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Diplomatie/RCA-Congo: la doyenne Marie Charlotte Fayanga a tiré sa révérence

février 8, 2021

L’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République centrafricaine en République du Congo, doyenne du corps diplomatique, Marie Charlotte Fayanga, est décédée, le 5 février, à La Rochelle, en France. Elle était âgée de 75 ans.

Marie Charlotte Fayanga/Adiac

Très fatiguée et malade, l’ambassadeur Marie Charlotte Fayanga a été évacuée d’urgence en France, le 31 janvier 2021, pour y bénéficier des soins intensifs. La nouvelle de sa disparition qui circulait déjà sur les réseaux sociaux a finalement été officialisée, le 7 février, par l’ambassade de la Centrafrique à Brazzaville.

En poste à Brazzaville depuis le 25 mars 2005, Marie Charlotte Fayanga était devenue quelques années après la doyenne du corps diplomatique au Congo. Avant sa nomination comme ambassadeur, cet administrateur civil de formation était inspecteur de Transports de surface dans son pays.

Ressortissante de l’École nationale d’administration et d’Institut international d’administration publique de Paris, Marie Charlotte Fayanga a occupé de hautes fonctions politiques et administratives. Elle était secrétaire d’État sous l’empereur Jean-Bedel Bokassa en 1975 puis 1977 ; contrôleur d’État entre 1972 et 1974 ; directrice générale de la Caisse de stabilisation en 1976 ; directrice du contrôle des prix en 1982…       

Marie Charlotte Fayanga était également connue pour avoir été au premier rang au côté des hommes politiques qui ont milité pour l’avènement du multipartisme en République centrafricaine au début des années 90. Elle fut plusieurs fois arrêtée et emprisonnée.

Née le 23 janvier 1946 à Bangui, elle était mère de sept enfants, de dix-sept petits-fils et de neuf arrière-petits-fils.      

Avec Adiac-Congo par Fiacre Kombo

Centrafrique : Bambari aux mains des groupes armés

décembre 23, 2020
Les forces spéciales portugaises de la Minusca roulent sur la nationale 1 en direction des affrontements qui ont eu lieu à 50 kilomètres de là entre des groupes armés et les forces centrafricaines, à Boali, le 22 décembre 2020.

Les rebelles de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) se sont emparés, mardi, de la quatrième ville du pays, située à 380 km au nord-est de Bangui.

« La ville est sous le contrôle des groupes armés. Il n’y a pas eu de violences contre les habitants, mais les assaillants ont pillé le commissariat, la gendarmerie et les maisons des particuliers », a déclaré Abel Matchipata, le maire de Bambari.

« Ils sont dans la ville, on attend des renforts qui arrivent », a confirmé un haut responsable du gouvernement centrafricain.

L’attaque a donné lieu à deux heures d’échanges de tirs avec l’armée et des Casques bleus de la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca), ont précisé de hauts responsables d’ONG et de l’ONU.

« Tentative de coup d’État »

Elle a été menée par des éléments de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) d’Ali Darassa, un des nombreux groupes armés qui se partagent plus des deux tiers du pays et qui sont entrés en rébellion à l’approche des élections présidentielle et législatives prévues ce dimanche.

Le gouvernement a accusé samedi l’ex-président, François Bozizé, dont la candidature à la présidentielle a été invalidée, de « tentative de coup d’État », pendant que les élections se préparent avec, pour favori, le président sortant, Faustin Archange Touadéra.

Des combats ont également repris sur la route nationale 1, l’axe vital qui relie la capitale au Cameroun. La ville de Boali, située à environ 60 kilomètres de Bangui et à quelques dizaines de kilomètres des combats sur la route nationale 1, était calme mardi matin.

Treillis étrangers

Mais vers 13 heures, un convoi de camions commerciaux en provenance de Bangui et à destination du Cameroun, sous escorte de la Minusca, a été dissuadé de poursuivre sa route par des éléments des Forces armées centrafricaines (Faca). Des affrontements violents avaient lieu à quelques kilomètres plus avant sur la route, selon de hauts responsables onusiens.

Cette annonce a suscité la peur parmi la population de Boali. Des femmes et des enfants se sont réfugiés à 6 km de la ville dans des campements en brousse, selon des habitants.

Plusieurs blessés sont également arrivés à l’hôpital communautaire de Bangui. Au moins quatre paramilitaires portant le treillis d’un pays étranger figuraient parmi eux.

Par Jeune Afrique avec AFP

Coronavirus : pourquoi la Centrafrique s’attend au pire

juin 14, 2020

Des gendarmes centrafricains sécurisent la morgue de l'hôpital communautaire de Bangui, pendant la pandémie de coronavirus, le 10 juin 2020.

Des gendarmes centrafricains sécurisent la morgue de l’hôpital communautaire de Bangui, pendant la pandémie de coronavirus, le 10 juin 2020. © Pacôme Pabandji pour JA

 

L’augmentation du nombre de cas de contamination n’a jamais aussi été aussi rapide en Centrafrique. Et le non-respect des mesures barrières nourrit les inquiétudes.

De plus en plus de Centrafricains sont testés positifs au Covid-19 ces derniers jours. L’évolution de la contagion est exponentielle dans le pays. Rien que pour la journée du 8 juin, au moins 200 nouveaux cas ont été déclarés, faisant passer le nombre de cas total à au moins 2 000. Un chiffre important pour un pays de 4,9 millions d’habitants.

Ministres, cadres administratifs ou encore conseillers du président ne sont pas épargnés. Plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre des Finances, Henri-Marie Dondra, souffrent aujourd’hui du coronavirus. Et un conseiller politique de Faustin-Archange Touadéra en est mort.

Chaque jour, le pays enregistre des chiffres records de contamination. Alors qu’il y a deux mois encore, le pays comptait moins de dix cas, il a franchi le cap des 1 000 cas en trois jours.

À ce jour, le nombre de patients guéris reste minime par rapport au total des cas de contamination recensés. « Sur près de 2000 cas positifs, nous n’avons qu’une trentaine de guérisons. Le protocole suivi par l’État n’est pas fiable », affirme un médecin centrafricain sous couvert de l’anonymat.

Le ministère de la Santé souligne lui que le protocole de soin adopté – traitement des cas positifs avec une association d’azythromycine et d’hydroxychloroquine – a été validé par un comité scientifique dirigé par des chercheurs de l’université de Bangui.

Des gestes barrières ignorés

Dès les premières contaminations, en mars, le gouvernement a pris des mesures, fermant écoles, églises, débits de boissons et lieux pouvant rassembler plus de quinze personnes. Pour faire respecter la distanciation sociale, les autorités avaient imposé une réduction du nombre de passagers dans les taxis et dans les bus et avait même déployé des policiers et des gendarmes dans les rues et les avenues pour faire respecter ces mesures.

Mais de fait, certains contournent ces interdictions. Des débits de boissons ouvrent clandestinement et des partis politiques organisent des rassemblements pouvant réunir une centaine de personnes. « Les gens continuent de se saluer à la main, de se faire des bises, de clairement se moquer des mesures barrières, déplore un cadre du ministère de la Santé. Il y a un réel problème de discipline. Cela nous a conduit au niveau auquel nous nous trouvons aujourd’hui.

Les gens ne se protègent pas. Et il y a aussi un manque de sensibilisation et de communication de la part des autorités

C’est l’incivisme, d’une manière générale, qui est la première cause de propagation de la maladie dans le pays. En mai, des proches parents de la première personne décédée du coronavirus en Centrafrique ont violenté des volontaires de la Croix-Rouge pour récupérer son corps dans la morgue d’un hôpital. Puis les obsèques du défunt ont rassemblé plusieurs centaines de personnes. Le ministère de la Santé a annoncé qu’il engageait des poursuites judiciaires contre la famille.

Le gouvernement a fixé des horaires pour les levées de corps dans les morgues, tout en interdisant les places mortuaires. Pour faire respecter ces règles, il a déployé policiers et gendarmes devant toutes les morgues de Bangui.

Un gendarme sécurise la morgue de l'hôpital communautaire de Bangui, pendant la pandémie de coronavirus, le 10 juin 2020.
Des gendarmes centrafricains sécurisent la morgue de l’hôpital communautaire de Bangui, pendant la pandémie de coronavirus, le 10 juin 2020. © Pacôme Pabandji pour JA

« Le pire est à venir »

« Les gens ne se protègent pas. Et il y a aussi un manque de sensibilisation et de communication de la part des autorités. Cela pose un problème. On pourrait avoir plus de contaminations dans les très prochains jours », fait valoir Moussa Hassabarassoul, leader communautaire dans le quartier PK5.

Ce quartier musulman de Bangui est devenu l’un des foyers de la contamination dans le pays. Dès le début de la pandémie, plusieurs conducteurs de camions qui arrivaient du Cameroun voisin y logeaient. Et le non-respect des mesures barrières y a favorisé la diffusion du virus.

« Nous n’avons pas encore maîtrisé la maladie, ce qui fait que nous allons continuer à avoir des chiffres vertigineux, estime notre cadre du ministère de la santé. Le pire est encore à venir. Nous avons peur. Nous avons peur pour les personnes vulnérables et pour toute la population ».

Avec Jeune Afrique par Pacôme Pabandji – à Bangui

 

Centrafrique : l’ancien président Michel Djotodia de retour à Bangui

janvier 11, 2020

Michel Djotodia, en mars 2013.

Michel Djotodia, en mars 2013. © Vincent Fournier/Jeune Afrique

 

L’ancien président centrafricain Michel Djotodia a atterri vendredi 10 janvier au matin à l’aéroport de Bangui, en provenance de Cotonou, au Bénin. Il y vivait en exil depuis sa chute, en 2014.

Les rumeurs le disaient avide d’un retour à Bangui depuis l’arrivée d’un autre ancien président, François Bozizé, fin décembre en terres centrafricaines. Michel Djotodia a, à son tour, mis fin à son exil ce 10 janvier, comme l’a confirmé son avocat, Me Nick Kaufman, à Jeune Afrique.

L’ancien chef de l’État, arrivé à Bangui à 8 h 40, heure locale, avait décollé de Cotonou, au Bénin, quelques heures plus tôt, à bord d’un avion de Royal Air Maroc. Un important dispositif sécuritaire, dont des éléments de la garde présidentielle, était déployé à l’aéroport.

« Il est temps de faire la paix »

« J’ai décidé de rentrer parce que j’ai constaté que la Centrafrique est en train de sombrer », a-t-il déclaré dans un court discours retransmis sur les ondes de la radio nationale. « Je suis en venu en homme de paix », a-t-il insisté.

Quelques heures après son arrivée, Michel Djotodia a été reçu par le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra. Les deux hommes ont « longuement parlé de la paix », a confié à Jeune Afrique un conseiller du président centrafricain. « Contrairement à Bozizé, les intentions de Djotodia sont claires : il est revenu aider dans le cadre de la paix », assure ce proche de Touadéra.

Si aucune rencontre entre François Bozizé et Michel Djotodia n’est pour l’heure prévue, Michel Djotodia a tenu à saluer le retour de celui qu’il a renversé en mars 2013. « Il est temps de faire la paix », a-t-il affirmé.

Le retour de Bozizé a tout changé

Michel Djotodia vivait en exil au Bénin depuis sa chute, en 2014 et affirmait encore il y a peu, via ses proches, s’y plaire et y apprécier sa nouvelle vie. Mais le retour de François Bozizé semble avoir changé la donne, tout comme la perspective de la présidentielle prévue en décembre 2020. Il était ces dernières années resté en contact avec certains chefs de guerre centrafricains, notamment Noureddine Adam.

Chef de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), membre de la rébellion de la Séléka, Djotodia s’était auto-proclamé président de la République le 24 mars 2013 après le renversement de François Bozizé. Il avait démissionné en janvier 2014, sous la pression internationale.

Jeuneafrique.com par Mathieu Olivier avec Pacôme Pabandji

Centrafrique : au moins onze morts dans des affrontements au PK5 de Bangui

décembre 26, 2019

Des soldats français patrouillent près de Bangui, en Centrafrique, le 6 janvier 2014.

Des soldats français patrouillent près de Bangui, en Centrafrique, le 6 janvier 2014. © AP/SIPA 

Au moins onze personnes ont été tuées dans la nuit de mercredi à jeudi, lors d’affrontements entre miliciens et commerçants dans le quartier majoritairement musulman PK5 de Bangui.

Des combats entre miliciens et commerçants ont éclaté, mercredi soir, et se poursuivaient ce jeudi dans le quartier majoritairement musulman PK5 de Bangui, au cours desquels au moins onze personnes ont été tuées.

« Seize corps ont été apportés à la mosquée », a affirmé Awad Al Karim, imam de la mosquée Ali Babolo, un quartier de Bangui à majorité musulman. Selon lui, les commerçants ont pris les armes pour s’opposer à la taxation imposée par les groupes d’autodéfense qui règnent dans le quartier. Deux sources sécuritaires évoquent respectivement au moins onze et quatorze morts, sans plus de précisions.

Zone hors de contrôle

Ni la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), ni les autorités centrafricaines ne contrôlent le PK5, et aucun bilan officiel des affrontements n’était disponible ce jeudi.

« Les combats se poursuivent, nous avons dépêché sur place une force de réaction rapide. Une partie du marché a été brûlée, ainsi que quelques véhicules » a indiqué Bili Aminou Alao, porte-parole de la Minusca.

Des rafales d’armes automatiques et des explosions ont retenti dans la capitale centrafricaine mercredi soir et jeudi matin, a constaté un journaliste de l’AFP depuis un quartier voisin.

« Entre 40 et 50 boutiques ont été brûlées, ainsi que quatre à cinq maisons » a précisé le colonel Patrick Bidilou Niabode, directeur général de la protection civile centrafricaine.

Les sapeurs-pompiers volontaires qu’il encadre ont réussi à éteindre deux feux qui se propageaient dans les marchés, mais ont dû abandonner deux maisons aux flammes en raison des échanges de tirs nourris à proximité, selon le colonel Bidilou.

Le PK5 est en proie à des violences sporadiques depuis 2014. C’est dans ce quartier que s’étaient réfugiés beaucoup de musulmans de Bangui après les affrontements entre rebelles Séléka et groupes anti-balaka qui ont ravagé la capitale après la chute du président François Bozizé en 2013.

Par Jeuneafrique.com avec AFP

Centrafrique : accusé de massacres, le groupe 3R accepte de démanteler ses bases

mai 31, 2019

Une patrouille de la Minusca dans les rues de Bangui. © Jerome Delay/AP/SIPA

 

Le groupe armé 3R, responsable de tueries ayant coûté la vie à plus de 50 civils dans l’ouest de la Centrafrique la semaine dernière, va démanteler ses barrages dans la région, a assuré le gouvernement centrafricain.

Le représentant des 3R au sein du comité exécutif de suivi de l’accord de paix réuni jeudi, Saidou Aliou, a affirmé que son mouvement allait démanteler ses bases et remettre les présumés coupables des massacres aux autorités nationales, selon un communiqué du comité.

La semaine dernière, au moins 50 personnes avaient été tuées dans l’ouest du pays dans des massacres imputés aux 3R. Le gouvernement et la Minusca (Mission des Nations unies pour la stabilisation de la Centrafrique) avaient alors adressé au groupe un ultimatum de 72 heures, à l’issue duquel les responsables du massacre devaient être transmis aux autorités centrafricaines, et les barrières et bases des 3R démantelées.

La passivité des autorités critiquée

Mercredi, alors que l’ultimatum avait expiré, un collectif regroupant des organisations de la société civile et des partis d’opposition avait dénoncé l’absence « d’action forte » menée par le gouvernement.

L’accord de paix – dit de Khartoum, où il a été négocié – a été signé début février à Bangui entre les quatorze groupes armés et les autorités. Préparé depuis 2017 par l’Union africaine, il est le huitième signé depuis le début de la crise en 2013.

Dans son communiqué, le comité de suivi de l’accord de paix a également annoncé la création de structures pour surveiller précisément les violations de l’accord et suivre l’évolution de la suppression des barrages, taxations illégales, ou l’occupation de bâtiments administratifs par les groupes armés.

Par Jeuneafrique.com avec AFP

Centrafrique: combats à Bambari, un Casque bleu tué

juin 11, 2018

Bangui – Un Casque bleu burundais a été tué dimanche soir à Bambari, dans le centre de la Centrafrique, lors d’affrontements entre des hommes armés et des soldats de l’ONU et de l’armée centrafricaine, selon des sources onusiennes concordantes.

Le militaire burundais de la Minusca a été tué durant les combats et un soldat des Forces armées centrafricaines (Faca) blessé, a indiqué à l’AFP une source onusienne à Bambari sous couvert d’anonymat.

L’information a été confirmée à l’AFP par une autre source onusienne à Bangui.

Les combats ont pris place entre 17H00 et 20H00 (16H00 et 19H00 GMT) dimanche, selon la source onusienne à Bambari.

Un convoi des Faca, en route vers Bangassou (sud-est) où l’armée centrafricaine va être redéployée selon l’ONU, a été pris dans les combats à Bambari.

Le convoi a été attaqué par des combattants du groupe armé Union pour la paix en Centrafrique (UPC), selon une source de la gendarmerie de Bambari à l’AFP, qui ajoute que plusieurs membres du groupe ont été tués durant les combats.

Depuis début mai, Bambari a plusieurs fois été théâtre d’affrontements. Mi-mai, l’ONU avait affirmé avoir repris « le contrôle de la ville » après que l’UPC ait attaqué plusieurs institutions – gendarmerie, commissariat, base de la Minusca.

Les locaux de neuf ONG et ceux de la Commission nationale des réfugiés (CNR) ont été pillés en mai dans la ville, selon l’ONU.

Le même mois, neuf personnes y ont perdu la vie dans des violences inter-communautaires, dont un membre local d’une ONG et un infirmier-accoucheur d’une structure sanitaire de la ville.

Bambari, à cheval entre plusieurs zones d’influences de groupes armés, jouissait jusqu’alors d’un calme relatif depuis l’intervention de la Minusca début 2017 pour en déloger l’UPC qui en avait fait sa base.

Depuis, l’ONU avait fait de Bambari la vitrine de son intervention en Centrafrique, arguant que la ville était « sans arme, ni groupe armé ».

En Centrafrique, l’Etat ne contrôle qu’une maigre partie du territoire national. Les groupes armés s’affrontent dans les provinces pour le contrôle des ressources, notamment les diamants, l’or et le bétail.

Romandie.com avec(©AFP / 11 juin 2018 11h46)                                                        

Centrafrique: un casque bleu mauritanien tué dans l’attaque d’un convoi de l’ONU

mai 17, 2018

Libreville – Un Casque bleu mauritanien a été tué et huit blessés jeudi matin en Centrafrique lors d’une attaque d’un convoi de l’ONU par des milices « antibalaka », a annoncé l’armée mauritanienne, en affirmant que « 40 assaillants » avaient été tués.

« Une patrouille du bataillon mauritanien de maintien de la paix chargée d’escorter un convoi onusien a été attaquée ce matin 17 mai 2018 par les milices antibalaka » au sud de la ville d’Alindao, dans le sud-est de la Centrafrique, a indiqué Nouakchott dans un communiqué.

« Quarante assaillants » ont perdu la vie durant les combats, a ajouté l’armée mauritanienne. Les antibalaka sont des milices autoproclamées d' »autodéfense » peu organisées et implantées localement.

A New York, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a condamné cette attaque dans un communiqué. Il « appelle les autorités centrafricaines à enquêter » sur ces attaques contre les Casques bleus « et à traduire rapidement les responsables en justice », a précisé dans ce communiqué son porte-parole adjoint, Farhan Haq.

C’est le troisième Casque bleu de la Mission de l’ONU dans le pays (Minusca, 10.000 soldats) tué en Centrafrique depuis le début de l’année.

« Cette violence aveugle est inadmissible. Pourquoi s’attaquer à des Casques bleus dont la présence sur le sol centrafricain n’a d’autres objectifs que d’aider le pays à sortir de l’engrenage de la violence et contribuer au retour d’une paix et d’une stabilité durables en République centrafricaine? », s’est insurgé jeudi soir le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en RCA, Parfait Onanga-Anyanga, dans un communiqué.

Selon le texte de l’ONU, les Casques bleus mauritaniens escortaient un convoi logistique entre les villes de Kongbo et Alindao quand ils ont été attaqués jeudi matin.

Parmi les huit blessés, tous évacués par la Minusca, cinq sont dans un état grave, selon l’ONU.

La mission onusienne, présente dans le pays depuis 2014, tente de rétablir la sécurité dans un pays où l’Etat ne contrôle qu’une maigre partie du territoire national.

L’armée nationale n’est présente que dans quelques villes, tandis que les groupes armés contrôlent une majorité du pays, où ils combattent pour le contrôle des ressources, notamment les diamants, l’or et le bétail.

Romandie.com avec(©AFP / 17 mai 2018 20h36)                                                        

Transaqua et Inga: le Congo à la croisée des eaux et des projets

avril 28, 2018

Kinshasa – Au centre d’un sommet dimanche à Brazzaville, l’immense fleuve Congo a toujours suscité les projets les plus titanesques d’Afrique, depuis le transfert de ses eaux pour remplir le lac Tchad jusqu’à la méga-centrale hydro-électrique Inga.

Dimanche, plusieurs chefs d’Etat africains sont attendus à Brazzaville, avec le roi du Maroc en invité d’honneur, pour un sommet « Fonds bleu » en faveur du développement du deuxième plus grand fleuve d’Afrique après le Nil (4.700 km).

Deux mois avant la réunion de Brazzaville, des experts et des diplomates avaient remis au goût du jour au Nigeria une vieille idée pharaonique: creuser un canal de 2.600 km depuis la République démocratique du Congo à travers la Centrafrique pour détourner les eaux du Congo via son affluent l’Oubangi, en faveur du lac Tchad menacé d’assèchement.

A cheval sur quatre pays (Nigeria, Niger, Tchad, Cameroun), le lac Tchad est le bassin de vie de 40 millions de personnes.

Le projet, nommé Transaqua (transfert des eaux), a refait surface en l’absence de la RDC. Il a déjà réussi un vrai tour de force, en faisant l’unanimité contre lui à Kinshasa en cette période de crise politique.

Transaqua représente « un danger pour la République », a estimé le député de la Majorité présidentielle (MP) Patrick Kakwata, membre de la commission Environnement, pas loin de parler d’atteinte à la « souveraineté ».

Le leader de l’opposition et candidat à la présidentielle de décembre Félix Tshisekedi a également considéré le transfèrement des eaux du fleuve Congo comme « un risque pour la stabilité du pays » lors de son premier meeting de campagne mardi.

A Kinshasa, les experts affirment surtout que Transaqua compromet le plus grand projet du pays, Grand Inga, un barrage hydro-électrique dans la province du Bas-Congo, que le fleuve traverse avant d’aller se jeter dans l’océan Atlantique.

Grand Inga, ou encore « Inga 3 », doit compléter et moderniser les deux centrales vieillissantes entrées en service entre 1972 et 1982 sur les chutes Inga à 260 km en aval de Kinshasa.

Au fil des années, « Inga 3 » a été le projet de tous les superlatifs: « équivalent de 24 centrales nucléaires, il pourrait satisfaire 40% des besoins énergétiques du continent africain », résumait en 2017 le think tank français Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).

« S’il venait à être réalisé, avec un coût voisin de 50 à 80 milliards de dollars, ce gigantesque projet de six barrages – installé sur le site exceptionnel des chutes d’Inga qui débitent selon les saisons entre 30.000 et 60.000 m3 d’eau par seconde – pourrait produire jusqu’à 40 gigawatts d’électricité, soit deux fois plus d’énergie que le barrage des Trois Gorges en Chine », ajoutait l’Iris.

Pour l’instant, la réalité est moins lumineuse. L’immense majorité des 70 à 90 millions de Congolais n’ont pas l’électricité. Les autres subissent de nombreuses coupures.

Faute de financement, le Grand Inga est resté sous l’eau jusqu’en 2013 lorsque l’Afrique du Sud a promis d’acheter plus de la moitié de la production d’électricité du futur barrage, garantissant une viabilité financière au projet.

Nouveau retour en arrière en 2016, quand la Banque mondiale a annoncé qu’elle interrompait ses financements, arguant d’une « décision du gouvernement de la RDC de donner au projet une orientation stratégique différente de celle qui avait été convenue en 2014″.

Le projet a connu un espoir de redémarrage en juin 2017, quand les autorités congolaises ont assuré que deux consortiums étrangers rivaux allaient travailler ensemble: l’espagnol ACS et China Three Gorges Corporation.

La RDC espère toujours que le Grand Inga sera opérationnel au milieu de la prochaine décennie. Et Kinshasa affirme avoir besoin de toute la force des eaux du fleuve Congo. Dans cette optique, le projet Transaqua risque d' »impacter le débit du fleuve Congo et cela va avoir des conséquences sur la réalisation de ce grand projet d’Inga », estime à l’AFP le ministre de l’Environnement Amy Ambatobe.

« Les études qui ont été réalisées pour le projet Inga ont été faites sur base de la régularité du débit du fleuve Congo et de ses deux affluents principaux », l’Oubangi et le Kasaï, détaille le ministre.

Romandie.com avec(©AFP / 28 avril 2018 11h27)                                            

Centrafrique: opération militaire contre des groupes armés à Bangui

avril 8, 2018

Bangui – Les Nations unies et les forces centrafricaines ont lancé dimanche une opération visant des groupes armés dans le quartier du PK5 à Bangui, au cours de laquelle au moins 2 personnes ont été tuées et 56 blessées, selon l’ONU et des sources médicales.

Au moins deux personnes ont été tuées et 45 blessées, selon des sources hospitalières locales et Médecins sans frontières.

Onze Casques bleus, en majorité des Egyptiens, figurent parmi les blessés, dans cette « opération commune » des forces de l’ONU (Minusca) avec les forces de sécurité centrafricaines, a déclaré à l’AFP Hervé Verhoosel, porte-parole de la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca).

Visant « les bases de certains groupes criminels », l’opération menée en coopération avec les forces de sécurité centrafricaines, qui a débuté à 02H00 du matin (01H00 GMT) dimanche « n’est pas terminée » et continuera « jusqu’à ce que l’objectif soit atteint », a souligné M. Verhoosel en fin d’après-midi.

Huit personnes appartenant aux groupes armés baptisés « Force » ou « 50/50 » ont été arrêtées par la Minusca, qui a également saisi de la drogue et des munitions après la prise de contrôle des bases, a ajouté le porte-parole.

Cette opération intervient après un regain de violences depuis plusieurs mois dans le PK5, le quartier musulman et poumon économique de la capitale centrafricaine, alors que Bangui était relativement épargnée par les violences des divers groupes armés dans le pays.

Il y a une semaine, une patrouille de Casques bleus avait été prise pour cible par un groupe armé dans ce même quartier, essuyant des coups de feu.

Fin mars, la mission de l’ONU avait menacé de démanteler toutes les bases des groupes armés du quartier si ces derniers ne déposaient pas les armes, selon des sources concordantes.

Mi-février, après des violences répétées, l’association des commerçants du PK5 avait exigé de la Minusca qu’elle démantèle ces groupes armés, accusés de violences et d’exactions envers les commerçants et la population.

Le PK5 a souvent été au cœur des tensions dans la capitale et les dernières populations musulmanes de la ville y vivent retranchées.

Les musulmans centrafricains sont souvent associés à la rébellion de la Séléka qui a renversé le président François Bozizé en 2013 et plongé le pays dans la violence.

L’ex-rébellion a été expulsée de Bangui en 2014 par une intervention militaire internationale.

Romandie.com avec(©AFP / 08 avril 2018 16h53)