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Omicron : l’Occident raciste envers les scientifiques sud-africains ?

janvier 25, 2022
Damien Glez © Damien Glez

Des chercheurs d’Afrique du Sud se disent victimes de discrimination de la part des pays du Nord qui ne prennent pas leurs publications au sérieux. La preuve par le dernier variant…

Les politiques et scientifiques du Nord « multiplient-ils par zéro » l’expertise médicale quand celle-ci vient des pays du Sud, singulièrement d’Afrique ? Pour le professeur Shabir Madhi interrogé par la BBC, les pays « à revenu élevé » seraient plus prompts à « absorber les mauvaises nouvelles qui viennent de pays comme l’Afrique du Sud » que les informations encourageantes. En cause, selon l’expert en vaccins de l’université de Witwatersrand de Johannesburg : la phobie de la situation sanitaire du continent et le mépris pour le niveau académique de scientifiques africains pourtant bardés de diplômes et pétris d’expérience.

« Alerte racisme ! », semble confirmer le professeur Salim Karim, ancien chef du comité consultatif Covid du gouvernement sud-africain et vice-président du Conseil international des sciences. L’épisode du variant Omicron du Covid-19 – d’abord détecté en Afrique australe – permettrait d’étayer leur thèse.

Scepticisme et mésestime

Si les scientifiques du cru, singulièrement sud-africains, ont rapidement constaté que le nombre inhabituel de mutations du variant le rendait préoccupant du point de vue de la transmissibilité – quatre fois plus infectieux –, ils ont aussi annoncé, en moins de deux semaines, que celui-ci était « dramatiquement plus bénin » que les variants responsables des précédentes vagues de la pandémie. Autrement dit :  le risque de contracter une forme grave était moins important qu’avec les autres formes du Covid-19.

Comme si les travaux sud-africains n’étaient pas dignes de foi, le monde entier les aurait ignorés, plongeant la tête la première dans une psychose, il est vrai, source de mesures de sécurité toujours bonnes à prendre. Shabir Madhi s’étonne que l’Occident semble refuser de « croire la science parce qu’elle vient d’Afrique », perclus de scepticisme quand les nouvelles venues du continent sont bonnes. Les recherches sud-africaines étant formellement rigoureuses sur le plan scientifique, la mésestime du Sud par le Nord relèverait du racisme.

Certes, « crier au loup » est un peu la vocation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ne serait-ce qu’en respect du principe de précaution, il paraissait légitime que l’institution onusienne mette en garde contre le fait de qualifier Omicron de « bénin », craignant que le « tsunami » de contagion ne déstabilise les systèmes de santé.

De toute façon, l’OMS a l’habitude, depuis le début de la pandémie, d’être taxée d’alarmiste, en particulier en ce qui concerne le continent africain… Le scepticisme de l’Occident pourrait-il se justifier par l’âge moyen de sa population bien supérieur à celui des Sud-Africains ? Pour les scientifiques de Johannesburg, l’optimisme peut tout de même être décliné dans le Nord, l’atout de la jeunesse africaine étant contrebalancé par la prévalence plus élevée, en Afrique, d’autres comorbidités.

En Afrique du Sud, la vague Omicron devrait durer deux fois moins longtemps que les précédentes et pourrait être déclarée terminée dans les prochains jours, en dépit de la crainte suscitée par les contagions en période de réouverture des écoles.

Damien Glez

Avec Jeune Afrique par Damien Glez

Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.

Attaqué dans son propre camp, Donald Trump se défend d’être raciste

juin 7, 2016

Washington – Le candidat républicain à la présidentielle américaine Donald Trump s’est défendu mardi d’être raciste, en réponse aux accusations de l’un des chefs de file du parti, Paul Ryan, nouvelle illustration de ses difficultés à rassembler au sein de son propre camp.

Depuis près de deux semaines, l’homme d’affaires s’en prend régulièrement au juge fédéral Gonzalo Curiel, saisi du dossier de l’ex-université Trump, un programme de formation qui vaut au milliardaire d’être poursuivi pour tromperie.

Dans une interview jeudi dernier, l’homme d’affaires avait expliqué que le juge, né aux Etats-Unis de parents mexicains, avait un conflit (d’intérêts) absolu parce qu’il était d’origine mexicaine et membre d’une association de juristes hispaniques.

Prétendre qu’une personne ne peut pas faire son travail en raison de son origine ethnique relève du cas d’école d’un commentaire raciste. Je pense que cela doit absolument être désavoué, a réagi mardi Paul Ryan, l’un des plus hauts responsables républicains et président de la Chambre des représentants, lors d’une conférence de presse.

Bien que critique, Paul Ryan soutient toujours officiellement sa candidature pour le scrutin du 8 novembre.

Mardi, Donald Trump a répondu et estimé que ses commentaires avaient été interprétés à tort comme une attaque explicite contre les personnes d’origine mexicaine.

Je suis ami et employeur de milliers de personnes d’origine mexicaine et hispanique, a-t-il affirmé, dans un communiqué.

Mettant en avant ce qu’il considère comme des décisions injustes et erronées rendues par Gonzalo Curiel dans le dossier de l’université Trump et ses liens avec certaines organisations professionnelles, il a, de nouveau, estimé juste de s’interroger sur l’impartialité du magistrat.

Gonzalo Curiel fait partie, selon plusieurs médias, d’une association d’avocats et de magistrats d’origine hispanique, La Raza Lawyers of San Diego, qui se veut indépendante et apolitique.

En clôture de son communiqué, Donald Trump a annoncé qu’il n’évoquerait plus ce dossier, qui doit être examiné lors d’un procès qui démarrera le 28 novembre.

Loin de ramener le calme dans le camp républicain, cette mise au point a suscité de nouvelles réactions outrées.

Donald Trump devrait retirer ses commentaires, pas les défendre, a tweeté l’ancien candidat républicain Jeb Bush, pour qui il n’y a pas de place pour le racisme au sein du parti républicain ou dans ce pays.

Officiellement seul en lice pour l’investiture républicaine depuis plus d’un mois, le promoteur new-yorkais fait face, depuis plusieurs jours, à un feu roulant de critiques et de réactions hostiles issues de son propre parti.

Mardi, le sénateur républicain de l’Illinois Mark Kirk, qui avait été l’un des premiers à apporter son soutien public à Donald Trump, s’est rétracté.

Compte tenu de mon passé militaire, Donald Trump n’a pas le tempérament pour assurer le commandement de notre armée et de notre arsenal nucléaire, a tweeté celui qui fut officier de réserve dans la marine.

A une moindre échelle, un sénateur de l’Etat d’Iowa, David Johnson, a déclaré mardi au quotidien Des Moines Register qu’il quittait le parti républicain en réaction aux propos du candidat.

Je ne resterai pas silencieux si le parti de (Abraham) Lincoln et de la fin de l’esclavage se couche devant les préjugés raciaux d’un sectaire, a commenté l’élu.

Romandie.com avec(©AFP / 07 juin 2016 23h49)