Une première en Europe. Depuis le 1er juin dernier, les travailleuses du sexe sont des « professionnelles » à part entière en Belgique, révèle Ouest-France. En effet, le Parlement belge avait voté en mars dernier une grande loi sur le droit pénal lié aux infractions sexuelles. Parmi les principales mesures, l’intégration de la notion de consentement, une définition légale du viol plus large mais surtout la dépénalisation totale de la prostitution. Objectif : faire évoluer le code pénal belge aux problématiques actuelles.
D’après la police belge, il y aurait 26 000 prostituées dans le pays. Or, jusqu’ici celles-ci travaillaient dans un cadre très flou. Et pour cause, leur activité bien qu’illégale était tolérée par les autorités. Dans le même temps, toutes ces femmes n’avaient pas forcément une activité régulière. Ainsi, selon l’Université catholique de Louvain, elles seraient moins de 6 000. Il y a fort à parier que cet éclaircissement législatif va rebattre les cartes. Selon le texte voté par les parlementaires en mars dernier, les prostituées peuvent désormais bénéficier des mêmes droits que tous les travailleurs belges. En outre, elles pourront accéder à l’ensemble de la protection sociale – de la maladie au chômage – au même titre que les salariés « classiques ».
Dans la loi belge, il est cependant toujours interdit de faire du proxénétisme. D’autant que le but de la loi est de « couper l’herbe sous le pied » de ces individus profitant souvent de personnes fragiles physiquement et psychologiquement. En revanche, un banquier ou un assureur qui travaillerait avec une prostituée ne tombera plus sous le coup de la loi.
La Belgique, un pays en avance ?
À ce jour, Bruxelles est la seule capitale à avoir légalisé la pratique de la prostitution, au sein de l’Union européenne. Si des législations similaires existent dans d’autres pays européens, les conditions étant trop restrictives, les effets ne se sont jamais fait ressentir. En Allemagne, par exemple, pour être reconnue comme « prostituée », il faut un contrat de travail. Ce qui n’est pas toujours le cas.
Par ailleurs, ce n’est pas la première fois que la Belgique s’illustre sur une telle avancée sociétale. En 2002, c’était le deuxième pays au monde à rendre l’euthanasie possible. Un an plus tard, le mariage entre personnes de même sexe était légalisé. A contrario, le pays a durci en 2017 sa législation sur le cannabis. Jusqu’à cette date, les autorités permettaient aux habitants de détenir sans problème jusqu’à trois grammes de cannabis.
Pour ce qui est de la prostitution, cette réforme était réclamée depuis de nombreuses années par les prostituées elles-mêmes. Leurs arguments : cela mettrait fin aux discriminations et permettrait de lutter efficacement contre la traite d’êtres humains. « L’histoire nous a montré que le seul outil pour lutter contre l’esclavage, ce sont les droits. Et en criminalisant, on crée une zone de non-droit », explique Daan Bauwens, directeur de l’organisation de représentation des travailleuses (et travailleurs) du sexe, à Ouest-France.
Plusieurs filles et même des hommes avouent se prostituer pour être admis à la fonction publique. Le couac est que cette prostitution se fait avec quelques cadres supérieurs qui ont la charge du recrutement moyennant un concours.
En dehors de s’adonner à des détournements des fonds publics, des cadres supérieurs au Congo font aussi du chantage sexuel, un moyen de corruption efficace. Nombreux sont ceux qui ont été admis à la fonction publique après quelques exercices sur le canapé. De nombreux témoignages attestent que des filles se livrent aux autorités pour obtenir le recrutement de leurs fiancés ou même parent à la fonction publique.
Au ministère de la santé par exemple, une employée s’en est pris violemment à un responsable qui l’aurait exigé des séances de canapé comme bonus au recrutement de son fiancé comme fonctionnaire. Elle a pété les câbles ridiculisant devant ses collègues ce responsable.
Toute promotion dans tous les domaines administratifs est le plus souvent conditionné par des faveurs sexuelles. Et depuis un moment un nouveau phénomène prend de l’ampleur au Congo. Il est exigé aux hommes de livrer leurs fesses pour obtenir une promotion ou faveurs.
Une visite dans différents ministères du pays montre à quel point le personnel ne sait pas à quoi il sert réellement. Des filles fonctionnaires sans poste de travail et qui traînent sans rien faire dans les couloirs après avoir été recrutées par promotion canapé.
Alors que le FMI a exigé du Congo une réduction du train de vie de l’État, les recrutements continuent de s’opérer sans pour autant que le rendement de cette fonction publique ne soit constaté.
Dans la rue Nko au plateau des 15 ans (Moungali), à Brazzaville, Naomie qui loue un studio moderne à 50.000 frs se vante d’avoir un salaire mensuel fixe de 500.000 frs bien qu’elle soit sans emploi. Son bailleur est très content de cette locataire qui paie toujours en avance le loyer et qui lui offre parfois des petits cadeaux. En réalité Naomie gère 8 hommes Facebook et transférés sur Whatsapp qui lui envoie chacun 100 euros ( 65000 frs ) chaque mois. Elle vit mieux qu’un enseignant et plusieurs militaires.
Au Congo, nombreuses sont les filles qui ont fait des réseaux sociaux leur objectif principal pour décrocher le jackpot en amour. Elles sont toujours stressées quand la connexion déconne et ne peuvent se passer de leurs téléphones.
C’est le cas de Naomie, âgée de 25 ans qui a quitté le toit familiale de Kinsoudi pour vivre en indépendante au plateau des 15 ans où elle loue un studio moderne à 50000 frs. Grâce à sa beauté et photos qu’elle poste souvent sur son profil Facebook que des hommes du monde entier tentent leur chance.
De tous es dragueurs universels 8 d’origine du Congo Brazzaville dont 1 de Kinshasa sont devenus des titulaires de Naomie. Elle avoue avoir déjà passé des bons moments physiquement avec 4 d’entre eux.
Le premier à voir physiquement est le Kinois qui a atterri d’abord à Brazzaville avant de rejoindre Kinshasa en provenance de la France. C’est dans son studio que les deux amoureux ont passé quelques jours à l’arrivée comme au départ de l’homme au Congo. Très amoureux et tendre, le Kinois a ramené un ordinateur portable, un Samsung dernier modèle et d’autres cadeaux à Naomie qui en a fait son titulaire principale. «Mon Kinois a pésa a tala té ! » confie la fille.
Le deuxième homme a profité de Naomie est un vieux Congolais vivant en Allemagne avec lequel elle a passé un séjour de rêve, visitant la partie nord du pays. A son retour, le vieux Congolais lui a laissé la somme de 500 euros.
Le troisième est un autre Congolais de Pointe-Noire vivant en France qui l’a fait venir sur les terres des Vili. Les deux ont passé une semaine ensemble avant que Naomie revienne sur Brazzaville le sac plein des cadeaux.
C’est à Dakar au Sénégal que Naomie a voyagé pour faire la rencontre de son quatrième gars Facebook. Pendant deux semaines, le couple a profité des merveilles du pays de la Téranga. Naomie est rentrée avec une grossesse qu’elle a évacué pour éviter de compromettre son avenir amoureux. Elle attend pour Juin le cinquième de ses gars vivant en France et originaire du Congo aussi.
A l’instar de Naomie, plusieurs filles au Congo mènent cette vie de facilité qui leur procure de l’argent, mais leur expose aussi à certains pervers qui exigent d’elles des images et vidéos intimes et toutes sortes de pratiques sexuelles.
« Tous nos gars d’Europe se plaignent de leurs femmes devenues insupportables et impolies et nous essayons de les apporter de la douceur qu’ils n’obtiennent pas dans leurs foyers pour les mariés. » reconnaît Naomie qui est consciente des risques de ce poker menteur.
Avec son salaire fixe de 500000 frs, elle affirme avoir déjà acheté une parcelle à Pointe-Noire en dehors de s’occuper de ses parents. Avec cet argent, elle peut désormais mener une vie décente loin de la folie selon son témoignage. « J’évite d’être surprise par l’argent e je me contrôle, car cette vie n’est pas éternelle, un jour je dois arrêter avec »
Le reportage d’Audrey Paris Photo: Shutterstock/Yupa Watchanakit
Un centre pour les survivantes de la prostitution estime que le confinement et les mesures sanitaires ont poussé un plus grand nombre de travailleuses du sexe à demander de l’aide. La Maison de Marthe, à Québec, précise que durant la pandémie, les besoins fondamentaux de ces femmes ont aussi changé.
Avant, on ne payait jamais le loyer d’une femme qui fréquente notre organisme, on n’avait pas ce type de demandes. Durant la pandémie, c’était plus fréquent, illustre Ginette Massé, directrice générale de la Maison de Marthe.
Cet organisme offre des services d’écoute téléphonique et d’ateliers avec celles qui souhaitent sortir de la prostitution. La Maison de Marthe a aussi un fonds d’urgence qui permet d’aider les femmes pour leurs besoins de base comme l’alimentation et l’hygiène.
Ginette Massé de la Maison de Marthe Photo: Radio-Canada
Isolement
C’était beaucoup plus difficile pour elles, puisqu’elles sont déjà isolées. Elles ont souvent coupé les liens avec leur famille. Donc durant la pandémie, l’isolement était encore plus prenant, raconte Mme Massé.
Elle donne comme exemple le fait que la pandémie a forcé la fermeture de l’organisme durant quelques mois. De plus, la Maison de Marthe ne peut plus organiser de rassemblements comme avant. Ces rassemblements permettaient aux femmes de l’industrie du sexe de discuter et de s’écouter, souligne la directrice générale.
Pendant le confinement, on continuait de les voir, mais il fallait changer nos façons de faire et c’était encore plus difficile de s’assurer que ce soit dans des lieux discrets, pour qu’elles se sentent confortables et en sécurité, précise Mme Massé.
Résumé des activités
L’écoute téléphonique représente 50 % des activités de la Maison de Marthe.
En 2020-2021, l’organisme dit avoir reçu 778 appels, un bond de 272 appels en comparaison avec l’année précédente.
Toujours en 2020-2021, l’organisme a aidé 15 femmes grâce à son fonds d’aide ou de dépannage pour un total de 11 358 $.
En 2019-2020, l’organisme avait aidé 16 femmes, mais pour un montant total de 6690 $.
Source : rapports annuels de la Maison de Marthe
Hébergement spécialisé
Dès janvier 2022, cet organisme lancera officiellement son service d’hébergement spécialisé, une première au Québec.
Il y a six chambres dans la maison d’hébergement, toute décorée de la même façon. Photo: Radio-Canada
Non seulement la Maison de Marthe deviendra-t-elle une maison d’hébergement 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour six femmes en processus de sortie de la prostitution, mais elle offrira aussi des ateliers et des formations pour aider les participantes à se reconstruire.
Avec chaque femme qui participera à l’hébergement, on établit un plan d’action pour des objectifs de retour au travail, pour un logement, pour l’alimentaire. Quand elles veulent changer de vie, elles se retrouvent dans la pauvreté, il faut penser à ça aussi, indique Ginette Massé.
Le séjour des participantes pourrait varier entre trois et six mois, en fonction de leurs besoins.
« Nous voulons redonner du pouvoir aux femmes, leur redonner confiance et qu’elles se reconstruisent au niveau de la santé physique et mentale. Ce sont des femmes polytraumatisées et qui doivent reprendre le contact avec leur corps. »— Une citation de Ginette Massé
La cuisine rénovée de la Maison de Marthe. Photo: Radio-Canada
Être enfin entendues
Sarah, une survivante de la prostitution qui a demandé d’être identifiée par ce nom fictif pour protéger son identité, se réjouit de l’arrivée d’un service d’hébergement comme celui de la Maison de Marthe.
C’est important pour la femme. Pour les prochaines générations à venir. Moi, personnellement, je pense que ça arrive à point, c’est vraiment ça qui manquait dans notre société, affirme-t-elle.
Cette dernière ne participera pas au service d’hébergement, mais collaborera avec les autres femmes lors des ateliers et des formations offertes par l’organisme.
Sarah (nom fictif) se considère comme une survivante de la prostitution. Elle a quitté ce milieu depuis plus de quatre ans et fréquente la Maison de Marthe depuis de nombreuses années. Photo : Radio-Canada
Sarah, qui a quitté l’industrie du sexe il y a un peu plus de quatre ans, estime que l’hébergement spécialisé est un service qui arrive à point.
Moi, ce n’était pas comme ça pour moi, ou pour ma mère qui a vécu aussi dans ce milieu. Alors de voir que maintenant ça évolue, pour toutes les autres, pour éviter des traumatismes, c’est ce qui me tient à cœur, confie-t-elle.
Le service d’hébergement spécialisé de la Maison de Marthe sera évalué au cours des trois prochaines années.
Il s’agit de la seule maison d’hébergement du genre dans la province. Si les résultats sont satisfaisants, la directrice générale Ginette Massé souhaite que leur modèle soit repris ailleurs au Québec et au Canada.
La souffrance imposée aux congolais par leurs dirigeants est entrain d’avoir un impact négatif sur leur comportement. Tout les moyens valent désormais au Congo pour survivre, à l’instar de ces trois filles, à peine âgées d’une vingtaine d’années dans la prostitution occasionnelle. Invitées à participer à un trio par un blanc sexagénaire en séjour d’affaires à Pointe-Noire, elles n’ont pas hésité à emporter la sacoche du dernier contenant 10 millions de Cfa.
L’obsession de profiter des filles noires afin de réaliser ses fantasmes sexuels, a joué un sale tour à un sujet blanc, en séjour dans la capitale économique congolaise.
A peine atterri à Pointe-Noire, où il était invité par des partenaires locaux dans le cadre des affaires, un sexagénaire occidental a demandé à ces derniers de lui trouver trois filles africaines fraîches pour une nuit endiablée.
C’est d’ailleurs l’un d’eux, au nom de Constant, aujourd’hui en détention qui a négocié avec les filles. Bien qu’il affirme ne pas les connaître du tout, la police ne croit pas en sa version et soupçonne une complicité et un coup bien monté.
Après le désir du blanc, c’est à Constant P que les autres ont confié la mission de dénicher trois petites filles ayant encore les seins debout. Constant, affirme s’être rendu dans le quartier KM4 négocier avec les filles qu’il croisait souvent dans un VIP.
Le marché aurait été conclu à 100000 frs la nuit. Le blanc profiterait alors d’un trio avec ces filles dont la plus âgée a 21 ans. C’est à bord de sa Rav4 grise, que Constant P les aurait conduit dans un hôtel de la ville où logeait leur partenaire blanc.
Le blanc affirme avoir bu assez d’alcool avant la partie de sexe avec les trois filles, et c’est un peu vers 3 heures du matin qu’il s’est rendu compte du malheur qui lui était arrivé. Les trois petites filles avaient disparu emportant sa sacoche, son téléphone et son ordinateur portatif.
Un butin de 10 millions de cfa que la police tente de retrouver avec la promesse d’une récompense juteuse. L’un des policiers chargé de l’enquête a affirmé en privé être fière de l’agissement de ses trois filles. « Ces vieux blancs viennent ici en Afrique abuser de la pauvreté des filles pour leurs fantasmes sexuels » aurait-il confié.
A en croire certaines langues entre les corps habillés, le but est de retrouver les filles afin de recevoir d’elles directement quelque chose et non faire plaisir au blanc qui aurait lui-même chercher son malheur.
La gérante du VIP où ces filles passaient leur soirée, soutient qu’elles ne seraient plus à Pointe-Noire, mais dans le Grand Niari ou Brazzaville. Le blanc lui, serait dans tous ses états.
Les autorités portugaises ont démantelé un réseau de prostitution actif dans plusieurs pays européens, arrêtant mardi dans le nord du pays huit Roumains dans le cadre d’une enquête menée depuis décembre en coopération avec Europol.
«Ce groupe qui opérait au Portugal et dans d’autres pays de l’Union européenne profitait de la vulnérabilité des victimes», a indiqué la police des frontières (SEF). L’opération a permis de libérer une vingtaine de femmes de nationalité roumaine qui ont reçu une assistance psychologique d’une équipe spécialisée dans l’aide aux victimes. Ce coup de filet a été lancé par plus d’une centaine d’inspecteurs de cette police et de ses collègues européens. Les suspects ont été mis en examen pour des crimes de trafic d’être humain, association criminelle, proxénétisme aggravé et blanchiment de capitaux.
Les étudiants Congolais à Cuba vivent des moments difficiles à cause du non paiement par l’État Congolais de leurs bourses d’études. Si les hommes sont obligés de se lancer dans le trafic de drogue ou dans la musique, les filles se prostituent pour pouvoir vivre. Et comme ça au Congo, dit-on il y a un chef d’État qui pense à l’avenir du pays.
La première vague des étudiants Congolais envoyés à Cuba était constituée de 700 personnes dont 600 ressortissants du nord et 100 du sud. Ce choix répondait à la politique tribale du pouvoir de Sassou qui projette de créer une élite nordiste qui dominerait le sud .
Mais peine perdue, les meilleurs étudiants s’avèrent tous être ceux du sud, alors que ceux du nord sont des éternels redoublants. Choisis par accointances ethniques, nombreux sont les étudiants qui se demandent toujours le but réel de leur séjour à Cuba.
Habitués à la facilité du pays où les parents leur accordaient toutes les commodités avec l’argent volé, ces pseudos étudiants se retrouvent dans une situation difficile dans l’île des caraïbes depuis que l’État n’arrive plus à honorer à ses engagements.
Abandonnés à eux-mêmes, certains étudiants n’hésitent plus à travailler pour les petits trafiquants de drogue Cubains pour avoir de quoi vivre. D’autres sont devenus des musiciens de la salsa et animent des soirées dans différents cabarets de la « isla de la juventud » et de la Havane.
Les filles par contre se sont lancées dans la chasse aux touristes en offrant ce qu’elles ont de plus précieux, à savoir leur corps.
60 étudiants ont pu s’échapper de Cuba pour les USA via le Mexique avec tous les risques que cela comporte. La base du développement d’une nation est l’éducation qui favorise des ressources humaines qualifiées. En négligeant cela, le pouvoir montre à quel point, le devenir du Congo n’est pas son obsession.
Partis pour étudier et servir le Congo demain, les étudiants sont devenus des grands animateurs des cabarets où ils se distinguent par des danses venues de Brazza et Ponton dans l’espoir d’obtenir quelques billets de dollars.
Dans le futur, quel sera le comportement de cette ancienne étudiante qui aura vendu son corps pour vivre dans l’administration publique ?
La junte a beau promettre de vouloir ramener Pattaya dans le droit chemin, May est convaincue qu’elle continuera encore longtemps à gagner sa vie en se prostituant dans la capitale thaïlandaise du vice.
D’une part parce que comme des dizaines de milliers d’autres travailleurs et travailleuses du sexe, elle n’a aucune envie de changer de boulot. Et de l’autre parce que rien ne laisse penser que le flot de clients étrangers soit en voie de se tarir.
Pattaya, à deux heures par la route au sud de Bangkok, a perdu sa virginité il y a un demi-siècle quand les militaires américains ont commencé à y affluer pour tenter d’oublier les horreurs de la Guerre du Vietnam.
Aujourd’hui, ses prostituées peuvent espérer gagner entre 70.000 et 150.000 bahts (1.900 à 4.100 euros) par mois, soit dix fois le salaire moyen en Thaïlande.
« Je gagne bien ma vie et ça profite aussi à ma famille », explique May à l’AFP, tout en tapinant sur « Walking Street », une longue rue qui regorge de bars à hôtesses et de discothèques bruyantes.
Plusieurs affaires criminelles récentes -dont des meurtres d’étrangers- ont contraint les autorités à sortir de leur réserve en raison de leur retentissement dans la presse internationale.
Et à en croire May, une transgenre, l’ambiance a changé sur la « Walking Street » à mesure que se sont multipliées les descentes de police liées à cette volonté affichée par la junte de moraliser la ville.
Le lieutenant-colonel Sulasak Kalokwilas fait partie de ces officiers aujourd’hui investis d’une mission impossible : éradiquer la prostitution.
« Nous sommes en train de supprimer les spectacles obscènes et sales. Nous tentons de les faire disparaître », explique-t-il, alors qu’à proximité, des femmes en tenue légère tentent d’attirer le chaland dans des bars au nom évocateur comme le Tabou, le Point G et le Fahrenheit.
Ce dernier établissement se targue d’avoir « Les filles les plus chaudes de Pattaya ».
L’aplomb du chef de la police de Pattaya, le colonel Apichai Kroppeth, est remarquable quand il affirme que ces femmes « ne sont pas impliquées dans la prostitution ».
« Elles travaillent comme serveuses, elles s’assoient et discutent avec les clients, certaines dansent », assure-t-il.
Pour les habitants de la ville, la campagne des autorités suit un schéma bien connu. Généralement, ce sont de gros titres négatifs dans la presse internationale qui déclenchent les coups de filet.
Mais cette répression est toujours limitée car on ne s’attaque pas ainsi à un secteur économique qui rapporte autant.
« Vous vous attendez vraiment à ce que le braconnier protège le gibier ? », interroge un Occidental installé à Pattaya.
Les prostituées sont loin d’être les seules à gagner leur vie de leur activité, qui est aussi la vache à lait des patrons des bars et des salons de massage, des taxis, des mafias et, disent certains, des policiers pourtant chargés de lutter contre elle.
La prostitution « génère des sommes d’argent énormes et ne pourrait exister sans la connivence de la police », affirme le journaliste britannique Andrew Drummond, qui a couvert les faits divers en Thaïlande pendant 20 ans.
Des accusations démenties par le colonel Apichai qui affirme que ses hommes ne touchent « évidemment pas de pots-de-vin ».
– 12 millions de touristes –
La prostitution est bien sûr illégale en Thaïlande. Mais les patrons de bar contournent la loi en n’employant officiellement les filles que pour occuper les clients et discuter avec eux.
Ils touchent cependant une commission de l’ordre de 500 bahts (13 euros) chaque fois qu’un client souhaite quitter le bar avec cette « employée ». Et ce qui se passe ensuite pendant ce moment « privé », officiellement, ne regarde que ces deux derniers.
Les autorités ont annoncé la fin prochaine de ce commerce sans dire comment vivraient ensuite les travailleuses et travailleurs du sexe, ainsi que leurs familles.
Un rapport de l’Onusida évaluait en 2014 à 140.000 le nombre des prostituées en Thaïlande. La seule Pattaya en compterait plusieurs dizaines de milliers.
Pour Suladda Sarutilavan, la directrice de l’office du tourisme local, la station balnéaire a d’ores et déjà amorcé sa mue en visant un public familial demandeur d’activités nautiques, de golf ou autre.
En 2016, 12 millions de touristes -dont 70% d’étrangers- ont visité cette ville aux 2.000 hôtels qui offre plus de 100.000 chambres.
Cette mue, reconnaît Suladda Sarutilavan, est cependant compliquée par la réputation sulfureuse de Pattaya, qui est entretenue par la presse au moindre fait divers.
Les Occidentaux installés sur place soutiennent, quant à eux, que la cité est sûre.
« Chaque fois que je sortais à Coventry, il y avait une ou deux bagarres », se souvient le Britannique Bryan Flowers qui s’est fixé il y a une dizaine d’années à Pattaya, où il possède plusieurs bars.
Moscou – Vladimir Poutine a ironisé mardi sur les accusations d’espionnage visant Donald Trump, affirmant que ses services secrets « ne couraient pas après » chaque milliardaire, et disant douter que le futur président américain fréquente des prostituées russes même si « elles sont les meilleures au monde ».
Lors de sa visite à Moscou, en novembre 2013, Donald Trump « était simplement un homme d’affaires, une des personnes les plus riches d’Amérique », a déclaré le président russe lors d’une conférence de presse, soulignant qu’il ne savait « même pas qu’il avait des ambitions politiques ».
« Donc quoi, quelqu’un pense que nos services secrets courent après tous les milliardaires américains? Bien sûr que non, c’est du délire complet », a martelé Vladimir Poutine, affirmant n’avoir « jamais rencontré » le futur président américain.
Selon un rapport à l’authenticité non vérifiée et publié par plusieurs médias américains, les services secrets russes (FSB, ex-KGB) ont espionné Donald Trump afin d’éventuellement le faire chanter.
La presse américaine cite, entre autres, une vidéo à caractère sexuel présumée impliquant des prostituées, qui aurait été filmée clandestinement lors d’une visite du milliardaire à Moscou en 2013 par les services russes.
« Trump serait arrivé et il aurait aussitôt couru voir des prostitués moscovites », a résumé Vladimir Poutine, rappelant qu’il s’agissait de « quelqu’un qui a organisé toute sa vie des concours de beauté, qui a fréquenté les plus belles femmes au monde ».
« Vous savez, je peux difficilement m’imaginer qu’il a couru à l’hôtel pour rencontrer ces filles à la conscience sociale réduite, même si bien sûr, ce sont les meilleures au monde », a déclaré M. Poutine, refrénant avec difficulté un sourire.
Il a aussitôt repris un ton plus sérieux, affirmant que la prostitution était « un phénomène social sérieux, horrible. »
« Mais les personnes qui ont commandité ce type de documents falsifiés, ces documents diffusés actuellement contre le président élu des Etats-Unis, les personnes qui les fabriquent et les utilisent à des fins politiques sont pires que les prostituées », a-t-il lancé.
« Moralement, ils n’ont absolument aucune limite », a-t-il ajouté, jugeant que cela prouvait « la dégradation du niveau de l’élite occidentale ».
Sabine rêverait de devenir coiffeuse. Dans sa chambre, elle s’entraîne à la fabrication de perruques. Crédits : Matteo MaillardHalo jaune sur cercle rouge. Il est minuit au bar de l’autogare et la lueur de l’enseigne peine à attirer les clients. Pourtant elles sont là, les « filles de Sikasso ». Assises contre le mur à attendre derrière la palissade qui défend leur intimité. La lune n’éclaire pas sous l’auvent de tôle. On ne les distingue dans l’obscurité qu’à leur visage bleu, ébloui par l’écran de leur téléphone. Pianotant avec une frénésie adolescente. Si le néon de l’enseigne ne suffit pas, c’est à coup de SMS qu’elles appâteront ces phalènes de clients.
Deux mois et 4 000 km de route le long de ce « combat pour la vie »: la santé maternelle et infantile en Afrique de l’Ouest. Crédits : LE MONDE
En cette nuit poussive, Evelyne* a d’autres préoccupations. Elle est en retard et la vieille femme du quartier qui garde sa fille de cinq mois est partie depuis plusieurs jours. Ça l’agace, mais a-t-elle d’autre choix que d’amener son enfant au travail ? De toute façon, elle connaît le rituel. Elle l’allaitera, la bercera jusqu’aux yeux clos. Déposée sur le sol à côté du lit, emmitouflée dans des chiffons. Là, presque invisible, elle ne dérangera pas le client.
Evelyne répond à des messages, tandis que la petite Maïga se repose sur le lit. Crédits : Matteo Maillard
« Une année que je suis bloquée au Mali, glisse-t-elle agitée au bord du matelas. Maintenant je veux retourner à la maison à Abidjan… Je ne peux plus me prostituer ». Phrase sèche. Evelyne chancelante la prononce imbibée de mélancolie et d’alcool. Elle est arrivée à Sikasso par hasard, « une trahison », dit-elle. C’est son copain, une petite frappe de quartier, rencontrée il y a deux ans lorsqu’elle travaillait comme serveuse au JB, une boîte de nuit d’Abidjan. Elle, ivoirienne de 28 ans, seule. Il lui a fait miroiter des richesses. Elle est tombée amoureuse. « Une erreur », maugrée-t-elle.
Ils se sont embarqués pour le Mali, lui, prétextant vouloir retrouver ses parents à Ségou. En chemin, traversant la ville de Sikasso, ils se sont arrêtés dans ce motel-bar. Celui juste en face de l’autogare. « Attends-moi ici, je reviens », a-t-il dit, en ouvrant la porte de cette chambre turquoise sordide. Evelyne a obéi. Une année qu’elle ne l’a pas revu. Elle s’est résignée après quelques mois, sans savoir encore aujourd’hui pourquoi il l’a abandonnée. Parce qu’il en a trouvé une autre ? Parce qu’elle était malade ? Parce qu’elle était enceinte d’un mois ? Les trois, peut être.
La chambre turquoise est devenue son « bureau ». Elle y reçoit ses clients pour des passes allant de 2 000 à 5 000 francs CFA (de 3 à 7,60 euros), « selon les positions ». Dans les bons jours, il peut en venir six. Enceinte, seule, ayant tout quitté pour cet homme, « il fallait bien que je trouve un moyen de me nourrir et de payer chaque jour les 3 000 francs de location », dit-elle. La prostitution était la solution la plus évidente. « Toutes les filles le faisaient autour de moi ». Evelyne a accouché dans un centre de santé. Une petite Maïga qui pleure sur sa couverture jaune. « Elle a les dents qui poussent alors elle crie la nuit, confie Evelyne. Ça dérange les clients mais je dois rester auprès d’elle. Certains comprennent, d’autres je leur fais pitié et ils partent. »
Au bar de l’autogare, la vieille télévision diffuse un clip de Bob Marley. Crédits : Matteo Maillard
Les paillettes de sa jupe luisent à la lumière de l’ampoule nue. Seins engoncés dans son haut blanc, elle le réajuste et écluse son houblon. Temps d’aller voir si les clients remuent au bar. « Tout travail mérite sa bière », vante l’affiche d’une célèbre marque de spiritueux. À les observer, vacillants, les accoudés du comptoir sont à l’ouvrage depuis longtemps. Evelyne commande une autre bouteille. Bob Marley embaume l’atmosphère. Son clip passe en bleu, délavé par la vieille TV. Le sol est constellé de mégots et de déchets. Sous l’auvent, les tables poisseuses, presque vides, sont parcourues d’insectes.
Sabine*, 24 ans, traîne ses tongs et son ennui. Elle accepte de discuter mais à l’abri des regards. Le couloir sent le remugle. Une dizaine de chambres en enfilade. La sienne est comme celle d’Evelyne, turquoise décrépie de taches brunes. Et comme elle, comme toutes, c’est une étrangère. Aucune des « filles de Sikasso » n’est malienne. Sur les dix qui travaillent ce soir, trois sont burkinabés, six ivoiriennes et une nigériane. Les locales traversent la frontière, dans l’autre sens, afin d’exercer loin de leurs proches. « Elles changent de pays pour ne pas avoir à subir l’exclusion de la famille, la marginalisation, et pouvoir trouver un mari plus tard », explique un habitué du lieu.
Sabine dans sa chambre en attendant les clients. Crédits : Matteo Maillard
Contrairement à Evelyne, Sabine est là par choix. Débarquée du Burkina voisin il y a six mois avec une amie de cinq ans son aînée. C’est elle qui l’a initié au métier, « à sortir dans les maquis », euphémise Sabine. « Les maquis », ces bars dansants typiques de la sous-région, où l’on sert une cuisine roborative et l’on s’adonne au jeu, parfois devanture de bordels discrets. L’expression de Sabine a du sens. On sort dans les maquis. On en sort plus difficilement. Les ronces de l’alcool, de la solitude ou de la prostitution. Ce n’est pas pour échapper à cette vie que Sabine a quitté sa ville au Burkina Faso, mais « parce que c’était trop dangereux de continuer dans le quartier. »
Un ami de son oncle l’a vu exercer et a averti la famille. Afin d’éteindre la rumeur, Sabine a préféré laisser son garçon de trois ans à sa tante. À sa mère, elle lui a dit qu’elle partait au Mali pour travailler dans un salon de coiffure. Depuis toute petite, Sabine rêve d’être coiffeuse. C’est pourquoi elle a garni le mur de sa chambre turquoise de perruques qu’elle a fabriqué sur une tête de mannequin, les nuits sans clients, comme celle-ci. Elle fait tomber ses cheveux bouclés devant son visage las. Pense-t-elle à cette carrière brisée le jour du décès de son père ? Elle avait 14 ans. « Mon oncle, qui devait s’occuper de nous a refusé de payer ma formation de coiffure, souffle-t-elle. J’ai quitté l’école à ce moment-là. »
Une époque difficile. Pas d’argent. Peu de nourriture à part le mil rapporté du champ par sa mère. Elle commence à traîner dans le quartier et fait la rencontre de son amie, reine des maquis. « Les soirs elle m’y emmenait pour boire. Puis elle m’a poussé à aller voir des hommes, pour gagner de l’argent. J’ai d’abord refusé. » Elle cédera à 18 ans. Un client âgé qui lui promit pour toute la nuit 25 000 CFA, 38 euros, une fortune. « Ça m’a dégoûtée, lance-t-elle. Quand il m’a regardé après, je lui faisais pitié. Il me trouvait timide. J’étais apeurée. Il est parti. J’étais si mal que j’ai fait une semaine sans sortir. La seule chose qui m’a fait recommencer, c’est l’argent. »
Sabine travaille à Sikasso depuis six mois, date à laquelle elle a quitté sa famille burkinabé pour venir au Mali. Crédits :
Deux ans plus tard, elle accouche de son garçon qu’elle a avec un ami du quartier, commerçant de chaussures. Il ne sait rien de son métier mais la surprendra aux bras d’un autre homme dans un maquis. « Il était très énervé, m’a demandé d’arrêter. Je ne l’ai pas écouté. Puis on est resté ensemble. » Par amour pour elle ou l’enfant, il a toléré cette situation quelques années avant de disparaître à Abidjan. Alors, accompagnée de son amie, Sabine a traversé la frontière jusqu’à Sikasso, sans le petit. « Non, non, c’est pas bon, proteste-t-elle. Si ton enfant te voit dans le milieu, quand il grandit, il comprend. »
En six mois d’expatriation, elle n’a vu son garçon que deux fois. « Seule ma petite sœur sait ce que je fais vraiment là. Mais elle ne le dira à personne. Elle a trop honte de moi. » Allongée sur le lit, elle se réfugie dans son téléphone. Les messages n’arrêtent pas de résonner depuis tout à l’heure. Un « ami » insistant qui veut s’assurer qu’une « des filles » est disponible. Des filles… pour ne pas dire des mères. « Toutes celles qui travaillent ici ont des enfants, lâche Sabine. Sauf une peut être. »
Evelyne assise auprès de Maïga. Il fait chaud, elle chasse les moustiques d’un revers de main. Crédits :
A Sikasso, « 90 % des prostituées sont des mères », confirmera Lauran Coulibaly qui travaille avec « Danya So », une association maliano-suisse d’aide aux travailleuses du sexe. Chaque fin du mois, les membres font le tour des maisons de passe, offrent des dépistages et des préservatifs. Sabine en a une boîte de 144 au coin du lit, Evelyne aussi. Elle est retournée dans sa chambre, un peu plus saoule qu’avant. Le ventilateur produit un cliquetis permanent. Elle chasse d’un geste brusque les moustiques qui bombinent autour de Maïga.
« Quand j’aurai gagné assez d’argent, je rentrerai à Abidjan faire du commerce de pagnes et de sacs à main », jure-t-elle. Son copain disparu ? « C’est du passé ! » La colère cogne. Elle se rassure : « les hommes ne sont pas tous les mêmes ». Il est deux heures. L’enseigne ou les téléphones ont accroché leurs proies. Quelques clients se présentent à l’entrée. Evelyne se lève.