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Au Maroc, œil au beurre noir cherche poudre libre pour maquillage de violences

décembre 7, 2016

Une émission diffusée sur une chaîne publique apprenait aux femmes à dissimuler les traces de coups, symptomatique du conservatisme des islamistes au pouvoir.

Manifestation à Rabat lors de la Journée internationale de la femme, le 8 mars 2015.

Manifestation à Rabat lors de la Journée internationale de la femme, le 8 mars 2015. Crédits : AFP
« La’akar’al khnouna ! », dit une expression marocaine intraduisible (littéralement « du rouge à lèvres sur de la morve »). Plus parlante, la version anglaise : « Lipstick on a pig », pour dire comment une réalité crue peut être embellie. Mercredi 23 novembre, la présentatrice de la matinale « Sabahiyat » de 2M, la deuxième chaîne de télé marocaine, a justement proposé une leçon d’embellissement et de « make up » aux femmes battues. Evoquant la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, l’animatrice a donné à ses « chères auditrices » des conseils pour masquer ecchymoses et hématomes à l’aide d’une palette de fards.

Lilia Mouline, l’une des figures de la chaîne, détaille ses gestes sur une cobaye en plateau : « Cette zone est sensible, n’appuyez pas, mais vous pouvez tapoter avec un petit pinceau. » Toute la game chromatique y passe. « Pour finir, appliquer de la poudre libre, qui est transparente, va fixer le maquillage pour votre journée au travail ou si vous avez des tâches à effectuer ». Si le fond de teint résiste, l’honneur est sauf.

« Erreur d’appréciation »

Ce dérapage télévisuel a déclenché une tempête de protestations au Maroc, notamment sur les réseaux sociaux, avant de tourner en boucle sur les médias internationaux. « On parle de nous dans le métro de Hongkong ! », se désole un internaute. Prenant la mesure de l’indignation, la chaîne a réagi via un communiqué sur sa page Facebook, présentant ses « excuses les plus sincères pour cette erreur d’appréciation », mais seulement après avoir souligné son « engagement depuis vingt-sept ans en faveur de la défense des droits de la femme ».

Des sanctions ont été promises contre les responsables de l’« erreur d’appréciation » et le communiqué a été lu lors du journal télévisé du soir.

La bourde serait peut-être passée inaperçue sur une obscure chaîne d’un bouquet satellite, mais 2M est une chaîne publique, la plus regardée du royaume. Détenue majoritairement par l’Etat, elle attire une large audience grâce à une programmation généraliste faisant la part belle aux feuilletons populaires (y compris des telenovelas doublées en darija, l’arabe marocain), aux émissions d’actualité et au divertissement. De plus, la chaîne se targue d’être à l’avant-garde sur les problématiques et sujets de société, ce qui la met souvent en porte-à-faux avec le courant islamiste.

62,8 % des femmes victimes de violences

Les violences contre les femmes sont un phénomène massif au Maroc. En 2010, le Haut Commissariat au plan révélait que 62,8 % des femmes âgées de 18 à 65 ans avaient subi un acte de violence sous une forme ou une autre durant les douze mois précédant l’enquête. 23 % des femmes disent avoir subi un acte de violence sexuelle au cours de leur existence, 55 % ont indiqué être victimes de violences dans un cadre conjugal et 35 % ont déclaré des violences physiques.

Ces chiffres sont très élevés. A titre de comparaison, l’Observatoire français des violences faites aux femmes estime que 223 000 femmes en France sont victimes chaque année de violences conjugales sous ses formes les plus graves, soit 1 % de la population de référence. Et surtout, au Maroc, la loi du silence atteint des proportions abyssales. Le même rapport précise que la violence conjugale n’est rapportée à une autorité compétente que dans 3 % des cas. Même quand les forces de sécurité sont sollicitées, 25 % des plaintes se soldent par le seul établissement d’un procès-verbal, et 38 % par la conciliation entre les conjoints et la renonciation à la poursuite. Seul 1,3 % des coupables désignés sont arrêtés.

Adoptée en 2011, la nouvelle Constitution marocaine prône l’égalité et prohibe toutes les formes de discriminations, prévoyant même des mécanismes de lutte contre la violence, qui restent à adopter. « Malheureusement, toutes les avancées concernant les droits des femmes sont menacées par la montée des conservateurs lors des législatives en 2011 et reconduits en 2016 », s’inquiète Ilhame Ouadghiri, présidente d’Initiatives pour la protection des droits des femmes. Cette ONG gère depuis 2009 le centre d’accueil et d’orientation Batha à Fès, qui accompagne des femmes victimes de violences.

Ministre anti-féministe

Mme Ouadghiri juge « scandaleuse » l’émission télévisée de 2M : « Il est surréaliste que la banalisation de la violence de genre en arrive là. » Elle réserve cependant ses critiques les plus acerbes à la ministre de la solidarité, de la famille et de la femme, l’islamiste Bassima Hakkaoui, qui est aussi porte-parole par intérim du gouvernement. Figure de proue de l’opposition à la nouvelle Moudawana, une réforme libérale du Code de la famille imposée par le roi Mohammed VI en 2004 contre une opinion largement conservatrice, Mme Hakkaoui continue de ferrailler avec les féministes depuis son entrée en gouvernement en janvier 2012.

« Quand le premier ministre Benkirane assure que les femmes sont des lustres et que leur place est à la maison, les partis ne réagissent même pas » Ilhame Ouadghiri, présidente d’Initiatives pour la protection des droits des femmes

« Tout le travail de la société civile est aujourd’hui menacé par un gouvernement conservateur à majorité islamique et où le compromis politique semble se faire au dépend des droits des femmes », dénonce la responsable d’ONG, qui parle de régression depuis cinq ans. Et d’ajouter : « Quand le premier ministre Abdelilah Benkirane assure que les femmes sont des lustres et que leur place est à la maison, les partis politiques ne réagissent même pas ! »

Lire aussi :   L’islam et les femmes : entre fantasmes et réalités

Comme la majorité des représentants de la société civile, elle s’agace de n’avoir pas été associée au projet de loi contre les violences faites aux femmes, qu’elle a découvert « dans les médias », et dont elle critique toute la philosophie : « Contradiction des approches adoptées, absence de la dimension de genre, lien exclusif établi entre les femmes et les enfants, confusion des registres de la prévention, de la protection et de la prise en charge des victimes. » La liste n’est pas exhaustive. La ministre Bassima Hakkaoui, elle, n’a pas souhaité réagir à cette mise en cause.

Un exemple récent de l’ambiguïté et du conservatisme qui dominent est le slogan choisi en cette fin d’année 2016 par le gouvernement islamiste pour la campagne nationale de lutte contre les violences : « La violence contre les femmes est méprisable. Les respecter est preuve de virilité. » Pas sûr que l’argument soit repris par les féministes.

 

Drapeau arraché: le Maroc s’est mis dans l’impasse, selon Alger

novembre 10, 2013

ALGER – Le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a estimé dimanche que le Maroc s’était mis lui-même dans une impasse dans sa gestion de l’affaire du drapeau arraché au consulat algérien de Casablanca.

Les autorités marocaines savent exactement ce qu’il y a à faire pour se sortir de cette impasse parce qu’elles se sont mises elle-mêmes dans une impasse, a asséné M. Lamamra lors d’un point de presse.

Le 1er novembre, date anniversaire du lancement de la révolution algérienne en 1954 contre l’occupant français, une manifestation anti-algérienne s’était tenue devant le consulat de Casablanca et un Marocain avait réussi à pénétrer l’enceinte du bâtiment et à arracher le drapeau algérien, selon une vidéo qui circule sur le net.

Les policiers présents n’avaient pas réagi. L’auteur de cet acte qualifié d’isolé par Rabat a toutefois été aussitôt interpellé.

Son procès doit s’ouvrir le 21 novembre prochain, selon l’hebdomadaire francophone marocain Tel Quel.

Les relations entre les deux pays voisins, dont les frontières sont officiellement fermées depuis 1994, sont ponctuées de crises.

L’incident du consulat algérien de Casablanca faisait suite a un discours lu au nom du président algérien Abdelaziz Bouteflika à une conférence sur le Sahara Occidental.

Il y appelait au respect des droits de l’Homme dans l’ex-colonie espagnole occupée par Rabat mais revendiquée par les indépendantistes sahraouis du Polisario avec le soutien d’Alger.

Après avoir rappelé durant quelques jours son ambassadeur en Algérie, le roi Mohamed VI avait répondu qu’il n’entendait pas recevoir de leçons de la part de ceux qui bafouent systématiquement les droits de l’Homme, ce à quoi Alger n’avait pas réagi.

En diplomatie le silence peut être très éloquent, a déclaré dimanche M. Lamamra.

A la question de savoir s’il allait participer à la conférence régionale sur La sécurité des frontières entre les pays du Sahel et du Maghreb jeudi à Rabat, le ministre a répondu: L’Algérie a été invitée et n’a pas l’habitude de pratiquer la politique de la chaise vide mais je n’ai pas dit que j’avais des projets de voyage ces jours-ci.

Romandie.com avec(©AFP / 10 novembre 2013 18h24)

Congo: Hommage de la République au général Blaise Adoua

avril 24, 2013

 La nation a rendu ce 24 avril 2013 à Brazzaville, un dernier hommage au conseiller spécial du chef de l’Etat et directeur général de la sécurité présidentielle, le général de division Blaise Adoua, décédé le 14 avril dernier à Rabat au Maroc.


Hommage de la République au général Blaise Adoua
Une cérémonie solennelle de recueillement a été organisée à l’esplanade du Palais des congrès en présence du couple présidentiel. Des représentants du cabinet du chef de l’Etat, du gouvernement, de l’assemblée nationale et du sénat, ainsi que des autres institutions constitutionnelles se sont inclinés devant la dépouille mortelle du général Blaise Adoua.De leur côté, le chef de l’Etat Denis Sassou N’Guesso et son épouse ont également procédé au dépôt d’une gerbe de fleurs devant le cercueil de l’illustre disparu. Conformément à la tradition militaire, une parade militaire des éléments de la maison militaire du président de la République a clôturé la cérémonie.

http://www.dailymotion.com/video/xz9w2c_jtv-congo-du-23-04-13-partie-1_news

Le cortège funèbre s’est, ensuite, ébranlé vers l’aéroport international Maya-Maya où la dépouille de l’ancien directeur général de la sécurité présidentielle a été transportée au lieu de l’inhumation, notamment au village Ekongo, dans le département de la Cuvette. Les obsèques étant prévues demain.

Mais, peu avant que le couple présidentiel ne s’incline devant la mémoire du disparu, le chef d’état-major particulier du chef de l’Etat, le général de division, Noël Léonard Essongo, a évoqué le courage, la générosité et l’abnégation au travail de Blaise Adoua dans l’oraison funèbre.

«Le général de division Blaise Adoua était un officier très ouvert qui adorait la compagnie de tous. Il était un officier intelligent, calme, courageux, discipliné et disponible. Il manifestait beaucoup d’amour pour son travail. Il a marqué les jeunes officiers, sous-officiers et militaires du rang par sa ponctualité et son assiduité au travail», a-t-il déclaré.

Fils des feux Laurent Adoua et Madeleine Mouabe, Blaise Adoua est né le 25 août 1956 à Liranga dans le département de la Likouala. Il est le premier ancien enfant de troupe (école militaire préparatoire général Leclerc) de la promotion Flavien Moboka appelée «Les Mofla», à être élevé au grade de général.

Blaise Adoua était un officier d’artillerie, formé en ex-URSS, à Cuba et aux Etats-Unis d’Amérique, notamment à Atlanta où il fit une formation spéciale de protection de hautes personnalités. Il a occupé plusieurs fonctions au sein des Forces armées congolaises (FAC) et laissé de bons souvenirs auprès de ses frères d’armes.

«Qu’il nous soit permis de pleurer devant le souvenir, l’héritage d’un frère d’armes qui aura laissé des marques indélébiles dans la mémoire collective, dans les FAC, en général et à la présidence de la République en particulier où il a passé la moitié de sa carrière militaire», a dit le général Essongo.

 
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