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Syrie: couvre-feu à Raqa contre l’EI et le mécontentement populaire

juin 24, 2018

Les forces de sécurité à Raqa annoncent un couvre-feu de deux jours à partir de dimanche pour prévenir d’éventuelles attaques du groupe Etat islamique (EI) dans cette ville du nord de la Syrie / © AFP/Archives / DELIL SOULEIMAN

Les forces de sécurité à Raqa ont annoncé un couvre-feu de deux jours à partir de dimanche pour prévenir d’éventuelles attaques du groupe Etat islamique (EI) dans cette ville du nord de la Syrie.

L’EI a été chassé en octobre dernier de son bastion de Raqa par les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis, qui ont ensuite formé des unités de police pour y maintenir la sécurité.

Le couvre-feu permet également aux FDS de museler un groupe de combattants rivaux à Raqa, ont estimé la faction concernée et l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Dimanche, les FDS ont indiqué avoir reçu « des informations selon lesquelles des groupes terroristes travaillant pour le compte de Daech (…) sont entrés dans la ville de Raqa pour mener des attaques ».

Elles ont donc décidé de mettre en place « l’état d’urgence et un couvre-feu dans la ville de Raqa à partir de 05H00 (02H00 GMT) dimanche jusqu’à 05H00 mardi ».

Quelque 5.000 combattants des FDS se sont déployés à Raqa et dans certains secteurs de sa province pour une vaste opération de sécurité, selon l’OSDH.

L’EI a perdu son fief syrien de Raqa après quatre mois de violents combats et de bombardements par les FDS et la coalition sous commandement américain, qui ont laissé la ville en ruines.

Les FDS ont depuis fait reculer l’EI ailleurs dans le nord et l’est de la Syrie, réduisant les territoires contrôlés par les jihadistes à quelques poches isolées. Mais, parallèlement, les incidents liés à la sécurité à Raqa se sont multipliés ces dernières semaines.

Vendredi, l’EI a revendiqué son premier attentat dans la province de Raqa depuis qu’il en a été chassé, annonçant via ses organes de propagande avoir fait exploser une bombe au nord-est de la cité.

Le 15 juin, un combattant des FDS a été tué à un barrage au nord de Raqa, une attaque de l’EI selon l’OSDH. Le groupe jihadiste n’a toutefois pas revendiqué cette attaque.

Outre les attaques jihadistes, la ville de Raqa, dévastée par des mois de combats, est aussi en proie à l’agitation en raison de manifestations des habitants réclamant un retour des institutions du régime de Bachar al-Assad.

Dans un communiqué, les FDS ont d’ailleurs précisé que le couvre-feu était mis en place en raisons des « opérations terroristes » mais aussi de ces manifestations « appuyées par le régime syrien ».

Des raids des forces de sécurité ont également « ciblé des cellules terroristes et des groupes qui ont pour but d’ébranler la sécurité et la stabilité » de Raqa, selon le texte qui rapporte des arrestations et la saisie d’armes et de munitions.

Parmi les cibles de ces raids, « la Brigade des révolutionnaires de Raqa », un groupe de combattants arabes originaires de la ville, qui ont autrefois combattu au côté des FDS.

Le couvre-feu a été imposé en raison des « tensions entre les FDS et la Brigade, plus que les attaques de l’EI », a estimé le directeur de l’Observatoire, Rami Abdel Rahmane.

La faction a indiqué sur sa page Facebook que ses hommes à Raqa étaient encerclés par les FDS.

Plus de 150 combattants de la Brigade et son chef ont été interpellés lors de cette opération, durant laquelle quatre combattants des FDS ont été tués, selon l’OSDH.

Romandie.com avec(©AFP / 24 juin 2018 18h57)

Syrie/Rouge à lèvres, danse et mixité: premier mariage à Raqa post-EI

octobre 28, 2017

Ahmad (C-D) et son épouse Heba (C-G) durant leur mariage à Raqa, le 27 octobre 2017 / © AFP / Delil souleiman

Dans la cour d’une maison à Raqa, hommes et femmes maquillées dansent en se trémoussant sur une musique folklorique pour célébrer le mariage d’Ahmad et de Heba: une scène inimaginable dans la ville syrienne sous l’emprise jihadiste il y a encore quelques mois.

D’après les habitants de Jazra, quartier périphérique de l’ouest de Raqa, il s’agit du premier mariage célébré dans la ville ravagée depuis l’éviction du groupe ultraradical Etat islamique (EI) le 17 octobre après trois ans de contrôle.

Un meneur entraîne avec lui hommes et femmes se tenant par la main dans une dabké, une danse folklorique levantine généralement pratiquée dans les mariages et les fêtes, alors que l’EI avait interdit mixité et toute forme de danse, de musique et de chant.

Les airs de musique se mêlent au vacarme des générateurs du quartier, dont les murs ravagés et les maisons abandonnées portent encore les séquelles de plus de quatre mois de combats et de bombardements.

– ‘Le retour de la joie’ –

Jazra a été parmi les premiers quartiers libérés par une alliance arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis. La famille du marié a eu la chance de pouvoir revenir il y a un mois dans la ville, encore désertée par la majeure partie de sa population.

« Nous sommes très heureux. C’est le premier mariage après le départ des jihadistes », se félicite Othmane Ibrahim, le père d’Ahmad, en recevant les invités dans le hall.

« Avant l’EI, il y avait des dabkés, des chansons folkloriques de la région dans nos mariages mais l’EI les avait tous interdits. Il n’y avait aucune célébration », affirme ce quinquagénaire à l’AFP.

« Aujourd’hui, c’est le retour de la joie », ajoute-t-il, le visage rayonnant.

Par moments, un septuagénaire entonne des mawals, ces poèmes chantés sans musique répandus dans le monde arabe, tandis que des femmes poussent des youyous.

Pour l’occasion, les invités se sont mis sur leur trente-et-un: les femmes, restées pendant trois ans cachées derrière leur niqab noir, portent des abayas fleuries et ont mis du rouge à lèvres.

Sur leurs chaises, les mariés apparaissent un rien nerveux, Ahmad, 18 ans, très bronzé et en jellabiya (robe masculine traditionnelle) marron, Heba portant une opulente robe de mariée blanche et un voile décoré de fleurs.

Sa main ornée de henné caresse nerveusement un bouquet de fleurs artificielles, tandis que des femmes photographient le couple avec leurs portables.

Tout près, des petites filles elles aussi maquillées à outrance, avec notamment du rouge à lèvres et des paupières noircies au khôl, se déhanchent au rythme de la musique. A leur poignet, des bracelets colorés en plastique.

D’autres enfants distribuent de l’eau ou ramènent des chaises aux nouveaux arrivants.

Les parfums se mélangent et partout le sourire se lit sur les visages.

« Cela fait longtemps qu’on n’a pas fait la fête », se réjouit une cousine, Oum Ahmad, 25 ans, les cheveux lâchés sur les épaules.

– ‘La fête comme on veut’ –

Khalaf al-Mohammad, autre cousin du marié, est également aux anges.

« Cela fait des années que nous n’avons pas dansé la dabké, je prends de nouveau goût à la vie », confie cet homme de 27 ans après avoir entraîné un groupe d’hommes et de femmes dans la danse, en faisant tournoyer un chapelet en l’air.

« Tout le monde attendait ce moment. Quel sens avait un mariage quand tout était noir? », s’écrie-t-il, en référence notamment au drapeau de l’EI et aux abayas sombres des femmes.

« Aujourd’hui tout est blanc », constate-t-il avec un sourire.

La ville est encore largement inhabitable, en raison notamment des mines laissées par l’EI et des maisons dévastées. Mais ce mariage est perçu, malgré l’absence des déplacés et la disparition de proches dans la bataille, comme un signe d’espoir.

« Raqa redeviendra heureuse », lance Khaldiya, tante du marié, en jouant de la derbaké, un instrument à percussion oriental.

« Personne ne nous interdira de chanter et de danser », assure cette femme de 30 ans. « On fera la fête comme on veut. »

Romandie.com avec(©AFP / 28 octobre 2017 19h34)                

Syrie: Rosaire et perroquets à la main, une chrétienne fuit Raqa avec ses proches

août 9, 2017

Une famille chrétienne arménienne qui a fui Raqa à Jazra, en Syrie, le 8 août 2017 / © AFP / Delil souleiman

Un rosaire dans une main et une cage avec deux perroquets dans l’autre, Sawsan Karapetyan et sa famille ont fui Raqa, aidés par des combattants chrétiens engagés dans la bataille pour chasser les jihadistes de leur grand fief en Syrie.

Après avoir vécu pendant des années dans la peur, cette Arménienne de 45 ans, son mari et cinq de leurs proches, qui font partie des rares chrétiens restés dans Raqa (nord), l’ont finalement quittée mardi à pied sous le couvert de la nuit.

Ils ont emprunté une route ouverte et sécurisée par des combattants syriens chrétiens du Conseil militaire syriaque (CMS), qui les ont ensuite transportés dans l’arrière d’un camion jusqu’à la banlieue de Jazra, à l’ouest de Raqa.

« Je ne voulais pas partir, mais les bombardements étaient si forts que nous avons fui », dit cette femme toujours couverte du manteau noir imposé par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) qui s’étaient emparés de Raqa en 2014.

Comme les milliers d’autres qui ont échappé à l’EI, ils sont partis en n’emmenant pratiquement rien.

Mais Mme Karapetyan ne pouvait se séparer de son rosaire et de ses perroquets, appelés « les inséparables ».

« J’ai tout laissé sauf eux », dit-elle, en sirotant du thé offert par les membres du CMS, une unité chrétienne engagée au côté de l’alliance arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS), qui ont pu déloger l’EI de la moitié de Raqa.

– ‘Célébrer dans le secret’ –

Soutenue par la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, l’offensive antijihadiste des FDS a ravagé Raqa, où les civils sont pris sous le feu: tirs d’obus, franc-tireurs ou raids aériens de la coalition.

« Quand Raqa était bombardée, nous nous rassemblions pour prier Dieu que cela s’arrête », dit Mme Karapetyan, en égrainant son chapelet gris-vert. « Nous avons vécu les plus durs moments ces derniers jours en raison des bombardements intensifs. J’avais peur pour mon mari et ma famille ».

Des milliers d’Arméniens et de chrétiens syriaques vivaient à Raqa, où ils constituaient environ 1% de la population en majorité arabe sunnite.

Les Arméniens présents en Syrie sont les descendants de ceux qui ont fui les massacres en Anatolie durant la Première guerre mondiale. Ces massacres sont dénoncés comme un génocide par les Arméniens, un terme rejeté par la Turquie.

Quand l’EI s’est emparé de Raqa, la plupart des chrétiens et des kurdes ont fui la ville. Sous le joug des jihadistes, les chrétiens devaient soit se convertir à l’islam, soit payer « une taxe » pour rester chrétiens. Ou alors ils fuyaient sous les menaces de mort.

« Lorsque l’EI est entré, ses combattants ont brûlé les églises, les livres de prière, les anges, la statue de la Vierge Marie et de Jésus », se rappelle Alexey, 50 ans, une des proches qui a fui avec Mme Karapetyan.

L’église arménienne catholique des Martyrs et celle grecque catholique de Notre Dame de l’Annonciation ont été détruites par l’EI.

« Nous célébrions nos fêtes en secret à la maison », ajoute Alexey, habillée elle aussi du foulard et de la robe imposés par l’EI. « Nous faisions brûler juste un peu d’encens pour sentir que c’était une fête religieuse ».

– ‘Prier de nouveau à Raqa’ –

« Nous avons tout laissé à Raqa. C’est pénible. Nous avons essayé de rester mais nous ne pouvions plus supporter la situation », dit-elle en couvrant son visage de ses mains, l’air épuisée.

De Jazra, les sept proches entendent se rendre à Alep, plus à l’ouest, afin d’être réunis avec des membres de leurs familles avec lesquels ils ont perdu le contact depuis un mois. Une grande communauté arménienne réside à Alep.

En raison des combats acharnés, des dizaines de milliers de personnes ont fui Raqa.

Matay, un combattant chrétien de 22 ans, a affirmé à l’AFP que le CMS avait sécurisé une route pour aider les civils dans leur fuite.

Kardij Kirdian, 50 ans, a fui mardi par cette route, au lendemain de la sortie de son frère.

« Je ne peux pas décrire ce que j’ai ressenti quand nous avons vu les combattants chrétiens », dit M. Kirdian, habillé d’un long vêtement ample gris.

Il a finalement décidé de partir après avoir initialement choisi de rester dans sa ville natale et de payer aux jihadistes des dizaines de milliers de livres syriennes en « taxes », ou « jizia ».

L’EI « a fait exploser les églises, je n’ai pas prié dans une église depuis 2013 », se lamente cet homme à la barbe poivre et sel et aux épais sourcils noirs.

Mais il garde l’espoir. « Si nous les reconstruisons, nous prierons de nouveau à Raqa ».

Romandie.com avec(©AFP / 09 août 2017 13h37)

Syrie: la coalition abat un avion de l’armée syrienne

juin 18, 2017

Un avion de l’armée syrienne a été abattu dimanche par la coalition internationale dirigée par Washington dans la province de Raqa (nord), où des affrontements inédits ont opposé les troupes gouvernementales aux Forces démocratiques syriennes (FDS, antijihadistes), soutenues par les États-Unis. / © AFP/Archives / STRINGER

Un avion de l’armée syrienne a été abattu dimanche par la coalition internationale dirigée par Washington dans la province de Raqa (nord), où des affrontements inédits ont opposé les troupes gouvernementales aux Forces démocratiques syriennes (FDS, antijihadistes), soutenues par les États-Unis.

L’incident, rapporté par l’armée syrienne et confirmé par Washington, constitue une escalade alors que les troupes syriennes se trouvent à la lisière de zones de contrôle de forces soutenues par les Américains dans le nord et le sud de la Syrie.

Après avoir largement avancé dans le nord, notamment avec la conquête d’Alep, le régime syrien progresse depuis mai dans le centre et le sud du pays, et se dirige dorénavant vers l’est.

Il a chassé le groupe Etat islamique (EI) de plusieurs zones dans la Badiya (désert) et atteint le 9 juin la frontière irakienne, encerclant quasiment des rebelles soutenus par Washington et basés au poste-frontière d’Al-Tanaf.

Inquiets, les États-Unis ont déployé dans la foulée des batteries de lance-roquettes multiples.

La tension est encore montée d’un cran avec l’annonce dimanche par l’Iran de tirs de missiles de moyenne portée contre « des bases terroristes » dans la région de Deir Ezzor, essentiellement contrôlée par l’EI dans l’est de la Syrie. Il s’agit selon les médias iraniens des premiers tirs en 30 ans –depuis la guerre Iran-Irak (1980-88)– de missiles de l’Iran hors de son territoire.

– « Légitime défense » –

« L’aviation de la coalition internationale a visé cet après-midi un de nos avions de combat dans la région de Resafa, dans le sud de la province de Raqa, alors qu’il menait une mission contre le groupe terroriste Etat islamique », a indiqué l’armée syrienne, précisant que « l’avion a été abattu et le pilote porté disparu ».

« Le commandement général de l’armée met en garde contre les graves conséquences de cette agression flagrante sur les efforts visant à lutter contre le terrorisme », a-t-elle ajouté.

Washington a confirmé avoir abattu un avion syrien, affirmant que ce dernier avait tiré sur des combattants soutenus par les États-Unis, au sud-ouest de Raqa.

« A 18H43 (17H43 GMT), un avion syrien de type SU-22 a largué des bombes près de combattants soutenus par la coalition au sud de Tabqa, et en vertu de nos règles d’engagement et de la légitime défense qui prévaut au sein de la coalition (anti-EI), il a été immédiatement abattu par un avion américain F/A-18E Super Hornet », a affirmé le commandement de la coalition dans un communiqué.

L’armée syrienne avait progressé ces dernières heures dans cette région et était arrivée aux portes de Resafa, à une quarantaine de km au sud-ouest de la ville de Raqa, principal fief de l’EI en Syrie.

Mais l’objectif du régime n’est pas Raqa, que tentent de capturer les FDS, alliance de combattants kurdes et arabes anti-EI.

« Le régime veut à travers la province de Raqa parvenir à la province pétrolière de Deir Ezzor », plus à l’est, a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH.

« Le régime (…) ne veut pas que les forces soutenues par les Américains avancent plus au sud de Raqa », a-t-il ajouté, faisant état d’affrontements tard en soirée entre l’armée et les FDS dans deux villages, à une quarantaine de km au sud de la ville de Raqa. C’est la première fois que les deux forces rivales s’affrontent.

– Tirs de missiles iraniens –

Les FDS sont entrées le 6 juin à Raqa, se sont depuis emparées d’une poignée de quartiers et s’apprêtent à y lancer la bataille cruciale du centre-ville.

La guerre en Syrie, qui a fait 320.000 morts en six ans, s’est transformée en un conflit très complexe avec la montée des jihadistes et l’implication de puissances régionales et internationales.

Engagé aux côtés du régime, l’Iran a pour sa part annoncé des tirs de missiles de moyenne portée contre des cibles « terroristes » en Syrie.

L’annonce a été faite par les Gardiens de la révolution, l’armée d’élite du régime iranien, selon qui les tirs ont été effectués dimanche depuis l’ouest de l’Iran contre « des bases de terroristes » dans la région de Deir Ezzor, en représailles au double attentat du 7 juin qui a fait 17 morts à Téhéran et a été revendiqué par l’EI.

Les médias iraniens ont fait état de six missiles.

Après le double attentat, les Gardiens avaient affirmé qu’ils « vengeraient le sang versé des innocents ».

Dans leur communiqué, les Gardiens de la révolution ont lancé dimanche une mise en garde aux « terroristes et leurs protecteurs dans la région et hors de la région ».

« En cas de répétition de ces attaques sataniques contre le peuple iranien, ils devront s’attendre à la colère révolutionnaire et les flammes de la vengeance », préviennent-ils.

Les autorités iraniennes ont accusé l’Arabie saoudite mais aussi les États-Unis de soutenir les groupes jihadistes qui agissent contre l’Iran.

Romandie.com avec(©AFP / 19 juin 2017 01h04)                

Syrie: Un cadre de l’EI franco-tunisien Boubaker El Hakim tué à Raqa

décembre 10, 2016

Washington – La coalition militaire menée par les Etats-Unis qui combat le groupe Etat islamique a tué le 26 novembre en Syrie un cadre de l’organisation jihadiste, Boubaker El Hakim, dans un bombardement aérien mené à Raqa, a indiqué samedi le Pentagone.

Ce Franco-Tunisien de 33 ans était un cadre de l’EI et un terroriste de longue date qui avait des liens étroits avec d’autres jihadistes français et tunisiens, a expliqué un porte-parole du ministère américain de la Défense dans un courriel à l’AFP, Ben Sakrisson.

Sa mort prive l’EI d’un cadre clé impliqué depuis longtemps dans la préparation et l’organisation d’opérations extérieures et affaiblit sa capacité à mener des attaques terroristes.

La mort de ce jihadiste avait été annoncée le 2 décembre sur le compte Twitter d’un collectif syrien d’opposants au régime de Bachar al-Assad. Mais cette information n’avait pas été confirmée officiellement.

Né à Paris, Boubaker El Hakim est une figure de l’islamisme violent bien connue de l’antiterrorisme français depuis une dizaine d’années, qui a d’abord combattu dans les rangs d’Al-Qaida en Irak, à partir de 2003-2004, avant de rallier l’EI.

Il a revendiqué l’assassinat en 2013 des opposants laïques tunisiens Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.

Il avait été condamné en mai 2008 à Paris à sept ans de prison ferme, avec une période de sûreté des deux tiers, dans le procès de la filière dite des Buttes-Chaumont qui envoyait de jeunes Parisiens faire le jihad en Irak dans les années 2000. Il avait été libéré en janvier 2011.

A l’époque, il apparaissait comme l’un des organisateurs de cette filière au côté d’un émir autoproclamé, Farid Benyettou. Parmi leurs émules figurait Cherif Kouachi, l’un des deux frères qui ont commis l’attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 (12 morts).

Les enquêteurs français s’interrogent sur son rôle dans la série d’attentats perpétrés en France depuis 2015, selon une source proche de l’enquête.

Sa soeur, suspectée d’être partie en Syrie avec son enfant en 2015 et arrêtée mardi, a par ailleurs été mise en examen à Paris et incarcérée provisoirement, a-t-on appris samedi de source judiciaire française.

Les enquêteurs la soupçonnent d’être partie en 2015 en Syrie avec son enfant né en 2010 pour y rejoindre les zones contrôlées par l’EI, selon une source proche de l’enquête.

Romandie.com avec(©AFP / 10 décembre 2016 18h41)  

Washington veut isoler l’EI à Raqa parallèlement à la bataille de Mossoul

octobre 23, 2016

Erbil (Irak) – Le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a plaidé dimanche pour une opération isolant le groupe Etat islamique (EI) dans son fief de Raqa en Syrie simultanément à l’offensive en cours contre Mossoul, dernier grand bastion de l’EI en Irak.

Nous voulons voir une opération d’isolement (de l’EI) à Raqa dès que possible, a déclaré M. Carter lors d’une visite dans la région autonome du Kurdistan irakien.

Nous travaillons avec nos partenaires là-bas (en Syrie) pour mettre en oeuvre une telle opération, a précisé M. Carter.

Il y aura une certaine simultanéité dans les deux opérations, a-t-il insisté, en faisant allusion à l’offensive de Mossoul.

Les Etats-Unis sont à la tête d’une coalition internationale regroupant une soixantaine de pays pour lutter contre les jihadistes de l’EI en Irak et en Syrie. Cette coalition mène des frappes aériennes dans ces deux pays et entraîne des forces engagées dans les combats contre l’EI.

Si le groupe extrémiste perdait Mossoul en Irak, il ne contrôlerait plus que Raqa dans le nord de la Syrie comme grande ville.

Le président français François Hollande et son chef de la diplomatie Jean-Marc Ayrault ont souligné à plusieurs reprises ces derniers jours la nécessité de préparer la bataille pour reprendre Raqa, d’où ont été planifiés certains des attentats ayant ensanglanté la France depuis un an.

Le chef du Pentagone a répondu à ces préoccupations, soulignant que la destruction des capacités de planification d’attentats de l’EI restaient la plus haute priorité de la coalition.

Nous réussissons de mieux en mieux dans ce domaine, a-t-il indiqué, en allusion aux éliminations récentes de plusieurs dirigeants de l’EI.

Et Mossoul va nous aider pour cela, a-t-il ajouté. Avec la conquête de la ville, nous aurons plus de renseignements, plus d’informations qui donneront de nouvelles opportunités pour attaquer les planificateurs d’attentats, a-t-il dit.

Et plus nous réduisons le territoire des jihadistes, et moins ils sont libres d’orchestrer une attaque complexe, a-t-il dit.

Après avoir conquis de manière éclair de vastes territoires ne Irak et en Syrie en 2014, l’EI a perdu du terrain et de nombreuses grandes villes comme Fallouja et Ramadi en Irak.

Selon M. Carter, l’idée d’un parallélisme entre des opérations à Mossoul et à Raqa fait partie de nos plans depuis un bon moment.

Pour Mossoul, l’opération est menée en collaboration avec l’armée irakienne et les troupes de la région autonome kurde du nord du pays.

En Syrie, déterminer quelles forces au sol pourraient mener une telle opération risque en revanche d’être un casse-tête.

Washington a jusque là soutenu des forces kurdes et des groupes rebelles face à l’EI. Mais le régime du président syrien Bachar al-Assad, appuyé par la Russie et décrié par Washington, revendique aussi un rôle dans la lutte contre les jihadistes.

Romandie.com avec(©AFP / 23 octobre 2016 20h36)

Syrie: un jihadiste tue sa mère qui voulait le faire quitter l’EI

janvier 8, 2016

Beyrouth – Un jihadiste syrien de 20 ans a exécuté en public sa mère qui avait tenté de le convaincre d’abandonner le groupe Etat islamique (EI), a affirmé vendredi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Le mère, Lina, une postière de 40 ans, a effectué les 50 km reliant Tabaqa, où elle habite, à Raqa, capitale de facto de l’EI, pour implorer son fils, Ali Saqr, de la suivre en lui exprimant ses craintes qu’il trouve la mort dans des bombardements de la ville par la coalition conduite par les Etats-Unis.

Le jeune homme, qui a appartenu successivement aux modérés de l’Armée syrienne libre (ASL) et au Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda, avant l’EI, a aussitôt informé ses supérieurs qui ont arrêté cette femme pour apostasie .

Il a ensuite abattu mercredi sa mère d’une balle dans la tête devant une centaine de personnes rassemblées sur une place de Raqa face à la Poste.

L’OSDH a recensé un cinquantaine de crimes méritant la mort chez l’EI. Parmi eux figurent notamment l’adultère, l’homosexualité, la zoophilie et le fait pour un jihadiste d’exposer ses parties génitales.

Trahir des musulmans, critiquer un sermon religieux, travailler avec la coalition, couper des routes et … capturer et torturer un militant anti-EI ou un adversaire armé sans autorisation des autorités jihadistes, figurent parmi la liste des actions considérées comme un délit par l’EI.

L’EI s’est fait connaître pour ses atrocités, notamment les exécutions par décapitation, la mise à mort par le feu ou la destruction de monuments appartenant au patrimoine mondial de l’humanité.

Romandie.com avec(©AFP / 08 janvier 2016 13h27)

La Russie bouge sur la Syrie, elle frappe le groupe EI

novembre 17, 2015

Paris – Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a déclaré mardi que la Russie évoluait sur le dossier syrien en frappant désormais plus directement le groupe Etat islamique (EI).

J’observe que la Russie bouge puisque aujourd’hui même des missiles de croisière russes ont frappé Raqa, fief de l’EI dans le nord de la Syrie, a-t-il dit au journal télévisé de TF1.

La Russie a commencé ses frappes, il y a maintenant quelques semaines, en privilégiant quasiment exclusivement les insurgés qui se battaient contre Bachar al-Assad, le président syrien, a-t-il poursuivi. Mais il y a eu ce drame, cet attentat de Daech contre la Russie, cet avion russe qui a été complètement volatilisé, a-t-il ajouté.

Dans un tel contexte, la grande coalition contre l’EI à laquelle la France appelle depuis les attentats meurtriers de Paris vendredi devient peut-être possible parce que la Russie a évolué, a estimé le ministre.

Le président français François Hollande se rendra à Washington et Moscou la semaine prochaine pour en discuter avec ses homologues Barack Obama et Vladimir Poutine.

Les Russes ont pour la première fois admis que le crash d’un avion russe dans le Sinaï égyptien, qui a fait 224 morts il y a deux semaines, était bien dû à un attentat à la bombe.

Comme pour les attentats de Paris, l’attentat contre le vol A321 de la compagnie Metrojet avait été immédiatement revendiqué par les jihadistes de l’EI.

Leur fief, Raqa, dans le nord-est de la Syrie, a été bombardé à trois reprises depuis dimanche par l’aviation française. La Russie a aussi mené ses propres frappes mardi sur cette ville avec des bombardiers stratégiques à long rayon d’action.

Les présidents François Hollande et Vladimir Poutine se sont ensuite entretenus de la coordination de leurs efforts, selon l’Elysée. Le Kremlin a précisé que les deux dirigeants étaient favorables à une coordination plus étroite entre services secrets sur la Syrie.

Romandie.com avec(©AFP / 17 novembre 2015 21h38)

Des frappes russes ont détruit un poste de commandement de l’EI en Syrie

octobre 3, 2015

Moscou – Des frappes russes ont détruit un poste de commandement du groupe Etat islamique près de Raqa, fief de l’organisation jihadiste dans le nord-est de la Syrie, ainsi qu’un bunker souterrain, a annoncé samedi le ministère russe de la Défense.

Au cours des dernières 24 heures, les avions SU-34 et SU-24M ont effectué plus de 20 sorties aériennes au-dessus de neuf installations de l’Etat islamique, a précisé le ministère.

Les avions de chasse SU-34 ont lâché une bombe pénétrante BETAB-500 sur un poste de commandement dans la région de Raqa et un bunker souterrain où des explosifs étaient stockés, selon le ministère qui a publié des vidéos de la frappe.

Une puissante explosion dans le bunker signifie qu’il était également utilisé par les terroristes pour y entreposer une importante quantité de munitions, a ajouté le communiqué du ministère de la Défense.

L’EI contrôle totalement la province de Raqa, dont le chef-lieu éponyme est considéré comme la capitale du groupe jihadiste.

Les SU-24 ont en outre détruit un entrepôt où des munitions étaient stockées dans les montagnes près de la ville de Jisr al-Choughour dans la province d’Idleb (nord-ouest), selon le ministère.

L’entrepôt a été entièrement détruit, a affirmé le communiqué, évoquant un énorme champignon de fumée et un cratère creusé par la frappe.

Un camp d’entraînement du groupe EI près de Maaret al-Noomane dans la province d’Idleb, a également été visé et des munitions et des équipements ont été détruits, selon le ministère.

Mais d’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), l’EI n’est pas présent dans la province d’Idleb.

Des drones russes continuent de surveiller les zones tenues par l’EI, a indiqué le communiqué selon lequel tous les objectifs ont été rapidement détruits.

La Russie a commencé mercredi à mener des frappes en Syrie, dans sa première intervention militaire d’envergure hors de l’ex-URSS depuis l’occupation de l’Afghanistan en 1979.

L’Occident et les pays arabes ont critiqué la stratégie russe en Syrie, disant soupçonner Moscou de concentrer ses attaques non sur l’EI mais sur les opposants au régime considérés comme des modérés par les Etats-Unis et leurs alliés.

Le président américain Barack Obama a estimé vendredi que la stratégie de la Russie en Syrie était une catastrophe assurée.

Romandie.com avec(©AFP / 03 octobre 2015 12h33)

Frappes américaines intenses contre le fief de l’EI en Syrie

juillet 5, 2015

Beyrouth – La coalition dirigée par les Etats-Unis a mené des raids aériens sans précédent sur Raqa, la capitale de facto du groupe Etat islamique en Syrie, faisant au moins 30 morts et endommageant des infrastructures utilisées par les jihadistes.

Par ailleurs, les forces du régime de Bachar al-Assad aidées par les miliciens du Hezbollah libanais ont pénétré dans la ville de Zabadani, l’une des dernières localités encore contrôlées par les rebelles dans la région du Qalamoun, près de la frontière libanaise.

Sur un autre front, celui d’Alep (nord), les combats se poursuivent entre les troupes gouvernementales et deux coalitions de rebelles qui cherchent à avancer dans la deuxième ville du pays.

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a indiqué qu’à Raqa, au moins 30 personnes avaient péri samedi soir et dimanche matin dans les bombardements menés par les avions de la coalition antijihadiste.

Six civils dont un enfant, figurent parmi les morts et les autres victimes sont des combattants de l’EI, a souligné l’OSDH, basé en Grande-Bretagne.

Les importantes frappes aériennes (…) ont été effectuées pour priver Daech (acronyme arabe de l’EI, ndlr) de la capacité de déplacer des matériels militaires à travers la Syrie et en direction de l’Irak, a expliqué le porte-parole de la coalition, le lieutenant-colonel Thomas Gilleran.

Il s’agit de l’un des plus importants engagements que nous ayons menés jusqu’à présent en Syrie, a précisé le porte-parole, en indiquant que des bâtiments de l’EI et des routes avaient été détruits dans Raqa.

Les frappes ont sévèrement réduit la liberté de mouvement des terroristes, a insisté le lieutenant-colonel Gilleran.

– Le Hezbollah combat –

Les raids sont survenus après la diffusion samedi par l’EI d’une vidéo montrant 25 soldats du régime syrien exécutés dans l’amphithéâtre de la cité antique de Palmyre (centre) par des adolescents.

Cette exécution se serait déroulée peu après la prise le 21 mai par les jihadistes de Palmyre, qui abrite des ruines antiques mondialement connues et classées par l’Unesco au patrimoine mondial de l’Humanité.

Dans la région du Qalamoun, les forces du régime appuyées par le Hezbollah sont entrées dans Zabadani, située à 20 km au nord de Damas, selon la télévision d’Etat.

En coopération avec la résistance libanaise (Hezbollah), les soldats ont pris le contrôle du quartier de al- Jamaiyat, à l’ouest de Zabadani et de celui de al-Sultana, à l’est de la ville, a-t-elle rapporté. Les opérations, qui se poursuivaient, ont fait des dizaines de tués et blessés chez les rebelles.

Selon l’OSDH, au moins 14 membres des forces du régime et du Hezbollah ont été tués dans les combats depuis 24 heures, ainsi qu’au moins 11 rebelles.

A Alep, les combats se poursuivaient entre les forces gouvernementales et deux coalitions rebelles cherchant à capturer les quartiers ouest de la deuxième ville de Syrie, tenus par le régime.

Selon l’Observatoire, une offensive menée par des rebelles islamistes et le Front al-Nosra, branche syrienne d’al-Qaïda, contre le quartier de Zahra, a échoué, mais les combats se poursuivaient à la périphérie du quartier.

Une deuxième coalition, Fatah Halab, composée de rebelles plus modérés, a pris un barrage militaire dans un quartier, que les forces du régime s’efforçaient dimanche de récupérer.

Alep, ancienne capitale économique de Syrie, n’avait pas connu de fortes évolutions depuis sa division en juillet 2012 entre secteurs aux mains des rebelles à l’est et quartiers contrôlés par le régime à l’ouest.

Les combats de ces derniers jours ont été parmi les plus féroces à Alep depuis 2012, avec des centaines d’obus et roquettes tombés sur les quartiers des deux côtés.

Plus de 230.000 personnes ont été tuées dans le conflit en Syrie qui a commencé en mars 2011.

Romandie.com avec(©AFP / 05 juillet 2015 14h20)