
Le gouvernement chinois a annoncé mercredi, après deux ans et demi de pandémie, que les personnes qui ont de faibles symptômes de la COVID-19 pourront être confinées chez elles plutôt que dans un bâtiment gouvernemental. Photo : Getty Images/Kevin Frayer
La vague de COVID-19 « se propage rapidement » en Chine, a mis en garde dimanche un épidémiologiste conseiller du gouvernement, à la suite de la décision du gouvernement d’abandonner sa stratégie « zéro COVID ».
Mercredi, les autorités sanitaires chinoises ont annoncé un assouplissement général des restrictions sanitaires, après des manifestations de colère, et aussi dans l’espoir de relancer la deuxième économie de la planète, asphyxiée par les restrictions.
Les magasins et les restaurants de Pékin étaient désertés dimanche alors que le pays attend un pic d’infections avec la fin des tests PCR systématiques et à grande échelle, la possibilité de s’isoler à domicile pour les cas bénins et asymptomatiques, et un recours plus limité au confinement.

Malgré que les exigences en matière de dépistage de la COVID-19 soient assouplies depuis mercredi, les files d’attente pour faire un test restent longues en Chine, dimanche. Photo: Getty Images/Kevin Frayer
Actuellement, l’épidémie en Chine […] se propage rapidement, et dans de telles circonstances, quelle que soit la force de la prévention et du contrôle, il sera difficile de couper complètement la chaîne de transmission
du virus, a mis en garde M. Zhong, l’un des principaux conseillers du gouvernement depuis le début de la pandémie, dans un entretien aux médias d’État publié dimanche.
Les sous-variants actuels d’Omicron […] sont très contagieux. […] Une personne peut transmettre le virus à 22 personnes
, a-t-il ajouté.
Des hôpitaux sous-financés et des lits pour 10 000 patients
Le pays fait face à une vague de cas qu’il est mal préparé à gérer, avec des millions de personnes âgées qui ne sont toujours pas complètement vaccinées et des hôpitaux sous-financés qui n’ont pas la capacité d’accueillir un grand nombre de patients.
Le pays dispose d’un lit en unité de soins intensifs pour 10 000 personnes, a averti vendredi Jiao Yahui, directeur du département des Affaires médicales de la commission nationale de la santé.

En novembre dernier, des travailleurs se dépêchaient à construire un hôpital de fortune pour les patients atteints de la COVID-19 à Chongqing. Photo : Getty Images/AFP
Elle a annoncé que 106 000 médecins et 177 700 infirmières seraient redirigés vers des unités de soins intensifs pour faire face à la nouvelle vague de cas, mais sans préciser comment les autres secteurs hospitaliers allaient s’organiser.
Dimanche, de longues files d’attente se sont formées devant les pharmacies de Pékin alors que les habitants se précipitaient pour stocker des médicaments contre la fièvre et des trousses de test d’antigène. Certains ont dit à l’Agence France-Presse qu’ils commandaient des médicaments dans les pharmacies des villes voisines.
J’ai peur de sortir
, a confié pour sa part Liu Cheng, mère de deux enfants vivant dans le centre de Pékin, expliquant que beaucoup
de ses amis présentant des symptômes ou déclarés positifs n’avaient pas signalé leur état.
Le nombre de cas déclarés en Chine a fortement chuté à la suite de la décision du gouvernement de supprimer les tests de masse.
Par Radio-Canada avec Agence France-Presse