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Attribution du Mondial au Qatar: Nicolas Sarkozy visé par une plainte d’Anticor

avril 25, 2023
Attribution du Mondial au Qatar: Nicolas Sarkozy vise par une plainte d'Anticor
Mondial au Qatar, Nicolas Sarkozy visé par une plainte d’Anticor© AFP/Archives/FRANCK FIFE

Anticor a déposé une plainte le 7 avril contre Nicolas SarkozyClaude Guéant et le publicitaire François de La Brosse, soupçonnant l’existence d’un pacte de corruption en lien avec l’attribution du Mondial de football au Qatar, a indiqué mardi l’association anticorruption.

La plainte, révélée par le quotidien Le Monde, vise l’ex-chef de l’Etat, son ancien bras droit Claude Guéant, François de La Brosse ainsi que l’ancien Premier ministre qatari Hamad Ben Jassem al-Thani pour trafic d’influence, corruption d’un agent public étranger, association de malfaiteurs, financement illégal de campagne électorale et recel de ce délit.

Pour étayer sa plainte, Anticor s’appuie sur un article de Mediapart, paru en septembre, faisant état de la collaboration à titre gratuit de François de La Brosse, via sa société ZNZ Group, à la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, puis en tant que conseiller à la communication à l’Elysée.

En 2011, ZNZ rencontrant des difficultés financières, M. de La Brosse, qui évalue à près de 2,8 millions d’euros les prestations non facturées, sollicite l’ancien chef de l’Etat puis M. Guéant.

Toujours selon Mediapart, qui cite un document d’enquête, ZNZ et la société qatarie Q.Media auraient ensuite signé un protocole d’accord à l’été 2011 pour la création d’une webtélé, « Enjoy Qatar ». Q.Media, appartenant au gendre de M. al-Thani, aurait versé 600.000 euros à ZNZ.

Dans sa plainte, consultée par l’AFP, Anticor évoque également d’autres factures et une prise de participation de Q.Media dans la société française.

« Sommes-nous ici face à une offre de pacte corruptif qui aurait été faite dans l’objectif propre et unique de remercier François de La Brosse pour ses services, ou bien face à la réalisation partielle d’un pacte corrupteur plus vaste qui aurait été conclu antérieurement entre Nicolas Sarkozy et le Qatar ? », s’interroge l’association.

« Claude Guéant n’a fait l’objet d’aucune mise en cause sur ce sujet ancien pour lequel il n’y a rien à lui reprocher », a réagi son avocat, Me Philippe Bouchez El Ghozi.

Anticor souhaite que ces éléments soient joints à l’information judiciaire sur les conditions dans lesquelles, le 2 décembre 2010, la Fifa a attribué au Qatar l’organisation du Mondial de football, qui s’est disputé l’automne dernier dans l’émirat. Anticor est partie civile dans cette affaire.

Dans ce dossier, ouvert depuis 2019, les enquêteurs cherchent à déterminer si la désignation du pays du Golfe a donné lieu à « un marché donnant-donnant » conclu lors d’un déjeuner à l’Elysée le 23 novembre 2010 réunissant M. Sarkozy, Michel Platini, alors président de l’UEFA, et M. al-Thani, prince héritier du Qatar devenu émir en 2013.

Pour l’avocat de l’association, Me Jean-Baptiste Soufron, « il était important qu’Anticor se saisisse de ce dossier en raison de ses liens potentiels avec l’attribution de la Coupe du monde au Qatar d’une part, mais aussi en raison des potentiels trafics d’influence et actes de corruption qui auraient été commis directement en lien avec une campagne présidentielle ».

L’avocat de M. Sarkozy n’a pas répondu dans l’immédiat.

Corruption présumée : l’eurodéputée Eva Kaili reste écrouée, clame son innocence

décembre 14, 2022
Corruption presumee : l'eurodeputee Eva Kaili reste ecrouee, clame son innocence
Corruption présumée : l’eurodéputée Eva Kaili reste écrouée, clame son innocence© EUROPEAN PARLIAMENT/AFP/Eric VIDAL

L’eurodéputée grecque Eva Kaili, mise en cause dans un retentissant scandale de corruption présumée impliquant le Qatar, restait en détention mercredi après le report de sa comparution devant la justice au 22 décembre.

Déchue de son poste de vice-présidente du Parlement européen, Mme Kaili a clamé son innocence par la voix d’un de ses avocats à Athènes, assurant ignorer l’existence des sacs de billets de banque retrouvés à son domicile bruxellois par les enquêteurs.

Interpellée vendredi dans la capitale belge, l’élue âgée de 44 ans est soupçonnée d’avoir été payée par le Qatar pour défendre les intérêts de cet émirat qui accueille actuellement le Mondial de football.

Trois autres suspects écroués depuis dimanche dans ce « dossier de corruption, blanchiment d’argent et organisation criminelle au sein du Parlement européen » ont comparu mercredi devant la chambre du conseil du Tribunal de première instance de Bruxelles.

Francesco Giorgi, le compagnon d’Eva Kaili, a été maintenu en détention préventive, de même que l’ancien eurodéputé Pier-Antonio Panzeri, a annoncé le parquet fédéral.

Le troisième homme, Niccolo Figa-Talamanca, responsable de l’ONG « No Peace Without Justice », a été libéré moyennant le port d’un bracelet électronique.

« L’affaire a été disjointe » pour Mme Kaili, qui n’a pu être présente au tribunal mercredi en raison d’un mouvement de grève en prison, a expliqué son avocat bruxellois, André Risopoulos. Sa comparution devant la chambre du conseil a été reportée au 22 décembre.

Son autre avocat à Athènes, Michalis Dimitrakopoulos, a déclaré dans un entretien avec l’AFP qu’elle était « innocente ».

Eva Kaili n’a « aucun rapport avec l’argent retrouvé à son domicile (…), elle ne connaissait pas l’existence de cet argent », a-t-il assuré.

Des sacs remplis de billets d’une valeur de 150.000 euros ont été découverts dans son appartement à Bruxelles, selon une source judiciaire belge.

Le juriste, qui a dit s’être entretenu à plusieurs reprises au téléphone avec sa cliente en détention, a souligné que « seul son compagnon », avec qui elle vivait, pouvait fournir « des réponses sur l’existence de cet argent ».

Le père de la responsable politique a pour sa part été surpris avec une valise contenant 750.000 euros en liquide.

Enfin, 600.000 euros ont été saisis au domicile de Pier-Antonio Panzeri, un ancien eurodéputé socialiste italien désormais à la tête d’une ONG dans la capitale belge.

Onde de choc en Grèce

Le Qatar a fermement démenti les accusations, mais une source judiciaire en Belgique a confirmé à l’AFP que ce pays était bien soupçonné par les enquêteurs belges.

Devant ce scandale qui menace sa crédibilité, le Parlement européen a déchu mardi l’élue grecque de sa fonction de vice-présidente.

Cette sanction pour « faute grave » a été approuvée à la quasi-unanimité des eurodéputés présents à Strasbourg, soit 625 votes favorables sur 628 exprimés.

Eva Kaili, membre du Parlement européen depuis 2014 après avoir été députée du Parlement grec (Vouli) entre 2007 et 2012, occupait depuis onze mois seulement l’une des 14 vice-présidences du Parlement.

Selon des sources au sein du Pasok-Kinal, la direction de cette formation politique, déjà ébranlée dans son histoire par des affaires de corruption, fait aussi pression sur Eva Kaili pour qu’elle renonce à son siège de députée européenne.

Le dirigeant du Pasok-Kinal, également eurodéputé, Nikos Androulakis a proposé mardi devant l’assemblée plénière du Parlement européen la création d' »un organe spécial chargé d’examiner les actifs des députés européens et la manière dont ils ont été acquis ».

Cette affaire a parallèlement provoqué une onde de choc en Grèce, gangrénée par les affaires et les soupçons de corruption, suscitant le ras-le-bol de la population.

De nombreux Grecs ont exprimé leur honte de voir cette ancienne présentatrice de la chaîne de télévision Mega impliquée dans un tel scandale.

Dès lundi, l’Autorité grecque de lutte contre le blanchiment d’argent avait gelé tous les avoirs de la députée européenne et de ses proches.

Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, resté muet depuis les révélations sur cette affaire, doit retrouver ses pairs ce mercredi à Bruxelles pour un sommet des Vingt-Sept avec les dirigeants de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).

Pra Le Point avec AFP

Mondial 2022 : l’Espagne et le Japon en 8ᵉ, l’Allemagne éliminée

décembre 2, 2022

Au fil de l’évolution des scores, les quatre équipes du groupe E se sont, tour à tour, éliminées. La victoire de la Mannschaft n’a pas suffi.

L'Allemagne est eliminee du Mondial 2022.
L’Allemagne est éliminée du Mondial 2022.© GLYN KIRK / AFP

L’Espagne et le Japon se sont qualifiés pour les huitièmes de finale du Mondial et l’Allemagne a été éliminée jeudi 1er décembre à Doha à l’issue d’une soirée de folie. Le Japon affrontera la Croatie en huitièmes de finale et l’Espagne sera opposée au Maroc. Le Japon a battu 2-1 l’Espagne, quand même sauvée, et l’Allemagne a dominé en vain 4-2 le Costa Rica, éliminé aussi, mais les quatre équipes ont toutes été successivement qualifiées et éliminées au fil de l’évolution des scores.

Le Japon s’empare même de la première place du groupe. Un dénouement que peu auraient imaginé au tirage au sort, quand le duel entre l’Espagne et l’Allemagne était présenté comme le sommet des phases de poules.

L’Allemagne sauve l’honneur… mais quitte le Qatar

Un instant, alors que le Costa Rica avait brièvement pris l’avantage sur l’Allemagne sur un but contre son camp de Manuel Neuer (2-1), l’inimaginable a même semblé pouvoir advenir. Durant trois minutes, jusqu’à l’égalisation de Havertz (73), Espagne et Allemagne étaient virtuellement éliminées. Les Allemands se sont finalement imposés 4 à 2, mais ce fut une victoire pour l’honneur. Ils savaient qu’ils n’avaient plus leur destin entre les mains pour prix de leur défaite inaugurale contre le Japon (2-1).

Quatre ans et demi après le fiasco du Mondial 2018 en Russie, l’Allemagne a connu un nouveau naufrage en Coupe du monde, éliminée dès le premier tour au Qatar, une piteuse sortie qui fait tache à 18 mois de son Euro à domicile. Les dernières minutes de l’interminable temps additionnel du match entre l’Allemagne et le Costa Rica, jeudi, n’avaient plus aucun intérêt, et dans sa zone le sélectionneur allemand Hansi Flick avait compris : la victoire 4 à 2 de ses joueurs, bousculés par le Costa Rica, n’allait servir à rien, parce qu’à quelques dizaines de kilomètres de là, le Japon venait de battre l’Espagne.

Les coéquipiers de Manuel Neuer sont restés de longues minutes hagards sur le banc de touche, avant d’aller saluer les supporteurs allemands qui avaient fait le déplacement, puis regagner le vestiaire, tête basse, à nouveau humiliés sur la scène internationale. La célèbre formule de Gary Lineker « et à la fin c’est l’Allemagne qui gagne » prend de plus en plus de plomb dans l’aile ces dernières années, puisque trois ans après l’incroyable fiasco russe, les Allemands avaient été éliminés de l’Euro 2021 par… l’Angleterre, dès les huitièmes de finale. Pour la première fois de son histoire d’après-guerre, ils avaient ainsi raté deux fois de suite les quarts de finale d’un tournoi majeur (Euro et Mondial), et la désillusion qatarie vient confirmer un déclin certain.

Et de fait, le Japon, surpris par le Costa Rica (1-0), a récidivé en prenant le meilleur sur l’Espagne grâce à des buts au retour des vestiaires de Ritsu Doan (48) et d’Ao Tanaka (51). Alvaro Morata avait ouvert le score pour l’Espagne (12). C’est la deuxième fois consécutive que la Mannschaft, quadruple championne du monde, sort dès les phases de poules. Un échec d’autant plus cuisant qu’il intervient moins de deux ans avant l’Euro en Allemagne.

Coupe du monde 2022 : les talibans auraient investi dans les chantiers du Qatar

novembre 27, 2022

Certains membres des talibans se seraient largement enrichis en louant du matériel pour construire des stades, selon « The Daily Telegraph ».

Certains dignitaires se faisaient l'equivalent de 11 000 euros par machine par mois, et pouvaient en posseder une dizaine.
Certains dignitaires se faisaient l’équivalent de 11 000 euros par machine par mois, et pouvaient en posséder une dizaine.© YOMIURI SHIMBUN / Yomiuri / The Yomiuri Shimbun via AFP

Derrière les stades du Qatar, l’ombre des talibans. Selon le journal britannique The Daily Telegraph, certains responsables talibans auraient gagné des millions grâce à la Coupe du monde. Profitant de confortables salaires touchés pour être présents sur le territoire qatarien et participer à des négociations de cessez-le-feu concernant la guerre en Afghanistan, ces hauts dignitaires auraient acheté des engins qu’ils auraient ensuite loués aux constructeurs des stades. « Certains membres talibans avaient chacun entre six et dix pièces de machinerie lourde à Doha et gagnaient jusqu’à 10 000 £ (l’équivalent de plus de 11 000 €, NDLR) par machine et par mois », affirme la source de nos confrères

Parmi ces dignitaires figurerait notamment Haji Ahmad Jan, ministre du Pétrole et des Mines en Afghanistan entre 1996 et 2001. Un ancien diplomate afghan confie : « C’était un secret de polichinelle à l’ambassade d’Afghanistan à Doha que l’équipe de négociation et le bureau politique des talibans étaient bien payés par le régime qatari et ils ont investi ces salaires dans des équipements de construction pour la Coupe du monde. » Interrogés, les Qataris ont affirmé que les paiements mensuels, qui ont permis donc l’achat de machinerie, étaient « contrôlés en coordination » avec les États-Unis, « y compris les montants totaux et comment et où ils ont été dépensés ».

Des maisons de la taille de « petits châteaux »

Au Qatar, ces diplomates étaient déjà très bien lotis : les autorités qatariennes versaient une allocation mensuelle de plusieurs milliers d’euros et leur avaient fourni SUV de luxe, soins et nourritures gratuits. Ils se sont donc rajouté un salaire de quelques millions, et ont voulu partager la combine à d’autres dignitaires : « grâce à leur réseau, les talibans levaient aussi des fonds auprès d’Afghans installés dans d’autres pays arabes en leur promettant que l’argent serait investi dans les chantiers de la Coupe du monde ».

Si l’idée n’a rien d’illégal, comme le rappelle le Daily Telegraph, la participation des talibans à la construction des stades rajoute une pierre dans le jardin des polémiques dans cette Coupe du monde.

Par Le Point.fr

Coupe du monde 2022 : le Qatar, pays hôte, éliminé

novembre 25, 2022

Le pays organisateur de ce mondial signe ainsi un triste record : c’est la première fois que l’hôte est éliminé dès sa deuxième rencontre du tournoi.

Le Qatar a tout de meme montre un meilleur visage lors de ce match, sauvant l'honneur malgre l'elimination.
Le Qatar a tout de même montré un meilleur visage lors de ce match, sauvant l’honneur malgré l’élimination.© KEN SATOMI / Yomiuri / The Yomiuri Shimbun via AFP

Le pays hôte va finir le tournoi dans les tribunes. Le Qatar est éliminé de sa Coupe du monde, après sa défaite face à un Sénégal (3-1) enfin efficace offensivement qui se relance du même coup dans la course aux huitièmes de finale. Avec cette élimination, le Qatar devient le premier pays hôte éliminé dès le deuxième match, faisant même pire que l’Afrique du Sud qui avait attendu son 3e match en 2010 pour entériner son élimination.

Après un départ catastrophique, « nous avons montré de quoi nous sommes capables (et) nous avons été compétitifs. Au-delà du résultat, nous avons bien joué », a pourtant estimé le sélectionneur d’ « Al-Annabi » (les Bordeaux), Félix Sanchez. Malheureusement, c’est le résultat qui compte et, dans le stade Al-Thumama de Doha, les Qataris ne se sont pas fait de cadeau : à la 41e minute, le défenseur Boualem Khoukhi a raté son dégagement avant de finir les fesses sur le gazon, permettant à Boulaye Dia de tromper le gardien Meshaal Barsham (qui succédait à Saad Al Sheeb, trop nerveux contre l’Équateur).

« Au vu de mon parcours, je ne peux être que satisfait », a commenté Dia, qui n’est passé professionnel qu’en 2018 à Reims et dont c’était le premier but en Coupe du monde.

Un match qui sauve l’honneur

Coup dur pour le Qatar qui, malgré la domination technique et physique de l’adversaire, semblait plus libéré. Une ouverture du score sur penalty était même envisageable, si l’arbitre avait jugé illicite la charge maladroite d’Ismaïla Sarr dans le dos d’Akram Afif (34e). Passé devant avec un peu chance, le Sénégal s’est montré davantage à l’aise pour répondre aux doutes nés de son inefficacité offensive contre les Oranje, d’abord grâce à une belle tête décroisée de Famara Diedhiou après un corner (48e) puis par une frappe sèche de Bamba Dieng (84e).

En face, contrairement à son premier match, les Bordeaux ne se sont pas désunis. Après deux excellentes parades d’Édouard Mendy (63e, 67e), nettement plus inspiré que contre les Néerlandais, Mohammed Muntari, entré en jeu 4 minutes plus tôt, a sauvé l’honneur d’une tête puissante (78e).

Ce premier but du Qatar en Coupe du monde, au terme de son deuxième match, récompense une prestation plus équilibrée et a valeur d’encouragement. Après avoir frisé le ridicule, la sélection locale peut se réjouir d’avoir réussi à présenter un visage plus conforme aux attentes. Les supporters du champion d’Asie ont d’ailleurs daigné rester dans les tribunes jusqu’aux arrêts de jeu, alors qu’ils avaient déserté le stade en masse lors de la deuxième période contre l’Équateur.

Le champion d’Afrique, qui offre au continent sa première victoire dans le tournoi, a encaissé au moins un but pour la neuvième fois d’affilée en Coupe du monde et va devoir continuer d’élever son niveau s’il veut durer dans « une Coupe du monde compliquée où il y aura beaucoup de surprises » et qu’un pays africain « peut gagner », selon Aliou Cissé.

Par Le Point avec AFP

Coupe du monde 2022 : Gims se produira sur scène pendant la finale

novembre 20, 2022

Déjà auteur de l’un des hymnes officiels du Mondial 2022 au Qatar, Gims a annoncé sa présence à Doha pour la finale de la compétition, rapporte BFMTV.

Le chanteur Gims a annonce dimanche qu'il chanterait a Doha le 18 decembre pour la finale du Mondial.
Le chanteur Gims a annoncé dimanche qu’il chanterait à Doha le 18 décembre pour la finale du Mondial.© ADRIEN NOWAK / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

La Coupe du monde 2022 a commencé ce dimanche. Après une cérémonie d’ouverture, marquée par la présence de l’acteur américain Morgan Freeman et Jungkook, le chanteur du groupe de K-pop BTS, le Qatar a entamé le premier match de la compétition. La finale se jouera un mois plus tard, le 18 décembre, et un chanteur bien connu des Français y est convié, relaie BFMTV. En effet, Gims a annoncé sur Twitter qu’il produira un concert inédit à Doha à l’occasion du dernier match du tournoi.

« Fin du suspense, je suis heureux de vous annoncer que je performerai lors de la finale de la Coupe du monde en direct de Doha le 18 décembre, pour le Congo, pour la France, pour l’Histoire… » a partagé le chanteur sur les réseaux sociaux. En août, Gims avait signé l’un des hymnes officiels de la compétition, qu’il a composé en duo avec le chanteur portoricain de trap latino et de reggaeton Ozuna. Le clip du titre, baptisé « Arhbo », avait été dévoilé sur YouTube par la Fédération internationale de football (Fifa).

La Fifa avait déjà choisi une première chanson pour hymne officiel, « Hayya Hayya (Better Together) », par la chanteuse américaine de R & B Trinidad Cardona, le Nigériano-Américain Davido, star de l’afrobeat, et la Qatarienne Aisha. En peine de stars de la musique pour la cérémonie d’ouverture de la compétition, les organisateurs qatariens ont finalement fait appel à un membre du groupe sud-coréen BTS, qui était le seul chanteur présent ce dimanche. À cette occasion, l’artiste de K-pop a dévoilé son dernier single, « Dreamers »qui devient ainsi le dernier single de la bande-son officielle du Mondial au Qatar.

Par Le Point

Coupe du monde 2022 : le Qatar fait volte-face sur la bière autour des stades

novembre 18, 2022

Selon le « New York Times », le Qatar a pris la décision vendredi 18 novembre d’interdire la vente de bière autour des stades durant la Coupe du monde.

Cette Coupe du monde aura définitivement une autre saveur. Après avoir demandé à Budweiser de déplacer ses tentes à l’abri des regards, le Qatar et la Fifa ont tout bonnement demandé au sponsor de la Coupe du monde de remballer sa marchandise, et ce, à deux jours du début de la compétition. Les supporteurs du Mondial devront ainsi, selon le New York Times qui a révélé l’information, se contenter de boissons sans alcool, et notamment de Coca-Cola, autre sponsor de taille de l’événement.

L’information a été confirmée en partie par la Fifa, qui explique dans un communiqué qu’il a été décidé de « supprimer les points de vente de bière des périmètres des stades » et de « concentrer la vente de boissons alcoolisées » dans les fan-zones et les établissements autorisés, « à la suite de discussions entre les autorités du pays hôte et la Fifa ». Aucune explication n’a toutefois été donnée.

Le brasseur Budweiser a estimé que les restrictions sur la vente d’alcool à proximité des stades annoncées vendredi par les organisateurs au Qatar étaient « en dehors de (son) contrôle ». Le groupe a pris acte de la décision en reconnaissant que certaines des opérations qu’il avait prévues à l’occasion de l’événement ne pouvaient « pas aller de l’avant », a indiqué une porte-parole du groupe AB InBev, dont Budweiser fait partie, dans un message à l’Agence France-Presse.

«Absence totale de communication »

« Certains supporteurs aiment avoir une bière au match, d’autres non. Mais la vraie question, c’est que cette volte-face de dernière minute illustre un problème plus large : l’absence totale de communication et de transparence du comité d’organisation envers les supporteurs », a dénoncé la FSA, l’association des supporteurs anglais (FSA), dont des milliers sont attendus lundi pour leur premier match contre l’Iran.

Le guide officiel des fans de l’organisation prévoyait pourtant que « les détenteurs de billets [aient] accès aux produits Budweiser, Budweiser Zero et Coca-Cola dans le périmètre du stade » pendant au moins trois heures avant les matchs et durant une heure après. Mais la bière resterait uniquement autorisée « dans les suites de luxe réservées aux officiels de la Fédération internationale de football (Fifa) » et autres invités, dans ce pays musulman, où la vente d’alcool est étroitement contrôlée. De fait, le New York Times assure que l’instance dirigeante mondiale du football, la Fifa, « pourrait ne plus contrôler totalement les décisions majeures liées à son événement ».

Budweiser, qui verse à la Fifa 75 millions de dollars par Coupe du monde, n’a pas encore réagi à cette annonce, qui ne devrait pas manquer de jeter un froid sur la compétition et créer un véritable désastre contractuel. Dans leur communiqué, les organisateurs de la Coupe du monde remercient le groupe AB InBev, dont Budweiser fait partie, pour sa « compréhension » et précisent que la marque conserve la possibilité de vendre des bières sans alcool autour et dans l’enceinte des stades.

Il s’agit d’un revirement puisqu’il avait été confirmé début septembre que des stands de bière ouvriraient autour des stades à partir de trois heures et jusqu’à 30 minutes avant le début des matchs. Ils devaient rouvrir ensuite pendant une heure après le coup de sifflet final. Seules des bières sans alcool devaient être disponibles dans les stades.

«Un ordre qui vient d’en haut »

« Je pense qu’il y a une idée fausse concernant la vente d’alcool dans les stades. Nous opérons comme n’importe quelle autre Coupe du monde », s’était engagé le PDG du Mondial Nasser Al-Khater lors d’une conférence de presse le 8 septembre. Vendredi matin, des tentes aux couleurs rouge et blanc de Budweiser étaient toujours visibles autour des stades internationaux Khalifa, Ahmed Ben Ali et Lusail, où l’Agence France-Presse s’est rendue.

Une source proche de l’organisation a indiqué à l’AFP que, « depuis quatre jours », ces tentes ont été éloignées de l’entrée des supporteurs car jugées « trop visibles ». « C’est un ordre qui vient d’en haut », a ajouté cette source. Les espaces VIP des stades proposent des forfaits incluant « bières, champagne, vins et spiritueux ».

Dans la principale fan-zone de la Fifa, acheter de l’alcool est possible à partir de 18 h 30, heure local. Dans les autres fan-zones privées, les règles varient. Au Qatar, consommer de l’alcool est légal pour les non-musulmans de plus de 21 ans mais strictement encadré.

Il est interdit d’en apporter dans ses bagages, même acheté en « duty free ». Les résidents peuvent s’en procurer dans un magasin dédié qui n’est pas ouvert aux touristes. Les visiteurs peuvent boire dans la plupart des hôtels internationaux, où une bière ou un verre de vin peuvent coûter une dizaine d’euros et un cocktail plus de 15 euros. Les règles concernant la consommation d’alcool dans les stades de foot varient d’un pays à l’autre. Pendant la Coupe du monde 2014, le Brésil avait levé l’interdiction d’en consommer dans ses enceintes, à la demande de la Fifa.

Par Le Point.fr (avec AFP)

Mondial 2022 au Qatar : les sélections africaines ont-elles une chance ?

novembre 16, 2022

La Tunisie, le Maroc, le Cameroun et le Ghana devront se surpasser pour atteindre le second tour de la Coupe du monde de football. Quant au Sénégal, il reste suspendu au genou de Sadio Mané.

Le Sénégalais Sadio Mané, le 6 février 2022. © Kenzo TRIBOUILLARD / AFP

Le tirage au sort n’aura pas été favorable aux cinq sélections africaines qualifiées pour le Mondial de football, qui doit s’ouvrir au Qatar le 20 novembre. Seul le Sénégal a été relativement épargné, mais il ignore encore s’il pourra compter sur sa star blessée, Sadio Mané.

Eto’o voit ses Lions sur le toit du monde

Samuel Eto’o, l’ancien capitaine et buteur des Lions indomptables, désormais président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), a toujours vu grand. Celui qui fut l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du football africain avait prédit il y a quelques mois que le Cameroun serait champion du monde au soir du 18 décembre.

Ce panafricain convaincu a depuis développé sa prophétie : son pays affrontera le Maroc en finale, avec l’issue que l’on connaît. Et puisque cela ne coûte rien, Eto’o, dans un récent communiqué, a également annoncé la qualification de la Tunisie, du Sénégal et du Ghana pour les huitièmes de finale. « Les équipes africaines ont un gros potentiel, ont acquis de plus en plus d’expérience, et elles sont prêtes à remporter la Coupe du Monde », a-t-il martelé.

On aimerait bien sûr partager, même partiellement, l’optimisme d’Eto’o, lequel, en quatre participations à la phase finale avec les Lions, n’a jamais réussi à franchir le premier tour. Mais la réalité sera sans doute moins lumineuse pour les cinq mondialistes africains, dont aucun ne figure en haut de la liste des favoris (où l’on retrouve la France tenante du titre, le Brésil de Neymar, l’Argentine de Lionel Messi, la Belgique, l’Allemagne ou encore l’Espagne), ni même parmi les outsiders, mélange hétéroclite composé des Pays-Bas, du Portugal, de l’Angleterre, du Danemark, de la Croatie ou de l’Uruguay.

Quand Eto’o envoie ses Lions sur le toit du monde, Mohammadou Idrissou, son ancien coéquipier en sélection, se précipite pour le ramener à la raison. « Nous allons affronter au premier tour le Brésil, la Suisse et la Serbie, autrement dit un favori et deux bonnes sélections européennes. Alors, parler de titre mondial… Commençons déjà par essayer de sortir de ce groupe, ce qui sera déjà très compliqué. »

Les Lions indomptables ont des arguments, tels le gardien André Onana (Inter Milan), le milieu de terrain André-Frank Zambo Anguissa (Naples) ou l’attaquant Eric Maxim Choupo-Moting (Bayern Munich), alors que leur sélectionneur, Rigobert Song, est de plus en plus contesté, notamment pour ne pas avoir retenu Michaël Ngadeu, l’un de ses piliers.

Eric Maxim Choupo-Moting, le 11 août 2022 avec son club, le Bayern Munich. © Photo by Marcel Engelbrecht / firo Sportphoto / dpa Picture-Alliance via AFP
Eric Maxim Choupo-Moting, le 11 août 2022 avec son club, le Bayern Munich. © Photo by Marcel Engelbrecht / firo Sportphoto / dpa Picture-Alliance via AFP

Claude Le Roy, l’ancien sélectionneur du Cameroun, mais aussi du Ghana et du Sénégal, deux autres équipes présentes au Qatar, n’est pas offusqué par les prédictions d’Eto’o, même s’il les nuance. « Il a raison d’avoir des ambitions, de ne pas tenir des propos misérabilistes. Dans une phase de groupes, tout est possible, et je pense que le Cameroun, le Sénégal et à un degré moindre le Ghana peuvent se qualifier. La Tunisie et le Maroc aussi, même si, car il faut être objectif, ce sera très compliqué pour eux. »

Le Sénégal avec ou sans Mané

Le Sénégal a certes hérité du groupe à priori le plus abordable (Qatar, Pays-Bas, Équateur), mais Aliou Cissé, le sélectionneur des Lions de la Teranga, a appris le 9 novembre que son meilleur joueur, Sadio Mané, s’était blessé au péroné lors d’un match avec le Bayern Munich la veille.

La star sénégalaise, deuxième du dernier Ballon d’Or, figure bien dans la liste des 26, mais le champion d’Afrique en titre atterrira forcément amoindri dans le Golfe persique, sans savoir s’il pourra compter sur son principal atout. Si Cissé dispose tout de même d’un effectif de qualité, capable de franchir le cap du premier tour, la mission s’annonce forcément plus périlleuse pour son équipe.

La Tunisie et le Maroc dans des groupes très relevés

Le finaliste potentiel de la Coupe du Monde imaginé par le président de la Fecafoot – le Maroc – a récemment changé de sélectionneur. Walid Regragui, ancien international marocain et vainqueur, en tant qu’entraîneur, de la dernière Ligue des Champions avec le WAC Casablanca, a remplacé Vahid Halilhodzic, limogé après avoir qualifié les Lions de l’Atlas.

Le nouveau patron technique a rappelé Hakim Ziyech (Chelsea), en conflit ouvert avec son prédécesseur, et bénéficie d’une forte adhésion autour de sa personne. Mais les Marocains n’ont pas vraiment eu de chance au tirage, constate Claude Le Roy. « Je pense que c’est la sélection africaine, avec la Tunisie, qui a hérité du groupe le plus difficile. La Croatie a été finaliste de la Coupe du Monde 2018, la Belgique, l’un des favoris, y a terminé troisième, et le Canada est une équipe particulièrement solide. Quant aux Tunisiens, avec la France et le Danemark, ils doivent s’attendre à souffrir. Mais dans le football, tout est possible. Comme me l’a dit Samuel Eto’o récemment, une Coupe du Monde, c’est quelques matches, pas une saison entière. »

Les Black Stars sur une mauvaise lancée

La situation du Ghana, placé dans un groupe où figurent le Portugal, l’Uruguay et la Corée du Sud, n’est guère plus confortable. Les Black Stars ont certes éliminé le Nigeria pour se qualifier, mais sa dernière CAN a été un échec, ses récents matches n’ont pas soulevé un enthousiasme effréné, et le sélectionneur, Otto Addo, a laissé entendre qu’il pourrait quitter son poste après la Coupe du Monde.

En 2018, aucune sélection africaine n’avait franchi le premier tour. Dans l’histoire de la Coupe du Monde, seuls le Cameroun (1990), le Sénégal (2002) et le Ghana (2010) ont atteint les quarts de finale. En envoyant tous les représentants du continent au second tour et deux en finale, Eto’o a placé la barre très haut. Trop ? Réponse dans quelques jours.

Avec Jeune Afrique par Alexis Billebault

L’équipe nationale de soccer, symbole du modèle d’intégration canadien

novembre 12, 2022
Ce n’est pas la première fois que la diversité d’une équipe nationale attire l’attention dans le monde du soccer.
Photo: Vaughn Ridley Getty Images Ce n’est pas la première fois que la diversité d’une équipe nationale attire l’attention dans le monde du soccer.

Le Canada effectuera bientôt son grand retour à la Coupe du monde de soccer après 36 ans d’absence. Il le fera en offrant à la planète l’image d’un pays résolument accueillant et ouvert à la diversité des cultures et des origines.

« Cette équipe canadienne masculine est littéralement la plus belle histoire de toutes les qualifications en vue de cette Coupe du monde », avait écrit l’an dernier le journaliste spécialisé américain Grant Wahl, après avoir vu le défenseur canadien né en Angleterre de parents aux racines nigérianes, Samuel Adekugbe, célébrer un but marqué contre le Mexique en plongeant dans un banc de neige près de la ligne de touche dans un stade à Edmonton transformé en glacière.

Ce qui attire l’attention, ce n’est pas seulement avec quel aplomb cette équipe, autrefois au troisième sous-sol du classement mondial (120e en 2017), a dominé les qualifications dans le groupe des pays de la CONCACAF (Amérique du Nord, Amérique centrale et Caraïbes) avec une fiche de 8 victoires, 2 défaites et 4 matchs nuls. C’est aussi la grande diversité de couleurs et d’origines de ses membres, qui parlent d’eux-mêmes comme d’une « fraternité ».

On pense évidemment à la jeune sensation Alphonso Davies, 22 ans, né dans un camp de réfugiés au Ghana de parents qui avaient fui la guerre civile au Liberia et qui ont finalement trouvé une terre d’accueil en Alberta lorsqu’il était encore tout petit. Mais il n’est pas le seul.

Un peu comme Samuel Adekugbe, Ike Ugbo est né en Angleterre de parents d’origine nigériane. L’attaquant Jonathan David a vu le jour aux États-Unis et est passé par Haïti avant d’arriver au Canada à six ans. Les parents du capitaine Atiba Hutchinson sont de Trinité-et-Tobago, ceux de Stephen Eustáquio du Portugal, ceux de Richie Laryea du Ghana, ceux de Jonathan Osorio de la Colombie et ceux de Junior Hoilett et de Mark-Anthony Kaye de la Jamaïque.

Et ce n’est que des exemples des athlètes qui pourraient faire partie de la liste de 26 joueurs que l’entraîneur d’origine britannique, John Herdman, devrait dévoiler ce week-end en vue du tournoi qui doit se tenir à partir du 20 novembre et qui mettra aux prises 32 équipes. Le Canada (41e mondial) n’y aura pas la tâche facile, ses trois premiers matchs de la phase de groupes l’opposant à la Belgique (2e) et à la Croatie (12e) — respectivement demi-finaliste et finaliste du précédent Mondial —, ainsi qu’au Maroc (22e).

Modèle d’intégration

Cette remarquable diversité est le fruit d’un pays aux « politiques d’immigration généreuses », expliquait au début de l’année le Los Angeles Times à ses lecteurs. « Le Canada est un pays multiculturel. Il nous a donné la paix, de meilleures écoles, une meilleure vie. [Nos efforts sur le terrain] sont seulement une façon pour nous de lui donner en retour », avait expliqué un peu plus tard, au média d’information Eurosport, le coloré gardien de but Milan Borjan, qui a quitté, avec sa famille, la Croatie pour Winnipeg lorsqu’il avait 13 ans.

Le visage de cette équipe canadienne n’est pas tellement différent de celui du CF Montréal, observe son président et chef de la direction, Gabriel Gervais, en entrevue au Devoir. Mais parmi les huit joueurs de l’équipe qui ont été invités au dernier camp d’entraînement du Canada avant le début de la Coupe du monde, on retrouve aussi les noms de Samuel Piette, Mathieu Choinière, Zachary Brault-Guillard et James Pantemis, respectivement de Le Gardeur, Saint-Jean-sur-Richelieu, Montréalet Kirkland, fait-il valoir, avant d’ajouter à la liste Ismaël Koné, qui est né en Côte d’Ivoire, mais a grandi à Montréal.

« Notre équipe compte peut-être moins de Québécois qu’à l’époque où je jouais à l’Impact, mais ça pourrait revenir », dit l’ancien défenseur de l’équipe montréalaise et de l’équipe du Canada au début des années 2000. « Je crois qu’elle est à l’image de ce qu’on voit chez les plus jeunes dans [notre système de développement de talents] et de la grande diversité culturelle qu’on retrouve aujourd’hui à Montréal et au Québec. Ça me semble un bel exemple de l’ouverture et de la capacité d’accueil de notre pays. Nos partisans nous disent d’ailleurs qu’ils se reconnaissent dans le club. »

Un sport en progression

Le Canada profite peut-être également de l’amélioration du calibre de ses équipes professionnelles et de son équipe nationale, ajoute Patrick Leduc, lui aussi un ancien joueur de l’Impact (de 2000 à 2010) et aujourd’hui membre de la direction du CF Montréal. « Il y a des joueurs à la double nationalité qui auraient cherché, il y a quelques années, à jouer pour leur autre pays, mais qui choisissent maintenant le Canada. »

Chose certaine, on ne manque pas de relève, dit Soccer Québec. Depuis longtemps le sport le plus pratiqué dans la province, le foot y a déjà retrouvé les 165 000 joueurs jeunes et vieux qu’il avait avant la pandémie, dont 37 % de filles. C’est un peu moins que les 180 000 joueurs des belles années, admet la fédération, mais le déclin s’est arrêté depuis quelque temps déjà. Le total s’élève à 200 000 membres lorsqu’on ajoute les entraîneurs et les officiels.

En guise de comparaison, Hockey Québec recensait, avant la pandémie, un peu plus de 90 000 joueurs, dont 7 % de filles, ainsi qu’un total de 120 000 membres inscrits.

« Le soccer se joue vraiment partout au Québec, de Rimouski à Gatineau, en passant par Montréal et Chibougamau », dit Mathieu Chamberland, directeur général de Soccer Québec. Lui aussi se réjouit de la grande diversité de l’équipe du Canada à la Coupe du monde. « C’est l’une des plus grandes qualités de notre sport : il n’est pas seulement le plus pratiqué chez nous, il est le plus pratiqué dans le monde et rassemble les gens de tous les horizons. »

Quand devient-on Canadien ?

Ce n’est pas la première fois que la diversité d’une équipe nationale attire l’attention dans le monde du soccer. Cela avait même valu aux champions français de la Coupe du monde en 1998 d’être rebaptisés « l’équipe black-blanc-beur », plutôt que « bleu-blanc-rouge ». D’abord positive et signe de fierté, l’appellation avait graduellement fini par sonner comme un reproche dans certaines tranches de la population moins sympathique à cette image de leur pays, particulièrement à partir du moment où l’équipe a commencé à connaître moins de succès.

« Cette équipe du Canada au Qatar offre tout à coup l’occasion sportive, médiatique et politique de présenter un nouveau récit de l’identité nationale canadienne, observe Bachir Sirois-Moumni, sociologue du sport et postdoctorant à l’Université d’Ottawa. Il ne s’agit pas seulement de raconter le Canada aux Canadiens, mais aussi le Canada au reste du monde en le présentant comme une terre d’accueil pour les personnes issues de l’immigration. Cela tombe bien parce que cela coïncide avec des politiques et un discours qu’on veut mettre en avant. »

Ce qui frappe l’expert, c’est que ce récit ne s’arrête qu’aux succès sportifs des joueurs sans porter attention aux embûches qu’ils ont sans doute aussi rencontrées, eux et leurs proches, au Canada. « C’est drôle, mais il n’y est jamais question de difficultés d’accès à l’emploi, à l’éducation ou au logement ni de problèmes de reconnaissance des diplômes ou de racisme systémique. Même lorsqu’on évoque, par exemple, comment leurs parents ont eu à travailler dur et à se battre pour se faire une place au Canada, on ne le relève pas comme la preuve que tout ne doit pas si bien marcher pour les immigrants chez nous. »

Et puis, n’est-il pas contradictoire de célébrer la capacité d’intégration du Canada en dressant la liste non seulement des joueurs récemment arrivés au pays, mais aussi de ceux qui y vivent depuis qu’ils sont tous petits et même de ceux dont ce sont les parents ou les grands-parents qui sont venus de l’étranger ? « En fait, on n’arrête pas de les ramener perpétuellement à leurs origines immigrantes, déplore Bachir Sirois-Moumni. De parler “d’eux” par rapport à “nous”. À quel moment devient-on simplement un Canadien ? »

Avec Le Devoir.com par Éric Desrosiers

Sepp Blatter déclare que l’octroi de la Coupe du monde au Qatar a été « une erreur »

novembre 8, 2022
Sepp Blatter place ses lunettes avec ses deux mains.

Sepp Blatter a dirigé la FIFA de juin 1998 à décembre 2015. Photo : Getty Images/Fabrice Coffrini

L’octroi de la Coupe du monde au Qatar il y a 12 ans a été une erreur, a déclaré mardi le président de la FIFA à l’époque, Sepp Blatter, rappelant de nouveau la rencontre entre Nicolas Sarkozy et Michel Platini pour avoir influencé l’issue du scrutin.

Le Suisse de 86 ans a émis ces commentaires au conglomérat médiatique suisse Tamedia à sa première entrevue d’envergure depuis qu’il a été blanchi avec Platini, en juillet, des accusations d’inconduite financière à la suite d’un procès criminel en cour fédérale.

Ce pays est trop petit, a-t-il dit au sujet du Qatar, le plus petit en termes de taille depuis la tenue de la Coupe du monde en Suisse en 1954. Le soccer et la Coupe du monde sont trop imposants pour sa taille.

Les 32 équipes disputeront 64 rencontres dans 8 stades construits à Doha et dans sa périphérie. La ville qatarie s’est d’ailleurs métamorphosée depuis 2010 en raison des nombreux projets pharaoniques mis en chantier en vue du Mondial.

Les matchs seront présentés à compter du 20 novembre, et environ 1,2 million de spectateurs en provenance de l’étranger doivent visiter le Qatar. En raison de l’offre d’hébergement limitée, plusieurs d’entre eux devront faire des allers-retours quotidiens à partir de pays limitrophes.

C’était une mauvaise décision. Et j’en suis responsable puisque j’étais président à l’époque, a confié M. Blatter, qui avait déjà déclaré avoir voté pour les États-Unis. La candidature américaine a été battue par celle du Qatar lors du dernier tour du scrutin réunissant cinq pays.

Le point de bascule qui a fait dérailler la candidature des États-Unis s’est produit lorsque Sarkozy a organisé une rencontre à Paris pendant la semaine qui a précédé le scrutin du comité exécutif de la FIFA le 2 décembre 2010.

Platini, alors président de l’UEFA et vice-président de la FIFA, a été invité par Sarkozy, alors président de la France, à sa résidence officielle. Le prince héritier du Qatar Hamad ben Khalifa Al-Thani, aujourd’hui l’émir du pays, était aussi présent.

M. Blatter a répété mardi ses allégations au sujet de Sarkozy, qui aurait tenté d’influencer Platini, et a de nouveau livré sa version du coup de fil que lui aurait passé l’ancien footballeur après la rencontre à Paris pour lui dire que le processus du scrutin pour l’octroi du Mondial avait changé.

Grâce aux quatre voix de Platini et de son équipe (de l’UEFA), la Coupe du monde a été octroyée au Qatar plutôt qu’aux États-Unis. C’est la vérité, a raconté M. Blatter au sujet du scrutin qui s’est terminé 14-8 en faveur du pays du Moyen-Orient.

Dans un entretien accordé à l’Associated Press (AP) en 2015, Platini avait confirmé l’importance de la rencontre à Paris dans l’issue du scrutin.

Sarkozy ne m’a jamais demandé de voter pour le Qatar, mais je savais que ce serait préférable, avait-il dit à l’AP à Zurich il y a sept ans. Il avait aussi admis qu’il aurait pu avoir dit aux dirigeants américains qu’il allait voter pour leur candidature pour 2022.

Sepp Blatter n’a cependant pas fait allusion aux critiques relatives au travail forcé et aux droits de la personne bafoués au Qatar depuis 2010.

Il s’est cependant demandé pourquoi son successeur au poste de président de la FIFA, Gianni Infantino, a déménagé au Qatar il y a de ça au moins un an.

M. Blatter a pris connaissance des nombreuses requêtes des groupes humanitaires et de certaines fédérations membres de la FIFA, dont l’Angleterre et les États-Unis, pour la création d’un fonds d’indemnisation pour les familles des travailleurs qui ont été blessés ou qui sont décédés pendant les préparatifs. Le gouvernement du Qatar a toujours nié l’existence du problème et a ajouté qu’il s’agissait d’un coup d’éclat publicitaire.

Qu’est-ce que la FIFA peut faire si son président se trouve dans le même bateau que le Qatar? a lancé Blatter au sujet d’Infantino, qui a choisi d’habiter au Qatar.

La FIFA n’a toujours pas répondu aux requêtes afin d’obtenir des commentaires au sujet de l’entrevue accordée par Sepp Blatter.

La FIFA a choisi l’argent

L’entraîneur argentin du Séville FC Jorge Sampaoli a critiqué mardi le choix du Qatar.

La FIFA a déterminé que cette Coupe du monde devait se jouer dans un lieu où on ne devrait pas jouer, à des dates où on ne devrait pas jouer. Et ils ont fait tout pour l’argent, pour les affaires, a-t-il affirmé M. dans une rencontre avec les médias.

Un joueur de soccer marche sur le terrain, on voit son entraîneur sur la touche et ses coéquipiers dans l'abri.

Jorge Sampaoli (à gauche) et Lionel Messi en 2018 Photo : Reuters/Sergio Perez

Donc, on va accepter ce négoce et on va tous aller de l’avant. On ne peut pas se plaindre, les plaintes auraient dû arriver avant, a-t-il ajouté.

Comme c’est un gros business, et qu’on laisse de côté tout le reste, après, les conséquences, ce sont d’autres gens qui les paient, ceux d’en bas, a-t-il conclu, lucide.

Par Radio-Canada avec Associated Press