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Maroc – RASD : une réunion de la Ticad au Mozambique tourne à la foire d’empoigne

août 25, 2017

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, devant la salle de réunion de la TICAD le 23 août 2017 à Maputo. © DR

Le Maroc a tenté de s’opposer à la présence d’une délégation officielle sahraouie, jeudi, lors de ce sommet onusien, parrainé par le Japon. La suite : bagarre et bousculades. Ambiance…

Journée mouvementée jeudi 24 août lors d’une réunion ministérielle de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD). La délégation marocaine, présidée par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a été empêchée d’accéder à la salle de réunion après avoir protesté contre la présence de représentants de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), invités par le Mozambique, pays hôte de cet événement.

« Nous avons demandé leur retrait de cette réunion placée sous l’égide de l’ONU qui ne reconnaît pas la RASD. Le Japon était du même avis et a refusé leur présence. Mais la partie mozambicaine a voulu les faire rentrer de force en nous empêchant d’accéder à la salle », raconte un membre de la délégation marocaine joint par Jeune Afrique.

S’en est suivi, une grande bousculade devant la salle de réunion. Des vigiles mozambicains ont empêché le ministre Bourita et certains de ses collaborateurs de rentrer alors qu’ils avaient tous leurs accréditations.

Bagarre entre diplomates

Ce qui était supposée être une réunion entre diplomates s’est alors transformée en une foire d’empoigne. Dans une vidéo diffusée par le magazine Tel Quel, on y voit des vigiles bloquer la porte d’entrée pour empêcher Bourita et son équipe d’accéder à la salle. La scène, surréaliste, se déroule au milieu des cris et des protestations.

Finalement, les Marocains ont pu rentrer et rejoindre leurs sièges. Voyant qu’ils n’entendaient pas accepter la présence du Polisario, le ministre des Affaires étrangères du Mozambique, Oldemiro Balói, a introduit les représentants sahraouis dans sa propre délégation et leur a offert des sièges réservés au Mozambique. Ces derniers étaient donc bel et bien présents, mais sans étiquette officielle. Ce qui a permis à la réunion de se poursuivre.

Face à ce qui s’est passé, les autorités japonaises, qui parrainent la TICAD, envisagent sérieusement l’hypothèse de tenir tous les sommets au Japon.

Depuis son retour au sein de l’Union africaine (UA), le Maroc est dans une démarche très offensive pour délégitimer le Polisario sur la scène internationale. Le 18 août 2016, il a dénoncé l’agression physique de l’un de ses diplomates par un responsable algérien lors d’une réunion d’un comité onusien dans les Caraïbes. En novembre de la même année, il s’est retiré d’un sommet arabo-africain à Malabo, exhortant ses alliés dans les pays du Golfe à faire de même, afin de protester contre la présence de son ennemi juré.

L’offensive s’est poursuivie lors du sommet de l’UA de juillet dernier où les diplomates marocains n’ont pas hésité pas à croiser le fer avec les alliés du Polisario.

Jeuneafrique.com par

Sahara occidental: le Polisario annonce la mort de son chef Mohamed Abdelaziz

mai 31, 2016

Alger – Le chef du Front Polisario qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental, Mohamed Abdelaziz, 69 ans, est décédé mardi des suites d’une longue maladie, a annoncé le mouvement indépendantiste cité par l’agence algérienne APS.

Mohamed Abdelaziz, dirigeant historique du mouvement indépendantiste et militant intransigeant, était depuis 1976 à la tête du Polisario, qui avait été fondé trois ans auparavant pour défendre avec le soutien de l’Algérie l’indépendance de l’ancienne colonie espagnole, annexée par le Maroc en 1975.

En Algérie, le président Abdelaziz Bouteflika a décrété un deuil de huit jours et ouvert la réunion d’un Conseil des ministres par une minute de silence en hommage au dirigeant indépendantiste, a annoncé la télévision.

Le Polisario n’a pas fourni immédiatement de précisions sur les circonstances du décès du président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) proclamée par le mouvement indépendantiste en 1976.

C’est une grande perte pour le peuple sahraoui, a déclaré à l’AFP, un responsable du Polisario, Mohamed Keddad. Il a sacrifié sa vie pour la libération du Sahara Occidental. Il incarnait la sagesse, la pondération, l’engagement sincère et ferme pour la libération du Sahara Occidental, a-t-il ajouté.

En février dernier, Mohamed Abdelaziz était apparu affaibli en recevant le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon dans un camp de réfugiés à Tindouf, en territoire algérien.

Un plan de l’ONU pour un référendum d’autodétermination de ce territoire est bloqué depuis 1992 par le Maroc qui milite en faveur d’une large autonomie sous sa propre souveraineté.

Une Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara Occidental (Minurso) y supervise depuis un cessez-le-feu formellement proclamé par le Polisario en septembre 1991.

Mohamed Abdelaziz est un Reguibi, une des trois grandes tribus sahraouies, de la fraction des Fokra. Il a fait ses études primaires et secondaires dans le sud marocain, où ses parents se sont installés au milieu des années 1950. Son père était un ancien sous-officer de l’armée royale marocaine.

A la fin des années 1960, il est à Rabat et Casablanca, où il rencontre les premiers militants nationalistes sahraouis, qui fréquentaient alors les universités marocaines. Dans ces milieux très activistes, il fait ses premières armes dans la politique, avant de passer à la lutte clandestine puis ouverte.

Aux côtés de Mustapha Sayed el-Ouali, il participe à la création du Front Polisario en mai 1973, et en devient un des principaux chefs militaires. Avec Brahim Ghali, il organise les premiers raids contre les garnisons espagnoles.

Il participe lui-même aux opérations, et continuera de le faire pendant quelques années lorsqu’il devient le numéro un sahraoui, en 1976.

A la tête du Polisario, M. Abdelaziz abandonne progressivement l’anonymat militaire pour acquérir progressivement la stature d’homme d’Etat. Mais il mène méthodiquement l’action militaire, sur laquelle il s’appuiera pour en tirer les bénéfices politiques et diplomatiques.

Romandie.com avec(©AFP / 31 mai 2016 18h23)