements, elle représenterait la première municipalité au Québec à le faire.
L’attaché de presse du maire de Trois-Rivières a décliné notre demande d’entrevue. Il dit vouloir prendre connaissance des documents avant de s’exprimer.
La flambée de l’inflation oblige de plus en plus de consommateurs à modifier leurs habitudes alimentaires. Photo : Istock
L’indice des prix à la consommation poursuit sa flambée au Canada, où l’inflation a augmenté de 6,7 % en mars dernier sur une base annualisée, rapporte Statistique Canada. Il s’agit de la hausse la plus marquée de l’IPC depuis janvier 1991.
En février dernier, le taux d’inflation sur une base annuelle atteignait 5,7 %; il a donc augmenté d’un point de pourcentage en un mois.
Selon les données mesurées par Statistique Canada, les prix ont augmenté dans chacune des huit composantes principales de l’économie surveillées par l’agence.
Le salaire horaire moyen des employés, lui, n’a augmenté que de 3,4 % d’une année à l’autre en mars dernier, souligne Statistique Canada.
Les prix de l’énergie sont bien entendu en tête de peloton, avec une augmentation de 11,8 % du prix de l’essence entre février et mars dernier. Sur une base annuelle, le litre d’essence coûtait 39,8 % plus cher en mars 2022 qu’en mars 2021.
Le mazout a quant à lui augmenté de 19,9 % entre février et mars, pour atteindre une augmentation annualisée de 61 % par rapport à mars 2021.
L’alimentation n’est pas non plus épargnée par la flambée du prix des denrées, lequel a augmenté de 8,7 % en mars par rapport à la même période l’an dernier. Il s’agit de la hausse annuelle la plus importante observée dans le secteur de l’alimentation depuis mars 2009.
Les œufs et les produits laitiers, par exemple, coûtaient 8,5 % plus cher en mars 2022 par rapport à mars 2021. Le prix des céréales à déjeuner a quant à lui augmenté de 12,3 % au cours de la même période, contre 17,8 % d’augmentation pour les pâtes alimentaires.
Les augmentations sont attribuables aux prix à terme du blé, qui ont atteint leur plus haut niveau en 14 ans dans le sillage du conflit entre la Russie et l’Ukraine, deux grands exportateurs de blé. Les prix de l’engrais, un intrant clé dans la production de blé, ont été élevés avant que le conflit n’éclate en Europe de l’Est, en raison en partie des prix élevés de l’énergie, explique Statistique Canada.
La pandémie de COVID-19 a entraîné de longs délais pour des détaillants et des clients en perturbant les chaînes d’approvisionnement. Photo: Ben Nelms
Outre les aliments, le secteur des biens durables – notamment l’ameublement et les véhicules automobiles – a aussi essuyé d’importantes hausses de prix. D’un point de vue global, le prix des biens durables a augmenté de 7,3 % d’une année à l’autre, soit la plus forte hausse enregistrée depuis 1982, note Statistique Canada.
Plus précisément, le prix des véhicules automobiles a bondi de 7 % par rapport à mars 2021, tandis que les meubles coûtent 13,7 % plus cher qu’à la même période l’an passé.
Les problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement et l’augmentation des prix des intrants et des frais d’expédition ont contribué à la hausse, explique l’agence fédérale.
Selon l’agence de notation Fitch Ratings, les ressources en devises étrangères du pays devraient tripler cette année, portées notamment par la hausse des revenus pétroliers. La dette du Congo présente toutefois un risque de défaut.
Dans un récent rapport, les analystes de Fitch Ratings ont revu substantiellement à la hausse leurs estimations des rentrées financières du gouvernement congolais au cours des prochains mois. L’agence internationale table désormais sur un cours moyen de 100 dollars le baril de brut en 2022 et de 80 dollars le baril en 2023, alors que le conflit en Ukraine a porté les cours de l’or noir à ses plus hauts niveaux depuis 2015. En juin 2021, Fitch n’anticipait qu’un cours de 53 dollars le baril de brut.
L’agence anticipe par conséquent un net renforcement de la situation financière extérieure du Congo-Brazzaville. « La liquidité extérieure du Congo devrait s’améliorer sensiblement, les réserves internationales brutes devant passer de 1,0 milliard de dollars US en 2021 à 3,2 milliards de dollars en 2022, puis diminuer légèrement pour atteindre 2,9 milliards de dollars en 2023, soit l’équivalent de 4,1 et 3,9 mois de paiements extérieurs courants, respectivement », estiment les analystes de Fitch.
Une avance de quatre ans sur le calendrier du FMI
Début février, les équipes du FMI estimaient les réserves brutes de change de Brazzaville à 788 milliards de F CFA (1,36 milliard de dollars au 31 décembre 2021). Et n’anticipaient qu’une croissance progressive jusqu’à un niveau de 1 492 milliards de F CFA seulement à l’horizon 2026.
Une amélioration due pour l’essentiel à la hausse des revenus tirés du pétrole, Fitch prévoit que « les recettes pétrolières de l’État augmenteront de 74 % en 2022, ce qui entraînera une hausse de 50 % des recettes publiques totales (subventions comprises) ». La production pétrolière, en recul depuis plusieurs années, devrait également repartir à la hausse (+0,9 % en 2022, après des baisses de 8,6 % et de 2,7 % en 2020 et 2021 respectivement, selon les calculs de Fitch).
Ces bonnes perspectives devraient continuer d’améliorer les relations de Brazzaville avec ses créanciers. À la suite du net recul des prix du pétrole à partir de 2015, le pays a enregistré deux défauts de paiement sur son eurobond de 478 millions de dollars émis en 2007 et qui arrive à maturité en 2029. De tels épisodes ont des effets sévères sur le coût d’endettement du pays, mais également des institutions privées établies sur son territoire.
Après d’âpres négociations, le gouvernement congolais est parvenu à renégocier sa dette envers les traders pétroliers Trafigura et Glencore. Le pays a également bouclé un programme triennal de financement avec le FMI, d’une valeur de 456 millions de dollars, soumis à un examen périodique de l’avancée de plusieurs réformes économiques et de gouvernance. Dans son rapport, Fitch estime que « la réalisation des critères de performance quantitatifs du programme en 2022 sera probablement facilitée par la forte hausse des recettes pétrolières ». Ce qui permettra, entre autres, de « débloquer des prêts multilatéraux supplémentaires à des conditions concessionnelles ».
Fitch anticipe un recul du ratio dette publique/PIB de 88,5 % en 2021 à 64,3 % en 2023, ainsi que des excédents de trésorerie de 2,5 % du PIB en 2022 et de 0,6 % en 2023, contre 1,0% du PIB en 2021, « grâce à la hausse des prix du pétrole ».
Avec « Terra Nullius » (Hugo et Cie), le Français Victor Guilbert, qui nous emmène dans une décharge à ciel ouvert, remporte la 20e édition de ce prix.
Victor Guilbert, photographié le 19 mars à Manhattan, où il vit.
François Pirola Ancien président du festival Quais du polar
Le lauréat « Terra Nullius », de Victor Guilbert PAR JEAN-LOUIS DEBRÉ
« J’ai choisi d’aller à contre-courant de l’actualité et de situer ce polar sur un territoire que personne ne revendique : une décharge sauvage, coincée entre la France et la Belgique, près d’un bidonville, que chacun ignore. » Voilà ce que Victor Guilbert nous dit de ces « hectares de la honte », qui ne sont pourtant pas des territoires sans vie ni sans histoires. Pour les enfants qui y vivent, cette poubelle à ciel ouvert est « leur normalité », poursuit le jeune romancier. Ils sont comme ces lions qui naissent dans les zoos et qui ne verront jamais la savane, analyse Mani, « la cheffe du camp » qui jouxte la décharge.
Hugo Boloren, un petit flic parisien, désabusé, neurasthénique, qui accompagne sa mère à Lille pour consulter un spécialiste de la maladie d’Alzheimer, apprend par la radio qu’un gamin d’une dizaine d’années, Jimcaale, vient de se faire sauvagement agresser dans cette décharge alors qu’il arborait une armure de tôle ondulée et une marmite à confiture transformée en casque en guise de déguisement. On dit de ce garçon qu’il était à la recherche d’un trésor. Mais qu’est-ce qu’un trésor dans une décharge abandonnée des hommes ?
« Terra Nullius » (Hugo Thriller, 320 p., 19,95 €). En poche : « Douve » (J’ai lu, 352 p., 8 €).Extrait« Jim était un chouette gamin, aimé de tous. Il était le rayon de soleil dans l’enfer de cet endroit. »
Dante. La mort de l’enfant succède à trois meurtres non élucidés. Le mystère restant entier, Boloren et deux de ses collègues décident de s’y aventurer, pour « voir ». C’est le début d’une enquête passionnante, de rencontres avec une galerie de personnages mystérieux, d’une vague de haine à la surface de cette mer de rebuts et de rivalités profondes. On sait aussi depuis Douve, la première enquête du flic Hugo Boloren, parue l’an passé, qu’il faut se garder de toute conclusion hâtive.
Le fait d’être dramaturge et auteur de nouvelles permet à Guilbert de montrer un formidable sens du texte. On se prend à noter des saillies, pour leur poésie, ou pour leur écho intime avec quelque vérité universelle. Terra Nullius, ces terres oubliées à la frontière belge, cette cour des Miracles des indigents, des cabossés, peut se lire comme un polar, mais aussi comme un conte. Avec ses personnages de fable, comme dans un film de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet. C’est un voyage avec ses étapes, ses épreuves, que Boloren doit passer, et dépasser, pour progresser, tel Dante dans les neuf cercles de l’Enfer. On pourrait dire que l’on souhaite à cet auteur de 38 printemps basé à New York une longue et belle carrière, mais on la lui prédit, pour sûr, spectaculaire.
Une femme fait son épicerie. Photo : Getty Images/Aja Koska
Les prix à la consommation au Canada ont augmenté de 5,7 % d’une année à l’autre en février, en hausse par rapport à la croissance de 5,1 % enregistrée en janvier.
Cette hausse du rythme de l’inflation était la plus forte depuis celle de 6 % du mois d’août 1991.
Sans l’essence, l’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 4,7 % d’une année à l’autre en février, comparativement à 4,3 % en janvier.
D’autre part, Statistique Canada a observé que, d’une année à l’autre, les prix des aliments achetés en magasin ont augmenté de 7,4 % en février, la hausse annuelle la plus marquée depuis mai 2009, en bonne partie à cause d’un bond des prix de la viande.
Les frais de logement ont affiché l’augmentation la plus marquée depuis août 1983, en hausse de 6,6 % d’une année à l’autre en février.
Statistique Canada a observé que, d’une année à l’autre, les prix ont augmenté de façon plus marquée en février qu’en janvier dans toutes les provinces.
Par rapport à février 2021, l’IPC a augmenté le mois dernier de 5,4 % au Québec, de 5,7 % en Nouvelle-Écosse, de 6 % au Nouveau-Brunswick et de 7,4 % à l’Île-du-Prince-Édouard.
Après l’Algérie et le Sénégal, la Côte d’Ivoire légifère pour contenir l’inflation, qui frappe l’ensemble de la région.
Le 4 mars, au journal télévisé de 20h, sur la chaîne publique nationale, Souleymane Diarrassouba, le ministre ivoirien du Commerce et de l’Industrie, a annoncé qu’une série de mesures allaient être mises en œuvre pour faire face à une inflation alimentaire galopante.
Entre janvier et mars 2022, les prix des produits pétroliers, notamment ceux du gasoil, seront partiellement subventionnés grâce à une enveloppe budgétaire de 55 milliards de F CFA (83,8 millions d’euros). S’agissant des produits alimentaires, un plafonnement des prix s’appliquera durant une période de trois mois sur l’huile de palme raffinée, le sucre, le lait, le riz, le concentré de tomate, la viande de bœuf et les pâtes. La liste des produits de grande consommation et des services dont les prix sont réglementés sera élargie.
L’impact du conflit en Ukraine
Le gouvernement ivoirien souhaite également contrôler davantage l’évolution des prix lorsque celle-ci dépend de décisions locales et non des fluctuations des cours sur les marchés internationaux.
Pour y parvenir, et durant les six mois précédant toute augmentation du prix des denrées de grande consommation, une « information préalable » sera communiquée, suivie d’une « concertation ». Par ailleurs, pour favoriser le marché intérieur, les exportations de produits vivriers de grande consommation (banane plantain, manioc, igname…) seront soumises à autorisation.
Les acteurs du secteur vivrier bénéficieront, pour leur part, d’une allocation. La population sera tenue au courant du démantèlement des barrages routiers illégaux. Enfin, le gouvernement consentira des efforts supplémentaires pour informer les consommateurs de l’évolution des cours des produits et des intrants sur le marché international.
Pour un même produit, indique le ministère du Commerce et de l’Industrie, l’inflation varie en amplitude d’une région à une autre. Ce phénomène serait dû à « une combinaison de facteurs endogènes et exogènes ». En raison de la guerre qui oppose l’Ukraine à la Russie, le prix du pétrole a fortement augmenté. Ce lundi 7 mars, le baril de Brent a crû de 17,8%, pour atteindre 139,13 dollars, du jamais-vu depuis la crise de 2008, année de son record historique à 147,50 dollars. Le coût du transport maritime s’est lui aussi envolé, les tarifs du fret étant en forte augmentation.
Sur le plan intérieur, une faible pluviosité a « entraîné une perturbation du calendrier agricole », ce qui a abouti à « une insuffisance de l’offre de produits vivriers locaux ».
Mieux qu’au Mali ou au Bénin
L’inflation qui sévit en Côte d’Ivoire frappe également, à des niveaux variables, la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest et du Maghreb. Dans un bulletin publié au début de mars, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) souligne que la rapidité de la hausse des prix dans la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) est principalement liée aux produits alimentaires.
Si l’on considère que ce taux est passé de 6% en décembre 2021 à 6,5% en janvier 2022 dans l’Uemoa, la Côte d’Ivoire est plutôt épargnée (5,6%) par rapport à ses voisins tels que le Mali (8,7%), le Bénin (7,9%) et le Togo (7,5%). Les cours mondiaux des principaux produits alimentaires atteignent quant à eux des sommets, comme ceux de l’huile, dont le taux atteint 54% en glissement annuel
Pour contenir la poussée inflationniste sur les biens alimentaires de grande consommation, l’Algérie et le Sénégal ont eux aussi annoncé l’adoption de mesures. Lors d’un Conseil des ministres, Abdelmadjid Tebboune, le président algérien, a décidé de geler des taxes sur certains produits alimentaires, qui figurent dans la loi de finances 2022. Au Sénégal, 50 milliards de F CFA (76,2 millions d’euros) ont été mobilisés pour subventionner les producteurs locaux de riz. Une baisse de 100 F CFA (0,15 euro) sur le prix de l’huile, de 25 F CFA sur le kilo de riz « brisé non parfumé » et de 25 F CFA sur celui du sucre a été annoncée.