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RDC: destitution d’un gouverneur de province dans le Sud-Est

avril 18, 2017

Lubumbashi (RD Congo) – Le gouverneur du Haut-Katanga, province du sud-est de la République démocratique du Congo (RDC), a été destitué mardi, à la colère de l’opposition qui accuse le pouvoir de manoeuvres pour retarder l’organisation des élections au-delà de la fin 2017.

Lors d’une motion de censure à l’Assemblée provinciale du Haut-Katanga à Lubumbashi, les « 24 députés présents ont voté à l’unanimité pour la destitution du gouverneur Jean-Claude Kazembe », pour mauvaise gestion, a déclaré son président Dieudonné Mwelua, lors d’une séance publique en l’absence du concerné.

La loi électorale congolaise prévoit l’élection d’un nouveau gouverneur par les députés provinciaux dans les trente jours, lors d’un scrutin que devra organiser la commission chargée des élections en RDC.

« Nous sommes toujours dans la même stratégie de la majorité et du président (de RDC Joseph) Kabila qui font du temps une arme et du glissement du calendrier électoral une finalité », a réagi à l’AFP le député Christophe Lutundula, l’un des dirigeants du Rassemblement, la coalition de la majeure partie de l’opposition congolaise.

Il a qualifié cette destitution « de manoeuvre pour retarder la tenue des élections au-delà de la date convenue dans l’accord du 31 décembre » 2016 entre pouvoir et opposition, destiné à sortir le pays de la crise née du maintien au pouvoir de M. Kabila au-delà de la fin de son mandat le 20 décembre 2016.

L’accord prévoit l’élection d’un successeur à M. Kabila – à qui la Constitution interdit de se représenter – lors d’une présidentielle prévue fin 2017, et la formation d’ici là d’un gouvernement élargi, dirigé par un Premier ministe issu de l’opposition.

Interrogé, un responsable de la majorité a indiqué que d’autres gouverneurs pourraient « être destitués, mais au cas par cas ».

Le Haut-Katanga est issu du découpage de l’ex-Katanga (grand comme l’Espagne) en quatre nouvelles provinces. Fin mars 2016, à l’issue d’un processus contesté de démembrement des provinces, la majorité et ses alliés avaient raflé quasiment tous les postes de gouverneur.

Dans le cadre de l’accord de sortie de crise, M. Kabila a nommé le 7 avril un nouveau Premier ministre, Bruno Tshibala, exclu du Rassemblement quelques jours auparavant.

Romandie.com avec(©AFP / 18 avril 2017 19h39)

Burundi: près de 5.000 personnes à un meeting de Nkurunziza en province

mai 23, 2015

Bujumbura (Burundi) – Un meeting du président burundais Pierre Nkurunziza a réuni samedi plusieurs milliers de personnes dans un fief de son parti près de Bujumbura, qui lui ont réservé un accueil triomphal contrastant avec la contestation qui agite depuis un mois la capitale.

Il faut qu’il y ait des élections, dans la paix et la sécurité. S’il y a des élections, il y a la paix et la sécurité, s’il n’y a pas d’élections c’est autre chose, a-t-il déclaré à Mpanda (30 km au nord de la capitale), fief historique de son parti, le CNDD-FDD, devant une foule nombreuse d’hommes et de femmes de tous âges debout sous un soleil de plomb, assurant que la campagne pour les législatives du 5 juin battait son plein dans le pays.

Ceux qui veulent prendre le pouvoir par la force, achetez-vous des chaussures car nous allons vous poursuivre, a lancé le président, en référence au putsch militaire manqué des 13 et 14 mai.

Les autorités ont lié ce coup de force au mouvement de contestation, émaillé de violences ayant fait près de 25 morts, contre la candidature de M. Nkurunziza à un troisième mandat – que ses adversaires estiment inconstitutionnel – lors de la présidentielle prévue le 26 juin.

Trop de sang a déjà été versé, maintenant on veut tous la paix et la sécurité, a poursuivi le président, en référence à la longue guerre civile (1993-2006) durant laquelle le CNDD-FDD était une rébellion hutu combattant l’armée essentiellement tutsi. Notre programme, c’est la paix, la sécurité, la réconciliation, a-t-il martelé.

Rappelant les différentes réalisations depuis son élection en 2005, notamment dans cette province rurale de Bubanza – hôpital, centres de soins, école, gratuité des soins et de la scolarité – il a affirmé à la foule que des gens (…) ne sont pas contents que vous ayez du développement, visant les protestataires qui manifestent depuis le 26 avril, principalement à Bujumbura.

Il a ensuite appelé les partis d’opposition contestant sa candidature à se joindre à la campagne électorale au lieu de manifester. Les manifestants doivent comprendre qu’ils ont des droits mais ils doivent respecter aussi les droits des autres, avait-il auparavant déclaré à la presse en inaugurant une permanence du CNDD-FDD à Mpanda.

Le précédant à la tribune, le président du parti, Pascal Nyambenda, avait assuré que rien ne peut empêcher qu’il y ait des élections, dénonçant ceux qui veulent donner des leçons à notre pays. L’Union européenne, les Etats-Unis et les Etats de la région ont estimé le climat actuel peu propice à des élections apaisées au Burundi.

M. Nyambenda a appelé les électeurs à donner une majorité à l’Assemblée au CNDD-FDD, sinon le président ne pourra pas voter de bonnes lois.

La localité de Mpanda est situé dans la province de Bubanza (nord), fief de l’ancienne rébellion hutu pendant la guerre civile.

Les manifestations anti-Nkurunziza se déroulent pour l’essentiel depuis quatre semaines à Bujumbura. La province reste pour l’instant plutôt épargnée, même si les informations sur ce qui s’y passe sont rares,, et le CNDD-FDD y conserve une forte assise populaire.

(©AFP / 23 mai 2015 19h26)

Burundi : les principales radios privées empêchées d’émettre en province

avril 26, 2015

Pierre Nkurunziza, président sortant burundais.
Pierre Nkurunziza, président sortant burundais. © AFP

Les émetteurs relais des trois principales radios indépendantes du Burundi, accusées d’inciter la population au soulèvement, ont été coupés dimanche par le gouvernement, empêchant la réception des émissions en province, a annoncé le président de l’Association burundaise des radios du Burundi (ABR).

« Depuis ce matin 11H00 (09H00 GMT), les émetteurs relais des radios Bonesha, Isanganiro et RPA ont été coupés sur ordre du gouvernement », a annoncé à l’AFP Patrick Nduwimana, directeur de la Bonesha et président de l’association. « Depuis, nos radios sont écoutées uniquement dans la capitale; personne ne peut nous capter à l’intérieur du pays », a-t-il poursuivi.

« Le gouvernement dit que nous incitons la population de Bujumbura au soulèvement en rapportant en direct les manifestations de dimanche », a-t-il ajouté, dénonçant une violation grave du droit à l’information.

« Le gouvernement dit qu’il va lever la mesure après une réunion qu’on aura ensemble demain (lundi) », a ajouté M. Nduwimana.

Deux manifestants tués

Deux manifestants ont été tués par balle dimanche à Bujumbura dans des heurts entre la police et des milliers d’opposants à la candidature pour un troisième mandat du président sortant Pierre Nkurunziza.

Dans plusieurs quartiers de la capitale burundaise, où les forces de sécurité avaient été déployées en masse, des milliers de manifestants se sont rassemblés, bravant une interdiction du gouvernement qui a récemment multiplié les mises en garde contre toute tentative de soulèvement.

L’opposition et de nombreux pans de la société civile jugent qu’un troisième mandat du président Nkurunziza serait inconstitutionnel et contraire aux accords d’Arusha, qui ont ouvert la voie à la fin de la longue guerre civile burundaise (1993-2006).

M. Nkurunziza a été désigné candidat à la présidentielle du 26 juin lors d’un congrès samedi à Bujumbura de son parti, le Cndd-FDD. En février, des dizaines de milliers de Burundais étaient descendus dans les rues de la capitale pour accueillir le directeur de la RPA, Bob Rugurika, tout juste libéré de prison.

Surnommée la radio des sans-voix, la RPA est en pointe dans la dénonciation des inégalités sociales, du harcèlement politique ou encore des abus de l’administration et des forces de l’ordre. Le ministère de l’Intérieur avait alors déjà interdit toute manifestation mais des dizaines de milliers de personnes, du jamais vu de mémoire de nombreux habitants de la capitale, étaient tout de même descendues dans la rue.

Jeuneafrique.com avec AFP